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La dissociation : un phénomène normal ou pathologique?

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Academic year: 2021

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AMÉLIE AUCLAIR VAILLANCOURT

LA DISSOCIATION : UN PHÉNOMÈNE NORMAL OU PATHOLOGIQUE?

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval

pour l’obtention

du grade de maître en psychologie (M. Ps.)

École de Psychologie

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL

DÉCEMBRE 2003

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Résumé

Selon la théorie de Jacobs (1988), l’expérience de dissociation est spécifique aux gens présentant une dépendance. D’autres auteurs, dont Bernstein et Putnam (1986), prétendent que la dissociation peut survenir dans la population normale. Le but de la présente étude est de vérifier si l’expérience de dissociation peut survenir alors qu'un individu pratique une activité qui le passionne. Pour ce faire, la dissociation est mesurée chez les trois groupes de personnes s’adonnant aux jeux de hasard et d’argent (N = 22), au cyclisme (N = 21) et à l’escalade (N = 20). Les participants reçoivent des questionnaires par la poste avec une enveloppe pré-affranchie. Par la suite, ils retournent cette enveloppe au chercheur. La Dissociative Experiences Scale (Bernstein & Putnam, 1986), adaptée pour la présente étude, a été utilisée pour mesurer la dissociation. Les résultats révèlent que les trois groupes ont rapporté de la dissociation. Le groupe de joueurs a obtenu des scores moyens de dissociation inférieurs à ceux des sportifs. Le concept du « flow » de

Csikszentmihalyi (1975) permet certaines interprétations des résultats inattendus. Ces résultats suggèrent qu’il est possible de faire l’expérience de la dissociation lors de la pratique d’une activité qui nous passionne, et que cet état n’est pas spécifique aux gens qui éprouvent des problèmes de dépendances.

Robert Ladouceur ־* t־f—־^־׳--- s *■- — ־ \

Amélie Auclair V.

Directeur de recherche Étudiante à la maîtrise

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Avant-propos

Je suis extrêmement reconnaissante envers mes amis, ces derniers ayant été

présents, à tous moments, pour écouter mes joies et mes peines. La vie n’étant pas toujours facile en ce bas monde, il aurait été tentant d’abandonner plus d’une fois! ! Je remercie donc fortement mon amour, Etienne, pour ta présence, ton écoute, ton support, ta patience et ta petite personne. Je te remercie, Isa, pour ton amitié, tes nombreux appels (!) et nos folies qui font de chaque journée un rayon de soleil! Merci à vous, Emilie et Charles, vous m’avez tant aidée dans mon recrutement, source de symptômes dépressifs majeurs. Vous ne pouvez imaginer l’ampleur de votre action pour moi! Merci Emilie, pour ta disponibilité inconditionnelle! Tu auras su apparaître aux bons moments! Nos séances sportives auront contribué à ma santé mentale! Merci Charles, pour ta personne et ton originalité qui savent toujours me faire sourire malgré les épreuves, attention au rictus mon Charles! Merci Simon et Fred pour votre aide et vos « heins?? ». Merci Jean-Denis, beau-papa très apprécié pour tout, tu m’as aidée à demeurer motivée et à y croire. Merci à « Kevin Allen », le scientifique... Tu nous manqueras.. .Merci à Verrots, pour ton écoute, ta danse de poule et tes « particularités »! ! Merci Olivier, pour avoir cru en moi, tu as toujours été si convaincu queje réussirais! Merci à Marie-Isabelle, Marie-Hélène et tous les autres, pour les bons moments passés ensemble! Ça fait toujours du bien de se laisser aller à la fête!

Merci à toi, papa, pour ton soutien moral et.. .financier! ! Je ne serais pas rendue là si tu n’avais pas été un aussi bon père! Je t’aime! Merci à ma deuxième famille, Loulou, Marino, Julie et Michel! Merci d’exister! Merci de m’aimer!

Merci à vous, amis du lab, Geneviève, Sophie, Mic, Olivier, Pat, Francine, Guylaine, vous êtes plus que des « collègues »!!

Merci à tous ceux qui ont accepté de répondre à mes questionnaires, joueurs, cyclistes invétérés et grimpeurs aventureux!!

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Table des matières

Résumé... 2

Avant-Propos...3

Table des matières... 4

Liste des figures... 5

Liste des annexes... 6

Introduction générale... 7

CHAPITRE I La dissociation : Un phénomène normal ou pathologique? 1.1 Page titre...10 1.2 Résumé... 11 1.3 Introduction... 12 1.4 Méthode...19 1.4.1 Participants... 19 1.4.2 Instruments de mesure...20 1.4.3 Procédure... 21 1.5 Résultats... 22 1.6 Discussion... 23 1.7 Références... 29 1.8 Figure...31 Conclusion générale... 32 Bibliographie... 34 Annexes...36

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Liste des figures

31 Figure 1 : Scores moyens de dissociation pour chaque groupe

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Liste des annexes

Annexe A : South Oaks Gambling Screen...36

Annexe B : Dissociative Experiences Scale, adaptée pour la présente étude...40

Annexe C : Questionnaire visant à évaluer le degré d'engagement du participant dans l’activité qu’il pratique...43

Annexe D : Questionnaire visant à recueillir des données socio-démographiques...46

Annexe E : Formulaire de consentement (joueurs)...49

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Introduction générale

Les jeux de hasard et d’argent sont des activités reposant sur le hasard et impliquant une mise d’argent ou d’un objet ayant une valeur monétaire ou sentimentale. Cette mise est irréversible et peut être gagnée ou perdue (Ladouceur, 1994). Le jeu pathologique est introduit pour la première fois en 1980 dans la troisième édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-III, 1980). Il se classe parmi les troubles du

contrôle des impulsions non classés ailleurs. Pour plusieurs, les jeux de hasard et d’argent représentent un simple loisir et il leur serait facile de cesser de s'y adonner. Pour d'autres, cependant, cette activité est source de multiples problèmes. Ils sont alors complètement dominés par le jeu et ses répercussions aux niveaux personnel, familial, financier et professionnel. Il peut être difficile de comprendre ce qui pousse certains individus à maintenir leurs habitudes de jeu en dépit des conséquences néfastes qui en découlent.

Jacobs, dans le cadre de sa Théorie Générale des Dépendances (1986), propose un élément de réponse. Selon lui, le processus de dépendance à une activité ou à une

substance est maintenu par la combinaison de deux types de renforcement puissants. Le premier est le renforcement positif provenant du souvenir et de l’attente du plaisir. Le second est le renforcement négatif obtenu suite à la fuite ou à l’évitement d’une souffrance anticipée. L’activité ou la substance consommée procurerait donc à l’individu un

sentiment positif et lui accorderait un moment de répit quant à ses préoccupations

quotidiennes. En effet, selon Jacobs (1988), lorsqu'un individu s'adonne à une activité ou à la consommation d'une substance à laquelle il est dépendant, il éprouve un état d'identité altérée qu'il nomme «expérience de dissociation». Cette expérience pourrait provoquer le maintien des habitudes de jeu chez certains individus, malgré les nombreux problèmes découlant de ces habitudes. Ces derniers chercheraient donc à reproduire le sentiment de soulagement suscité par l’activité ou la substance à laquelle ils sont dépendants.

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Jacobs (1988) prétend que Γexpérience de dissociation est spécifique aux gens souffrant d’une dépendance. C’est précisément cette expérience de dissociation qui permettrait de distinguer ces gens de ceux qui ne présentent pas de dépendance.

