U N I V E R S I T É DE NEUCIIATEL — FACULTÉ 'DES SCIENCES <
GÉOLOGIE DU MONT AUBERT
ET DE L'ANTICLINAL
SOLlAT-MONTAGNE DE BOUDRY
AU NORD
DU LAC DE NEUCHATEL
{Jura v a u d o i s sud-oriental et J u r a neuchatelois méridional,Suisse)
T H È S E
présentée à la Faculté des Sciences de F Université de Neuchàtel pour obtenir le grade de docteur es sciences
par
JEAN MEIA
Licencié es sciences de l'Université de Neuchàtel
IMPRIMERIE PAUL ATTINGER SA, NEUCHATEL 1969
U N I V E R S I T E DE NEUCHATEL FACULTÉ DES SCIENCES
La Faculté des sciences de V Ij niversité de Ncuchâtel, sur le rapport Messieurs les professeurs
DANIEL AUBERT, J E A N - P A U I . SCHAËR et BERNARD KOBLBR autorise, l'impression de la présente thèse sans exprimer d'opinion sur propositions qui y sont contenues.
Neuchâtel, le 1er septembre 1969.
Le Doyen : J. KOSSEL
P R É F A C E
Au t e r m e de c e t t e é t u d e , nous tenons à remercier ceux qui o n t c o n t r i b u é à sa réalisation.
Les professeurs D. AUBFÎHT, J . - P . S C H A E R e t l ì . K Ü B L E H , m e m b r e s du j u r y , nous ont conseillé et dirigé p e n d a n t les t r a v a u x de terrain e t d e l a b o r a t o i r e .
Le professeur D. A U B E U T n o u s fit profiter de sa g r a n d e connais-sance du J u r a .
Le professeur E . W E G M A N N fut n o t r e premier guide en géologie, e t s u t nous donner le g o û t des problèmes s t r u c t u r a u x jurassiens.
Les professeurs J . P. P O R T M A N N e t A. B U R G E R s ' i n t é r e s s è r e n t
s o u v e n t à l ' é t a t d e nos t r a v a u x .
Le professeur H . B A D O U X , de l'Université de L a u s a n n e , e u t l ' a m a b i l i t é d e m e t t r e à n o t r e disposition d e u x t r a v a u x inédits de ses élèves d a n s la région Mauborget et Mont A u b e r t .
Le Dr A. S P I C H E R , de la Commission Géologique Suisse, nous
auLorisa à consulter deux cartes originales du secteur M a u b o r g e t et Creux d u Van.
Nous a v o n s eu avec M. A. L L O Y D , de l ' U n i v e r s i t y College de L o n d r e s , d ' i n t é r e s s a n t s e n t r e t i e n s sur les séries jurassiques supé-rieures du J u r a neuebâtelois.
Enfin, a v e c n o t r e a m i C. CRAMEZ, alors a s s i s t a n t à l ' I n s t i t u t d e géologie de N e u c h â t e l , n o u s a v o n s s o u v e n t discuté d e n o m b r e u x problèmes tectoniques.
GÉOLOGIE DU MONT AUBERT
ET DE L'ANTICLINAL
SOLIAT-MONTAGNE DE BOUDRY
AU NORD
SOMMAIRE
Résumé 2
P R E M I È R E PARTIE
I N T R O D U C T I O N
Aperçu géographique 7 Situation géologique et but du travail 9
Travaux antérieurs 10 DEUXIÈME PARTIE S T R A T I G R A P H I E CHAPITRE PREMIER LE JURASSIQUE S U P É R I E U R Le Séquanien 13 Le Kiméridgien 15 Le Portlandien 19 Le Purbeckien 22 CHAPITRE II LE CRÉTACÉ Le Valanginien 24 VHauterivien 25 Le Barrémien (Urgonien) 27 L'Aptien 28 CHAPITRE III LE T E R T I A I R E CHAPITRE IV LES FORMATIONS Q U A T E R N A I R E S
TROISIÈME PARTIE
T E C T O N I Q U E
CHAi1ITHIi V
LES PLIS MAJEURS
J. IJanticlinal du Mont AvImH 33 2. Le synclinal des Hochais 35 3. IJanticlinal Solial • Montagne de Bovary 3G
CHAPITRE VI
LES PLIS MINEUHS
1. IJanticlinal Sur la Joux - Crêt Tetti 40 2. Le synclinal de La Porette et le synclinal de La Baronne . . . 42
CHAPITRE VlI
LES ACCIDENTS CASSANTS LES ACCIDENTS PRINCIPAUX
Le décrochement du Mont Aubcrt 43 La dislocation de La Hougemonne 46
La dislocation du Laga 47 Le pU-faille de la Montagne de lioudry 50
LES ACCIDENTS SECONDAIRES
Les décrochements des Pâquiers 51 La zone de fractures du Grand. Serrolliet 51
Sommet du Mont Aubert 52 Les décrochements den Bioles 52 Le décrochement Tête à VOurs - Creux de la Pey 52
Les décrochements des Rochers des Miroirs 53 Le décrochement de la Grande Ecœurne 53 Les décrochements des Lanvœnnes 54 La faille Lanvœnnes • Rochers des Miroirs 55
C H \ P I T R F vin
LES DIACLASES
Les diaclases transversales 56
Les diaclases longitudinales 57
Les diaclases obliques 57
CHAPITRE IX
CONSIDÉRATIONS SUR LES PLIS ET LES TRACES
DE MOUVEMENTS
CONCLUSIONS
R É S U M É
E t u d e regionale des 2 premiers plis jurassiens b o r d a n t — dans sa partie centrale — le lac de Neuchâlel i m m é d i a t e m e n t au N (faisceau helvétique ou h a u t e chaîne).
S T R A T I G R A P H I E
Le m a n q u e de fossiles caractéristiques nous a c o n t r a i n t d ' a d o p t e r la s t r a t i g r a p h i e lithologiquc traditionnelle.
Calloi'ien : calcaire ; r e p r é s e n t é p a r le s o m m e t de la Dalle nacrée. Oxfordien: très réduit, 45-70 cm ; m a r n e u x , fossilifère.
Argovien : inférieur ou Spongitien, m a r n e s et marno-calcaires, fossilifères ;
supérieur, a l t e r n a n c e de m a r n e s e t de marno-calcaires ; d é t e r m i n e une combe anticlinale : i m p o r t a n c e hydrologique. Ces t e r r a i n s n'afl)eurent pas au Mont A u b e r t ; ils f o r m e n t le cœur de l'anticlinal S o l i a t - M o n t a g n e de B o u d r y . P o u r leur descrip-tion détaillée, se référer à M EIA (1965).
Sêquanien : calcaires oolithiques e t pscudo-oolithiques ; r é p é t i t i o n s des mêmes faciès ; limite supérieure donnée p a r l'oolithe de Sainte-Vérène.
Kiméridgien : essentiellement calcaire ; oolithique à la base, c o m p a c t et saccharoïde au s o m m e t ; apparition de n i v e a u x dolomitiques ; horizon à Cl-ad-ocoropsis mirabilis. Au M o n t A u b e r t , niveau brécho-conglomératique (type brèches à cailloux noirs) à gros éléments ; s o m m e t d o n n é p a r le Banc à Nérinées ; le niveau à Exogi/ra virgula n'affleure pas.
Portlandien : essentiellement calcaire ; au s o m m e t , calcaire saccha-roïde.
Purbechien : afilcure r a r e m e n t ; correspond à une combe ; m a r n e s , brèches à cailloux noirs, calcaires à Chara.
Le Crétacé n'affleure pas en coupe complète.
Valanginien : inférieur, calcaires oolithiques avec intercalations _ marneuses, puis Marbre b â t a r d ;
— 3
-Hautcrivien : inférieur, Marnes Bleues, rarement visibles ; détermine
une combe ;
supérieur, Pierre Jaune do Neuchâtcl.
Bârrémien : faciès urgonien, calcaires et marno-calcaircs alternant ;
h la fin de l'Urgonien, régression, denudation avec érosion
karstique.
Aptien: argiles et sables remplissant d'anciennes fissures et cavités
dans les calcaires urgoniens.
Tertiaire : quelques formations sidérolithiques dans d'anciennes
cavités karstiques ; conglomérat à galets urgoniens à Cbez le Bart.
La Molasse n'afÏÏeure pas dans la partie W de notre territoire ;
dans le secteur E, son étude n'a pas été reprise.
Quaternaire: important revêtement morainique sur les flancs des
aLiticlinaux (moraine rhodanienne würmienne) ; quelques restes
rissions.
TECTONIQUE
Les déformations tectoniques se rapportent à deux styles :
— les déformations souples des anticlinaux et des synclinaux
— les déformations cassantes perturbant ces plis par le jeu de
dislocations, (décrochements, failles), surtout transversales et
obliques.
On distingue des accidents principaux et des accidents secondaires
qui leur sont souvent associés.
Le Mont Aubert est un anticlinal dissymétrique se terminant en
périclinal au NE
3avec un plongemcnt, de 22°. - Sa direction axiale
n'est pas déviée vers le lac comme on le croit généralement, mais
elle reste pratiquement constante. 11 est recoupé par un important
décrochement .oblique.
L'anticlinal Soliat-Montagne de Boudry est un pli dissymétrique
au flanc N vertical puis renversé, en contact tectonique (pli-faille)
avec le synclinal lui faisant suite. 11 s'ennoie également par ,un
plon-gement axial (35-40°) au NE, et subit simultanément un chanplon-gement
de direction., Il est recoupé par deux grandes dislocations, l'une
transversale, l'autre oblique.
