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Texte intégral

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L'Esprit de Hodler dans

la peinture genevoise Maison Tavel 28.09.2018 – 24.02.2019

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Hans Berger

Bienne, 1882 — Aire-la-Ville, 1977

C’est en 1908, alors qu’il est à Paris pour poursuivre des études d’architecture que Hans Berger commence à peindre en autodidacte. Son parcours est ainsi ponctué d’influences multiples. Encouragé par son ami Alexandre Blanchet, il part pour la Bretagne où l’empreinte de l’école de Pont-Aven se faire ressentir sur son œuvre. Plus tard ce seront Matisse et les expressionnistes. Le peintre s’installe à Genève en 1910 ; son atelier au 48 Rue du Rhône est à deux pas de celui de Hodler. La rencontre avec l’œuvre du maître, sa vision symboliste du monde et la puissance élémentaire de sa peinture remettent en question certains aspects de son art. Il s’en distancie toutefois par sa manière libre et l’audace de sa palette. Produisant une vive impression sur Hodler, celui-ci prend le jeune artiste sous sa protection dès 1911. Il le présente au collectionneur soleurois Josef Müller, rencontre décisive dont naîtra une amitié durable.

Alexandre Blanchet

Pforzheim, 1882 — Genève, 1961

Après une formation double de peintre sur émail et de peintre à Genève, Alexandre Blanchet s’installe à Paris en 1907. Les débuts de sa carrière dénotent de l’influence incontournable de Hodler, dont il s’inspire abondamment, notamment dans la monumentalité et le modelé des figures. La découverte de Cézanne ébranle le jeune peintre à son arrivée dans la capitale. Il oriente alors sa peinture vers une manière plus latine. C’est ce métissage de l’art suisse par la peinture française qui fera sa fortune. Il fréquente par la suite le Café du Levant, local attitré des artistes qui, pendant la Grande Guerre, souhaitent se distancer de la discipline hodlérienne. Il enseigne à l’École des beaux-arts de 1930 à 1942 et sera, durant ces années, l’un des peintres suisses romands les plus reconnus.

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Eduard Boss

Muri, 1873 — Berne, 1858

Edouard Boss étudie à l’École des beaux-arts de Berne, puis à celle de Genève auprès de Barthélémy Menn. Il fréquente ensuite l’Académie de Munich avant de séjourner à Paris où il participe à l’Exposition Universelle de 1900. La peinture de Boss est proche de celle de Hodler, camarade avec lequel il lui arrive d’aller peindre en plein air dans les alpes bernoises, saisissant parfois même précisément la même vue. La composition stricte, l’équilibre symétrique, les larges aplats de couleurs lumineux et les nuages

compacts sont autant d’éléments puisés dans le vocabulaire du maître, dont l’œuvre marque également la peinture outre-Sarine, caractérisant l’école dite bernoise. Boss participe à de nombreuses expositions suisses et genevoises, notamment l’Exposition municipal des beaux-arts de la Ville de Genève en 1907, lors de laquelle il remporte un prix.

Emile Bressler

Genève, 1886 — 1966

Ayant débuté dans l’atelier de gravure de son père, Emile Bressler complète sa formation à l’École des beaux-arts de Genève et remporte le prix Diday en 1910. Trois ans plus tard, il se rend à Paris où il subit l’influence des impressionnistes tardifs et des symbolistes, puis séjourne en Bretagne et en Provence. Attaché au travail sur le terrain, il rapporte de ses voyages paysages et scènes de la vie quotidienne paysanne. Fondateur du groupe du Falot avec Maurice Barraud, il regarde résolument vers la France, en témoigne son intrusion dans le fauvisme à la fin des années dix. Le contexte de la Première Guerre mondiale l’incite à s’émanciper, et le peintre élague et épure sa peinture, retournant à l’essentiel.

