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Modules de formation
Centre de Réadaptation Ambulatoire de Grâce-Hollogne, le 9 novembre 2015
• Jean-Marc Scholl
Centre de Ressources Autisme Liège Polyclinique Universitaire L. Brull, ULg
Où en sont nos connaissances ?
Quelques questions préalables
:
• Quels sont les signes prodromiques précurseurs à la psychose ? • Comment prévoir une évolution péjorative ?
• Comment poser précisément un diagnostic de Psychose ? • Quels sont les signes cliniques ?
• Quels sont les différentes formes de Psychoses dans l’enfance ? • Qu’est-ce une psychose à symptômes négatifs ?
• Quelles sont les atteintes du langage dans la psychose ?
• Des troubles de la régulation des stimuli sensoriels comme Signes Précurseurs à la psychose ?
• Quelle est l’évolution clinique neuro-développementale ?
• Comment différencier Psychose et Trouble du spectre autistique ? • Quelles sont les comorbidités possibles ?
• D’où vient la confusion entre les diagnostics ? • Risques de récidives d'épisodes psychotiques ? • Que dire aux parents ? Comment les impliquer ? • … ... ...
MODUL
ES DE FORMATION
Situer le syndrome psychotique
bref historique, dimensions d’un diagnostic, épidémiologie… Évolution prodromique et symptômes négatifs
Cas cliniques de « psychoses à symptômes négatifs » Les désorganisations
Investigation des symptômes négatifs et implication des parents Les symptômes positifs
Les troubles schizo-affectifs Cas cliniques
Implication des parents dans l’énoncé du diagnostic et les prises en charge La place de la médication
Les comorbidités et les diagnostics différentiels Les différents types de prises en charge
Définition général
Un syndrome psychotique a une évolution neuro-développementale. Des symptômes peuvent apparaître ou s’intensifier au cours du temps, particulièrement de l’enfance jusqu’au début de l’âge adulte. Ces
symptômes peuvent correspondre à des pertes relatives de certaines capacités, ils sont alors appelés « symptômes négatifs » ; ils peuvent aussi comprendre des symptômes liés à des perceptions irréelles et des troubles de la pensée, ils sont alors appelés «symptômes positifs ». Un syndrome psychotique peut être d’intensité variable et s’exprimer de façon très différente d’un sujet à l’autre. Si le syndrome psychotique est intense, le sujet est alors en souffrance et connaît des difficultés d’intégration sociale.
MODULE 1
MODULE 2
MODULE 1
Situer le syndrome psychotique
Bref historique et confusion
Vocabulaire : les dimensions du diagnostic
Épidémiologie
MODULE 1
Situer le syndrome psychotique
est source de confusion
Évolution historique des concepts
névrose / état limite / psychose :
Apparition progressive de distinctions
•
1900 : névrose et psychose
(psychose ≈ fourre-tout ≈ tout ce qui n’est pas névrose)
•
1943 : Kanner (situé au sein des psychoses !)
•1944 : Asperger (situé au sein des psychoses !)
•1947 : Bender (schizophrénie infantile)
•
1950-1970 : les états limites (borderline)
•1980 : DSM III séparation
D’où vient une confusion entre les diagnostics ?
Développement historique de tableaux psychotiques :
– « psychose symbiotique » (Malher, 1973)
– « dysharmonie évolutive de structure psychotique » (Misès)
– « distorsion psychotique précoce de la personnalité » (Geissmann) – « schizophrénie pseudo-névrotique » (Bender)
– « psychose schizophréniforme » (GAP, 1966)
– « schizophrénie pseudo-psychopathique » (Bender) – « schizophrénie de type – paranoïde (DSM IV)
– désorganisé – catatonique – indifférencié – résiduel
– « trouble délirant » (DSM IV)
– « trouble psychotique non spécifié (NOS) » (DSM IV) – . . .
Conclusion : une diversité des tableaux
psychotiques,
L’évolution historique :
Apparition tardive des disciplines pédiatriques
± 1950 : les pères de la pédopsychiatrie
(Stanislas Tomkiewicz : « L’Adolescence volée »
,Éd. Hachette, 2001
)
± 1970 : début de la pédopsychiatrie
et de la neuropédiatrie
D’où vient une confusion entre les diagnostics ?
L’évolution historique :
La recherche
le développement des neurosciences
l’autisme : « top 1 » de la recherche internationale
pédopsychiatrique en 2012
Il y a 15 ans l’autisme était largement sous-diagnostiqué !
