• Aucun résultat trouvé

*** * * ^ COUNCIL * * CONSEIL OF EUROPE * * * DE L'EUROPE. Parliamentary Assembly Assemblée parlementaire

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "*** * * ^ COUNCIL * * CONSEIL OF EUROPE * * * DE L'EUROPE. Parliamentary Assembly Assemblée parlementaire"

Copied!
24
0
0

Texte intégral

(1)

* * *

* ^ * * *

COUNCIL * * CONSEIL OF EUROPE * * * DE L'EUROPE

Parliamentary Assembly Assemblée parlementaire

PACECOM079821 Strasbourg, 21 janvier 1991

FAS13.42

Restricted

AS/Science (42) 13

COMMISSION DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE

L'ENERGIE RENOUVELABLE EN EUROPE

Wolfgang Palz

Commission des Communautés européennes

(2)

Résumé

Les sources d'énergie renouvelable sont potentiellement capables d'assurer une fraction notable des besoins énergétiques de l'Europe au XXIe siècle. Le développement de l'énergie renouvelable est souhaitable pour deux raisons. Tout d'abord, du point de vue géopolitique, la future concentration des ressources pétrolières mondiales au Proche-Orient comporte les risques inhérents à une

dépendance croissante vis-à-vis de ces ressources. En second lieu, les préoccupations sont largement répandues quant aux effets écologiques de la consommation des énergies classiques et en particulier du

réchauffement de la planète.

Etant donné que les sources d'énergie renouvelable sont bien réparties sur toute la terre, elles offrent la possibilité d'une réponse mondiale au changement mondial, contrairement à beaucoup d'autres sources d'énergie. Pour l'Europe, les principales sources renouvelables sont la biomasse, le vent, l'énergie photovoltalque, l'énergie hydraulique, l'énergie.marémotrice et les bâtiments solaires.

L'énergie des vagues a peu retenu l'attention jusqu'ici. L'énergie thermique solaire a un potentiel insignifiant en Europe.

Il existe un important consensus public en faveur d'une mise en valeur accrue des énergies renouvelables en Europe. Dans le secteur industriel, de grands groupes, de même que des petites et moyennes entreprises se sont attelés à leur développement ainsi qu'à leur introduction sur le marché. Le Marché unique européen de 1993

stimulera encore davantage leur mise en oeuvre industrielle et leur compétitivité.

Introduction

On estime que l'énergie renouvelable représente actuellement de 6 à 7 % de l'approvisionnement énergétique de l'Europe (Palz et Shock, 1989), c'est-à-dire environ 4 à 5 % provenant des centrales hydro-électriques et le reste du bois de chauffage. Plusieurs projections pour divers pays membres de la Communauté européenne prévoient un accroissement de ces apports allant jusqu'à 20 % pour 2010 et au-delà. Compte tenu du temps généralement nécessaire pour l'introduction de nouvelles énergies, ces hypothèses sont peut-être

trop optimistes. Toutefois, la préoccupation croissante vis-à-vis de \ "j l'environnement ainsi que les menaces de restrictions pesant sur ^ l'approvisionnement en énergies classiques, allant de pair avec une

hausse des prix du pétrole, rendront peut-être nécessaire l'une ou l'autre forme de programme d'urgence pour accélérer le processus de développement. En. fin de compte, la contribution de l'énergie

renouvelable pourrait même être, dans le courant du XXIe siècle, supérieure à 20 % dans la consommation énergétique globale de 1'Europe.

A l'avenir, la biomasse, le vent et l'énergie photovoltaïque, toutes sources d'énergie insignifiantes à l'heure actuelle, auront un grand rôle à jouer dans les scénarios énergétiques de l'Europe. Les mesures qui pourront être prises pour accélérer l'intégration de ces nouvelles technologies dans les réseaux et systèmes de distibution d'énergie existants détermineront leur succès futur sur le marché.

(3)

- 3 -

Le travail de développement en Europe est aujourd'hui axé sur les technologies qui correspondent aux besoins propres et aux marchés futurs de l'Europe. Il importe de noter que les mêmes technologies peuvent être employées, telles quelles ou avec des modifications seulement mineures, dans les pays du tiers monde. L'énergie renouvelable jouera donc un rôle croissant à l'avenir dans les systèmes de coopération entre l'Europe et les pays en voie de développement et dans les marchés d'exportation pour l'industrie européenne.

En termes de ressources, la biomasse est l'énergie la plus également répartie en Europe. Le rayonnement solaire qui peut être converti directement en électricité par les piles photovoltaïques existe partout en quantité suffisante, avec un léger avantage pour les pays méditerranéens. Tous les Etats membres de la Communauté

européenne ont à leur disposition une ressource éol.ienne exploitable.

Les vents les plus forts s'observent au Royaume-Uni, au Danemark, en Allemagne et en France.

En ce qui concerne le développement technologique, il existe une entente mondiale entre les chercheurs ainsi qu'une coopération poussée entre tous les pays, en particulier entre l'Europe et les Etats-Unis. Les différences d'appréciation ne sont que mineures entre l'Europe et les Etats-Unis en ce qui concerne les diverses ressources.

Tandis que l'Europe manifeste un certain intérêt pour l'exploitation de l'énergie des marées et des vagues, elle s'intéresse moins aux systèmes d'énergie thermique des océans ou à l'énergie thermique solaire et aux dispositifs analogues qui exigent une concentration du rayonnement solaire.

Argumentation

Selon le rapport Brundtland, il faut tout mettre en oeuvre pour développer le potentiel en énergie renouvelable qui pourrait former la base de la structure énergétique mondiale durant le XXIe siècle". Au coeur de la notion de développement durable figure l'impératif éthique de préserver 1'état du capital écologique pour les générations

futures. Dans une certaine mesure, bien sûr, cette prémisse éthique limite le rôle des marchés. Traduite en termes pratiques, elle signifie que l'évaluation économique de toutes les formes d'énergie doit inclure les coûts externes.

Les processus de pollution classique sont loin d'être

surmontés, tandis que le réchauffement planétaire a été redécouvert comme étant un problème supplémentaire de première importance. Une population mondiale toujours plus nombreuse et une croissance

économique accrue des pays industrialisés comme dans les pays en voie de développement stimuleront la consommation de l'énergie, ce qui, une fois encore, a placé l'énergie au premier rang de l'ordre du jour économique européen. Et cette énergie doit être propre. Contrairement à la plupart des énergies classiques, les énergies renouvelables sont propres en soi. Aucune d'elles, y compris celles provenant des

cultures de biomasses, ne produit de C02. Le développement accru de sources renouvelables pour les scénarios énergétiques du XXIe siècle revêt une haute priorité parce que "il vaut mieux prévenir la

pollution que lutter contre ses effets". Enfin, les énergies

renouvelables n'ont pas besoin de faire appel aux énormes réseaux de distribution qui existent aujourd'hui pour le pétrole, le gaz et

(4)

l'électricité. Les énergies renouvelables sont disponibles,

décentralisées et dans toutes les importances appropriées. Il a été bien établi que les surfaces nécessaires pour l'exploitation du soleil et du vent sont comparables à celles qui sont nécessaires pour les énergies classiques et qu'elles ne sont nullement prohibitives. Il en va de même pour le délai de rentabilité des systèmes de conversion des énergies renouvelables.