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Georges Darel (dit Georges Erath) Genève, 1892 — 1943

Après avoir servi de modèle à Hodler, Georges Darel est distingué par le peintre qui en fait son assistant d’atelier de 1911 à 1915. Il l’aide dans la réalisation de ses grandes décorations et collabore, entre autres, à la réalisation de la fresque de l’Unanimité. L’exemple et le conseil du maître au quotidien est un privilège. Il est ainsi inévitable

que Darel subisse son influence : les œuvres de la première partie de sa carrière en témoignent. S’installant à Paris en 1921, il se fait une place de choix dans les milieux artistiques de la capitale. Sa personnalité forte se dégagera de celle de Hodler, et il s’orientera vers un travail plus personnel, dans lequel toutefois certains traits trahissent la persistance des enseignements de son aîné.

David Estoppey Genève, 1862 — 1952

David Estoppey est élève de Barthélemy Menn de 1881 à 1886, il fréquente alors le petit groupe formé autour de Ferdinand Hodler et de Deniel Ihly, avec le poète Louis Duchosal. Il y suit la voie ouverte par le développement des idées picturales françaises de la seconde moitié du XIX e siècle. Ses premières peintures dénotent une influence impressionniste, dont il s’éloigne par la suite pour étudier le divisionnisme à Paris au contact de Signac et Seurat. Comme Alexandre Perrier et Louis Rheiner, il est l’un des premiers artistes genevois à emprunter ces touches de couleurs juxtaposées, peignant avec soin paysages et montagnes en des teintes pastels et chaudes,

dans une atmosphère lumineuse. Peu apprécié des milieux académiques genevois de l’époque, mis à mal par ses collègues, il ouvre en 1883 à l’Athénée avec Hodler un Salon des refusés. Il enseignera toutefois, dès 1900, à l’École des beaux-arts jusqu’en 1928.

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Michel Grillet Genève, 1956

Depuis ses premiers paysages de 1976, Michel Grillet n’a cessé de s’intéresser aux mêmes motifs : le dialogue entre la montagne et le ciel, entre le ciel et l’eau, les ciels noctur-nes couvrant toute la surface du tableau. Il peint les montagnes de mémoire. Le souvenir motive et intériorise son art et s’associe à la représentation du flux ininter rompu du temps, lequel est précisément exprimé par la succession, des années durant, de motifs semblables. La lente création et la contemplation deviennent un exercice spirituel, une méditation pour laquelle Grillet élimine de notre champ visuel tout élément accessoire. Le lien avec Ferdinand Hodler semble évident, l’eau réfléchissant l’architecture des

montagnes, le ciel, les nuages, telle une immuable rengaine. Stéphanie Guerzoni

Vienne, 1887 — Genève, 1970

« Elle est timide, cette petite femme, mais sa peinture ne l’est pas. » Ferdinand Hodler complimente Stéphanie Guerzoni par cette phrase en 1914, avant de l’admettre dans son cours à l’École des beaux-arts de Genève. Proche du peintre dont elle partage l’atelier jusqu’en 1918, elle offre un témoignage de la personnalité de Hodler, de son histoire et de son enseignement à travers l’ouvrage qu’elle lui consacre en 1957. Les années suivant la mort de Hodler restent essentiellement guidées par sa leçon. Elle prendra cependant son indépendance artistique en partant pour Paris, puis en parcourant les terres italiennes et en s’éloignant de l’inspiration symboliste.

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Erich Hermès

Ludwigshafen am Rhein, 1881 — Genève, 1971

D’origine allemande, Erich Hermès réalise un premier apprentissage comme peintre décorateur à Lausanne avant d’intégrer l’École de beaux-arts de Genève en 1899. Il entre rapidement en contact avec les avant-gardes artistiques de l’époque : il s’intéresse au Deutcher Wekbund qui diffuse l’idée de l’alliance entre les arts et la production industrielle, ainsi qu’à la Sécession Viennoise. Ces influences pourraient lui avoir été transmises par Hodler, qu’il rencontre pour la première fois en 1903, avant que leur position respective au sein de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses ne les amène à collaborer dès 1909. Habile dans de multiples techniques artistiques, Hermès est appelé à décorer de nombreux bâtiments publics, privés et religieux. Manifestement frappé par la peinture monumentale de Hodler, on en retrouve une influence indéniable, parfois vivement critiquée, sur ses décors peints.