Actuellement, il devient un diagnostic largement médiatisé…
et peut-être un
nouveau fourre-tout ?
Les critères diagnostiques de l’autisme prêtent à confusion !
Les composantes autistiques :
– altération qualitative des interactions sociales
– altération qualitative de la communication
– comportements, intérêts et activités : restreints, répétitifs et
stéréotypés
= catégories non spécifiques pouvant être
rencontrées dans la Psychose
Confusion entre les diagnostics
Le critère des « réactions sensorielles »,
introduit dans le DSM 5, est-il discriminant ?
Les troubles sensoriels
sont souvent présents dans l’autisme,
mais ils sont aussi présents dans la psychose
et peuvent y être plus intenses !
CIM (ICD) 10
«Autres troubles envahissants du développement (F84.8)»
(dont certains font à tort ± un Trouble envahissant psychotique)
aggrave la non distinction
MODULE 1
Situer le syndrome psychotique
Bref historique et confusion
Comment poser précisément un diagnostic de
Psychose ?
Quatre dimensions sémiologiques dans la psychose de l’enfant
Symptômes positifs, négatifs, cognitifs
et la désorganisation
Quatre catégories de symptômes possibles :
les symptômes positifs
les symptômes négatifs
les atteintes des fonctions cognitives
les désorganisations
Un enfant atteint d'une maladie psychotique peut ne présenter : que des symptômes négatifs
ou
Comment poser précisément un diagnostic de Psychose ?
Pour les troubles psychotiques et schizo-affectifs ?
Diffraction des symptômes des
troubles psychotiques et schizo-affectifs en 7 dimensions
Modèle dimensionnel à partir d’analyses factorielles des symptômes
N.B. Trouble schizo-affectif =
trouble psychotique + trouble dépressif/trouble bipolaire (trouble de l’humeur)
Dimensions :
•
symptômes positifs
•
symptômes négatifs
•
fonctions cognitives
•
désorganisation
•
agitation – surexcitation
•
hostilité – agressivité
•
dépression
(Emsley R. et al., 2003 ; Lykouras L. et al., 2000 ; Mass R. et al., 2000 ; Wolthaus J.E. et al., 2000)
Comment poser précisément un diagnostic de Psychose ?
Sept dimensions sémiologiques possibles
Un sujet peut présenter des symptômes de certaines de ces dimensions Mais la présence de toutes ces dimensions n’est pas obligatoire
De plus, au cours de la trajectoire développementale de l’enfant certaines dimensions peuvent apparaître puis disparaître
C’est sur l’histoire développementale de la présence à certains
moments de symptômes que l’on peut retrouver plusieurs dimensions
un diagnostic se réalise par une anamnèse diachronique, de la naissance à l’âge actuel
Comment poser précisément un diagnostic de Psychose ?
Sept dimensions sémiologiques
Quels sont les dimensions
les plus persistantes au
cours de l’évolution
?
au cours de l’évolution ?
Analyses factorielles des symptômes de la PANSS :
PANSS = Positive and Negative Syndrome Scale
de 99 patients, de 7 à 17 ans, présentant une histoire initiale de
symptômes psychotiques positifs depuis moins de six mois
des évaluations : initiales, à 4 semaines, et 6 mois
Conclusion : les symptômes les plus stables au cours du temps se
répartissent en,
– symptômes négatifs (72,7 % de stabilité)
– dépression (50 % de stabilité)
– hostilité-agressivité (50 % de stabilité)
– symptômes cognitifs (22,2 % de stabilité)
– symptômes positifs (22,2 % de stabilité)
Les
symptômes négatifs
sont les plus stables (72,7 %) !
(Rapado-Castro M.
1) Symptômes négatifs (stables à 72,7 %)
– émoussement de l’expression des émotions – retrait affectif
– mauvais contact
– repli social passif/apathique
– absence de spontanéité et de fluidité dans les conversations – ralentissement/retard psychomoteur
– trouble de la volition – évitement social actif
2) Symptômes cognitifs (stables à 22,2 %)
– difficultés d’abstraction – désorientation
3) Hostilité (stable à 50 %) – hostilité
– manque de coopération – mauvais contrôle pulsionnel 4) Dépression (stable à 50 %)
– anxiété – dépression
– sentiment de culpabilité
– préoccupation excessive de soi (tendances autistiques)
5) Symptômes positifs (stables à 22,2 %) – idées délirantes
au cours de l’évolution ?
