A) L’impact de la crise de 1929 : déséquilibres économiques et sociaux
1) La crise aux États-Unis : du krach boursier à la crise générale 1.1) Une crise boursière sans précédent
1.2) De la crise boursière à la crise générale 2) De la crise étatsunienne à la crise mondiale 2.1) La diffusion de la crise
2.2) Le monde dans la crise
3) De nouvelles politiques économiques de relance
3.1) Franklin Delano Roosevelt et l’expérience du New deal aux États-Unis 3.2) Du Front populaire aux accords Matignon
Points de passage
Les conséquences de la crise de 1929 en Amérique latine
1933 : Un nouveau président des États-Unis, F. D. Roosevelt pour une nouvelle politique économique, le New Deal
Juin 1936 : Les accords Matignon
LES RELATIONS ENTRE LES PUISSANCES ET L’OPPOSITION DES MODELES POLITIQUES DEPUIS 1930 Thème 1 : Fragilité des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (1929-1945
A) L’impact de la crise de 1929 : déséquilibres économiques et sociaux Pages 22-49
Affiche 2 p23 « Une crise économique d’ampleur internationale » Vocabulaire et notions
Action Autarcie
Chômage Coup d’État
Crise économique Dépression
Dévaluation Dow Jones
État-Providence Front populaire
Grève Krach
Ligue New Deal
Protectionnisme Spéculation
Spéculation Surproduction
Acteurs
Léon Blum (1872-1950) Franklin Delano Roosevelt (1882-1945) John M. Keynes (1883-1946)
Dates
24 octobre 1929 : « Jeudi noir » krach boursier à
Wall Street Juin 1930 : Politique protectionniste aux États-Unis
1930-1935 : Conséquences de la crise de 1929 en
Amérique latine Juillet 1931 : Effondrement du système bancaire
allemand Septembre 1931 : Dévaluation de la livre sterling
au Royaume-Uni 1933 : F. D. Roosevelt président des États-Unis
1933 : Début du New Deal 1933 : Conférence de Londres 1933-1939 : Politiques d’autarcie en Italie et en
Allemagne 1936 : John M. Keynes, Théorie générale
Mai 1936 : Victoire du Front populaire en France 7 juin 1936 : Accords Matignon en France Problématique
Comment la crise économique déséquilibre-t-elle les sociétés et les États dans le monde ? Contexte p24-25
Introduction
La fin de la Première Guerre mondiale est marquée par l’affaiblissement des nations européennes. La puissance politique et économique des États-Unis s’affirme. Le pays domine les échanges commerciaux mondiaux dans lesquels les pays d’Amérique latine prennent une part plus importante. Cependant, dans la seconde moitié des années 1920, l’économie des États-Unis présente des signes de faiblesse. Le 24 octobre 1929, les cours de la bourse de New York s’effondrent brutalement. Cet événement marque le début d’une crise économique, sociale et politique qui s’étend rapidement au reste du monde.
1) La crise aux États-Unis : du krach boursier à la crise générale Photo 1 p35 « Une manifestation de chômeurs en 1932 » 1.1) Une crise boursière sans précédent
Schéma 2 p27 « Le mécanisme de la crise »
Première puissance industrielle mondiale, les États-Unis montrent des signes de faiblesse dès 1928 (endettement, stagnation de la consommation, surproduction).
Le jeudi 24 octobre 1929, la bourse de New York (Wall Street) connaît un krach boursier retentissant. La panique se répand : plus de 12 millions d’actions sont vendues en une journée et leur valeur s’effondre. Le « Jeudi noir » provoque la ruine d’1,5 million d’Étatsuniens.
Le pays entre dans la crise la plus grave de son histoire. Ce krach met fin à près d’une décennie de croissance économique et de spéculation. En effet, la certitude que la hausse de la valeur des actions serait illimitée a poussé les particuliers à s’endetter pour acheter des actions à crédit.