Ces 2 plongées axiales s'effectuent progressivement et avec
souplesse. -,
L'analyse des diaclascs montre que les systèmes transversaux
sont le mieux représentés. Certaines de ces diaclascs transversales
_ 4 —
sont sensibles aux variations de la direction et de l'inclinaison axiale
des plis.
Les diaclases obliques sont liées aux accidents tectoniques qui
favorisent le développement d'une importante schistosité de
frac-ture,
Les traces de mouvements se rattachent soit aux mouvements
de glissements couches sur couches résultant du plissement, soit
aux mouvements dus aux accidents tectoniques.
La difficulté de relier les plis de part et d'autre des accidents
principaux et le fait que les plongées axiales se situent aux
envi-rons de ces accidents correspondent à une origine ancienne de ces
dislocations.
ABSTRACT
Regional study of the two first folds of the Jura, bordering, in
their central part, the Lake of Neuchâtel directly N (faisceau
hel-vétique).
STRATIGRAPHY
The lack of characteristic fossils has obliged us to adopt the
traditional lithologica] stratigraphy. For the lower sections, see
MEIA (1965).
Sequanian : oolitic and pseudo-oolitic limestones; upper limit, is
given by the "oolithe of Sainte-Vérène."
Kimeridgian : essentially limestone ; oolitic at the base, compact
and saccharoidal on the top ; appearance of dolomitic beds ;
horizon at Chdocoropsis mirabilis. At the Mont Aubert,
suban-gular zone (brèches à cailloux noirs) with big fragments ; the top
is given by the Banc à Nérinées (big Nerinca bed). The level of
Exogyra virgula does not appear.
Portlandian : essentially limestone ; at the top, saccharoidal limestone.
Purbeckian .* rarely exposed ; corresponds to a monoclinal valley ;
marls, breccias of black fragments, limestones with Chara.
Valanginian : lower, oolitic limestone with marly intercalations and
the "Marbre bâtard" ;
upper, "calcaire roux limoniteux", siliceous lens.
Hauterivian : lower, blue marls, rarely evident ; determines a
mono-clinal valley ;
Barremian : urgonian facies ; alternating limestones and marlaceous
limestones ; at the end of the Urgonian regression, denudation
with karst forming.
Aptian : clays and sands filling old cracks and cavities in the Urgonian
limestones.
Tertiary : a few siderolitic formations in old karst cavities ;
conglo-merate with Urgonian fragments at Chez Ic Bart.
Quaternary : important glacial deposits on the flanks of the anticlinal
folds (Wurm moraines of the Rhone glacier). A few Riss deposits.
STRUCTURAL GEOLOGY
The tectonic deformations are of two types :
— folding ;
— faulting (strike-slip-faults, faults, transverse and oblique). Major
and minor faults are discernable.
The Mont Aubert is an asymétrie anticline ending as a periclinal
structure NE, with a plunge of 22°. Its axial direction remains
nearly parallel to the range and is not deviated from as generally
supposed. This fold is disturbed by an important oblique
strike-slip-fault.
The Soliat-Montagne de Boudry anticline is an asymétrie fold,
first with a vertical N flank and then overturned. It also possesses
a very important axial plunge (35-40°) NE and it simultaneously
changes strike, l t i s disturbed by two big dislocations, one transverse,
the other oblique.
These two axial plunges are progressive and supple.
The analysis of the joints shows that the transverse system is
the most important. Some of the transverse joints are influenced
bv the variations of the strike line and by the axial plunges of the
folds.
The oblique joints are connected with the tectonic disturbances
which facilitate the development of an important fracture cleavage.
The slickensides are connected with either the sliding of beds
along the bedding planes during the folding, or to movements
alongside faults.
The difficulty of matching the folds on both sides of the major
faults and the axial plunge near these disturbance, affirm that the
fault pre-dates the folding.
PREMIÈRE PARTIE
I N T R O D U C T I O N
Aperçu géographique
Le Mont A u b e r t
1borde le lac de Neuchâtel immédiatement au
NW ; il forme l'extrémité orientale d'une chaîne qui s'est
indivi-dualisée au NH de Bullet et qui s'abaisse, puis disparaît dans le
secteur Provence-Vaumarcus. Dans cette chaîne, une série de
dépressions transversales ou obliques découpent la topographie ;
elles offrent ainsi des passages aboutissant vers le N dans une vallée
allant des Rasses à Provence. Ce sont : les Granges Champod, le
Petit Brelingard, Les Râpes à 1'W de Mauborget, la zone du Crosat
et des Serrolliets à l'E de cette localité.
L'alignement et la direction de la chaîne subissent des
pertur-bations à son extrémité E (MEIA, 1966).
Le Mont Aubert est une montagne presque' entièrement boisée ;
il culmine en une croupe large de 300-750 m où alternent bois et
pâturages. On peut difficilement parler de véritable sommet ; cette
croupe est coiffée de quelques collines peu saillantes ; la cote
maxi-mum est à 1339,4 m. Lc flanc S présente une dissymétrie que nous
avons déjà signalée
(MEIA,1966). Le flanc N est plus régulier, mais
moins étendu ; il se raccorde à une zone déprimée, large dans sa
partie centrale (1,5 km aux Rochats), plus étroite aux deux
extré-mités.
Cette dépression est la suite de la vallée citée plus haut. Dans
notre secteur, elle culmine du côté W à 1200 m d'altitude et s'abaisse
vers l'E jusque dans la région de Provence (780 m).
' En continuant vers le N, on passe alors sur un nouveau versant
constituant le flanc méridional d'une autre chaîne, celle du Creux
du Van-Soliat, grande voûte, large de 3,5-2,5 km, irrégulièrement
ondulée, et se terminant par une croupe qui culmine à 1465 m
(Soliat). Le cirque d'érosion du Creux du Van est entaillé dans cette
chaîne qui est aussi découpée par des dépressions transversales
ou obliques ; les plus importantes sont celles de La Rougemonne et
de la Combe du Laga.
A la hauteur du village de Montalchez, le versant S de la chaîne
s'abaisse jusqu'au lac.
1 Les noms et cotes sont ceux de la Carte nationale de la Suisse au 1:25 000,
U
— o e M I li i n C O3 C O S g g 5 S n s " " S a s. h i s ; ^ ? ; - 'Ifïfï
fîiîf
S ^ 3 B n -td tì n » » o c- o < C S O 2. o, 5 -S l -S - O9
-A partir de la dépression du Laga, la Montagne de Boudry
constitue la prolongation vers le NE de la cliaîne du Creux du Van.
Sa topographie est fortement dissymétrique. La partie S s'abaisse
vers le lac en une pente régulière plus ou moins accentuée. On passe
de l'arête du sommet (altitude 1330-1200 m) à la cote 500 sur une
longueur à vol d'oiseau de 2,5-3 km. Le versant N est beaucoup plus
accidenté. Une paroi verticale de 200 m domine un flanc escarpé
de la vallée où coule l'Areuse. On passe là de 1330 m à 620 m sur
1 km seulement, ou de 1200 m à 575 m sur 1 km également.
Vers IMi, PanLÎclinal s'abaisse brusquement et il est traversé
en cluse par l'Areuse entre les cotes 550 et 450 m. Au-delà, il ne
subsiste plus qu'une région de collines (altitude moyenne 800 m).
Situation géologique cl but du travail
La région étudiée appartient au Jura plissé, plus particulièrement
au faisceau helvétique ou baute chaîne, dans le secteur N du lac de
Neuchâtel. 11 s'agit en effet des plis internes bordant le Plateau
molassique a Ja hauteur de ce lac. soit, l'anticlinal du Mont Aubcrt
à PW et celui du Soliat-Montagnc de Boudry à PE.
Si la première étape du travail était d'établir la carte géologique
d'une région peu connue — le Mont Aubert — son but, principal
réside dans l'étude de la structure des plis. En effet, sur les cartes
géologiques et tectoniques existantes (cf. références bibliographiques),
PanticHnal du Mont Aubcrt est représenté avec une direction axiale
quelque peu particulière ; alors que les principaux plis voisins
s'orientent sensiblement SW-NE, il rompt cet alignement pour
prendre une direction E-W, s'abaisser, puis disparaître sur la rive N
du lac de Neuchâtel.
Il s'agissait d'expliquer cette anomalie.
Quant à l'anticlinal Soliat-Montagne de Boudry, il se rétrécit
progressivement en direction de PE, et, dans le secteur des gorges
de l'Areuse, subit également un important abaissement axial, sans
toutefois disparaître complètement. On suit en effet son
prolonge-ment dans une zone d'cnselleprolonge-ment avant sa réapparition de façon
plus distincte à Chaunioni, au N de la ville de Neuchâtel.
Le problème était d'analyser cette chute axiale et d'en comparer le
mécanisme et les résultats avec celle du Mont Aubcrt.
A cet effet, nous avons examiné les déformations des terrains
dans ces régions, afin d'obtenir une représentation détaillée de
l'anatomie d'une chaîne jurassienne sur une distance d'environ 18 km.
10
-effectuées d u r a n t les étés 1961 et 1962 ; dans le secteur occidental, elles d é b u t è r e n t durant, l'été 1964 et se p o u r s u i v i r e n t en 1965 et 1966. Quelques contrôles et mises au p o i n t furent encore réalisés en 1967.
Los bases t o p o g r a p h i q u e s sont des plans au 1 : 5000 et 1 : 10 000 des M e n s u r a t i o n s c a d a s t r a l e s suisses.
