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Recrudescence et rechute de la gale : résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements

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Academic year: 2021

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(1)UNIVERSITE DE ROUEN UFR DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Année 2015. N°. THESE pour le DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE Présentée et soutenue publiquement le 29 septembre 2015 par VEYRON JEREMIE Né le 28 septembre 1986 à Saint-Cloud. Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements. Président du jury : Monsieur le Docteur Gilles GARGALA, MCU-PH Membres du jury : Monsieur le Professeur Loïc FAVENNEC, PU-PH Madame Sylvie ROEBROECK, Pharmacien.

(2) UNIVERSITE DE ROUEN UFR DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Année 2015. N°. THESE pour le DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE Présentée et soutenue publiquement le 29 septembre 2015 par VEYRON JEREMIE Né le 28 septembre 1986 à Saint-Cloud. Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements. Président du jury : Monsieur le Docteur Gilles GARGALA, MCU-PH Membres du jury : Monsieur le Professeur Loïc FAVENNEC, PU-PH Madame Sylvie ROEBROECK, Pharmacien. 2 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(3) Remerciements Aux membres de mon jury,. A Monsieur le Docteur Gilles Gargala, Maître de Conférence des Universités, Praticien Hospitalier, Je vous remercie d'avoir encadré ce travail et d'avoir accepté la présidence de ce jury. Merci pour vos conseils et pour votre disponibilité tout au long de ce travail de thèse.. A Monsieur le Professeur Loïc Favennec, Professeur des Universités, Praticien Hospitalier, Je vous remercie d'avoir accepté de faire partie de ce jury, ainsi que de m'avoir fait connaître et apprécier la parasitologie.. A Madame Sylvie Roebroeck, Pharmacien d'officine, Je vous remercie pour la confiance que vous m'avez accordée dès le premier jour, votre perpétuelle bonne humeur et vos délicates attentions. Travailler chez vous sera toujours un plaisir. Merci d'avoir accepté de faire partie de ce jury.. 3 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(4) A ma courageuse Maman, Merci pour toutes les valeurs que tu m'as transmises, merci d'avoir toujours cru en moi et d'avoir toujours été là pour moi.. A Jennifer, Sillia et Luna, Merci de toujours croire en moi et merci pour tous nos craquages qui m'ont permis de me changer les idées.. A Bonne-Maman, Pour vos rappels à l'ordre incessants mais affectueux, je vous remercie.. A Chloé, Sans qui ce travail n'aurait jamais vu le jour, il marque la fin de nos longues années d'études et le début d'une nouvelle vie pleine de jolies choses. Pressé d'y être.... A Alexandre, Amélie, Elise, Marie, Marlène, Matthieu, Mélanie, Mickaël, Natacha, Ma deuxième famille, merci pour tous ces supers moments passés ensemble et pour ceux à venir.... A Guillaume, Pour me permettre de me lancer dans le grand bain, un immense merci. Enfin je tiens à remercier toutes les pharmacies ayant participé à mon enquête, en particulier les pharmacies Mabilais, Maupas et Roebroeck.. 4 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(5) L’Université de Rouen et l’UFR de Médecine et de Pharmacie de Rouen n’entendent donner aucune approbation aux opinions émises dans cette thèse. Ces opinions sont propres à leurs auteurs. 5 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(6) ANNEE UNIVERSITAIRE 2014 - 2015 U.F.R. DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE ROUEN. DOYEN : Professeur Pierre FREGER ASSESSEURS : Professeur Michel GUERBET Professeur Benoit VEBER Professeur Pascal JOLY Professeur Stéphane MARRET I - MEDECINE. PROFESSEURS DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS Mr Frédéric ANSELME Mme Isabelle AUQUIT AUCKBUR Mr Bruno BACHY (surnombre) Mr Fabrice BAUER Mme Soumeya BEKRI Mr Jacques BENICHOU Mr Jean-Paul BESSOU Mme Françoise BEURET-BLANQUART (surnombre) Mr Guy BONMARCHAND (surnombre) Mr Olivier BOYER Mr Jean-François CAILLARD (surnombre) Mr François CARON Mr Philippe CHASSAGNE Mr Vincent COMPERE Mr Antoine CUVELIER Mr Pierre CZERNICHOW Mr Jean-Nicolas DACHER Mr Stéfan DARMONI. HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN. Cardiologie Chirurgie plastique Chirurgie pédiatrique Cardiologie Biochimie et biologie moléculaire Biostatistiques et informatique médicale Chirurgie thoracique et cardio-vasculaire Commission E.P.P. D.P.C. Pôle Qualité. HCN UFR HCN HCN HCN HCN HB HCH HCN HCN. Mr Pierre DECHELOTTE Mme Danièle DEHESDIN (surnombre) Mr Frédéric DI FIORE Mr Fabien DOGUET Mr Jean DOUCET. HCN HCN CB HCN SJ. Mr Bernard DUBRAY Mr Philippe DUCROTTE Mr Frank DUJARDIN Mr Fabrice DUPARC. CB HCN HCN HCN. Mr Eric DURAND Mr Bertrand DUREUIL Mme Hélène ELTCHANINOFF Mr Thierry FREBOURG Mr Pierre FREGER Mr Jean François GEHANNO Mr Emmanuel GERARDIN Mme Priscille GERARDIN Mr Michel GODIN (surnombre) M. Guillaume GOURCEROL Mr Philippe GRISE (surnombre). HCN HCN HCN UFR HCN HCN HCN HCN HB HCN HCN. Réanimation médicale Immunologie Médecine et santé au travail Maladies infectieuses et tropicales Médecine interne (gériatrie) Anesthésiologie et réanimation chirurgicale Pneumologie Epidémiologie, économie de la santé Radiologie et imagerie médicale Informatique médicale et techniques de communication Nutrition Oto-rhino-laryngologie Cancérologie Chirurgie Cardiovasculaire Thérapeutique - Médecine interne et gériatrie Radiothérapie Hépato-gastro-entérologie Chirurgie orthopédique - Traumatologique Anatomie - Chirurgie orthopédique et traumatologique Cardiologie Anesthésiologie et réanimation chirurgicale Cardiologie Génétique Anatomie - Neurochirurgie Médecine et santé au travail Imagerie médicale Pédopsychiatrie Néphrologie Physiologie Urologie. 6 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(7) Mr Didier HANNEQUIN Mr Fabrice JARDIN Mr Luc-Marie JOLY Mr Pascal JOLY Mr Jean-Marc KUHN Mme Annie LAQUERRIERE Mr Vincent LAUDENBACH Mr Xavier LE LOET Mr Joël LECHEVALLIER Mr Hervé LEFEBVRE Mr Thierry LEQUERRE Mr Eric LEREBOURS Mme Anne-Marie LEROI Mr Hervé LEVESQUE Mme Agnès LIARD-ZMUDA Mr Pierre Yves LITZLER Mr Bertrand MACE M. David MALTETE Mr Christophe MARGUET Mme Isabelle MARIE Mr Jean-Paul MARIE Mr Loïc MARPEAU Mr Stéphane MARRET Mme Véronique MERLE Mr Pierre MICHEL Mr Francis MICHOT Mr Bruno MIHOUT (surnombre) Mr Jean-François MUIR Mr Marc MURAINE Mr Philippe MUSETTE Mr Christophe PEILLON Mr Jean-Marc PERON (surnombre) Mr Christian PFISTER Mr Jean-Christophe PLANTIER Mr Didier PLISSONNIER Mr Bernard PROUST Mr François PROUST Mme Nathalie RIVES. HCN CB HCN HCN HB HCN HCN HCN HCN HB HB HCN HCN HB HCN HCN HCN HCN HCN HB HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN HB HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN. Neurologie Hématologie Médecine d’urgence Dermato - Vénéréologie Endocrinologie et maladies métaboliques Anatomie et cytologie pathologiques Anesthésie et réanimation chirurgicale Rhumatologie Chirurgie infantile Endocrinologie et maladies métaboliques Rhumatologie Nutrition Physiologie Médecine interne Chirurgie Infantile Chirurgie cardiaque Histologie, embryologie, cytogénétique Neurologie Pédiatrie Médecine interne Oto-rhino-laryngologie Gynécologie - Obstétrique Pédiatrie Epidémiologie Hépato-gastro-entérologie Chirurgie digestive Neurologie Pneumologie Ophtalmologie Dermatologie - Vénéréologie Chirurgie générale Stomatologie et chirurgie maxillo-faciale Urologie Bactériologie - Virologie Chirurgie vasculaire Médecine légale Neurochirurgie Biologie du développement et de la reproduction Mr Jean-Christophe RICHARD (détachement) HCN Réanimation médicale - Médecine d’urgence Mr Horace ROMAN HCN Gynécologie - Obstétrique Mr Jean-Christophe SABOURIN HCN Anatomie - Pathologie Mr Guillaume SAVOYE HCN Hépato-gastrologie Mme Céline SAVOYE–COLLET HCN Imagerie médicale Mme. Pascale SCHNEIDER HCN Pédiatrie Mr Michel SCOTTE HCN Chirurgie digestive Mme Fabienne TAMION HCN Thérapeutique Mr Luc THIBERVILLE HCN Pneumologie Mr Christian THUILLEZ HB Pharmacologie Mr Hervé TILLY CB Hématologie et transfusion Mr Jean-Jacques TUECH HCN Chirurgie digestive Mr Jean-Pierre VANNIER HCN Pédiatrie génétique Mr Benoît VEBER HCN Anesthésiologie - Réanimation chirurgicale Mr Pierre VERA CB Biophysique et traitement de l’image Mr Eric VERIN CRMPR Médecine physique et de réadaptation Mr Eric VERSPYCK HCN Gynécologie obstétrique Mr Olivier VITTECOQ HB Rhumatologie Mr Jacques WEBER HCN Physiologie. 