J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
J
EAN
-P
AUL
C
ERRI
De l’euclidianité de Q
q
2 +
p
2 +
√
2
et
Q
p
2 +
√
2
pour la norme
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
12, n
o1 (2000),
p. 103-126
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_2000__12_1_103_0>
© Université Bordeaux 1, 2000, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux » (http://jtnb.cedram.org/) implique l’accord avec les condi-tions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute uti-lisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte-nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
, 103-1
De
l’euclidianité
de Q (~2
+
~2 +~2) et
Q)(~2+~2)
pour
la
normepar JEAN-PAUL CERRI
RÉSUMÉ. Cet article a pour
objectif
de présenter unalgorithme
permettant de montrer, à l’aide d’un
ordinateur,
l’euclidianitépour la norme du sous-corps réel maximal K du corps
cyclo-tomique
Q(03B632)
où03B632 =
ei03C0/16
, corps totalement réel dedegré
8 et de discriminant 2 147 483 648, et
plus
précisément deprou-ver que
M(K) =
1/2.
La méthode utilisée permet par ailleurs deprouver que
pour K
= Q
(03B616
+(03B6-116),
on aégalement
M (K)
= 1/2
(conjecture
de H. Cohn et J.Deutsch).
Les résultats relatifs à ce cas sont exposés en fin d’article.ABSTRACT. This article presents an
algorithm
which has allowed us toshow,
with thehelp
of a computer, that the maximal realsubfield K of the
cyclotomic
fieldQ(03B632 )
where03B632 =
ei03C0/16,
to-tally
real number field ofdegree
8 and discriminant 2 147 483 648, isnorm-Euclidean,
and moreprecisely,
to prove thatM(K)
=1/2.
Furthermore,
it can beproved using
the same method that ifK
= Q(03B616
+03B6-116), we
also haveM(K)=½)
(as
conjectured by
H. Cohn and J.
Deutsch).
The results relative to this case arepresented
at the end of this paper.1. INTRODUCTION
Soit n un élément de N*. Soit
(2~+2
la racineprimitive 2n+2 -ième
del’unité définie par :
2’+2 =
Le corpscyclotomique Q«2n+2)
est une extensiongaloisienne de Q
dedegré
2n+1.
/Q)
estconstitué par les
Q-automorphismes
Ti définis par :-rl«2n+2) =
2n+2 , l
On a :
GaI
(~ ( ~2~+2 )
(~/2’~+2~)* ’-"
Z/2Z
xZ/2nz.
Dans cette
décomposition, Z/2Z
correspond
à(l’identité
et laconjugaison
complexe),
correspond
parexemple
à~T3 ,
1 k2~}
qui
estcyclique
(on
a les congruences32" -
1 mod2n+2
pour tout n > 1 et,2n-1 =-=
2n+l + 1
mod2n+2
dèsque n >
2).
Par
ailleurs,
l’anneau des entiers deQ ((2n+2)
estZ[(2n+2]
(cf
[B-S]
ou[W]).
Soit maintenant le sous-corps réel maximal
- _... _ _ - 1..--l - - , . 1
-Les Tl induisent
(deux
àdeux)
surÇà
2nQ-automorphismes
ai définis~- - Il . - J -...
-Çà
est une extensioncyclique de Q
dedegré
2n car que nousnoterons
Gn
estengendré
par Q3. Notonségalement
que pour tout n deN*,
Qn+1
est une extension deÇà
dedegré
2.L’anneau des entiers de
~,,
est(cf
~W~).
Nous le noteronsRn.
Montrons désormais
quelques
propriétés
élémentairesqui
serviront pour la suite.Soit ei défini par :
Alors on
peut
énoncer leThéorème 1. La
famille
(ei)Oi2--l
constitue uneQ-base
deQn
et uneZ-base de En outre
(ei)
vérifie :
-permutations
de~1, 2, ..., 2’~ - 1}
et(~1,~2,-.~2~-1)
de~-1,1~2 t -1
telsque, pour tout i de
{1,2,...,2~ 2013 1}
on aitai e, (j) -
Alors a induitune
bijection
de sur lui-même.Preuve. Comme ", la
famille (
est à la fois
Qbase
deQk
et Z-base deRn.
Par ailleurs pour tout i on ace
qui
s’écrit matriciellement :1 _
’B. - -
- . , ..
où M est une matrice à coefficient entiers.