Les t r a v a u x de l a b o r a t o i r e furent exécutés à l ' I n s t i t u t do "éo-logie de l'Université de Neucliâtel.
A l'exception de la p a r t i e aval des gorges de l'Areuse. l'absence de b o n n e s coupes naturelles nous a obligé a é t a b l i r un découpage serré du t e r r i t o i r e . A plusieurs e n d r o i t s , nous avons dû effectuer des séries de coupes perpendiculaires à la p e n t e t o p o g r a p h i q u e , a inter-valles de 100-150 m. Les n i v e a u x intéressants ainsi recoupés o n t ensuite été raccordés l a t é r a l e m e n t . Cette m é t h o d e a été appliquée en p a r t i c u l i e r s u r le flanc S et IS du M o n t A n b e r t et s u r Ic flanc S de l'anticlinal du Soliat.
Cette m a n i è r e de procéder nous a permis parfois de rassembler des o b s e r v a t i o n s et des mesures aussi bien s t r a t i g r a p h i q u e s q u e t e c t o n i q u e s d a n s des secteurs q u i de p r i m e a b o r d p a r a i s s a i e n t a v a r e s de r e n s e i g n e m e n t s .
Travaux antérieurs
Si la géologie de la région est représentée sur la carte géologique générale de la Suisse au 1 : 200 000 {feuille 1 Neucliâtel, 1944) ou, plus a n c i e n n e m e n t s u r la c a r t e géologique de la Suisse au 1 : 100 000 (feuille XT P o n t a r l i e r Y v e r d o n , 1868 et 1893, et feuille X I l F r i b o u r g -Berne, 1.879), on cherchera en vain dans la l i t t é r a t u r e des t r a v a u x relatifs à l'anticlinal du Mont A uberi..
IJCS régions avoisinantes par contre o n t été l'objet de n o m b r e u x levers e t é t u d e s . Cc s o n t : à l ' W , R I T T E N E R (1902) d a n s les environs de Sainte-Croix, et C U S T E R (1932) sur la feuille M a u b o r g e t de l'ancien Atlas t o p o g r a p h i q u e de la Suisse (atlas Siegfried); au N, R I C K E N BACH (1925) b o r d a n t n o t r e territoire sur une courte é t e n d u e : au N éga-lement, et s u r t o u t à F E , T H I É B A U D (1937) p a r son é t u d e sur la région du Creux du V a n . Au S enfin, B E R T S C U Y (1958) a e x a m i n é les terrains crétacés et molassiques au bord du lac de N c u c h â t e l . Cet a u t e u r signale (p. 220-221) les t r a v a u x i n t é r e s s a n t son t e r r i t o i r e : or, p o u r la région qui nous préoccupe, qu'il s'agisse de M.-B. D E SAUSSURE
(1779), B . S T U D E H (1.853). J A C C A K D (1869), B A U M H E B G E I I (1903, 1905), SCHAIHJT (191.0), CAROZZI (1948), F . B U R R I (1956), J A Y E T et
PORTMANN (1961), t o u s ces a u t e u r s t r a i t e n t de problèmes strati-g r a p h i q u c s ou paléontolostrati-giques particuliers. Ils n ' a b o r d e n t pour
11
-ainsi dire pas l'aspect structural de ces régions. Ce sont d'ailleurs
des travaux qui ne touchent qu'à un secteur restreint de notre
territoire, en général, la partie inférieure du versant S de l'anticlinal.
Si
DE SAUSSURE(1779, p. 318) remarque bien certaines couches
en position aberrante au-dessus du village de Vaumarcus, seul
JACCARD
(1869, pi. 1) aborde le problème structural avec un profil
à travers le Mont A.uberL
SCHAUin* (1910, p. 426) dessine aussi un
profil, mais se rapportant uniquement au secteur du Bois de Seyte
au N du lac de Ncuchâtel. 11 faut attendre le travail de
BERTSCHY(1958) pour disposer d'une étude plus récente du littoral.
Ainsi, il semble que l'on ait négligé — t a n t au point de vue
tectonique que strati graphique — de s
!occuper du Mont; Auhert
proprement dit. La grande superficie des terrains couverts et boisés,
la rareté et la pauvreté des aflleurements ont-elles découragé les
chercheurs ?
Peut-être estimait-on la région trop facile et par conséquent
peu digne d'intérêt ?
Dans les travaux modernes, il faut toutefois mentionner
l'exis-tence de deux études — non publiées, déposées à l'Université de
Lausanne — exécutées par
FAVRE(1962) pour le Mont Aubcrt et
DEMoNTMOLLIN (1962) pour la région de Mauborget.
La partie orientale de notre territoire est mieux connue, tout
d'abord par les travaux de
THIÉBAUD(1937) déjà cités, et surtout
par la « Description Géologique des Gorges de l'Arensc ». de
SCHAHDTet
DUBOIS(1902), qui reste encore la base de toute étude dans ce
secteur. La monographie de FREI (1925) borde également notre
terrain à son extrémité E.
DKUXlEMi; !'AKTIE
STRATIGRAPHIE
N o t r e s t r a t i g r a p h i e s'appuie d a v a n t a g e sur clés observations et des considérations lithologiqucs que sur des données paléontolo-giques. Il faut en chercher la cause dans l'absence de bons fossiles. La faune est en effet très p a u v r e dans les séries jurassiques qui afilcurent ici. L ' é t a b l i s s e m e n t des limites d' « étages » d o i v e n t donc se baser sur la présence d'horizons ou de n i v e a u x mieux caractérisés par leur « lilhofaciès » que p a r leur contenu paléontologique.
Il s'agit p a r c o n s é q u e n t d ' u n e s t r a t i g r a p h i e bthologiquc.
D ' a u t r e p a r t , certaines régions — l e Mont Aube r i p a r exemple — sont très p a u v r e s en bons affleurements. C o m m e nous l'avons déjà signalé, toni; le secteur est très boisé. La p a r t i e basse est en outre recouverte de moraine r h o d a n i e n n e , alors que les zones sommitalcs sont occupées p a r des p â t u r a g e s et des forêts. Los affleurements de g r a n d e superficie et les coupes d ' u n e certaine é t e n d u e s o n t p a r conséquent très rares.
C e t t e r e m a r q u e est également vaiatile p o u r l'anticlinal Soli a t -M o n t a g n c de B o u d r y , à l'exception du secteur des gorges de l'A reuse.
On sait q u e la s t r a t i g r a p h i e du J u r a s s i q u e est en pleine refonte. Pour l ' E u r o p e nord-occidentale, le Malin ne comprend plus que les étages Oxfordien, K i m m é r i d g i e n (ou Kiméridgien) et P o r t l a n d i e n , définis et limités p a r des zones d ' a m m o n i t e s . La discussion se p o u r s u i t d'ailleurs encore a c t u e l l e m e n t . Le Colloque I n t e r n a t i o n a l du J u r a s -sique { L u x e m b o u r g , 1962) r e c o m m a n d e en particulier l ' a b a n d o n des étages ou sous-étages Argovicn, Rauracicn et Séquanicn. Cela est. c e p e n d a n t quasi impossible dans nos régions où la faune est p a u v r e .
Dans des t r a v a u x r é c e n t s , certains a u t e u r s ( H A F E L I , J966 Tn AOiANN, J966) o n t préféré la solution de créer une c h r o n o s t r a t i -graphie basée sur des descriptions l i t h o s t r a t i g r a p h i q u e s . Us dis-t i n g u e n dis-t p o u r le M a h n supérieur d e u x complexes bapdis-tisés de noms locaux, mais qu'ils p e u v e n t c e p e n d a n t , grâce à la d é c o u v e r t e d ' u n e tini moni te, m e t t r e en parallèle avec les véritables étages s tra ti-graphiques. Sur notre t e r r a i n , on p o u v a i t se d e m a n d e r s'il é t a i t judicieux de créer de n o u v e a u x t e r m e s locaux, ou au c o n t r a i r e , en l'absence de faune, de continuer à utiliser les anciennes dénomina-tions s t r a t i g r a p h i q u e s — Séquanicn, Kiméridgien, P o r t l a n d i e n , P u r b e c k i e n — t o u t en s a c h a n t q u e ces horizons ne c o r r e s p o n d e n t plus a la définition m o d e r n e d ' u n étage s t r a t i g r a p h i q u e .
13 -Nous a v o n s choisi c e t t e seconde solution.
Les séries affleurant a la M o n t a g n e de B o u d r y o n t déjà été décrites ailleurs ( M E I A , 1965, p . 328). Les pages s u i v a n t e s se r a p -p o r t e n t au Mont A u b e r t .
Il n ' a p a s é t é effectué d ' é t u d e s en l a m e s minces.
C'est, en t e n a n t c o m p t e de ces différentes r e m a r q u e s qu'il faut a b o r d e r ce c h a p i t r e .
C H A P I T R E PHg1MIEK
L E J U R A S S I Q U E S U P É R I E U R Le Séquanien
(cf. fig. 2)
D a n s le J u r a neuchàtclois méridional, les a u t e u r s distinguent. d e u x complexes, un Séquanien inférieur m a r n e u x avec i n t e r c a l a t i o n s marnocalcaires et un Séquanien supérieur surtout, calcaire ( R I C K E N
-BACH, 1925 - TinÉBAUD, 1937 - S C H W A A H . 1961).
La base du Séquanien n ' e s t p a s visible au M o n t A u b e r t ; il ne sera d o n c question ici q u e de sa p a r t i e supérieure.