L'électricité peut être produite à partir du vent et des piles photovoltaïques sans utilisation d'eau. Cet aspect peut prendre de l'importance à l'avenir étant donné les sécheresses inhabituelles dont souffrent aujourd'hui certains pays européens, notamment le Rc ;me-Uni et la France. Par exemple, la France a récemment dû importer de l'électricité faute de pouvoir disposer de suffisamment d'eau pour ses stations hydrauliques et ses centrales nucléaires.

De même que l'éthique écologique, une importante raison géopolitique milite en faveur d'un développement fortement accru des énergies renouvelables pour les futurs systèmes d'approvisionnement en énergie de 1'Europe (Tableau 1 ). Il est clair que les derniers

gisements pétrolifères mondiaux seront de plus en plus concentrés au ^.^

Proche-Orient, ce qui accroîtra la dépendance de l'économie européenne ( } vis-à-vis de cette région. Tout au contraire des nombreux risques ^ d'interruption des approvisionnements ou d'épuisement d'une source

d'énergie classique aussi dominante que le pétrole, les énergies renouvelables se présentent sous des formes variées qui sont complémentaires les unes des autres, inépuisables et disponibles pratiquement partout, intéressantes en tant que richesses nationales.

Pour d'autres raisons géopolitiques, les sources d'énergie renouvelable propre doivent être considérées comme un élément

essentiel dans les scénarios énergétiques futurs des pays en voie de développement, où la consommation augmentera beaucoup plus vite qu'en Europe. Sans une intense coopération Nord-Sud dans le domaine des énergies renouvelables, ces pays ne pourront faire appel à ces ressources pour satisfaire leurs prochaines besoins énergétiques.

Vox populi

En raison de son caractère varié, l'énergie renouvelable est une "énergie démocratique". Parce qu'elle existe partout, elle est

accessible à tout le monde. L'énergie renouvelable contient la ~ promesse de la responsabilité individuelle et même de l'autonomie en \ J matière énergétique.

Les énergies renouvelables sont socialement souhaitables pour de nombreuses raisons. L'utilisation de l'énergie solaire dans les habitations, par exemple, est associée à un meilleur confort, à de meilleures conditions de vie et de travail. D'un point de vue économique, les énergies renouvelables offrent de nouvelles

possibilités pour le développement des régions rurales parce qu'elles apportent de nouveaux marchés non alimentaires pour

1'agrosylviculture, créant donc de nouveaux emplois et favorisant la création de petites entreprises agro-industrielles et

agro-énergétiques.

(5)

- 5 -

Dans un récent sondage portant sur plus de 11.000 personnes dans les Etats membres de la Communauté européenne, qui a été organisé en 1989 pour la Commission des Communautés européennes, dans le cadre d'une étude appelée "Les Européens et la Science", il ressort que, parmi tous les sujets de recherche, les énergies renouvelables étaient classées à la troisième position, juste après la santé et l'environnement. C'est là une forte confirmation de la grande attention que les peuples d'Europe accordent à cette question.

L'intérêt du public a été également confirmé par un récent vote du Parlement européen à Strasbourg, appelant à un accroissement massif du budget de recherche et de développement pour les énergies

renouvelables de la Commission des Communautés européennes dans la période 1990-1994.

Politique

Les avantages macro-économiques de l'énergie renouvelable, c'est-à-dire les avantages sociaux déjà mentionnés, les avantages écologiques, la substitution aux ressources fossiles importées et en voie d'épuisement, rendent l'énergie renouvelable politiquement souhaitable. Ces avantages peuvent s'exprimer en termes monétaires.

Une étude effectuée par Hohmeyer (1988), prenant l'exemple de

l'utilisation de l'énergie éolienne en Allemagne (Figure 1), montre que le coût externe de la production d'électricité classique est au moins de 7 cents US/kWh plus élevé que celui de l'énergie éolienne. Si les coûts externes sont inclus dans les prix du marché, l'étude

conclut que l'électricité provenant des turbines éoliennes installées en des emplacements convenables en Allemagne est concurrentielle par rapport à l'électricité classique.

En outre, en relation avec le réchauffement planétaire, l'instauration d'une taxe sur le carbone est à l'examen dans de nombreux pays. Au début de cette année, l'OCDE a proposé une telle taxe sur toutes les sources d'énergie fossile, par exemple 8 dollars par baril de pétrole. Une nouvelle taxe sur l'énergie de cette

importance serait toutefois dommageable pour l'économie parce qu'elle aurait inévitablement un effet inflationniste. Une autre mesure

politique serait d'accorder des réductions fiscales spécifiques aux producteurs d'énergie renouvelable, égales aux avantages nets externes de la production d'énergie propre, ce qui réduirait le prix sur le marché de l'énergie propre. Des incitations fiscales pourraient

également être envisagées pour l'utilisation rationnelle de l'énergie.

En résumé, il est devenu évident que les énergies

renouvelables sont hautement souhaitables pour des raisons politiques, parce qu'elles stimuleront de nouvelles activités économiques et

apporteront de nouvelles rentrées fiscales à la société, en dehors de tous les avantages écologiques et sociaux. C'est pourquoi le marché international de l'énergie renouvelable a besoin d'un soutien

politique et d'un appui financier et institutionnel.

Il est intéressant de noter que, en Europe, une association vient tout juste d'être créée, qui s'efforce de traduire les

préoccupations et les voeux de la population en matière énergétique sur le plan de l'action politique; il s'agit de l'association

Eurosolar présidée par H. Scheer, membre du Parlement fédéral

allemand. Willy Brandt, figure clé du dialogue Nord-Sud au cours de ces dernières années, est membre de son conseil d'administration.

(6)

Enfin, l'intérêt politique pour les énergies renouvelables n'est pas limité à l'Europe et aux pays industrialisés. En raison de la nature mondiale des ressources potentielles, il semblerait indiqué que les Nations Unies leur accordent une attention accrue, ce

qu1essaie d'obtenir Eurosolar.

Industrie

Au cours de ces dernières années, l'intérêt des industries pour les diverses sources d'énergie renouvelable en Europe s'est

considérablement accru. De nombreuses petites et moyennes entreprises, de même que des groupes importants, se sont attelées à leur

développement et à leur introduction sur le marché (Tableau 2). Le marché étant relativement restreint au stade actuel, l'engagement de l'industrie est fortement lié aux perspectives de développement futur.

