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Analyse de l’espace dans Qu’attendent les singes De Yasmina Khadra

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Academic year: 2021

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(1)

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Mohamed Seddik Ben Yahia, Jijel

Faculté des Lettres et des Langues

Département de Lettres et de Langue française

N° d’ordre:

N° de série :

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master

Option : Littérature et Civilisation

Intitulé

Réalisé par : Sous la direction de:

 BEN BELLI Samia

Membres du jury :

Président : Mme. Bouhadjar Rima.

Rapporteur : M. BAYOU Ahcène.

Examinateur : Mme. Bouabsa Fuozia.

Analyse de l’espace dans

Qu’attendent les singes

De Yasmina Khadra

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(5)

TABLE DES MATIERES

Introduction générale……….. 10

Chapitre I : Analyse paratextuelle.

1- Analyse du titre………..……….

14

2- La première de couverture………..

15 3-

La quatrième de couverture……….

16 4-

Etude de l’illustration………….……...

18 5-

La préface……….…………..

19 6-

L’incipit……….………..

20 7-

L’exipit………

21

8- Réception critique…….………..…………

22

Chapitre II : Etude narratologique 1- Représentation des personnages……….………... 26

2- Le temps……….…….………….. 27

3- La narration………....………... 28

4- Le narrateur………....………... 30

Chapitre III : Diversité des espaces. 1- Définition de l’espace……….……….……. 34

2- Les espaces ouverts………..………. 36

1-1- La rue………...……….……….. 36

1-2- La fenêtre………..………..………. 36

1-3- La forêt………. 37

3- Les espaces fermés……… 37

3-1- L’appartement : Espace d’intimité féminine…………...……… 37

3-2- L’université de Ben Aknoun= Espace d’aide………...………... 38

4- La reproduction de l’espace……….………… 39

5- La description de l’espace……….….…… 41

6- Le mouvement des personnages dans l’espace……….…………. 43

Chapitre IV : Espace comme inspiration littéraire. 1- L’espace dans la littérature………..………. 47

2- Espace et Identité……….. 49

3- La fonction constructive de l’espace……….……… 50

(6)

5- L’espace tragique………..……... 53

6- L’espace et la narration………...………..………… 54

Chapitre V : Analyse thématique du corpus 1- La progression thématique……… 58 2- La Corruption………..……….. 58 3- La violence………..……….. 64 4- La quête………. 67 Conclusion générale……….……….. 70 Bibliographie……….………. 73 Résumé en français……….. 77 Résumé en Arabe………. 78 Résumé en Anglais……….. 79

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Introduction générale

10

La littérature se définit comme un aspect particulier de la communication verbale- orale ou écrite qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles se caractérise donc non par ses supports et ses genres mais par sa fonction esthétique. La littérature est un monde vaste, large et complexe. C’est la mémoire et le miroir collectif, c’est une passation ou une passerelle entre le passé avec ses souvenirs. Donc c’est une sorte de soulagement par excellence.

D’abord, la littérature algérienne d’une façon générale et d’expression française en particulier est l’objet de notre analyse. Chaque écrivain est considéré comme un vrai reflet de son temps dont l’espoir est toujours de voir une Algérie glorieuse.Yasmina Khadra un romancier en Algérie, qui est le sujet de notre étude à travers son roman Qu’attendent les

singes. Atravers sa capacité créative géniale, sa sensibilité et sa fragilité. Il a réussi à faire un

succès pendant plusieurs années et jusqu’à nos jours.

Le vrai nom de Yasmina Khadra est Mohamed Moulessehoul, sous son pseudonyme féminin publié plusieurs romans et même des nouvelles. Il publie chez ENAL plusieurs romans signés et marqués par son vrai nom : La fille du pont, Elkahira …etc. En 1989, Moulesshoul s’engage dans le secret et l’anonymat en signant ses œuvres sous le nom du commissaire Brahim Liob son personnage principal. Il devient de plus en plus libre en annonçant : « A l’époque où j’ai écrit Houria, s’était encore soldat, je l’ai écrite avec beaucoup de censure, et lorsque je suis passé dans la clandestinité en 1989, j’ai acquis une sorte d’impunité qui allait avec mon inspiration ».

En écrivant Double blanc puis L’automne des chimères en 1998 et L’écrivain en 2001. Il écrit les agneaux du seigneur en 1998 et A quoi rêvent les loups en 1999. Aussi des romans plus célèbres L’attentat en 2005, Khadra finit avec la publication de ; les Sirènes de Bagdad durant cette année. Il publie Ce que le jour doit à la nuit en 2008, et Qu’attendent les singes en 2014 son dernier roman.

En 2000, Yasmina Khadra met fin à sa carrière militaire avec un grand commandant, après trente-six ans de service. Il est un grand écrivain, Il se refuge vers la langue de Molière, son professeur de français le seul homme qui l’encourage pour écrire, de ce fait Khadra déclare : « C’est en aimant cet homme que j’ai fini par aimer sa langue, la langue française

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Introduction générale

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venait de m’adopter ». Et sous le nom de sa femme, l’auteur prend la décision de continuer à écrire.

Ce roman policier Qu’attendent les singes raconte l’histoire de l’Algérie d’aujourd’hui, il traite de divers sujets où le pouvoir, la corruption dominent dans la société algérienne d’aujourd’hui. A cause des Béni Kelboun des lâches. Ces décideurs de l’ombre qui veulent bouleverser ce pays. C’est un combat entre le mal et le bien.

Dans ce roman, Khadra raconte un drame d’une jeune étudiante qui se passe dans la forêt de Baïnem à Alger. Appelée Nedjma d’une façon berbère. Nora, une femme de police, patiente milite sans peur, à la recherche des vérités qui représentent les réalités de sa société.

Nous avons choisi cette œuvre, parce que nous trouvons la réalité de la société algérienne d’aujourd’hui avec objectivité, l’écrivain de ce roman respecte les conditions et le mode de vie de différentes classes sociales.

On a choisi l’analyse de l’espace comme objet de notre étude parce que l’espace occupe une place importante dans le roman de Yasmina Khadra.

Nous tenterons au fur et à mesure de notre recherche de répondre à la problématique suivante :

Qu’elle est la signification de l’espace dans ce roman ? Apporte-il une autre dimension sémantique au roman ?

Pour étudier la notion de l’espace, nous avons appliqué les travaux de Gaston BACHELARD, La poétique de l’espace, de WEISGERBER L’espace romanesque et de GOLDENSTEIN, pour lire le roman.

Pour donner un sens à nos questions posées dans la problématique, nous avancerons deux réponses provisoires sous forme d’hypothèses :

Le rapport de l’espace est de déterminer la progression des personnages dans ce monde fictif où ils ont été installés, il s’agit d’une construction sémantique du roman.

Notre recherche sera organisée, suivant ce plan de travail ;une introduction générale qu’est suivie par le premier chapitre, où nous exposons la paratextualité ; nous étudions cette partie en se basant sur l’analyse du titre, avec tous les éléments qui s’y trouvent, puis au sein du deuxième chapitre, nous faisons une étude narratologique du roman. Et ensuite dans le

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Introduction générale

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troisième chapitre nous aborderons la diversité de l’espace, on traite les espaces ouverts et les espaces fermés dans le roman. Dans le quatrième chapitre nous faisons une analyse thématique du corpus qui comprendre la corruption, la violence et la quête. Nous terminons dans le cinquième chapitre par l’inspiration de l’espace dans un texte littéraire, nous étudions dans cette partie les éléments suivants : l’espace dans la littérature, l’espace et l’identité, la fonction constructive de l’espace et la description des lieux, nous traiterons l’espace tragique dans le roman et l’espace entre narration et écriture. Nous ajouterons une conclusion générale et un résumé comme dernière étape.

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Chapitre I

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Chapitre I La paratextualité

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Chapitre I : La paratextualité.

