EXPOSITION
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Eugène Aulnette,
artiste local engagé
Du 25 avril au 27 juin 2021 Médiathèque
de La Dominelais
Création graphique : service Communication Bretagne porte de Loire Communauté Contenu : service Actions culturelles Bretagne porte de Loire Communauté
Crédits photos : © Ame © Bretagne porte de Loire Communauté
Né dans une ferme du Sel-de-Bretagne en 1913, Eugène sculpte depuis ses 7 ans à l’aide d’un couteau qu’il a reçu pour son anniversaire : morceaux de bois, os, légumes, tous les objets du quotidien sont susceptibles de devenir de petites sculptures entre ses mains.
Il étudie la sculpture à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes, puis durant son apprentissage dans les ateliers de la ville. Il ouvre son propre atelier au Sel-de-Bretagne en 1942, à 29 ans.
Il ne quittera alors plus son village natal, qui va devenir son terrain de jeu artistique mais aussi le lieu de ses engagements où sa vision d’un monde ouvert, chaleureux et tourné vers l’autre va prendre vie.
Le musée qui lui est consacré est créé en 2007 au Sel-de-Bretagne. Il est complété d’une balade audioguidée à travers la commune depuis 2014 et a été entièrement rénové en 2017.
Présentation
© Pierre Gaigneux
Artiste, il sculpte majoritairement le bois, mais aussi la pierre, notamment le schiste. Il puise son inspiration dans les formes faussement simples de l’art roman et tire ses sujets de l’histoire bretonne et de l’art religieux, qui sont selon lui des domaines ‘‘ où l’on peut s’étendre à l’infini ’’.
Animateur infatigable de la vie de sa commune, il fonde le club de foot L’étoile sportive dès 1938, et participe à la création de l’école de musique Les Menhirs en 1964. Il participera par la suite à la création du Syndicat d’initiatives et la Maison des jeunes.
Il décore les rues du Sel-de-Bretagne de ses sculptures et de drapeaux bretons ; il relance la kermesse en créant les décors ; le carnaval en créant les personnages des chars ; il réintroduit les traditionnelles veillées aux châtaignes, le feu de la Saint-Jean et les Fest Noz.
C’est aussi lui qui est à l’origine du Musée des Arts et Traditions, rempli des ‘‘ vieilleries bretonnes ’’ dont les habitants se débarrassaient au profit du formica et qu’Eugène récupérait pour conserver la trace de la vie d’antan.
Écologiste avant l’heure, il se bat corps et âme contre le remembrement et replante les arbres au fur et à mesure qu’ils sont abattus. Il entretient les chemins creux de la commune, avec pour seul compagnon son âne Chaton.
Ironie du sort, ce dernier combat est enfin reconnu le jour de sa mort, le 27 septembre 1991, par l’inauguration officielle des chemins de randonnées du Sel-de-Bretagne.
Manifestation au Sel-de-Bretagne contre le remembrement, avec Eugène et son âne Chaton.
Artiste et engagé
Eugène est très attaché à la culture bretonne, qu’il a réellement découverte durant ses études à Rennes.
Ses sculptures reflètent ses centres d’intérêts et son imaginaire : il sculpte sa Bretagne mythique, légendaire et rurale. Elles sont aussi une façon de faire vivre cette culture et deviennent un support pour échanger avec les nouvelles générations ou les non-bretons : c’est en ce sens qu’il aime dire que son œuvre est engagée et politique.
L’ensemble de son œuvre est parsemée de motifs bretons récurrents : le triskèle, l’hermine, la spirale (une des composantes du triskèle, qui symbolise le mouvement ou le passage du temps).
Dans son répertoire de personnages, on croise des Chouans, des druides, des saints bretons comme saint Corentin, ou celtes comme saint Patrick, ou encore des rois parmi lesquels Nominoë.
Découvrir le travail d’Eugène Aulnette c’est traverser l’histoire de la Bretagne
Nominoë (vers 800-851) : premier roi de Bretagne de 845 à 851, il est à l’origine de la naissance de la Bretagne en tant que pays indépendant et unifié. En effet, victorieux face au roi franc Charles le Chauve durant les batailles de Messac (843) et de Ballon (Bains-sur-Oust, 845), ce dernier est contraint de reconnaitre l’autorité de Nominoë en Bretagne.
Eugène apprend les techniques traditionnelles de sculpture aux Beaux-Arts puis durant son apprentissage. Chaque sculpture passe par plusieurs étapes préalables : dessin, modèle en argile ou plâtre puis travail du bois ou de la pierre.
Lorsqu’il est chargé de réaliser 12 chapiteaux pour l’église Notre- Dame de Fougères en 1959, il doit se rendre à l’évidence : en suivant les techniques classiques, ce chantier lui demanderait 5 ans !
Il entreprend alors de désapprendre l’enseignement qu’il a reçu pour tailler directement la pierre sans étude préalable.
À partir de là, son geste va évoluer tout au long de sa vie, passant des finitions très léchées de ses premières années à des œuvres plus brutes, qui conservent la trace des outils. La forme de ses personnages change également, les sujets réalistes laissant peu à peu la place à des personnages stylisés, simplifiés, aux proportions volontairement peu réalistes et au corps traité en monobloc, comme des totems.
Têtes imposantes, absence de cou, yeux sans pupilles ou fermés, large nez, grandes mains se combinent dans une attitude calme, sereine, mais vivante.
‘‘ Il m’a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant ’’
Pablo Picasso
»
1953 1973
‘‘ Regardez vers le beau, le simple,
l’amour des autres... ’’
Eugène Aulnette
Musée Eugène Aulnette
2 Rue Nominoë - 35320 Le Sel-de-Bretagne
Le musée est actuellement fermé pour raison sanitaire.
Suivez les actualités de sa réouverture sur bretagneportedeloire.fr
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