Les symptômes les plus stables au cours du temps : – symptômes négatifs (72,7 % de stabilité)
– dépression (50 % de stabilité)
– hostilité-agressivité (50 % de stabilité) – symptômes cognitifs (22,2 % de stabilité) – symptômes positifs (22,2 % de stabilité)
Les symptômes négatifs sont les plus stables (72,7 %) ! dimension la plus robuste
= corps de la vulnérabilité psychotique
Les symptômes dépressifs et d’hostilité ont une stabilité à 50 %
si dépression ou état maniaque, pensez à une émergence psychotique N.B. chez ces patients psychotiques (de 7 à 17 ans) : 24,3 % de
troubles de l’humeur
MODULE 1
Situer le syndrome psychotique
Bref historique et confusion
Vocabulaire : les dimensions du diagnostic
Angoisses de morcellement ?
•
rares dans l’enfance
•
mais parfois déjà à 3-5 ans !
(Green et al., 1992)
(Bleuler, 1950)
•
seuls 4 % des patients adultes schizophrènes débutent leur
maladie par cette forme aiguë dès l'enfance
(Cannon et al., 1999)
Prévalence des symptômes positifs
dans les populations cliniques • 4 % dans l’enfance
• 8 % dans l’adolescence
(Birmaher, 2003)
fréquence des symptômes • hallucinations auditives : 13 % • croyances et idées délirantes : 4 %
N.B. moins complexes dans l’enfance qu’à l’adolescence (Ulloa et al., 2000)
• Mais chez l'enfant : seuls 6 % des troubles psychotiques
psychotiques
chez l’enfant
sous un mode aigu : seulement 6 %
•symptômes positifs
sous un mode insidieux : 47 %
•
perte de certaines compétences (souvent non reconnues)
sous un mode chronique : 47 %
•
divers symptômes comportementaux non spécifiques
Syndromes psychotiques sous-diagnostiqués chez
l’enfant
chez l’enfant
•
souvent sous-diagnostiqués !
•reçoivent de faux diagnostics !
(Birmaher, 2003)
diagnostic et traitements adéquats ne sont donnés
qu'après 2 années ou plus d'évolution !
(Semper et McCellan, 2003
)
Une clé fondamentale pour les
modes insidieux :
MODULE 2
Évolution prodromique - symptômes négatifs
Évolution neuro-développementale
Les symptômes négatifs
Psychose à symptômes négatifs
Les atteintes du langage
MODULE 2
Évolution prodromique - symptômes négatifs
Évolution neuro-développementale
Les symptômes négatifs
Psychose à symptômes négatifs Les atteintes du langage
Comment mieux appréhender les symptômes
prodromiques de la psychose ?
Psychose =
maladie évolutive neuro-développementale
une évolution neuro-développementale des
symptômes prodromiques de la Psychose précoce
Évolution neuro-développementale des symptômes
prodromiques de la Psychose précoce
Au cours de la période prodromique :
évolution en phases successives de la vulnérabilité/maladie psychotique (au cours d’un délai de 6 mois minimum)
1er phase : symptômes négatifs (groupe 1)
2ème phase : symptômes négatifs + symptômes positifs modérés (groupe 2) 3ème phase : symptômes négatifs + symptômes positifs sévères (groupe 3) 4ème phase : Psychose avérée
(Barbara A. Cornblatt et al., 2003)
La psychose commence toujours par des
symptômes
négatifs
et des symptômes non spécifiques !
MODULE 2
Évolution prodromique - symptômes négatifs
Évolution neuro-développementale
Les symptômes négatifs
Psychose à symptômes négatifs Les atteintes du langage
Importance majeure des symptômes négatifs !
Symptômes négatifs
Les troubles de l’attention
– sont les premiers à apparaître !
– précèdent la psychose de 5 ans ou plus
(Hafner et al., 1999 ; Kremen et al., 2001)
– font partie des caractéristiques symptomatiques de la psychose
– NB: très fréquents chez les probants (enfants d’un parent
psychotique)
Symptômes négatifs
Déficit de Mémoire de travail– très précoce
– notamment la mémoire visuo-spatiale
– NB: fréquent chez les probants (enfants d’un parent psychotique)
(Erlenmeyer-Kimling et al., 2000)
Déficit de Mémoire verbale
– altérée chez 83 % des sujets en période prodromique et chez 28 % des probants (Sarfaty et al., 2003)
Importance majeure des symptômes négatifs !