D’abord, le paratexte est la clef de l’interprétation et la compréhension du texte car l’étude paratextuelle d’un texte s’est d’analyser certains composantes comme exemple : la première de couverture, le titre … etc.

La paratextualité prend les indices et les traces périphériques qui entourent un texte. Le dictionnaire de littérature nous donne la définition du paratexte :

Paratexte [… [ comprend donc les titres, sous-titres, préfaces, dédicaces, exergues, postfaces. Notes infrapaginales, commentaires de tous ordres mais aussi illustrations et choix typographiques, tous les signes et signaux pouvant être le fait de l’auteur ou l’éditeur, voire du diffuseur. Elle matérialise l’usage social du texte dont elle oriente la réception.1

Les éléments paratextuels donnent une vision au roman, ils participent à la compréhension de son contenu. Ils nous ouvrent un champ vaste avant la lecture :

Les mots et les phrases du texte laissent tout autour un espace libre, le contexte. Dans cet espace disponible seront introduits des titres, des phrases en

marge, des informations périphériques (notes, références… etc.). Et des

illustrations, cet ensemble constituent le paratexte.2

Donc les éléments paratextuels participent à la motivation du lecteur à acheter et lire un roman.

1- Analyse du titre :

Le choix d’un titre c’est un choix fondamental dans la vie d’une œuvre, même si le contenu est modeste le titre peut attirer l’attention du lecteur car il est la clef du roman.

Le titre de notre corpus Qu’attendent les singes commence par un mot interrogatif, d’abord c’est une question qui a besoin d’une réponse, dans ce cas l’auteur interroge le

1

- ARON DENIS Saint-Jacques et VIALA Alain, le dictionnaire de littérature, Paris, Ed Quadrige, 2004. P.449.

2

- COUZINET Viviane et CHAUDIRON Stéphane, organisation à l’Etre numérique, in presses universitaire du Mirail, vol 75, 2008, P.47.

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Chapitre I La paratextualité

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lecteur, c’est-à-dire il attend une réponse, et cette réponse même est fournie par l’auteur lui-même dans le texte, qu’attendent les signes pour devenir des hommes ?

Le titre qu’attendent les singes ; a une fonction d’identification3 dans le sens il indique un miroir de la situation du pays. Une fonction descriptive 4 où il décrit l’Algérie comme une personne qui souffre dans sa vie quotidienne comme la corruption l’injustice …etc. il parle de l’histoire de l’Algérie et son état actuel. Une fonction séductrice 5

lorsque le titre attire des lecteurs, des critiques, du public à son contenu et à son but.

Dans ce cas, notre titre adresse à un singe, un animal qui n’a aucune conscience. Il nous laisse de vivre des moments fantastiques. D’abord, c’est une métaphore qui pousse le lecteur de s’interroger sur le fond de l’histoire. Il nous laisse vivre une histoire étrange où les acteurs principaux ont l’esprit des animaux et en même temps jouent le rôle de ces derniers par une façon criminelle.

Nous trouvons d’après nos lectures analytiques du titre Qu’attendent les singes, que l’auteur emploie l’article défini « les » au lieu d’utiliser l’article indéfini « des ». « Les » comme un article défini précise et passer à un message pour des personnes connues à travers le personnage de Hamerlaine que l’injustice et le régime mafieux approchent à leur fin.

Par ce mot « les singes » l’auteur décrit un grand crime dans un pays qu’est l’Algérie, il décrit ces hommes comme un animal qui n’a aucune conscience, qui n’a même pas un cœur, à partir de ses comportements et sans pitié.

2- La première de couverture :

Elle est la façade et le premier contact avec le lecteur : « la première de couverture (son recto) est la première accroche ; on observe le contenu et la mise en forme ; le titre, le nom de l’auteur, l’éditeur, les choix typographiques et les choix de couleurs »6

, la première page de l’œuvre est la plus célèbre et attirante qu’est la page de couverture, elle se contient par le nom de l’auteur, le titre. La maison d’édition, des images et des illustrations. C’est une marque de

3- ACHOUR Christine et BEKKAT Amina, clefs pour la lecture des récits convergences critiques, Blida, Ed.

Tell, 2002. P.70.

4 - BELBEHRIA, Boutheina. Etude de paratexte dans le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo, Mémoire

de Master, université de Biskra. 2015. P.14.

5

- BELBEHRIA, Boutheina, OP. cit, P.15.

6

- ACHOUR Christine et BEKKAT Amina, clefs pour la lecture des récits. Convergences critiques II Blida (Algérie). Ed. tell. 2002. P.75.

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Chapitre I La paratextualité

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publicité, de ce fait le lecteur commence à imaginer l’histoire quand il regarde la première page. Elle attire l’attention et motive le lecteur pour lire le roman.

Nous trouvons dans la première de couverture de Qu’attendent les singes que l’écriture du pseudonyme de l(auteur Yasmina Khadra est en caractère gras, avec une couleur blanche sur un fond noir car le blanc est une couleur symbolique et significatif : « le blanc associé à l’absence, au marque (…) le blanc a une autre idée , celle de la pureté et de l’innocence » 7

par contre le noir est la couleur de tout malheur : « nous pensons à ses aspects négatifs, les peurs enfantines, les ténèbres, et donc la mort, le deuil ». 8

La Casbah est la maison d’édition de ce roman qui est mentionnée en caractère italique. L’illustration qui est sur la première de couverture de l’œuvre Qu’attendent les Singes regroupe plusieurs couleurs comme le noir qui domine la page et symbolise la souffrance, l’injustice et la mort, cette couleur véhicule que la société algérienne qui est chargée d’injustice. De torture de malheur …etc. donc le pays est dans la noirceur.

3- La quatrième de couverture :

7

- BELBEHRIA Boutheina, Etude du paratexte dans le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo, Mémoire de magister, université de Biskra, 2015. P.23.

8

- PASTOUREAU Michel et SIMMONNET Dominique, le petit livre des couleurs, Paris. Ed Panam, 2005. P.76.

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La quatrième couverture d’une oeuvre contient un résumé qui représente l’histoire dans la plus part des cas : « La quatrième de couverture […] la meilleure façon de se faire une idée sur un livre dont on a peu ou pas entendu parler, et de savoir si ce livre est susceptible de m’intéresser … »9

La couleur rouge envahit la surface de la page dans la quatrième de couverture qu’attendent les singes. Avec une photo de l’écrivain en souriant comme un signe d’espoir. On trouve un commentaire de l’auteur.

La quatrième de couverture, souvent appelée le plat verso d’un livre, elle nous permet d’avoir une idée de l’histoire.

Notre éditeur a cité les travaux célèbres de l’auteur, pour attirer l’attention du lecteur,ils ont écrit en gris.

La quatrième de couverture est d’origine commerciale, Elle a pour but d’appâter le lecteur, et de transmettre le plus d’informations possible. Elle nous donne une idée générale sur l’histoire de l’œuvre.

9

- HAIMER Meriem, la relation para-texte dans le roman de Sarrasine de Balzac- Mémoire de Master, université Mohammed Kheidar Biskra, 2013, P.54.

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Chapitre I La paratextualité

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4- Etude de l’illustration:

Selon le dictionnaire Larousse, l’image est une : « représentation d’un être ou d’une chose par les arts graphiques, la photographie, le film… etc. »10

Tandis que le dictionnaire des symboles et des thèmes littéraires définit l’image comme étant :

La physique voit dans le spectre des couleurs une suite continue de grandeurs mesurables, la perception et l’imagination instaurent sur cette continuité des découpages arbitraires, mais commodes: il faut bien que le langage dénomme les différences, même si la nature les produits par degrés insensible. 11

10

- Dictionnaire de poche, Larousse, Paris, 2010, P.408.

11

- Aziza, OLIVIERI, Claude, Robert, SICTRICK, Dictionnaire des symboles et des thèmes littéraires, France, Ed. Fernand Nathan, 1978, P.66.