Les marchés énergétiques en Europe ont jusqu'ici, dans l'ensemble, été des marchés captifs pour les industries nationales, situation

préjudiciable au développement d'une puissante industrie dans un secteur naissant. Mais déjà le Marché unique européen qui sera un grand stimulant pour un tel développement fait sentir son influence.

Plusieurs grands projets nationaux relatifs à l'énergie renouvelable /r^ sont aujourd'hui en cours d'exécution (énergie éolienne en Allemagne, ^ stations photovoltaîques en Italie, etc.), dans lesquels des produits

étrangers sont acceptés.

Options d'énergies renouvelables Energie provenant de la biomasse

L'énergie est tirée de deux grandes sources de biomasse, à savoir les résidus tels que bois de chauffage, déchets urbains, etc., et les cultures énergétiques en agrosylviculture. On estime que la Communauté européenne consomme au moins 20 millions de TEP de bois de chauffage par an. La quantité de résidus disponibles est toutefois beaucoup plus importante. Il existe également d'immenses zones de forêts de qualité inférieure qui, rien qu'en Italie et en France, représentent 10 millions d'hectares. Autrefois, avant que l'on ne puisse disposer partout de mazout pour se chauffer, ces forêts étaient exploitées dans un but de chauffage.

De plus grande importance encore pour l'avenir est le / S potentiel des plantations de biomasse énergétique. Cette énergie n'a

guère d'incidence sur l'environnement, car tout le COp dégagé peut être recyclé. Le potentiel en Europe est énorme. Si seulement les 20 millions d'hectares de terre de la Communauté européenne sur lesquels il conviendrait de renoncer progressivement à la production

alimentaire pour éliminer les excédents étaient utilisés pour des plantations énergétiques, une fraction appréciable de la consommation de pétrole de la Communauté pourrait finalement être remplacée par l'énergie de la biomasse.

(7)

— 7 —

Bien que la production énergétique provenant des cultures de biomasse doive nécessairement trouver sa place parmi d'autres systèmes de production non alimentaire, en particulier pour le bois de

construction, la pulpe et le papier, les produits de base renouvelables pour l'industrie, on peut vraiment dire que la bioénergie offre le marché le plus important et représente une

nouvelle orientation possible pour la politique agricole européenne.

Le Tableau 3 résume les deux principales cultures énergétiques et les utilisations pour lesquelles on s'est traditionnellement

intéressé à la biomasse. Pour le mélange de l'essence, l'option

bioéthanol a été étudiée de manière approfondie par la Commission des Communautés européennes en 1987- En Europe, la meilleure matière première pouf la production d'alcool est le blé. Contrairement au Brésil et aux Etats-Unis, l'Europe ne fait pas usage de bioéthanol pour les carburants des moyens de transport. En termes strictement économiques, le bioéthanol n'est pas compétitif aujourd'hui et le prix du pétrole devrait augmenter jusqu'à 30 ou 40 dollars le baril pour que la situation change (Agro Développement, Parpinelli Tecnon et al. 1987). Toutefois, en cas de plantation de blé sur les terres- agricoles "mises en jachère", pour lesquelles la Communauté européenne paie une prime, et compte tenu également d'une exemption fiscale pour les carburants des moyens de transport, comme envisagé en France, le bioéthanol devient marginalement compétitif aujourd'hui. C'est

pourquoi la Commission a récemment décidé d'accepter un tel système à certaines conditions.

Pour l'avenir, la biomasse présente de nombreuses possibilités d'utilisation sur les marchés européens de l'énergie du XXI siècle. La figure 2 résume quelques-unes seulement des options possibles. Sur la gauche, les principales cultures sont les essences de bois

(sylviculture à rotation courte) ou, en remplacement, des herbes annuelles ou pérennes ou autres plantes C4, en particulier le sorgho sucré et le miscanthus. Les plantes C3 et Ck présentent, d'une manière générale, des options complémentaires pour divers types de terrains.

Les plantes C4 et en particulier le sorgho se prêtent à une culture intensive sur des terrains agricoles, tandis que les plantes C3 sont plus appropriées pour les terres de moindre valeur. Les chiffres de coût indicatif donnés à la figure 2 montrent que le sorgho est peut-être plus avantageux par rapport à la sylviculture à rotation courte parce que les coûts élevés de la culture du sorgho (Belletti 1989) sont plus que contrebalancés par les coûts beaucoup plus élevés de l'abattage et du transport du bois (Hummel, Palz et al. 1988). En outre, le rendement de sucre par hectare de sorgho peut être aussi élevé que pour la betterave sucrière, de sorte que la plantation est déjà rentable pour sa seule production de sucre, les matières sèches étant alors un sous-produit gratuit. Une meilleure méthode consiste à diviser le coût entre les deux produits selon leur valeur potentielle en tant que matière première énergétique. Pour plus de commodité, nous avons divisé le coût d'une manière égale entre la matière liquide et la matière solide à la figure 2.

Il y a plusieurs itinéraires techniques en compétition pour la conversion et l'utilisation de la biomasse sur le marché de

l'électricité, ainsi que pour le chauffage ou le mélange de l'essence.

En particulier, les herbes et le sorgho peuvent être moulus en une poudre convenant pour 1'alimentation directe des turbines à haute température dans la gamme des 100 à 200 KW. Pour la production

d'électricité, notamment dans des stations importantes, le charbon de

(8)

bois et/ou les huiles obtenues par pyrolyse de matière

lignocellulosiques sont des carburants possibles (Mattucci, Grassi et al. 1989). En outre, il existe de bonnes perspectives d'abaisser les coûts économiques dans le cas du sorgho sucré, par comparaison avec le blé qui a aujourd'hui la préférence, compte tenu des marchés

pétroliers de l'avenir en Europe.

Les divers prix du marché figurent sur le côté droit de la figure 3 (Commission de la CE 1989)• Ces prix incluent les taxes qui peuvent être très élevées. Il est intéressant de noter que la biomasse paraît être compétitive, par son coût, pour tous les marchés de

l'énergie classique aujourd'hui, même en faisant abstraction des avantages externes. Dans la pratique toutefois, le marché de la biomasse est encore inexistant. Les coûts économiques indiqués à la

figure 2 importent moins que les coûts alternatifs (*) qui peuvent inciter les agriculteurs à se lancer dans la culture énergétique, ou des services publics à abandonner les carburants classiques. Les coûts alternatifs sont difficiles à déterminer en termes généraux. En outre, les pratiques agricoles pour la production de la biomasse, les

appareils de conversion nécessaires, les nouvelles turbines, etc., ne sont pas encore prêts. C'est pourquoi les systèmes indiqués à la

figure 2 sont prometteurs plutôt dans une perspective à moyen et à f*^\

long terme. Des efforts très accrus seront nécessaires pour renforcer ^ la recherche et le développement et pour organiser les systèmes de

mise en oeuvre.

