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Le financement du développement et le système monétaire international

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Academic year: 2021

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Le financement du développement et le système

monétaire international

Elie Sadigh

To cite this version:

Elie Sadigh. Le financement du développement et le système monétaire international. [Rapport de recherche] Laboratoire d’analyse et de techniques économiques(LATEC). 1994, 27 p., Figure, ref. bib. : 3/4 p. �hal-01527194�

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n° 9410

LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT ET LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL

Elie SADIGH*

décembre 1994

*Maître de Conférences, Université de Bourgogne Chercheur au LATEC

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Trois catégories de pays en développement sont à distinguer, dont une, surtout, ne peut constituer ni une épargne intérieure suffisante, ni un excédent de la balance commerciale, lui permettant de financer son développement. Cette catégorie de pays n'ayant pas la possibilité de rembourser sa dette n'a pas une place de c h o i x parmi les pays emprunteurs sur le marché financier international. Les organisations internationales ne disposent pas de fonds suffisants pour faire face aux besoins de ces pays. Le système monétaire international actuel ne leur est pas favorable.

Une réforme du système monétaire international est donc nécessaire, réforme qui rendrait désuète l'étude en termes de liquidité internationale, car les excédents et les déficits seront toujours égaux, de ce fait le taux de l'intérêt ne sera plus fonction de l'offre et de la demande et il ne sera plus influencé par les tensions sur la m o n n a i e internationale. En outre, le nouveau système permettra de constituer un fonds de solidarité destiné à financer le développement des pays les moins avancés.

Three categories of developing countries must be distinguished. Of these, one cannot constitute either sufficient domestic savings, or a balance of trade surplus, w h i c h would allow it to finance its development. T h i s same category w h i c h has no possibility^ to pay back its debts doesn't have a good standing a m o n g the borrowing countries, on the international financial market. International organizations don't have sufficient funds to face up to the needs o f these countries. Therefore, the current international monetary system is not favourable to these countries.

Consequently, a reform of the international monetary system is necessary. This reform should make the study of international liquidity outdated, because the surplus and deficit will always be equal, therefore the rate of the interest will not depend on supply and demand and won't be influenced by tensions on international currency, anymore. Besides, the new system will allow to constitute a solidarity fund, meant to finance the development of the undeveloped countries.

Développement, épargne, investissement, financement, système monétaire international, réforme, fonds de solidarité, fonds de garantie, taux d'intérêt.

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LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT ET LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL

INTRODUCTION

La principale richesse d'une nation est sa richesse humaine. C'est donc cette richesse humaine qu'il convient de mettre en valeur, afin de satisfaire les besoins économiques de chaque nation.

Cette mise en valeur dépend essentiellement de deux facteurs indissociables (voire trois, si l'on tient compte du facteur politique1 ) dont l'un est l'éducation, que nous entendons ici au sens large du terme: l'éducation ou l'instruction, qui dépasse la simple capacité de lire et d'écrire, qui stimule la croissance des Hommes, leur permettant de participer aussi bien à l'évolution économique qu'à l'évolution démocratique de la nation, les aidant ainsi à s'intégrer à la vie de la communauté2. En effet, l'accès à la technologie et sa pleine utilisation, qui favorise le développement économique, exige un relèvement du niveau de l'instruction. L'autre facteur, directement lié au premier, est le financement du développement; c'est l'un des problèmes majeurs auxquels se trouvent confrontés les pays en développement.

Nous le savons, le but du développement est de satisfaire les besoins humains. Or ces besoins ne peuvent être satisfaits que par l'effort productif. Il est donc nécessaire que les pays en développement s'organisent pour augmenter la capacité de leur production et faire face à leurs besoins, ce qui dépend pour une grande part de leurs possibilités de financement.

Platon présente ainsi le gouvernement digne de ce nom à l'un des ses disciples: "Si tu découvres pour ceux qui doivent commander, une condition meilleure que le pouvoir lui-même, tu auras le moyen d'avoir un Etat bien gouverné; car c'est dans cet Etat seul que commanderont ceux qui sont vraiment riches, non en or, mais en vertu et en sagesse, qui sont les richesses nécessaires au bonheur." (La République, P. 223).

2 Un exemple du mariage de la démocratie et du développement de l'éducation peut être donné par Botswana: « Qui pourrait

croire qu'existe, dans cette Afrique devenue, pour nombre d'Occidentaux, synonyme de faillite et de massacres fratricides, un pays où la paix civile et le pluralisme politique prévalent, sans discontinuer, depuis vingt-huit ans d'indépendance? Où le taux de croissance de l'économie a été, des années 60 au début des années 90, un des plus forts du monde- frôlant les 12% par an? Un pays qui a l'honneur de ne pas figurer dans les rapports d'Amnesty International? Où le taux de scolarisation figure parmi les plus élevés des pays en développement, (94% des enfants en âge d'entrer à l'école sont scolarisés)...

Vaste comme la France ou le Kenya, mais désertique, peu peuplé, et privé de tout débouché sur la mer, le Botswana était alors classé parmi les vingt pays les plus pauvres de la planète ». Catherine Simon Le Monde du 27 septembre 1994.

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Mais le problème du développement ne se pose pas de la même façon pour tous les pays en développement. Trois types de pays en développement sont en effet à distinguer:

1° Les pays riches, les pays pétroliers

2° Les pays dont le niveau de savoir est assez avancé.

3° Les pays dont les niveaux de savoir et de ressources sont limités.

En ce qui concerne les premiers, l'une des causes de leur retard actuel est l'organisation politique et sociale. En outre, la plupart des dirigeants de ces pays "confondent" les caisses de l'Etat et leur fortune personnelle. Cela explique pourquoi une grande partie de leurs ressources n'est pas utilisée pour financer l'évolution économique.

Ainsi le problème du financement ne se pose-t-il pas véritablement dans ces pays; c'est davantage le problème de l'utilisation des ressources qui se pose que celui des besoins du financement du développement. Ces nations ont le choix dans l'utilisation de leurs excédents: financer le développement des secteurs agricole et industriel, ainsi que les importations des produits de consommation, ou placer leurs excédents sur le marché financier international; choix qui n'est pas indifférent pour leur avenir et leur dépendance vis-à-vis de l'extérieur. Certains pays ont privilégié les deux dernières possibilités en négligeant la première, la plus importante pourtant.

En ce qui concerne le deuxième type de pays: ce sont des pays comme l'Inde, le Brésil, etc. Ces pays pourront d'autant plus facilement s'en sortir qu'ils parviendront à diminuer les inégalités et à résoudre le problème de leur endettement. Or, les charges de la dette absorbent une grande partie des possibilités de financement de leur développement et le système monétaire international actuel ne facilite pas leur désendettement.

Par conséquent, sans oublier de considérer le problème posé par l'endettement d'une grande partie des pays de la deuxième catégorie, nous allons centrer notre étude sur les pays les moins avancés. Ces pays ont un besoin important de ressources financières qu'ils ne peuvent ni obtenir grâce à leurs exportations ni emprunter, car ils ne sont en mesure ni de supporter les charges ni, surtout, de rembourser le capital, ce qui leur pose un problème grave, tant sur le plan économique que sur le plan humain.