Daniel Ihly

Genève, 1854 — 1910

Après une première formation d’émailleur, Daniel Ihly fréquente l’atelier de Barthélemy Menn entre 1873 et 1876, où il se lie d’amitié avec Ferdinand Hodler. Si, en adoptant le paysage en plein air, il s’inscrit dans cette lignée d’artistes genevois fidèles à la leçon de Corot, il reste l’un des

premiers à subir l’influence des tendances nouvelles de l’art français, de Manet aux premiers paysages impressionnistes. En 1896, il réalise pour l’Exposition nationale à Genève une partie des figures de Suisses dont Hodler réalise l’autre moitié, ornant les piliers du Palais des Beaux-Arts. C’est par certaines de ses compositions, traitées dans un style réaliste, et par le choix des scènes de genre, dans lesquelles il montre la pauvreté et le dénuement des travailleurs des champs, du monde ouvrier ou de l’artisanat qu’Ilhy se rapproche de Hodler.

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Alexandre Mairet

La Tour-de-Peilz, 1880 — Genève, 1947

Alexandre Mairet arrive en 1885 à Genève où il suit sa formation artistique. Partageant le savoir acquis durant de nombreux voyages en Europe, il deviendra professeur d’histoire de l’art à l’École des beaux-arts où il enseigne durant près de trente ans. Mairet incarne parfaitement cette génération d’artistes formée dans la tradition des héritiers de Barthélémy Menn. Cultivant à ses débuts une grande admiration pour Ferdinand Hodler, il se rapproche de ce dernier à travers ses figures allégoriques et ses corps hiératiques dans une nature idéalisée. Mairet va jusqu’à prendre la plume pour défendre l’œuvre de Hodler contre la critique. Sa peinture prend cependant ses distances et témoigne d’un réalisme plus direct, plus simple. Également bien connu pour son travail de xylographe, Mairet se met au service d’éditeurs et de journaux anarchistes s’engageant fermement pour des idées qui lui tiennent à cœur.

Paul Mathey

Auvernier, 1891 — Thônex, 1972

Devenu orphelin à quatorze ans, Paul Mathey est recueilli chez un oncle à New York où il prend goût à la peinture en visitant le Metropolitan Museum. De retour à Genève, il fréquente l’École des beaux-arts. Faute d’intérêt, il fuit les cours pour se réfugier chez Hodler, dont il sera le massier, élève élu par ses condisciples pour les représenter et gérer les finances communes de l’atelier, entre 1916 et 1917. Si les deux années passées auprès du peintre n’ont pas influencé ses peintures de paysage, la marque du maître est bien palpable dans certains portraits. Très attaché à sa campagne, Mathey ne se lasse pas de peindre son pays, se rattachant directement aux impressionnistes et occupant par là une place à part dans la peinture genevoise de sa génération.

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Pierre Montant Genève, 1941

Attiré par la peinture depuis toujours, Pierre Montant après une formation humaniste et scientifique, revient à ses désirs d’expression artistiques. Dès lors, il se consacre avec succès à concrétiser dans ses toiles sa vision du réel détachant de leur apparente banalité des éléments de la nature. À cette dernière, il aime à confronter la géométrie et avoue apprécier les espaces étranges des peintres métaphysiques. La symétrie du reflet de l’eau et des montagnes de son Miroir d’hiver emprunte pour le transposer un sujet cher à Hodler. Il travaille à New York, au Centre d’art de Boissano, en Italie, et à Rome. Il reçoit une citation de la ville de New York en 1975, ainsi que la Bourse fédérale des beaux-arts en 1978. Un film sur son œuvre est déposé au MoMA. En 1989, le Gouvernement fédéral offre une peinture monumentale de l’artiste à la Ville de Genève. Ses œuvres figurent dans de prestigieuses collections suisses, françaises et américaines.

William Müller

Berne, 1881— Genève, 1918

Né à Berne et élevé à Genève, William Müller fréquente l’École des arts industriels, puis l’École des beaux-arts aux côtés d’Alexandre Blanchet, Alexandre Mairet, Philippe Hainard et Albert Schmidt. L’étude des graveurs allemands, Dürer notamment, motive le style de sa première période, puis il cherche sa voie dans la lignée de Hodler. Vivant entre Paris l’hiver, et la Suisse — le Valais ou la campagne vaudoise — en été, il peint paysages de montagne, scènes de travaux champêtres, grands sujets mythologiques ou symbolistes sous une influence hodlérienne prégnante. Il se trouve à Genève lorsque la guerre éclate et, entre 1914-1915, utilise alors l’atelier d’Alexandre Blanchet, mobilisé, avant de mourir de la grippe espagnole en novembre 1918.