Symptômes négatifs
Déficit aspécifique d’autres Fonctions exécutives
organisation (désordre systématique)
planification (difficultés pour planifier des étapes, un
travail scolaire)
persévération (d’erreurs commises, de comportements,
d’idées fixes)
Déficit de Fonctions cognitives
dans la WISC :
– surtout les « codes »
– aussi « arrangement d’images »
« vocabulaire »
déclin : ± 2,3 ans avant l’apparition des symptômes
psychotiques, et se prolongeant durant ± 1,7 ans après le
diagnostic
(Bedwell J.S. et al., 1999 : étude rétrospective sur 31 patients de 6 à 18 ans ; Gochman P.A. et al., 2005 : suivi de cohorte cos = psychose précose)
Symptômes négatifs
Déficit de Fonctions cognitives
Déclin du QI : ± 2 ans avant le diagnostic de Psychose
précoce, et se prolongeant durant ± 1,7 ans après le diagnostic
(Gochman P.A. et al., 2005 : suivi de cohorte de sujets cos)
Déclin : plus important dans l’enfance que dans l’adolescence
(Biswas P. et al., 2006)
Stabilisation du QI : 13 ans après le début de la maladie
psychotique
(Gochman P.A. et al., 2005 : suivi de cohorte de sujets cos = psychose précose)
Déficit progressif de fonctions cognitives
même si les tests (QI) demeurent > 100, ils perdent en
performance par rapport à des résultats antérieurs
les résultats deviennent hétérogènes
les 4 dimensions du WISC-IV (compréhension verbale,
raisonnement perceptif, mémoire de travail, vitesse de
traitement) deviennent hétérogènes
Importance majeure des symptômes négatifs !
Symptômes négatifs
Déficit des fonctions neuro-motrices
Symptômes négatifs
Anhédonie — Avolition
= « panne neurologique du ressort de l’envie et de la volition » = difficulté de désirer anticipativement quelque chose
par la diminution de capacité à "éprouver le plaisir par anticipation" avant d'être dans la situation effective où il se produira
dit souvent qu'il s'ennuie
exprime peu de désirs personnels
se retire d'activités qui lui étaient agréables auparavant (jeux, sport,
sorties, rencontres)
des activités lui deviennent pénibles, laborieuses …
Importance majeure des symptômes négatifs !
Symptômes négatifs
Altération des relations sociales (≈ schizoïde)
– jeux solitaires
– pauvreté des compétences sociales – détérioration des relations sociales
– a moins de 2 amis
– préfère éviter les groupes sociaux
– n’interagit qu’avec de petits groupes sociaux – plus susceptible/sensible que ses pairs
– retrait social
– isolement social
précède de ± 2 à 4 ans la psychose précoce (Hafner et al., 1999)
dans la 1re enfance, interfère avec le développement social
un déficit de fonctionnement social dans l’enfance = haut risque de développement ultérieur d’un syndrome psychotique
(Jones et al., 1994 : suivi d’une cohorte anglaise depuis 1946 ; Jones & Tarrant, 1999 : suivi d’une cohorte anglaise depuis 1958)
Symptômes négatifs
Déficit relatif de perception des sentiments
profonds de l'interlocuteur
• peu d'appréhension des nuances fines "du monde interne" des
interlocuteurs
• manque de capacité "d'accordage" dans les relations profondes
• voudrait se faire des amis, mais n'arrive pas à maintenir de bonnes relations • a un "humour" mal à propos, non en congruence avec l'état affectif de son
interlocuteur
• a des relations de proximité incongrue (en sautant au cou d'un étranger,…) • a une mauvaise appréciation de ce qui est en jeu dans la relation
Importance majeure des symptômes négatifs !
Symptômes négatifs
Troubles du langage
lexical, syntaxique, sémantique et pragmatique très variable :
– retard de langage
– premiers mots, prosodie, articulation
– difficultés à poursuivre une conversation normale
– vocabulaire réduit
– compréhension verbale
– utilisation sociale du langage
– apragmatisme !
Symptômes négatifs
Performances scolaires
détérioration progressive en phase prodromique
(Jones et al., 1994 : suivi d’une cohorte anglaise depuis 1946 ;
(Cannon et al., 1999 : suivi de cohorte à Helsinki depuis 1951; Moller & Husby, 2000)
Importance majeure des symptômes négatifs !