Lo s o m m e t du Séquanien est signalé p a r un niveau caractérist i q u e q u e nous parallélisons avec l'oolicaractéristhc de SaincaractéristeVérènc ( R I C K E N
-BACH, 1925 - T H I É B A U D , 1937 - M E I A. 1965). Au-dessous de cet
horizon, les faciès s o n t t r è s diversifiés d a n s le sens vertical, a v e c plusieurs répétitions à différents n i v e a u x . 11 s'agit essentiellement d ' u n e association ou d ' u n e succession de calcaires o o h t h i q u e s , p s e u d o -oolithiques, graveleux ou c o m p a c t s . La g r a n u l o m e t r i e des éléments constitutifs est très diverse. La roche p e u t être p a s s a b l e m e n t zoogène, mais elle c o n t i e n t des débris fossilifères — s u r t o u t des débris de coquilles — r a r e m e n t des fossiles entiers.
Les bancs sont bien lités, en n i v e a u x minces de 5-30 cm, ou plus épais de 50-150 cm. Nous n ' a v o n s p a s observé d ' i m p o r t a n t e s colonies de c o r a u x . Le niveau à « oolithes nuciformes » (« M u m i e n b a n k » de ZIEGUKH, 1956) n'a p a s pu ê t r e observé ; il est p r o b a b l e m e n t recou-v e r t de recou-v é g é t a t i o n . 11 existe d e u x horizons-repères i n t é r e s s a n t s d a n s le Séquanien.
Il s'agit t o u t d ' a b o r d de l'oolithc de SainteVérènc, bien r e p r é -sentée d a n s l'anticlinal du Soliat ; elle est p a r contre un peu moins c a r a c t é r i s t i q u e — et assez m a l stratifiée — dans l'anticlinal du Mont A u b e r t .
F i g . 2 . -— P r o f i l s t r a t i g r a p h i q u c d u S é q u n n j o i . M o n i . A u b c r t , c h e m i n d u
B o i s d e l a C ò l e . 2 5 . S o m m e t n o n visible.
Calcaire beiße c l a i r ft c m in fin, s a c c h a r o t d c , K i m e r i d g i c n . 2 4 . O o l i t h e de Sfl in t e - V é r o n e , Alai s t r a t i f i é e .
2 3 . Calcaire o o l i t h i q u e b e i g e clair, parfois r o s â t r e . E l é m e n t s n o n c a l i b r é s 0.5-3 m m t r è s s e r r é s . Q u e l q u e s p o i n t s b r u n s ; q u e l q u e s d é b r i s de c o q u i l l e s . 2 2 . O o l i t h c s beige clair n o n c a l i b r é e s 0,52 m m , p a r f o i s r e c r i s t a l l i s é e s . Q u e l q u e s é l é m e n t s p l u s foncés d o n n e n t m i e p o n c -t u a -t i o n b r u n e à la r o c h e . 2 1 . B a s e c o m m e 2 2 . l ' a s s e s a n s l ì m i t e n e l l e ri u n horîxnn c o n t e -n a -n t d e s Ilots a -n g u l e u x beige c l a i r à g r a i -n li-n, d o -n -n a -n t à Ia r o c h e u n a s p e c t b r é c h i q u e . S t r a t i f i c a t i o n i r r é g u l i è r e . C o u v e r t s u r 2 m .
2 0 . Calcaire d o l o m i t i q u e gris à gris b e i g e , p a r e n d r o i t s b l a n c ou r o s â t r e . V e i n u l e s e t r o g n o n s d e c a l c i t e . C a r g n c u l e s . 19. Calcaire g r i s - b e i g e n g r a i n fin, s a c c h a r o ï d e , Oolithcs en i l ô t s . 18. Cnlenire o o l i t h i q u e g r i s b r u n , n o n c a l i b r e . E l e m e n t s j a u n e -b r u n 1-3 m m v o i s i n a n t a v e c u n e o o l i t h e t r è s fine et t r è s s e r r é e . C i m e n t p a r f o i s r c c r i s t a l l i s c . D é b r i s de c o q u i l l e s . N é r i n é e s . Mal s t r a t i f i é . C o u v e r t s u r 2 m . 17. Grosse o o l i t h e j a u n e - b r u n 1-3 m i n 0 , p l u s r a r e m e n t 4 m m . Kn g é n é r a l p e u s e r r é e d a n s u n c i m e n t p l u s clair. E l e m e n t s en relief s u r les s u r f a c e s a l t é r é e s .
Ki. Calcaire s a c c h a r o ï d e j a u n e claïr à g r a i n fin avec t a c h e s et p o i n t s b r u n s . B a s e n o n v i s i b l e .
C o u v e r t s u r 2 m .
15. Calcaire g r i s - b r u n , p a r e n d r o i t s g r u m e l e u x ; t a c h e s n o i r e s ou l i e - d e - v i n à la b a s e , j a u n e s ou rouilles n u - d e s s u s . P a s s e à u n c a l c a i r e beige à g r a i n fin, c o n t e n a n t des oolitlics j a u n e s et des é l é m e n t s d e t a i l l e n u e i f o r m e . 14. O o l i t h e g r i s - b r u n a v e c d é b r i s s p a l b i q u e s ; p o i n t s r o u g e s ; u n p e u g r u m e l e u x . 13. Calcaire o o l i t h i q u e g r o s s i e r g r ï s - h e i g c , a v e c e l e m e n t s b r u n s n o n c a l i b r é s 0,3-5 m m 0 . D é b r i s coquilles ; d é b r i s s p a t l i i q u e s ; c i m e n t r écris ta 11Ì5Ó. S t r a t i f i c a t i o n m a l m a r q u é e . •lG 12, Calcaire f i n e m e n t o o l i t h i q u e , b e i g e a v e c des é l é m e n t s b r u n -j a u n e d o n n a n t u n e p o n c t u a t i o n b r u n e A la r o c h e . C o u v e r t s u r 15 n i . 1 1 . C a l c a i r e o o l i t h i q u e j a u n i i t r e a v e c p o i n t s b l a n c s . Q u e l q u e s 'S d é b r i s s p a t h i q u e s fins. 10. Calcaire g r i s b e i g e , f i n e m e n t o o l i t h i q u e . e n p a r t i e r e c r i s t a l -:.:«.•,.. lise. P a r f o i s p a s s é e s plus grossières e t d é b r i s s p a t h i q u e s .
13 C o u v e r t s u r 2 m 5 0 .
- 0. C a l c a i r e g r i s - b e i g e à j a u n â l r e , g r u m e l e u x e t u n pou m a r n e u x , '2 C o n t i e n t des o o l i t h c s e t des d é b r i s d e coquilles ainsi q u e des d é b r i s s p o t l i i q u e s . l ' a s s e nu s o m m e t à u n c a l c a i r e o o l i t h i q u e et g r a v e l e u x g r i s - b e i g e a v e c t a c h e s b l e u e s . N o m b r e u x d é t r i t u s ••-•-— s p a t h i q u e s et c o q u i l l i c r s . R e s t e s de B r a c h i n p o d e s , C r i n o ï d c s , L a m e l l i b r a n c h e s n o n dé t e r n i in a blés. C o u v e r t s u r 5 m 5 0 . , 0 8. Calcaire o o l i t h i q u e e t g r a v e l e u x g r i s - b e i g e . G r a n u l o m e t r i e v a r i a b l e d a n s u n m é m o l i a n e . A u s o m m e t o o l i t h e fine, r é g u -lière. S t r a t i f i é en b a n c s d e 30-40 c m , 7. C a l c a i r e gris-beigfi, f i n e m e n t o o l i t h i q u e . D e v i e n t plus g r o s s i e r ... u v e e d é b r i s de c o q u i l l e s v e r s le h a u t . Au s o m m e t , s t r a t i f i c a
-t i o n e n -t r e c r o i s é e s o u l i g n é e p a r les d é b r i s fossilifères en relief. liien s t r a t i f i é en b a n c s do 5-30 c m .
0. Calcaire o o l i t h i q u e et. g r a v e l e u x gris-bcìgo, parfois j a u n â t r e 0 o u r o s â t r e . E l é m e n t s n o n c a l i b r e s 0,53 m i n . D é t r i t u s s p a
-t h i q u e s e -t c o q u i l l i c r s ,
5. Calcaire gris-beige, finement o o l i t h i q u e .
7 4 . C o m m e R. D é b r i s s p a t h i q u e s u n p e u m o i n s n o m b r e u x . ""G"" 3. C o m m e 5 . S™' 2 . C a l c a i r e s a c c h a r o ï d e g r i s - b e i g e ; q u e l q u e s o o l i t h c s . D é t r i t u s -4:::: coquillicrs e t d é b r i s s p a t h i q u e s . 3 1. Calcaire gris j a u n â t r e , s a c c h a r o ï d e a v e c q u e l q u e s p e t i t s "TZ'. d é b r ï s s p a t h i q u e s . ' B a s e n o n v i s i b l e .
15
L ' a u t r e niveaurepère est c o n s t i t u é par une grosse o o h t h e j a u n e -b r u n à éléments de 1.-3 m m de d i a m è t r e , en général peu serrés. Lc c i m e n t est plus clair. Nous a v o n s également mis cet horizon en évi-dence dans le secteur de la M o n t a g n e de B o u d r y et; des gorges de I1Areuse ( M E I A , 1965, p . 9-10). Toutefois dans ces régions, on
l'ob-s e r v a i t t o u t prèl'ob-s de Sainte-Vérène, alorl'ob-s q u ' a u Mont A u b c r t , il en est, séparé p a r d ' a u t r e s faciès (cf. fig. 2) c o n f i r m a n t l'existence de variations latérales dans ces séries.