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Chapitre I La paratextualité

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La couverture fait partie du roman, Elle aide à comprendre le sens de l’histoire. Donc il est nécessaire d’étudier et d’analyser l’image qui illustre Qu’attendent les singes. Parce qu’elle est essentielle pour la compréhension du roman.

L’image qui figure sur la première de couverture du roman Qu’attendent les singes englobe deux couleurs sombres tels que le noir, le blanc, un peu de rouge à la manière de l’enlèvement de soleil et un peu de vert. Le fond de cette toile est blanc. La couleur noire symbolise la souffrance, l’injustice et la mort : « le noire est la couleur la plus négative, symbole de la tristesse, du désespoir, de la peur, de la solitude et de la mort évidemment, le noir c’est la nuit, le mystère, l’inconnu » 12

D’abord, la couleur qui domine la page est la couleur noire, qui désigne la mauvaise situation du pays, et qu’il est dans la noirceur. Et que la société algérienne est chargée d’injustice et de torture. On trouve au milieu de la page un bout d’un tunnel, qui est le commencement de la lumière. Cela veut dire que le pays va passer de la noirceur à la blancheur, et ne reste pas dans cette obscurité. Donc il y a une phase intermédiaire : la révolution.

Ensuite, la couleur noire spontanément, nous fait penser à ses aspects négatifs : le deuil, le tragique et le drame. Il nous facilite la compréhnsion du fond ou le contenu de l’histoire.

Aussi, nous trouvons que l’intitulé du roman vient tout de suite après le nom de l’auteur. Ce dernier écrit en blanc avec des initiales en majuscules en haut de la couverture et en caractères plus gras : Edition : Casbah, écrit en majuscule, en caractère gras en bas de page et en blanc.

On peut dire que l’image offre des indices qui éveillent l’imagination du lecteur, elle joue un rôle essentiel dans l’interprétation et la compréhension de l’œuvre. Car elle est le code d’observation et de représentation dans l’analyse d’un texte. Donc la couverture est un élément essentiel de l’œuvre, qui nous permet d’imaginer et de créer la scène de l’histoire.

5- La préface :

Dans un œuvre, la préface est une explication qui précède le texte : « La préface est avec le titre, un élément paratextuel de première importance »13. Cela veut dire que la préface est un élément essentiel et nécessaire.

12

- www.marieclairemaison.com/,la-signification-des-couleur-lenoir-et-le-blanc,524900asp.

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Dans notre corpus Qu’attendent les singes, la préface est fictionnelle (auteur fictif, n’existe pas). C’est une vision du monde de l’écrivain. Dans ce roman mal et bien existent, le malheur et le conflit, D’abord, il est écrit à la manière des contes.

Dans notre corpus l’auteur pleure son pays : il y a ceux qui font d’une lueur une torche et d’un flambeau un soleil et qui louent une vie entière celui qui les honore un soir, et ceux qui crient au feu dès qu’ils voient un soupçon de lumière au bout de leur tunnel, tirant vers le bas toute main qui se tend à eux.

En Algérie, nous appelons cette dernière catégorie: les Béni Kelboun. Génétiquement néfastes.

Les Béni Kelboun disposent de leur propre trinité : Ils mentent par nature,

Trichent par principe et nuisent par vocation. Ceci est leur histoire.14

En Algérie, les Béni Kelboun c’est une race qui fait tout le possible pour détruire, ou écraser une compétence nationale. L’auteur utilise ce mot expressément qui désigne une espèce animalière plus précisément les chiens, parce qu’ils trichent et mentent par une sauvagerie entre une grande nation : « Dahmane n’est pas né Béni Kelboun, il l’est devenu » P.152.

6- L’incipit :

D’abord, selon le dictionnaire littéraire l’incipit est : « Les premières lignes … parfois même tout le début, d’une œuvre […] dans la mesure également où il a l’origine d’une première rencontre »15

Dans notre corpus l’auteur utilise quelques extraits de l’incipit : « matin splendide […] un matin algérien » P.11, « Les temps qui courent » P.16.

Ces indicateurs temporels ont une explication, mais ils n’ont pas une date précise, avec des indications des lieux : « La forêt de Baïnem » P.11, « Alger » P.14, « Algérie » P.15. Donc l’auteur utilise ces expressions pour indiquer le lieu de l’histoire. L’auteur commence par une interjection sur son pays : « Ah ! Alger … » P.14. Il déclare de la mauvaise situation de notre jeunesse, Khadra dans ce cas est en colère : « Ils se sont éteints dans le chahat d’une jeunesse en cale sèche qui ne sait rien faire d’autres que se tourner les pouces au pied des

14

- KHADRA, Yasmina, Qu’attendent les singes, Alger, Casbah, 2014.

15

- ARON Paul, DENIS Saint-Jaques et VIALA Alain, LE dictionnaire du littéraire, Paris, Ed, Presses universitaires de France, 2002, P.374-375.

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murs en attendant qu’une colère se déclare dans la rue pour saccager les boutiques et mettre le feu aux édifices publics » P.14.

C’est-à-dire que ces jeunes ont perdu ses rêves ou bien l’espoir dans ce pays à cause de la négligence de ces responsables qui les transforme en vagabonds dans leurs pays natal.

Avec un beau style, Khadra décrit la tragédie, il annonce la mort d’une jeune fille : « puis, à l’ombre d’un rocher, parmi des couronnes de fleurs sauvages, repose une jeune fille, Nue de la tête aux pieds, et belle comme seule une fée échappée d’une toile de maitre sait l’être » P.12.

Dans la description de la femme algérienne l’auteur se lie entre la beauté et l’horreur : « Merveilleusement maquillée, les cheveux constellés de paillettes, les mains rougies au henné avec des motifs berbères jusqu’aux poignets, on dirait que le drame l’a cueillie au beau milieu d’une noce » P.12. Dans ce cas la femme algérienne est belle par son style nos coutumes, mais elle est courageuse en même temps, parce qu’elle est forte, compétente pendant les désastres.

D’autre part, l’auteur utilise des figures de style : une comparaison : « on entend remuer sénateurs, députés, magistrats. Maires et un tas de notables comme de la petite monnaie dans la tirelire gâté » P.15. Il décrit la manière des dirigeants. En utilisant une métaphore : « C’est vrai qu’au pays on sait plus s’habiller, mais ces dernières années, les gens exagèrent » P.15. Dans ce cas les responsables se moquent de leurs citoyens.

7- L’exipit :

D’abord, l’exipit est défini comme : « Néologisme de l’"explicit", désigne le dernier chapitre ou les derniers termes d’un texte » 16

La fin de notre roman est ouverte, Elle est pleine d’optimisme et d’espoir : « Enserré dans un costume presque neuf […] rejoint la nue éclatante de soleil, certain d’être enfin devenu un homme, et digne de marcher parmi ce magnifique peuple qui est le sien » P.355. On remarque que cette fin est une réponse au titre du roman Qu’attendent les singes.

D’autre part, l’auteur annonce la victoire : »Je veux que vous me regardiez en face, haj Saad Hamerlaine. Pour une fois, dans votre chienne vie, c’est vous qui allez détourner les yeux. Et demain, bon sang, demain qu’il vente ou qu’il pleuve. Il fera beau dans les cœurs » P.347. C'est-à-dire que tout ce qui est mal sera bien, et tout ce qui est méchant sera honnête.

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La mort de Hamerlaine était un évènement important, et l’auteur utilise une métaphore pour montrer la mort de ce Feraoun : « Dis-moi que c’est vrai ce que je vois et entends […]. Il est scotché à sa télé » P.353.

Enfin, on peut dire que la force est la seule moyenne pour récupérer l’honneur du peuple contre le pouvoir dans ce pays : « En se déshabillant, il situe enfin l’origine de l’atroce brulure dans son bas-ventre. Il est en érection. C’est la première fois qu’il est en érection depuis le massacre dans l’Oversenis » P.351. C’est à travers l’histoire de l’inspecteur Zine qui a perdu sa virilité dans une scène terroriste. Mais il a récupère dans une autre scène agressive.