7 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(8) MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS Mme Noëlle BARBIER-FREBOURG Mr Jeremy BELLIEN Mme Carole BRASSE LAGNEL Mme Valérie BRIDOUX HUYBRECHTS Mr Gérard BUCHONNET Mme Mireille CASTANET Mme Nathalie CHASTAN Mme Sophie CLAEYSSENS Mr Moïse COEFFIER Mr Stéphanie DERREY Mr Manuel ETIENNE Mr Serge JACQUOT Mr Joël LADNER Mr Jean-Baptiste LATOUCHE Mr Thomas MOUREZ Mr Jean-François MENARD Mme Muriel QUILLARD Mr Vincent RICHARD Mr Mathieu SALAUN Mme Pascale SAUGIER-VEBER Mme Anne-Claire TOBENAS-DUJARDIN Mr Olivier TROST. HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN HCN UFR HCN UFR HCN HCN HCN UFR HCN HCN HCN HCN. Bactériologie – Virologie Pharmacologie Biochimie Chirurgie Vasculaire Hématologie Pédiatrie Physiologie Biochimie et biologie moléculaire Nutrition Neurochirurgie Maladies infectieuses et tropicales Immunologie Epidémiologie, économie de la santé Biologie cellulaire Bactériologie Biophysique Biochimie et biologie moléculaire Pharmacologie Pneumologie Génétique Anatomie Chirurgie Maxillo Faciale. UFR UFR. Anglais Communication. PROFESSEUR AGREGE OU CERTIFIE Mme Dominique LANIEZ Mr Thierry WABLE. 8 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(9) II – PHARMACIE. PROFESSEURS Mr Thierry BESSON Mr Jean-Jacques BONNET Mr Roland CAPRON (PU-PH) Mr Jean COSTENTIN (Professeur émérite) Mme Isabelle DUBUS Mr Loïc FAVENNEC (PU-PH) Mr Jean Pierre GOULLE Mr Michel GUERBET Mme Isabelle LEROUX - NICOLLET Mme Christelle MONTEIL Mme Martine PESTEL-CARON (PU-PH) Mme Elisabeth SEGUIN Mr Rémi VARIN (PU-PH) Mr Jean-Marie VAUGEOIS Mr Philippe VERITE. Chimie Thérapeutique Pharmacologie Biophysique Pharmacologie Biochimie Parasitologie Toxicologie Toxicologie Physiologie Toxicologie Microbiologie Pharmacognosie Pharmacie clinique Pharmacologie Chimie analytique. MAITRES DE CONFERENCES Mme Cécile BARBOT Mme Dominique BOUCHER Mr Frédéric BOUNOURE Mr Abdeslam CHAGRAOUI Mr Jean CHASTANG Mme Marie Catherine CONCE-CHEMTOB Mme Elizabeth CHOSSON Mme Cécile CORBIERE Mr Eric DITTMAR Mme Nathalie DOURMAP Mme Isabelle DUBUC Mr Abdelhakim ELOMRI Mr François ESTOUR Mr Gilles GARGALA (MCU-PH) Mme Najla GHARBI Mme Marie-Laure GROULT Mr Hervé HUE Mme Laetitia LE GOFF Mme Hong LU Mme Sabine MENAGER Mr Mohamed SKIBA Mme Malika SKIBA Mme Christine THARASSE Mr Frédéric ZIEGLER. Chimie Générale et Minérale Pharmacologie Pharmacie Galénique Physiologie Biomathématiques Législation pharmaceutique et économie de la santé Botanique Biochimie Biophysique Pharmacologie Pharmacologie Pharmacognosie Chimie Organique Parasitologie Chimie analytique Botanique Biophysique et mathématiques Parasitologie - Immunologie Biologie Chimie organique Pharmacie galénique Pharmacie galénique Chimie thérapeutique Biochimie. PROFESSEURS ASSOCIES Mme Cécile GUERARD-DETUNCQ Mr Jean-François HOUIVET. Pharmacie officinale Pharmacie officinale. 9 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(10) PROFESSEUR CERTIFIE Mme Mathilde GUERIN. Anglais. ASSISTANT HOSPITALO-UNIVERSITAIRE Mr Jérémie MARTINET Mme Sandrine DAHYOT. Immunologie Bactériologie. ATTACHES TEMPORAIRES D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE Mr Romy RAZAKANDRAINIBE Parasitologie Mr François HALLOUARD Galénique Mme Caroline LAUGEL Chimie organique Mr Souleymane ABDOUL-AZIZE Biochimie Mme Maïté NIEPCERON Microbiologie. LISTE DES RESPONSABLES DES DISCIPLINES PHARMACEUTIQUES Mme Cécile BARBOT Mr Thierry BESSON Mr Roland CAPRON Mr Jean CHASTANG Mme Marie-Catherine CONCE-CHEMTOB Mme Elisabeth CHOSSON Mr Jean-Jacques BONNET Mme Isabelle DUBUS Mr Loïc FAVENNEC Mr Michel GUERBET Mr François ESTOUR Mme Isabelle LEROUX-NICOLLET Mme Martine PESTEL-CARON Mme Elisabeth SEGUIN Mr Mohamed SKIBA Mr Philippe VERITE. Chimie Générale et minérale Chimie thérapeutique Biophysique Mathématiques Législation et économie de la santé Botanique Pharmacodynamie Biochimie Parasitologie Toxicologie Chimie organique Physiologie Microbiologie Pharmacognosie Pharmacie galénique Chimie analytique. 10 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(11) III – MEDECINE GENERALE. PROFESSEUR Mr Jean-Loup HERMIL. UFR. Médecine générale. UFR UFR UFR. Médecine Générale Médecine générale Médecine générale. PROFESSEURS ASSOCIES A MI-TEMPS Mr Emmanuel LEFEBVRE Mr Alain MERCIER Mr Philippe NGUYEN THANH. MAITRE DE CONFERENCES ASSOCIE A MI-TEMPS Mr Pascal BOULET Mme Elisabeth MAUVIARD Mme Yveline SEVRIN Mme Marie Thérèse THUEUX. UFR UFR UFR UFR. Médecine générale Médecine générale Médecine générale Médecine générale. ENSEIGNANTS MONO-APPARTENANTS PROFESSEURS Mr Serguei FETISSOV (méd) Mr Paul MULDER (phar) Mme Su RUAN (méd). Physiologie (ADEN) Sciences du Médicament Génie Informatique. MAITRES DE CONFERENCES Mr Sahil ADRIOUCH (méd). Biochimie et biologie moléculaire (Unité Inserm 905) Mme Gaëlle BOUGEARD-DENOYELLE (méd) Biochimie et biologie moléculaire (UMR 1079) Mme Carine CLEREN (phar) Neurosciences (Néovasc) Mme Pascaline GAILDRAT (phar) Génétique moléculaire humaine (UMR 1079) Mr Nicolas GUEROUT (phar) Chirurgie Expérimentale Mr Antoine OUVRARD-PASCAUD (méd) Physiologie (Unité Inserm 1076) Mme Isabelle TOURNIER (phar) Biochimie (UMR 1079) CHEF DES SERVICES ADMINISTRATIFS : Mme Véronique DELAFONTAINE HCN - Hôpital Charles Nicolle HB - Hôpital de BOIS GUILLAUME CB - Centre Henri Becquerel CHS - Centre Hospitalier Spécialisé du Rouvray CRMPR - Centre Régional de Médecine Physique et de Réadaptation SJ – Saint Julien Rouen. 11 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(12) Table des matières Liste des Tableaux .................................................................................................................... 15 Liste des Figures ....................................................................................................................... 16 Glossaire ................................................................................................................................... 19 Introduction .............................................................................................................................. 21 Partie 1: La gale humaine ......................................................................................................... 22 1.. 2.. Sarcoptes scabiei, agent pathogène.............................................................................. 22 1.1.. Historique ............................................................................................................... 23. 1.2.. Taxinomie ............................................................................................................... 25. 1.3.. Description morphologique ................................................................................... 25. 1.4.. Cycle parasitaire ..................................................................................................... 30. 1.5.. Survie du parasite .................................................................................................. 34. Epidémiologie ................................................................................................................ 35 2.1.. La gale en Occident ................................................................................................ 35. 