Comme la base de l'étage n ' e s t pas visible, il est impossible de m e s u r e r sa puissance, N o u s ne pensons pas qu'il dépasse 100-110 m . On reste d o n c d a n s les normes g é n é r a l e m e n t admises p o u r l'épaisseur du Séquanicn dans c e t t e p a r t i e du J u r a ,
Le Kiméridgien. (cf. fig. 3)
Au Mont A u b e r t , le Kiméridgien est essentiellement calcaire, Les n i v e a u x m a r n e u x intercalés — s'ils e x i s t e n t — doivent, ê t r e de faible épaisseur ; ils n'affleurent pour ainsi dire j a m a i s .
On r e m a r q u e d a n s cet (»étage» les mêmes p h é n o m è n e s observés plus à l'E d a n s la M o n t a g n e de B o u d r y , à savoir que si les dépôts a p p a r a i s s e n t de p r i m e abord uniformes, ils s o n t en réalité e x t r ê -m e -m e n t variés d a n s le détail ( M E I A , 1965, p . 9). Ainsi, c e t t e répé-tition de faciès à des n i v e a u x différents signalée d a n s le S é q u a n i e n se p o u r s u i t d a n s le K i m é r i d g i e n .
La coupe relevée sur le flanc S du Mont A u b e r t (chemin du Bois de la Côte, fig. 3) est m a l h e u r e u s e m e n t incomplète pour Ia p a r t i e inférieure, lille m o n t r e des calcaires p l u t ô t clairs, d o n t la t e i n t e varie du b r u n au blanc, en p a s s a n t p a r une g a m m e de gris-brun à grisbeige plus ou moins a c c e n t u é s . Les calcaires s o n t encore n e t t e -m e n t oolithiques et pseudo-oolithiques vers le bas, alors q u ' a u s o m m e t , ils s o n t plus c o m p a c t s , à grain fin, s o u v e n t saccharoïdes. Lorsque les oolithes s u b s i s t e n t d a n s cette p a r t i e , elles s o n t rassem-blées en Îlots et s o u v e n t noyées d a n s la roche.
Les faciès dolomitiqucs d e v i e n n e n t aussi plus fréquents ; s'ils n ' a p p a r a i s s e n t pas plus n o m b r e u x sur le profil de la figure 3, c'est p a r c e que la v é g é t a t i o n les m a s q u e souvent.
Des calcaires tachetés a n n o n ç a n t les calcaires à taches rousses d u P o r t l a n d i e n a p p a r a i s s e n t é g a l e m e n t , ainsi q u e certains faciès à t u b u l u r e s sur lesquels nous r e v i e n d r o n s .
La stratification en couches de 30-60 cm p e u t passer à des b a n c s plus massifs atteignant, j u s q u ' à 2,5-3 m d'épaisseur.
16
-Dans les faciès calcaires, les rares fossiles — à l'exception des N cri nées, p r é s e n t e s , elles, dans d e n o m b r e u x n i v e a u x — s o n t rassem-blés en nids. Il s'agit essentiellement d e B r a c h i o p o d e s , s u r t o u t des T é r é b r a t u l e s (dont; Terebratula subsello) e t de Lamellibranches en debris plus ou moins bien conservés ( M E I A , 1965, p . 12). Des c o r a u x existent, localement. Signalons également la présence d e Vaginclla striata Carozzi (organisme « C » F a v r e ) , ( B A E R . 1956) 1.
La base du Kiméridgien donnée p a r le t o i t de l'oolit.he de Sainte-Vérone est d o n c de c a r a c t è r e lithologique. La limite supérieure, q u o i q u e m a r q u é e p a r u n horizon fossilifère, n ' e n reste p a s moins a r b i t r a i r e au p o i n t de v u e s t r a t i g r a p h i q u e ; il s'agit en effet d u Banc à Nérinées (öGrenznerineenbank» de F R E I , 1925). A l'instar
des régions voisines (Fniïi, 1925 - R I C K E N B A C H , 1925 - T H I É B A U D . 1937 - M E I A , 1.965), le. n i v e a u à Exogyra virgula2 ( A U B E I I T , 1934,
1943.1949) n ' a p a s é t é observé ici. Bien q u e des Nérinées d e t o u t e s tailles existent dans d e n o m b r e u s e s couches, le Banc à Nérinées. choisi c o m m e limite e n t r e le Kiméridgien e t le P o r t l a n d i e n se recon-n a î t aisémerecon-nt à ses caractères habituels : grosse taille e t s u r t o u t derecon-nsité dos individus d a n s u n e couche calcaire bien limitée ; sa puissance n'excède p a s 9 0 cm. L'affleurement d u chemin d u Bois d e la Côte est m a l h e u r e u s e m e n t assez altéré.
Il f a u t signaler la présence d ' u n a u t r e horizon-repère situé sous le Banc, à Nérinées. 11 s'agit d ' u n calcaire à Cladocoropsis mirabilis ( R E N Z , 1931 - B A K U , 1956 - S C H W A A H , 1961). C'est l ' é q u i v a l e n t d u calcaire à B r y o z o a i r e s d u Kiméridgien supérieur cité p a r les anciens a u t e u r s c o m m e FIUÏT (1925). M Ü H L E T I I A L E R (1931) ou R[TTENlUt ( 1 9 0 2 ) .
Bien q u e ces organismes existent dans plusieurs n i v e a u x du Kiméridgien 3, le b a n e à Cladocoropsis mirabilis proche du Banc à
Nérinées s'en distingue p a r la forte densité des fossiles en relief s u r les surfaces altérées. Il n'a pas été possible de délimiter de façon e x t r ê m e m e n t précise la position d e c e t t e couche sous Ie Banc à Nérinées. Il ne semble toutefois pas qu'elle soit à plus de 10 m .
Le niveau des Marnes du B a n n é n'a p a s été observé. Dans notre profil (fig. 3), il existe bien un horizon marno-caleaire fossilifère (25).
1 An sujet de cet organisme, TIIAI,MANK (1966, j>. 46) continui; à parler d'un
«organisme C e , son Appartenance a u x Ptéropodes semblant remise en question.
3 La coupe d ' u n nouveau chemin — non marque sur la carte topographique —
à l'W J c Mulrux montre dans un calcaire grumeleux j a u n â t r e , un mince niveau lumachellique au-dessus de l'horizon A Cladocoropsis. Les individus ne sont pas déterminables. Cc faciès n'a pas été retrouvé ailleurs.
8L L O Y D (communication orale) en a retrouvé dans 5 niveaux à la Combe Girard au S du Locle, tous kimeridgiens.
F i g . 3 . — P r o f i l s t r a t i g r a p l i i q i i c d u K i m c r i t l g i c n . M o n t A u b c i ' t , c l i e m m
d u Bfiis d e ]a C ô t e . 3D. Probablement Banc à Nérinées. 3S. Calcaire gris-brun, saccliarolde, dur.
37. Calcaire gris-beige, snccharoldc ; par endroits oolithique dans un ciment recristallisc. Mal stratifié.
3G. Calcnire dolomitique. Teinte variant, du gris-blanc nu gris-brun. 35. Calcaire beige clair; par endroits, points jaunes. D u r ; cassure
csquillcuse. Nérinées.
34. Calcaire gris à gris-brun, avec points sombres. Un peu snccharoldc, 33. Calcaire dolomitique gris-beige.
Couvert sur 6 m.
32. Calcaire beïge clair à grain fin ; saccharoïde. Tacites et points jaunes. Dendrites.
31. Calcaire gris-bcigc avec points jaunes et larges plages beige clair. Restes de coquilles. Mal stratifié.
Couvert sur 9 m 50.
30. Calcaire beige clair, saccliarolde, avec oolithes en ilota. Au som-met, points !»Innés et oranges. Nombreux débris fossilifères : coquilles; Crînordes; Nérinées. Mal stratifié.
20. Calcaire beige a grain fin. Taches rouilles disséminées. Dur ; cassure concholdale. Au sommet, niveau de 20 cm avec petites Né rinces.
28. Calcaire compact blanc t\ grain fin. Petits débris d'organismes non délerminables recrislallisés.
27. Calcaire beige â grain fin avec points et taches rouges. Coraux ; tiges de Crinoldes.
2G. Calcaire gris-bnin, légèrement saccliarolde, avec points roux. Mal stratifié.
Couvert sur C m,
25. Calcaire marneux gris-brun à gris-jaune, fossilifère. Nombreuses Térébrntules ; Tri chi tes ; restes de Lamellibranches indétermi-nables.
24. Calcaire gris-beige à grain fin, saccharotde. Quelques points roux, Nérinées. Mal slrotifié.
Couvert sur 4 m.
23. Calcaire "variant du gris-bleu au gris-beige, parfois jaunâtre, Oolithes par zones. Ponctuation brune ; réseaux de tubulures plus clairs, gris-blanc. Nérinées. Mal stratifié.
Couvert sur 11 m.
22. Calcaire saccliarolde gris-beifle. Quelques oolithes en îlots. A In base, points blancs et jauno-brun. Bien stratifié.
Couvert sur 3 m 50.
21. Calcaire gris-beige il grain fin avec points noirs et blnncs. Dur. l'ar endroits oolithique.
20. Calcaire gris-beige à grain fin avec taches rouilles. Dur ; cassure concholdale.
1!). Comme 21.
