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Le régime des terres dans la Serbie médiévale /

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Texte intégral

(1)

,~

Le \"';gime des ter:r-es dalls la Serbie rnc:'diévtile

1

~--PAR

Joseph 1 V~:LJA

"

Thèse présentpe

à

la Facul

té~de

"Graduate Studies and Research"

pour l'obtention d~ la Mattrlse es arts en ~i8toire 1

Departrnent of IIhtory

M'è' Gill Uni versity

\f

.

, ' Août 1974' 1 \

©

IJOs.ephll~velja

~~t...

~

____

~=~t.-~-~_~'_'

______

~

1975

\.

J

\

(2)

" ~

.

\' 1 t. " 1.

L"auteUr désire remercier son directeur de thèse, Monsieur le professeur Milos Mladenovic pour l'6vo~r aidt; dans ses recherches, pour ses

con/seila et ses critiques.

{

(3)

\

TITLE OF TRESIS : "Le régime des·terres dans la Serbie méd~évale".

NAME : Joseph lVELJA DEPARTMENT RISTORY DEGREE Master of Àrts

ABSTRAcr

The problem of land ownershlp ln Medieval Serbia la both interesting and complicated. Because of the pauclty of historical documentation, different authôrs have arrlved at different interpretations. By using available mate

7

ials and comparing the ides.s of various authors we {ntend to explain this problem.

The property rights in Medieval Serbia differed from those of the

...

feudal states of western Europe. Its geo.political position was such tl~t

Serbia was exposed to 9iverse influences ; in particular, the Byzantium. Renee there developed a distinct social sttucture '''sui generis" 0 In that society we

cana distinguish

The "bastina" which was land ownershjp in the fullest sense.

The "pronija-benef1ce''land granted to the "pronljar" for military services. The " pron ljar" was the holder of the land; the state was the owner.

The "tenure roturière" was held by dependent inhaqftants who lived on the state's, nobles' and Church lands. Their real rights were limited.

The "zadruga" was a cotlll1loÛnity tounded on kinship. lts members lived ",ncl. worked .n community. The " zadruga" land rights represented a specUlc form

1

,

of rlghts which differed from the other three f~rms mentioned above •

(4)

J ,

'~

;

••

TITRE DE LA,THESE ,Le régime des terres dapa la Sérbie médiévale

,

NOM Joseph lVELJA

DEPARtEMENT

H1stolre DEGRE' : Maltrise ès Arts

RESUME,

/ ~; 1,\

Le problème des rapports jurid'ico-terdens dans la Serbie médiévale . est intéressant, mais compliqué. Vu la pénurie de documents, les différents

auteurs en sont arrivés

à

des théories diverses. En utilisant le matériel dis-ponible et en comparant les idées de plusieurs auteurs, nous avons tenté dans cet ouvrage dlexpliqu~r le régime des ter~es.

Dans la Serbiewmédiévale, les droits de propriété étaient différents

J

de ceux exl~tant dana les états féodaux de l'~urope occidentale. La situation géo-politiqte de la Serbie a fait qu~elle a subi diverses influences, 8ortout celle de Byzance. Il s'est donc développé en Serbie une structure sociale "sui generis".

D'après ntes recherches, i l aura1.t existé en Serbie médiévale quatre formts dis,tinctes de propriété :

, ,

.

\

La b~chtina représentait la propriété au sens réei'd~mot.

La pronlya - béQeflce était une terre donnée au proniyar en récom-pense pour services rendus et grevée de l'obligation du service militaire. Le pronlyar était l'usufruitier de la terre; l'Etat en était le proprtétaire.

La tenure roturière était exploitée par des habitants dépendants qui vivaient SUt la terre de l'Etat, des nobles ou de l:Eglise.

La, zadrouga était une communauté basée sur les liens de sang. Ses membres vivaient et travaillaient en communauté. LeS droits de la zadrouga sur

.

la' terre revêtaient une forme spécifique différente des autrès mentionnées plus haut.

(5)

)

TABL& DE S MAT ŒRE S' fi

r

Il t roduc t ion ( .' La bachtin.'\

. . . .

.

. . . .

.

.. 1 Chapi

ht:-

1[1: La pronlya

. .

.

.

.. ..

.

.

Chapitre

.r

l r La tenure roturière

.

"

.

. .

~

.

.

.

r

Chap 1t rt' 1 V La zad rOURIl

.

.

..

. .

.

"

.

.

..

.

Cone luslon

.

.

.

..

.

.

.

• III • .. .. • • • ... • • • Il •

l

Hfhl1ographlf.' • <J. .. .. • • • • • • '" .. u .. • • "

"

!

>~ ". ( . ,\,: ,~ a\ , ,.ri" '\ 0 '1 ,y. ,1

~

Ct ,.

"

"',

.

. l ~ . la 35 54 72 1 9j 98 <\. l\1

(6)

...

----~----~--r_--~--~~

'" :, ~t " " INTRODUCTION

\

1" " ,

.

J 1 , 1 l ,

1<:11 Serhit>, If' moven-agt' s'l'tend "ur une pf'rLode df' dE'lul\. "{E'l'll'''

.

et dflmt,

~oit

du Xlle c,ti--cll' juc;qu't>11 1457, lors dt' la perte del'ioll in-dépf'lldIlIlCf' nattonalf' pt cif' son illclusioll dallt. l 'empfre oltomtin. Cel étAt

s'est formt" 'Hic It, tet-rltoire de l 'anc1pn empire e'"lt-romain que lIon

aPl'l'l-,

... e SOllt Illfl(Htllltt·., ,..11 Sprhlt-' dl' dU 1 t'tellte ... tl\on&. Lp" ~'lt"mf'lll-;

-liitoch-t 'llfl1pllE' hVI.!ll1t III.

~

(' , ~

.

Ilyant un souvE'rt\ln a sa tete'. Le <;ouver,'lln est 1 rorgllllf' le plus ,'lI v':' dl' l 'autorLt~ de l'Etat eL l'un des perGonnaMe'i les plus importants ddns

toutP.S les hranches des affaires de l'étaL 11, est le chef de la législa-Lion pt de III gestion et dussi le jUfi;e et commandant suprême de l'Rnné e ,

I.e sOtlvl'rain symbolise aussi l'unitt~ de toutes lf'R n"gions du pays. La

COlll"OIlIH' ravit It' d .. Stt'phllfl l'rvov j('llcllna IlppUI lI' Il III '11'1 hif' lIll Hf Il IIf

dl,~t\1 clvILlq<-, nlorH qlll' If> l'Ol1ltllllll'lllf'lll dl' I)ouchall (Illllmt' f"lIlJ"'If"I1J l'II

que sorte. <IOn pouvoir avec le clergé et" 11\ nobleRse. LI-' c]f>rgf. H 'occup:li!

..

dt> l 'éducat ion de l'psprit pt de la soumission du peupl(> envers l( ,>OUVf>-rain. Les nohles Ilvaient avant tout le devoir de faire te servlce:ml11taire

-' 1 / 1 r-(

(7)

\ 1 ,

/

, ~: \ ~

qui 'i~' mAllifeste C'ommp ,'tlint un cotrollai"e dp IR P[Opt{('t~· tplrf"IlIIf> t't,

olltre cpci, pllrtLctpl1f'nt 1. la ~f";Liol1 d,'i'> IVf lin~<, dé' J',·tH. 1., .

..,llllV,'-rain, It's nohle<; pt lt· c{prgt" rep"t'<,entaif'llt la c)a,>sf' f',{)llVf:>rnante qUI

It-'S hahitallts de la nl1L10n qui nlappartenatf'I~,t pEle;.l la clas<'f> IIOb)/', On

les vlc\,>i-fitocild -~ _ _ _ _ _ _ _ L - - >

vIV/lI,'lll ~\lt ~It· ... dom.lilll'-' d" riO!>!'· .... d"I'f'lldlllt d. 1 ('lit 1IIIIf'll-' 110UI ("<1\11-'1

l1i""'i~l'!nt 1 \ ('orv'p,

l'our '-'.(udit!r l'hislOi((: de Ilt'~lat

difflc11p C:lr cel> 'WlIrcp's sont lt'ès avares et l'pu nomhreus~s. La plus

dittfculr· l'hl 1/\ f.1I (V.lllt ..

~ 1'.1 1 1 f' Il t

chArIf" ... OP monastère ... eL le Code dt:' l'emp"rt'ur Douchall,

B

(8)

...

---~--~~~

1

1

1),111" la

..