Ceci prouve que tout élément de
Çà
qui s’exprime
comme combinaisonlinéaire à coefficients
dans Q
desZn+2
+-1 +2
2n+ l est aussi combinaison linéaire à coefficientsdans Q
des(ei)Oi2n-,
est donc unepartie
généra-trice de
Qn
et comme ellecompte
2’~ éléments c’en est une base.Mais ceci prouve aussi que tout élément de
7Zn qui
s’exprime
commecom-binaison linéaire à coefficients dans Z des
((2~+2 + (2~~)~
est aussi combi-naison linéaire à coefficients dans Z des ez.Par ailleurs
(1.1)
montre que M esttriangulaire
inférieure et que tous sestermes
diagonaux
valent 1. Elle est inversible et son inverse est aussi àcoefficients dans Z
(
transposée
des cofacteurs et déterminantégal
à 1).
Ceci prouve que les ei sont dans Comme7Zn
est un Z-module libre derang
2n,
comme les ei sont 2n éléments de7Zn
et en constituent unepartie
génératrice,
on a la conclusion.(i)
Trivialement ’Supposons
i~
0.Or si i est
pair,
et,
si i estimpair
qui
est unimaginaire
pur.Ainsi,
si i~
0,
= 0.(ii)
Observons maintenantSi i
ou j
= 0 on est dans la cas defigure précédent
et = 0 siSupposons
iet j
distincts de 0. On a :sinon cette
expression
est ausigne
près
un el avec1 *
0. Dans tous les cas .--. - , - - ,
Si i
= j
alors’;:!2
+2 =
2,
qui
a pour trace2nH,
sinon cette expres-n+ -i-2
2sion est un el où
1 *
0 et sa trace est 0.Ainsi
lorsque i
et j
sont distincts de0,
si i#
j,
0. Etlorsque 1 #
0,
=(iii)
Soit 0’ deGn .
Alors o,(eo)
= eo et0 O’(ei)
est de la forme(~~+2
+~2n+2
où 1 estimpair.
Comme i 2’~ - 1 et comme 1 estimpair, il
n’est pas un
multiple
de2’~,
et~2~+2 -f-~2n+2 E
~~e~;1
k2n - 11.
Il existedonc
(c~i,0!2)-.,c~2~-i)
de{20131,1}~’~
etf application
de{1,2,...,2~ 2013 1}
dans lui-même tels que pour 0 on =Si i
# j
on nepeut
avoirf (i )
=f ( j )
sinon onaurait ( eZ
ej )
= 0 et ei ib ej = 0 cequi
estimpossible.
f
est doncinjective
et c’est unepermuta-tion
de {l, 2, ...,
2’~ -1},
d’où la conclusion. 0 Onpeut
d’ailleurs déduire de cespropriétés
de la Z-base(ei )
de7ln
lavaleur du discriminant de En effet
Corollaire. Le discriminant absolu de
Qn
estDn
=2~~)~"~.
Désormais tous les calculs seront menés dans la base
Notons 1j; l’isomorphisme
canonique
de dansQn
défini par :nn . 1
Chaque a
deGn
induit unautomorphisme
de(fn
noté 9q
défini par :ai ~ ·..,
a2n-1)
_ ~ 1
a1, ...,a2n-1).
Les 9q
forment un groupe pour la loi o,isomorphe
àG~
(par 0’
~9q),
cyclique engendré
par 9q3(on
a 9q o gT - 9QOT et 9~= -g~ ) .
Le(iii)
duthéorème 1 montre que a de
Gn
étantdonné,
il existe(,Ql, ~32, ...,,Q2n-i)
de~-1,1~2’~’i
et t deS2n-i
(permutation
de{1,2,...,2" - 1}),
tels que :(1.2)
9~(a0~ a1, ..., a2~_1) _
(il
suffi.t de poser avec les notations du théorème1, t = s-1 et ~3z =
On
peut
étendre lesJae2n
par les mêmesformules,
et l’on obtient 2nles notera encore gq, et on a
toujours :
gu 0 g, =guor et gui =
g~.
Soit
Hri
le sous groupe deengendré
par 9U3 etE
Hn
est d’ordre2n+1,
isomorphe
àZ/2Z
xOn
prolonge 1/J
à par :On
prolonge
aussichaque
iDéfinition 1.
Compte
tenu de cequi
précède,
onpeut
définirNn,
pro-longement
deNQn
~~0 1f;
à par :111. ~ ’1 1
On
peut
remarquer que tous lesprolongements
ainsi définis sont continus.Proposition.
Vh eNn o
h =Nn.