IS. Calcaire oolithique beige clair à rosa tre ; irrégulier. Pâte ooli-thique fine cl serrée englobant des éléments et des débris plus W grossiers. Ciment parfois re cristallisé. Débris spathiques et débris
de coquilles. Nérinées. Assez mal stratifié.
,, 17. Calcaire oolithique gris-beige. Quelques éléments grossiers (genre nuciforme) dans une pâle oolithique plus fine.
IG. Comme IS. Nérinées et débris coquilliers rassemblés eu ilôts nu sommet.
15. Calcaire gris-beige avec points bruns et débris spathiques. Ki. Calcaire oolithique beige clair a rosâtre ; irrégulier. l'a le oolithique ..-lî fine et serrée englobant des éléments cl des débris plus grossiers.
Quelques éléments noirs.
u 13. Calcaire gris-brun à grain fin. Taches rouilles.
,Q ""' 12. Calcaire oolithique gris-brun à points noirs en partie récris la 11 is c. Couvert sur 4 m.
j 11. Calcaire oolithique blanc ou rosâtre. Oolithc miliaire. 10. Comme 14. Débris grossiers plus abondants.
.t'.y.'.','. 9- Calcaire gris-brun à gris-beige. Points blnncs et jaunes. Ilots
d'oolithes. Stratifié en bancs de 30-GO cm.
8. Calcaire oolithique gris-beige, par endroits rccristatlisé. Quelques éléments brun-jaune plus grossiers.
7. Calcaire oolithique gris-bcigc, par endroits recrislallisé, La recris-5 tallisntion elìaco le caractère oolithique.
;<;;;;;; C Calcaire saccliarolde gris-beige à gris jaunâtre. Grain fin. Petites 1 taches jaunes. Débris d'organismes. Eu bancs de 20-30 cm. ..,,,... Couvert sur 1 m 50.
"i 5. Comme G.
4. Oolithes brun-jaune dans un ciment gris.
3. Cnleairc oolithique gris-beige, souvent recrislallisé. Stratifié en bancs de 30-40 cm.
2. Calcnire gris-blnnc à grain fin. D u r ; cassure concholdale. 1. Calcaire gris-bcigc à grain fin. Petites loches rouilles et points
18
-C e p e n d a n t , les fossiles n ' y s o n t pas p a r t i c u l i è r e m e n t caractéristiques, et. il nous p a r a î t t r o p éloigné rie la base de \'<< é t a g e » pour pouvoir être r a t t a c h é a u x Marnes du B a n n e .
Nous n ' a v o n s pas r e t r o u v é non plus l'affleurement signalé p a r T I I I K B A U D (1937) dans la région d u P r é Millet, 2 k m au NNVV de Provence, près de la frontière c a n t o n a l e V a u d - N e u c h à t e l .
Un fait, i n t é r e s s a n t est, là présence sur- la croupe du Mont A uberi. ù l'altitude de 1210 m, 200 m à l ' E de Cavasson (543,600/192,100) d'un niveau brécho-conglomératique à éléments colorés du t y p e brèche à cailloux noirs ou multicolores (.BAER, 1956). Il n ' e s t pas possible d ' e n m e s u r e r la puissance. Ce qui frappe ici. c'est la grosseur des é l é m e n t s . .Dans u n e section plane, nous en avons mesuré doni, la taille v a r i a i t entre 3-6 cm, 6-10 cm, 9-24 cm. Leurs angles sont c m o u sscs.
Ce faciès n'afllcurc p a s ailleurs. On n ' e n a r e t r o u v é q u e quelques blocs — disséminés dans le p â t u -rage — sur le flanc S de l'anticli-nal du Soliat, au S E de Bellevue (542,120/194,450). P a r conséquent, on ignore s'il est continu ou spora-dique.
Certes, ces brèches à cailloux noirs ou multicolores sont connues depuis longtemps déjà. BAKU (1956) e t H Ä F E L I (1966) en rappel-lent l'historique. Dans ce secteur du .Jura, on a v a i t l ' h a b i t u d e de les a t t r i b u e r a i ! P o r t l a n d i e n ( B A K U , 1956 - ScHWAAH, 1961 - MÜHI.E-THALKH, 1931) e t au Purbeekien (CAHOZ/.I, 1948 - MlJHI.KTHAI.Klt. 1931 - M K I A , 1965). A C b a u m o n t toutefois, BAIL» (1956, p. 76) en signale dans le Kiméridgien supérieur, car elles
;
-* sont associées à des Cladocoropsis - t / CfTi mirabilis. M Ü H U H U A L E H (1931,
, , p . 181) parle aussi h propos du .rig. 4. — Horizon brccho-coiiglo- K7- . • • • n i
mirntique clans 3« Kiméridgicii. K i m e n d g l C n d u n e r o c h e c o n t e -S o m m e t du Moni Aubüit. n a n t «... d e s c a i l l o u x r o u l é s , d e s
19
-concrétions b r u n â t r e s et, s u r t o u t noires p o u v a n t a t t e i n d r e la gros-seur d ' u n e noisette, éléments semblables à ceux d u P u r b c c k i e n ». L ' a u t e u r considère ce faciès c o m m e «... un a m a s ou u n e intercala-tion lenticulaire locale... ». car il n e le r e t r o u v e nulle p a r t ailleurs.
D a n s u n e région plus orientale, e n t r e Bienne ci. Soleure, T H A U I A N N (1966) en signale t o u t à la base du Kiméridgien. Au M o n t A u b e r t , la position du faciès à cailloux noirs e s t également assez basse dans ! ' « é t a g e » . Q u a n t à la genèse d e telles f o r m a t i o n s , BAHR (1956, p. 77-79) en distingue d e u x t y p e s :
— il relie le premier a u x glissements sous-marins et a u x formations analogues, plissotements, brèches en formation, s t r u c t u r e s d'écoule-m e n t ;
— il qualifie la seconde d e « s u b a é r i e n n e » .
.H X F E LI (1.966) dans u n e é t u d e récente é m e t des conclusions q u e l q u e peu différentes, basées sur des analyses de l a b o r a t o i r e . P o u r cet a u t e u r , la coloration noire est d'origine p u r e m e n t o r g a n i q u e , due à u n e p i g m e n t a t i o n c a r b o n é e , u n e q u a n t i t é de 0,01 % d e carbone submicroscopique suffisant à p r o v o q u e r cette coloration. Lc s é d i m e n t originel des cailloux noirs est une gyttja calcaire p a u v r e en d é t r i t u s qui se forme dans des bassins l i t t o r a u x ou limniques.
La r a r e t é de nos propres affleurements et leur faible é t e n d u e ne nous p e r m e t t e n t p a s de t r a n c h e r . P e u t - ê t r e faut-il envisager plu-sieurs t y p e s de formations. D a n s l ' o p t i q u e de la seconde hypothèse de B A K U , signalons à l ' W de M u t r u x (le long du n o u v e a u chemin forestier) la présence de « m u d - c r a c k s » au voisinage d e brèches colorées. Les éléments d e ces dernières s o n t toutefois ici b e a u c o u p plus p e t i t s ; ils n ' a t t e i g n e n t j a m a i s la taille de ceux rencontrés au s o m m e t dii Mont Auberl;.
Le Porllandien (cf. fig. 5)
Seule la base d u P o r t l a n d i e n affleure de façon c o n t i n u e dans la région du Mont A u b e r t . La situation des affleurements sur le chemin du Bois d e la Còte — à la suite du Kiméridgien — p e r m e t d'en relever u n e coupe détaillée (fig. 5) l.
11 n'est pas possible de donner ici u n e division en deux ou trois s o u s é t a g e s , c o m m e o n t pu le faire R I C K E N B A C H (1925), M Ü H I . K -TiiALKn (193:1), T H I É H A U » (1937), ScnwAAH (3961), MKIA (1965).
1 On ne peut mesurer qui: l'épaisseur de la partir; inférieure tic If» série.
Au-dessus de noire horizon Vi ((ig. 5), la position des alFIeurcmetils p a r rapport au chemin ne permet plus un relevé précis.
Vig. fi, — P r o f i l s l r a l i i r i i i p l i i f j u o d u l ' o r t l n n d i c n . M o n t A u b e r i , , c h e m i n d u B o i s d e l a C ô t . c . u 4 4 . Calcili]-« c o m p a c t g r i s - b e i g e à g r i s - c r è m e . Parfois a v e c I n c h e s r o u g e s . Dur.
4 3 . Calcili re s a c c h a r o ï d e beige clair. Ilots oolitliiqiics. Vagin clin s t r i a t n Cnrozzi. N o m b r e u s e s v e i n u l e s de m i n i l e .
4 2 . C a l c a i r e g r i s - b r u n à g r a i n fin. D u r . B i e n s t r a t i f i é en b a n c s do 10-20 c m .
4 1 . Calcaire g r i s - b r u n , s a c c h a r o l d e , l é g è r e m e n t d o l o m i t i q u e . " 4 0 . Calcaire gris-beige à g r a i n lin. D u r , Bien s t r a t i f i é en b a n c s d e
10-20 c m .
^2 3 9 . Calcaire d o l o m i t i q u e g r i s - b r u n . D c n d r i l c s s u r les p l a n s de c o u c h e s . ";• 3 S . Calcaire beige clair à g r a i n fin, parfois l é g è r e m e n t r o s é . l ' e u t aussi Être t a c h e t é de j a u n e - o r a n g e . Rien s t r a t i f i é en b a n c s d e 3 0 - 0 0 c m .