2.1.1.. Prévalence et incidence .................................................................................. 35. 2.1.2.. Populations les plus fréquemment touchées par la gale ............................... 38. 2.1.2.1. Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes EHPAD, maisons de retraite....................................................................................... 38 2.1.2.2. Collectivités pour enfants (écoles, crèches) ............................................... 39 2.1.2.3. Personnes en situation précaire ................................................................. 40. 3.. 2.2.. La gale dans les pays en voie de développement .................................................. 40. 2.3.. Transmission .......................................................................................................... 41. 2.3.1.. Transmission directe....................................................................................... 41. 2.3.2.. Transmission indirecte.................................................................................... 42. La gale, maladie humaine.............................................................................................. 43 3.1.. Manifestations cliniques ........................................................................................ 43. 3.1.1.. La gale commune ............................................................................................ 44. 3.1.1.1. Le prurit....................................................................................................... 44 3.1.1.2. Les lésions spécifiques de la gale ................................................................ 45 3.1.1.3. Les lésions secondaires de la gale............................................................... 50 3.1.2.. La gale profuse................................................................................................ 51. 12 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(13) 3.1.3.. La gale du nourrisson ...................................................................................... 51. 3.1.4.. La gale des gens propres ................................................................................ 53. 3.1.5.. La gale des personnes âgées .......................................................................... 54. 3.1.6.. La gale hyperkératosique ............................................................................... 54. 3.1.7.. La gale bulleuse .............................................................................................. 56. 3.2.. Complications......................................................................................................... 56. 3.2.1.. Les surinfections bactériennes ....................................................................... 56. 3.2.2.. Les autres complications ................................................................................ 57. 3.3.. Diagnostic ............................................................................................................... 58. 3.3.1.. Diagnostic clinique .......................................................................................... 58. 3.3.2.. Diagnostic microscopique............................................................................... 59. 3.3.2.1. Prélèvement parasitologique avec examen au microscope ....................... 59 3.3.2.2. Dermoscopie ............................................................................................... 61 3.3.2.3. Scotch test................................................................................................... 63 3.3.2.4. Microscopie confocale ................................................................................ 64 3.3.3.. Diagnostic immunologique ............................................................................. 65. 3.3.4.. Diagnostic anatomopathologique .................................................................. 65. 3.3.5.. Biologie moléculaire ....................................................................................... 67. 3.3.6.. Traitement d'épreuve ..................................................................................... 67. 3.3.7.. Diagnostic différentiel .................................................................................... 68. 3.3.7.1. Gale commune ............................................................................................ 68 3.3.7.2. Gale hyperkératosique (croûteuse) ............................................................ 70 3.3.7.3. Gale du nourrisson ...................................................................................... 70 3.3.7.4. Nodules scabieux ........................................................................................ 70 3.4.. Traitement ............................................................................................................. 70. 3.4.1.. Traitement par voie locale .............................................................................. 71. 3.4.1.1. Esdépalléthrine / Butoxyde de pipéronyle : Sprégal® ................................ 71 3.4.1.2. La perméthrine : Topiscab® ........................................................................ 73 3.4.1.3. Le lindane : Elenol® et Scabecid® ............................................................... 76 3.4.1.4. Le crotamiton : Eurax® ................................................................................ 76 3.4.1.5. Préparations au soufre ............................................................................... 77. 13 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(14) 3.4.1.6. Les huiles essentielles de Melaleuca alternifolia (Tea tree) et de Lippia multiflora ................................................................................................................... 78 3.4.1.7. Benzoate de benzyle / sulfiram : Ascabiol® ................................................ 78 3.4.1.8. Benzoate de benzyle : Antiscabiosum® 10% Enfant ................................... 79 3.4.2.. Traitement par voie générale ......................................................................... 81. 3.4.2.1. L'ivermectine : Stromectol® ........................................................................ 81 3.4.2.2. Traitements complémentaires ................................................................... 86 3.4.3.. Traitement de l'entourage.............................................................................. 87. 3.4.4.. Traitement de l'environnement ..................................................................... 87. 3.4.4.1. Traitement du linge .................................................................................... 88 3.4.4.2. Désinfection de l’environnement ............................................................... 88 3.5.. Conseils à l'officine................................................................................................. 90. Partie 2: Enquêtes..................................................................................................................... 93 1.. 2.. Enquête sur les ventes de produits scabicides ............................................................. 93 1.1.. Objectifs ................................................................................................................. 93. 1.2.. Méthodes ............................................................................................................... 93. 1.3.. Résultats ................................................................................................................. 94. 1.3.1.. Résultats du département de l'Eure ............................................................... 94. 1.3.2.. Résultats du département de l'Eure-et-Loir ................................................... 97. 1.3.3.. Résultats du département de Seine-Maritime ............................................. 