Cependant, plusieurs chercheurs croient que la dissociation se retrouve également dans la population générale (Bernstein & Putnam, 1986 ; Kihlstrom, Glisky, & Angiulo, 1994 ; Ross, Joshi, & Currie, 1990). Selon Bernstein et Putnam (1986), la dissociation est un manque dans l'intégration normale des pensées, des sentiments et des expériences dans le courant de la conscience et de la mémoire. La dissociation survient à un certain degré dans la population normale, tout en ayant une plus grande prévalence au sein de gens atteints de maladies mentales majeures. Ces derniers rapporteraient une plus grande variété de

symptômes de dissociation et ces symptômes surviendraient plus souvent que chez les individus en bonne santé mentale. Bernstein et Putnam conçoivent la dissociation sur un continuum. Les différentes formes que la dissociation peut prendre s’étendent des dissociations mineures de la vie quotidienne aux dissociations majeures propres à la psychopathologie (trouble dissociatif de l’identité). Cette position s'oppose à la vision de Jacobs (1988) voulant que la dissociation soit signe de pathologie.

La présente étude vise à mesurer la dissociation au sein de trois groupes différents. Le premier est un groupe de joueurs, le deuxième, un groupe passionné de vélo et le troisième, un groupe passionné d’escalade. Le but consiste à vérifier si le phénomène de dissociation survient alors qu'un individu pratique une activité qui le passionne. L’échelle utilisée pour mesurer la dissociation est la « Dissociative Experiences Scale », élaborée par Bernstein & Putnam (1986), adaptée pour la présente étude. Les scores des trois groupes seront comparés. Le niveau de dissociation ne devrait pas être le même chez les trois groupes. En se référant à la théorie de Jacobs sur les expériences de dissociation (1988), il semble que le niveau de dissociation rapporté par des individus passionnés par une activité

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sportive devrait être plus bas que celui d'individus s’adonnant au jeu. Le comportement de jeu étant potentiellement pathologique et pouvant mener à la dépendance, il est probable

qu'il prédispose l'individu à vivre de la dissociation.

Cette étude permettra de préciser le concept de la dissociation. En effet, la littérature propose de nombreuses façons de concevoir ce phénomène et plusieurs études devront être réalisées afin de mieux cerner ce qu’est une expérience de dissociation. Elle permettra donc de tester la théorie de Jacobs (1988) qui affirme que la dissociation ne s’observe que dans la manifestation de comportements pouvant mener à une dépendance. Il sera aussi possible d'évaluer l'importance de l'expérience de dissociation dans la pratique du jeu.

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Titre abrégé : Dissociation et psychopathologie

La dissociation : Un phénomène normal ou pathologique ?

Amélie Auclair V. et Robert Ladouceur

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Résumé

Selon la théorie de Jacobs (1988), l’expérience de dissociation est spécifique aux gens présentant une dépendance. D’autres auteurs, dont Bernstein et Putnam (1986), prétendent que la dissociation peut survenir dans la population normale. Le but de la présente étude est de vérifier si l’expérience de dissociation peut survenir alors qu'un individu pratique une activité qui le passionne. Pour ce faire, la dissociation est mesurée chez les trois groupes de personnes s’adonnant aux jeux de hasard et d’argent (N = 22), au cyclisme (N = 21) et à l’escalade (N = 20). Les participants reçoivent des questionnaires par la poste avec une enveloppe pré-affranchie. Par la suite, ils retournent cette enveloppe au chercheur. La Dissociative Experiences Scale (Bernstein & Putnam, 1986), adaptée pour la présente étude, a été utilisée pour mesurer la dissociation. Les résultats révèlent que les trois groupes ont rapporté de la dissociation. Le groupe de joueurs a obtenu des scores moyens de dissociation inférieurs à ceux des sportifs. Le concept du « flow » de

Csikszentmihalyi (1975) permet certaines interprétations des résultats inattendus. Ces résultats suggèrent qu’il est possible de faire l’expérience de la dissociation lors de la pratique d’une activité qui nous passionne, et que cet état n’est pas spécifique aux gens qui éprouvent des problèmes de dépendances.

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La dissociation : Un phénomène normal ou pathologique ?

Les jeux de hasard et d’argent sont de plus en plus disponibles au sein de notre société. Ces jeux sont des activités reposant sur le hasard et impliquant une mise d’argent ou d’un objet ayant une valeur monétaire ou sentimentale. Cette mise est irréversible et peut être gagnée ou perdue (Ladouceur, 1994). Pour la majorité des gens, les jeux de hasard et d’argent constituent une source de détente et de divertissement sans

conséquences néfastes. Toutefois, certains se voient dominés par le jeu et ses répercussions aux niveaux personnel, familial, financier et professionnel. Ils assistent alors à une nette diminution de leur qualité de vie. Les études de prévalence réalisées au cours des dernières années témoignent d'une augmentation du taux de joueurs pathologiques. En effet, le taux de joueurs pathologiques a augmenté de 1,2 % en 1989 à 2,1 % en 1996, soit une

augmentation de 75 % (Ladouceur, Jacques, Ferland, & Giroux, 1999). Plusieurs auteurs suggèrent qu'une relation existe entre l'accessibilité aux jeux légalisés et la prévalence du jeu pathologique (Westphal & Rush, 1996). Il s'avère donc important de cerner les populations à risque afin d'orienter les programmes de prévention vers les gens les plus susceptibles de développer un problème de jeu.

Le jeu pathologique est introduit pour la première fois en 1980 dans la troisième édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-III, 1980). Il se classe parmi les troubles du contrôle des impulsions non classés ailleurs. À l’époque, le jeu pathologique est défini comme étant « une incapacité chronique et progressive à résister à l’impulsion de jouer ». Cette définition est révisée dans le DSM-IV (APA, 1994) et le jeu pathologique est maintenant défini comme étant « une pratique inadaptée, persistante et répétée du jeu [...] qui perturbe 1 ’épanouissement personnel, familial ou professionnel ». Les joueurs pathologiques ont donc tendance à éprouver de la difficulté à résister à l'impulsion de jouer. Plusieurs études ont exploré les facteurs pouvant expliquer le

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développement et le maintien des habitudes de jeu chez certains joueurs, malgré les conséquences négatives qui en découlent. Jacobs suggère un élément de réponse dans le phénomène de la dissociation (Jacobs, 1988). Voyons d'abord ce qu'était la dissociation à ses débuts.

Janet (1889) fut le premier à fournir une explication de la dissociation dans le cadre du modèle qu'il a élaboré au sujet de l'hystérie. Janet concevait la vie mentale comme un grand nombre de structures élémentaires à contenu spécifique, nommées «automatismes psychologiques», lesquels combineraient la perception et l'action. Habituellement, le répertoire des automatismes psychologiques d'un individu est lié ensemble dans un courant de conscience unique et unifié. Cependant, en période de stress, un automatisme particulier ou un ensemble de structures reliées peuvent être séparés du reste, continuant à fonctionner mais isolés du courant de la conscience et du contrôle volontaire. Ces automatismes

psychologiques dissociés continuent d’influencer l'expérience, la pensée et les actions mais le font hors du courant de conscience.

Janet (1889) croyait que la dissociation survient en réponse à un stress. Il croyait également que certaines personnes sont prédisposées génétiquement aux troubles

dissociatifs. Selon lui, certains individus manquent de force psychologique pour lier tous leurs «automatismes psychologiques» dans une conscience unique et unifiée. Cela les rendrait vulnérables aux expériences pathologiques de dissociation, spécialement lorsqu’ils sont affaiblis par une maladie physique, un épuisement ou une intoxication. Jacobs (1988) inclut également l’intoxication dans sa conception de la dissociation. Selon lui, lorsqu'un individu s'adonne à une activité ou à la consommation d’une substance à laquelle il est dépendant, il éprouve un état d'identité altérée qu'il nomme «expérience de dissociation». Il souligne que ce phénomène est spécifique aux gens présentant une dépendance et que

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l'expérience de la dissociation permet justement de distinguer ces gens de ceux qui ne présentent pas de dépendance.