Symptômes négatifs
Difficultés scolaires
reliées davantage à l’avolition = anhédonie
(qu’au déficit des fonctions exécutives/cognitives)
Symptômes négatifs
anamnèse : recherche minutieuse
de périodes de régression
Retard de développement en période prémorbide de
Psychose précoce (< 12 ans) :
50 % de retards langagier, moteur et social en période
prémorbide
dont - langage (23 %),
- moteur (31 %),
- fonctionnement social (36 %)
(Hollis C., 1995)
NB
10 % de retards, chez les individus qui ne développeront
une psychose qu’à l’âge adulte
(Cannon et al., 1999)
phase prodromale)
Symptômes dépressifs
– précèdent de 5 ans ou plus la psychose avérée (Hafner et al., 1999)
N.B. non secondaires aux autres symptômes
non consécutifs aux traitements médicamenteux
– liés directement au phénotype (avec possibilité d’un tr. schizo-affectif ultérieur)
– source potentielle de symptômes négatifs liés à la dépression : détérioration attentionnelle
détérioration de fonctions exécutives (organisation, planification,…) altération affective (affects labiles ou ternes)
altération de la mémoire épisodique anhédonie – avolition
Symptômes aspécifiques -- Symptômes affectifs
(phase prodromale)
Dysphorie
– humeur instable, coléreux, agressif,…
jusqu'à la psychose avérée
Psychose avérée : toujours accompagnée de symptômes négatifs mais pas toujours de symptômes positifs !
• dérégulations biochimiques et neurophysiologiques • déficit de fonctions exécutives
• pertes cognitives
• trouble affectif (anxiété et/ou dépression et/ou dysphorie) • habilités sociales altérées et/ou retrait
• difficultés scolaires • Psychose avérée
•
Évolution neuro-développementale
des symptômes
Le diagnostic repose sur l’histoire de l’apparition des
symptômes négatifs
= l’anamnèse diachronique
reprenant chronologiquement des descriptions de l'enfant
d'année en année depuis sa naissance
Symptômes négatifs
Troubles de l’attention
Mémoire de travail
Mémoire verbale
Exécutions motrices
Autres fonctions exécutives
Fonctions cognitives Relations sociales Altération affective Anhédonie – avolition Langage Difficultés scolaires
Dans la continuité du développement et/ou
Avec des périodes régressives = épisodes psychotiques à symptômes
Les
symptômes négatifs
sont donc :
les plus précoces
les plus nombreux en phase prodromique
les plus stables et persistants
les plus déterminants pour le pronostic
Ne pas se limiter à la recherche de symptômes positifs pour
établir le diagnostic de psychose !
car alors beaucoup de faux négatifs
MODULE 2
Évolution prodromique - symptômes négatifs
Évolution neuro-développementale Les symptômes négatifs
Psychose à symptômes négatifs
Les psychoses uniquement à symptômes négatifs
= une perte par rapport à la vie normale
1. déficit de capacité à mettre des mots sur ses affects et ses sentiments
(conduit à une pauvreté affective)
2. déficit de la perception intersubjective (des sentiments profonds de
l'interlocuteur)
3. le langage devient plus pauvre et/ou pauvreté d'élaboration mentale
4. tendance au retrait social (parfois un refus anxieux de l'école)
5. une anhédonie : perte de plaisir induisant une perte de motivation, d'envie,
d'intérêt (avec perte de volition)
6. difficultés de concentration
7. perte relative de certaines fonctions cognitives (dont une perte de capacité
d'organisation)
Peut s'ajouter: un mal-être en situation d'être seul et/ou des symptômes
Les
symptômes négatifs
sont souvent accompagnés de
déficits cognitifs :
•
la mémoire de travail
•
les fonctions exécutives
•
la mémoire à long terme
•
...
Adolescents ayant eu un premier épisode psychotique :
seulement 51,8 % retrouvent leurs capacités
fonctionnelles un an après cet épisode.
Mémoire de travail
et
Apprentissage verbal
=
indicateurs
prédictifs
du recouvrement
MODULE 2
Évolution prodromique - symptômes négatifs
Évolution neuro-développementale Les symptômes négatifs
Psychose à symptômes négatifs
Les atteintes du langage dans la psychose
1.