Comme
a2n - 1,
on a bien le résultat annoncé.Soit 0
leplongement
canonique
de~
dans défini par :où
( 1 )
désignent
respectivement
leproduit
scalaire et la normeeuclidienne de
JR2n.
Ainsi le théorème 1 montre que est unebase
orthogonale
de}R2n,
vérifiant :110(eo)ll
=22
et110(ei)ll
= sinon.1
est unendomorphisme
deR2R.
Sa matrice parrapport
à la basecanonique
sera notéeMn.
Laj-ième
colonne deMn
correspond
à et si parcommodité on fait varier les indices de 0 à 2n -
1,
on a :Théorème 2.
Mn
EG12- (R).
Plusprécisément
Preuve. Soit
Pn
la matrice définie par :Ainsi,
si iMn
est donc inversible d’inversePar ailleurs on a évidemment :
où
Mn
désigne
latransposée
deM~,.
En
prenant
les déterminants des deux membres de(1.3)
on obtient :1 .-, , - , i
Ceci,
compte
tenu de la valeur deDn
déterminéeplus
haut,
donne la valeurde
1 det(Mn)
1
annoncée. D2. POSITION DU PROBLÈME
Si K est un corps de nombres d’anneau d’entiers
O K ,
et si x EK,
notonsM(K, x)
le minimum euclidien de x défini par :puis
définissons le minimum euclidien de K par :Nous allons
déjà
montrer que2 .
Preuve. Procédons par récurrence sur n.
La
propriété
est évidemment vraie pour n =1,
car -2.Supposons qu’elle
soit vraie à l’ordre n > 1 et montronsqu’elle
est alors vérifiée à l’ordre n + 1.Pour éviter toute confusion nous noterons la base de
(Qn
et(e~)0i2n+l_l
celle deQn+1.
-Pour tout 1
impair,
e’
est unconjugué
dee’
(cf introduction).
Parcon-séquent,
tous lese’
(1 impair)
ont la même norme, Enparticulier,
onpeut
écrire :Or, comme
ona:
Par suite on a :
Comme est une extension de
degré
2 deQ¡,
et comme on a:D’où par
(2.1),
L’hypothèse
de récurrenceindiquant
que donne :Ainsi la
propriété
est vraie à l’ordre n + 1.Remarque
1. Onpeut
montrerqu’en fait,
on a :impair,
dès que n > 2.pour 1
Preuve. Pour cela il suffit de trouver x de
Qk
vérifiant .Posons
---
---Comme les coordonnées de yn dans Z-base de
7ln
ne sont pas toutesentières,
Par
ailleurs,
en se servant due on établit :On en déduit :
Soit alors X
quelconque
deRn.
De(2.4)
on tire :et le lemme
indique
On en déduit :En utilisant
(2.3)
qui implique
que l’on nepeut
avoirX)
= 0si X E
Rn
et(2.5)
onpeut
mêmepréciser :
Ceci
implique
queOn voit
(en
faisant X = 0 dans cequi
précède)
qu’en
faitFinalement,
1
Ceci achève la démonstration.
Venons en maintenant au
problème
en lui-même.Nous désirons montrer
(pour n
= 3 et accessoirement pour n =2)
que~",
est euclidien pour la norme, c’est-à-dire que :
En
fait,
nous allons montrer que l’on a mieux encore, à savoir :ce
qui revient,
compte
tenu duprécédent
théorème à :..
Pour
cela,
nous allons chercher à montrer defaçon
plus précise
que~
(pour
n = 3 et
2)
vérifie le critère du théorème suivant.Preuve. Soit x E
Qn
et soit(ao, ai , ..., a2n -1) = 16~~ (z) e
Qtn.
Pour tout 1 posons : ri = ai -
Alors r =
(ro, rl, ..., r2n _1)
E-1 2, 2 n Zn
C[-2’ 2]
et parhypothèse
.. 1 1 2n
-
1
il existe
R = (Ro, Rl, ..., RZn_i) E {-2, 2}2n
tel que INn(r - R)I
2.
PosonsR~
= R~,
++ ) .
Alors
R’ =
(Rô, Ri, ...~2~-1) ~
Z2n, et
X =1f;(R’) E
1?,n.
Par ailleurs x - X =
~(r - R),
X vérifie donc :INQn/Q(x - X)I
]
]
Ç 2~
On a bien : Vz e
Qn,
3X eRn
tel queX )
]
::; !.