(*) Coût d'utilisation d'une source d'énergie classique (NdT) Bâtiments solaires

L'usage rationnel de l'énergie solaire dans les constructions par l'optimisation de l'utilisation du rayonnement solaire et de 1'énergie contenue dans 1'air ambiant entraîne des gains énergétiques très importants pour les besoins du chauffage. A côté des. systèmes solaires actifs pour le chauffage de l'eau qui sont déjà assez efficaces dans le sud de l'Europe, il existe de nombreux systèmes solaires passifs: les gains calorifiques directs obtenus grâce à des fenêtres bien conçues en sont un exemple notable. Assez récemment, de nouvelles composantes ont été introduites sur ce marché, telles que l'isolation transparente. Même des maisons construites sous des climats défavorables en Europe, comme en Ecosse, peuvent être

chauffées jusqu'à 90 % à partir de l'énergie solaire si l'on utilise <^\

des composantes solaires passives efficaces. ""

Dans le passé, l'esthétique des composantes du chauffage solaire actif et passif posaient un problème. Leur conception . architecturale et' leur intégration dans l'enveloppe du bâtiment conditionneront donc largement la réussite de l'exploitation du chauffage solaire passif à l'avenir. Dans ce nouveau domaine de

1*"architecture solaire", par conséquent, les coûts et la technologie devront être étudiés conjointement avec des considérations artistiques et architecturales.

Le chauffage solaire passif est aujourd'hui, dans l'ensemble, d'un coût concurrentiel. Une part majeure de la consommation

énergétique totale de 1'Europe allant au chauffage des bâtiments, ces technologies bénéficient d'un très important marché potentiel en Europe. L'utilisation passive de l'énergie solaire, associée à la conservation de l'énergie, pourrait faire économiser plus de la moitié de l'énergie actuellement consommée dans ce secteur.

(9)

- 9 -

Un développement accru est devenu nécessaire, comportant l'utilisation de nouvelles composantes passives et leur intégration optimale dans les façades des constructions. En raison de la grande efficacité des nouvelles composantes solaires, il y a un risque de surchauffe. D'une manière générale, on peut dire que les nouvelles technologies doivent donner naissance à une architecture solaire pour permettre une réponse dynamique et souple de l'enveloppe du bâtiment au rayonnement solaire et aux variations climatiques.

L'utilisation de l'énergie solaire dans les constructions est également souhaitable pour des raisons qui ne sont pas strictement en rapport avec l'énergie. Parce que ces systèmes font appel à

l'éclairage naturel et représentent un meilleur environnement pour les habitants, ils peuvent accroître le confort et améliorer les

conditions de vie. Ces avantages peuvent s'exprimer en termes économiques par les coûts externes.

Energie des éoliennes

Avec des installations représentant environ 250 MW, l'énergie éolienne est aujourd'hui moins développée en Europe qu'aux Etats-Unis, où la capacité est d'environ 1.500 MW. Toutefois, les gouvernements et les services publics de plusieurs pays européens comme le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l'Italie et la Grèce envisagent aujourd'hui l'introduction rapide de stations éoliennes dans leurs réseaux de production. D'ici à l'an 2000, d'après les estimations actuelles, une capacité pouvant aller jusqu'à 3000 MW pourrait être mise en place dans les pays de la Communauté européenne.

Depuis la fin des années 70, lorsque le développement de

l'énergie éolienne a réellement été entrepris en Europe, la taille des machines s'est continuellement accrue. Dans la gamme des 200 à 400 kW, les coûts de production par kW/h sont aujourd'hui les plus bas: à l'heure actuelle, la nouvelle machine plus ou moins standard pour l'alimentation du réseau a une capacité d'environ 200 kW/h. Le tableau 4 montre, à titre d'exemple, les coûts estimés de l'électricité

obtenue avec une turbine commerciale de 200 kW pour diverses vitesses de vent (Schock et Palz, 1990). Le coût total d'un tel élément, s'il est construit en Allemagne, est à présent d'environ 1.200 dollars par kW installé. Le tableau montre que les coûts de l'électricité

/«-v d'origine éolienne semblent assez compétitifs. Cette analyse est confirmée par d'importants projets au Danemark: un total de 42 MW, employant des machines dans la gamme de 90 à 300 kW, y a récemment été installé à un coût total moyen de production de 0,072 dollar par kW/h.

Pour une exploitation sur une grande échelle à l'avenir, il pourra être souhaitable de construire des machines plus grandes,

éventuellement dans la gamme des MW. Du point de vue du fonctionnement et de l'entretien, les grandes machines semblent aujourd'hui mieux appropriées pour les réseaux publics que les petites. C'est pourquoi d'importants efforts de développement sont actuellement consacrés aujourd'hui en Europe à cet objectif. Le tableau donne une liste de quelques-unes des grandes machines actuellement construites dans la Communauté européenne. A titre de comparaison, la décomposition

pondérale typique de la machine commerciale de 200 kW mentionnée plus haut est également indiquée.

(10)

Le principe directeur pris pour le travail de développement entrepris sur les grandes machines est de réduire au minimum le poids par kW/h d'électricité produit. Le critère de poids est pertinent ici, car le coût de toutes les composantes peut être rapporté au coût par kilo des produits de masse analogues se trouvant déjà sur le marché.

Par exemple, le coût actuel des rotors en fibre de verre, qui est d'environ 10 dollars par kilo, pourrait encore être réduit à l'avenir étant donné que certaines coques de bateau employant le même type de technologie coûtent 50 % de moins par kilo.

On peut montrer que la turbine commerciale de 200 kW a un coût par kilo qui correspond très largement aux articles produits en masse àt l'outillage industriel. Il ne faut donc pas s'attendre à ce que le coût de ces machines diminue beaucoup à l'avenir et, dans le

tableau 5. cette machine est prise comme référence. Le problème, pour les grandes machines, sera de descentre au-dessous du coût spécifique, c'est-à-dire jusqu'à une première approximation du poids spécifique, des machines commerciales de petite taille. Les chiffres pertinents dans le tableau 5 sont le poids spécifique par mètre carré de surface balayée par le rotor, le poids spécifique selon la puissance nominale

de la machine et le poids spécifique par kW/h produit par an. _^_

Afin d'abaisser les coûts de production de l'électricité, le

o

poids de la turbine et en particulier la masse sur la tête du pilône doit être réduit au minimum. L'énergie produite est proportionnelle à la surface balayée, en d'autres termes au carré du diamètre. Pour maintenir la force mécanique avec un diamètre croissant, le poids de la machine, toutefois, augmente d'une puissance supérieure à 2. Le poids, comme on l'a vu dans les projets en cours, augmente d'une puissance de 2,4 à 2,6. Cette règle est vraie non seulement pour le poids des pales et pour le reste de la tête du pilône, mais aussi pour le pilône lui-même et les fondations. Par conséquent, en règle

générale, la masse de l'installation par mètre carré de surface balayée augmente avec la taille.