Présence
– possible dans tous les troubles psychotiques
(personnalité schizotypique, psychose simple de l'enfant, schizophrénie)
– parfois en phase prémorbide, longtemps avant la psychose avérée
– degrés très variables selon les sujets.
N.B. fréquentes rééducations logopédiques (avant la psychose
avérée)
Les atteintes du langage dans la psychose
2. Déficits en cause
– Altérations des fonctions cognitives : troubles attentionnels, mnésiques et
dysexécutifs (manque de planification du discours, manque d’inhibition, d’organisation….)
– Déficit en Théorie de l'esprit (ToM) : ne tient pas suffisamment compte "du savoir
non partagé"
– Déficit de la reconnaissance des émotions de base et déficit de la perception
intersubjective des affects profonds
3. Aggravés par
– facteurs de stress environnementaux
Les atteintes du langage dans la psychose
Versant réceptif : difficultés de réceptivité et de compréhension du
langage
Capacité limitée « à mobiliser les ressources cognitives »
nécessaires à une analyse/compréhension élaborée du langage
dus à des troubles attentionnels, mnésiques et dysexécutifs.
Par contre la compétence de décodage littéral (l’explicitement dit)
n'est pas affectée.
Les troubles réceptifs peuvent être subtils,
Les atteintes du langage dans la psychose
Quelques exemples (versant réceptif) :
Difficulté à comprendre des messages longs ou des phrases longues (mémoire à court terme insuffisante).
Mauvaise compréhension des informations implicites – linguistiques,
contextuelles et prosodiques – (car analyses logico-déductives et mémoire de
travail défaillantes entravant la résolution d'inférences difficultés à tenir compte de plusieurs niveaux de messages).
Difficulté à comprendre une situation ou un récit dans sa globalité liée à une
difficulté à réaliser la synthèse de l'ensemble des informations permettant cette compréhension globale (car troubles dysexécutifs).
Difficulté à ne pas tenir compte d'informations non pertinentes langagières,
environnementales, mentales (car troubles attentionnels, manque d'inhibition). Donc, des difficultés à comprendre le langage implicite, indirect ou figuratif (Champagne et al., 2005).
Les atteintes du langage dans la psychose
Versant expressif (langage)= «troubles formels de la pensée» (Nancy Andreasen)
= manifestations langagières d'une désorganisation du cours de la pensée.
entravent les capacités communicationnelles facilement perceptibles
intensité variable : quelques incohérences du discours
jusqu'à des digressions dans la même phrase.
Ajustement difficile aux impératifs de la communication et manque de cohésion du langage.
Quelques exemples (versant expressif) :
o Difficultés d’ajustement du langage non verbal :
pauvreté des mimiques ou trop grande expressivité
trouble de la prosodie et de la gestuelle accompagnant le discours
o Déficit en Théorie de l'esprit :
ne tient pas suffisamment compte "du savoir non partagé"
o Déficit des fonctions exécutives (manque de planification du discours) :
discours décousu
manquant de cohésion (organisation logique qui rend tous les éléments
intimement unis)
et de cohérence (liaison harmonieuse entre les divers éléments et idées).
o Déficit de la mémoire de travail, déficit à inhiber l'information non pertinente,
déficit de raisonnement logicodéductif :
déficit à effectuer des inférences au sein du discours
difficultés à répondre à une question implicite ("tangentielle")
au cours de son discours, ne pourra pas maintenir l'idée qu'il voulait exprimer (relâchement des associations d'idées, perte du but)
irruption d’informations non pertinentes sans lien avec la conversation (digressions par manque d'inhibition de l'information divergente ou inutile). et simultanément, le discours manque d'informativité pertinente.
Les atteintes du langage dans la psychose
induisent une désorganisation
Discours avec digressions, incohérences, de l’irrationnel, de
l’illogisme…
N.B. des symptômes négatifs avec une désorganisation
suffissent pour évoquer un trouble psychotique (DSM 5)
Pour plus d’informations sur :
La sémiologie dimensionnelle et développementale
en pédopsychiatrie
et la reconnaissance de signes cliniques à l’anamnèse et lors
du premier examen dans différents syndromes
il est possible de consulter des travaux de l'auteur de
cette présentation sur le site Open Access de l'ULg :
«
ORBi
».
CHEZ L’ENFANT
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Modules de formation
Centre de Réadaptation Ambulatoire de Grâce-Hollogne, le 9 novembre 2015
• Jean-Marc Scholl
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