100. 1.3.4.. Analyse des résultats de 3 départements .................................................... 103. Enquête sur la proportion de rechute des patients .................................................... 106 2.1.. Objectifs ............................................................................................................... 106. 2.2.. Méthodes ............................................................................................................. 106. 2.3.. Résultats ............................................................................................................... 106. Conclusion .............................................................................................................................. 110 Bibliographie .......................................................................................................................... 112 Annexes .................................................................................................................................. 121. 14 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(15) Liste des Tableaux Tableau 1 : Taxinomie de Sarcoptes scabiei var. hominis. 25. Tableau 2 : Posologie du Stromectol® en fonction du poids. 83. Tableau 3 : Nombre de succès thérapeutiques et de rechutes par année. 106. 15 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(16) Liste des Figures Figure 1 : Sarcoptes scabiei en image 3D (Microscope électronique x200). 22. Figure 2 : Observation microscopique de Sarcoptes scabiei var. hominis. 24. Figure 3 : Sarcoptes scabiei en Microscopie électronique X 200. 26. Figure 4 : Morphologie du gnathosoma. 27. Figure 5 : Morphologie de Sarcoptes scabiei. 28. Figure 6 : Morphologie schématique d’un couple de sarcoptes de la gale. 28. Figure 7 : Œufs de Sarcoptes scabiei. 29. Figure 8 : Schéma d’un œuf, d’une larve et d’une nymphe de Sarcoptes scabiei. 29. Figure 9 : Galerie creusée par la femelle sarcopte. 30. Figure 10 : Sarcopte femelle, creusant son sillon. 31. Figure 11 : Femelle adulte gravide. 32. Figure 12 : Cycle parasitaire de la gale. 33. Figure 13 : Augmentation des infections nosocomiales et de la gale en France (INVS). 36. Figure 14 : Traitements d’ivermectine et de benzoate de benzyle vendus par année, rapportés à 100 000 habitants, France, 1999-2009. 37. Figure 15 : Principales localisations des lésions spécifiques de la gale. 45. Figure 16 : Sillons des espaces interdigitaux. 46. Figure 17 : Sillons scabieux. 47. Figure 18 : Vésicules perlées. 47. Figure 19 : Nodules scabieux axillaires. 48. Figure 20 : Chancres scabieux et lésions excoriées du voisinage. 49. Figure 21 : Nodules scabieux au niveau des organes génitaux masculins. 49. Figure 22 : Nodules scabieux au niveau des organes génitaux féminins. 50. Figure 23 : Lésions plantaires à type de vésiculo-pustules excoriées. 52. Figure 24 : Lésions du tronc à type de papulo-nodules. 53. 16 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(17) Figure 25 : Kératodermie palmaire au cours d’une gale norvégienne. 55. Figure 26 : Sillon de sarcopte après test à l’encre de Chine. 59. Figure 27 : Sarcoptes scabiei adulte en MO avec coloration au chlorazol noir. 61. Figure 28 : Examen au dermoscope. 62. Figure 29 : Sarcoptes scabiei, schéma du signe du Deltaplane. 63. Figure 30 : Signe de l’aile delta (cercle rouge), image dermoscopique (x 10). 63. Figure 31 : Vivascope 3000. 64. Figure 32 : Sarcoptes scabiei adulte en microscopie confocale par réflectance. 65. Figure 33 : Aspect d’une gale typique : sarcopte dans un sillon creusé dans la couche cornée, épiderme acanthosique, infiltrat inflammatoire polymorphe dermique avec polynucléaires éosinophiles 66 Figure 34 : Espaces ovales vides dans la couche cornée. Une recoupe plus loin peut mettre en évidence le sarcopte 67 Figure 35 : Arbre décisionnel de la gale. 68. Figure 36 : Structure chimique de l'esdépalléthrine. 71. Figure 37 : Structure chimique du Butoxyde de pipéronyle. 72. Figure 38 : Présentation Sprégal®. 73. Figure 39 : Structure chimique de la Perméthrine. 74. Figure 40 : Présentation du Topiscab®. 76. Figure 41 : Présentation de l'Eurax®. 77. Figure 42 : Exemple de préparation magistrale pouvant remplacer l’Ascabiol®. 78. Figure 43 : Structure chimique du benzoate de benzyle. 79. Figure 44 : Présentation de l'Antiscabiosum®. 81. Figure 45 : Structure chimique de l’ivermectine. 82. Figure 46 : Présentation du Stromectol®. 86. Figure 47 : Présentation de l'A-PAR®. 90. Figure 48 : Evolution des ventes de produits scabicides entre 2013 et 2015 dans l'Eure. 94. 17 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(18) Figure 49 : Evolution des ventes de Stromectol® et de Sprégal® entre 2013 et 2015 dans l'Eure. 95. Figure 50 : Localisation des pharmacies interrogées dans l'Eure. 96. Figure 51 : Evolution des ventes de produits scabicides entre 2013 et 2015 dans l'Eure-etLoir 97 Figure 52 : Evolution des ventes de Stromectol® et de Sprégal® entre 2013 et 2015 dans l'Eure-et-Loir. 98. Figure 53 : Localisations des pharmacies interrogées dans l'Eure-et-Loir. 99. Figure 54 : Evolution des ventes de produits scabicides entre 2013 et 2015 dans la SeineMaritime 100 Figure 55 : Evolution des ventes de Stromectol® et de Sprégal® entre 2013 et 2015 dans la Seine Maritime 101 Figure 56 : Localisations des pharmacies interrogées en Seine-Maritime. 102. Figure 57 : Evolution des ventes de produits scabicides entre 2013 et 2015 dans les 3 départements. 103. Figure 58 : Evolution des ventes de Stromectol® et de Sprégal® entre 2013 et 2015 dans les 3 départements 104 Figure 59 : Localisations des pharmacies interrogées sur les 3 départements. 105. Figure 60 : Evolution des succès et des échecs thérapeutiques entre 2012 et 2015. 107. Figure 61 : Evolution de la proportion de rechute entre 2012 et 2015. 108. Figure 62 : Structure chimique du benzoate de benzyle. 124. Figure 63 : Structure chimique du sulfiram. 124. Figure 64 : Présentation de l'Ascabiol®. 126. 18 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(19) Glossaire AMM : Autorisation de Mise sur le Marché ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé ARS : Agence Régionale de Santé BB : Benzoate de benzyle CRAT : Centre de Référence pour les Agents Tératogènes Ectoparasite : parasite sous-cutané ou vivant sur la peau occasionnellement ou en permanence et se nourrissant de sang ou de suc tissulaire [1]. EHPAD : Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes GABA : Acide γ-aminobutyrique (de l'anglais γ-AminoButyric Acid) HCSP : Haut Conseil de la Santé Publique Ig : Immunoglobuline Impasse parasitaire : situation dans laquelle un parasite ne peut plus passer à l'étape suivante de son cycle de vie et ne peut donc plus se reproduire avant de mourir [2]. Incidence : en épidémiologie, le taux d'incidence rapporte le nombre de nouveaux cas d'une pathologie observés pendant une période donnée - appelée population incidente - à la population dont sont issus les cas (pendant cette même période) : population cible. Il est un des critères les plus importants pour évaluer la fréquence et la vitesse d'apparition d'une pathologie. Le taux d'incidence s'exprime généralement en « nombre de personnes pour 100000 personnes par année », afin de permettre des comparaisons entre les populations et dans le temps [3]. InVS : Institut de Veille Sanitaire ME : Microscopie Electronique MO : Microscopie Optique. 