La complexité du transport du pylône et de son érection sur place augmente également avec sa taille. D'autre part, le coût unitaire pour le raccordement au réseau et la préparation du site devrait diminuer simultanément. Le principal effet qui peut

contrebalancer le poids croissant des installations de grande taille

est le gradient.vertical de la vitesse des vents, les grandes machines ^x pouvant en effet exploiter les vitesses de vent plus importantes qui Ç) s'exercent lorsque l'hélice est placée plus haut. Par conséquent, le

poids spécifique par rapport au courant (kg/kW) est plus indicatif que le poids spécifique par rapport à la surface (kg/m ).

Le tableau 5 confirme que, pour toutes les grandes machines, le rapport kg/m est plus élevé que pour les petites. Le rotor à

une seule pale se rapproche le plus près de la machine de référence, mais son rapport kg/kW est beaucoup moins favorable et cela est dû à

la vitesse du rotor. Pour des raisons d'aérodynamisme, l'efficacité d'un rotor à une seule pale est inférieure à celle d'un rotor à trois pales parce qu'il doit tourner beaucoup plus vite pour mettre en

oeuvre la même quantité d'énergie éolienne, mais une limite supérieure est imposée par le niveau de bruit admissible et enfin par

l'approche de la vitesse du son par l'extrémité de la pale.

Y

(11)

- 11 -

II s'ensuit que toutes les grandes machines allant au-delà de la gamme des 400 à 500 kW ne sont actuellement pas compétitives avec les machines plus petites. En termes de kg/m , la machine Howden

installée à Richborough en Angleterre semble intéressante, compte tenu en particulier du fait qu'elle possède trois pales. Elle l'est

toutefois moins en termes de poids spécifique par rapport au courant.

Par exemple, la Gamma 60 italienne offre une amélioration beaucoup plus grande du rapport kg/kW par comparaison avec le rapport kg/m qui ne s'explique pas entièrement par le gradient de la vitesse du vent.

En pratique, la puissance nominale des diverses machines est souvent arbitrairement fixée et à coup sûr trop peu précise pour cet exercice d'évaluation. C'est pourquoi le tableau donne également

quelques poids spécifiques par rapport à l'énergie. Bien qu'ils soient peut-être les plus pertinents, les chiffres donnés ici ne sont

qu'indicatifs parce que, pour les grandes machines, ils ne représentent que des estimations; en outre, ils sont largement

spécifiques au site, bien qu'ils aient été corrigés en fonction d'une vitesse de vent moyenne sur un site donné. Enfin, il convient de noter que la plupart des grandes machines brièvement présentées dans ce tableau sont des prototypes ou des machines de démonstration. Les machines commerciales de la même, puissance pourraient, selon toute probabilité, être construites avec des poids inférieurs.

La figure 3 montre la machine Howden qui a été terminée il y a quelques mois seulement. La figure 4 montre la machine espagnole ainsi qu'une machine Vestas de 200 kW. Les machines espagnole et britannique faisaient partie du programme WEGA de la Commission.

La Commission des Communautés européennes vient d'entreprendre une étude de stratégie pour définir la taille optimale à donner aux grandes machines. La conclusion n'en sera connue que dans le courant de cette année mais, au stade actuel, on estime que la taille optimale sera de l'ordre de 40 à 60 m de diamètre. C'est vrai pour les

matériaux actuellement disponibles pour les pales, tels que la fibre de verre et les matériaux composites employant du bois. Avec la fibre de carbone et d'autres matériaux plus complexes, la taille optimale pourrait aller vers des diamètres plus importants.

Pour l'exploitation future de l'énergie éolienne, des problèmes se posent: tout d'abord, il peut y avoir "une limite à la capacité d'installation en raison de la difficulté de trouver des sites d'érection acceptables du point de vue de l'environnement et en nombre suffisant aux endroits favorables, c'est-à-dire où la vitesse du vent est la plus élevée, qui se trouvent en général dans les régions côtières de l'Europe. Le deuxième problème est l'intégration d'importants pourcentages de capacité d'origine éolienne dans les réseaux électriques actuels et futurs. Par exemple, en Ecosse et en Allemagne du Nord, où le potentiel éolien est important, la capacité installée d'énergie nucléaire est déjà supérieure à 60 %. La

production supplémentaire de courant provenant de l'énergie éolienne devrait donc pour une large part être exportée dans d'autres régions.

Il a été établi qu'il existe suffisamment de sites, en Europe, pour satisfaire, le cas échéant, toute la consommation d'électricité de la Communauté européenne. Toutefois, de nombreux sites sont exclus pour des raisons écologiques; c'est pourquoi l'on envisage l'adoption de sites en mer, notamment au Danemark et en Suède. Les coûts

d'investissement pourraient être au moins deux fois plus élevés que pour les systèmes terrestres, et la différence ne pourrait être que partiellement contrebalancée par les vitesses de vent supéieures en pleine mer.

(12)

Une première études des aspects relatifs à l'exploitation de l'énergie éolienne dans la Communauté européenne, qui a été effectuée par la Commission des Communautés européennes, confirme que, d'une manière générale, une contribution de 15 % de l'énergie éolienne à la consommation d'électricité totale de la Communauté européenne pourrait être acceptée par les réseaux actuels et produite sur les sites

terrestres existants.

Energie photovoltaîque

L'intérêt de l'industrie européenne pour l'énergie

photovoltaîque en Europe s'est récemment fortement accru. Néanmoins, les marchés européens qui sont actuellement de l'ordre de 10 MW par an sont encore très modestes. Au coût actuel de plus de 8 dollars par watt, il n'y a que quelques créneaux tels que les systèmes de

communication, l'alimentation en électricité des habitations isolées, des îles et de certaines installations spéciales dans les pays en voie de développement, par exemple pour le pompage de l'eau. La Commission des Communautés européennes est pleinement associée à ces activités et a réservé des programmes spéciaux pour la recherche et le

développement dans ce domaine, la démonstration des réalisations et leur introduction sur le marché. En outre, un projet spécial

d'installations de plus de 1.200 pompes à eau photovoltaîques dans les pays du Sahel est en cours d'adoption par la Commission et sera mis en oeuvre dans les quatre prochaines années.