La dissociation s'inscrit comme une caractéristique particulière de la Théorie Générale des Dépendances proposée par Jacobs en 1986. L'auteur y définit la dépendance comme un « état acquis progressivement dans le temps afin de soulager l’individu du stress qu'il éprouve ». Ce soulagement proviendrait de l’expérience de dissociation dont Jacobs fait mention. Certaines caractéristiques de la substance consommée ou de l'activité

pratiquée par un individu dépendant conduiraient à un état dissociatif selon leur nombre et leur intensité (Jacobs, 1988). Jacobs en mentionne trois: 1- la substance ou l’activité brouille la perception de la réalité en concentrant toute !'attention de l'individu sur un événement dans le «ici et maintenant» ou suite à l'effet de la substance; 2־ la substance ou l’activité diminue l'autocritique ainsi que la conscience de soi suite à un changement cognitif interne qui détourne les préoccupations de l'individu de son inadaptation personnelle ou sociale et 3- la substance ou l’activité permet une rêverie au sujet de soi- même et cette fantaisie aide l'individu à assumer son identité altérée alors que son image et/ou ses interactions sociales sont perçues comme étant améliorées et comme ayant du succès. Jacobs suggère que le très haut niveau de renforcement positif produit par une circonstance réunissant ces caractéristiques pousse l'individu à fournir des efforts afin de répéter cette expérience (Jacobs, 1986).

Jacobs (1988) a développé une échelle qui permettrait de discriminer entre les individus enclins à la dépendance et ceux qui seraient moins à risque. Cette échelle mesure le niveau de dissociation lors de la pratique d'une activité ou de la consommation d'une substance. Selon lui, un individu démontre de la dissociation s'il répond affirmativement à l'une ou plusieurs de ces quatre questions faisant référence à une expérience vécue pendant ou immédiatement après la consommation d'une substance ou la pratique d'une activité.

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Voici les quatre questions: 1-Vous êtes-vous déjà senti(e) en état de transe après

!'implication dans (l'activité en question)? 2-Vous êtes-vous déjà senti(e) comme si vous preniez une autre identité lorsque vous vous êtes impliqué dans (l'activité en question)? 3- Vous êtes-vous déjà senti(e) comme à l’extérieur de vous-même, en train de vous regarder lorsque vous vous êtes impliqué dans (l'activité en question)? 4-Avez-vous déjà eu

l’expérience d’une panne ou d’un blanc de mémoire, pendant un moment, alors que vous étiez impliqué dans (l'activité en question)?

Jacobs (1988) a administré cette échelle à des groupes de joueurs compulsifs, d'alcooliques et d'individus qui se suralimentent. Il avait pour but de comparer ces groupes à un groupe normatif d'adolescents et d'adultes ne présentant pas de dépendance. Les gens du groupe normatif rapportaient le niveau de dissociation ressenti alors qu'ils s'adonnaient à chacun des trois comportements pouvant mener à une dépendance. Les autres groupes, toutefois, ne faisaient que rapporter leurs expériences de dissociation lors d'implications dans leur type respectif de comportement dépendant. Par exemple, les joueurs compulsifs rapportaient leurs expériences de dissociation lors de séances de jeu seulement et non en lien avec la consommation d’alcool ou de nourriture. Les résultats suggèrent que pendant la pratique d'une activité ou la consommation d'une substance, les individus aux prises avec une dépendance ont tendance à partager un ensemble commun d'expériences de dissociation qui les différencie des individus du groupe normatif. Cet état se traduit par une identité altérée et il représenterait, selon l'auteur, le but ultime de toutes formes de

comportements dépendants, peu importe les divers moyens pour l'atteindre.

Jacobs (1988) a confirmé son hypothèse. Son étude démontre que des individus aux prises avec une dépendance se démarquent d'individus ne présentant pas de dépendance dans leur manifestation de l'expérience de dissociation. D’autres auteurs prétendent toutefois avoir observé la dissociation au sein de la population normale. Ray et Faith

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(1995) suggèrent l'idée que la psychologie contemporaine aurait sous-estimé la prévalence de la dissociation dans la population normale.

Selon Bernstein et Putnam (1986), la dissociation est un manque dans l'intégration normale des pensées, des sentiments et des expériences dans le courant de la conscience et de la mémoire. Ils affirment que la dissociation survient à un certain degré dans la

population normale, tout en ayant une plus grande prévalence au sein de gens atteints de maladies mentales majeures. Ces derniers rapporteraient une plus grande variété de symptômes de dissociation et ces symptômes surviendraient plus souvent que chez les individus en bonne santé mentale. Bernstein et Putnam conçoivent la dissociation sur un continuum. Les différentes formes que la dissociation peut prendre s’étendent des dissociations mineures de la vie quotidienne aux dissociations majeures propres à la psychopathologie (trouble dissociatif de l’identité). Ces auteurs ont développé la «Dissociative Experiences Scale» (DES) afin de mesurer la dissociation chez les populations normale et clinique. L'échelle permettrait de distinguer les sujets ayant un «trouble de dissociation» des autres sujets. Cette échelle fut par la suite utilisée dans de nombreuses études. Ross, Joshi et Currie (1990) ont administré la DES à un échantillon aléatoire de 1055 adultes dans la ville de Winnipeg. Ils rapportent que les expériences de dissociation seraient fréquentes dans la population générale. Les auteurs questionnent donc l'aspect pathologique de la dissociation. La dissociation, comparativement aux symptômes anxieux ou dépressifs, devient le symptôme d'un trouble psychiatrique lorsqu'elle cause une détresse marquée et qu'elle interfère avec le fonctionnement de l'individu.

Kihlstrom, Glisky et Angiulo (1994) mentionnent que les troubles de dissociation partagent une caractéristique commune: une altération de la conscience affectant la mémoire et l'identité. Ils affirment que ces troubles sont relativement rares mais que les expériences de dissociation sont plutôt répandues dans la vie quotidienne. Ils affirment que

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la variabilité des scores obtenus avec la DES dans les différentes études dont ils font mention dans leur article souligne deux besoins: celui d'une étude normative des

expériences de dissociation dans un échantillon représentatif de la population en général et celui d'étudier les expériences de dissociation dans divers groupes particuliers de la

population. Ils rapportent que les troubles de dissociation ne sont caractérisés par aucun symptôme ou ensemble de symptômes qui différencient de manière qualitative la personnalité normale de la personnalité anormale. Il existerait plutôt des différences quantitatives dans la fréquence, le degré ou l'intensité des symptômes de dissociation manifestés par les individus.

Diskin et Hodgins (1999) ont administré l'échelle DES à des joueurs occasionnels et pathologiques. Les joueurs occasionnels ont obtenu des scores moyens significativement inférieurs à ceux des joueurs pathologiques. Cependant, aucun des deux groupes n'a obtenu des scores significativement différents de ceux de la population normale investiguée en 1990 par Ross et al. Dans une étude subséquente, Diskin et Hodgins (2001) comparent les scores sur l'échelle DES de joueurs occasionnels et de joueurs éprouvant un problème de jeu. Ils n'ont observé aucune différence significative entre les deux groupes. De plus, tel que mentionné dans leur étude précédente (1999), aucun des deux groupes ne se distinguait significativement du groupe normatif étudié par Ross et al. en 1990, au niveau des scores DES.