DRemarque
2. Si ce critère est vérifié cela prouve que pour un élément ztrouvé à
proximité
de x à savoir un entier de coordonnées(Lxij
ouPour n = 1 l’entier le
plus proche
c’est-à-dire celui de coordonnées([xi
+ 2 ~ )
convient mais ce n’estplus
le cas dèsque n >
2.Remarque
3. Enreprenant
les notations utilisées dans[L],
si ce critèreest vérifié alors
..
Mais avant de passer au cas
particulier
n =3,
montrons un résultatqui
nous sera très utile dans la suite.
1 1 n
Théorème 5. Soient deux éléments
Rl
etR2
de-1/2,
2 2n 2n,
tels queSoit i de
{0,1,
..., 2n -
1}.
Supposons
parexemple
que oi 3
0~(Rl)
0i 3
0~(~2)’
Alors
l’hypothèse
faite sur zisignifie
que zz E(3 o (Ri),0 o ()]’
Or leproduit
de deux réelspositifs
ou nuls de somme donnée G’j estmax-r* 2
imum
lorsque
ces deux nombres sontégaux
à C
2 et vaut alorsC- .
4 Parsuite,
Ceci étant valable pour tout
i,
on a :ou encore,
compte
tenu du fait que ~ aComme
et ceci n’est
possible
que si l’un des deux termes est inférieur ouégal
à 1
Remarque
4. Onpeut
voir que, dans le cas n =1,
pour tout r de1
il existe deux éléments
Ri
etR2
de ~ - 2 ,
~}
tels que leshypothèses
du théorèmeprécédent
soient vérifiées. Ce n’estplus
le cas dèsque n >
2.3. LA
MÉTHODE (CAS
n = 3)
Désormais n =3.
Pour tout
et donc pour tout
On veut montrer que :
L’idée
générale
est de travailler dansl’image
parIl suffit alors de déterminer un recouvrement de o par des
petits
cubes Bi
de la forme +c]?
et demontrer
quepour
chaque Bi
decelui-ci,
on a :ou à défaut :
Le choix d’un tel
découpage
"dans leplongement canonique" plutôt qu’un
découpage
direct de[20131
2 21 J 8
s’explique
ainsi :- il
permet
de définir un critère trèssimple
(critère 1)
pour vérifierqui
donne unmajorant
de ne nécessitantque peu de calculs.
- ce
majorant
nepeut
êtreamélioré,
il est nécessairement atteint en unsommet de
- le
découpage
est facilementcompatible
avec un autre critère(critère 2)
qui
permet
de vérifier(~t2~ )
etqui
sera défini àpartir
du théorème 5.Les critères 1 et 2 seront définis
explicitement
à la fin de la section 3.Mais avant
tout,
on voit facilementqu’il
n’est pas nécessaire de montrer(P’ )
pour ~
2 2
entier et que l’onpeut
réduire l’ensemble d’étude. Unepremière méthode,
que nous nedévelopperons
pasici,
consiste à seramener, en se servant de
-IdR8
puis
deH3,
à l’étude de 16 sous-ensemblesparticuliers
de
([-1, 1]8),
de laforme
([0,
21
x[0,
n]
x ... x[0,
3J
où2 2 ‘ 2 2 2
(IEO, E:1, E7)
{1}
x-1,1?.
Toutefois,
d’unpoint
de vuepratique,
cette
procédure
de réduction donne lieu à des calculsplus
lourds que ceuxauxquels
conduit la méthode que nous allons exposer maintenant. La rai-son semble en être laplus
forteprésence
de "facesobliques"
qui
nécessitede
prélever beaucoup plus
depetits
cubesBi
pour être sûr de recouvriren-tièrement
chaque ~
([0,
2
J
x[0,
2
]
x ... x[0,
2 J ) .
Théorème 6. Pour que
(P’)
soitvérifiée,
ilsuffit
que l’on ait :pour les 20 val eurs de e suivantes :
Preuve. Soit e
quelconque
de {20131,1} ,
et soit h = où a6 {2013l, 1}
et où 0 17,
un élémentquelconque
deH3.
Si C est l’ensemble des
C,,,
où e:’ décrit~-1,1~8,
nous allons d’abord montrerEC.
Notons c
l’application
dee
dansR8
définie par :D’autre
part,
commeComme 1
estbijective
on obtient par intersection :On voit alors facilement
que 0 o h o 0
induit unepermutation
deC,
et l’onpeut
définir une action du groupeH3
sur C par :On a en effet trivialement : h.