11':-' 1 lppOI L<, "oclaux

"t·

t ',gll:'nl encore "plo\) 1" dloit commun. l'lu" lllrd, 1\11 Xl il" ,>tf-,ètf' el IlU XIVe, '>e manitestent un r1uA gClI1d nombre el tlf1P

plUe; gl"lIIlÙt· vlrl/lt; dl' ,>(lUI('es légales. lI" '>Ollt, ollll'" if' droit commun,

les charle", It·<" f'lnte\llt''> f'llllf' 1 • ., pl,tlpl!-·..,

;'t

le,> {'odey (bVZtiJ.ll f Il'' et

.

\

Illltochtolll'c, ) .

l.pc;; (:harle& !>olll nf's ordonnaIH .. E'S du soüverlli'l qui !:>f> r:lppor-tf'n!

Il des perSOTlflps pl;tYSiqUf'b 011 Juddiqut's pdl ticuliè·rec;;. Ce ,>ont, Pli

Q;énè-à

de~ vi Ut"';' 011 a pu COII'let'Ver plus dt' charte<. dl" lIlona<;tèreb 'lut' de chÀx-1t'1>·1a.1quf':-'. pal Ct' quelf'h charte" dt' m~1I1Ils(èrf''' t"tal"!lt COII1-.I'IV"p'. tltlll"

, "

.

It'R mOIH\Y( ('l'es llH'IlII'S 4111, l'Il 1.;1'1""1 I l , Olit "urv,'CII '1 1'(l(,(,llP,11 1011 r 1l/(!lIP,

importantes jusqu'\ l "lVènt>ment du Code dt' Douchan CElI' par t'I!l'S ,,{' t'f'~ll-lilrisdient Ips rapport sociauK et juridiques.

Les Ententes erltre If's reuple'i (medjunllrodni ugovori) onl ~;l/'

en x'rllf1()t' partit' conctU1~S avec les r"publiqups dp Duhrovnik pt df> VpnlSf> et Rnnt une <luln' ~oul-ce d'1ntorrnaltoll trf'~ Imporltlllle, "Lanf dOTII'" '111'(,1, 1f'/I 11011 .. donn(>lIt ~II apt'r\u df's (lICOIIStIlI1C('S poli 1 Ico-,oc!n!(' df' "t'Ill"

/

(9)

~ ,

.

,

,

\

l.es lois (Zakoni) étaient des règll'b juridiqut'" qui se SOllt

il1A-remaniements de loi., byzantines. ~:n 1354, l'émpereur Douchan ,'chev 1 lA.

co-F' dificlltion du droit exhaustif, qui est connue aujourd'hui sous It' nom df'

Code de nouchan. Aw'c Q1 'avpnement _de ce code, le!" cj1artes devinrvll pllls

rll.re~. car les l-,lpportq Hociaux se ,r.'giaipilt d',lpr;'s le code, ce qu'il

Il'ét"\lt plus IlPCeSS"lil-e de b,ire dU moyen de chartf's.

1. Sources lpga leH d", L1 première pt;riode CI 170- 1242) : - La charte de Hi landll r

plus vlpi11~ charte serbe. Elle'pst

dp Slephan Nf'tatlJa

I.nlf>rpSsdllte

~f1

ce

,

\

du l1èn ratloJchant les paysans Il la terre-.

o

., e Tl'> qu' f' lIt, pa r 1 p

- La charte de licka en 1L20 parte, entre autres, du lien des

,

payS/lns il la terre pt de!! dlfft\rpntes ~wines rel..at ivps ,\ l'apparlpnance socialt· du coupat'l'lp,

.

('n 1;(34-1243 esl la plus viel Ile charte conservpe COllct'l"nant J t'S ob llg.'lttOt1H des paysans dl~pendanls sur l~s dOlllilines du clèrg~ el de la n"ohles<.,C'.

- L r entellte de Nemanje a'lJ'ec Ouhrovni,k du '2.7 'ieplel'lIbre 1180

(10)

'.

1)

-"Le.

loi dC' vÙle du XIIIe

.

siècl~ est en [ail la tratluction

( .

'de la loi Priru~Rn de l'empereur Basile

le

Mac~doniel1 en 879.

<'

- Le livn' Krm6~ "C&t, en fait, la traduclioll du Nnmonk lnon

du patriarche Fociia en 883. Par ce document s'introduisent en S0rbi~ les règles dec; f.hli~,es .et df>S },rilles.

II. SOlll."C'(!f, lrg;tles de 1.'1 deuxième pl>tjodc (1242-1321) :

.

l'orgllTds,ltion des dOllHtn'cs dps monastères et de l'autrit0 des sur les habitants du-domaine •

5 •

. -.La charte dt· Svelo S~eph,J.ll ~n 1313-1318 parl0 de la situation

16gale d05 paysans d6pendants ct des gardiens de troupeaux •

..

- La charte de GIB{·l'\llic.1l en 1321--1322 comprend des ordonnances'

cS

au sujet des ohligaLions dE's paysans dépendants et de leul- respon',abil i lé>

criminelle.

- Il Y a aUGsi plusieurs Ententes av~c Dubrokn!k pendant cetle

~ "

période.

III.

Source~

légales de la croislème

périod~

(1321-1371),

Pendant cet te période, il Y, a eu de nombreuses chartes diverses d'éditées.

".-- La charte de Decan en 1330-1336 contient ~la plus grande

àes-.

, -cription des 'villages, des maisons et des gens qui ont été donnés au clergé •

..

(11)

. . .

~i.i

. . .

--~--~~--~---~~ "

0.

l '

\

,

,

"

\~

\

,

la positiol1 juddi-que des paysans dépendants

fit

des ,gardiens de f t-ollpl-'aliX

sur le-s dOlnl'linNl ~ la noblesse.

r

1

- La charte de Douchan a l~anko .ProI2isli..~vlc en· q)O {-"H. une

des rarl-'s charles consprvées qui ont été données fi. la noblesse lalque • ..\~

.

.

.,.

- ta charte ~e Doucpall aux habf_la.~~IJl\:.[.I.f; ..

!iJ..

_1].~r~·_"t1_~ ".I.tlJ..e

• 1 •

t-'st una charte authelltique dO'Jrtt't . . ~ dfl'i viiutes.

."

..

- Les r~ntelltes av~c ()ùbro~lk !lOtIt très r.{'ombreuses pPTldant"

...

cette période, ce qui" est un signe d lun trafic plus inten~e entre la ,Sprhie

et Dubliloknik.

"

Dans la prèmlère moitit~ du'XlVe sit-ctf\"lllnfluellce hyzantine

.

..

....

en Serhip Il atteint SOIl apogée. Sous dallS -la vif' s~rbe sont

. entrt-es deux lois importantes ~

8

o •

La Sint4gma de Hatila Vbstar, qui. est el'! ré,J.lil~, une r~vue tdlordonnances ecclésia~tiques et municlpales.

â .

~ loi dt' Justinien ~lait UJ1e compiltlqon"de lois qui nia

~.

'aucun rapport avec le aeorpus luris', c1vi111!, mais qui c01ltignt ,surlout df'&

ordonnances du Nomos Georgicos byzantin du Vll~ sl~cle.

- Le code de Douchan en 1354 fa.it office de couronne sur tou-tes \

II?

autres chartes, entente~} lois de jusqu.lalors.

!

1 e-c, L

te

rejeton dIJ

":\ " . f ,', c : , .

\

(12)

....

! •

',' r

développel\l~~nt écollomlquf't politique et mH1laire de l't'l8l serbe. l"e!.l l'oeuvre juridique la plus significative de la Ser"ie m~diL~vale. Douchan

a.essay~ dp donnpr ~ SO~ ~tat un droit unique, ~t psr ce moyen il a reli~

\ des parlies

h~t~rog~nes

de la nation

~n un~

seule

entit~:

Par. son contenu,

~

Lp Cod~ esl Ull rrpertoire des différentes r~gles juridiques de la Serbie

.1

mpdi~vale. "'Les trente-1tuit premiers articles parlent du clergé, cfp sa situation légale ~t de ses propriétés.- Les articLps trente-neuf li è;oix~nte

trois parlpnt de la noblesse. Les a~ele~s~jxante-quatre

à

quatre-vingt-.'

trp1.a parlent des sebri, alors que les artie Le's quatre-vingt-qUltte ,~ deux cent un contiennent des ordonnances de contenu divers. ~n grand nombre d'articles se

ra~portent

A

l'organisation de

l'~tat,

au renforcempnt dp

"

la propriét6 et ~ la r~glementation des rapports sociaux Antre

,

ies gens.

'

Le code de Uouchan repr~sentf:' le compl~ment de la Sint.'1gma de la' loi de

.'

- - "

Ju.tinien pt ces trois lois représentent If'S partiesod'un tout et sont

1

1lldos.sociablement rattachées l'une El l'~ulre. Avec l'avèllement d~ codp

de Douëhao. le droit commun se perd comme source de légalité.

IV.