Les expériences de dissociation semblent donc, contrairement à ce que Jacobs rapporte, répandues au sein de la population normale. Par surcroît, la dissociation ne serait pas propre ou spécifique aux gens qui souffrent de dépendances. Une question se pose cependant : les expériences de dissociation auxquelles font référence Bernstein & Putnam dans leur échelle DES sont-elles les mêmes que celles mesurées pas L échelle de Jacobs?

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Brown (1996) tente d’éclaircir cette question. Il a administré les deux échelles à un groupe de joueurs compulsifs et à un groupe de joueurs occasionnels. Le groupe de joueurs dépendants a obtenu des scores significativement supérieurs à ceux des joueurs

occasionnels sur les deux échelles, suggérant un plus haut niveau de dissociation chez les joueurs dépendants. De plus, les scores sur l’échelle DES étaient significativement corrélés

avec les réponses aux items de Jacobs mesurant la dissociation. La corrélation entre les deux instruments suggère que ces derniers mesurent le même type de phénomène. Brown conclut que la DES est une mesure de la dissociation dans la vie en général alors que les items de Jacobs sont spécifiquement reliés aux expériences de dissociation alors qu’un individu s’engage dans un comportement de dépendance. L’étude de Brown appuierait la position de Bernstein et Putnam (1986) qui conçoivent la dissociation sur un continuum. La DES mesurerait les symptômes mineurs de la dissociation et les items de Jacobs évalueraient les symptômes plus sévères de la dissociation. Les résultats de l’étude de Brown suggèrent qu’un individu présentant plusieurs symptômes mineurs de dissociation (score élevé sur la DES) devrait également rapporter des symptômes majeurs de

dissociation (score élevé aux items de Jacobs). Wynne (1994) corrobore la position de Brown. A l’aide des quatre questions de l'échelle de Jacobs administrées à des individus éprouvant ou non un problème de jeu, il démontre que seuls les individus éprouvant un problème de jeu ont répondu affirmativement à trois des quatre questions de l'échelle de Jacobs. Ces individus présenteraient donc des symptômes plus sévères de dissociation. Finalement, le concept de la dissociation n’est pas très bien défini dans la littérature et la présente étude vise à le clarifier.

Le but de la présente étude est de vérifier si la dissociation peut survenir alors qu'un individu pratique une activité qui le passionne. L'échelle DES adaptée à la présente étude sera administrée aux participants. Deux groupes de sujets passionnés de sport seront

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étudiés (vélo, escalade). Un groupe de joueurs complétera les mêmes questionnaires afin de comparer le niveau de dissociation de ce groupe avec celui des deux groupes de passionnés.

Rousseau, Vallerand, Râtelle, Mageau et Provencher (2002) définissent la passion comme étant une forte inclinaison envers une activité que l'on aime, que nous trouvons importante et dans laquelle nous investissons du temps. La pratique d’une activité sportive qui nous passionne peut amener un certain niveau de dissociation. L’absorption ressentie pendant l’activité pourrait produire un changement dans l’intégration normale des pensées, des sentiments et des expériences dans le courant de la conscience et de la mémoire. L’hypothèse est que le niveau de dissociation rapporté par des individus passionnés par une activité sportive devrait être plus bas que celui d'individus s'adonnant au jeu. Le comportement de jeu étant potentiellement pathologique et pouvant mener à la dépendance, il est probable qu'il prédispose l'individu à vivre de la dissociation.

Méthode Participants

Trois groupes sont à l'étude. Le premier groupe se compose de 22 joueurs, tous de sexe masculin. L’âge moyen des participants de ce groupe est de 38.5 ans (écart-type = 10.37). Parmi ces joueurs, 14 sont considérés comme des joueurs pathologiques probables en fonction de leur score au SOGS (moyenne = 7.57; écart-type = 2.47). Le deuxième groupe comprend 21 individus passionnés de vélo dont l’âge moyen est de 43.3 ans (écart- type = 7.25). Ce groupe est composé de 13 hommes et 8 femmes. Finalement, le troisième groupe se compose de 20 individus passionnés d'escalade dont l’âge moyen est de 34.2 ans (écart-type = 11.15). Ce groupe comprend 13 hommes et 7 femmes.

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Instruments de mesure

South Oaks Gambling Screen (SOGS) (Lesieur & Blume, 1987) (voir Annexe A). Get Instrument permet de dépister le jeu pathologique parmi des populations générales ou cliniques. Il est également très utilisé pour effectuer des études de prevalence. Le SOGS comporte 20 questions basées sur les critères diagnostiques du DSM-ΠΙ. Trois résultats peuvent être obtenus avec le SOGS: les gens n’ayant aucun problème avec le jeu (score de 0 à 2), les gens ayant un problème avec le jeu (score de 3 et 4) et les joueurs pathologiques probables (score de 5 ou plus, pour un maximum de 20). Le SOGS démontre de bonnes propriétés psychométriques tant au niveau de la validité que de la fidélité. Le coefficient de fidélité est fixé à 0,71 à l’aide d’une corrélation test-retest. Les coefficients de validité de construit et de consistance interne (Alpha de Cronbach) sont respectivement de 0,94 et de 0,97 (Lesieur & Blume, 1987).

Dissociative Experiences Scale (Bernstein & Putnam, 1986), adaptée pour la présente étude (D. E. S. +), (voir Annexe B). Cette échelle comporte 14 questions fermées et quantifiables. Elle vise à mesurer les expériences de dissociation chez des individus provenant de populations normales ou cliniques. L’échelle élaborée par Jacobs (1988) afin de mesurer la dissociation y est intégrée. Les quatre questions de cette échelle sont

représentées par les items 10, 11, 13 et 14. Les participants répondent en fonction des sensations ressenties lors de la pratique de leur activité de loisir préféré. Des exemples d'items sont : « 6- Aviez-vous conscience du temps qui passait lorsque vous pratiquiez votre activité de loisir? » et « 7- Vous sentiez-vous immergé(e) dans votre activité de loisir lorsque vous la pratiquiez? ». Le score total pouvant être obtenu sur la DES adaptée varie entre 0 et 56. Les qualités psychométriques de cette échelle ne sont pas encore disponibles. À titre indicatif, le coefficient de fidélité test-retest de la DES originale est fixé à 0,84 (p < 0.0001, N = 26) (Bernstein & Putnam, 1986).

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Questionnaire évaluant le degré d'engagement du participant dans l'activité qu’il pratique,(voir Annexe C). Ce questionnaire contient 17 questions fermées. Voici des exemples d’items : « Est-ce que votre activité de loisir est un aspect important de votre identité (image de soi, personnalité)? » et « Vous adonnez-vous à votre activité de loisir afin de gérer le stress dans votre vie? ».

Questionnaire visant à recueillir des données socio-démographiques (âge, sexe, scolarité, etc.) (voir Annexe D).

Procédure

Le recrutement des participants du premier groupe (joueurs) se fait dans les bars de la région de Québec. Après avoir obtenu l’autorisation de la personne responsable du bar, 1 ’expérimentateur présente l'étude aux gens qui jouent aux loteries vidéo. Il répond à leurs questions sur la tâche à exécuter et le temps requis pour compléter les questionnaires. S'ils sont intéressés à participer à l’étude, 1 ’expérimentateur prend leur adresse en note et leur envoie les documents par la poste. Le recrutement des participants des deuxième et troisième groupes se fait par l’entremise d'individus impliqués dans des groupes sportifs. Un membre de chaque groupe a été contacté et a accepté de proposer l’étude aux membres de son groupe. Des enveloppes contenant les documents requis sont fournies à ces deux individus et acheminées aux individus intéressés à participer. Le matériel est sensiblement le même pour les trois groupes. Une brève présentation de l'étude, un formulaire de

consentement, expliquant entre autres le but de l'étude (voir Annexes E et F), les

questionnaires ainsi qu'une enveloppe de retour pré-affranchie sont inclus dans l'enveloppe contenant tous les documents pertinents. Le SOGS est seulement envoyé aux participants du groupe de joueurs. Les documents sont ensuite retournés à l'École de Psychologie de l'Université Laval et récupérés par !'expérimentateur.