Notre but, dans ce travail, est de démontrer comment une réforme du système monétaire international permettrait de résoudre certains problèmes posés non seulement aux pays de la troisième catégorie, mais également à ceux de la deuxième catégorie.

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Pour établir la nécessite de cette reforme, nous devons tout d'abord établir un constat de la situation actuelle et des difficultés rencontrées par les pays concernes. Nous verrons que le fonctionnement du système monétaire et financier international actuel ne favorise pas le financement extérieur du développement des nations appartenant à ces deux catégories. Ensuite nous démontrerons en quoi la réforme du système monétaire international ouvre de nouvelles perspectives pour ces pays.

I.

EXPLICATIONS ECONOMIQUES DU SOUS-DEVELOPPEMENT

Pour certains auteurs (en particulier, Ragnar Nurkse, 1953), le sous-développement s'entretient de lui-même car les pays pauvres ne peuvent pas sortir d'une série de cercles vicieux, qu'on peut schématiser de la façon suivante' :

Io Faible niveau de production—> faible revenu —> faible épargne —> faible investissement --> faible productivité —> faible revenu, etc.

2° Faible revenu —> demande faible —> manque de débouchés.

Si la première relation met l'accent sur les limites de l'épargne et donc sur l'insuffisance du financement intérieur, en revanche, la deuxième affirmation est incorrecte. En effet, les débouchés apparaissent avec la production. Autrement dit, la demande est limitée par l'offre, le niveau de la demande est déterminé par le niveau de la production qui fixe le niveau du revenu de la population d'une nation. Evidemment les débouchés sont limités pour les produits des autres nations, car pour pouvoir acheter il faut vendre. Or les besoins d'importation des produits de consommation et d'équipement dépassent les possibilités d'exportation pour ces pays.

3° Dans la course entre la croissance économique et la croissance démographique, c'est la croissance de la population qui l'emporte, du fait de l'insuffisance des investissements, situation qui provoque une baisse du niveau de vie dans ces pays.

4 ° Les terres fertiles sont non seulement limitées, mais en diminution, et cela pour plusieurs raisons: du fait de l'expansion des zones d'habitation et de l'installation des entreprises au détriment des terres cultivables (l'une des causes du choix de l'implantation des entreprises dans ces zones est l'insuffisance des infrastructures dans l'ensemble de la nation) du fait de la désertification,

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même entraînée, soit par l'exploitation non planifiée qui est le fait de la recherche du profit immédiat, soit par l'exploitation des forêts permettant de faire face au problème énergétique. Or, nous savons que le développement augmente les besoins énergétiques, effet de la croissance de la population et de la production. Ces pays pourraient, en partie, satisfaire ces besoins grâce aux énergies naturelles et à la mise en valeur de leurs terres, mais ces actions nécessitent des investissements, d'où le problème posé par leur financement.

En outre, la diminution en quantité des terres cultivables est l'une des causes de la diminution en pourcentage des cultivateurs dans la population active, mais, étant donné que le secteur de l'agriculture ne se mécanise pas, ou se mécanise peu par rapport à révolution des besoins, ces pays subissent les conséquences suivantes: d'une part, une augmentation de la dépendance vis-à-vis de l'extérieur, d'autre part, une insuffisance du surplus de la terre qui aurait permis de nourrir la main-d'oeuvre employée dans d'autres secteurs.

Enfin, l'une des causes qui limitent la quantité de terre cultivable est le manque d'eau et le problème posé par l'irrigation. Nous savons qu'on peut rendre les terres plus fertiles (culture améliorante) et/ou améliorer les possibilités d'irrigation, soit pour accroître la productivité, soit pour augmenter la quantité de terres cultivables. Mais pour cela, il faut investir, d'où l'importance de l'investissement et de la capacité d'investissement pour ces pays. Or, la plupart des investissements, s'effectuent sur les terres qui produisent des denrées destinées à l'exportation.

5°. Les théories de la domination ou le sous-développement vu comme conséquence des échanges et de l'impérialisme.

Je pense que ce dernier point relève plus de la politique que de l'économie. Néanmoins, il est vrai que s'il n'y avait pas de cartels d'achats, l'inégalité dans les échanges n'aurait pas de sens, car, l'économie internationale étant une économie d'échange, dans le cas du fonctionnement normal du marché, les échangistes se mettent d'accord en fonction de l'offre et de la demande. Or, dans l'état actuel, ces pays sont dépendants des cartels car ils n'ont pas les moyens d'écouler directement leurs produits (matières premières et produits agricoles) sur le marché international.

Comment financer le développement?

Telle est la question que nous sommes amenés à nous poser, en précisant toutefois que ce financement doit se réaliser dans le cadre de l'équilibre monétaire, car l'un des facteurs importants de la désintégration économique se trouverait maîtrisé grâce à cet équilibre. Autrement dit, il faut

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tout faire pour éviter l'apparition de l'inflation-déséquilibre, qui est l'un des facteurs de

l'appauvrissement d'une classe par rapport a une autre (Cf. II)

Connaître les possibilités de financement d'un pays revient à connaître, d'une part, ses capacités de formation du capital ou des instruments de travail, d'autre part ses capacités de financement des importations indispensables à son développement, c'est-à-dire ses capacités d'exportation. En d'autres termes, pour pouvoir acheter, il faut vendre. (Pour pouvoir financer les importations, il faut exporter pour le même montant).

Nous savons que les économies des pays en développement sont des économies mixtes, c'est-à-dire à la fois salariales et artisanales (les paysans étant les artisans de la terre).

Toutefois, la façon dont les instruments de travail ou le capital sont financés ou formés diffère d'une économie à l'autre. Dans l'économie artisanale, c'est l'épargne de l'artisan qui lui permet d'augmenter ses instruments de travail, tandis que dans l'économie salariale, c'est le profit qui est la source de la formation du capital (l'épargne étant un profit avancé puisqu'elle doit être remboursée). Il est donc important, dans ce système, que le profit soit réalisé dans le cadre de l'équilibre monétaire. (Cf. E. Sadigh, 1981).

II.

LES PROPOSITIONS THEORIQUES DU FINANCEMENT INTERNE DE L'EVOLUTION

Notre but n'est pas d'étudier les théories de la croissance économique, mais d'évoquer les théories dominantes qui ont influencé les politiques de développement de la plupart des pays.

2.1. LA THEORIE NEOCLASSIQUE

Cette théorie est fondée sur la concurrence pure dans laquelle la source de l'investissement est l'épargne (Walras, 1952); elle écarte ainsi toute possibilité de formation du capital, fondée sur le profit. Mais dans ces économies, l'épargne étant limitée, du fait du faible niveau de revenu, la formation du capital est aussi limitée. En outre, étant donné que les organismes financiers sont limités, voire inexistants, l'épargne des particuliers ne peut pas se transformer en capital.