Sources légales de la quatrièmè période (l371-1459)

On a'peu de sources de cette période. Les chartes de èette~ épo-que qui ont été présérvée~, 'parlent de dons au monastre de Hllanda. et

à

certains autres monastères sur l'.\tos.

/1

Jusqu'à maintenant, un grand nombre de savants se sont COIlSllcn;s

à

l'étude et

A

l'explication de~ sources histo~ico-JI~1dlque ci-haut

men-tllonnées.

.

.

...

(13)

"

,

, , 1

,

,

de l'histoire juddico-soci&le de la Serbie ffiedlévale. Il a analys-é la structurE' dp l'~tat et de la soci~t6 de la Serbie m~di~vaLe en rapport

avec d'auLres etdts slaves. Il a utilisé la méthode comparative, qui n'a

t

pas donn~ de r'sultaLS significatifs.

En mêmp temps, J. Rajic édite,

à

Viehne, le code de Oouchan (Histoire -des divers peuples slave,s. Vienne, 1795). Contrairement

à

W.A" Maciejowski, N. Krstic étudie la société serbe isolément et rapporte ses

,,-recherches dan. le Glasnik VI, en 18)A, et dans le Glasnlk VII en 1855.

Mijulkovic et MiJatovic continuent le m~me trava~l. Selon Mijuskovlc,

l'état serbe m~di~vl\l est "l'~tat des ordres", alors que, pour ~l1jatovic. c'est la Lht'>orle

du

plltrimolne qui N i t importante .

.,

La science histo;ico-j~ridique serbe a eu, il la fin du XIXe siè-cle, son plus grand chercheur en la personne de,Stojan Novakovic. Il s'est

"

beaucoup intéressé a~'problème des droits terriens. Il différencie la

pro-,priété et i'usufruit·de la terre. Il écrit au sujet du village et de sa mise

à

profit, des forêts et de pâturages. L'oeuvre de S. Novakovic est très im-portante pour nous, car il il beaucoup trait~ du problème que nous

développe-ronA dans le présent travAil.

Outre les savants dÛjÀ mentionnf'8, 11 y en Il plusieurs autres,

o

qui ~~ sont consacrés ~ l'~tude de 1'hi~tolre dp la p~rlode m~dl~vale de

l' otat serbe.

(14)

,}

'/..'J

Tout au long du trava.t1, nous réfèrerons

à

plusieurs auteurs o

...

et nous tenterons d'exposer leurs opin'ions et leurs théories. Nous intro-dulrons Ipurs noms dans la bibliographie du prpsent travail et ici, nous

~

,

nous cohtenterons d'en mentionner quelques-uns en passant: D. Jankovic,

1

D. Novakovic, M. Radosavljévic, G. Taranovski, M. Mladenovitch et plusieurs

tl

autres.

Notre but dans ce travail est de développer le droit terrien dans la Serbie du moyen-âge. Les droits terriens de cette époque ne sont pa. a8se. connus, et surtout les droits des paysans dépendants sur lee do-ffi.ines de la noblesse. Nous essaierolls de décrire et d'analyser diverses sortel de droits terriens. Le travail sera divisé en quatre chapitres, et ~

.

. dan. chacun de ces chapitre.," nous traiterons d'Une catégorlë de rapports

ju~ldlco-terrlens. Les chapitres porteront des titres suivants : 1) la

bachtina, 2) la pro~lja •

.3)

)a tenure ro~ulPière. 4) la zadrouga.

Dans chacun de ces chapitres, nous exposerons les opinions des différents auteurs sur le problème traité, puis nous analysérons ces opi-nions et apporterons notre conclusion.

I.e prohlème que nous nous sommel posés n'est pas facile, à CRU se

de l~ pe'nurie de documents. Nous nous .1Jervirons autant que p08sthll! des sourc&s déjà mentionnées et des recherches du plus grand nomb~e d'auteurs, afin de résoudre le mieux pOlsible le problème posé.

\

l '

(15)

l.n.

LA BACHTINA

Au moyen-age la terre a 'té la seule source de production, le seul moyen de mise en valeur, et c'est pourquoi elle à été le foyer, le centr~

de toute la vie économique, sociale et politique de cette époque. Les re-lations entre les hommes eux-mêmes d'un~ part, et entre l'homme et la ter-re d'autter-re p~rt ont ét~ compliquées tout comme l'a été le régime des terres lui-mêma.

L.·'moy~n-âRe ne connaissail pilS la noliOIl ou la conception

rOOlal-Ilf'l de la proprlpté tiU sens du droit It~~al, mais 11 Il cr~(ç, un systèmt'

enche-v~tr~ des droits de dlff~rentes formes de possession de la terre.

La signification particulièrede propriété au moyen-âge se

manifes-.'

te surtout et de façon plus claire précisément dans la possession de la ter-re qui a été le fondement, la base de tout l'édifice de l'organisaLion

so-J

ciale et politique au moyen-âge. ae l'importance de la terre

à

cette époque, M. Mladenovitch dit :

" la proprtf.t6 terrlennfcA, seule richeBat! ft l'époqut'

m~dl~v&le, eonf~rait

A

Hon titulaire une influence

plua ou moins considérahle sur la VJH polit14ue :

par là mêmme elle était la source deR inp.gdttés 80

cialel. Celui qui ne possédait pas, ou ne possédait qu'à un titre inférieur. oscupalt aussi un rang In-férieur dans la vie 80cialê et politique." 0 )

(16)

.

.. ... ~

,e

"

,

1.1.

1 l ' i '

A llo~est, tes egistes essaya ent de solutionn~r ce prohlemc

i ~

compllql1(; de la propriété terrienne en le !',oum~'ttal1't RUX institutions du

droit romain, et ainsi ils l'ont slmplifi~, c'~~t-à-dir~ ils llont divis~

en trois parties dominimum eminen., dominium direc tum et dominium uti le. Cette attitude est aussi adoptée par Téodor Taranovski et c'est lui qui lia introduite dans la théorie juridique serbe. (2)

Sur tout le territoire de l'état, dominium eminens, appartenait au souverai~ et consistait dans le droit d'imposer des impSts, dans le droit d'exiger du travail, la corvée, et encore dans les privilèges appelés "royauK", comme le droit de monnayage.

La propriété directe, dominium directum, appartenait

à

l'EgliSE:> et à la nohlesse. La soumission et la dépendance de la proprif.té directe

enverH le souverain signifiait que les propri6ta.lres directs Plfllclll boumis ·1

et oblig~s de remplir certains devoirs envers le souverain, mais surtout d'exécuter certaines fonctions pour rendre servic~

à

l'état. L'Eglise av~it

la fonction de veiller et d'organiser la vie religieuse du peuple; la no~ blesse témoignait son allégeance envers le souverain par l'acQomplissement

du service .'litaire. ~

C

La

1>ropri~t~

d. Jouh.ltnco, dominium utile, .<tait 80US 1.

d"ppn-d.nc.

~

propri~t~ dir~ct.

et con.i.t.it da".- 1_ drail de jouir d. cer-tl.llnes terres à condition de fairt> des donations définies el t lxp", el

d'exécuter de. travaux eh faveur du proprit'·tl1ire direct de la., terre,

(17)

)

l.? •

,

l'

.\\1" ('tilt iv\lf'ur-. qui vivlit>nt sur la telre et qui III CltlLiv,llt'llt. I.ee; \Lllt

l-"

valeurs dpp.lrlellillplll ;. la classe des sebar. nom Kénérllemenl dOllnt~ 8 I:"OIIS

les habitants ne faisant pas partie de l'EgÙse ou de la noblesse.

Le propri~taire direct de la terre, l~ seigneur, cultivait S~ pro-priétp de la façon suivante: il cultivait lui-même une partie des champs de sa proprihé dans sa propre réserve llveC l'aide dt' Res hommes (<;erf .... ) ;

une autr~ partie était donnée aux paysans pour qu' ils en jouissf:'flt

à

C'0IHii-lion d'acquitter les redevances déterminées par le seignf:'ur, sous fo"rme de dons et ne travaux.

Il Y avait des cas où les paysans, dans les temps troubles, ~tant

dans l'impossibilité de défendre leur propri~té, Sp plaçaient sous la

pro-tection des seigneurs. Ils reconnaissaient alors le droit de propriétp des

'ieigneurs sur leur possession. A partir de ce moment ils gardaient la terre selon le droit de jouissance ~n remplissant leurs obligations pnver~ le

sei-1

gn~ur-proprl~taire~~ll est ~viden~ qu'une telle ~tructure de possession ter-rienne a le car~ctère hi.érarchique. Au bas de l'échelle hiérarchiquf> se t

rou-vait le paysan qui cultlrou-vait la terre. Le paysan, il est vrai, arou-vait le dr01r de vendre la terre, liais SQU8 certaines conditions. L'acheteur de cette ter-re d~vait endosler toutes les charges de l'ancien p~opriétaire en faveur

'do

seigneur, c'est-à-dire du propriétaire direct des terres. Donc, lf> paysan

avait le droit réel sur la terre, mais ce même droit était limité, car

1'.'1.-liÉ'nation des terres pouvait ~e faire seulement a condition de transmettre

à

l'acheteur les obligations et les charges lides

A

la tptre el cela pn faveur du leigneur.