(h’ .Ce )
= h oh’ .CE .
Soient alors
CE
etCe,
deux éléments de C situés dans une même orbite souscette action.
Supposons
queCE
vérifie et montrons queCe,
vérifie(7~)’
CE
etC,i
étant dans la mêmeorbite,
il existe h eH,3
tel queCE,
=h.CE.
-
--1
Soit z’
quelconque
deC,,.
Alors : z’= 0
o ho 0
(z)
où z ECE
et"P
Soient
t-
pour tout i. Deplus -.’
’
(cf
proposition -
section1)
Ainsi,
Ce,
vérifie(7~)-Par
suite,
pour montrer que tous lesCE
vérifient et donc que(~’ )
estvraie
(car §
-1,
!]8)
est réunion desCE),
il suffit de montrerqu’un
élé-2 élé-2
ment
Cg
dechaque
orbite vérifie(P,).
Pour déterminer les orbites onpeut
par
exemple
raisonner sur les stabilisateurs.Le stabilisateur de
C,
nepeut
contenir-IdR8
car on nepeut
avoir -~ _ e.d’ordre 8 de
H3
ne contenantpas -IdR8
sontH3
=(OU3)
et("-~3)?
etcon-duisent
respectivement
aux orbites deC,(,)
etC,(2)
(qui
ont donc pour cardi-nal2).
Les seuls sous-groupes d’ordre 4 deHg
ne contenant pas-IdR8
sont(g~3 )
et( -g~3 ) .
Mais siCE
est invariant sous l’action deg~3 ,
on retrouve les valeurs de eprécédemment
rencontrées.( -g~3 )
conduit à l’orbite deCe(3),
qui
a pour cardinal 4. En continuant on détermine l’orbite deC,(4)
desta-bilisateur
(g~3),
celle deC~~5~
et celle deC E(6)
de stabilisateur(-g~3),
toutestrois de cardinal 8. Enfin toutes les autres orbites ont pour cardinal
16,
il yen a nécessairement 14
( 256-2 x 6 4-3 x 8 ) , n
ne resteplus
qu’à
déterminer 14éléments de C
appartenant
chacun à une orbite différente etn’appartenant
pas aux 6 orbites
précédemment
déterminées. Les 14 élémentsva-riant de 7 à
20,
cités dans lethéorème,
le vérifient. DSoit e donné de la famille définie dans le théorème 6. Décrivons
main-tenant
l’algorithme
permettant
de montrer que est vérifiée. Posonspour n >
1On a facilement :
Découpons
ce dernier cube de lafaçon
suivante.Choisissons un entier p
pair,
non nul et posons :définissons
BI
par :’ est
réunion des donc par(3.2)
ceux-ci recouvrenton voit que
Iz
e[-~,
tels que Vi E~0,1, ..., 7}
01
est réuniondes BI
vérifiant 1 pour tout i de~0,1, ..., 7}.
Afortiori, Ce
qui
en est unsous-ensemble,
est recouvert par cesmêmes BI :
Cependant
dans les recouvrements ainsi obtenusde ~
~
etdes C,
par les
Bz, beaucoup
d’entre ceux-ci sont inutiles dèsque
p estassez
grand.
En effet
lorsque
p tend vers laprobabilité
pourqu’un Bz
rencontreIl convient donc de définir un recouvrement
plus
raisonnable dechaque Ce.
A cet
effet,
introduisons les 8 formes linéairessi(
où 0 ~7)
définies surR par :
où
Ào
= 2 etBi
= 1 sinon.Alors le théorème 2 montre que :
La matrice
Mil
(cf
(3.1))
fournit les formulesexplicitant
les s2. Onpeut
alors énoncer le
Théorème 7. On obtient un recouvrement de
CE
en ne considérant que les~l
pourlesquels
l7
vérifie,
si c’estpossible :
Preuve. Le
premier
encadrement vient de(3.4).
Pour le reste, raisonnonsen termes d’exclusion et tenons
compte
du fait que l’onpeut
éliminer lesBI
telsqu’il
existe i de{O, 1, ...7}
pourlequel :
ou
On a alors en effet : et par
bijectivité
de ~ :
Si r =
(ro, ri,...,7-7) = ~ (~)
alors ro =so(z).
L’expression
de so que l’onpeut
déduire de(3.1),
à savoirmontre que, si z E
Bz,
laplus
petite
valeurpossible
deso (z)
estso 1 yll YZ2 , Y131 Y141 YZ6 ,
YZ7)
et que laplus grande
valeurpossible
deso (z)
est YZ2+1, YZ3+1, YI4+1, YZ6+1,Y17+1).