10 37. Calcaire d o l o m i t i q u e g r i s - b l a n c . T r è s a l t è r e .
39 3G. Calcaire j a u n e - b l a n c à g r a i n fin. A la b a s e , l a c h e s e l p o i n t s j a u n e - b r u n .
3° 3 5 . Calcaire o o l i t l i ï q u c beige clair, a v e c p o n c t u a t i o n j a u n e - b r u n . Iin p a r t i e r e c r i s t a l l i s é .
' . . - 3 4 . Calcaire j a u n e clair à g r a i n fin. T a c h e s j a u n e s . D e n d r i t e s s u r les j j " " p l a n s d e d i n c l a s e s .
3l":l. 3 3 , Calcaire d o l o m i t i q u e g r i s - b e i g e . T r è s s a c c h a r o l d e a u s o m m e t . 31 3 2 . Calcaire g r i s - b e i g e à g r a i n fin. T a c h e s r o u g e s . C a s s u r e c o n c b o l d a l e . 31 3 1 . Calcaire g r i s - c r è m e , l é g è r e m e n t d o l o m i t i q u e .
3Q 3 0 . Calcaire beige clair a g r a i n fin. 2 9 , C o m m e 3 2 . Asse?, m a l s t r a t i f i é .
*B 2 S . Calcaire j a u n â t r e a v e c l a c h e s beiges ; p u r e n d r o i t s , un p e u m a r --.M n e u x . T c r é b r a i u l e s . D e n d r i t e s s u r les p l a n s d e d i a c l a s e s . I T 27. C o m m e 32.
2 0 . Calcaire beige clair, un p e u r o s a i r e , s n c c h a r o î d e . F i n e m e n t s t r a -tifié (1 c m ) .
*B 2 5 . Calcaire s a c c h n r o ï d e b e i g e , p a r f o i s j n u n i t r c . D u r ; c a s s u r e j j c o n c l i o ï d a l e .
jt 2 4 . Calcaire beige clair i\ g r a i n fin, a v e c r é s e a u x de t u b u l u r e s roses ou 13 b l a n c s . Q u e l q u e s p o i n t s j a u n e s . P l a n s de c o u c h e s t r è s é r o d é s .
2 3 . Calcaire s a c c h a r o l d e gris a v e c passées d o l o m i t i q i i e s . R e s t e s d e ** c o q u i l l e s .
2, 2 2 . Calcaire beige à p o i n t s j a u n e s . I l o t s n o l i l h i q u c s . Mal s t r a t i f i é . 2 1 . C o m m e 22. Au s o m m e t , h o r i z o n a v e c N é r i n é c s . M i e u x s t r a t i f i é . - T " 2 0 . Calcaire b e i g e clair a g r a i n fin. M o u c h e t é p a r u n e p o n c t u a t i o n
n o i r e . Rien s t r a t i f i é en b a n c s de 30-40 c m . IS'.*:: 13. Calcaire g r i s - h r n n , s a c c h a r o l d e .
U 18. Calcaire beige c l a i r à g r a i n fin. T a c h e s c l p o n c t u a t i o n b r u n - o r a n g e . •)j 17. Calcaire s a c c h a r o ï d e gris à g r i s - b e i g e a v e c p o i n t s b r u n s .
Ï5 IG. Calcaire g r i s - b e i g e , l é g è r e m e n t doloniiLiqiio.
...W.... 15. Calcaire beige A g r a i n fin a v e c t r a i n e e s o r a n g e . D e v i e n t s a c e h a -13 r o î d e au s o m m e t .
I J - - 14. Calcaire d o l o m i t i q u e g r i s - b e i g e .
13. Calcaire rosiltre a beige c l a i r a v e c i n c h e s r o u g e s . G r a i n (in. 12. Calcaire d o l o m i t i q u e g r i s - b r u n .
1 1 . C o m m e 1 3 . C o u v e r t s u r 3 m .
1O1 C a l c a i r e g r i s - b l a n c , l é g è r e m e n t d o l o n i i l i q u e . ....19.... Bien s t r a t i f i é en b a n c s de 2-10 c m .
9 9. Calcaire g r i s - b l a n c , parfois r o s a i r e , a g r a i n fin. P a r e n d r o i t s t a c h e s "'"Q et f l a m m è c h e s r o u g e s .
8. Calcaire beige clair a g r a i n fin. P o n c t u a t i o n j a i i n e - h r i i n e t p o i n t s ' n o i r s isolés. D e n d r i t e s .
:::::^-.-.-.-.-..8 -j_ Calcaire g r i s - b e i g e , s a c c h a r o ï d e a v e c p o i n t s n o i r s c l b r u n s . "."'.".!.".Vi 6. Calcaire a v e c r a r e s p e l i t s é l é m e n t s noirs a n g u l e u x .
5. Calcaire beige clair à g r a i n fin, s a c c h a r o l d e . Restes d e B r a c h t o -3 p o d e s . B i e n s t r a t i f i é e n b a n c s de 5-10 c m . 4 . C a l c a i r e gris-beige s a c c h a r o l d e . " 3 . C o m m e 5 . Au s o m m e t , p e t i t e s N é r i n é c s et d é b r i s d ' o r g a n i s m e s . I 2 . Calcaire gris-beige s a c c h a r o l d e , a v e c p o i n t s j a u n e s et b l a n c s . C o u v e r t s u r 1 m 10. ' " 1. Calcaire g r i s - b r u n s a c c h a r o l d e . S u r m o n t e le B a n c à N é r i n é c s .
21
-Toutefois, les faciès décrits par ces Auteurs se retrouvent pour
ainsi dire tous sur notre terrain,
Le Portlandien est essentiellement calcaire. Seuls quelques rares
et minces niveaux marno-calcaircs y sont intercalés. Il fait suite au
Kiméridgien sans transition de faciès ; on retrouve à sa base des
horizons déjà présents au Kiméridgien supérieur. II faut donc
répéter ici que Ia limite choisie au toit, du Bone à Nérinées reste
arbitraire. Aussi, lorsque ce niveau-repère n'affleure pas, est-il très
difficile, voire problématique de tracer une limite entre les deux
« étages ». Tout au plus remarque-t-on dans ce Portlandien quelques
caractères permettant de le différencier des formations sous-jacentes,
caractères que nous avions déjà signalés à la Montagne de Boudry,
à savoir :
-— une stratification plus nette cl. moins épaisse des bancs;
— une granulometrie plus fine des calcaires ;
— une diminution des faciès oolitlnqucs ;
— l'augmentation des faciès dolomi tiques, présentant souvent une
altération pulvérulente ;
— l'augmentation des calcaires tachetés.
Les trois complexes décrits dans les gorges de l'Areusc — calcaires
tachetés, plaquettes, calcaires dolomitiques
(MEIA.1965, p. 16-17)
— affleurent également ici. On en trouvera la description dans ce
travail, Au Mont Aubert, il est toutefois beaucoup plus difficile de
les ordonner stratigraphiquement, car il semble que l'interpénétration
des faciès y soit plus prononcée.
La partie supérieure du Portlandien, ainsi que le passage au
Purbeckien ne sont pas visibles. Un faciès particulier permet
cepen-dant de situer le sommet de ces dépôts. 11 s'agit d'un calcaire
saccha-roïde, cristallin, de couleur variable allant du blanc au gris foncé,
parfois même brun clair (MEIA, 1965, p. 17). Les anciens auteurs
(RICKENBACH.
J925 —
MÜHLETHALER,:1931 —
TIMÉIÎAUD,1937) ont
décrit cette roche sous le terme de dolomie saccharoîde. Ce faciès
marque le sommet du Portlandien. 11 n'a pas été possible d'en
mesurer l'épaisseur. Dans la région du Mont Aubert, il est souvent
accompagné d'un mince niveau de cargneules.
Mentionnons encore l'existence de deux autres faciès particuliers :
a) Les brèches à cailloux noirs ou multicolores se présentent
de façon irrégulière. La taille des éléments est inférieure à celle des
brèches kiméridgiennes. Dans l'impossibilité de relier latéralement
les affleurements, il est difficile de préciser s'il en existe un ou
plu-sieurs niveaux.
22
-b) Les calcaires à pistes ou à t u b u l u r e s (déjà r e n c o n t r é s dans le Kiméridgien) m o n t r e n t des teintes p l u t ô t sombres ; ils s o n t tra-versés de réseaux de tiges cylindriques, s o u v e n t aplaties, plus claires, s e m b l a n t résulter d'un remplissage postérieur. Le faciès p e u t se répéter irrégulièrement à des n i v e a u x différents. Ces formations o n t déjà été décrites. R I C K E N B A C H (1925, p . 27) les n o m m e << couches à fucoïdes » et pense qu'elles r é s u l t e n t du remplissage de traces de vers. M Ù H L E T H A L E R (1931. p . 173) les cite dans le Kiméridgien cl; le P o r t l a n d i e n en p e n s a n t qu'il p o u r r a i t s'agir de restes de polypiers. TiiiKnAUD (1937, p . 22) parle « de calcaires avec pistes de vers ».
A la Vallée de J o u x . Au BEUT (1943, p . 27) a décrit des formations semblables, en m o n t r a n t qu'il s'agissait, d ' u n e forme particulière de dolo miti sali on.
Lc faciès n ' e s t pas utilisable c o m m e horizon-repère.
Les fossiles s o n t rares, à l'exception des Nérinées, de Vagindla striata Carezzi et de quelques débris de coquilles indéterminables.