8- Réception critique

A propos de la réception de l’œuvre littéraire Jaus dit :

Une œuvre littéraire, même lorsqu’elle vient de paraître, ne se présente pas comme une nouveauté absolue dans un désert d’information.

Mais prédispose son public par des indications, des signaux manifestes ou cachés, des caractéristiques familières, à une forme de réception particulière.17

C'est-à-dire que la réception donne une tâche essentielle aux lecteurs qui produisent leurs propres interprétations de l’œuvre, c’est à partir de leurs propres, valeurs, traditions, cultures personnels.

Qu’attendent les singes est un roman qui raconte l’histoire d’une jeune étudiante

découverte assassinée dans une forêt. Ce roman est un voyage à travers l’Algérie d’aujourd’hui où le mal et le bien se sentent à l’étroit dans la diablerie naturelle des hommes. L’auteur parle de la politique nous citons comme exemple ce paragraphe tirée de notre corpus :

« Après mille services rendus. Il l’a empêché de devenir sénateur et lui a fermé toutes les issues politiques. Mon mari, qui fut l’un des plus dynamiques diplomates de la nation, s’est retrouvé éjecté comme un vulgaire fusible grillé. Personne ne le connaît dans les affaires et dans les cercles décideurs ».P.263.

A travers Qu’attendent les singes, notre auteur ose dire le tragique dans lequel baignait l’Algérie à travers l’histoire de Nedjma : « En Algérie, quand tu as un problème, c’est ton problème » P.304

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Chapitre I La paratextualité

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L’auteur parle aussi de la corruption : « Au nom de tous les Algériens, bons et mauvais, grands et petits, je veux maudis, haj Saad Hamerlaine. Puisse l’enfer vous engloutir à jamais dans ses flammes éternelles » P.348. Donc toute personne ayant vécu cette époque de notre pays pourrait facilement s’identifier dans ce livre. Dans ce cas le public apprécie cette œuvre qui traite le mal, et le tragique d’une société moderne, qui veut vivre dans une paix : « Laissez-moi rire … Retournez refaire votre cursus et fichez-moi la paix » P.265.

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Chapitre II

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Chapitre II Etude narratologique

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Chapitre II : Etude narratologique

L’étude narratologique d’un roman consiste à étudier les éléments principaux du texte qui sont l’espace, le temps, les personnages… etc. C’est pour mieux comprendre l’idée et la réalité de l’histoire.

En ce qui est de l’histoire, elle est généralement considérée comme un ensemble d’évènements racontés selon un ordre chronologique : d’abord c’est une histoire narrée par une personne ou un témoin qu’est le narrateur.

Ensuite, la narratologie prend trois entités fondamentales qui sont : le récit, la narration et l’histoire au sein de quatre catégories analytiques qui sont : le mode, l’instance narrative, le niveau et le temps.

La narratologie ou même la science de la narration est la discipline ayant comme objet d’étude les différentes techniques et structures narratives employées dans toutes œuvres littéraires que ce soit roman, nouvelle ou récit, c’est-à-dire la narratologie est une discipline qui vise l’étude minutieuse des mécanismes internes d’un récit, de ses origines La narratologie prend ses racines dans le formalisme russe et le New Cristicism, est un terme proposé par Todorov en 1969, élaboré par G.Gennette en 1972, elle s’est révélée un outil précieux pour analyser ces corpus.

Il existe deux orientations de la narratologie. La première appelée sémiotique narrative est présentée par PROPP, BERMOND, GREIMAS, l’autre conception de la narratologie prend pour objet, non pas l’histoire mais le récit comme mode de représentation verbale de l’histoire et tel qu’il s’offre directement à l’analyse, et selon Genette tout texte laisse transparaître des traces de la narration.

La narratologie nous facilite l’accès à toute œuvre littéraire, grâce à ses notions et concepts qui lui sont propres, aussi elle nous assure la compréhension du texte littéraire à l’aide des différentes techniques et mécanismes qui régissent son fonctionnement.

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Chapitre II Etude narratologique

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1- Représentation des personnages :

Pour le petit Robert, le personnage est « une personne qui joue un rôle social important » 1 il est une personne considérée quant à son comportement, C’est-à-dire qu’il existe dans l’histoire à partir de ses informations que le narrateur donne sur lui.

Et selon PHILIPPE HAMON le personnage « C’est constitué de la somme des informations données sur ce qu’il est sur ce qu’il fait » 2

Il y a le personnage principal et les personnages secondaires. Tandis que le personnage principal est celui qui a un rôle essentiel dans le récit, il occupe une place centrale.

Dans le corpus l’auteur a cité trois personnages principaux qui sont :

 EdDayem : un baron de la presse peu scrupuleux, mais qui a peur.

 Hay Hamerlaine : paraît aussi vieux que le vice.

Et Nora la commissaire une femme forte. Elle est le clou de l’histoire.

Aussi que WELLEK et WARREN ont défini le personnage comme suit : « personnage de roman naît seulement des unités de sens, n’est fait que de phrases prononcées par lui ou sur lui »3

Cela veut dire que la présence d’un personnage apparaît à travers son discours dans le récit, ou à travers la diction des autres personnages sur lui.

Dans le récit, l’auteur donne à son personnage une identité, comme par exemple : le nom, le prénom, l’âge, sous forme d’un portrait physique. Dans ce cas l’auteur décrit la situation morale pour nous donne des caractéristiques et des styles individuels, c’est pour faciliter la compréhension de rôle de chaque personnage.

Les personnages ont un rôle essentiel dans l’organisation des histoires. Ils déterminent les actions, les subissent les relient et leur donnent du sens, donc leur « être » dans le récit n’était pas par le hasard, ils ont une importance et une qualification considérable.

En effet, le personnage est une création de la fiction, il donne une animation à l’histoire à travers son rôle, ses actions dans le récit.

1

- Le Robert-……. 2011, 75013. Paris. P.333.

2

- HAMON Philippe, Le personnel du roman. Genève, Proz 1983. P.20.

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Chapitre II Etude narratologique

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Dans le corpus, le narrateur n’a aucune relation avec le personnage principal. C’est-à-dire qu’il est absent, dans le texte, il raconte les actions et les évènements. Il décrit les autres personnages, et ses relations entre eux. Donc, il laisse le rôle pour les autres personnages surtout Nora la Commissaire, le héros problématique qui enquête pour trouver la réalité dans un monde d’ombre société phallocentrique.

L’auteur de Qu’attendent les singes donne à son personnage une image d’un être qui est présent dans une communauté sociale, et qui a des valeurs essentielles, ce personnage qui fait des actions et des rôles dans le récit et à partir des caractéristiques qui montre que ce personnage a une dimension réelle.

ALBERT THIBAUDET a décrit dans ce sens que « le romancier authentique crée ses personnages (…) avec la ligne unique de sa vie réelle »4

Le personnage est une création faite par le romancier, il peut être célèbre à travers son rôle dans le récit, il peut réussir aussi .plus que l’auteur qui a permis à ses personnages de vivre, de changer et de découvrir pour voir une vie claire et réelle. Dans ce cas, l’auteur peut devenir un grand créateur.

L’auteur avec une tendance féministe accorde une grande importance au genre féminine. Il l’a attribué des tâches multiples entre personnage principal et secondaire. Il représente la femme et son statut dans la société algérienne.

2- Le temps :

Il y a des études dans la littérature sur les différentes composantes du roman comme : l’espace, les personnages, le temps…, donc il y a une relation entre ces éléments car on ne peut pas analyser l’un de ces éléments sans parler des autres. Si on prend l’espace comme objet d’étude, on va parler également de personnages.