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Alexandre Perrier Genève, 1862 — 1936

La peinture d’Alexandre Perrier, d’une matière fine et d’une touche légère presque pointillée, influencée par les tendances néo-impressionnistes, qui traduit les paysages alpestres et reflète son monde intérieur, est bien éloignée de celle de Hodler. Ce dernier a pourtant marqué subtilement l’œuvre de la seconde période de Perrier par une recherche du dépouillement, un traitement des couleurs en masses, mais aussi par certains thèmes et parfois une recherche de symétrie. Perrier partage avec Hodler des amitiés et il expose au côté de ce dernier à l’Exposition universelle à Paris en 1900, ainsi qu’à la Sécession de Vienne l’année suivante. Hodler estime le travail de son cadet et lui apporte son soutien à plusieurs occasions.

Pierre Pignolat Genève, 1838 —1913

Pierre Pignolat étudie sous la direction de Barthélemy Menn auprès duquel il apprend la peinture en plein air, avant de devenir à son tour professeur de composition de figures à l’École des beaux-arts en 1879. Pignolat a connu un certain succès dans les années allant de 1860 à 1880 : en 1869, il travaille dans l’atelier du paysagiste Francis Furet ; en 1881, il participe avec Hodler, sous la direction du peintre Edouard Castres, à la création du panorama Bourbaki, qui se trouvait alors à Plainpalais. Néanmoins, on ne peut nier qu’il est bien vite oublié. Arpentant les environs de Genève et réalisant des paysages fleuris et des sous-bois, ses œuvres évoquent l’école de Barbizon, notamment Corot, mais son utilisation de tons plus clairs, ses paysages intuitifs, ainsi que le recours au parallélisme des arbres rappellent parfois les œuvres de Ferdinand Hodler.

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André Julien Prina

Turin, 1886 — Genève, 1941

Né à Turin d’un père italien et d’une mère originaire de La Chaux-de-Fonds, André Julien Prina déménage à l’âge de onze ans à Genève. Il fréquente l’École des beaux-arts dès 1901, où il suit les cours de Léon Gaud, Édouard Ravel et Pierre Pignolat. Il participe au groupe d’artistes genevois du Puits d’Or, puis du Falot. Otto Vautier, Rodolphe

Théophile Bosshard, Emile Bressler, Eugène Martin, Gustave Buchet et Hans Berger feront partie du Falot qui oppose au caractère symboliste, idéaliste et patriotique de l’art hodlérien une expression plus libre, réaliste, familière et parfois libertine. Comme ses contemporains, même si c’est de manière plus subtile, il subit l’influence du maître, que trahissent une tendance à la simplification et certains aplats de couleurs, la palette de ses ciels et de ses nuages.

Alfred Rehfous Genève, 1860 — 1912

Alfred Rehfous fait partie de ceux qui débutent aux côtés de Ferdinand Hodler. Élève de Barthélémy Menn aux beaux-arts de 1876 à 1880, il poursuit sa formation à Paris auprès d’Alexandre Cabanel et Joseph-Benjamin Constant. Leur académisme ne se retrouve guère dans l’œuvre du peintre qui préfère les représentations de vues de son pays. Son retour à Genève en 1890 le mène ainsi à peindre la région. Attiré par la montagne, il rejoint les peintres de l’École de Savièse et s’établit à Saillon. Se distinguant toutefois de ses confrères du groupe qui privilégient les sujets de la vie quotidienne, paysanne et villageoise, Rehfous se consacre pleinement au paysage. Si certains de ses effets sont empruntés aux impressionnistes, c’est surtout par la solidité de ses compositions, la rigoureuse définition des plans et le modelé des formes qu’il se distingue.