/

(18)

, 3.

En Serbie médiévale, certaines cat~gories de possessions terrien-nes, celle des nobles comme celle des non nobles, ont pu être héritées. Ces proprihés lerrif:>nnes qui devenaient héréditaires ont hé appeléE's "bastina". Cette e prt'sqion même est d'origine

i~~~nlie.

Les diffprents auteurs expli-quent dlff~remmt'nt l'origine de cette appellation. Taranovski croit que le mot "bastina" drrive du mot ancien-slave "hasla." qui veut dire "père". Donc

,

"baàtiner" serait le "patrimoine" ce qui signifie une propriét~ héredi'tllire.(3) NOVllkovic est d'opinion qJe le mot "bastina" a pc.nétré en Serbie de l'eBt.(4) Sl\nq ég~rd ',!1f"8 diff(~rentes explications sur l'origine du mot, i l e~t éViden"t que la baSU!'l8 signifiait un bien héréditaire. Lf's auteurs ne sont pas d lac_ cord sur le poin,t suivant : la bastina signifie-t-elle la proprit>t~ complète ou est-ce une ferme de propriété subordonnée, dépendante, et ébréchpe de la po.session ?

,

Il est cert~in que la bachtina est une possession et que son ac-quisition, ain8i que celle de toute propriété peut se fain- de deux m8niè~

res ; premièrement, de la façon originale d'acquérir une bachtinll soit par la conquête ou par le défrichement ; deuxièmement, de façon dérivative par le testament, l'achat ou La donation.

'.

L'acquisition et la durée de la bachtina dépendait souvent des circonstances politiques et économiques. La guerre, les différentes maladies,

la famine, ou tout autre inconvénient influençaient la migration dp la

po-"

pulation d lune contrée à.':~l 'autre, et ceci évidemment dt~sorganisait les rap-ports entre les proprl~talres. Les petites bachtipas onl éL~ mena~6ps surtout

(19)

e

, par les grdndes, Clr l'aspiration de cellps-cl ~taient d'absorber les

peti-tes et 'lins i agrandir et élargi leur propre étendue. "Il Y avait une absorp-tian constante de la peLite propriété par la grande". (5),

En ce qui concerne l'acquisition p~r l'occupntion, Ta.ranovski

pen-se que le souvera.in ava.it le droit de propriété sur tout le territoire, et

de ce fait, le droit d'acquisition p~r l'occupation n'existqit pa.& da.ns l'état des Nemanjié. Au XIVe siècle, seulement les montagnes étaient con-sidprées comme territoire libre. L' arU c1e l du code de Douchan dit exp li-citement que les mont'\gnes. si elles n'appartiennent ni à l'Eglise, ni !i la 'nobleyse, appartiemwnt à l'empereur. Consé-quemment, seul le souverain

pou-vilit ell disposer. L'opinion de Nova.kovic sur ce point est contraire à celle de Taranovski. Rn conunenLant dans S'on nt'lIVre "Selo" l'articll' 15H du Codf' ,

'1

Novakovfc parle de "zupa", de "kalun et de la terre non encore pri~l(' en pos-session, et il considère que la charte de Deéan! (povelja Deéanska) nous mon-tre clairement que la terre non occupée n'est la propriété de personne et

que la possession d'une telle terre a pu être acquise par l'occupation pure et simple et la culture de la dite terre. 1 l dit : "On voit donc que pour

1

les terres libres, dans les montagnes, il a PtP coutume que quiconque la voulait pouvait vt'nir y habiter, flOt les ValaqU('8 el les Albanais y trouvaient

16 p16ine Ilhf'rt~." (6)

D'lns la Serbie médiévale l'expression "bastlllli" npparatL pour la première fois en 13ch dans la charte du roi Mi lutin au monastère dE' St-Georges.

11

y apparatL clairement que la bachtin8. signifiait la pO"lses~ion. 11 est vrai que parmi les savants les opinions sont partagées en cette mat tère. La

(20)

bachLilla t;t ill-elle l'unique, catégorie du droit de propriété ou exi.,tait-il d'autres sortes de droit.de la propri~t~ h~r~ditaire n Novakovic, qui a ~

1 étudié plus

à

fond le droit hérédita.tre de la hachtina, croit'qu'il existait deux so~te8 de droit héréditaire. La différence entre l~s deux p~ratt être claire et Jvidente. Selon lui, il y a. deux catéRories de bachtinas : celle de. nobles, indépendante, qui n'avait que le souverain au-dessus d'elle et qui ~pportBit aux héritiers certains privil~ges ; l'autre, celle des paysans qui faisa.it pa.rtie de la bachtlna. libre du premier degr~ de possession.

Da.ns la. bachtina. 1 ibre des nohles, les sf'igneur pouvlli t Ilvoi r le 1

droit sur toute la terre d'un village ou seulement sur une partie. Cependant il pouvait avoir sous sa. domination des héritiers subordonn~s, ses paysa.ns, qui Ilvaient leur bachtina avec If' droit entit>t d'en disposf'r, mais cela avec

la charge deR travaux qui devaient etre ex~cutés en faveur du propdhai re liup*'tleur. Commt> unité, lp village flVllit droit au territoire n~cesbaire pour

le bois de chauffage et d'artisanat,

il

11\ plaine pour les tlnimaux, et "\ tout ce qu'il faùt pour pouvoir vivre normalement. Donc, aux bachtinas des l10hles ont lté soumises les bachtln&s des paysans avec l'obligation d'ex~cuter des

t'

travaux et de subir les charges en faveur du s~igneur.

Taranovskl croit aussi ~ la dualit~ de La bachtina, c'est-il-dire la "bachtins. libre" et la "bachtina dite 8ubordonfl~e". 0' aprÈ-s 1 \11 la hach-Lina libre n'a ét~ chargée nl d'impôts, ni de tnvllux et ell~ appllllellllIt seulement aux nobles,

il

l'Eglise f't aux lnon88tf.res •

(21)

Les possessions seigneuriales des nobles s'appelaient r~guli~re-ment bacht ina. tandis que cette èxpression p.st rI\rement employée pour

dpsi-laient habituellement le village, katuni, les champs, ou elles ?taient sim-plement dé8i~nées p~r un.vocable spécifique aUK propriétés: melohia. 11 existe certRins cas o~ les propri~t~s de l'Eglise portent le nom dp bachtina,

mais ces cas sont rares. Un tel cas est Lllustr(' dRIlS la charte de Lasnovska de 1347 -1350. Sans tenir compte de la façon dont les propriétés de l'Eglise ,'·taitmt nomméea. ces do~ineB étaient devenus en réa l i té de vraies propri é.

(

,

.

La caractl\ristique fissent tt-llt· d 'une b~~ht1n8. suhonJonnt'f' COliS t

1'1-t l l i 1'1-t e,t ceci 'lu '('lle ~ttlit chargp(> d;s impôts et des loyaux en faveur du

mattre de la terre. Ceux qui jouissaient d'une telle bachtina étaient: les sebri, le meropsi. le paric1 et en gt;néral les gens qui venaient habiLer sur les terres des bachtinas libres. La charte de Lasnovska de 1347-1350 nous par-te clairement

à

un endroit de la bachtina subordonnée aux propriétés de llE-glise: que chacun possède sa bachtina et la terre achetée et la dot." 1(7)

L'existence de la bachtina des ~ebri est confirmée p;lt" lf' codf' de

DouchAI\ qui en même temps souligne lA caracl~rist1que 8lisentlt>llp conststant en ce "quI' if> travltill('ur

à

cet endroit et 8ubordt)lln'~ flU ~t'!i~lleul';\ qui Ilppl\r-tlftnt le village." (8)

Parmi les catégories spéciales de bachtlnas il Y a. d 'llpr;·g

Taranovlki, la bachtina nommée "popovskafl c'est-il-dire appà'rtenant RUX prêtres.

(22)

l7.

I l considère que ces bachtinas existaient avant et a.pres le code de Douchan.

(' Tous les prêtres desserv.\nt les villages, ainsi que ll'urs héritipr .... ont été

soumis aux travaux en faveur des monast~res considér~s comme propri~taires des terres. Clest le code qui délivre les prêtres héritiers des redevances en fa-veur du mattre des terres. Il apparatt donc que la bachtina des prêtres a hé subordonnée pt que seul le code l'a. rendœ libre. (9)

Mladenovitch considère qu'il n'y p aucune diff~rence entre la

bach-,

,

tina subordonn~e et la bachtina libre, et ainsi If' soutient Novakovic. Il _ considère ta bachtina comme étant l'ancienne propriété romaine sur laquelle

le propriétaire terrien exerce un droit complet et direct. Le propriétaire

.-.