Alors que c’est difficile d’étudier l’espace dans un texte littéraire sans parler du temps, car il y a une relation complémentaire entre les deux parce que les évènements se déroulent dans un lieu précis. Mais aussi ont un moment bien défini. C’est pour cela on ne peut pas séparer entre le temps et l’espace.

Quand on se met à lire une histoire, directement on remarque que les évènements se passent à un moment déterminé, même si le narrateur ne mentionne pas toujours le temps de

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façon claire , parfois il donne des indices qui désignent la période ou l’époque des évènements.

Khadra dans ce roman sélectionne le temps avec professionnalisme, il préfère la nuit pour commettre un crime, et le jour pour indiquer l’activité permanente.

L’auteur essaie de montrer une réalité dans la société algérienne qui est la violence, en essayant de donner une image sur ce mauvais comportement. Donc, que la paix est la base de la vie de cette nouvelle génération.

L’auteur accorde une grande importance à un cadre spatio-temporel sur la violence, il a choisi des lieux à l’enchainement des évènements. D’abord, l’histoire commence par un assassinat dans une forêt isolée et lointaine, ce qui possède un caractère agressif. Ensuite l’enquête se déroule dans plusieurs espaces convoqués dans chaque travail policier, le commissariat central d’Alger la clinique EL BOUSTANE, dans les demeures de haj- Hamerlaine, hôtel, restaurant le corsaire, une femme, Fouka marine, aussi les noms des quartiers algérois qui laissent le lecteur d’entrer dans un fond d’ombre. Tandis que l’ancrage temporel qui donne un cadre réel à l’histoire.

Dans un récit, les évènements racontés sont déjà passés c’est que GENETTE nomme « la narration ultérieure »5 c’est-à-dire le temps des évènements dans la narration, c’est le même type de narration dans le corpus, le narrateur utilise le passé composé et l’imparfait, il parle des faits qui se sont déjà passées, comme exemple : « He ! S’embrasse le lieutenant, Je n’ai pas été grossier… », « Le match n’est pas terminé », « tu connais Shiva ? … ».

3- La narration :

L’écriture est destinée à la réception parce qu’elle n’est pas un acte gratuit, il y a différentes façons de raconter une histoire et de donner une identité propre au récit : le point de vue du narrateur, la chronologie de l’histoire, les thèmes abordés, l’histoire peut prend plusieurs niveaux de la narration.

D’autre part, la narration est la manière dont les faits sont racontés, ou, plus précisément, qui constitue l’ensemble de procédés de la mise en récit, elle prend un ordre chronologique et des évènements par exemple une vie d’une personne, racontés par un témoin qu’est le narrateur :

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« La narration désigne les grands choix techniques qui régissent l’organisation de la fiction dans le récit qui l’espace »6

. Cela veut dire que l’auteur a le choix de raconter d’une manière précise dans un récit. Mais ces évènements qui sont destinés à la réception ne peuvent êtres raconté grâce à une « médiation narrative »7 chargé de nous présenter un monde romanesque fictif : c’est le narrateur.

Le narrateur est un personnage fictif créé par l’auteur, c’est celui qui raconte l’histoire. Il représente le point de départ de l’analyse narratologique car la présentation d’une histoire d’un récit nécessite un narrateur.

La narration a un temps appelé également le temps de l’écriture c’est –à-dire le temps de la mise en texte. Et l’analyse de GENETTE prend des relations qui existent entre les deux temps du récit : il les organise en trois types de relations : l’ordre temporel, le rythme (la vitesse) et la fréquence.

Dans notre corpus, le narrateur raconte l’histoire d’une jeune fille découverte morte dans une forêt, et une commissaire ouvre une enquête pour trouver les causes de sa mort. En même temps parle de l’Algérie déstructurée d’aujourd’hui, et le temps de la narration dans ce roman est plus long et dégradé.

Il est cependant de distinguer entre les composantes fondamentales qui se caractérisent tout système narratif se rencontrent, et le complètent qui sont : la narration qui contribue avec le récit et l’histoire à la réalisation d’un produit fini.

La narration désigne un récit détaillé, mais aussi la structure générale de ce récit. Dans la rhétoriques/antique, il s’agit de la seconde partie du discours après l’escorte, celle où l’orateur fait le récit des faits. […] nous avons laissé sans l’interrompe, le père Jacques nous raconte grossièrement ce qu’il sait du crime de la chambre Jaune. Nous avons reproduit les termes mêmes dont il s’est servi .nous avons fait seulement grâce au lecteur des lamentations continuelles dont il émaillait sa narration. La narration se fait du point de vue d’un personnage prenant part à l’histoire […].8

6

- YVES RETEUR, l’analyse du récit, France, Ed. Armand Colin. 2001, P.40.

7

- J.P Goldstein (p.25). in-ACHOUR Christine, REZZOUG Simone, convergences critiques, introduction à la

lecture du littéraire. Alger-Office des publications universitaires, 2005, P.127.

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4- Le narrateur :

En narratologie, le destinateur est appelé « narrateur » il est un personnage de papier, c’est lui qui raconte l’histoire, écrivant le récit et signant son œuvre. Est un être réel, selon Balzac (dans sa préface hys la vallée, 1853) : « Dans plusieurs fragment de son œuvre, l’auteur a produit un personnage qui raconte en son nom » 9

Le narrateur ne se confond pas avec le « narrataire » avec le « lecteur », car le premier est un être fictif, et ce dernier est un être réel, qui reçoit le message, destinataire de l’auteur.

Dans notre corpus le narrateur ne participe pas, parce que le récit est à la troisième personne c'est-à-dire que le narrateur est héterodiégétique, donc l’histoire se raconte d’elle- même, par exemple :

Il est devant 23 heures passées. Une grosse cylindrée de marque française se présente la grille du pavillon 32. Le portail coulisse comme sur de l’heure, la voiture entre dans la résidence. A volant, un homme grand aux temps grisonnantes. C’est Kader Kacimi, l’époux de Joher. Dans les hautes sphères, on le surnomme « l’Ex » (ex-consul, ex commissaire politique, ex-Wali, ex ambassadeur …) d’autres, plus avertis, l’appellent « l’intermittent du lit conjugal. (P.218)

Aussi le narrateur fait recours à la description : « Un homme poireaute à l’intérieur de l’habitation. C’est Othmane Raoui, il est grand, osseux, le visage en lame de coteau incrustée de deux braises. Assis sur un canapé, les genoux croisés, il scrute ses angles d’un air absorbe ». (P.222)

Il rapporte les paroles des personnages participant à l’histoire, dans leur premier état (avec le style direct). A l’exemple de : « Qu’est-ce que j’ai encore fait, moi ? –tu as merdé grave Bob- je ne voie pas où – t-as jamais su voir où sont les choses –j’suis pas un demeuré. Othmane- T’en es bel et bien un, et le pire de tous » (P.223)

9

- Wadi BOUZAR, Roman et connaissances sociales, Alger, Editions O.P.U Office de publication universitaire. P.51.

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Pour donner ce que nous appelons « l’effet du réel » c'est-à-dire ressemblance à la réalité aussi que le point de vue du narrateur est omniscient. Il se trouve en focalisation zéro. Il sait tout sur les personnages, leurs pensées, leurs rêves, leurs comportements… etc. par exemple :

Nora ne sait comment conjuguer ses démos, elle arpente son bureau de long en large, va se planter devant la fenêtre, le regard incendiaire comme si elle cherchait à mettre le feu à la ville, revient donner des coups de pied dans le vide. Zine et Guerd demeurent interdits sur leurs chaises, l’un fixant la pointe de ses chaussures, l’autre traquant une fêlure au plafond, le téléphone sonne pour la énième fois- sans doute le divisionnaire qui cherche à amadouer l’équipe ; personne ne décroche » (P.276).

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Chapitre III

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Chapitre IV Analyse thématique du corpus

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Chapitre III : Diversité des espaces.