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Casimir Reymond

Vaulion, 1893 — Lausanne, 1969

Vaudois d’origine ayant étudié à l’École des beaux-arts de Genève auprès d’Eugène Gilliard, Casimir Reymond est connu à Genève pour ses bas-reliefs réalisés sous la direction de Maurice Denis à l’église Saint-Paul de Grange-Canal. Ayant pratiqué la peinture, la sculpture et, à la fin de sa vie, le vitrail, il est sollicité pour un grand nombre de commandes, tant publiques que privées. La peinture de sa jeunesse, véritable éloge hodlérien, se distingue par sa monumentalité et sa robustesse dans les représentations du monde paysan et ouvrier, par ses teintes vives et la simplification des formes. Après quelques années parisiennes marquant une rupture complète dans sa peinture sous l’influence du cubisme dans les années 1920, il s’installe à Lausanne où il sera nommé professeur à l’École cantonale de dessin.

Albert Schmidt

Genève, 1883 — Chêne-Bougeries, 1970

Fils d’un industriel alsacien émigré à Genève qui était l’un des premiers collectionneurs de Hodler, Albert Schmidt grandit parmi les œuvres du maître, ce qui très tôt le décide à entreprendre une carrière artistique. Conciliant son engagement dans l’entreprise familiale et son activité de peintre, Schmidt s’affirme rapidement comme un disciple de Hodler qui dira de lui : « C’est parmi les jeunes un des plus individuels et des plus expressifs. Ses œuvres ont toutes du style et du caractère […] ». Il entretient des liens presque familiaux avec les Hodler et, à la mort de Ferdinand et à la demande de sa veuve, il réalise une copie du Chant

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Johannes Robert Schürch Aarau, 1895 — Ascona, 1941

Élève du peintre Ernst Otto Leuenberger à Zollikon,

Johannes Robert Schürch manifeste tôt des prédispositions pour le dessin et travaille comme affichiste. Après l’envoi par sa mère de quelques-uns de ses croquis à Ferdinand Hodler, ce dernier conseille au jeune homme de venir étudier à Genève. En 1916, il fréquente pendant deux mois l’école privée d’Henri Eugène Gilliard et l’École des beaux-arts, sans pourtant intégrer la classe de Hodler, avant de devenir son aide d’atelier. À la mort du maître, il quitte Genève pour le Valais. Suit Florence où il découvre d’autres horizons que ceux auxquels l’avait initié Hodler : Mantegna, Masaccio, Rubens. Il cherche sa voie, également imprégné des œuvres de Cézanne, Gauguin, Van Gogh et Picasso vues à la Galerie Moos à Genève, avant de s’établir dans le Tessin où il choisit de vivre dans la pauvreté et l’isolement. Albert Silvestre

Genève, 1869 — Neuchâtel, 1954

Fils du peintre Henri Silvestre, Albert Silvestre fréquente École des beaux-arts et l’École des arts industriels de Genève avant de séjourner à Paris où il s’imprègne des enseignements de Sisley et de Pissarro. Sa peinture

témoigne également de sa fascination pour le symbolisme de Hodler, Edouard Vallet ou encore Albert Trachsel. Professeur à l’École des beaux-arts de 1895 à 1922, il peint essentiellement des paysages, avec une prédilection pour les vues de Savoie et du Valais, mais surtout du lac Léman. À la différence de Hodler qui représente le lac depuis Chexbres ou le quai du Mont-Blanc, Silvestre, quant à lui, pose son regard depuis l’autre côté, à Yvoire, où il a coutume de passer ses étés. Il dépeint à sa façon chaque heure du jour, faisant changer subtilement les couleurs de l’eau et du ciel.

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Bruno Tolfo Genève, 1973

Artiste autodidacte, Bruno Tolfo, s’il dessine depuis toujours, ne commence à peindre qu’en 2010 alors qu’il connaît un tournant dans sa vie. Fasciné par le street art, notamment par le travail de Banksy et de l’artiste français Jef Aerosol, il s’essaie à la technique du pochoir à partir de 2013. Il choisit Le Bûcheron de Hodler non pas par attrait pour le peintre dont il apprécie l’œuvre, mais surtout pour le mouvement qui s’en dégage. Il reprend ainsi une œuvre emblématique de la peinture suisse avant tout car il s’agit d’une image marquante, qui reste et résonne dans la mémoire de chacun. La rose qui fait face au bûcheron évoque sans doute La Jeune Fille à la fleur de Marc Riboud ou encore Le Manifestant au bouquet de Banksy. Mais Tolfo, qui assure ne s’opposer nullement aux fleuristes ou aux socialistes, laisse libre court à l’interprétation du spectateur. John Torcapel