19 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(20) Monoxène : se dit d'un parasite dont le cycle évolutif s'effectue chez le même hôte [4]. OMS : Organisation Mondiale de la Santé Pathognomonique : on dit d'un signe clinique ou d'un symptôme qu'il est pathognomonique lorsqu'il est caractéristique d'une seule maladie donnée et qu'il permet d'en établir le diagnostic certain [5]. PCR : Réaction en Chaîne par Polymérase (de l'anglais Polymerase Chain Reaction) Prévalence : est une mesure de l’état de santé à un moment précis ou pendant une période donnée. Le taux d'incidence s'exprime généralement en « nombre de personnes pour 100000 personnes par année », afin de permettre des comparaisons entre les populations et dans le temps [6]. RCP : Résumé des Caractéristiques du Produit VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine. 20 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(21) Introduction La gale, ou scabiose, est une ectoparasitose cutanée provoquée par un acarien microscopique, Sarcoptes scabiei var. hominis qui se caractérise essentiellement par un prurit à recrudescence nocturne et une grande contagiosité. Il existe différentes formes de gale selon la personne touchée (nourrisson, adulte, personne âgée, personne immunodéficiente...), celles-ci présenteront différentes manifestations cliniques et des charges parasitaires plus ou moins importantes. C'est une pathologie cosmopolite qui touche tous les individus sans distinction de sexe, d'âge, d'origine ethnique ou de classe sociale. Actuellement on estime à 300 millions le nombre de cas de gale chaque année dans le monde [7]. En France, elle apparaît surtout par épidémie dans les collectivités (maisons de retraite, EHPAD, écoles, crèches...) et - selon un certain nombre d'études - semble être en recrudescence depuis une dizaine d'années [8]. La première partie de ce travail de thèse décrit la gale humaine : son agent causal, son épidémiologie, ses techniques de diagnostic, ses manifestations cliniques et ses traitements. En effet, ces derniers ont évolué récemment avec la suppression du traitement local de référence en France, l'Ascabiol®; la possibilité d'importer un équivalent à ce traitement, l'Antiscabiosum®; ainsi que l'arrivée sur le marché français d'une molécule considérée comme la référence aux Etats-Unis, en Australie, en Angleterre et en Allemagne, commercialisée en France sous le nom Topiscab®. La deuxième partie de ce travail est composée d'une enquête réalisée auprès de pharmaciens d'officine de 3 départements : l'Eure, l'Eure-et-Loir et la Seine-Maritime et a pour but de mettre en évidence une éventuelle recrudescence des cas de gale en s'intéressant aux ventes de produits scabicides. Dans une seconde enquête, basée sur l'historique de délivrance du Stromectol®, le seul traitement de la gale par voie orale, c'est la proportion de rechute suite à un traitement qui sera étudiée.. 21 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(22) Partie 1: La gale humaine 1. Sarcoptes scabiei, agent pathogène La gale est une parasitose cutanée cosmopolite liée à la colonisation de la couche cornée de l’épiderme par un acarien : Sarcoptes scabiei . Il existe plusieurs sous-espèces de ce parasite dont une seule est spécifique de l’homme : Sarcoptes scabiei var. hominis, parasite humain obligatoire; pour les autres variétés de sarcoptes (canis, bovis, ovis...) l'homme est une impasse parasitaire (situation dans laquelle un parasite ne peut plus passer à l’étape suivante de son cycle de vie et ne peut donc plus se reproduire avant de mourir) [9].. Figure 1 : Sarcoptes scabiei en image 3D (Microscope électronique x200) [10]. 22 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(23) 1.1. Historique C'est une pathologie qui trouve son origine au tout début de l'humanité. L'étymologie du terme gale n'est pas clairement définie, longtemps écrit avec deux "l" il dériverait de callus (cal) en raison de la peau lichénifiée ou de galla, terme botanique désignant des excroissances végétales (la gale des arbres). La première description de la gale a probablement été faite dans le Sou-Wen, un des plus anciens livres de médecine chinoise (2600 avant JC). Au IIIème siècle avant JC, Aristote aurait évoqué le sarcopte dans son "Histoire des animaux" en parlant d'Akarus [11]. D'autres descriptions de la gale ont été faites tout au long de l'histoire, les grecs l'appelaient psora (de pso: je frotte) et les latins scabies (de scabere: gratter) [12]. C'est en 1687 qu'eut lieu l'une des grandes étapes de la découverte du sarcopte de la gale quand, sous les conseils de Francisco Redi - père de la parasitologie expérimentale - deux de ses élèves, Diacinto Cestoni et Giovani Cosimo Bonomo, respectivement pharmacien et médecin, vont rechercher et trouver le sarcopte chez des galeux. Cela leur a permis d'en faire une représentation assez proche de la réalité bien qu'erronée : leur sarcopte n'avait que six pattes au lieu de huit et se trouvait dans les vésicules au lieu des sillons. C'est également Bonomo qui a découvert les œufs, la reproduction sexuée ainsi que la transmission interhumaine directe et indirecte [13]. En 1812, Jean Chrysante Galès, pharmacien, demande un sujet de thèse à Jean-Louis Alibert, un dermatologue de l’hôpital de Saint-Louis. Celui-ci lui propose, non sans humour, de composer son travail sur la gale puisque "votre nom vous permet d'y prétendre". En quelques semaines Galès annonce qu'il a découvert le sarcopte après l'avoir extrait des vésicules et pustules. Il en fait même la démonstration publique ce qui lui assure une certaine renommée [11]. Le genre Sarcoptes fut alors créé par un entomologiste de l’époque, Pierre-André Latreille. Celui-ci baptisa l’insecte Sarcoptes scabiei, du grec "sarx" : la "chair" et "kopto" : "je coupe" [14].. 23 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(24) Mais personne n'arrive à reproduire l'expérience de Galès et la communauté scientifique se met à douter, Cuvier remarque que les croquis des acariens de Galès sont différents de ceux de Bonomo mais ressemblent à ceux des mites du fromage. Tous ses détracteurs invitent Galès à renouveler son expérience en public mais celui-ci ayant depuis fait fortune fait la sourde oreille [11]. Il faudra attendre 1834 pour que soit véritablement mis en évidence l'acarien par Simon François Renucci, originaire de Corse et faisant lui aussi partie du service d’Alibert. Renucci ayant fréquemment assisté à l'extraction du sarcopte par des femmes en Corse - n'eut aucun mal à en faire la démonstration devant ses pairs et leur révéla la localisation exacte de l'acarien, non pas dans les vésicules mais bien au bout des sillons [15]. Le sarcopte fut enfin reconnu comme la cause de la gale humaine. En 1845, le sarcopte mâle est décrit par Krämer. En 1847, Boeck décrit une forme de gale exubérante appelée gale norvégienne. En 1880, Bazin décrit la gale comme "une maladie de la peau produite par un parasite animal, le sarcopte ou Acarius scabiei et caractérisée par une lésion spécifique, l'éminence acarienne et le sillon" [11,12].. Figure 2 : Observation microscopique de Sarcoptes scabiei var. hominis [16]. 24 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(25) 1.2. Taxinomie La place de Sarcoptes scabiei var. hominis dans le règne animal est la suivante : Règne. Eukaryota. Embranchement. Arthropoda. Sous-embranchement. Chelicerata. Classe. Arachnida. Sous-classe. Acari. Super-ordre. Acariformes, Actinotrichida. Ordre. Astigmata, Sarcoptiformes. Super-famille. Sarcoptoidea. Famille. Sarcoptidae. Sous-famille. Sarcoptinae. Genre. Sarcoptes. Espèce. scabiei. Sous-espèce. hominis. Tableau 1 : Taxinomie de Sarcoptes scabiei var. hominis [17]. 1.3. Description morphologique L'agent responsable de la gale humaine Sarcoptes scabiei variété hominis est un arthropode ectoparasite qui vit dans l’épiderme. Cet acarien cuticole (parasite des couches superficielles de l'épiderme) a été morphologiquement très modifié par la vie parasitaire permanente ce qui explique la forme de son corps et de ses pattes.. 