Pour que
lil
ne vérifie pas(Ro),
il est nécessaire d’avoir :L’inégalité
(3.6)
donne,
compte
tenu de(3.5) :
ou encore, par
(3.3) :
De même
(3.7)
conduit à :Et
l7
peut
être choisi de telle sorte que : mo - 117
M’()
-En observant
M3 1
et en raisonnant de la même manière sur les valeursextrêmes des
(1
i7)
surBz,
et sur les conditions d’exclusion(Rï)
et
(R~),
on trouverait les encadrements :mi -1
l7
m~,
avec les valeursde mi et
m~
indiquées
dans l’énoncé du théorème. 0Remarque
5 . Pour un7-uplet
donné l’ensemble des17
déterminé par le théorème 7 est souvent réduit à0.
Comme d’unpoint
de vuepratique,
étudier(p)7
cas dontbeaucoup
sont inutiles n’est pasenvisageable,
onpeut
définir des conditionssur 16
de lafaçon
suivante :étant donné on
peut
encadrerso (z)
où z ECg
par :so (z) Ç
etso (z) >
Compte
tenu du fait que l’onpeut
écarter lesBi
vérifiant(Ro)
ou(R§) ,
onpeut
imposer
à( to , l1, l2 , l3 , l4 , l5 , l s )
les deux conditions :..
De la même
manière,
en travaillant avecles si
( 1
i7),
on trouverait 14autres
inégalités
devant être vérifiées par16.
Lespremières
sont :A ces 16
inégalités
onajoute
la condition :k6 ::; l6 ::; K6 -
1-On
peut
alors recommencer avecl5
et définir un encadrement des valeurspossibles
de15
en fonction depuis
faire la même chose avec14
en fonction de(lo, ll, l2, l3).
Cesprocédures
permettent
ungain
detemps
considérable.
Il ne nous reste
plus
qu’à
énoncer les critères fondamentauxpermettant
de montrerqu’un cube BI
vérifie lapropriété
(7~ )
ou à défaut lapropriété
(2»
Critère 1. Soient e une des 20 valeurs déterminées dans le théorème 6 et
~
un cube élément du recouvrement deC,
déterminéprécédemment.
S’ilexiste R de
{-!, n8
tel que:alors
BI vérifie
Prev,ve. Soit z =
(zo,
zl,...,
Z7)
quelconque
de Alors on a :Par convexité de
l’application : t
~ on a alors pour tout R de(j
etpour
tout j
de{O, 1, ..., 7} :
et par
conséquent :
D’où le théorème. D
car il est atteint par un des sommets du cube. Par ailleurs on
peut
remarquerque
Critère 2. Sous les mêmes
hypothèses,
s’il existeRI
etR2
de -tels que :-
-Preuve. Ce résultat n’est
qu’une
variante du théorème 5.Soit z
quelconque
deBI.
Parhypothèse,
pour toutj, yz-
donc zj
sont
compris
(au
senslarge)
entreo33
o et oe(R2).
Ainsi z vérifieles
hypothèses
du théorème 5 et nécessairement*7 T
Ainsi
,t’il
vérifie(P,(2»).
4. LE PROGRAMME ET LES RÉSULTATS
L’algorithme
est alorssimple.
On se donne un e de la famille définie authéorème 6. On choisit p suffisamment
grand
(le
seul critère est la réussitedu
test).
Pour montrer(7~)
on faitprendre
à toutes les valeurs1}
x~~1 ~ ..., Kl - 1}
x~~2 ~ ..., KZ - 1}
x ...,K3 -
1},
àchaque
nouvelle valeur de cequaduplet
on calcule l’intervalle despossibilités
pour
l4
(cf
la remarque5),
on fait varierl4
dans cetintervalle,
àchaque
nou-velle valeur de
l4
on calcule l’intervalle despossibilités
pour15,...etc, jusqu’à
faire varier
l7
dans l’intervalle défini par le théorème 7. On cherche alors unélément R de
-1,
2}8
tel que le cubeBi
vérifie le critère 1. Si un tel élé-2 élé-2ment n’existe pas, on cherche s’il existe un
couple
(Rl, R2 )
de({-, 8r
vérifiant le critère 2. Si le test est
positif
pourchaque
xil
défini à l’aide desinégalités
du théorème 7 et de la remarque5,
alors lapropriété
(PE)
estvraie. On fait la même chose pour les 19 autres valeurs de données au
théorème 6.