Les évènements se déroulent dans une étendue bien définie dans un roman. Comme on peut trouver dans l’œuvre littéraire, plusieurs espaces qui apparaissent tout au long de l’histoire, tandis que les actions de l’histoire peuvent se dérouler dans un seul espace, c’est-à-dire que les personnages et les évènements peuvent se situer dans un même espace mais aussi dans un seul espace.

Chaque espace est lié à des actions et des personnages qui se présentent en mouvement. Donc, il y a une diversité spatiale, et les actions de l’histoire se déroulent dans un champ vaste, plusieurs espaces.

On peut dire que : « L’espace du roman n’est au fond qu’un ensemble de relations existant entre les lieux, le décor de l’action et les personnages ».1

C’est-à-dire qu’Ilya une relation avec : Personnages, milieu, et espace, car quand on parle de l’espace on est obligé de parler des actions et du mouvement des personnages dans les différents lieux. Et on ne peut pas parler également des personnages sans évoquer l’espace.

L’espace se présente sous forme d’un « système ouvert (fermé) »2

, dans ce cas l’auteur met ses personnages soit dans un espace clos, soit dans un espace ouvert. Et le lecteur peut connaitre la fermeture ou l’ouverture d’espace à travers les informations ou l’image que donne l’auteur à cet espace. Au cours de l’histoire, l’auteur fournit des « coordonnées topographiques de l’action imaginée »3

En parlant des lieux comme : la maison, la chambre et le bureau sont des endroits qui ont des limites déterminées donc sont des espaces fermés parce qu’on trouve qu’il y a des murs et des toits qui limitent ces lieux. Les espaces fermés signifient la protection et le refuge. Comme nous l’avons déjà dit, les signes se caractérisent par la présence de plusieurs espaces qui constituent les endroits dans lesquels se déroule notre histoire, comme exemple : la forêt qui est un espace sanguinaire, lieu où la jeune étudiante découverte assassinée à Baïnem, près d’Alger, est un sanglant et mortel lieu : « on croit entendre un clapotis, mais il n’y a ni fontaine ni ruisseau dans les parages. Dans le silence de la forêt de Baïnem ». (P 01)

1

- WEIGERBER JEAN, L’espace romanesque, paris seuil. 1971, P.12.

2

- BOURNOUF Roland, L’organisation de l’espace dans le roman, dans Etudes littéraires, vol III, 1970, P.85.

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Chapitre IV Analyse thématique du corpus

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A partir d’un espace, l’auteur traduit son idéologie il veut démontrer la réalité et la signification de ces espaces. Ils ont une valeur symbolique. L’espace dans ce roman apparait très significatif. La fonction référentielle de l’espace domine sur l’univers romanesque.

L’utilisation de l’espace dépasse pourtant de beaucoup la simple indication d’un lieu. Il active une tension entre raisons internes au monde textuel, de l’ordre du scriptural, et raisons externes liées au monde réel.4

La diversité des possibles spatiaux se lit clairement dans le cas de l’écrivain Yasmina Khadra comme : la forêt, la rue…etc.

1- Définition de l’espace

L’espace mis en scène par le roman peu s’appréhender selon deux grandes entrées : ses relations avec l’espace « réel » et ses fonctions à l’intérieur du texte. Il est l’objet d’étude de plusieurs théoriciens.

D’abord, on s’intéressera à sa définition, et à son rôle fonctionnel dans le récit, il se présente dans l’expérience quotidienne comme une notion de géométrie et de physique qui désigne une étendue, qu’on trouve dans un premier lieu c’est celle de Gaston BACHELARD appelée : la poétique de l’espace. Pour lui l’espace se définit comme :

L’étude des valeurs symboliques attachées soit aux paysages qui s’offrent au regard du narrateur ou de ses personnages, soit à leurs lieux de séjours, la maison, la chambre close, la cave, le grenier, la prison, la tombe… lieux clos ou ouverts, confiés ou étendus, centraux ou périphériques, soutenais ou aériens, autant d’oppositions servant de vecteurs où se déploie l’imaginaire de l’écrivain et du lecteur.5

D’après le Robert, l’espace est : « un milieu concret où peut se situer quelque chose […] étendue qui ne fait pas obstacle au moment. », et selon le dictionnaire Hachette l’espace : « étendue dans laquelle se meuvent les astres ».6

4

- JEAN Pierre Goldstein, Lire le roman, Rue des Minimes 39-1000 Bruxelles. 1999, P104.

5

- BACHELARD Gaston, la poétique de l’espace, 1981. P.53.

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Chapitre IV Analyse thématique du corpus

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Il y a des espaces littéraires que la mémoire humaine a gardé éternellement, parce qu’ils représentent ses actions, ses mouvements, ses situations tel que la souffrance qui n’oubliée jamais.

Encore un autre théoricien Jean Yve TADLE qui a donné la définition suivante : « dans un texte, l’espace se définit comme l’ensemble des signes qui produisent un effet de représentation ».7

C’est-à-dire qu’il y a une fonction entre les éléments dans un texte, ainsi, son fonctionnement se différencié selon le genre, selon l’époque aussi. Et selon Henri MIHERRAND : « L’espace est l’un des opérateurs par lequel s’instaure l’action […] la transgression génératrice n’existe qu’en fonctionne de la nature du lieu et sa place dans un système locatif qu’associe des marques géographiques et des marques sociales ».8

L’évocation de l’espace reflète la réflexion de l’auteur, car la représentation et la description de ses lieux en les donnent une vivacité, c’est pour cela le lecteur a toujours la curiosité et l’ambition de découvrir, de connaître, et de trouver le sens, et lui permettent l’intégration à l’intérieur de l’histoire. Michel Butor nous explique : « Décrire des meubles, des objets, c’est une façon de décrire des personnages, indispensable. Il y a des choses que l’on met sous l’œil du lecteur le décor et les accessoires des actions ».9

L’espace est une unité fondamentale du récit, a d’abord été une interrogation majeure des philosophes, prend de nombreux sens précis et propres, a de multiples disciplines scientifique dérivées de la géométrie.

A son tour Jean Pierre GOLDENSTEIN a posé trois grandes questions pour saisir la notion de l’espace dans un roman : « Où se déroule l’action ? Comment l’espace est représenté ? Pourquoi a-t-il été choisi ainsi, par référence à tout autre ? »10.

7

- TARIDLE-JEAN YVEES, le récit poétique, PUP. Ecriture 1979.P.82.

8

- MITTERAND Henri. Le discours du roman, Pruf, écriture Paris. 1980. P.201.

9

- BUTOR Michel. Essais sur le roman. Gallimard, collections Idées. Paris. P.63.

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2- Les espaces ouverts :

2-1- La rue :

La rue est l’espace qui laisse les personnages d’aller et venir, de voyager et pour certains d’entre eux-mêmes de vagabonder. Symbolise l’ouverture au monde. Un personnage qui existe dans un espace fermé ne peut pas voir ce qui existe à l’extérieur.

Dans le corpus la rue apparait comme un univers de quête où la commissaire Nora ouvre l’enquête avec un barrage pour trouver l’assassin, ce lieu vif : « L’image de la jeune fille morte tourne en en bouche dans la tête de Nora elle a beau se concentre sur les gens qui déambulent sur les trottoirs » (P.44)

La rue désigne aussi la langueur de l’histoire, le héros sait que sa recherche a besoin de temps et de patience. Le personnage décrit ce que se passe dans cette voie publique « La voiture de service est rangée à contresens sur la voie publique, Nora a beau intimer à son chauffeur d’observation un minimum de respect pour les lois de la république, pas une fois elle n’a trouvé la voiture garée correctement » (P.66)

Aussi, c’est un lieu d’observation et de surveillance. Dans ce cas, Nora la commissaire cherche et observe les mouvements de la rue.

En revanche la rue est un espace d’espoir, la voie seulement où Nora souhaite arrêter le malfaiteur, parce que ce lieu est publique, il facilite la quête.