Le marché des maisons individuelles est particulièrement important du point de vue social. Des milliers de maisons isolées, en Italie et en Espagne, ont récemment été électrifiées par

l'installation de systèmes à énergie photovoltaîque. Mais

l'introduction de l'énergie photovoltaîque sur le marché, pour des maisons raccordées au réseau, par le biais de subventions des pouvoirs publics, est actuellement envisagé pour certaines villes d'Allemagne

(Berlin, Hambourg, Sarrebruck). Dans ce pays, en plus d'une

subvention fédérale de 60 % du coût, un appui financier de la part des administrations locales et des services publics est à l'étude.

La réalisation de centrales électriques photovoltaîques pour les réseaux d'électricité européens est auourd'hui activement

poursuivie. Des centrales se situant dans la gamme des 300 à 3000 kW sont actuellement construites en Italie et en Allemagne par les services ENEL, RWE et Bayernwerk.

Il importe de noter que, contrairement à la tendance à long terme vers une baisse des coûts, le coût des modules photovoltaîques va probablement augmenter dans le très court terme, en raison d'un approvisionnement insuffisant du marché, Dans les quelques prochaines années toutefois, probablement d'ici à 1995. des modules solaires à silicone cristallin pourront devenir disponible à 1,70 dollars par watt de crête auprès des fabricants européens, contre 5 dollars aujourd'hui, d'après les estimations de l'industrie française. A ce prix-là, le marché augmentera sans aucun doute de manière très considérable.

Le tableau 6 donne un aperçu des coûts du kWh aujourd'hui et en 1995 pour trois pays de la Communauté européenne, y compris les possibilités locales en matière de rayonnement solaire (Palz et Schmid 1990). Plus au-delà, l'industrie française estime que, à l'aide des modules solaires à silicone cristallin, un prix de 9 cents le kWh pourrait être obtenu d'ici l'an 2010. L'industrie allemande ne prévoit un prix de 1,20 dollar par watt de crête pour le silicone cristallin que pour la production de masse dans la gamme des gigawatts.

(13)

- 13 -

A côté du silicone cristallin, les cellules solaires à film fin et en particulier le silicone amorphe retiennent encore l'intérêt en Europe. Cependant, les cellules solaires à film fin sont

virtuellement inexistantes sur le marché de l'énergie européen. La raison n'entient probablement pas tant au problème de la dégradation dans le temps, qui n'a pas encore été résolu, qu'au fait que les fabricants n'ont pas réussi à atteindre un niveau de prix alternatif parce qu'ils n'ont pu offrir des modules à film fin à un prix

inférieur à celui des modules au silicone cristallin. A long terme, toutefois, les cellules solaires à film fin restent intéressantes parce qu'elles offrent la perspective de parvenir finalement à un coût inférieur à celui du silicone cristallin, et en particulier de se situer bien au-dessous de 1 dollar par watt de crête, prix auquel le silicone cristallin semble être dépassé. Si l'on jette un regard plus lointain jusqu'au prochain siècle, il existe, surtout en Allemagne, des partisans du développement de l'économie de l'hydrogène solaire, par lequel d'importantes stations solaires seraient installées en Afrique du Nord, l'énergie étant alors transmise en Europe centrale directement sous forme d'électricité ou d'hydrogène. Il n'y a

toutefois aucune tentative de développement, actuellement, sur de tels systèmes.

Energie des marées et des vagues

En Europe, un système d'énergie marémotrice de 240 MW fonctionne aujourd'hui à La Rance, en France, bien que l'on s'intéresse particulièrement à l'expansion de cette forme de production au Royaume-Uni. On s'est beaucoup intéressé à un grand projet sur la Severn, le système le plus favorisé se situant sur une ligne allant de Cardiff à Weston-Super-Mare, évalué à quelque 7,2 MW et capable à lui seul de produire environ 5 % de l'électricité du Royaume-Uni. Le projet a certaines incidences sur l'environnement, et les dernières estimations de coût sont d'environ 13 milliards de dollars, ce qui en fait l'un des plus importants projets de génie civil jamais entrepris. Un consortium, le Severn Tidal Power Group, effectue actuellement des études de faisabilité, avec un certain

financement assuré par le ministère britannique de l'Energie, bien que le Gouvernement du Royaume-Uni considère que la construction du projet lui-même relève du secteur privé.

En dehors de ce grand projet, des études ont identifié de nombreux sites potentiels plus petits autour du Royaume-Uni. Si chaque estuaire raisonnablement praticable au Royaume-Uni devait être employé à des fins de production d'énergie marémotrice, le rendement pourrait être de 53 TWh par an, représentant environ 20 % de la demande

actuelle d'électricité en Angleterre et au pays de Galles. Environ 9/10e de ce potentiel se situe dans huit très grands estuaires, le reste étant apporté par 3^ plus petits. On estime que l'amplitude des marées dans les estuaires écossais est trop faible pour représenter un quelconque potentiel économique.

La question du financement du projet est importante parce que le coût de l'électricité produite dépend du coût de l'argent, surtout pour les technologies de production d'énergie renouvelable, où la plupart des dépenses sont des coûts d'équipement "à avancer". A un taux d'escompte de 5 % (actuellement utilisé au Royaume-Uni pour les

(14)

fonds du secteur public), les installations de la Severn, du Mersey et deux ou trois plus petites pourraient arriver à un prix de revient de 0,058 - 0,073 dollar par kWh et produire 20 TWh par an (soit environ 7

% de la demande en électricité du Royaume-Uni). Lorsque la

construction a lieu dans le secteur privé, et que le taux applicable est, par exemple, de 10 % par an, le coût de l'électricité est presque du double et cesse d'être attractif par rapport au charbon.

En ce qui concerne l'énergie des vagues, plusieurs pays européens ayant des façades atlantiques en ont étudié le potentiel.

Ici également, le Royaume-Uni a été un pionnier - avec un programme de recherche et développement qui a suscité plus de 600 rapports.

L'attention s'est tout d'abord portée essentiellement sur des

dispositifs à grande échelle installés à plusieurs kilomètres en mer.

Toutefois, un examen pus approfondi a fait apparaître qu'ils avaient plus de chances de pouvoir concurrencer, sur le plan économique, les sources d'énergie classiques, et l'on s'est alors intéressé à de plus petites installations construites au bord du rivage. D'autres pays européens sont également en train d'étudier l'énergie des vagues "en bordure de mer".

Perspectives

Dans l'industrie chimique et pour la production et le transport du courant électrique, la biomasse aura un rôle important à jouer. Même si la production de biomasse en Europe se limitait aux 20 millions d'hectares de terres agricoles qui devront être retirées à la

production d'ici à la fin du siècle, environ 20 % de toute l'énergie consommée dans la Communauté pourrait être fournie par les

biocarburants. Après la biomasse, le vent et l'énergie photovoltaïque sont des sources potentielles pour le marché de l'électricité. Une certaine quantité d'électricité sera également tirée de l'énergie des vagues et des marées.