En
pratique,
pour que le programme montre lerésultat,
il fautprendre
passez
grand
(de
l’ordre de40),
mais les calculs sont alors abondants. Aussia-t-on défini une
procédure
dedichotomie,
qui,
lorsqu’on
rencontre un cubej6~
ne vérifiant pas le critère1,
le divise en 256petits
cubes de mêmetaille,
vide
(par
un test semblable à celui du théorème7),
et fait subir à ceuxqui
restent le test relatif au critère 1. Si un de ces
petits
cubes ne vérifie pas lecritère,
cequi
est très rare enpratique,
on revient àx3l
et on lui fait subirle test relatif au critère 2. Ainsi p de l’ordre de 20 sufht.
Par
ailleurs,
quand
on cherche pour unl31
donné un Radéquat
(vérifiant
le critère
1),
onparcourt
d’abord,
par ordre d’indicedécroissant,
un tableaudans
lequel
sont stockés au fur et à mesure les R utilisés. Ce tableau estinitialisé à
0.
Si un R du tableauconvient,
on réindexecelui-ci,
en mettantle R
adéquat
en dernièreposition.
Si aucun élément du tableau ne convient on lance une recherchesystématique
et lepremier
R convenable détecté estplacé
en dernièreposition
dans le tableau. Legain
detemps
ainsi réaliséest
appréciable.
Reste le
problème
de laprécision.
Le programme a étérédigé
en Pascal(Turbo
Pascal 6.0 deBorland).
Compte
tenu del’imprécision
relative enmode real
(les
calculs ontcependant
été menés en mode extended),
on apris
comme test effectif pour le critère 1 :ou encore
(cf
remarque6),
cequi
estlégèrement plus rapide,
7 1 ,
et comme test effectif pour le critère 2 :
... - -, 1
-De
fait,
R2)
est un entierR3 .
De
plus,
il sepeut
que les valeurs déterminées pourmax(mi -1)
=mio - 1
et
mjo
soientpresqu’entières.
On a alorspris
lesprécautions
suivantes : si 0
1) -
m 0.01 où m estentier,
onajoute
le cas17
= m à l’intervalle défini par le théorème7,
sik7
m ; demême,
si0 0.01 où m’ est
entier,
onajoute
le cas17
= m’ à l’intervalledéfini par le théorème
7,
si m’K7 -
1. Onprocède
de même avec lesencadrements fournis par la remarque 5. Une étude
simple
tenantcompte
des ordres de
grandeur
des nombres utilisés montre que cesprécautions
sont
amplement
suffisantes(en
agissant
ainsi,
on est amené à étudier denombreux BI périphériques
inutiles).
Le programme a été exécuté pour la
première
fois en 1997 sur uncritère 2 et avec 0.99 à la
place
de0.49),
cequi
àl’époque
nous apermis
de conclure à l’euclidianité de
Q3
pour la norme. Pour la formecomplète
décrite
ici,
nous avons utilisé un micro-ordinateur "familial"plus
récent,
équipé
d’un processeur Pentium II cadencé à 300 Mhz et doté de 64 Mo de mémoire vive. Letemps
de calcul varie de 2 secondes pour(avec
p =
24)
à environ 5 rninutes pourC,(14) (mais
avec p = 38 pour ne seservir que du critère
1,
et 22 653 868xil
retenus,
cequi
estexceptionnel
parrapport
aux autresCe
pourlesquels
letemps
de calcul estbeaucoup
moinslong).
Tous les résultats obtenus
figurent
dans le tableau ci-dessous. Pourchaque Ce,
Ndésigne
le nombre deZil
retenus,
P le nombre de tels cubesà avoir subi la
procédure
de dichotomie avecsuccès,
T le nombre depetits
cubes issus de cette
procédure
etayant
étéretenus,
U le nombre de R de_ 1,
2 2!} 8
utilisés,
et S’ le nombre deB3l
pourlesquels
la critère 1 n’a passuffi et
qui
ont subi le test du critère 2.Nous avons
essayé
au maximum de nous passer du critère 2 pour biendécoupages
très fins(par
exemple
pour l’étude deC,(14»,
alorsqu’un
dé-coupage
plus grossier
eût suffi en utilisant les deux critères.Ainsi,
nous n’avons eu besoin d’utiliser le critère 2 que pourC,(3)
etC,(4)
qui
sont les seuls
parmi
lesC,
étudiés à contenir despoints critiques
(les
~3 modR3, c’est
à direcompte
tenu de la translation effectuée dans le théorème4,
les (1,0,1,0,1,0,1,0
1,
0,
±1,
0,
±1,
0,
2
- Pour
ce
qui
est deC,(3),
avec p =24,
lesBI
nécessitant le critère 2sont ceux
qui
se trouvent auxvoisinages
de~(~,0, ~,0, 2013~,0, 2013~,0)
et de~(2013~,0, ~,0, ~,0,2013~,0),
qui
sont tous deux dansC~~3~ .