Le Purbeckien
Nous n ' a v o n s p a s pu e x a m i n e r ce niveau c o n v e n a b l e m e n t , car ses affleurements s o n t très r a r e s .
En l'absence de preuves paléontologiqucs, les gisements cites ci-dessous s o n t a t t r i b u é s au Purbeckien en considérant, s u r t o u t leur position e n t r e des faciès p o r t l a n d i e n s et valanginiens.
En o u t r e , la c o u v e r t u r e m o r a i n i q u e est t r o p i m p o r t a n t e p o u r que la combe p u r b e c k i e n n e soit, bien m a r q u é e .
a) Dans le t a l u s b o r d a n t au N la route Concisc-Mutrux à la h a u t e u r de la Prise Gaulaz pt, 567, nous avons d é c o u v e r t une brèche à éléments colorés ; l'aflleurement se limite à quelques d m2 ; il est
difficile de certifier qu'il est v r a i m e n t en place. Mais sa position e n t r e d e u x carrières, ouvertes, l'une dans les couches du Valanginien inférieur, l ' a u t r e dans des s t r a t e s de P o r t l a n d i e n supérieur, corres-pond à celle du P u r b e c k i e n .
Le Valanginien inférieur forme d'ailleurs ici une petite paroi qui part, de la carrière supérieure et r e m o n t e j u s q u ' à 1!Ë du p t 653,
sur le chemin forestier c o n d u i s a n t au Bois de la Côte. Cette paroi limite du côté E u n e dépression qui doit correspondre à la combe p u r b e c k i e n n e ; quelques p o i n t e m e n t s de calcaires dolomitiques affleurent en effet sur l ' a u t r e flanc.
b) Sur le v e r s a n t m é r i d i o n a l du M o n t  u b e r t , nous a v o n s observé — près du sentier r e l i a n t C h a m p s Crétin à Champs Richard
23
-(542.150/190,080) — un calcaire b r é c h i q u e à éléments noirs, ainsi q u ' u n e microbrèche. Ici é g a l e m e n t il doit s'agir d!u n affleurement
p u r b e c k i e n .
c) Un calcaire à Chora affleure à VK de C h a m p s R i c h a r d , en b o r d u r e du chemin forestier (542,450/190,275). F A V R E (1962) cite cet afllcurcmenL.
d) N o u s n ' a v o n s pas r e t r o u v é la série décrite p a r CAHOZZI (1.948, ]). 65) dans la région du P r é Marillier au-dessous de P r o v e n c e . P e u t - ê t r e est-elle a c t u e l l e m e n t r e c o u v e r t e ?
Un peu plus à l ' W p a r c o n t r e , dans le lit du ruisseau d e s c e n d a n t de M u t r u x , nous avons observe à la cote 715 m, un p e t i t affleurement. de m a r n e s et niarno-calcaîres gris-noir, a c c o m p a g n é s de brèches à cléments noirs également.
C o m m e nous nous t r o u v o n s ici j u s t e sous u n e paroi de calcaire valanginien, ces roches d o i v e n t bien a p p a r t e n i r au P u r b e c k i e n .
C H A ' t ' I T H I Ï 11
L E C R É T A C É
11 n'affleure que d a n s la p a r t i e S et constitue la c o u v e r t u r e nor-male du flanc j u r a s s i q u e des a n t i c l i n a u x du Mont A u b e r t et du Soliat.
Les descriptions des terrains néocomiens ne m a n q u e n t pas d a n s les environs de N e u c h â t e l . On t r o u v e aussi d a n s les t r a v a u x de BAUMBEIIGEIÎ (1903, p . 38-39) des profds relevés dans des carrières de Frcsens, Bonvillars et Saint-Maurice. P a r c o n s é q u e n t , nous ne r e p r e n d r o n s pas en détail des descriptions figurant dans des é t u d e s a n t é r i e u r e s ; nous nous bornerons à rappeler certains faits p a r t i -culiers c o n c e r n a n t n o t r e secteur, d ' a u t a n t plus que B K R T S C H Y (1958), d a n s son é t u d e du Crétacé de la b o r d u r e du lac e n t r e La Lance et G r a n d s o n , a déjà décrit nos meilleurs aflleurements.
B u m u (1956, p . 624-625) a é g a l e m e n t analysé de façon détaillée pour le Valanginien et l ' H a u t e r i v i e n . les profds les plus complets de la région, à savoir ceux des carrières de S a i n t - M a u r i c e - C h a m p a g n e
(539,880/187,800) et des environs de Tivoli-Bonvillars (541,360/
188,31O)
1.
1 On pourra trouver chez ces a u t e u r s un historique et une bibliographie
24
-Lc Valanginien
De l'avis u n a n i m e des a u t e u r s ( F R E I , 1925 - M Ü H L E T H A L E H , !931 - A u B E R T , 1 9 4 3 - J O R D I , 1 9 5 5 - B U R R I , 1.956 - H X F E L I , 1966), le Valanginien se subdivise de h a u t en has comme suit :
Complexe 5 marnes Complexe 4 calcaires Complexe 3 Complexe 2 Complexe 'I manies calcaires calcaires couches à Bryozoaires et Spongiaires couches à Astieria couches de Villers calcaire roux limoniteüx marnes d'Arzicr Marbre bâtard calcaires oolilhkjues alternant avec des
Valanginien supérieur ou Valanginien s. st. Valanginien inférieur ou lïcrriasien ou Infra valanginien
On t r o u v e r a dans le travail de B u » m (1956, p . 601 -60S) des précisions sur la définition de ces complexes, ainsi q u e sur les limites de l'étage.
a} Valanginien inférieur
Dans la zone S du Mont A u b e r t , le Valanginien n'affleure nulle p a r t en coupe complète, c l il n'est p a s possible d ' e x a m i n e r le passage du P u r b e c k i e n au Crétacé. Les m a r n e s du complexe 1 doivent c o n t r i b u e r à la formation d e la combe p u r b e c k i e n n e ; mais on sait, q u e celle-ci est r e c o u v e r t e presque p a r t o u t d e dépôts glaciaires.
Les premiers affleurements valanginiens observables sont donc c o n s t i t u é s p a r des calcaires oolithiques, pseudo-oolithiques ou s p a t h i q u e s , a l t e r n a n t avec des n i v e a u x marno-calcaircs ou m a r n e u x , parfois n o d u l e u x . La t e i n t e d e ces formations v a r i e du gris-beige au j a u n e , j a u n e - b r u n ; elles sont aussi parfois grisâtres ou t a c h e t é e s de gris.
Ce complexe est s u r m o n t é d ' u n ensemble essentiellement calcaire c o r r e s p o n d a n t au Marbre b â t a r d . La limite n'est pas toujours très franche e n t r e les deux. Il s'agit d ' u n calcaire d u r , c o m p a c t , s o u v e n t saccharoïde. a cassure esquillcuse. La couleur est également très c h a n g e a n t e : blanc, j a u n e , gris j a u n â t r e , rosé, parfois avec des taches lie-de-vin.
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-b) Valanginien supérieur
Nous n'avons pas observe les marnes d'Arzier.
BERTSCHY(1958,
p. 224) pense qu'elles n'existent pas dans» la région. En effet, on
remarque à deux endroits (carrière de Bonvillars et chemin forestier
Corcclles-Fontanezier, entre les cotes 720 et 750) * que le calcaire
roux du Valanginien supérieur surmonte immédiatement le faciès
Marbre bâtard.
Les calcaires du Valanginien supérieur (leur nom l'indique)
présentent une teinte rouge-brun ou jaune-brun foncé. Ils sont très
spathiques (« Echinodermenbreccie » selon
BERTSCHY),plaquetés en
bancs de 1-10 cm, et présentent souvent une stratification
entre-croisée. Par ces caractères, ils peuvent parfois être confondus avec
certains niveaux de l'Hauterivien supérieur {ils sont toutefois plus
spathiques, mais moins oolithiqûcs). Les calcaires sont quelquefois
entrecoupés de bancs marno-calcaires. La limonite s'observe en
général au sommet du complexe, mais sa position n'est pas fixe,
comme d'ailleurs le diamètre des grains qui est très variable mais
dépasse rarement 0,7-0,8 mm.
Dans le Valanginien supérieur, on peut également trouver des
lentilles siliceuses. Le fait a déjà été signalé par
BAUMBHRGER(1903,
p. 39) — en particulier à Bonvillars —
BERTSCHY(1958) et
FAVHE(1962).
Remarquons que môme lorsqu'elles n'afilcurent pas, les
forma-tions du Valanginien supérieur donnent au sol qu'elles engendrent
une coloration brun-rouge assez caractéristique.
Mentionnons dans ce complexe la découverte d'un Pyguriis
rostratus Ag. sur le chemin forestier Corcelles-Fontanezier, au-dessus
de la bifurcation du sentier 720 m, ainsi que de nombreux débris de
Crinoïdes, Bryozoaires, accompagnés d'une dent de poisson
2à
Bonvillars.
Lc complexe des marnes à Astieria (complexe 5) n'a pas été
observé.
L'Hauterivien
Si la division en deux complexes :
Hauterivien supérieur calcaire = Pierre Jaune
Hautcrivicn inférieur marneux = Marnes Bleues
1 Ces affleurements sont également cités par BEUTSCHY.
2IiKItTSCHY signale la découverte d'une dent de Pycnodits à Tivoli. HXKELI
(1965, p. 59) mentionne également des dents de Pycnodus et de Slrophodus dans le Valanginien supérieur de Vnlangin (couche 29).