25 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(26) Imago (forme adulte) : Le sarcopte est de petite taille, la femelle adulte est plus grande que le mâle, elle mesure 350 µm de long sur 300 µm de large contre 200 µm de long sur 150 µm de large pour le mâle. Il est donc impossible de le voir à l’œil nu [10,18]. L'adulte est de forme ovale, globuleuse puisqu'il n'y a pas de séparation entre le thorax et l'abdomen, à téguments plissés et de couleur brune à grisâtre [19]. Comme chez tous les acariens, on distingue deux parties chez Sarcoptes scabiei:. Figure 3 : Sarcoptes scabiei en Microscopie électronique X 200 [20] ·. le gnathosoma ou capitulum situé à l'avant du corps, il porte les pièces buccales constituées d'une paire de palpes entourant un rostre médian composé lui-même d'une pièce médiane, l'hypostome et de deux chélicères latéraux enchâssés dans une gaine protectrice. Les chélicères en forme de pince forment un appareil de succion qui lui permet de se nourrir du contenu des cellules épidermiques de son hôte. Sa salive contient des enzymes protéolytiques qui digèrent les cellules lui permettant ainsi d’ingérer la substance semi-liquide qui en résulte [10,21].. 26 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(27) Figure 4 : Morphologie du gnathosoma [21]. ·. l'idiosoma qui représente la zone thoraco-abdominale et une partie de la tête dont le cerveau. Il est muni de 4 paires de pattes très courtes insérées sur la face ventrale. Les deux paires antérieures, orientées vers l’avant, servent à la locomotion, elles se terminent par des ventouses appelées ambulacres qui sont utilisées pour l'accrochage sur les téguments de l'hôte. Les deux paires postérieures, orientées vers l’arrière, se terminent chez la femelle par de longues soies qui l'empêchent de reculer; elles se terminent chez le mâle par des soies sur la 3ème paire et par des ambulacres sur la 4ème paire. Sur la face dorsale les téguments présentent de nombreux sillons qui donnent au sarcopte un aspect strié caractéristique. L’intérieur du corps de la femelle est essentiellement constitué des ovaires et des œufs en formation [19,21].. 27 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(28) Figure 5 : Morphologie de Sarcoptes scabiei [21]. Figure 6 : Morphologie schématique d’un couple de sarcoptes de la gale [22]. 28 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(29) Œuf : l’œuf est de forme ovale, clair et mesure environ 150 µm dans son plus grand axe.. Figure 7 : Œufs de Sarcoptes scabiei [10] Larve : la larve est de morphologie similaire à la forme adulte mais elle est hexapode, à ce stade la 4ème paire n'est pas encore développée. Elle mesure de 100 à 200 µm. Nymphe : la nymphe est également morphologiquement proche de la forme adulte, bien que plus claire, elle est octopode. Elle possède un orifice vulvaire fonctionnel ce qui lui permet d'être fécondée par un mâle adulte (ce qui est un cas unique chez les acariens) mais son tocostome (orifice de ponte) est occulté, elle ne peut donc pas pondre avant d'avoir atteint le stade adulte. Elle mesure également de 100 à 200 µm [21].. Figure 8 : Schéma d’un œuf, d’une larve et d’une nymphe de Sarcoptes scabiei [22]. 29 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(30) 1.4. Cycle parasitaire Sarcoptes scabiei est un parasite à cycle monoxène, c'est-à-dire qu'il n'a besoin que d'un seul hôte pour toute sa vie, on retrouvera donc sur l'homme le parasite à tous ses stades de développement (formes sexuées et asexuées), l'homme est donc son hôte définitif et exclusif. Le cycle parasitaire dure entre quinze jours et trois semaines [23]. Les sarcoptes adultes s’accouplent à la surface de la peau de l’hôte. Rapidement après la fécondation, le mâle meurt et la femelle - qui sera alors gravide pour le restant de sa vie car elle possède un réceptacle séminal - creuse un sillon entre la couche cornée et la couche de Malpighi de l’épiderme à l'aide de ses chélicères et de sa salive cytolytique [24].. Figure 9 : Galerie creusée par la femelle sarcopte [25]. 30 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(31) Elle restera dans ce sillon en permanence puisque son anatomie ne lui permet pas de reculer. Elle progresse de 1 à 2 mm par jour et y pond trois à quatre jours après la fécondation (temps nécessaire à la maturation ovulaire) environ trois à cinq œufs par jour durant un à deux mois avant de mourir.. Figure 10 : Sarcopte femelle, creusant son sillon [26]. Ces œufs, fixés au plancher du sillon vont éclore en trois à quatre jours, pour donner chacun une larve L1 qui va muer rapidement en une larve L2, très mobile, qui va sortir du sillon. Une fois sur la peau, les larves vont trouver refuge à la base d'un follicule pileux et y creuser une poche où après deux à trois jours elles se transformeront en une protonymphe très mobile, qui se nourrira activement au niveau du follicule pileux. Celle-ci va ensuite muer en deutéronymphe, immobile et qui ne se nourrit pas, et qui se transformera en quelques heures en une tritonymphe active et pouvant être fécondée (mais ne pouvant pas pondre car son tocostome est occulté) avant de muer une dernière fois en sarcopte adulte mâle ou femelle. Le stade nymphal dure entre 4 et 7 jours. Ces adultes vont creuser de courts sillons (1 mm) dans lesquels aura lieu la copulation. Après accouplement, la femelle fécondée retourne à la surface de la peau pour rechercher un endroit favorable pour y creuser le sillon dans lequel elle passera le restant de sa vie et ainsi recommencer un nouveau cycle sur le même hôte ou sur un autre. Le processus de maturation pour atteindre le stade adulte nécessite une quinzaine de jours [21].. 31 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(32) La nutrition des différents stades se fait par cytolyse et à partir de suc cellulaire, de lymphe et de liquide interstitiel [19,21]. Pour une gale commune, on compte en général entre 5 à 15 sarcoptes femelles logés simultanément dans les sillons. Ce chiffre peut être beaucoup plus important (des centaines voire des milliers ou des millions) en cas de gale profuse ou de gale hyperkératosique [9]. Au total, la ponte de la femelle sarcopte au cours de sa vie est généralement de 40 à 60 œufs, mais peut aller jusqu’à 180.. Figure 11 : Femelle adulte gravide [27]. Les formes infestantes sont surtout les femelles récemment fécondées, et dans une moindre mesure les nymphes et les larves se situant à la surface de la peau [10].. 32 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(33) Figure 12 : Cycle parasitaire de la gale [8]. 33 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(34) 1.5. Survie du parasite. Durant tout le cycle évolutif, la mortalité est très élevée, en effet de nombreuses larves ne parviendront pas à quitter le sillon et vont y mourir; et des nymphes et sarcoptes adultes présents à la surface de la peau seront éliminés par grattage ou contact avec les vêtements, on estime à 90% le nombre de formes immatures qui n'atteindront pas le stade adulte [21,28]. Hors de son hôte le sarcopte ne peut survivre que 1 à 4 jours. Les larves et les œufs peuvent survivre plus longtemps, 10 jours, mais leur implication dans la propagation de la gale n’est possible que s’ils sont en très grand nombre. En revanche, les sarcoptes se trouvant dans des squames tombées de la peau du malade sont quelque peu protégés de la dessiccation et peuvent résister plus longtemps [10,29]. En effet la survie du sarcopte hors de l’hôte varie en fonction de la température et de l’humidité ambiante : une température basse et une humidité élevée favorisent la survie alors qu’une température élevée et une humidité faible conduisent rapidement à sa mort [9]. Le sarcopte a besoin d’une température optimale pour vivre et se déplacer. En effet, lorsque la température est inférieure à 15 °C, le parasite ralentit son activité biologique et devient immobile. Entre 25 et 30 °C, l’acarien femelle est très mobile. En revanche, le sarcopte meurt quand la température est supérieure à 55 °C ainsi qu'après une congélation d'1h30 à -25°C [10,24,29].. 