1.2) De la crise boursière à la crise générale Graphique 3 p27 « Des économies en difficulté »
La crise boursière dégénère en crise économique durable. La chute du cours des actions entraîne la ruine de nombreux épargnants, la faillite de banques, la limitation des prêts aux entreprises et aux particuliers, un recul général de la production et la fermeture de nombreux établissements industriels et commerciaux. Les exportations s’effondrent. Tous les secteurs de l’économie sont touchés à partir de 1930.
Graphique 4 p27 « L’explosion du chômage »
Cette crise économique devient une crise sociale. Le chômage de masse est ainsi la principale manifestation de la crise de 1929. De 3,1 % de la population active en 1929, il atteint le maximum historique de 25,2% en 1933, soit 12,6 millions de chômeurs.
À cause du chômage et de la chute de la consommation qui en résulte, les prix des produits agricoles baissent.
Dans les campagnes, des centaines de milliers de fermiers, pénalisés et endettés par la chute des prix, sont incapables de rembourser leurs dettes auprès des banques. En quête de travail, ils grossissent le nombre de pauvres qui migrent en ville ou dans d’autres régions dans l’espoir de voir leur situation s’améliorer.
2) De la crise étatsunienne à la crise mondiale Caricature 1 p30 « Une dépendance accrue » 2.1) La diffusion de la crise
Carte 1 p26 « La crise, des États-Unis au reste du monde »
Pour assurer leurs paiements, les banques et les hommes d’affaires étatsuniens rapatrient aux États-Unis leurs capitaux. Pour relancer la production et la consommation de produits industriels étatsuniens, le président Hoover augmente les droits de douane sur l’importation de produits étrangers (« tarif Smoot-Hawley », 17 juin 1930).
Ce protectionnisme provoque une réduction des exportations européennes et sud-américaines vers les États- Unis et l’effondrement du commerce international. Les faillites se multiplient à travers le monde.
2.2) Le monde dans la crise
En Europe, la première grande banque à disparaître est la Kreditanstalt en Autriche, le 11 mai 1931. Les krachs bancaires se multiplient : le 13 juillet 1931, c’est au tour de la Danat Bank de s’écrouler en Allemagne. La fermeture de nombreux établissements bancaires provoque une crise du crédit dans toute l’Europe ainsi qu’une cascade de faillites dans les secteurs industriels et commerciaux. Le chômage de masse s’installe durablement.
Face à la crise, les États ne parviennent pas à établir une politique de coopération internationale. Endetté, le Royaume-Uni dévalue la livre sterling dès septembre 1931 afin de favoriser ses exportations. Les autres économies européennes sont fragilisées par cette dévaluation soudaine, notamment la France. La conférence de Londres en 1933 réunit 66 États pour tenter de trouver une solution concertée à la crise : chaque pays préférant la politique la plus favorable à ses intérêts, c’est un échec. Par conséquent, les États-Unis dévaluent leur monnaie en 1934, puis la France en 1936. Tout le système monétaire international s’écroule.
Photo 4 p31 « Une manifestation de la crise, la chute des cours du café »
Point de passage p30-31 « Les conséquences de la crise de 1929 en Amérique latine »
En Amérique latine, la fermeture des marchés étatsuniens et européens a des conséquences catastrophiques.
La valeur des matières premières s’effondre puisqu’elles sont invendables à travers le monde. Les stocks s’accumulent. En Argentine, le bétail excédentaire est abattu. Au Brésil, le café est brûlé dans des locomotives ou jeté à la mer. Les prix chutent. Soit les entreprises réduisent leur production et licencient, soit elles font faillite.