, ,

de l~ bachtina pouvait en disposer librement et sans limite selon son bon

plaisir. 1

Les droits et les obligations des propriéta.ires terriens découlent du droit merne de propriété qui englobe : le droit de posséder, ~ le droit de

jouir et le droit de disposer. Dans les documents juridiques médiévaux, le terme "pos8étier 1/1 terrell est expri.mé pa.r les verbes "tenir" et "a.voir"

corn-me par exemple dans la charte du toi Milutin de 1289, dans la charte de

Hilandar de 1346-1355, et d1autres encore. Le code emploie aussi les mêmes

expression pour "teni.r une bacht1na" qu'elle soit libre ou subordonnée." (10)

La jouissance des propriétés consiste dans l'utilisation et l'ern~loi selon la compr~hension du propriétaire. Ce droit de jouir a été soumis ~ cer-taines limitations de le. part du souverain. Le droit royal, regalija, englo-bait exclusivement les droit. du'souverain de Jouir de quelques revenus

(23)

-"pt:ciaux commt' la t\bricati.on de l'argent. 11' drl)LL Ch'Uflllit'1 el d'Hul'I":;'

I.I:nlicl/' 40 du l'od!' g'ILllltit aux noble" 1t' dn)il t'llllt'L" ~llJ les hachltnas litn·es. Cl'ci V,lut aussi pour Ips bachtill11S "lIbordoIll1~f'" È1 cOl1ditiOll que le nouveau propri~talre prenne la terre avec tous les travaux el les charges obltgatoires. (ll)

La bachtlna, comme la propripté priv~fl. a joui dt> l' im~llli U. Cpt-te ilrunullitp est reconnue dans touLes ll's charCpt-tes monast iques et imposf' d,,') sanctions avec m~nace d'excommunication et m~me d'amende. Le souv~r~in lut-même Stephan, Decanski dit solennellement qu'il n'a pas transgre!'isl t'immunit~ des bachtinas de l'Eglise. (12) Le code n'apporte aucune disposition concer-nant t'immunité des bachtlnas de l'Eglise, ma.is leur immunit~ est sll.uvegRrJ

."

d~e, ~t mime plus encore que celle des propri~t~s seigneurial~s, puisque con-tre l'Eglise n'a pas de valeur même une donation du souverain (article 78, 79).

Une confirmation gén~rale de l'immunité dps bachUnas des nohles

<l

Il hl', exprimée dl.l.Il8 le code de Douchall en s'appuyant sur l'immun i tt> des

pro-, "

prl~t?8 SOllR les souverains byzantins, donc dIapres lf' droit dp Ryzance. On y mentionne explicitement la limitation du pouvoir suprime, c'est-~-dire du 501,1-verain, ~n cette mati~~e. (article 43) Les souverains veillaient altentive-ment sur l' immunit~ des bachtinas des nobles et ils évitaient d'enfreindre ces droits. Ainsi, le roi Milutin en faisant

Il

Hilandar le don d'UIlf' terre aba.ndonnée souligne spécialement que cette terre n'est la bachtina de , per~oI1l1e.

Les articles 39 et 40 du code parlent des trois caractéristique'S importante. de la propriété, c'e8l-~-dlre : la possession ou la gnrd~. la

(24)

JOU1SSlince, et la diSposillon libre de la

hachJ.~Hl.

L'articl\' 40 Ju code

gl\

nlntit spécialêmenl lI' droit de disposer l'ibrement 'des terres. Hf.me si Ip mot "bachtina" signifif' le droit d'hériter, If' code diL explicitement et

i'

le souligne dflns l'ar:'ticle 41.

Au fond, le code expose ulle confirmation g~n~rale de toules les hacht i nas, "c' es t-à-dire de toutes ce lles qui existaient avant Douchan, mais auasi celles que l'empereur Douchan a instituées. Cette garantie de la part dit

\

souverain, pour l'immunité et la ~li bert~ de toutes les bachtinas. prot~gea1t lea proprl~tl\ires contt--e-ceux qui voulaient déro~f'r aux droit de successf,on. Avec celle ~nrlllltit' df' l'lmmun1l~ et de Ll liht'rlt'> de la bachtina, le sl1uve-' raln 11 811 tl'llllt(' LLmitt' 8011 propro pouvoir, car en-essence cetle gclr€1l1tlt"

.. i~l1iflaiL concrètement que le souveraill IH' pouv/'lil pas s'en emparer au ~r~

de Ra volonl't< de la main des seigneurs,et qu'il nt' pOUVllit pas lui faire subir ,

.

violf'n-ce. Une telle garantie a consolidé l'indépendance et la liberté des no~ hIes. Cette immunité de~ bachtinas des nobles a été en,vigueur jusqu'à ce qu'elle aie pu être justiftée par le but pour lequel elle' a/été instituée,

"

el ce but fl été de fournir le service militaire que les nobles assuraient à l'étut. (13) (~ualld un noble r~fusa{t sa loyautl> et Sil fidélit{, Iltl souvf>rl.l.in,

';>

{l }Jllrda1L 1\101"8 t'immunité dt' Btl h,l1chtlna, commE> nous le raconte III chtt.t'te

d~ SI,..phllll /)ouchall

è.

1 V/llI PI'ohlstiLiovlc' : " .•. '

à

CG.US6 d'unt· Rf"1I1.· t11l1dt> li,

t

v

fIL pour l1ucune aut re Lra.II&~reHflloll."

,

~

":--d~ ~" L'"rt!c~\42

'." d hl"'"r' '1 Lie':' o f'S 1 (l _;. ~~ \'tn t <~

du code stipule qu,' le service militaire dt' la classe ln possession terrienne. Cet lrticle libère ces

bach-(,

(25)

".

,

les bachtinas des nbhles ~n 'tat sans ohllg.ll0ns, c'psL-~~dfre qu'il

recon-, ~

nah aux bachtinlls, des nobles l'immunité oéconomique. Les hahiLants de ces ~

.

,

proprtét ès !-rei.~netlrial1ts n'étaient pas ohi i~és de fourni r des t..rdV.:1UX pOlir'

r t "

l', lal lli ,i. payer dE's impôts , l h 6tail:'nt~cependanl ohligés d'~xt:cueer cér-tains tr'\vlluJ< en faveur des seignf'\Irc.; et de faire diffprents dons (>'n nature •

...

Le Lmvail et 1:9 'reven~s prOV~aTll dl:' ces habitant.s sut" Les te; .. r~s selgrf~U­ l'lales, permet.taient aux 'Seigneurs eux-mêmes d!' L-l:'lliplir Leur!:> ohli~atü~ns

'...

.

, ) " -,....

envers ll~tat. de payer la taxe g~n~rale et de donn~r lr service miJilaire dans le sens le plus cOlUptet du mot. fat"anovski, considère qu'en garantissant

L' t.cnltlunité el la tibt'rté des bachUnas des nobLes, le code n'a pas directement'

1.mpos~; l'obliga.tion du service Rlilitaire, lIIais a pLutô,t garanti. t'immunité économique. (14)

~

l',., ce q\ 1 concerne les hacht inas subordonnées. ln

·s~

tual ion (!s t di

f-~ ?

férente quant aux garanties de la loi pour Leur immuniU. La. loi Il 'a pas pu garantir l ' immuni té d.es bachtin~s subordorméps, car ceci n ,'aur-il.iJ- pas été en a.ccot:d avec 18 situation dépendan,te de leurs propriétFl.i res.

Dan~'pes ca~

,

on li pu donne .. comme toute g..lrantie que les propriétaires des bachtinas subor-données ne pOU!rlllent pas être chassés.

ne

cette manière, ils pou·,,:1ient être

pt"ot~gé8 contre les caprice. des h~ritt.ers seigneut"iaux. (15)

Mtlme sL It'H hachtillliS ~Ll1t'"t des propr1~t(·s privées. 11", souveraillS

tm d1~p08l\it'l1t, .. t souvent 11s {'Il falsll1en! don avec 1"8 pl'oprj~Llllre des

Ler-ros ,\\IX t~R 1 J ses eL /lUX ni()nis Lères. 1)8ns ces' cas.

1

pour. consl-quence l'al1jllation de 111 propri~LP

; \

"

.

t\t's dOllatl0r18 Il'üv/wellL PSli

(26)

/

.",.