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Résultats

Des statistiques descriptives démontrent que le groupe de joueurs a obtenu un score moyen de dissociation de 19.73 (écart-type = 5.61) alors que les scores moyens de

dissociation des deuxième (cyclistes) et troisième (grimpeurs) groupes sont respectivement de 28.67 (écart-type = 4.36) et de 26 (écart-type = 5.05).

Insérer Figure 1

L’hypothèse stipule que la moyenne des scores de dissociation obtenus par les individus du groupe de joueurs devrait être plus élevée que celles des scores de

dissociation obtenus par les individus passionnés de vélo et d'escalade. Cette hypothèse n’est pas confirmée par les résultats de la présente étude. Une ANOVA démontre qu’il existe une différence significative entre les scores moyens de dissociation obtenus par les trois groupes à l’étude F (2,60) = 17.87, p < 0.001. Afin de déterminer quelle moyenne, parmi les trois, est significativement différente des autres, un test de comparaison multiple de Tukey est effectué. Les résultats indiquent que le score moyen de dissociation obtenu par le groupe de joueurs est significativement plus faible que ceux obtenus par les groupes de cyclistes et de grimpeurs (p < 0.005). Les résultats de ce test démontrent également qu’il n’y a pas de différence significative entre les scores moyens de dissociation des cyclistes et des grimpeurs.

Afin d’effectuer de nouvelles analyses, les sujets ont été divisés en quatre groupes, soit les joueurs non pathologiques, les joueurs pathologiques, les passionnés de vélo et les passionnés d’escalade. Une ANOVA démontre qu’il existe une différence significative entre les scores moyens de dissociation obtenus par les quatre groupes à l’étude F (3,59) = 20.29, p < 0.001. Afin de déterminer quelle moyenne, parmi les quatre, est

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significativement différente des autres, un test de comparaison multiple de Tukey est effectué. Les résultats indiquent que le score moyen de dissociation obtenu par le groupe de joueurs pathologiques (N = 14; moyenne = 22.6; écart-type = 3.5) est significativement plus élevé que celui obtenu par le groupe de joueurs non pathologiques (N = 8; moyenne =

14.6; écart-type = 4.5) (p < 0.001). Les résultats démontrent également que le groupe de joueurs pathologiques a obtenu un score moyen de dissociation significativement plus

faible que celui du groupe de cyclistes (p < 0.005). Discussion

La présente étude visait à vérifier l’hypothèse voulant que la moyenne des scores de dissociation obtenus par les individus du groupe de joueurs serait plus élevée que celle obtenue par les individus passionnés de vélo et d'escalade. Cette hypothèse est cohérente avec la théorie de Jacobs (1988) sur les expériences de dissociation. Les résultats ne confirment pas le bien fondé de cette hypothèse. En effet, les joueurs ont plutôt obtenu des scores moyens de dissociation significativement inférieurs à ceux des cyclistes et des grimpeurs.

Ces résultats infirment une partie de la théorie de Jacobs (1988). Les cyclistes et les grimpeurs ont obtenu des scores moyens de dissociation plus élevés que les joueurs. De plus, considérant que !’échantillon du premier groupe comprend 22 joueurs dont 14 joueurs pathologiques probables, il aurait été attendu que ce groupe rapporte plus de dissociation. Jacobs affirme en effet que les expériences de dissociation permettent de distinguer les gens présentant une dépendance de ceux qui n’en présentent pas.

La théorie de Jacobs est toutefois appuyée par le fait que les joueurs pathologiques ont obtenu un score moyen de dissociation significativement supérieur à celui des joueurs non pathologiques. Ce résultat confirme l’affirmation de Jacobs voulant que les gens présentant une dépendance dissocient davantage que ceux qui n’en présentent pas.

(24)

Cependant, il importe de demeurer prudent car le groupe de joueurs non pathologiques n’est représenté que par 8 individus.

Un résultat surprenant est celui démontrant que les joueurs pathologiques ont obtenu un score moyen de dissociation significativement inférieur à celui des passionnés de vélo. La présente étude démontre donc que des individus ne présentant pas de

dépendance peuvent manifester plus de dissociation que des individus présentant une dépendance.

Cette étude ne supporte donc pas la théorie de Jacobs (1988) voulant que la dissociation soit spécifique aux gens présentant une dépendance. Cette expérience ne permettrait donc pas de distinguer les gens présentant une dépendance de ceux qui n’en présentent pas. Les résultats appuient plutôt les affirmations de Bernstein et Putnam (1986), Ross et al. (1990) ainsi que Kihlstrom et al. (1994). En effet, ces auteurs croient que la dissociation est un phénomène pouvant survenir dans la population normale. Les résultats confirment aussi l’affirmation de Ray et Faith (1995) voulant que la psychologie contemporaine ait sous-estimé la prévalence de la dissociation dans la population normale. À l’instar de Ross et al., il serait pertinent de s’interroger au sujet du caractère

pathologique associé à la dissociation. L’expérience de dissociation ne pourrait-elle pas être perçue positivement, en ce sens qu’elle représente un moment de détachement par rapport aux préoccupations quotidiennes? Cette étude montre l’importance de nuancer les définitions au sujet de la dissociation. La dissociation peut être la manifestation d’un trouble psychiatrique lorsqu’elle occasionne une détresse marquée et qu’elle interfère avec le fonctionnement de l’individu. Kihlstrom et al. (1994) abordent d’ailleurs la question des troubles dissociatifs. Ces troubles regroupent, entre autres, la fugue dissociative, le trouble dissociatif de l’identité, autrefois appelé personnalité multiple et le trouble de

(25)

affectant la mémoire et l’identité. La dissociation rapportée par des individus aux prises avec un trouble dissociatif devrait toutefois être différente à certains niveaux de la dissociation rapportée par les participants de la présente étude. Chez ces derniers, par exemple, les symptômes pourraient être moins intenses et survenir moins fréquemment.

La dissociation, chez des individus en bonne santé mentale, pourrait ressembler à un concept décrit par Csikszentmihalyi (1975) : l’expérience du « flow ». Cette expérience est définie comme la sensation présente lorsqu’un individu s’engage intensément dans une activité. Plusieurs activités sont susceptibles de provoquer cette expérience : la danse, les échecs, l’escalade, etc. L’auteur traduit le concept du « flow » comme un état dans lequel les comportements de l’individu deviennent automatiques et suivent une logique interne qui ne nécessite pas d’intervention consciente de la part de ce dernier. Lorsqu’il est plongé dans cet état, l’individu se sent en contrôle de ses actions et ne semble pas faire la

distinction entre lui-même et !’environnement. Toute son attention est alors centrée sur l’activité. La sensation de contrôle serait l’une des composantes les plus importantes de l’expérience du « flow », que cette sensation soit justifiée ou pas. Généralement,

l’expérience survient dans le cadre d’une activité qui comporte des règles claires et qui procure un feed-back non ambigu. L’individu qui s’y implique peut donc temporairement oublier son identité et ses problèmes.