- Pour ce
qui
est deC~~4> ,
tant que p 36 certainsBi
ne devant pas apriori
poser
problème
nécessitent le recours au critère2,
car ils sont voisins de~(~0,2013~,0,~,0,2013~,0)
qui
n’appartient
pourtant
pas àCë(4).
Mais avecp
= 36,
lesxil
nécessitant le critère 2 sont ceuxqui
se trouvent auvoisinage
de
~(1, 0, ~,0, 1, 0 - i, 0)
qui
est bien dansC~(4).
5. RETOUR AU CAS n = 2. CONCLUSION
Si la méthode utilisée somme toute rudimentaire
(choix
d’une basepra-tique,
réduction du domained’étude,
découpage
dans leplongement
canon-ique)
estgénéralisable
à d’autres extensions totalement réelles deQ,
ellepeut
évidemment servir à démontrer une desconjectures
émises par H.Cohn et J. Deutsch
(cf
[C-D])
à propos deQ2,
à savoir1
La démarche est la
même,
enplus simple
dupoint
de vue descalculs,
cela va sans dire. On est amené par le même raisonnement que dans le cas n = 3à montrer
qu’il
suffit d’étudierCe
pour les 4 valeurs suivantes de e :On définit un recouvrement
optimisé
dechaque Ce
par des formulesana-logues
à celles du théorème 7 et(sans
mémoriser au fur et à mesure les"entiers"
utilisés,
et sans avoir recours à laprocédure
dedichotomie,
le temps de calcul étantnégligeable)
on obtient les résultats suivants :Pour les trois
premiers Ce,
le test du critère 1 suffit . Pour lequatrième qui
contient des
points critiques,
le recours au critère 2(avec
8 à laplace
de128)
est nécessaire. Les13l
nécessitant le critère 2 sont ceuxqui
se trouventaux
voisinages
de ~(~,0, ~,0)
et de~(2013-0, -0),
qui
appartiennent
bien àC,(4)
etcorrespondent
à y2 + eo + e2 et12 + e2.
En
résumé,
on a le résultat suivant(en
tenantcompte
de la translation effectuée dans le théorème4) :
Théorème
principal.
Pour n = 2 et3,
-De
façon plus
précise,
pour tout x de~",
de coordonnées(Xi)
dans la base(ei), id
existe X dans de coordonnées(Xi)
vérifiant
Xi
=LXiJ
ourXil,
Qu’en
est-il deQ4 ?
Un testponctuel
et aléatoire(109
essais)
laissesupposer que la
propriété
vérifiée par~
pour n =1, 2
et 3 est encorevalable,
à savoirqu’avec
les notations utiliséesjusqu’ici,
ce
qui
impliquerait
enparticulier :
Remerciements. L’auteur tient à remercier Pr.
Georges
Gras pour sesconseils,
Pr.Harvey
Cohn pour sonintérêt,
et lerapporteur
anonyme pourses remarques et
suggestions.
BIBLIOGRAPHIE
[S] P. Samuel, Théorie algébrique des nombres. Hermann, Paris, 1971.
[B-S] Z.I. Borevitch, I.R. Safarevitch, Théorie des nombres. Gauthier-Villars, Paris, 1967.
[W] L.C. Washington, Introduction to cyclotomic fields. Graduate Texts in Mathematics,
Springer-Verlag, New-York, 1982.
[L] F. Lemmermeyer, The euclidean algorithm in algebraic number fields. Expositiones Math-ematicae (1995), 385-416.
[C] H. Cohn, A numerical study of Weber’s real class number calculation. Numerische Math-ematik 2 (1960), 347-362.
[C-D] H. Cohn, J. Deutsch, Use of a computer scan to prove Q
(~2+~2) and Q(~3+~2)
are euclidean. Mathematics of Computation 46 (1986), 295-299.
Jean-Paul CERRt
2, route de Saint-Dié 88600 Aydoilles, FRANCE