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Les premières années d’AMADES. Retour sur le premier colloque d’AMADES

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Bulletin Amades

Anthropologie Médicale Appliquée au Développement Et à la Santé  

74 | 2008 74

Les premières années d’AMADES

Retour sur le premier colloque d’AMADES

Pascal Cathébras

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/amades/499 DOI : 10.4000/amades.499

ISSN : 2102-5975 Éditeur

Association Amades Édition imprimée

Date de publication : 1 juin 2008 ISSN : 1257-0222

Référence électronique

Pascal Cathébras, « Les premières années d’AMADES », Bulletin Amades [En ligne], 74 | 2008, mis en ligne le 01 juin 2009, consulté le 14 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/amades/

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Les premières années d’AMADES

Retour sur le premier colloque d’AMADES

Pascal Cathébras

1 Jean Benoist a eu, dans le précédent bulletin, la générosité d’évoquer le colloque stéphanois du 11 mars 1989 comme une sorte d’événement fondateur d’AMADES. Par chance, j’ai depuis retrouvé un dossier concernant cette journée, que j’avais organisée, alors jeune chef de clinique, à la faculté de médecine de Saint-Etienne, et j’ai pu me pencher à nouveau sur cette petite aventure avec une vague nostalgie. Le dossier jauni contient beaucoup de choses « écrites à la main » (comme les longues lettres, de l’écriture appliquée d’Alice), des textes « tapés à la machine » (rappelez-vous, les anciens, que les ordinateurs et traitements de texte nous émerveillaient encore à cette époque !), et des listes de références bibliographiques qui avaient le parfum désuet de l’artisanat (quel monde depuis Internet et les bases de données en ligne !). J’ai même retrouvé les factures : on avait dépensé 7736,47 Francs, dont le laboratoire Spécia avait bien voulu nous dédommager partiellement (pourrait-on aujourd’hui demander à l’industrie pharmaceutique de participer à une manifestation de ce type ?).

2 Le programme faisait la part belle… à nous-mêmes, ce petit noyau des étudiants fraîchement émoulus du DEA d’Aix-en-Provence – dont le couple fondateur d’AMADES (le vrai, celui qui avait conçu AMADES dans le secret des alcôves toulousaines comme l’enfant illégitime de l’anthropologie et de la santé publique : Alice Desclaux et Bernard Faliu). J’avais demandé à Bernard Taverne, de retour de Guyane, le seul d’entre nous qui avait alors une expérience ethnographique, de nous parler de son « docteur- feuille » haïtien. Alice Desclaux et Bernard Faliu avaient abordé de concert la question toujours contestée (Jean Benoist le rappelait) de « l’application » de l’anthropologie aux projets de santé publique dans les pays en développement (le numéro 00 du bulletin d’AMADES, paru il y a tout juste 20 ans, traitait presque exclusivement de l’acceptabilité des programmes de vaccination). J’avais récité, quant à moi, ce que j’avais cru comprendre du « champ » de l’anthropologie médicale, et demandé à mon

« patron », Hugues Rousset, de décrire quelques paradoxes de la médecine moderne qui appelaient le regard des sciences sociales. Bien sûr, nous avions invité quelques ténors, Jean Benoist en tête (avec sa leçon magistrale sur « l’efficacité »), François Laplantine

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(qui venait de publier sur les médecines parallèles, et qui nous avait laissés tous interdits devant son « anthropologie de la maladie » : quoi ? nous qui voulions de l’exotisme, de l’ethnomédecine, on nous offrait ce livre inclassable rempli de littérature classique !), et Fernand Meyer, qui n’était finalement pas venu.

3 Il y avait plus de public que prévu, environ 150 personnes, mais il est vrai qu’on avait fait la claque avec les étudiants en médecine. Je garde le souvenir d’une après-midi confuse et joyeuse, animée par les communications libres : Bernard Vandewiele sur l’instinctothérapie, Odina Sturzenegger sur le statut de la plante dans la médecine traditionnelle du Chaco, Bernard Bléthon sur les médecines traditionnelles dans le département de la Loire, et les interventions stimulantes de Jean-Luc Naël et Soizic Crochet (MSF). La plupart de ces communications ont été ensuite publiées dans la Revue du Praticien-Médecine Générale, que j’avais sollicitée sur les conseils d’Hugues Rousset, et cela a peut-être permis (après tout pourquoi pas ?) d’éveiller l’intérêt de quelques médecins sur l’anthropologie de la maladie. Grâce à l’enthousiasme contagieux des débuts, et un peu de chance ou d’opportunité, il n’est donc pas exclu que cette journée ait contribué à donner « du corps » à l’AMADES.

4 Depuis, le monde a changé. À l’instar du rugby, l’anthropologie médicale est passée de l’amateurisme au professionnalisme, même s’il y a peu d’élus en première division.

Beaucoup, dans notre petit noyau initial, se sont engagés, avec courage, vers le professionnalisme ; j’en suis resté quant à moi à l’amateurisme, sinon au dilettantisme, qui m’ont permis de continuer à flirter avec les sciences sociales tout en pratiquant ma médecine de pays riches : celle des maladies rares, de la technologie d’imagerie sophistiquée, de la pharmacie coûteuse, mais aussi celle de la misère ordinaire des symptômes « fonctionnels ».

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