Plusieurs items de la DES endossés par les participants de la présente étude traduisent un état qui pourrait s’apparenter à l’expérience du « flow ». Voici deux exemples : item #2 : « Vos actions et vos décisions étaient-elles automatiques et donc en réaction à ce qui arrivait lors de la pratique de votre activité de loisir? » et item #9 : « Le temps pendant lequel vous avez pratiqué votre activité de loisir vous a-t-il permis

d’oublier, pendant un moment, des pensées négatives que vous entretenez sur votre vie? ». Les résultats obtenus dans la présente étude suggèrent qu’il serait pertinent de concevoir la

(26)

dissociation sur un continuum. Une extrémité de ce continuum représenterait la dissociation rapportée par les individus de la population normale. Les gens faisant l’expérience du « flow » décrit par Csikszentmihalyi se retrouveraient près de cette

extrémité. L’autre extrémité serait la dissociation telle que vécue par les gens atteints d’un trouble dissociatif. Les symptômes dissociatifs devraient donc être plus sévères chez ces individus. C’est à ce niveau que la dissociation risquerait d’occasionner une détresse marquée chez l’individu et de nuire à son fonctionnement. Cette vision semble plus réaliste et est en accord avec l’affirmation de Kihlstrom et al. (1994) voulant que les troubles de dissociation ne soient caractérisés par aucun symptôme ou ensemble de symptômes qui différencie de manière qualitative la personnalité normale de la personnalité anormale. La différence entre la dissociation vécue par un individu en bonne santé mentale et celle rapportée par un individu atteint d’un trouble dissociatif serait donc de nature quantitative. Des nuances pourraient être observées au niveau de la fréquence, du degré et de l’intensité des symptômes de dissociation rapportés par ces individus.

La théorie du « flow » offre une piste de réflexion pour interpréter les résultats. Csikszentmihalyi suggère que certaines activités impliquant la présence d’un danger physique dirigent toute !’attention de l’individu sur l’activité, provoquant ainsi l’état du « flow ». Il cite en exemple l’escalade, où l’individu doit ignorer les stimuli inutiles en sachant que sa survie dépend d’une concentration complète. L’auteur précise que le sentiment de contrôle et donc l’absence de souci sont présents malgré que l’activité suscitant le « flow » comporte des dangers perçus comme tels par l’individu. La nécessité de demeurer concentré expliquerait le haut niveau de dissociation obtenu par les

grimpeurs, en comparaison avec le groupe de joueurs. L’auteur prétend aussi que l’addition d’éléments visant à motiver l’individu à s’engager dans l’activité le rend plus vulnérable aux intrusions provenant de la réalité extérieure. Ainsi, parier de l’argent peut augmenter la

(27)

concentration sur le jeu mais, paradoxalement, l’individu peut aussi être plus facilement distrait du jeu par la peur de perdre. Idéalement, l’état du « flow » est le résultat d’un engagement pur, sans aucune considération envers les résultats. Il est possible que l’appât du gain ne favorise pas !’apparition de l’expérience de dissociation chez les joueurs. Des recherches futures pourraient viser à vérifier le fondement des hypothèses proposées précédemment pour expliquer les résultats inattendus.

Finalement, les résultats de la présente étude démontrent que la dissociation est un phénomène fréquent au sein de la population normale. L’expérience de la dissociation ne serait pas spécifique aux gens présentant une dépendance. L’idée de situer la dissociation sur un continuum s’avère donc très intéressante. Le simple fait de manifester de la

dissociation ne serait pas nécessairement pathologique. L’intensité et la fréquence des symptômes témoigneraient davantage de la présence ou de l’absence d’un trouble dissociatif.

Les paragraphes précédents ont fourni des pistes pouvant expliquer les résultats obtenus. Cependant, il importe de demeurer prudent quant aux conclusions. En effet, les qualités psychométriques de la Dissociative Experiences Scale (Bernstein & Putnam, 1986) adaptée pour la présente étude ne sont pas encore disponibles. Il faudra valider cette échelle. De plus, les trois échantillons de participants sont restreints. Une question est soulevée au niveau de la procédure de cueillette des données: la dissociation rapportée par les sujets est-elle représentative de la dissociation ressentie pendant l’activité? Il est possible que les sujets aient répondu longtemps après la pratique de leur activité de loisir. Les mesures seraient probablement plus valides si elles étaient effectuées tout de suite après l’activité ou lors de l’activité, pendant une pause.

Jusqu’à maintenant, les diverses théories sur la dissociation ne proposent pas de définition claire du concept. Étant donné la diversité des points de vue sur la nature

(28)

pathologique ou normale de l’expérience, d’autres recherches s’avéreraient nécessaires afin de préciser le concept. La présente étude, malgré ses limites méthodologiques, confirment les affirmations de plusieurs auteurs voulant que la dissociation ne soit pas spécifique aux gens présentant une dépendance.

Des recherches futures pourraient mesurer la dissociation au sein d’autres groupes particuliers. Il pourrait d’ailleurs être intéressant d’ajouter à ces études une mesure de l’expérience du « flow » dans le but de comparer ce concept avec celui de la dissociation. Il serait alors possible de vérifier le lien entre ces deux concepts qui, à première vue, décrivent le même phénomène. Finalement, une étude normative des expériences de dissociation dans un échantillon représentatif de la population générale augmenterait notre compréhension du phénomène.

(29)

Références

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(31)

Scores moyens de

dissociation pour chaque

groupe

־ 35 ־ 30 ־ 25 Niveaux de dissociation !5 -־ 10 ־ 5 ־ 0

Joueurs Cyclistes Grimpeurs Groupes

Figure 1 : Scores moyens de dissociation chez les joueurs (n = 22), les cyclistes (n = 21) et les grimpeurs (n = 20).

(32)

Conclusion générale

La présente étude visait à vérifier s’il est possible d’observer la dissociation chez des individus passionnés de sport. L’hypothèse soutenait que les trois groupes à l’étude devraient rapporter un certain degré de dissociation. De plus, il était attendu que les

individus passionnés de vélo et d’escalade obtiendraient des scores moyens de dissociation inférieurs à celui du groupe de joueurs. Les résultats démontrent qu’effectivement, les trois groupes ont rapporté des expériences de dissociation. Contrairement aux affirmations de Jacobs, il semble donc possible d’être très absorbé par une activité saine et de ressentir, à un certain degré, des symptômes de dissociation. Les résultats infirment toutefois la

deuxième hypothèse. Les sportifs ont obtenu des scores moyens de dissociation plus élevés que les joueurs. Ce résultat est étonnant, considérant que le groupe de joueurs comprend 14 joueurs pathologiques probables.

Ces résultats appuient donc les conceptions de la dissociation de plusieurs auteurs qui prétendent que ce phénomène est courant au sein de la population normale. Il importe toutefois de demeurer prudent car l’échelle utilisée pour mesurer la dissociation dans la présente étude (Dissociative Experiences Scale , élaborée par Bernstein & Putnam (1986), adaptée pour la présente étude), n’a pas encore été validée. L’idée de situer les différents degrés de dissociation sur un continuum est proposée. Cette vision du concept permettrait peut-être aux auteurs dont les points de vue divergent de parvenir à un consensus. Le concept du « flow », comportant plusieurs ressemblances avec celui de la dissociation, a été suggéré afin de mieux comprendre pourquoi les sportifs ont manifesté plus de dissociation que les joueurs.

Finalement, il serait intéressant de répliquer cette étude et de valider l’échelle utilisée. Des recherches futures pourraient mesurer la dissociation au sein d’autres groupes particuliers. Il pourrait d’ailleurs être pertinent d’ajouter à ces études une mesure de

(33)

l’expérience du « flow » dans le but de comparer ce concept avec celui de la dissociation. Csikszentmihalyi (1975) affirme que l’état du “flow” peut survenir dans de multiples contextes. Divers groupes particuliers pourraient donc participer à ces études. Par exemple, des individus pratiquant une religion spécifique, des membres de sectes religieuses, des individus passionnés de sports d’équipe, des artistes, etc. Une étude normative des expériences de dissociation dans un échantillon représentatif de la population générale pourrait également favoriser une meilleure compréhension du phénomène.