Enfin, le prochain siècle devrait voir un mélange raisonnable entre la biomasse, le vent, l'énergie photovoltaïque et le courant tiré de la mer d'une part et les énergies classiques de l'autre, parmi lesquelles le gaz naturel va jouer un rôle croissant parce que les gisements de gaz sont aisément accessibles à l'Europe et que le gaz naturel est la moins polluante des énergies fossiles.

Un secteur intéressant est l'énergie consommée dans les

bâtiments car elle représente à elle seule un poste important dans le budget énergétique de l'Europe. L'application de l'énergie solaire dans ce secteur permettra de satisfaire jusqu'à 50 % des besoins énergétiques actuels des bâtiments à partir de l'énergie solaire.

Reposant sur un important marché intérieur, l'industrie européenne sera erf mesure de coopérer efficacement avec les pays en voie de développement, parce que ces produits d'énergie renouvelable seront particulièrement bien adaptés à leurs besoins.

(15)

- 15 -

Conclusions

Les sources d'énergie renouvelables connaîtront un important développement au cours du prochain siècle. L'analyse technique et économique montre que bon nombre d'entre elles deviendront

concurrentielles avec les énergies classiques en termes purement économiques, et plus encore si l'on tient compte des coûts externes.

D'un point de vue social et politique, il importe d'anticiper la large introduction sur le marché de cette source d'énergie en train d'apparaître sous ses diverses formes. L'appui des pouvoirs publics pour la recherche et le développement et pour son introduction sur le marché est essentiel pour atteindre cet objectif.

(16)

Remerciements

L'auteur remercie, pour les informations ou l'aide qu'ils lui ont apportée, ses collègues MM. Grassi, Zibetta, Caratti, Shock de la Commission, MM. Rémy (Photowatt), Buhs (TST), Dietrich (RWE), van Overstraeten (IMEC), Bloss (ZSW), Schmid (FhG), Hau (ISET), Milborrow

(CEGB) et Crossby (expert consultant).

Bibliographie

Palz W. et Shock R.A.W. "Progress and Prospects for Renewable Energy Sources in thé EC" in Proceedings of thé World Energy Conférence l4th Congress vol 1 p. 1 (September

1989).

Hohmeyer 0., Social costs of Energy Consumption, Springer Verlag, New York (1988).

Agro-Développement, Parpinelli Tecnon et al., Cost/ ^^

Benefit Anaysis of Production and Use of Bioethanol as \ 1 a Gasoline Additive in thé EC. Office for Officiai

Publications of thé EC, Luxembourg (198?).

Belletti Antonia, BIOTEC, Forli (Italy) personal communication.

Hummel F.C., Palz W. et al., Biomass Forestry in Europe;

a Strategy for thé Future, Elsevier Applied Science, New York (1988).

Mattucci E., Grassi G., and Palz W., Pyrolysis as a Basic Tehnology for Large Agro-Energy Projects. Office for Officiai Publications of thé EC, Luxembourg (1987).

Energy in Europe, Short-terme Outlook for thé EC, Office for Officiai Publications of thé EC, Luxembourg (Nov. 1989).

Shock R.A.W. and Palz W., "Wind Energy Génération Costs in Europe", to be publ. Int. J. of Solar Energy (1990).

Palz W. and Schmid J. "Electricity Production Costs from PV Systems at Several Selected Sites Within thé EC", Int. J.

of Solar Energy (1990 in press).

(17)

- 17 - AS/Science (42) 13

I :

| Ethique environnementale Les ER sont "non polluantes" et ne produisent pas de CO 2

Contraintes géopolitiques

* Sécurité de l'approvision- nement

* Dialogue Nord-Sud

Les ER sont une ressource intérieure

Les ER sont adaptées aux besoins des pays en voie de développement Aspect social Les ER peuvent appuyer le déve-

loppement rural

Les ER stimulent l'innovation industrielle

Les ER augmentent la qualité de la vie dans les constructions

Tableau 1. Arguments en faveur des énergies renouvelables (ER)

j Aeritalia (I) j BP (GB)

| Daimler Benz (D)

| ENEL (I) I Ferruzzi (I)

RWE (D) Siemens (D) TOTAL (F)

Union Fenosa (E) Veba (D)

Energie éolienne

Energie photovoltaïque Energie photovoltaïque

Biomasse, énergie photovoltaïque, éolienne

Biomasse

Energie photovoltaïque Energie photovoltaïque Energie photovoltaïque Biomasse, énergie éolienne, photovoltaïque

Biomasse

Tableau 2. Sélection de grands groupes industriels s'occupant des ER en Europe.

| Culture j Utilisation

| Sylviculture j Combustion

| Blé j Bioéthanol

Tableau 3. Cultures classiques pour la production de biomasse en Europe.

(18)

Vitesse du vent à 30m de hauteur m/s

Coût total de production

$ par kWh 1 5,5

6,5 7,5 8,5

1 0,155

| 0,108

| " 0,078

| 0,060 1

Hypothèses: Durée de vie 15 ans Taux d'escompte 10 %

Coût annuel d'entretien 2 % du coût de l'installation Disponibilité 95 %

Efficacité du dispositif 90 %

Tableau 4. Coût de production de l'électricité pour des éoliennes commerciales.

o

(19)

Vestas Turbines CE-R & D à 3 pales commerciales Programme WEGA

25 m 0 ELSAM NOWDEN UN.FENOSA Esbjerg Richbor Cabo Vill

DK UK E Diamètre du

rotor (m) Année de réalisation Poins total de la tête du pylône (tonnes)

Poids de la tête du pylône et du pylône y compris les systèmes inter- nes à l'exclu- sion des fonda- tions

Surface balayée (m2) kg/m2 (*) Puissance nominale (ktf) kg/kW (*) Elec. produite

25,0

10,3

21,3 491,0

21,0 200,0 51,5 (kWh/mVan.) 1000-1340 kg/ktfh/an.(*) 0,015-0,021

(D

25,0 1988 224,4

887,4 2827,0 78,7 2000,0

111,2 1380,0

0,057 (0,057

(2)

60,0 1989

83,4

178,8 2375,0

35,1 1000,0

83,4 910,0

0,039 (0,033)

(2)

55,0 1989 183,5

275,5 2827,0 64,9 1200,0 152,9 1110,0

0,057 (0,062)

(2)

Turbines EC Démo à 2 pales GAMMA 60 NEWEC 45 HMZ 1MW Alta Nurre Wieringer Zeebrugge

I NL B

60,0 1990

95,0

245,1 2827,0 33,6 1500,0 63,3 1075,0

0,031 (0,026)

(2)

45,0 1985

73,0

153,0 590,0

45,9 000,0

73,0 380,0

0,033 (0,033)

(2)

45,0 1990 t

98,0

193,0 1590,0

61,6 1000,0

98,0 880,0

0,043 (0,075)

(2)

Turbines à une seule pale MONOPTEROS 50

Vilhelmshaven D

56,0 1989

61,2

146,2 2463,0

24,8 640,0 95,6 860,0

0,029 (0,027)

(2)

i

H*

\0 1

>c/>

^

C/ïn

H-fl>

3o m

* Rapporté à la masse de la tête du pylône

1. Fourchette typique sur la base des résultats signalés

2. Indication donnée comme valeur prévue pour l'emplacement réel (corrigé par rapport à un site où la vitesse moyenne de vent annuel = à 7 m/s à 60 m de hauteur) Disponibilité supposée 95 %.

f~N3

U>

Tableau 5. Poids spécifique des nouvelles turbines éoliennes dans la Communauté européenne.