34 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(35) 2. Epidémiologie La gale est une maladie ubiquitaire. Elle touche les individus sans distinction de sexe, d'âge, de tous les milieux sociaux et sur tous les continents. Malgré l’absence de système de surveillance fiable, le nombre de nouveaux cas par an dans le monde serait globalement estimé à environ 300 millions [7].. 2.1. La gale en Occident 2.1.1. Prévalence et incidence Dans les pays industrialisés, celle-ci se manifesterait à l’occasion d’épisodes épidémiques touchant plus particulièrement des institutions (collectivités, établissements de santé, maisons de retraite, prisons…) et les personnes en situation de précarité sociale. Le facteur de risque de transmission étant la cohabitation d’un grand nombre de personnes dans un espace restreint. Les petites épidémies familiales sont de plus en plus fréquemment observées, le retard à la consultation favorise ensuite la diffusion de l’infestation [24]. Dans les pays tempérés, on note que la maladie survient plus fréquemment en automne et en hiver d'où sa qualification de maladie à éclipse du fait de la périodicité de ses réapparitions [9]. La prévalence est très variable selon les pays : estimée à 28 cas pour 100 000 habitants en Belgique où la gale est une maladie à déclaration obligatoire; à 68,8 cas pour 100 000 habitants aux États-Unis et entre 233 et 380 cas pour 100 000 habitants en GrandeBretagne [30]. En France, de nombreux médecins et patients avaient remarqué une augmentation des cas de scabiose. Mais, à défaut de déclaration obligatoire, il était difficile d’en avoir une idée précise. En effet, bien souvent, il n'y a déclaration que lorsque des cas de gale surviennent dans les collectivités telles que les écoles, les crèches, les clubs de sport, dans des établissements à caractère social comme les centres d’aide par le travail ou encore les maisons de retraite ou établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), mais jamais dans les cas individuels [30,31].. 35 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(36) Aussi, pour avoir un aperçu de la prévalence de la gale en France, plusieurs enquêtes ont été menées. L'une d'elle a été effectuée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) en 2009 et porte sur les signalements de gale reçus par les Cire (Cellule de l'InVS en région) pendant l'année 2008 selon que l'on ait affaire à des cas isolés, des cas groupés en collectivité ou à des cas groupés en établissements de santé ou EHPAD. En 2010 une autre enquête de l'InVS s'est intéressée aux signalements de gale reçus par les DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales) entre 2005 et 2009 [31]. Une autre étude établie à partir des données centralisées à l'InVS entre 2001 et 2010 démontre que la courbe des infestations nosocomiales est elle aussi en augmentation depuis 2001, et parmi elles, la gale. Ont été notifiées plus de 9 000 infections nosocomiales, en incluant 237 (=3 %) cas de scabiose, dont la moitié chez le personnel soignant [30,31].. Figure 13 : Augmentation des infections nosocomiales et de la gale en France (INVS) [30] Des études sur la consommation de médicaments scabicides ont également été menées à partir des données de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). On y observe une augmentation des ventes nationales entre 1999 et 2009, particulièrement marquée à partir de 2003 pour l’ivermectine, mais également des. 36 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(37) scabicides à usage cutané tels que le benzoate de benzyle (Ascabiol), produit relativement complexe à utiliser et parfois difficilement toléré par des patients pouvant présenter d’autres lésions cutanées, ce qui peut être raisonnablement interprété comme lié à une augmentation réelle des cas de gale. Il n’est pas exclu cependant que l’augmentation de la consommation médicamenteuse soit liée à de nouvelles habitudes de prescription (association du traitement local et général) [31,32].. Figure 14 : Traitements d’ivermectine et de benzoate de benzyle vendus par année, rapportés à 100 000 habitants, France, 1999-2009 [31,32]. Ces différentes enquêtes ont montré qu'à l’échelon national, l’augmentation des cas de gale est confirmée et elles ont permis d'estimer, en France, la prévalence des cas de gale entre 330 et 350 cas pour 100000 habitants et l'incidence de la gale à 328 cas de gale pour 100000 par an [23,30].. 37 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(38) 2.1.2. Populations les plus fréquemment touchées par la gale 2.1.2.1.. Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. EHPAD, maisons de retraite La survenue des épidémies de gale dans les EHPAD en France est assez fréquente et semble même être en recrudescence. Les épidémies touchent aussi bien les résidents de ces établissements que le personnel soignant, les familles et les proches ce qui, très souvent, constitue un réservoir menant à un nouvel épisode épidémique en l’absence de traitement adapté [33]. Une étude de 1996 a estimé que plusieurs centaines d’établissements accueillant des personnes âgées avaient connu ce type d’épidémie en l’espace d’un an. Les centres de long séjour sont plus touchés que les maisons de retraites, en effet la prévalence de la gale y est plus élevée et les épidémies sont plus longues. Il y a plusieurs raisons à cela. L'une d'entre elles est que ces établissements accueillent un plus grand nombre de personnes très âgées, polypathologiques, dénutries, relativement immunodéprimées et présentant une altération des téguments. Ceci les rend donc très vulnérables au moindre contact avec le parasite. D'autre part, ces personnes très dépendantes nécessitent beaucoup de soins ce qui augmente les contacts entre le personnel soignant et les patients, multipliant ainsi le risque de transmission de la maladie. La gale est à ce titre reconnue maladie professionnelle depuis 1999 (décret n° 99-95 du 15 février 1999, tableau n° 76 des maladies professionnelles Annexe 2 p.122-123). Il semble en revanche que la contamination directe entre pensionnaires soit bien moins importante [10]. Il faut ajouter que, souvent, le diagnostic de gale est posé tardivement chez les personnes âgées car les signes cliniques ne sont pas très spécifiques et le prurit généralement attribué à une autre cause. Et la plupart du temps c'est la découverte d’un cas de gale chez un membre du personnel qui révèle l’épidémie mais on se trouve alors face à une infestation massive et des patients très contagieux [10]. De plus l’application des antiparasitaires externes est difficile chez les sujets grabataires puisqu'aucune zone ne doit être oubliée et qu'une nouvelle application est nécessaire après chaque change. Régulièrement seuls les patients présentant des. 38 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(39) démangeaisons sont traités et ceux qui sont encore en période d'incubation et donc asymptomatiques représentent un réservoir de parasites susceptible de prolonger l'épidémie [10]. Par ailleurs, le fait que les moyens humains sont limités et souvent partagés entre les institutions (notamment les médecins traitants, les kinésithérapeutes, les ergothérapeutes, les animateurs, le personnel de ménage ou de cuisine…) représente un risque de diffusion dans plusieurs établissements ou dans les cabinets d’exercice libéral [8]. Il faut noter également que des problèmes matériels peuvent être à l'origine d'un risque de propagation de la gale, c'est le cas du partage des casiers dans les vestiaires par exemple. [10] Enfin, signalons que la forme profuse de la gale touche préférentiellement les patients âgés et/ou immunodéprimés. Forme profuse au cours de laquelle le patient est porteur de milliers de parasites, d'où une contagiosité extrême notamment pour le personnel médical et paramédical [24].. 