(34)

Bibliographie

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Wynne, H. (1994). A description of problem gamblers in Alberta: A secondary analysis of the gambling and problem gambling in Alberta study. Edmonton: Alberta Alcohol and Drug Abuse Commission.

(36)

ANNEXEA

(37)

Lorsque vous avez joué au cours des douze derniers mois, combien de fois êtes-vous retourné (e) au jeu un autre jour pour vous refaire, c'est-à-dire pour regagner l'argent perdu auparavant ?

O 0 Jamais

D l Quelquefois (moins de la moitié des fois où j'ai perdu) O 2 La plupart des fois où j'ai perdu

D 3 Chaque fois que j'ai perdu

Avez-vous prétendu, au cours des douze derniers mois, avoir gagné de l'argent en jouant alors qu'en réalité vous en aviez perdu ?

Π 0 Jamais (ou je n'ai jamais joué)

Π l Oui, moins de la moitié des fois où j'ai perdu D 2 Oui, la plupart du temps

Pensez-vous avoir eu un problème de jeu au cours des douze derniers mois ?

Π 0 Non

D 1 Oui, il y a quelques mois, mais pas actuellement D 2 Oui

Au cours des douze derniers mois, avez-vous joué ou parié plus que vous en aviez l'intention ?

Oui D 1 Non D 0

Est-ce que des personnes ont critiqué vos habitudes de jeu au cours des douze derniers mois ?

(38)

6. Au cours des douze derniers mois, vous êtes-vous senti (e) coupable à cause de la façon dont vous jouez ou à cause de ce qui se produit lorsque vous jouez ?

Oui D 1 Non D 0

7. Au cours des douze derniers mois, avez-vous envisagé d'arrêter de jouer mais pensiez que vous en étiez incapable ?

Oui D 1 Non 0 ם

8. Au cours des douze derniers mois, avez-vous caché des billets de loterie, de l'argent de jeu ou d'autres signes de jeu loin de votre conjoint (e), vos enfants ou d’autres personnes importantes dans votre vie ?

Oui D 1 Non 0 ם

9a.

Au cours des douze derniers mois, vous êtes-vous disputé avec des personnes vivant avec vous à propos de la manière dont vous gérez votre argent?

Oui □ 1 Non □ 0

9b. (Si vous avez répondu oui à la question 9a)

: Est-ce que ces disputes concernaient vos habitudes de jeu?

Oui □ 1 Non D 0

10.

Au cours des douze derniers mois, avez-vous emprunté de l'argent et n’avez pas remboursé cet emprunt en raison de votre jeu ?

Oui Π 1 Non 0 ם

11.

Au cours des douze derniers mois, vous êtes-vous absenté de votre travail (ou de l’école) en raison du jeu ?

(39)

Avez-vous emprunté de l'argent au cours des douze derniers mois pour jouer ou pour payer des dettes de jeu?

Oui O 1 Non D 0

SI OUI, d’où provenait cet argent ?

Oui Non

a) De votre budget familial □ 1 Do

b) De votre conjoint (e) □ 1 Do

c) D’autres membres de votre famille ou de votre belle-famille □ 1 Do

d) De banques, sociétés de crédits ou institutions de prêts □ 1 Do

e) De cartes de crédit ם! Do

f) De prêts usuriers (Shylocks) □ 1 Do

g) De vente d'actions, de bons d'épargne ou d'autres valeurs □ 1 Do

h) De vente de propriétés personnelles ou familiales D1 Do

i) En faisant de faux chèques Di Do

j) Vous avez (ou avez eu) une marge de crédit avec un preneur aux livres

(bookmaker) Di Do

(40)

ANNEXEE

DISSOCIATIVE EXPERIENCES SCALE

ADAPTÉE POUR LA PRÉSENTE ÉTUDE

(41)

D. E. S. +

S'il vous plaît, veuillez répondre aux questions suivantes en relation avec les sensations que vous avez ressenties lors de la pratique de votre activité de loisir. Pour vous aider, référez-vous à la dernière fois que vous l'avez pratiqué. Les questions réfèrent à un moment où vous pratiquiez E activité sans avoir consommé d’alcool ou de drogue. Prenez le temps de bien lire chaque question. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Pensez à la façon dont vous vous êtes senti(e) durant l'activité et répondez aux questions en utilisant l'échelle de réponses ci-après. Encerclez la réponse correspondant le mieux à votre expérience.

Mon activité de loisir: (celle pour laquelle vous avez été contactés; encerclez une seule réponse)

a) Escalade b) Vélo c) Jeux de hasard et d'argent

1-Étiez-vous généralement attentif à ce qui se passait autour de vous lorsque vous pratiquiez votre activité de loisir?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

2-Vos actions et vos décisions étaient-elles automatiques et donc en réaction à ce qui arrivait lors de la pratique de votre activité de loisir?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

3-En général, la pratique de votre activité de loisir vous a-t-elle fait vivre des émotions fortes?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

4-Durant la pratique de votre activité de loisir, aviez-vous conscience de l'image que vous projetiez aux autres?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

5-La pratique de votre activité de loisir vous a-t-elle permis de diminuer votre stress? -Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

6-Aviez-vous conscience du temps qui passait lorsque vous pratiquiez votre activité de loisir?

-beaucoup -totalement -moyennement

(42)

7- Vous sentiez-vous immergé(e) dans votre activité de loisir lorsque vous la pratiquiez? -Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

8- Aviez-vous l'impression de correspondre à une image différente de vous-mêmes lorsque vous pratiquiez votre activité de loisir?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

9- Le temps pendant lequel vous avez pratiqué votre activité de loisir vous a-t-il permis d'oublier, pendant un moment, des pensées négatives que vous entretenez sur votre vie?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

10- Aviez-vous parfois l'expérience de blancs de mémoire lorsque vous pratiquiez votre activité de loisir?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

11- Vous sentiez-vous en état de transe en pratiquant votre activité de loisir?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

12- Vous sentiez-vous mieux lorsque vous pratiquiez votre activité de loisir que dans les autres domaines de votre vie?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

13- Lorsque vous pratiquiez votre activité de loisir, vous arrivait-il de vous sentir comme si vous preniez une autre identité?

-Aucunement -un peu -moyennement -beaucoup -totalement

14- Vous sentiez-vous comme si vous étiez à l'extérieur de vous-mêmes, en train de vous regarder, lorsque vous pratiquiez votre activité de loisir?

(43)

ANNEXEC

QUESTIONNAIRE VISANT À ÉVALUER LE DEGRÉ D’ENGAGEMENT DU

PARTICIPANT DANS L’ACTIVITÉ QU’IL PRATIQUE

(44)

Information relative à l’activité de loisir

1. Est-ce que votre activité de loisir est...

a)...un aspect important de votre identité (image de soi, personnalité)? 1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment b).. .une activité dans laquelle vous vous engagez à fond?

5-toujours

1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment c).. .centrale dans votre vie?

5-toujours

1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment

2. Lorsque vous vous adonnez à ce loisir, est-ce que vous...

a).. .voulez relever de nouveaux défis?

5-toujours

1-jamais 2-rarement 3 -occasionnellement 4-fréquemment

3. Vous adonnez-vous à votre activité de loisir afin de...

a).. .gérer le stress dans votre vie?

5-toujours

1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment b).. .éviter l'ennui au quotidien?

5-toujours

1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fféquemment 5-toujours

4. Lorsque vous vous adonnez à votre activité de loisir, le faites-vous parce que ..

a) .. .il vous fait plaisir de le faire?