2-2- La fenêtre :

Gaston BACHLARD est l’un des théoriciens qui a parlé de la fenêtre, il la décrit dans la

poétique de l’espace comme « La frontière entre l’en-deçà et l’au-deçà »11. Selon lui, la fenêtre est une « Surface qui sépare la région du même et la région de l’autre »12. Elle est un lieu joignable avec l’extérieur qui est un monde différent « Le soleil inonde une bonne partie de la chambre lorsque la commissaire Nora se réveille » (P.65). Dans ce cas la fenêtre désigne la beauté et la motivation d’un nouveau jour, d’un nouveau espoir : « Ed Dayem arrive au siège de son institution vers 9 :00heures. Il fait beau, le soleil se surpasse pour la saison et les vitres aux fenêtres scintillent de réverbération nacrées » (P.74)

11

- BACHELARD Gaston, La poétique de l’espace, Paris, 1957, P.68.

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Chapitre IV Analyse thématique du corpus

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Le personnage commence directement à décrire ce qu’il voit à travers la fenêtre, il peut voir un paysage qui donne un autre monde. Lorsque le personnage se met devant la fenêtre et se regarde le monde extérieur. Il vit la liberté, c’est ce que confirme Philippe HAMON dans son ouvrage Du Descriptif disant : « Quand un personnage se met devant la fenêtre, très souvent une description, soit du paysage qu’il contemple soit par résonance, une réflexion sur soi ».13

2-3- La forêt :

L’auteur raconte la tragédie d’un drame qui se passe dans la forêt de Baïnem à Alger, ce drame est l’assassinat d’une jeune étudiante à l’université de Ben aknoum, est un espace lointaine et isolé, il est la point d’interrogation de la commissaire Nora :

La Commissaire Nora Bilal s’accroupit devant le cadavre de la jeune fille au fond du ravin, joint les doigts autour de la bouche et plisse les yeux pour réfléchir. Elle est triste, mais nul ne saurait dire à c’est à cause de la jeunesse de la morte ou du gâchis qu’elle lègue aux vivants. La quiétude de la forêt de Baïnem contraste avec la rigidité de la dépouille. (P.20)

Dans ce cas la forêt est un lieu de crime, et de violence, elle est le symbole du terrorisme et de la corruption en Algérie.

3- Les espaces fermés :

3-1- L’appartement : Espace d’intimité féminine :

L’appartement est le lieu où réside Nora et ses amies qui reflète l’intimité féminine, cette dernière avait une relation intime avec Sonia une fille qui a raté sa vie : « Les deux femmes nouèrent des liens et ne purent plus se passer l’une de l’autre, Après une cure de désintoxication, Sonia emménagea chez Nora elle réside chez elle » (P.46)

Dans ce cas cet appartement rassemble deux femmes. Et désigne le degré de l’amitié entre les deux. De Plus l’auteur raconte la vie quotidienne de Nora et Sonia dans cet appartement :

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« Nora la regarde s’éloigner s’attarde sur les hanches harmonieuse, ensuite sur les fesses bien rondes, puis, lorsque sa compagne disparait derrière la porte vitrée, elle se laisse choir sur le bord du lit, allume une cigarette et se tourne, songeuse vers la fenêtre donnant sur un ciel blafard » (P.48)

L’appartement est un lieu étroit à l’intérieur mais la fenêtre délimite le champ où s’enchainent les pensées du personnage, Nora a choisi d’être devant la fenêtre quand la commissaire change son humeur. Donc l’appartement est un symbole de l’enfermement et de la réflexion.

3-2- L’université de Ben Aknoun= Espace d’aide :

L’université est un lieu clos où était la victime Nadjma étudiante, à l’intérieur de ses murs. On trouve les membres de la famille universitaire de cette jeune étudiante :

Amina Frid était la meilleur amie de Nedjma, elles avaient fréquenté le même Lycée et opté pour la même discipline à l’université ». « Mourad est un menteur, fulmine-t-elle. Il casting, je les ai vu de mes propres yeux papoter devant le portail de la fac, un 4x4 noir est arrivé. Mourad a embrassé Nedjma sur les joues et lui a ouvert la portière, Nedjma est montée à bord et le 4x4 est parti. (P.175)

L’un des lieux de quête de Nora était l’université d’Alger. Elle lutte contre toutes formes de corruption, poursuit l’enquête jusqu’à l’extrémité, malgré les pressions administratives pour l’interrompre.

En revanche, l’université est un espace scientifique qui est devenu un endroit pour la corruption morale, parce que la victime était une étudiante, et n’est pas un citoyen. Le crime a choisi l’université d’une façon directe et exprès. C’est-à-dire qu’il y a une vérité derrière cette histoire.

D’autre part, l’université était un espace d’aide pour Nora, elle a découvrit plus d’informations, bien détaillés sur cette jeune étudiante assassinée :

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« La gamine délire, dit Guerd. Elle a plus de haine pour la fiancé éploré que de chagrin pour feu sa copine, un gras qui se balade avec des paquets de fric, qui fréquente les places et qui le soir, finit voiturier, ça n’a pas de sens » (P.177)

4- La reproduction de l’espace :

L’espace géographique est différent de l’espace dans la fiction parce que l’auteur en utilisant son matériau, qui est le langage, représente les espaces où se déroule l’histoire verbalement, qui sont créés par lui. Dans ce cas l’auteur a le choix dans la construction d’un espace, donc il donne une représentation et non pas un espace réel, à ce sujet Jean WEISGERBER note que « L’espace romanesque est un espace verbal créé de toute pièces »14 c’est-à-dire cet espace va disparaître quand on termine la lecture, il est construit seulement sur les pages du roman.

Le lieu et l’époque apparaît au début de nombreux contes dans lesquels se déroule l’action. Les nouvelles comportent elles aussi quelques précisions de lieu et de date souvent fournis dès le premier paragraphe.15

Comme exemple : « C’est un matin splendide, qui n’existe que pour lui-même comme un rossignol qui chante dans un monde de sourds ; un matin algérien, avec son soleil de décembre éclatant et froid pareil à un joyau punaisé dans l’azur » (P.01)

L’utilisation de l’espace romanesque dépasse pourtant de beaucoup la simple indication d’un lieu. Alors elle fait système à l’intérieur du texte-même elle se donne hors texte pour le reflet fidèle qu’elle prétend représenter. C’est-à-dire que l’étude d’un espace lié aux effets de représentativité, on envisage l’existence d’un espace textuel différent de l’espace strictement référentiel16.

Dans le texte littéraire, l’auteur tente de reconstituer l’espace qu’il a besoin en fonction de son histoire, C’est-à-dire pendant la narration des évènements il donne certains aspects de l’espace.

Dans notre corpus le narrateur évoque l’Algérie pour démontre la nationalité de ce dernier, il indique son pays natal« Il bruine sur les hauteurs d’Alger, les rues déserte sont livrées aux chats de gouttière que l’on devine, tels des Djinns, en train d’opérer

14

- WEISGERBER Jean, L’espace romanesque, Paris, seuil 1971, P.10.

15

- jean pierre GOLDSTEIN, Lire le roman .Rue des Minimes 39-1000 Bruxelles .1999, p.103.

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méthodiquement au fond des poubelles » (P.100).il parle de cet pays d’une manière qui se caractérise par toutes formes de la débauche et de corruption, qui a comme l’Algérie d’aujourd’hui.