Genève, 1881—1965

John Torcapel navigue entre trois activités : architecte réputé en son temps — on lui doit notamment de nombreuses villas dans la campagne genevoise —, il est également professeur à l’École des beaux-arts, puis à l’École d’architecture de l’Université de Genève, et s’adonne à la peinture dans son temps libre. Tant à l’huile qu’à l’aquarelle, il réalise des pay-sages de la campagne genevoise ou des vues du lac depuis les ports français. Il sait écarter tout ce qui est secondaire, ne gar-dant que l’essentiel, d’une manière dense mais sans empâte-ments. En ressort une peinture épurée, réalisée avec de larges aplats aux couleurs vives. Même s’il a de tout temps clamé son indépendance face aux modes picturales de son époque, Torcapel a malgré lui subit l’influence hodlérienne, omnipré-sente à Genève. On perçoit parfois dans sa peinture un certain rythme où l’on voit poindre un héritage du parallélisme.

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Albert Trachsel

Nidau, 1863 — Genève, 1929

Bernois d’origine et genevois d’adoption comme Hodler, Albert Trachsel, après une formation d’architecte, fréquente à la fin des années 1890 le cercle des

symbolistes français à Paris. Dès les années 1880, Hodler utilise à plusieurs reprises le jeune peintre comme modèle pour des figures importantes : naît alors une amitié et une estime mutuelle durable. Trachsel le considère comme un maître dont il ne cesse de louer le « génie ». Toutefois, conscient de la supériorité de son aîné, il se refuse de l’affronter en tant que portraitiste et, tout en subissant son ascendant pour les paysages, il se tourne vers

l’aquarelle pour créer un genre très personnel. Architecte, peintre, mais aussi critique, il est l’un des premiers à concevoir la peinture hodlérienne sous l’angle capital de l’art suisse.

Edouard Vallet

Genève, 1876 — Confignon, 1929

Edouard Vallet est inscrit à l’École des arts industriels où il suit des cours de xylographie et à l’École des beaux-arts sous la conduite de Barthélemy Menn, Barthélemy Bodmer et Pierre Pignolat. En 1905, Vallet voyage à Paris et en Italie avant de s’installer à Genève. La peinture de ses débuts, reflétant la manière influencée par la peinture en plein air de Menn, voit apparaître dès 1907 des œuvres le distinguant et dénotant alors l’empreinte hodlérienne. Il s’inscrit ainsi dans la lignée de l’héritage de Hodler auquel il voue une grande admiration. La découverte du Valais, où il séjourne par intermittence de 1908 à 1928, contribue au bouleversement de son parcours artistique. Par son observation presque ethnologique et sa saisie du quotidien des paysans de montagne, son art s’individualise.

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Liste des artistes Hans Berger 2 Alexandre Blanchet 2 Eduard Boss 3 Emile Bressler 3 Georges Darel 4 David Estoppey 4 Michel Grillet 5 Stéphanie Guerzoni 5 Erich Hermès 6 Daniel Ihly 6 Alexandre Mairet 7 Paul Mathey 7 Pierre Montant 8 William Müller 8 Alexandre Perrier 9 Pierre Pignolat 9 André Julien Prina 10 Alfred Rehfous 10 Casimir Reymond 11 Albert Schmidt 11 Johannes Robert Schürch 12 Albert Silvestre 12 Bruno Tolfo 13 John Torcapel 13 Albert Trachsel 14 Edouard Vallet 14 Image couverture :

Georges Darel, dit Georges Erath, Genève, 1892 –1943,

Portrait de Ferdinand Hodler, s.d.,

mine de plomb et crayon de couleurs sur papier, 37 x 28 cm, Collection privée, Genève

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Un musée Ville de Genève www.mah-geneve.ch Maison Tavel rue du Puits-Saint-Pierre 6 CH–1204 Genève www.mah.geneve.ch

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