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Un autre problème se pose: dans ce système, le profit étant nul a l'équilibre, il n'y a aucun indicateur qui permette aux entrepreneurs de savoir où il faut investir afin de satisfaire les besoins de la société, car, à l'équilibre, dans ce système, toutes les entreprises ont la même rentabilité.

2.2 LA THEORIE DU FINANCEMENT DE L'EVOLUTION ECONOMIQUE CHEZ SCHUMPETER

Schumpeter critique les explications du financement de la croissance économique fondée sur l'épargne, car il pense que l'épargne volontaire n'est pas suffisante pour financer l'évolution économique.

Dans sa « Théorie de l'évolution économique » (1935), Schumpeter distingue deux circuits économiques: circuit sans évolution et circuit d'évolution.

Dans un premier temps, il explique le circuit statique, dans lequel chacun touche ce qui lui revient pour sa participation à la production. Dans ce circuit, la somme des prix de tous les biens consommables est égale à la somme des prestations des forces productives, le travail et la terre, exprimées en monnaie, ce qui signifie qu'en dépensant la totalité de leur revenu, les facteurs de production s'approprient la totalité du produit; il n'y a rien qui fasse entrevoir la possibilité d'une réalisation de profit, ni, par conséquent, la possibilité d'une évolution.

2.2.1. CIRCUIT SANS EVOLUTION

Dans ce circuit, il n'y a pas de profit et donc pas de possibilité de formation de capital, donc pas de croissance économique. Le système se trouve dans une situation d'économie stationnaire.

Il convient de remarquer que Schumpeter distingue deux marchés hiérarchisés:

i) le marché des facteurs de production, où le produit est donné aux facteurs de production sous sa forme monétaire, grâce à la rémunération de ces facteurs, c'est la formation du revenu;

ii) le marché des produits, où les facteurs de production s'approprient la totalité du produit en dépensant la totalité de leur revenu; cette dépense entraîne la disparition du revenu dans les achats finals.

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E E 100 UM 100 и м SP E = Entreprises SP = Services Producteurs UM = unité de monnaie UP = unité de produit 2 . 2 . 2 CIRCUIT D'EVOLUTION

Il importe de savoir comment Schumpeter explique le passage d'une économie statique à une économie d'évolution.

Il cherche à expliquer les causes de l'évolution économique en élaborant une théorie économique pure du développement et en mettant l'accent sur les progrès de la technique et de l'organisation de la production, ce qui l'amène à étudier la formation du capital et à poser le problème du crédit qui engendre le profit inflationniste (Schumpeter, 1935).

Schéma du circuit d'évolution:

10 UM

Profit inflationniste: 10 UM

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Dans ce circuit, le profit est realise grâce a la création monétaire qui n'entre pas dans le circuit, du fait de la rémunération des services producteurs (SP), cette monnaie nouvellement créée est dépensée directement sur le marche des produits. Mais ce crédit, accorde aux entreprises, (Schumpeter pense que ce crédit ne doit être accordé qu'aux entreprises) n'est pas sans conséquence sur le circuit économique, il déclenche l'inflation, à laquelle Schumpeter attribue un rôle essentiel. Ce profit inflationniste prélève une partie du pouvoir d'achat des SP II crée une situation de déséquilibre monétaire qui peut devenir par la suite une cause de dysfonctionnement de l'économie. (E. Sadigh, 1994). En outre, ce financement inflationniste, n'étant pas dicté par le profit normal réalisé dans le cadre de l'équilibre monétaire, ne tient pas compte des préférences des consommateurs. Précisons aussi que cette façon de financer le développement peut devenir une cause d'aggravation des inégalités sociales, car la dépense du profit inflationniste sur le marché des produits non seulement engendre un profit inflationniste, mais aussi exerce un pouvoir d'achat au détriment de celui des titulaires de revenu.

Or, cette proposition, qui domine depuis les années 30 et qui est retenue par un certain nombre de gouvernements pour financer l'évolution de leur économie est Tune des causes de l'aggravation des inégalités.

2.3. LES PROPOSITIONS KEYNESIENNES

Bien que les propositions keynésiennes aient eu pour but la relance économique, on peut les replacer, selon l'une des interprétations qui en ont été données, dans le cadre du financement inflationniste de l'évolution. En effet, Keynes propose une relance économique par le déficit budgétaire de l'Etat. Ce déficit peut être financé de deux façons: premièrement, par des emprunts publics prélevés sur le revenu formé grâce à la production, deuxièmement, par la création monétaire ou par le financement inflationniste.

2.3.1. FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE DE L'ETAT PAR L'EMPRUNT PUBLIC

L'analyse keynésienne établit la relation suivante: l'augmentation des investissements engendre l'augmentation de la production qui, elle-même, accroît la demande de main-d'oeuvre, pour une technologie donnée. Cette proposition de Keynes prendrait toute sa valeur dans le cas où le financement privé serait défaillant, en ce sens l'Etat emprunterait l'épargne qui n'aurait pas été

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demandée par les entreprises. En revanche, si l'Etat et les entreprises privées sont en concurrence sur le marché de l'épargne, la portée de cette proposition est limitée. En effet, le financement des investissements de l'Etat par le déficit budgétaire, qui a sa source dans l'épargne, ne peut pas être, plus que le financement des investissements privés, une cause d'augmentation de la production et donc, de la demande de main-d'oeuvre, puisque ces deux types de financements ont leur source dans l'épargne privée. En outre, on ne peut pas dire que le financement du déficit budgétaire par l'épargne ait un effet sur le niveau de la demande globale, puisque la demande globale a sa source dans l'offre globale, c'est-à-dire dans le revenu formé à la production. Keynes lui-même établit la relation d'égalité ou, plus exactement, d'identité, suivante: le revenu formé à la production est destiné soit à la consommation, soit à l'épargne, le revenu est dépensé soit dans l'achat de produits de consommation, soit dans l'achat de produits d'équipement.

R = C + E, R = C + I, d'oùE = I (Keynes, 1971b, P.83).

Une autre interprétation de la relance keynésienne propose de favoriser la consommation des catégories des bas revenus grâce au transfert de revenu quel que soit le financement de ce transfert, par l'augmentation des prélèvements obligatoires, ou par le déficit budgétaire financé par l'épargne. Quelle est la portée de cette interprétation?

Il est vrai que, si, dans un système, il existait deux secteurs de production distincts, secteur de produits de consommation et secteur de produits d'investissement, (c'est le cas du système à planification centralisée et du système où les prix sont fixés sur le marché), le transfert de revenu des catégories qui ont une propension élevée à épargner vers les catégories qui ont une propension moins élevée à épargner permettrait d'augmenter la demande dans le secteur des produits de consommation. L'augmentation de la demande dans ce secteur peut être la cause de l'augmentation du profit dans ce même secteur. Ainsi, une partie ou la totalité des investissements de ce secteur sera financée par le profit. En effet, pour Keynes, l'amélioration du taux de profit rend optimistes les entrepreneurs qui auront une meilleure perspective de production. Mais, dans ce système, le niveau de l'investissement est limité par le niveau de la production du secteur des biens d'équipement établis dès la production. Autrement dit, dans ce cas, il y aura simplement davantage d'investissements qui seront financés par le profit que par l'épargne. Or, le résultat de cette proposition est hypothéqué par la séparation des deux secteurs. En revanche, si cette distinction entre les deux secteurs n'est pas établie, l'augmentation de la consommation des

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catégories de bas revenus (même si l'on peut apprécier son effet sur la justice sociale) n'a pas d'effet sur le pouvoir d'achat global et donc n'a pas d'effet sur la relance économique puisque la dépense du revenu formé à la production permet d'écouler sa contrepartie, le produit, quels que soient les titulaires de revenu et quelle que soit la répartition.