1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment 5-toujours b) .. .elle sert à d'autres buts dans votre vie (par exemple, celui d'être mince, etc.)?

1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment 5-toujours

5. Lorsque vous vous adonnez à ce loisir, le faites-vous parce que...

a)..

.vous voulez être populaire?

(45)

b) .. .c’est agréable pour vous de le faire?

1-jamais 2-rarement 3 -occasionnellement 4-fréquemment 5-toujours

c) ...il y a des effets positifs (par exemple être en forme) qui peuvent se répercuter dans votre vie quotidienne?

1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment 5-toujours d) .. .vous voulez que les autres pensent que vous êtes une personne intéressante? 1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment 5-toujours 6. Vous adonnez-vous à votre loisir afin...

a).. .d’échapper à vos problèmes?

1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment 5-toujours

7. Au cours des quatre derniers mois, à quelle fréquence vous êtes-vous adonné(e) à ce loisir (s’il s’agit d’une activité saisonnière comme le ski, répondre en fonction de la saison où cette activité peut être pratiquée)?

Jamais moins d’une fois une fois par une fois plus d’une fois presque toujours par mois mois par semaine par semaine

1

2

3

4

5

6

8. Avez-vous aimé la sensation que vous procurait cette expérience et avez-vous eu le goût de

la revivre à nouveau?

1-jamais 2-rarement 3-occasionnellement 4-fréquemment 5-toujours

9. Comment vous sentez-vous habituellement? (Encerclez le chiffre qui vous représente le

mieux.)

Très malheureux(se) Très heureux(se)

123456789 10

10. Comment vous sentez-vous lors de la pratique de votre activité de loisir? (Encerclez le

chiffre qui vous représente le mieux.)

Très malheureux(se) Très heureux(se)

(46)

ANNEXED

QUESTIONNAIRE VISANT À RECUEILLIR DES DONNÉES

SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES

(47)

Renseignements socio-démographiques 1) Votre sexe :

Homme ___ Femme

2) Votre âge :________ 3) Votre lieu de naissance :

a) Province de Québec ___

b) Autre province canadienne ___

c) Autre pays (veuillez préciser le pays) ______________ ________________________ 4) Votre occupation principale :_________________________________________________ a) S’agit-il...

D’un emploi rémunéré à temps plein ? ___ D’un emploi rémunéré à temps partiel ? ___

D’un emploi saisonnier ? ___

Sinon, êtes-vous...

Aux études ? ___

Ni aux études, ni employé (e)___ Si tel est le cas, veuillez s.v.p. décrire votre situation :

b)Depuis combien de temps êtes-vous dans cette situation ?

5) Votre revenu annuel avant impôt (incluant celui de votre conjoint (e)) : Moins de 15 000$ ___ Entre 50 000 et 75 000$ Entre 15 000 et 25 000$ ___ Entre 75 000 et 100 000$ Entre 25 000 et 35 000$ ___ Entre 100 000 et 150 000$ Entre 35 000 et 50 000$ ___ 150 000$ et plus Divorcé(e) Veuf(ve) Autres 6) Votre état civil :

Célibataire Marié(e)

Conjoint(e) de fait Séparé(e)

(48)

7) Combien avez-vous d’enfants ?______

Parmi ceux-ci, combien vivent encore avec vous ?______

8) Quel est le dernier niveau de scolarité que vous avez complété ?

Primaire ___ Secondaire ___ Collégial ___ Universitaire baccalauréat ___ Universitaire maîtrise ___ Universitaire doctorat

(49)

ANNEXEE

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT

(JOUEURS)

(50)

Formulaire de consentement

Titre du projet de recherche : La dissociation : normal ou pathologique ?

Cette recherche s’effectue dans le cadre du projet de maîtrise de : Amélie Auclair V., sous la direction de : M. Robert Ladouceur.

La nature et les procédés de la recherche se définissent comme suit :

1. La recherche a pour but d'étudier les expériences de dissociation chez trois groupes d'individus Québécois pratiquant des activités différentes, afin de comparer leurs résultats.

2. L'étude consiste à remplir quelques questionnaires. Ces questionnaires seront postés à chaque participant(e). Premièrement, le South Oaks Gambling Screen (SOGS) est à compléter. Le temps requis pour remplir ce questionnaire est estimé à 10 minutes. La Dissociative Experiences Scale (DES) adaptée à la présente étude est à compléter. La durée requise pour remplir ce questionnaire est d'environ 10 minutes. Des questions socio-démographiques (sexe, âge, etc.) ainsi que des questions visant à connaître le degré d'investissement dans l'activité pratiquée seront également à compléter. Le temps requis pour répondre à ces questions est estimé à 10-15 minutes. Par la suite, chaque participant(e) doit poster les questionnaires complétés à !'expérimentateur en utilisant l'enveloppe pré-affranchie reçue avec les questionnaires et les autres documents. 3. Le SOGS comprend 12 items visant à évaluer les habitudes de jeu du (de la)

participant(e).

4. Le questionnaire DES adapté comprend 14 items visant à évaluer les expériences de dissociation lors de la pratique d'une activité spécifique.

5. Chaque participant(e) est libre d’accepter ou de refuser de participer à cette étude. De plus, il est possible de se retirer de la recherche en tout temps, sans avoir à fournir de raison ni à subir de préjudice quelconque.

6. La participation à cette recherche fournira une occasion de réfléchir, de façon individuelle et avec discrétion, à l'expérience vécue lors de la pratique de l'activité spécifique à chaque participant(e).

7. Il est possible que le (la) participant(e) ressente une certaine anxiété suite à une prise de conscience des expériences vécues lors de la pratique de l'activité.

8. Il n'y a aucun risque connu lié à la participation à la recherche, d'autant plus que la confidentialité des réponses est assurée.

9. En ce qui concerne le caractère confidentiel des renseignements fournis par les participants(es), les mesures suivantes sont prévues :

- les noms des participants(es) ne paraîtront sur aucun rapport;

- un code sera utilisé sur les divers documents de la recherche. Seul !'expérimentateur aura accès à la liste des noms et des codes;

(51)

ultérieures, seul le code apparaîtra sur les divers documents;

- en aucun cas, les résultats individuels des participants(es) ne seront communiqués à qui que ce soit;

- dès que les données recueillies auront été comptabilisées dans des banques de données nécessaires à l'analyse des résultats, les questionnaires seront détruits.

10. La recherche fera l'objet de publications dans des revues scientifiques, sans qu’aucun des participants(es) ne puisse être identifié.

11. Un court résumé parviendra aux participants(es) qui en manifesteront le désir.

Toute question concernant le projet pourra être adressée au chercheur. Vous pouvez me joindre au 656-2131, poste 5389, en laissant un message au nom de Amélie Auclair V.

Toute plainte ou critique pourra être adressée au Bureau de l'ombudsman de l'Université Laval :

Pavillon Alphonse-Desjardins, Bureau 3320 Renseignements - Secrétariat : 656-3081 Télécopieur : 656-3846

Courriel : ombuds@ombuds.ulaval.ca

Je soussigné(e)_________________________________consens librement à participer à la recherche intitulée : La dissociation mesurée chez trois groupes particuliers de la population normale.

Signature du (de la) participant(e) Date

Signature de la chercheure Date

No d'approbation du CERUL : 2003-092 Date d’approbation : 28 mai 2003

(52)

ANNEXE F

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT

(SPORTIFS)

Figure

Figure 1 : Scores moyens de dissociation chez les joueurs (n = 22), les cyclistes  (n = 21) et les grimpeurs (n = 20).

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