Dans ce cas, l’auteur nous a mis devant la scène, parce qu’il a créé des espaces que le lecteur a l’impression de connaître, c’est pour se rapprocher du monde réel, C’est-à-dire qu’il y a une vérité derrière cette histoire et qu’il nous devons connaître. C’est pour cela l’auteur évoque ces espaces réels pour transmettre le message au lecteur « Ed repose son verre sur la table de chevet et marche jusqu’à la fenêtre, nu, le postérieur avachi et la brioche tombante. Il contemple les lumières de la ville… Ah ! Alger » (P.106)

En revanche, il y a des secrets derrière cette histoire, des gamins qui veulent détruire ce pays, c’est par rapport au thème de la corruption, l’auteur convoque un espace panoramique mais aussi un lieu étranger, comme la destination privilégiée pour la fuite des corrupteurs

Il n’en vaut pas la peine, ma chérie, c’est un illettré obtus et malhabile, il merdouille tout le temps et se prend à ses propres pièges sans que personne la force, je l’ai fait consul général en France, on me l’a renvoyé au bout de six mois avec un dossier digne d’un voyou multirécidiviste. (P.128)

L’auteur évoque des espaces qui ont une relation avec le thème de notre corpus, par exemple l’université comme : « Un espace multiculturel »17

. Est le lieu où se qui rassemble les différentes cultures. Ce dernier correspond à ce qu’on a cité qui est la corruption morale.

Dans son œuvre Yasmina Khadra présente l’Algérie comme un lieu qui raconte une histoire triste et émouvante, d’une violence acérée, c’est un reflet plus ou moins fidèle de la société algérienne contemporaine « En Algérie, on n’a pas à faire, on fait des affaires. Et tu es en as en la matière » (P.153)

L’auteur décrit aussi la capitale Alger, comme un lieu débordé, infeste, un sentiment que nous fait l’auteur partagé avec ses personnages « Alger n’est pas elle-même ; ses soubassements n’ont pas plus de mystères que d’attraits. Ses noceurs exiles, la cité est infestée par des arrivistes sauvagement fortunés » (P.165) alors que la société algéroise actuelle est la

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victime des opérations économiques et politiques. Dans ce cas, l’auteur nous déclare de l’Algérie et ses maux.

Dans notre corpus l’espace existe réellement, c’est à Alger, elle est l’espace dominant par rapport autres espaces. Dans ce cas, l’auteur précise la capitale qui englobe toutes les régions du pays de l’Algérie, C’est-à-dire faire une référence à la réalité : « Avant, Sid-Ahmed vivait à Alger, sur les hauteurs des tagarins, dans un bel appartement » (P.167)

Elle est l’axe de toute l’histoire, ses environs témoignent la violence, la corruption, les barrages, la peur. Elle est la capitale de ces maux.

Henri-Mitterrand dit : « C’est le lieu qui fonde le récit, parce que l’évènement a besoin d’un ubi (où) autant qu’un quid (qui) ou d’un quando (quand)= C’est le lieu qui donne à la fiction l’apparence de la vérité »18, dans ce cas, c’est l’espace qui rend le récit plus

significatif, et qui donne un sens réel à l’histoire.

5- La description de l’espace :

« Hier la description à la question de l’espace revient à la juger essentiellement visuelle. Elle peut donner une image vivante et lumineuse avec un sens qui rend l’histoire réelle et compréhensive ».19

Selon Gérard GENETTE « il est plus difficile de décrire sans raconter que le raconter sans décrire »20 C’est-à-dire, il y a une relation entre la description et la narration, ce sont des éléments complémentaires.

L’espace occupe une place essentielle dans le récit, on ne peut pas imaginer une histoire sans description, et quand l’auteur décrit une époque, il doit citer les lieux où se déroule l’histoire pour éclairer son contenu au lecteur. Dans ce cas, l’auteur ne peut pas séparer l’espace de la description, parce qu’ils sont intimement liés.

Gérard GENETTE a souligné :

tout récit comporte (…) quoique intimement liées et en proportions très variables, d’une part des représentations d’action et des

18

- WILLERVAL Bernard, Le petit Larousse, Paris, les éditions Larousse, 1989, P.55.

19

- PIERRE-LOUIS Rey, Le roman, La France, 2005. P.159.

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évènements qui constituent la narration proprement dite, et d’une part des représentations d’objets ou de personnages qui sont le fait de ce qu’on nomme aujourd’hui la description.21

C’est-à-dire qu’il existe une organisation dans le récit selon le point de vue de l’auteur : (Les personnages, les lieux, les objets…). Dans un premier temps il recourt à la description puis à la narration des actions. Donc il y a une succession des actions pour décrire un lieu, ou un personnage, dans ce cas, l’auteur suit un ordre chronologique pour donner les évènements de l’histoire :

Mme Joher Kacimi est une superbe créature maquillée avec talent et parfumée aux essences les plus nobles à cinquante ans. Elle fait encore tourner la tête des hommes dans la rue. En hautes sphères, on l’appelle Jo, ses frasques font fantasmer jusqu’aux valets. Mais Joher ne se donne qu’aux plus offrants. Chaque baiser est monnayée rubis sur l’ongle, au sens propre du terme. (P.125)

Le narrateur met l’accent beaucoup plus sur la description des lieux, il s’arrête pour décrire l’environnement dans lequel existe les personnages :

Le pavillon 32 est un joyau architectural, Articulé sur une colline, il domine la mer, quadrillé de palmiers hiératiques, la façade en marbre d’Italie s’étend sur une certaine de mètres, sur montée de cameras rotatives, l’imposante grille en fer forgé donne sur une partie de la piscine. La pelouse est tondue si ras qu’on la croirait damée. Sur la gauche, un escalier en pierre mène à une plage privée. A droite, la villa, belle comme un rêve, ferait saliver n’importe quelle star de Holly-Wood » (P. 133)

Quand le narrateur raconte une histoire, il est obligé de décrire les actions qui se passent dans chaque lieu. Donc, le roman : « S’élabore d’une part dans l’ordre du récit, puisqu’il

(41)

Chapitre IV Analyse thématique du corpus

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propose évènements et actions, d’autre part dans l’ordre de description puisqu’il dispose objet et personnage. Cette existence ne serait surprendre : il n’y a pas de récit sans description »22

La description fait la logique de l’histoire, elle consiste à mettre l’imagination sur le compte d’un personnage. Le narrateur au lieu d’interrompe brutalement son récit, se borne à rapporter ce que voit, dit ou fait un des acteurs du roman. La description est ainsi introduite par personnage qualifié pour voir (explorateur, peintre, enquêteur) s’explique aussi par une cause (recherche d’un indice, découverte d’un lieu inconnu)23

6- Le mouvement des personnages dans l’espace :

Dans un texte littéraire, les personnages et les évènements se présentent souvent dans un cadre spatial défini. Dans lequel vive et évolue le personnage.

Toutes les actions et les évènements se sont passés dans des pays comme : l’Algérie, la France, l’Espagne. Dans ces pays on trouve les lieux comme : la capitale Alger, Hydra, Paris, Se sont des endroits où le personnage exerce ses activités.

Les personnages utilisent divers moyens de transport pour se rendre d’un lieu à un autre : l’avion, la voiture. Nora a utilisé la voiture dans sa quête pour trouver l’assassin, elle a visité des lieux comme l’université, la forêt le lieu de crime :

« Nora descend de la voiture pour admirer le paysage, la forêt alentour paraît dessinée par un peintre militaire les sentiers bien droit. Et les buissons carrés, le voisin le plus proche se trouve à des lieux tapis derrière un bosquet pour se préserver du mauvais œil » (P.133).

Ces moyens de transports jouent un rôle important dans le déplacement des différents lieux. Dans ce cas, les personnages vont découvrir des endroits qu’ils veulent c’est le personnage qui a choisi le lieu qu’il veut visiter. C’est donc à travers des moyens de transport. Ils se présentent dans une situation de mouvement, parce qu’on remarque des verbes d’action dans le corpus, qui indiquent le mouvement des personnages dans chaque espace donné « Mourad Hérat est relâché le lundi matin avec interdiction de quitter la ville » (P.196)

Disant aussi : « Nedjma partie, pourquoi rester ? Elle était tout pour moi » (P.197)

22

- HAMON Philippe, Du descriptif, Paris, Hachette supérieur, 1993, P.64.

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