2.3.2. FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE PAR LA CREATION MONETAIRE

Le financement monétaire du déficit budgétaire de l'Etat permet aux entreprises, dans leur ensemble, de réaliser un profit monétaire net qui constitue une source de financement de leurs investissements, Si le profit est dépensé sur le marché des produits, cette façon de dépenser le profit engendre des profits nets (la dépense du profit inflationniste sur le marché des produits engendre le profit inflationniste). Les deux schémas qui suivent permettent de mieux percevoir le problème.

i) Le financement monétaire du déficit budgétaire:

Nous supposons, pour simplifier, qu'il n'y a pas de profit normal dans le système. Le déficit budgétaire de l'Etat étant de 10 UM, le profit net des entreprises est de 10 UM. En effet, les entreprises monétisent la production de la période, grâce à la rémunération des services producteurs (Keynes, 1971a, Schmitt, 1975), pour un montant de 100 UM, et récupèrent dans la

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vente de leurs produits une somme de 110 UM, d'où un profit monétaire net de 10 UM. C'est ce profit net qui peut être dépensé sur le marché des produits dans la période suivante.

100 U M ^ ^

100 UM 100 UP

\ 1

100/110 №

UP п о и м

10 UM, profit de la période précédente dépensé sur le marché des produits.

Reconstitution du profit monétaire net 10 UM

SP

Les entreprises s'approprient 10/110 du produit, si l'on suppose qu'il n'y a pas de profit normal dans le système. Mais l'ensemble des entreprises récupère le profit monétaire net dépensé sur le marché des produits. Ce processus continue tant que l'Etat ne s'est pas désendetté vis-à-vis du système bancaire.

Ces explications (néoclassique, schumpétérienne et keynésienne) sont fondées sur le financement intérieur; d'une part, elles ne conviennent pas, dans la première phase du développement, aux P.V.D. les moins avancés, d'autre part, elles ont leurs limites, même si l'on peut penser que les prélèvements réalisés dans le cadre des propositions keynésiennes tiennent compte des préférences des consommateurs car ce sont les entreprises qui réalisent le profit monétaire.

i) Comme nous venons de le voir, dans ces économies le financement intérieur n'est pas suffisant. Le niveau de la production ne permet pas de dégager une épargne suffisante pour financer une évolution qui satisferait les besoins de ces pays.

ii) Nous pensons que l'application de la théorie de Schumpeter est l'une des causes du développement anarchique dans ces pays, car elle est fondée sur le déséquilibre monétaire. (CF. E. Sadigh, 1981).

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En outre, il faut remarquer que toutes ces théories s'appliquent aux pays industrialisés et salariaux, mais que leur transposition dans les pays en développement peut avoir des conséquences plus graves que dans les pays industrialisés.

III

LES ENTREPRISES MULTINATIONALES ET LES PA. YS EN DEVELOPPEMENT.

Nous savons que les raisons avancées en faveur de l'implantation des sociétés transnationales dans les P. V.D. sont, d'une façon générale, les suivantes:

1° L'apport de capitaux. 2° L'apport de la technologie.

3° L'apport du savoir-faire et de l'organisation de ces sociétés.

4° La facilité d'écoulement de leurs produits sur le marché national et surtout sur le marché international. Ces sociétés sont, pour la plupart, les filiales des entreprises multinationales qui contrôlent une grande partie des industries de transformation, des industries alimentaires et énergétiques d'une part, et une grande partie de la commercialisation d'autre part.

Or, l'implantation des entreprises multinationales n'est pas toujours favorable aux pays en développement; en outre, leur financement peut être également préjudiciable à leurs pays d'origine.

Pour les pays hôtes, nous allons voir dans quelles conditions l'action de ces entreprises peut être favorable ou défavorable; pour les pays d'origine des multinationales, il serait nécessaire que le financement s'effectue dans le respect de certaines règles permettant d'écarter tout préjudice pour ces pays, notamment en ce qui concerne le problème de l'emploi, ce qui n'est pas le cas actuellement.

3.1. L'IMPLANTATION DES ENTREPRISES MULTINATIONALES EST FAVORABLE AUX PVD:

1° lorsque le produit est vendu dans le pays et que le profit réalisé est investi dans le pays où il est réalisé; ce cas écarte tout déséquilibre monétaire car la dépense du revenu formé dans la nation permet d'écouler sa contrepartie, le produit national;

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2° lorsque le produit est exporte et que sa contrepartie est rapatriée dans le pays exportateur; cette entrée de devises permet alors de financer les importations nécessaires au développement. Ainsi le pouvoir d'achat réel de l'ensemble de la nation n'est pas affecté car les produits exportés sont remplacés par les produits importés; les achats sont financés par des ventes.

Dans les accords d'implantation, ces exigences devraient toujours apparaître clairement.

3.2 L'IMPLANTATION DES ENTREPRISES MULTINATIONALES EST DEFAVORABLE AUX PVD:

1° si le produit est vendu dans le pays où il est fabriqué et qu'aussitôt le profit part dans le pays d'origine des multinationales. Ce prélèvement se réalise sur les devises difficilement obtenues par les pays en développement;

2° si le produit est exporté et que sa contrepartie n'entre pas dans le pays exportateur; cette situation devient, dans les pays exportateurs, la cause d'une demande sans offre, car le revenu formé en contrepartie de ce produit ne peut exercer son pouvoir d'achat ni sur ce produit ni sur son équivalent (produits importés pour le même montant), situation qui est cause d'inflation, sans que cette inflation exerce une épargne forcée au sens schumpétérien, c'est-à-dire sans qu'elle devienne une source de financement inflationniste des investissements. Autrement dit, ni cette production ni sa contrepartie ne profitent à la population de la nation où ce produit est créé.

Il est vrai que, dans une situation normale, les entreprises exportatrices doivent rapatrier au moins le montant qui leur a permis de monétiser leur production. Or, ces entreprises peuvent décider de ne pas rapatrier la recette des exportations et de se faire rembourser le montant des investissements réalisés dans les pays en développement grâce aux exportations. Dans ce cas, elles ne se font pas rembourser leurs investissements (la valeur de l'implantation de l'entreprise) par le profit réalisé mais par le montant de la totalité de leurs ventes.

"La nature et l'action de ces firmes (multinationales) mettent en question l'analyse des relations entre les nations, puisqu'elles tissent un réseau de transactions commerciales, monétaires et financières, à travers les frontières nationales et indépendamment d'elles." (Raymond Barre,

1975, P.405).