,

--~

,

---_-...---:-~----,--soumissien de la bachtina aupouvoir.d.e l'Eglise, a laquelle le sduverain

, ~

a.va~t octroyé secrètement le-droit d'exiger dè~ impôts et des travaux de

ces bachtinas subordonnées. (16)

('1 , ~

,

.,

Les habitants qui hahltalpnt sur les bachtinas des' nobips pouvaient

,

!lu.ss i avoi r leurs propICes bllcht inas qui eLles ~u~s i poùvaient êt re 'hér itl~es.

Ils pouvt\1pnt en disposer librement, et même les v~dre. o Mais If> nouveau pro-prl~t(\lre- devait prendre sur lui ~es charges et le!'t travaux il exécuter pour te noble. Ces travaux, jusqu'au moment de la vente étaient exéë~tPs par le vendeur de ln terre. Dans les temps difficiles et dangereux, i l arrivait

que des villages entlt>rs déménagea lent et plus tard y retournaient. Dans ces cas. Ips droits Rur une propriPtt~ suborgonnées devaienl d~ nouveau être

dÉ>-finis.

(ln

'-i

I,{'[, r~d"van('es dt"R bachtinss t'Luit'nt répartips entre les Illaisolls,

<>

pL no Il entre le. villages ou les familles. Ceci avsit pour effe~ que les gens,

dlvifiés '.iur le propriétés, restaient ensemble dans lis maisons pour avoi.r moins dp charges et de trav~ux

A

ex~cuter. L'article 70 du code indique qui sont ceux qui peuvent demeurer dans une même maison. Ainsi 11 était ~ossib1e de d~ jouer les tentatives pour éviter lesb charges dues par foyer envers les

Q

seigneurs. l~n8 lt'ut' temps 1 ibre, les payèans pouvaient tJl!llfaj 11er sur 'l~tlr

bachtina, mats aeuleml'nt après avoir exécut6 tous 1eR tlïl.VflUl<. Ql1'llf> dt'vllient

accomplir lur, le propriPtés ReiKn(,liriAl~eR."I.t' seigneur, un Ilohlf', 'av'!!!

or-dillafrenlf'Hlt une melI1~ul"e terre. Les lerres dt' qualiléCllllt"rif'ure comrn,' lt'Ii

.

.

\J4LuragtUI et le. forêts êt~if'nt la 188{.8

à

la dhpos i t.IOII dN~ paysl!ll~.

(27)

~

L('s tlrticlp~ 11 pt 65 du code p l l r l P l l t dt' Ll tcl~OIl dont Ull plt~llf>

qui St' trouvail dans un village appartenant.li: lUl seigneur, 8. pu ptre proprit'-tnire d'\lne bachtina. L'article 31 du code 'dil que la bachtina. ilppartenant

~ un pritre est libre et que son prorrl~taire est libre de quitter son vil-Iage. Aux prêtres qui ne possédaient pas de bachtina, on donnait lrois champs' et ils éttlient libres ~\u8si. Le prêtre qui prenait plus de trois champs

de-valt, d'a.près te code, la corvpe,~ l'l';glise, comme n'importe qUf'l habitant du village. L'article 65 du code dit qUf "l'on peut donner trois

,.

c~amps

à un prêtre q'ui ne p08lède pas son ~ mais qu'en ce C~8, le prêtre ne peut pas quitter le village." On voit par ces articles que dans les villages i l a pu y avoir des bachtin~s subordonnées et aussi des propriétés particulières, et cela nvec les propriétés seigneurialt>s. (18)

Tarllilovski Il étudié

à

fond les obliga.tions d'une bachtina. Les

proprir'tl\tres de ha.chtina.s deVAient exécuter certains tr'lvaux et donner des impôts au maItre de la terre'. Comme Vtajlnac, Taranovskl a c1a8sifi~ les

obli-•

qat ions dues de la manière suiVf.!.nte : 1. le système des travaux; 2. le

sys-•

tème de redevances.

La di~rtbutlon de la terre du mattre était à la base de toutes ces obligations de trAvail. La terre était divisée en deux parties : en terre

...

~partenant au seigneur stricto sensu et en terre app~rLen&nt aux vilains! La

première a été expl<ôilée par les nobles, 1-' Eglise ou le monastère. (20) Avec

C>

ulle partie de la terre bien dl8ig~ée pour cultiver, les vl1~ins avaient en-cor. d'autres trllvllUX comme la cueilletLe, l'llltelage'v1a coupe el LOUR en-semble 11. dt>valent venir sur un stup pour faire les fotns, travailler dans

(28)

/

11\ vigllf'. nu !'IH'OI"(' P0UI" accomplir un autre t r:\v,\ il 5.\ tSOllll! PI' dt':v l l l l ! ' l l t'

vile L:l,iL. (21)

Les redevances. dazbine, que les paysans avaient

à

donner au maftr~ de la terre, dev'iient se fllire soil en 11ature, soit en argent. Le syst;'mp monétai re PLant peu développé ~ 11 époque, ces paiements étdient "surtout· LI i t !i

en produits de la nature. Comme vocable général pour cette sorte de .dPI'a.llo, . le lerme en usa.ge "dtme" a varié avec le" temps et les diff<"renles part ll'; dU

pays. Le système des redevânces Il été surtoul d':<velopp~ et en usa~e quand 1(,

mattl"e cuLtiva.it une petite partiE.' de sa terre et que la plus l~rande parUe l'lait dOnnl'f> comme propriété aux vilains.

verain, de

En analysant les obligal"ll1S dés paysans sur les propriétés du

sou-\

,

\ '\

IIEglis6t,el des seigneurs, Taranovski en vient

à

la conclusion,

1elol\ J'article 68 du code, qUE' l(>urs ob1i~ations étaient

à

ppu pr~s les mê-IIles sur les bacht l!1as ou SUI' les prolliyas. La situation étai l auss i la même

Hur les propriét~s de l'Eglise et celles des laies. (22) Dans la premi~re

~

partit de {'article 68 du code nous trouvons les ordollnance voulant é~dliser l'h situation des pFlys8ns Bur les terres des proniyars. Dans la seconde partie-du m~me article 011 élaq~1t les ordonn4nces sur tous, qu'ils soie.ll sur d('s

~

propriétés laiques ou ecclésiastiques.

,Comme nous l'avons vu, la bachtina est la propriétt" la possession, qui dllns un sens {J. été limitée mais qui a gardé toutes les caractéristiques

essellUellf's de propr16té privée. La bachUll1l 11 pu être v~ndue ou donnée à

(29)

de~ nohlps pOllv.liellL êLre héritées comme li-' prouve l'article 4t" du code qui stipule que pour le noble qui n'a pas d'enfants vivants, sa bachtina reste

d~serte aussi longtemps que l'on ait trouv~ quelqu'un dans la famille, jus-qu'au troisième degré,

à

qui la donner.

-Puisqut-' les bachtinas dt's nobles étRient liées au service mil1-taire, Novakovic pense que les bachtina; étaient transmises seulement aux héri-tiers mâles. Plus tard. Novakovic' Il. reconnu que pour cette assertion i l y a peu de preuves directes. (23) Contrairement

à

Novakovic, Taranovski croit que

les enfants héritaienL de la bachtina qu'ils aient été filles ou garçons. 11 croit que probablement les héritiers mâ.les avalent le droit priorHaire.

Se-ton ulle allcienne coutume slave, 1t's héritier,s mâtes héritaient du patrimoine, pl 1l'9 fi

llf.>,~~CeVf\iellt

11:1 dot lll! mO!l\f'flL du

marla~e.

'l'aranovski pt'llse

t~I1Core

qlll' s'il n'y avaiL pns dt' descelldal1t IlIâle l't que la fl11p devait h('riter de

la bachLlna, alors le st"rvlce militaire devait être rempli par les parents de la fille c~libatll.ire ou par son mari si'elle ~tait mari~e. Finalement

Tarallovski conclut par cett pensée "Comment on réglai t cette question, nous

ne le savons. Mais notre ignorance dans ce probl~me ne peul ~tre une raison pour affirmer que les hachtinas étai~,nt héritées seulement par les descendants mâles." (24)

bl'l.chtinl1'; dos paysans vtaient elles aussi hért·dilah'NI-. t'omme la charte de J)f'éllflJ dl' 1330 ('L ellsuite 1;'\ charlf' d'Arhangelov d,· l'i48 tmtn~ autres. Il l'xistail cependanL une grande dHf(~r('JH;e elltrp les ht'r1Lagea dAR hacht inas des nobles et ce 11eR df'S paysans. Le cercle des

(30)

~.

héritiers des baclitlna!-. de" paysans ainsi que leurs dn,it s h.,.-édit''llres' ont

{-'té beaucoup plus limités que ceux des nobles. La charLf' de Sveto Stefanska

de 134B montrE' cla.irement que les bachtinas des paysans ont t~U~- tl-ansmise's h/-rédilaireml'nt. Elles Ptaient hpritées par la lign~e masculine. La rllison prlncipâle pour l'hérédité mâle est que sur les bachtlnas deo.; plly~ sans il fallait vraiment une bonnp force masculine pour accomplir les tra-Vaux pour le mattre"'e 13. terre. Si le paysan n lavait pAS de d(>scf'ndant~