Affiche 5 p33 « Les nazis et la crise »
Dossier p32-33 « 1929-1933 : les conséquences de la crise en Allemagne »
La crise économique et sociale déstabilise les sociétés et les régimes politiques. En Amérique latine, elle provoque la multiplication des coups d’État. Des régimes autoritaires s’imposent : en 1930 José Félix Uruburu en Argentine et Getulio Vargas au Brésil renversent les présidents élus. La crise de 1929 affaiblit les
démocraties. En Allemagne, la crise et la dépression précipitent la chute de la fragile République de Weimar née en 1918 ; le Parti nazi exploite habilement le mécontentement des populations pour conquérir le
3) De nouvelles politiques économiques de relance Photo 1 p22 « Des populations en détresse »
3.1) Franklin Delano Roosevelt et l’expérience du New deal aux États-Unis Affiche 3 p41 « Une administration au cœur du New Deal, l’AAA »
Point de passage p40-41 « 1933 : Roosevelt et le New Deal »
La crise provoque un ajustement du libéralisme économique. De nombreux économistes pensent que le capitalisme doit désormais évoluer en permettant aux États d’intervenir de plus en plus dans l’économie.
Aux États-Unis, le président démocrate Franklin Delano Roosevelt applique à partir de 1933 une nouvelle politique de sortie de crise en accordant à l’État un rôle économique central : c’est le New Deal. Roosevelt multiplie les initiatives et les investissements de l’État (politique de grands travaux). Pour réduire la misère et faire reculer le chômage, il pose les bases d’un État-providence en faisant voter le Social Security Act en 1935.
Mais le New Deal est un succès partiel. Certes il permet de redresser la situation économique et sociale du pays et il prouve que les investissements massifs de l’État en temps de crise peuvent redynamiser
l’économie. C’est d’ailleurs ce que recommande l’économiste britannique John Maynard Keynes dans sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936). Pour autant, le New deal ne suffit pas à sortir totalement les États-Unis de la crise à la veille de la Seconde Guerre mondiale (près de 10 millions de chômeurs en 1938, soit 16,7% de la population active).
3.2) Du Front populaire aux accords Matignon
Graphique 2 p34 « Le taux de chômage en France (1922-1938) »
La crise touche la France à partir de 1931. Elle favorise la montée en puissance d’une extrême droite structurée en ligues qui manifeste son hostilité au régime républicain lors de la journée du 6 février 1934.
Cette situation conduit les partis de gauche (le Parti communiste français, la SFIO socialiste et le Parti radical) à se réunir dans une alliance politique, le Front populaire, qui leur permet de remporter les élections
législatives en mai 1936.
Photo 1 p42 « Grèves et occupations d’usines »
Point de passage p43 « Juin 1936 : les accords Matignon »
Dans un contexte de grèves massives et d’occupation d’usines, le nouveau président du Conseil, le socialiste Léon Blum, pousse les représentants du patronat et du monde ouvrier à signer les accords Matignon, le 8 juin 1936. Les avancées sociales sont importantes (hausse des salaires, création des contrats collectifs). Le
gouvernement cherche à réduire les conséquences de la crise en augmentant les salaires afin de relancer la consommation et la production industrielle dans le pays.
A l’assemblée nationale, les députés du Front populaire votent des lois sociales progressistes instaurant 15 jours de congés payés par an aux salariés (20 juin 1936) et réduisant la durée légale du travail hebdomadaire à 40 heures (21 juin 1936)
Conclusion
Avec le krach boursier de Wall Street, l’économie mondiale connaît une violente crise entraînant une longue dépression économique dont la plupart des pays ne sont pas pleinement remis à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Pour lutter contre la crise, les démocraties hésitent entre la fidélité aux
principes libéraux et la recherche de nouvelles perspectives fondées sur l’intervention de l’État. Le malaise politique est d’autant plus fort que des régimes totalitaires comme l’Allemagne nazie semble mieux s’en sortir. L’échec de la coopération internationale et le repli protectionniste des pays accentuent la crise. Le monde des années 1930 est marqué par la montée des nationalismes, parfois agressifs et autoritaires.
Révisions p44-45 Sujets p46-49