En effet, la caractéristique dominante de ces entreprises est leur puissance sur les marchés mondiaux, puissance qui permet à la plupart d'entre elles d'échapper au contrôle des

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gouvernements des pays ou elles sont implantées, aussi bien a ceux des pays industrialisés qu'aux autres.

3.3 DANS QUELLES CONDITIONS UNE ENTREPRISE DOIT-ELLE EFFECTUER DES INVESTISSEMENTS A L'ETRANGER9

Pour que l'implantation des entreprises multinationales ne cause pas de préjudice à leurs pays d'origine, certaines règles doivent être respectées. Ce n'est pas le profit réalisé à l'intérieur d'une nation qui doit être investi dans les P.V.D., car cette façon de financer aurait des conséquences sur le niveau de l'emploi dans les pays d'origine des multinationales. En effet, le profit réalisé dans chaque nation doit permettre de financer les investissements dans cette même nation car le profit monétaire d'une nation représente la valeur monétaire des produits qui doivent être écoulés par la dépense de ce profit sur le marché des produits. Cette exigence doit être d'autant plus impérative que la situation de l'emploi est préoccupante dans la nation considérée. Pour que ces problèmes puissent être écartés, la source du financement de ces implantations doit se trouver dans l'excédent de la balance commerciale, car cet excédent représente la créance de cette nation sur le reste du monde.

Distinguons deux cas de financement, par profit intérieur, des implantations des multinationales dans d'autres pays que leur pays d'origine. Nous nous plaçons dans le cas où la balance commerciale du pays investisseur est équilibrée.

1° Le profit monétaire des entreprises du pays investisseur (PA) est dépensé sur le marché intérieur de ce même pays pour acheter des biens capitaux qui seront placés dans d'autres pays. Cette façon de financer l'implantation des multinationales n'a pas d'effet sur le niveau de la demande globale à l'intérieur du pays financier, car cette façon de dépenser le profit monétaire permet d'écouler sa contrepartie, constituée par les biens capitaux. En revanche, elle a un effet sur le niveau de l'emploi du pays investisseur. Nous connaissons la relation qui existe entre le niveau de l'investissement et le niveau de l'emploi pour une technologie donnée. Autrement dit, si le profit monétaire, réalisé à l'intérieur d'une nation, est dépensé pour former un capital additionnel dans la nation considérée, ce capital net engendre une demande additionnelle de la main-d'oeuvre, pour une technologie donnée.

2° Le profit réalisé par les entreprises, à l'intérieur du pays financier est dépensé dans un autre pays pour acheter des biens d'équipement qui seront destinés au pays où la multinationale est

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implantée. Si, comme nous l'avons supposé, la balance commerciale du pays financier est équilibrée, ce financement, cette façon de dépenser le profit monétaire, devient la cause de deux effets néfastes pour le pays financier elle devient une cause d'insuffisance de la demande globale et, par conséquent, une cause d'évolution négative de l'emploi.

En effet, dans le système bancaire actuel, l'achat de devises est synonyme de destruction de monnaie nationale pour le même montant (de Mourgues, 1988, P.54).

Ainsi la transformation du profit en devises signifie la destruction de la monnaie nationale, qui a une contrepartie réelle dans la nation. Dans ce cas, non seulement le profit monétaire n'est pas transformé en capital dont l'augmentation aurait un effet sur le niveau de la demande de travail, mais mais encore engendre-t-il une insuffisance de la demande globale, qui elle-même provoque une aggravation du chômage.

IV

FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT ET

SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL ACTUEL

Nous avons vu que le financement intérieur du développement n'est pas suffisant pour soutenir l'évolution qui permettrait aux pays en développement de satisfaire leurs besoins économiques. Aussi ces pays ont-ils recours aux capitaux financiers internationaux pour industrialiser leur économie et pour financer les importations des produits de consommation. L'étude de l'apport financier extérieur au développement passe inévitablement par l'étude du système monétaire international, ce qui nous amène à soulever plusieurs problèmes:

Io Les problèmes posés par le système monétaire international actuel. 2° A travers celui-ci, le problème de la monnaie internationale.

3° Les problèmes de l'insuffisance des fonds des organisations internationales et du raisonnement en termes de liquidité qui fonde le système actuel.

4° La réforme du système monétaire international et ses conséquences: en quoi cette réforme permettrait-elle de favoriser le financement du développement?

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Mais, avant d'aller plus loin, essayons de répondre à la question suivante: l'évolution des pays en développement est-elle favorable ou défavorable aux pays industrialisés9

La réponse à cette question permet de voir si la résistance a la réforme du système monétaire international est fondée sur des raisons économiques ou sur des raisons politiques visant à préserver les privilèges.

Nous savons que l'évolution des échanges constitue l'un des fondements de l'enrichissement mutuel. Mais pour que l'enrichissement mutuel se réalise, il faut que les pays acheteurs puissent payer leurs achats, ce qui signifie qu'ils doivent parvenir à vendre autant qu'ils achètent.

Mais, actuellement, certains pays en développement n'ont pas la possibilité d'équilibrer leur balance commerciale, et encore moins de réaliser l'excédent qui leur permettrait d'honorer leur dette; or, cette possibilité, ils ne l'auront pas avant longtemps En effet, le niveau de leur production ne leur permet pas de vendre autant qu'ils ont besoin d'acheter, soit pour financer l'achat de produits de consommation de première nécessité, soit pour financer les biens d'équipement indispensables à leur développement. Il en découle portant que, le jour où le niveau de leur production leur permettra de vendre autant qu'ils achètent, l'enrichissement mutuel sera réalisé. Ecartons une fausse idée selon laquelle les exportations nettes permettent de faire face à l'insuffisance de la demande intérieure. Et rappelons cette vérité établie par la loi économique: la rémunération des services producteurs représente la valeur de l'offre globale qui est la source de la demande globale, tandis que l'exportation nette, sur plusieurs périodes, signifie la perte du pouvoir d'achat des services producteurs pour un montant équivalent aux exportations nettes.

Autrement dit, actuellement, on vend aux pays en développement déficitaires sans pouvoir bénéficier de la contrepartie de cette vente, en ce sens qu'en dernière analyse, ce sont les excédents des pays vendeurs nets (directement ou indirectement) qui financent les achats nets des pays les moins avancés. En outre, la situation de l'endettement actuel de certains pays les moins avancés, du fait des charges engendrées par cet endettement, empêche ces pays d'avoir des perspectives de véritable évolution. Par conséquent, pour qu'il y ait un réel enrichissement mutuel et un élargissement des échanges, il faut que les pays en développement arrivent à un niveau où leurs exportations permettent de couvrir leurs importations. Cela exige que, dans un premier temps, ils puissent financer leur développement dans des conditions favorables.

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Nous allons tenter d'expliquer pourquoi le système monétaire international actuel ne favorise pas le financement du développement des pays qui en ont le plus besoin.

4.1. LES PROBLEMES POSES PAR LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL ACTUEL

Dans tous les domaines des échanges internationaux, qu'il s'agisse de matières premières ou manufacturées, des activités des sociétés, des banques ou des entreprises multinationales, ou encore de l'avenir du développement des pays les moins avancés, les perspectives sont influencées par le fonctionnement du système monétaire international.