# - -'

mâles, le mattre de la terre pouvait reprendre la bachtina. Dans la vie prat ique il arr! vai t très rarement que la terre soit reprise pour absence de descendant. Un descendant de la lignée latérale n'avait pas le droit

d'h~riter de la bachtlna. D'ailleurs ces parents ~loign~s vivaient dans leurs propres maisons et aVdlent des obI igat ions envers If'urs martres ; 118 n'au-raient paN pu prendre charge d'unt> nouvelle terre ,ivec de nO\lvplles

ohllgll-tlOIlR~

L'Eglise e~ les monastères av~ient un statut privilégié pour

l'ac-..

quisition de la terre, son administration et sa possession. La terre faite comme donation

6

l'Eglise ou au monastère n'était pas donnée aux prêtres, msia

à

l'Eglise ou au monastère comme

à

des personnes juridiques. Ce f a i t · est confirmé dans un assez grand nombre de chartes. Ainsi, la charte de Stephan Nemanja au monastère de Hilandar" 1199-1206, d i t : "J'ai. donné le vil-1age au monastère.1I

La bachtlna flppartenant il l'Eglise ou au monastère pouvl\lt aus'ii être vendue. (~ue 1quefo18 on venda1L toute 1>1 terre avec l' Eglb.e •. l'{: d' Ilut res

foil, seulement une partie d'un domaine de l'Eglise ou d'un monastère. I)ans

1

(31)

&

,-.

les dOClImf'nlS, 011 trouve betl1ement des vPllle.., Llitl'S ,HIl !->Ollverdill et df.'~-<llletlf>S celul-ci, de Ilouvt.!uu, fait don

à

un aulrf> mona&lèt"f" pu

à

une aulre

"

pglise. Finalement, la hachtina de l'Eglise restait toujours propriété de l'Eglise. L'article 45 du code parle de la protection de la bachtina contre les caprices du souverain. Le roi ou le souverilin ne pouvail pas prendre une bachtlna par la force, ni ne pouvait l'acheter, ou l'échanger sans le consen-lament de celui qui la détenait. Cetle protection de la bachtina s'appliquait aussi

il

l'Eglise. LI" détenleur d'une bachtina de l'Eglise pouvait lui-mpme prendre un prêtre, et l'épiscopat n'avait pas le droit de s'immiscer dans les affafreq de celte église s ' i l ne s'agissait pas d'affaires

eccl~siasti-QU88. L'article 37 du Code ordonne "une redevance spirituelle" que les prê-tee!! doivent donner

il

If'ur pvêq\te.

En rt"fl~('htHsl1llt le"! It':-' Jro1ls el ohligations des bachtlllas, une question site post" : 1/1 hachtina ét1\il-,>l.J!:' un fief comme étaient lf>., f).f'fs en Europe occidentalp ? Si on rppondait qUf' la bachtina a ~t~ un fief, il s'en-suivrait la conclusion logique que la Serbie médiévale connaissait le système féodal. Dans le cas contraire9 si la bachtina n'a pas été un fief, la Serbie

ne pouvait pas avoir non plus le système féodal.

Au sujet de la diff~rence entre la bachtina et le fief, il existe

pl uRieurs oplnlon'i. [Jnf~ bonne partie des spécialistes en la màtif're

COIl.'ll-que la bllchUna était la même chose qUl' 1., fit->{ et qu'il n'y aVilit paa dt! d tt U'rence entre 11:'8 deux. Il est vr,c).! que 1l'8 tenants de 11 tdentit~ entrf' la bachtina et le fief admetlent q,ue le systèmf' f,;od..ll a ~U· hirn dif-fprent dans le. Serbie médiévale de celui déjà existant dans les pays

(32)

..

"

.

\.

i!1 •

OCl'ldl'l\taux, 1\1.\1<; Il,> cOI1,>hlèrent que la btlchtill'l ét lit le fief, et \-Ul

COI1-..,équpnt, que le système.qfôodal existait en Serbie.

Dragoslav Jankovic cOnSidè}e que l'article 42 du Code définit en déotall quels sont les droits et les obligations relips

à.

une bachtina libre, c'est-A-dire quels sont les oblig~tion8 et les droits de la noblesse. Le

privfl~ge fondamental de la noblesse est leur droit de propriPtàire de la

Lerre et d'exploitation des bachtinas pour leur propre compte. Leb nobles .If

10uissatent de l'immunitp juridique et pconomique sur leurs propri~tés. Le Opropriétaire de la bachtina noble avait le droit soit de garder lA terrè

l'''' .. ~

pour lui, 1& donner en dot, en faire une donation, ou la léguer par testa~

ment à l'Eglise. Selon le droit de jouissance des propriétaires nobles, ils pouvaient obtenir des sebre les travaux et les charges npcessaires. Ils

r

-devaient aussi remplir certains devoirs et obligations envers le souverain, ,comme au propriétaire suprême des territoires en général. Une de ces obli~

gations 1a

êt6,

d'après le code, "de Bervir dans l'armée". Tout noble laie a du assembler une armée sous son contrôle et la mettre à là disposition du souverain. La deuxième obligation importante des nobles a ~té de re-cueillir le 90ée des sebre sur sa seigneurie.

A

ceci ils devaient ajouter

leur part et tout remettre a~ souverain. Ces obligations des nobles envers le roi a limité d'une certaine manière le droit de possession de la nobles-se. En plus des obligations déjà mentionnées, le Code en prescrivait quel-ques autres mineures, comme par exemple le tr~nsporl du souv~r~in pt dp st! suite, 1'~d1fication des villes en dehors de son domaine et d'autre'! encore •

(33)

(')

Se bast\nt "!ur toutes ces obllgR.liol1s mentiol1llt>es, Drllgoslav J.lnkovic /lffh-me : "Comme '.~ l'Occident 1" l1ohl{,-vc1S~dl ft éU· obU~t· de

dOIlI1C'r, selon l.:>s circonsl3nces, une aide prescrite Il son souverain (aide féodale), ainsi il en a étp d'une façon semblable en Serbie. D'après l'article 128 du Code, tous "les Pf'tits" et "les grands" ont t;tf. tenus d'aider l'empereur dans le cas d'un mariage ou du baptême d'un fils, de

l'~dtficatlon du chateau ou de la maison". (25)

Taranovskl croit aussi que la Serbie médipvale a. étp un état f~dlil, quoique ce syslt·me f/'odal diffpre en quelque sorte de celui en uSl\Re''<illns les pavs occidentaux. t>-l1adenovitch croit quP la bachtina. n'est

,

pas le fi~f). car en Serbie il n 'y aVilit jamais eu de fief, et logiquement, pas de système f~odal. (26)

Mladenovitch divise la totalit~ des proprlpt~s terriennes en qua-tre espèces: 1) la bnchtina, 2) la proniya administration, 3~ la proniya militaire, 4) la tenure roturière. Il ne voit pas de différence entre une hachtina dite noble et urie bachtlna. dite subordonnée. Son opinion est qu'il existait une seule sorte da bachtina. avec le droit de succes910n, donc

h~ré-dit&ire. A ce propos 11 dit

" La bachtina était de même que l'ancienne propriétf. romaine, la. pleine et directe propri~tl fonci~re,

que le titulaire p08.~da.it à titre de propriétf. per-sonnelle. Elle ne pouvait être repriser~qu 'en cas de haute trahison. Le propriétaire qui s'appelait bach-tinik, en jouissait des revenus et avait l~ droit de l'échanger librement, de la dortner à l'Eglise. de la con~tituer en dot, de la léguer par t~stdment ou de la vendre. Les terres appartenant en bachtina étaient

(34)

lihres dt' toutt-' prestation, à Id conditioll dt' f('llt:nir d"" ..",td,lls pt dt' s'acquitter du "loch, impôt qui ,>'t·lt·vaU ,\ ÙI1~ pl1J1Sère correspol1dant li La vlleur de six-[rAncs-or, et qui, suivant 1~ CAS, pouvait ~tre versé en nature. " (27)

~.