2.1.2.2.. Collectivités pour enfants (écoles, crèches). Les épidémies de gale sont moins fréquentes dans les collectivités d’enfants que dans les hôpitaux ou les établissements de personnes âgées. Dans ces collectivités, une éviction de l’enfant (ou de l’adulte) est prévue. Le retour est généralement autorisé deux jours après le traitement. Le Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) préconise une éviction de 3 jours après le traitement dans le cadre d’une gale commune, et jusqu’à négativation de l’examen parasitologique pour les gales profuses [10]. Comme pour les EHPAD on retrouve également dans ces collectivités un risque de retard de diagnostic mais qui, cette fois, est dû à des signes de la maladie moins spécifiques chez les enfants, ainsi qu'à l'aspect "honteux" de la gale qui rend les parents hésitants à révéler la pathologie et la contagiosité de leur enfant.. 39 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(40) 2.1.2.3.. Personnes en situation précaire. L’augmentation spectaculairement rapide de la précarité, aussi bien dans le monde occidental que dans les régions en développement, favorise la promiscuité entre les individus, dans des conditions d’absence d’hygiène. C’est la constatation réitérée des épidémies de gale en Europe qui a fait prendre conscience de l’ampleur du phénomène [10]. Une étude menée dans le service de dermatologie de l’hôpital Saint-Louis auprès de 189 patients en situation de précarité, a révélé que 56,5 % d’entre eux étaient atteints de la gale [34]. Cela peut s'expliquer par le fait que leur accès aux soins est limité par les problèmes de transport, mais aussi par une certaine négligence vis-à-vis de leur santé, ainsi que la peur des institutions. Ils sont, en effet, souvent peu disposés à se soigner et à signaler leur maladie, ce qui augmente le risque de prolifération du parasite. Les problèmes d’hygiène accroissent également les risques de contagiosité de la gale. Notons par ailleurs que l’absence de linge de rechange complique la prise en charge du traitement de l’environnement [10]. La composante économique va, elle aussi, poser un souci dans le traitement de la gale, les traitements locaux n'étant pas remboursés, ils ne sont - de ce fait - pas accessibles à tous.. 2.2. La gale dans les pays en voie de développement Dans les pays tropicaux ou subtropicaux ainsi que dans les pays sous-développés, la gale peut survenir sur un mode endémique (la pathologie y est présente en permanence) et représenter un véritable problème de santé publique [9]. Cette maladie est cosmopolite, mais sa prévalence est plus forte dans les pays en développement [10]. Des études montrent que dans certains pays d'Amérique du Sud ou d'Amérique Centrale la prévalence de la gale a pu quasiment atteindre les 100 %. Au Bengladesh il y a plus d'enfants touchés par la gale que d'enfants atteints de diarrhées ou de maladies des voies respiratoires supérieures [35]. Elle est également retrouvée chez près de 56 % de la population pédiatrique d’un service de Dakar [24]. Les communautés aborigènes d'Australie sont également très touchées avec une prévalence totale chez les enfants de moins de 15 ans qui s'élève à 34,7% [8].. 40 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(41) C'est donc un réel problème de santé publique puisque les surinfections bactériennes à Streptococcus pyogenes et Staphylococcus aureus entraînent une morbidité importante [36], la gale serait en effet la première cause de glomérulonéphrite aiguë poststreptococcique et de rhumatisme articulaire aigu, en raison de l’impétigo en général associé [37]. Aux problèmes posés par la pathologie en elle-même et ses complications s'ajoute le coût des traitements qui est un véritable fardeau pour les familles puisqu'ils y consacrent une importante part de leurs revenus, leur compliquant, de ce fait l'accès à la nourriture [38].. 2.3. Transmission. La période d'incubation de la gale commune de l’adulte est comprise entre quinze jours et trois semaines, période pendant laquelle le parasite se développe bien souvent de manière asymptomatique. Passé ce délai le porteur devient donc contagieux lorsqu'une nouvelle génération de sarcoptes adultes arrive à la surface de la peau. Ce n'est que lorsque cette nouvelle génération de sarcoptes s'enfoncera dans la peau de son hôte que son organisme - sensibilisé par la primo-infestation - développe une réaction prurigineuse en rapport avec une hypersensibilité aux antigènes du parasite. Ce qui explique qu'en cas de réinfestation, la période d'incubation n'est que de quelques jours [23]. Il existe deux types de transmission de la gale : directe et indirecte.. 2.3.1. Transmission directe La transmission de la gale se fait dans 95 % des cas par contact humain étroit "peau à peau" intime et prolongé [39]. Certaines études estiment entre 15 et 20 minutes le temps nécessaire pour qu'il y ait transmission lors d'un contact interhumain [38]. Les facteurs favorisant la transmission sont notamment la vie en collectivité, la promiscuité ce qui explique la fréquence de la transmission familiale, la précarité sociale et les rapports sexuels. C'est pour cette raison que la gale est reconnue comme infection sexuellement transmissible (IST). Elle peut également être transmise de patient à soignant. 41 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

(42) en milieu hospitalier ou en maison de retraite. Des cas d'épidémies sont également fréquemment rapportés dans des crèches ou des écoles [10,23]. Un débat persiste encore sur la forme du parasite responsable de la transmission. Le plus souvent, c'est la femelle fécondée qui est incriminée, mais leur faible nombre et leur tendance à demeurer dans les sillons laissent à penser qu'elles ne sont pas les seules impliquées. Cette transmission interhumaine serait donc assurée par tous les stades péricutanés, mobiles sur la peau telles que les larves, nymphes, mâles ou femelles et se fait par contact "peau à peau" surtout pendant une cohabitation nocturne [21]. La transmission interhumaine est aussi fortement liée à la notion de charge parasitaire : on estime en moyenne une présence de 5 à 15 sarcoptes femelles adultes logés simultanément dans les sillons sur un individu. En revanche, ce taux peut être multiplié par 1000 en cas de gale profuse ou hyperkératosique ce qui renforce vivement la possibilité de transmission directe.. 2.3.2. Transmission indirecte La transmission indirecte représente les 5 % restants. La contamination s'effectue par l’intermédiaire des parasites présents dans l’environnement, essentiellement les vêtements, le linge (notamment de toilette) et la literie mais également le mobilier constitué de matériaux absorbants comme les canapés ou toute surface en tissu ou en cuir [9,10]. La contamination indirecte dans la gale commune est sujette à controverse. Soutenue par les uns car les sarcoptes peuvent survivre quelques jours en dehors de leur hôte et que des acariens vivants ont été retrouvés dans des échantillons de poussière, de vêtements, de literie, des meubles et de planchers. Pour les autres, cette transmission est rare du fait de l’affaiblissement du parasite hors de son hôte et ne peut avoir lieu que dans les cas de gale profuse hyperkératosique dans lesquels la charge parasitaire peut s'élever à quelques milliers d'acariens [23,36]. Cette transmission a pourtant été démontrée par une étude datant de 1941 dans laquelle 63 volontaires ont utilisé des couvertures, le lit ou des sous-vêtements ayant appartenus à des galeux. Seuls deux volontaires ont été contaminés, preuve que cette transmission indirecte existe bien qu'elle soit rare [40].. 42 VEYRON Jérémie Recrudescence et rechute de la gale: résultats d'une enquête auprès des Pharmaciens d'Officine de 3 départements.

Figure

Figure 3 : Sarcoptes scabiei en Microscopie électronique X 200 [20]
Figure 4 : Morphologie du gnathosoma [21]
Figure 6 : Morphologie schématique d’un couple de sarcoptes de la gale [22]
Figure 7 : Œufs de Sarcoptes scabiei [10]
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