L'économie internationale est une économie d'échange (Schmitt, 1977) où apparaissent seulement le marché des biens et des services et le marché financier, tandis que l'économie nationale est une économie de production et d'échange où les deux marchés, marché des services producteurs et marché des produits, sont réunis. Autrement dit, dans l'économie nationale, le revenu est formé grâce à la rémunération des services producteurs, rémunération qui constitue la valeur de l'offre globale (la valeur de la production de la période); la dépense du revenu ainsi formé constitue la valeur de la demande globale dont la source est l'offre globale.

Lorsque la monnaie d'une nation est considérée comme une monnaie internationale sur le marché mondial, les échangistes (autres que le pays dont la monnaie est considérée comme monnaie internationale) et, en particulier, les pays déficitaires, sont à la recherche de cette "monnaie internationale" pour financer leurs achats et surtout pour faire face au déficit de leur balance commerciale. Les pays acheteurs nets trouveront la somme correspondant à leur déficit soit chez les pays vendeurs excédentaires ou leurs ayants droit, soit dans la masse des capitaux financiers qui constitue la liquidité internationale. Mais quelle est la source de cette liquidité internationale?

La liquidité internationale augmente si le pays déficitaire est celui dont la monnaie est considérée comme monnaie internationale. En effet, ce pays peut financer son déficit sans s'adresser ni aux marchés financiers, ni aux organisations internationales. En d'autres termes, ce pays finance son déficit avec sa propre dette. Or, cette façon de financer le déficit n'est pas un véritable paiement, car nul ne paie avec sa propre dette. En effet, dans cet acte, la règle absolue selon laquelle les achats sont financés par les ventes n'est pas respectée (cette situation fait

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apparaître simplement une reconnaissance de dette et non pas un véritable paiement. Le paiement signifie l'effacement de la dette). La reconnaissance de dette, pour le pays qui finance son déficit de la balance de paiement avec sa propre monnaie, signifie une échéance indéterminée et le non paiement d'intérêts pour le pays considéré dans son ensemble4. Le financement de ce déficit n'étant pas puisé dans les excédents des pays vendeurs nets, il augmente la liquidité internationale. Ainsi est mise à la disposition de ces pays vendeurs nets une somme de monnaie qui constitue l'une des causes des problèmes posés au système monétaire international fondé sur une monnaie nationale.

En effet, les détenteurs de cette somme de monnaie seront à la recherche du meilleur placement sur les divers marchés financiers internationaux; d'autre part, du fait de ses déplacements, cette somme de monnaie "vagabonde" fera varier le taux de change des différentes monnaies, mettant ainsi en péril la bonne marche de l'économie internationale. Ces variations de taux de change n'ont rien à voir ni avec la parité de pouvoir d'achat, ni avec le résultat de la balance commerciale, mais elles mettent les échangistes dans une situation d'incertitude.

Remarquons que, tant qu'il n'existera pas un système monétaire international qui prenne en charge toutes les opérations monétaires et financières (tous les excédents et les déficits) entre les différents pays, on raisonnera en termes de liquidité internationale.

Or, à partir du moment où l'on raisonne en termes de liquidité, la variation de sa quantité sera l'un des facteurs qui influencera le taux d'intérêt sur les marchés financiers internationaux. L'un des éléments ayant un effet sur la liquidité internationale est le financement, par les emprunts, du déficit budgétaire de l'Etat dont la monnaie est considérée comme monnaie internationale. La raison en est évidente. Les Etats-Unis, en empruntant des dollars pour financer leur déficit budgétaire, exercent une demande excédentaire qui n'a pas de rapport avec l'offre et la demande de dollars résultant de la situation des balances commerciales des pays excédentaires et déficitaires, les excédents étant toujours égaux aux déficits. Or, cette demande excédentaire est précisément l'une des raisons qui affecte la « liquidité » internationale et qui influe sur le niveau du taux d'intérêt. Nous verrons que l'analyse en termes de liquidité n'aurait pas de sens si un organisme international monétisait les importations et les exportations. En outre, les variations du

4 II est possible que l'importateur paie des intérêts aux banques de son pays, mais le montant de ces intérêts n'a pas besoin

d'être prélevé sur les exportations nettes, tandis que le pays dont la monnaie n'est pas considérée comme monnaie internationale, pour payer les intérêts des emprunts qui lui ont permis de financer le déficit de sa balance commerciale, doit réaliser une exportation nette qui dépasse le montant du capital emprunté.

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taux d'intérêt de cette nation et sa demande excédentaire affectent le taux d'intérêt de la monnaie internationale et par conséquent les taux d'intérêt des pays à économie ouverte, notamment des pays qui réalisent un déficit de la balance commerciale. (Les événements des années 80 représentent une illustration claire de ce raisonnement.)

4.2. LE FINANCEMENT PRIVE, LE FINANCEMENT PUBLIC ET LE PROBLEME POSE PAR L'INSUFFISANCE DES FONDS DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES:

Le système monétaire international actuel permettrait aux pays déficitaires d'utiliser ces trois sortes de financement, or il n'est pas favorable aux pays les moins avancés, qui sont ceux qui pourtant en ont le plus besoin. Il est donc intéressant de savoir quelles sont les sources dans lesquelles puisent les banques et les organisations internationales.

4.2.1. LES PRETS DES BANQUES AUX PAYS EN DEVELOPPEMENT

Il existe deux sortes de banques, celles qui prêtent les excédents des pays exportateurs nets, et les banques du pays dont la monnaie est considérée comme « monnaie internationale ». Celles-ci ont la possibilité de prêter la monnaie de ce pays (leur propre monnaie) aux pays déficitaires. Dans le premier cas, c'est la « liquidité » internationale existante qui est gérée, dans le second, l'intervention peut être une cause d'augmentation de la « liquidité » internationale, augmentation qui devient nécessaire avec l'évolution du commerce international. Or, en dernière analyse, ce sont les excédents des pays vendeurs nets qui financent les déficits des pays acheteurs nets, par conséquent les banques ne doivent intervenir que pour enregistrer ces opérations.

Le système actuel est responsable des difficultés qui rendent vulnérables les pays déficitaires et en particulier les pays les moins avancés économiquement.

Premièrement, le niveau élevé des taux d'intérêts engendre des charges très lourdes pour les économies des pays les moins avancés, qui d'ailleurs sont dans l'impossibilité de trouver des banques acceptant de leur prêter, car la plupart de ces pays ne sont pas solvables. Remarquons que le pays dont la monnaie est considérée comme monnaie internationale peut ne pas payer d'intérêts pour financer le déficit de sa balance commerciale. En effet, il peut le financer avec sa propre monnaie. Il est aussi le seul pays qui échappe à la logique du financement de ses achats excédentaires; mais cela ne veut pas dire qu'il ne sera pas un jour contraint d'honorer ses dettes, puisque les dollars représentent une créance sur les Etats-Unis.