En analysant les droits et les obligations des bachtiniks envers leur mattre, et surtout l'obligation du serviée militaire, Mladenovitch dit

(;)

" De l'obligation de fout'nir des solda.ts qui pesai t sur la bachtina, on a voulu conclpre que la bachtina était une sorte de fief. Cependant, le service mili-taire n'est pas un trait spécifique au fief. Le fief est en réalité un mode de concession héréditaire

à

charge de service

à

cheval, mais, plus tard, il perd sa puret~ primitive e't devient un mode de eoneesliion

r~putée noble. D'autre part, on l'oublie toujours, le fief r~.ultt, de la jonction de deux insitutiOll8 : la vaulllit,· et le héni-f{ce. Or la bachtina n'est pas semblablt, I\U fief. La vllssalitt' n'existait pas dllnt'l

la Serbie médiévale et lf' hén{~fice Ile se prête pas il

ul1rapprochament avec la bachtina. La bachtintl et le fief sont"au contraire, deux choses absolument dif-férentes. Car, tandis que la propriété d'un btlchtinik apparatt comme un droit absolu ne conférant à 80n

ti-tulaire que des droits sans lui imposer aucun devoir. outre ceux établis par l'intérêt public, par le fait même qu' 11 est. isolé dans son domaine et sans lien

juridique avec autrui. il existe. au contraire, entre les divers prbprtétaires du fief, des rapports dont le caractère contractuel est évident. ft (28)

M14denovitch distingue dans La personne du souverain deux dif-{t'-te/ltfl 8ujetH 4U point de vue du Droit. C<1l1lme simplf' pf'rsonne. lf'

souVP-nlin aVilit, en prlv,:, la captlcitt~ ou l'habileté juridique comme toutes 1"8 .'lutres p('rsonlle"s libres de 80n temps. Comme personlu' investie du droit 8ouver:t.ill, Il ét&it comme tel une personne du droit public. La. souveraineté et le droit de propriété et de possenion ne doivent pas être confondus car

(35)

·

___ ""1 #~

"lt' monarque ne pOUV.llt pas disposer, en vertu de'son-droit de souvprainetP, comme un propri~taire de droit priv~, de tous les biens qui se trouvaient d!\ns les cadres du tt'!rrltoire de l'Eta.t, et tomber par ,,;, sous la domination

j

du prince. (29)

D~ fiOn côté, Markovltch considère que la bachtlna. était ta me me chose que l'alleu (allodium) à. t'ouest. CetLe opinion est dlfficilp à. d0-fendrf' PAI"Ct'! qut" t'atl('ll n't'·ta.ll pliS la Himple proprit;tt> romainej mais plut(;t ta propr1t:tt> hèr .. ditaire sans redevances qlle l'on retrouvait lc l t>t là d&llll 1t> système féodal.

r

'était comme un Ptat dans l' Ptat ce qui n'Ptatt pas le cas pour la bachtlna puiBqu'ell~ était constituée d'une partie du territoire du souverain, donc sous son autorité, (30)

1

En analysant la p~ri(.té terrienne dans la Serbie médiévale, quelques chercheurs se sont posés la questlon:quelle est la différence èntre

la bachlina et 1~ pronlya et ~'il 3v~it mime existé une dlff~re~ce " Dans ce cas, 13 conclusion qui s'impose est claire et nette: La bachtina a

l~tP hien différente dt' la proniya. La bachtina était donnét> en propre ~t

Ile pouvait être a11érlt'p que d'iI1S lE>S cas exceptionnels, comme la tr'thi<>on

1

pur exemplE'. 1.4 pronlya., au contraire, ~tait la. lprre donnt;e pn rl'compense ou comme le pa.iement pour certains 8E>rvlces rendus et

à

titre de jou1s~ance, commE" nOU8 le verrons da.ns le chapitre suivdnt,

En passant en revue les opinions des di ff~rentB auteurs quant

à

la situation juridique de la bachtina, nous arrivons

à

la conclusion qUE' la be.chtlna était la propriété avec laquelle 1(> proprlhaire nobLt" pOllWti l

(36)

31.

4~spospr librement. Il y avait des restriction' rela~ivement au droit de propript,', mais ceci ne c-hange rien essentiellement au sens même de la ,priétt:'. De nos jours aussi nous rencontrons des cas où les droits de

pro-priét6 sont limités par le pouvoir de l 'Ktat;, et cela sl1rtout

à

l'occasion dea ventes et des achats de certains immeubles. Cependant, cela ne diminue pdS l'essence même des droits du propri~taire. Ainsi en a·t-il ét~ pour la bachtlna dans 'la S~rble médiévale. Tout~s Ips bachtlnas, sans tenir

,

"

compte des '~1fférent8 auteurs, ont été des propriétés,

et

considérées comme telléS, qu'plies aient été bachtinss de nobles, ou bachtinas dites subor-données •

..

,

/

.'

~~~ -~---

(37)

---~---~~~-~~----"----=---~---) "

CHAr tTRE PRI·:H 11~R

Réf~rences

1. N. Mladenovitch : L'Etat serbe au m~yen-age

"

..

(dorénavant l'Etat serbe), Pari., 1931, p. 114.

2. R. Tllnarovsk1 ; Istorija srpskog u Nemanl1ckol drzavl, (dorénava.nt Istorija srpskog prava), Beograd, 1935. Izdava~ko Preduce Gece Kona, vol. I l l . p. 32.

3. lb id.. p. 34.

4. S. Novakovic : Selo, Glass S.A.N. XXIV, I-VIII, Beograd. p. 64

(dorénav~nt : Selo).

5. T, Tarsilovski lslorija srpskog pravll, vol. lU, p. 133.

6. S. Novakovlc ~, p. 64,

7. Ibid •• p, 678.

8'. N. Radojc1c Zakonik 'Cara Duaana, Srbska Akademija Nauka i umetnosti, Beograd, 1960, pp. 108.

9. T. Ta.ranovak1 Istorila srpskog prava, vol. Ill, p. 66.

10. Ibid., p.

74.

11. Ibid., p. 75.

---~

12. Ibid •• p. 67. ----<

(38)

1

!

, 1 1 1 1 - - --~---1> d 13. -Ibid., p. 23. 14. lhid., p. 24. 15. Ihid., p. 67. 16. Ibid., p. 67. 1 , 17-. S. Novakovlc, .§!.!2" p. 116 • .+ 18. Ibid., p. 118 •

.

.

lQ. 'l'", Taranovlkl lstorlja arpskog prava, vol. Ill, p. 5).

20. l

ts

id., p • S 5 • 1 •• 21. ibid., p. 55.

..

2Z.

Ibid., p. 58. 23. S. Novako}:.lc ~,p. 119. ~'I-' li

24. T.

Taranov.kl : lstorlja 8rp8ko~ prava; vol.

Ill,

p. 119.

25. D. Jankovlc : lstorl1a dr~ava 1 prava feudalne Srbi1e, XII-XV veka. Naucn& Knjlgl\t Be~grad. p. ~_4,.

:l6. M. Mladenov1tch L'Etat serhe, p. 120. 27, Ibid., p. 89. 28. Ibid., p,ll 'l9. "

..

13. -J

(39)

...

----~---~--~~

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,

:l'l. 30. () Q ï \ ~i o ,

""

1 bld.', p. ~9.

L.

Markovitch. Geaetz.

.)

V 'v Die Grundbesltzverha1tlnisse Stuttgart, 1909, p. 24~ 0

..

, '

..

ln If Serbien , , -, - 1.' " . fi.,

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Dus chang

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"

c ( 1

(40)

J

"

..

LA PRONI'lA

<'

Quand on parle de "pronija" f!n Serbie au MOIen-âge, on ne doit ~

pa. omettre son origine, dans c~~cas, le territoire duqual elle a été in-troduite en Serbie en ,tant que système déjà b~en établi. Plusieurs auteur., comme P4r exémple, M. Mladenovltch, G.

.

,

09trog~r~ki ~t

s.

Novakovic mention-nent l'origine ~t le dëveloppement·pe la proniya.

1

Mladenovitch, comme bea,ucoup d'autr •• aut.un, •• t i •• que la

\ \ ' ; ) ,

proniya elt \pp4rue, pour la premiere foi~t a By~ance, aù xte .iec~e et que

• n

C'.lt juttement de Byaance qu'elle a été introduite en Serbie. Mladenovttch

.

et Ostrogoralti maintiennent que le mot ".p:r;.oriiJa" a acquis 8~ I1gnificatioPl

/ '

particulière du fait que le 80uvernement byzantin faisait donation pes ter~

r

r.s

à

certaine~

personnes pour qu'ils les

~dm1n1strent

et les surveillent'. Vu qU'en ce temps-là la terre ~tait seul~sourc. de 'richesse,

14

proniya

..

était conlidéré. comme récompenae'aux empLoyé. de l'état (fonctionnaires)

1:

pour les ~rvic.I rendu. ou

à

rendre

à

l'état. Le louverain e.tim&it que la donation d'une proniya était un. récompert.e bi.n méri~ée pour un employé

~

.

loyal~ L""lDOt "pronija" ~.e! veut dire, admln1.tration

~ ~~"--,. ~

terre donné. en joui ... nce (u.ufruit) •

ou loin, de la

c • f ,f

..

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