(20)

République Fédérale d'Allemagne Rayonnement annuel

Coût/kWh 1990 Coût/kWh 1995 France

Rayonnement annuel Coût/kWh 1990 Coût/kWh 1995 Italie

Rayonnement annuel Coût/kWh 1990 Coût/kWh 1995

1100-1400 kWh/m2

56 - 45 21 - 15

1100-1900 kWh/m2

56 - 34 21 - 12

1300-1900 kWh/m2 48 - 34

1 7 - 2 1

n

Tableau 6. Coûts de l'électricité pour de petits systèmes de production raccordés au réseau.

(21)

- 21 - AS/Sciencè (42) 13

Figure 1: L'influence des effets externes en République Fédérale d'Allemagne sur le coût de l'électricité produite par les systèmes d'énergie éolienne par comparaison aux coûts pour l'électricité remplacée.

0.8

QJ

(L6

OJS

a.*-

0.3-

02-

0-t-

Légende

Electricité éolienne RFA Electricité éolienne DK Electricité remplacée

El. Remp. - fourchetteinférieure des coûts ext.

El. Remp. - fourchette supérieure des coûts ext.

r A- ;

09

U75 tt80 t98S —1—

WO

, , !- ,

WflS 2000 2002 2QIO —1—2015 _i__

2020 —r~

2025 2050

ANNEE

>,

(22)

c }

SYVICULTUHE A ROTATION

Productivité:

COURTE (SBC)

15 t de matière sèche/ha année Coût de production

Récolte et transpo Sèche rti 35 S/t de matière sèche

o

<a

0.

HISCANTHUS et AUTRES

Productivitéi

25 t de matière sèche/h*. année

.

SORGHO SUCRE

Product.

100 t ma t. bru te h». an.

Coati

77OTO S/h». an.

Récolte et transport ïOTTS/KâTan.

Hat. sèche 25 t/ha. année CoOti 24S/t Jus 75~t/ha.an.

Coûti 24 $/t

t

.._4

r 4

/

LIGNOCELLULOSE

Valeurs de chauffei (Matière sécUe) 4,3 10 kCaï/t bu 0,43 bep/t '

ou 3 bep/t Coût! 60 $/t

ôû~T4 $/10B kCal ou 20 $/bep

CELLULOSE

Valeur, de chauffe: (matière sèche) 4,3.10 kCal ou 0,43 bep/t

ou 3 bep/t Coût: 24 S/t -

ou 5,6 $/10° kCal ou 8 S/bep ou 0,5 S/kVh

SUCRE Productivité:

9 t de sucra brut/na. année Coûti

O30$/ha.an. (ou 9 t de sure bru t/ha) ou 200 S/t de sucre

Prix alternatif: 350 S/t

"T*

f

>

^

....

r1

-i

COMBUSTION DIRECTE

Efficacité: 90 X

Coût d'équipement: 4,5 S/106 kCal

Fonctionnement: 4,5 $/10*kCal ^

PRIX DU MARCHE RALEUR DE TEMPERATURE BASSE OU MOTENNI

Coût defiprodu?tion:

25 SVlâ? kCal (SRC) 15 S/ 10° kCal (plantes C4)

. TURBIKE A GAZ

Eflcacité: 40 Z

Coût d'équipement: IS/ktfh Fonctionnement i 3 , 3S/kVh

r

ELECTRICITE

Coût de production 5,5 S/kVn

PIROLTSB

BfficacltéirO-300 kg de charbon de bol:

(1 partir <5OO i ZOO kg de pétrole de 1 t) /_g«z + cendres

Valeur de chauffe: 7 106 kCal/t Coût d'èqulpeoent: 7 $/b«p Fonctionnement^ S/bep

1

PRODUCTS PÏROLTTIQUBS Coût de production:

23 S/bep (C4)

Bonus de aoufrei -7 S/bep Coût» 16 S/bep

FERMENTATION Productivité:

I t dé sucre brut -> 600 1 d'alcool (5 400 1/ha.an.)

Coût d'équipement et fonctionnement) 0,08 S/1

\

ALCOOL

Coût de production:

0,4l S/i

Valeur de chauffe:

S 10' kCal/1

CLASSIQUES 5>

\</>

0 Mazout: , t^- 35,1 S/106 kC g

0 (D

*-Ni x^

h->

W

Electricité (Industrie^

8 $/kVh

1 NJto

1 Pétrole brut 18 S/barrique Charbon:

HOS/t ou 22,5 S/bep

Essence 0,87 §71 Valeur de chauffe 7,5 10'kCal

Figure 2. Nouveaux systèmes de culture de biomasse pour.l'avenir.

(23)

- 23 - AS/Science (42) 13

Figure 3: Turbine éolienne de 1 MW à Richborough (Angleterre)

(24)

o

Figure 4: Turbine éolienne de 1,2 MW à Cabo Villano (Galicie, Espagne) A l'arrière-plan, une éolienne commerciale de 200 kW.

Références

Documents relatifs

Le chiffre figurant en 1ère parenthèse après chaque titre situe les films d’un producteur dans le temps.. Dans la mesure où l'on disposait d’indications des producteurs, des

Svenska Landkommunernas Porbund (Association sué- doise pour l'Administration locale),. Hornsgatan,

[r]

Le Comité décide d'amender l'Annexe II de la Convention, soit par consensus, soit par un vote à la majorité des deux tiers au moins des Parties contractantes conformément à

Le Secrétaire Général estima que la réclamation était également irrecevable pour tardiveté car la réclamation administrative aurait dû être introduite dans un délai

MEURSAULT (France) TOULON (France) COBH • • (Irlande) GORIZIA (Italie) LA SPEZIA (Italie) ESCH-SUR-ALZETTE. ' (Luxembourg) COEVERDEN (Pays-Bas)

Lorsqu'on examine les problèmes auxquels se trouvent confrontés les différents régimes de fonction publique mis en piece dens le plupart des pays d'Europe occidentale, problèmes

Les Etats membres et la Commission européenne sont invités à décider d'actions urgentes pour améliorer le traitement des animaux en transport international, par exemple en réduisant