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Deuxièmement, un certain nombre de P.V.D. se trouvent dans l'impossibilité de rembourser leurs dettes. En effet, pour qu'ils puissent rembourser, il faudrait qu'ils réalisent une balance commerciale excédentaire. Autrement dit, il faudrait qu'ils aient des produits à vendre et cela pour un montant qui dépasse leurs importations, ce qui est irréaliste dans Tétat actuel de leur développement. Ainsi certains pays restent-ils dans un état de perpétuel endettement, où ils resteront si aucune mesure n'est prise en leur faveur. Cette situation n'est favorable ni au bon fonctionnement du système financier international (les créanciers ne peuvent pas être payés), ni aux pays endettés les moins avancés car ils ne peuvent pas facilement continuer d'emprunter pour financer leur développement.

4.2.2. LES PRETS DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES

Nous savons que les fonds qui sont à la disposition des organisations internationales ne sont pas suffisants pour faire face aux besoins des pays en voie de développement, ce qui est regrettable car ces prêts sont souvent accordés dans des conditions assez favorables pour les pays emprunteurs.

Certains proposent que les organisations internationales empruntent sur le marché financier international au taux courant, pour prêter aux P.V.D. avec un taux d'intérêt privilégié. La différence des taux d'intérêt serait alors prise en charge par les pays les plus riches.

En outre, pour faire face à cette insuffisance, les organisations internationales et en particulier la Banque Mondiale et le FMI ont été contrains d'augmenter leurs fonds, d'une part en augmentant les quotes-parts des pays membres (Bulletin du FMI, 1° décembre 1980), d'autre part en contractant des emprunts sur les marchés financiers internationaux (Ibidem, 3 novembre 1980, P. 340-341).

Si ces idées sont louables car elles permettent à un certain nombre de pays de financer leur développement, en revanche, d'une part elles ne résolvent pas le problème posé par le fonctionnement du système monétaire international actuel, d'autre part elles ne résolvent pas non plus le problème posé par le remboursement des pays les moins avancés aux ressources limitées.

En outre, remarquons qu'il est paradoxal que la Banque Mondiale et le FMI soient obligés d'emprunter sur les marchés financiers internationaux, privés ou publics, pour constituer leurs

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fonds, alors que ils devraient être seuls responsables de rémission de la monnaie internationale et du marché financier international.

« Au total on estime que les pays en développement et les économies en transition devraient absorber 300 milliards de dollars par an pendant les dix prochaines années (deux fois plus qu'en 1993)» (Véronique Maurus, Le Monde du 12 juillet 1994). Face à cet immense besoin, le directeur du FMI propose « une allocation de DTS de montant modeste, trop modeste peutêtre -36 milliards de DTS, soit un peu moins de 10% de la croissance de la demande de liquidité internationale prévue au cours des cinq prochaines années ». (Bulletin du FMI, 20 juin 1994,P188). Cette divergence entre les besoins et les moyens que l'organisation internationale (le FMI) propose peut devenir, dans le système actuel, une cause de tension sur les marchés financiers internationaux et sur les taux d'intérêts. Cette proposition du FMI n'ouvre donc pas de véritable perspective favorable pour le commerce international ni pour les pays les moins avancés.

On ne saurait donc prétendre éliminer les faux paiements (cf. 5.1, 4°) ni apaiser les tensions sur les marchés financiers, sur les taux d'intérêts, sur l'économie internationale, pas plus qu'on ne serait organiser les financements internationaux et le développement des pays les moins avancés sans envisager, dans un premier temps, une réforme du système monétaire international.

4.2.3. LES PRETS ET DONS BILATERAUX

L'« aide » bilatérale peut jouer un rôle important dans le cas où les opérations éducatives et techniques ainsi que le financement de certains projets sont bien étudiés et en rapport avec les besoins des pays receveurs. Pour que cette aide soit bénéfique, elle doit satisfaire plusieurs exigences, en particulier en ce qui concerne le financement des projets. Il faut que le pays qui la reçoit ait des projets de développement très précis et que le financement soit fractionné en fonction de l'évolution des projets.

Néanmoins, ces prêts sont non seulement très insuffisants par rapport aux besoins mais aussi dépendants des intérêts politiques. En outre, tant qu'il s'agira de prêts et non de dons, le problème de remboursement se posera. Cette solution n'en est donc pas véritablement une pour les pays les moins avancés.

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5.1. LE SYSTEME ACTUEL A PLUSIEURS INCONVENIENTS

1° Le déficit de la balance commerciale du pays dont la monnaie est considérée comme monnaie internationale peut ne pas être financé par les excédents des autres pays. Cela a un effet sur la liquidité internationale. (Cf. IV). Dans ce cas, la règle fondamentale selon laquelle, dans une économie d'échange (économie internationale), les achats sont financés par les ventes n'est pas respectée.

2° Dans ce système, on raisonne toujours en termes de liquidité, situation qui fait varier les taux de l'intérêt en fonction de cette liquidité.

3° La confusion entre monnaie nationale et monnaie internationale a des effets négatifs sur le fonctionnement harmonieux du système monétaire international, en ce sens que les politiques monétaires de la nation dont la monnaie est considérée comme monnaie internationale peuvent influencer la liquidité internationale et donc le taux de l'intérêt de la monnaie internationale, par exemple, par des emprunts, dans le cas de financement du déficit budgétaire.

4° Quand le pays dont la monnaie est considérée comme monnaie internationale finance le déficit de sa balance commerciale par sa propre monnaie, il n'effectue pas un véritable paiement, (nul ne paie avec sa propre dette), mais il émet une promesse de paiement, et par conséquent, il ne paie pas d'intérêt sur ce montant.

5.2. LA REFORME

Pendant les discussions qui ont abouti aux accords de Bretton Woods, deux plans se sont affrontés. L'un, le plan White, qui défendait la prédominance de la monnaie de la nation la plus prospère et économiquement la plus forte; l'autre, le plan Keynes, fondé sur les compensations des excédents et des déficits (Keynes, 1943). Nous savons que c'est le plan White qui a été adopté, établissant ainsi le fondement du système monétaire international actuel, dont nous avons déjà évoqué les limites. Ce système a besoin d'être réformé en profondeur.

Il est vrai qu'à l'époque, étant donné que les Etats-Unis avaient une balance commerciale largement excédentaire et qu'une grande partie des échanges internationaux s'effectuait avec ce

EN QUOI LA REFORME DU SYSTEME MONETAIRE

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pays, la règle fondamentale, selon laquelle les achats sont financés par les ventes, était respectée dans les échanges avec ce pays. En effet, c'étaient les excédents des Etats-Unis qui finançaient les achats nets des pays déficitaires. Or, étant donne que le plan White était fondé sur une monnaie nationale, il ne pouvait pas s'adapter à l'évolution des échanges internationaux, tandis que le plan Keynes contenait en germe les éléments qui auraient permis une évolution favorable du système monétaire international. Dans la lignée de l'analyse keynésienne, B. Schmitt propose une réforme du système monétaire international qui passe par la création d'une véritable Banque Mondiale et d'une monnaie internationale (Schmitt, 1975, 1977). Les développements qui suivent prennent comme point de départ les propositions de Keynes et l'analyse de Schmitt.

Pour que le système monétaire et financier international fonctionne dans l'harmonie, il faut établir des règles claires qui s'appliquent à la conduite des relations monétaires et financières internationales:

L'économie internationale étant une économie d'échange, deux situations peuvent se présenter entre deux échangistes, ou deux ensembles d'échangistes, situations que le nouveau système monétaire international devrait gérer.

1° Chaque échangiste finance ses achats par ses ventes, l'équilibre est réalisé, il n'y a ni excédent ni déficit, le problème de liquidité ne se pose pas.

ACHAT VENTE PaysB 100 UM 100 UM PaysC 100 UM 100 UM

Nous le voyons, dans ce cas, chaque pays finance ses achats par ses ventes.

2° Dès qu'apparaît un pays déficitaire, apparaissent en face de lui un ou plusieurs pays excédentaires pour le même montant. Il y a égalité entre le montant des déficits et celui des excédents. Dans ce cas, le déficit d'un pays est financé par l'excédent de l'autre.

ACHAT VENTE PaysB 100 UM 150 UM

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On constate que le pays B a un excédent de 50 UM qui correspond au déficit du pays C pour le même montant. Dans ce cas aussi, la règle absolue, selon laquelle les achats sont financés par les ventes, est respectée. Mais ici les achats excédentaires du pays C sont financés par les excédents du pays B. Par conséquent, aucune liquidité supplémentaire, ni aucun problème d'insuffisance de liquidité, n'apparaît dans l'ensemble du système et l'analyse en termes de liquidité n'a plus lieu d'être.

La logique de la réforme du système monétaire international est fondée sur cette loi: les achats sont financés par les ventes. En effet, l'économie internationale étant une économie d'échange, il faut monétiser les échanges et gérer les excédents et les déficits: la nouvelle organisation monétaire et financière internationale trouverait donc là l'un de ses principaux rôles.

Elle prendrait ces opérations en charge (le nouveau F M I . réformé pourrait être cette organisation)5. En tant que banque, elle émettrait la monnaie internationale qui monétiserait les échanges et en tant qu'intermédiaire financier, elle gérerait les excédents des pays vendeurs nets et les prêterait aux pays acheteurs nets.

Dès que la monnaie internationale émise par une organisation internationale entrerait en fonction, aucun pays ne serait plus autorisé à financer le déficit de sa balance des paiements avec sa propre monnaie.

Dans ce système on ne raisonne donc plus en termes de liquidité, liquidité dont l'existence avait un effet néfaste sur le fonctionnement harmonieux du financement des échanges internationaux.

5.3. CE SYSTEME PERMET DE RESOUDRE CERTAINS PROBLEMES ET OUVRE DE NOUVELLES PERSPECTIVES

Le prêt à un pays déficitaire pourrait être automatique et les décisions politiques n'interviendraient plus. En effet, c'est le nouveau système monétaire international qui prendrait en charge les excédents et les déficits et c'est lui qui prêterait, à travers son département financier, les excédents des pays vendeurs nets aux pays acheteurs nets.

5 « Dans les années 60, le FMI a en outre reçu pour mission de parer au manque de liquidité internationale en fournissant aux

pays membres ces mystérieux droits de tirage spéciaux (DTS) qu'il crée pour compléter leurs réserves. (Le Directeur Général du FMI, Bulletin du FMI, 6 juin 1994).L'émission des DTS représente une évolution vers la réforme du système monétaire international. Mais la véritable réforme de ce système permet de raisonner en termes de monétisation des échanges et non en termes de liquidité internationale, puisque les excédents seront toujours équivalents des déficits et qu'ils seront pris en charge par le nouveau système.

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2° Ces prêts pourraient être garantis, pour l'ensemble des pays, par un prélèvement sur l'ensemble des échanges (par ex. 0,5% ), prélèvement qui constituera un fonds de garantie. Ce fonds de garantie permettra à la nouvelle organisation de faire face au problème posé par le non-paiement dans les délais de certains pays se trouvant provisoirement dans une situation difficile. En outre, les pays (autres que les pays les moins avancés) qui réaliseraient une balance commerciale déficitaire sur plusieurs périodes auraient à effectuer des ajustements de leur taux de change leur permettant de rétablir l'équilibre de leur balance commerciale; de même, les pays qui réaliseraient, sur plusieurs périodes, des excédents de la balance commerciale, devraient réviser à la hausse leur taux de change. En effet, la réalisation d'une balance commerciale excédentaire sur plusieurs périodes n'est pas bénéfique aux titulaires de revenu dans ces pays, car ils ne peuvent pas exercer leur pouvoir d'achat sur la totalité du produit créé dans le pays ni sur son équivalent, c'est à dire sur les produits importés pour le même montant.

3° Le taux de l'intérêt ne sera plus fonction de l'offre et de la demande, puisque celles-ci sont toujours identiques, et, par conséquent il pourra être fixé à un niveau assez bas. (Nous savons qu'on ne payait pas d'intérêt sur l'or car on pensait qu'il constituait une garantie de paiement; dans le système réformé, les prêts sont garantis par la nouvelle organisation). Ce bas niveau du taux de l'intérêt diminuerait la charge des emprunts et favoriserait l'évolution des échanges et le financement du développement d'un certain nombre de pays.

4° Comment résoudre le problème de l'insolvabilité des pays les moins avancés économiquement?

Nous savons qu'actuellement plusieurs pays ne sont pas solvables, en ce sens que leurs exportations ne permettront pas, avant longtemps, de financer les importations indispensables à l'évolution de leur économie.

Or, le nouveau système monétaire international permettrait la constitution d'un fonds de solidarité, fonds qui serait prélevé sur l'ensemble des exportations, par exemple de 1%, et qui permettrait de financer les importations nettes des pays les plus défavorisés.

Le montant des échanges internationaux en 1992 représentait la somme de 8000 milliards de dollars. Un pour cent de cette somme aurait permis de constituer un fonds de solidarité de 80 milliards de dollars, ce qui n'est pas négligeable pour les pays les moins avancés.(Nous avons vu que le Directeur Général du F M I . , dans le Bulletin de cette organisation daté du 20 juin 1994,

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propose seulement une émission de 36 milliards de DTS sur cinq ans, ce qui équivaut à 50 milliards de dollars, montant qui sera prêté et ne constituera donc pas un fonds de solidarité indispensable aux pays les moins avancés). En outre, étant donné que toutes les opérations passeraient à travers le nouveau système monétaire international, ce prélèvement s'effectuerait directement par cet organisme. Cette somme serait mise à la disposition des pays qui en ont le plus besoin, grâce à des critères bien déterminés

Mais, pour que ces pays puissent bénéficier de cet avantage, ils devront présenter des projets de développement qui seront financés par tranches réalisées.

Cette réforme sera d'autant plus favorable aux pays en développement que les peuples et les " dirigeants de ces pays auront pris conscience que la démocratie est l'un des éléments indispensables à une évolution harmonieuse.

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BIBLIOGRAPHIE

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