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Etablissements humains et développement économique régional : (Institut Panafricain de Développement BUEA - Cameroun)

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(1)

E/CN«l4/HUS/32

2 octobre 1978 Original : FRAUCAIS

NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

UUMDUSSJ.UW EGGNCMIQUE POJR L»APaiQUE

Reunion du Comite regional intergouvernemental des etablissements humains

Addis-Abeba (Ethiopie)s 2-6 octobre I978

ETABLISSEMEKTS HUI4AINS ET DEVELOPMENT

ECONCMIQUE REGIONAL

(institut panafricain de developperaent

BUEA - Cameroun)

M79-226?

(2)

X Avant propos.

MX Introduction.

I. LES DONNEES DE L'ANALYSE ET METHODOLOGIE D'APPROCHE.

1.1. Etat de la documentation et des informations sur les etablisse ments humains en relation avec le developpement economique.

1.2. Etablissements humains : notion dynamique et non partielle.

1.3. Etablissements humains vus sur le plan sectoriel.

a) Les etablissements humains ruraux.

b) Les etablissements humains urbains et industriels.

1.4. Etablissements humains hie"rachises dans des espaces egalement hierarchises.

a) Les etablissements humains de taille mineure : campement, hameaux, village.

b) Les etablissements humains de taille majeure : villes et espaces conurbanises.

c) Espaces organises en reseaux hierarchises.

CONCLUSION,

II. LES RELATIONS ENVIRQNNEMENT - ETABLISSEMENTS HUMAINS - DEVELOPPEMENT

ECONOMIQUE

II.1. Les milieux biogeographiques africains- les etablissements humains et le developpement economique.

(3)

a-1. La foret ombrophile : la nuance humide du climat

subequatorial.

a-2. La foret semi decidue (deciduous forest).

a-3. Les milieux amphibies.

b) Les milieux de savane ou d1action alternee des masses

d'air.

b-1. Les plaines et plateaux non cuirasses.

b-2, Les plateaux cuirasses.

b-3. Les vallees et depressions fermees non salees.

c) Les milieux desertiques.

II.2. Environnement humain -1'Habitat et Developpement economique.

a) Etablissements humains et facteurs historiques.

b) La demographie.

c) Les facteurs socio-culturels - les etablissements humains

et le developpement economique.

d) Regime foncier - etablissements humains et developpement

economique.

e) Etablissements humains et facteurs economiques.

Ill- LES POLITIQUES ACTUELLES DES ETABLISSEMENTS HUMADS EN AFRIQUE.

III.l. Actions directes des gouvernements.

(4)

III.2 Actions in direct** s ties gouvernements.

IV* LES DIFFERENTS NIVEAUX DE PERCEPTION DES ETABLISSEMEHTS HUMAINS : POPULATIONS CONCERNEES ET DEFERENTS GROUPES DE PRESSTONR.

IV.1. Les Stablissements humains vus par les populations concents.

IV. 2. Les etablissements inimins vus par les differents groupes de

pressions en presence.

a) -decideurs politiques.

b) decideurs techniques.

c) les groupes de pressions economiques.

' SUGGESTIONS POUR UNE POLITIOUE DES ETABLISSEMENTS HUMAINS EN AFRIQUE.

V.I. Necessite d'un choix politique.

a) La prise de conscience nationale du probleme des etablisse

ments humains.

b) Choix politique et domination etrangere.

V.2. Relations Stablissements humai-.s environnements.

V.3. Relations etablissements humains technologies appropriees.

V.4. Relations 6tablisSements humains santg des populations.

V.5. Relations etablissements humains et activity economiques.

V.6. Relations etablissements humains grands projets d'am^nagement.

V.7. Relations gtablissements humains formation/information.

a) La communaute salt...

b) La communaute pense...

c) Ce qu'elle veut...

d) Ses comportements,...

ooooOoooo

—ooooOoooo—

(5)

SECRETARIAT GENERAL :

- Rue de Varembe 3

1211 GENEVE 20, SU13SE . . . - B.P. 40 BUEA - CAMEROUN.

ETABLISSEMENTS HUMAINS ET DEVELOPPEMENT ECOHOMIQUE REGIONAL(l)-

AVAKT PROPOS : Objet du document.

La redaction de ce document a ete demandee a l'INSTITUT PANAFRICAIN pour le DEVELOPPEMENT (IPD) a titre consultatif par la Section des ETABLISSEMENTS

HUMAINS de la Commission Economique pour l'Afrique (CEA)S (ADDIS ABABA).

Ce document de caractere tres general servira de document de travail pour le Comite Intergouvernemental Regional des Etablissements Humains dans le cadre de sa politique regionale et des programmes et projets pour son application. La premiere reunion de ce comite doit se tenir a Addis-Ababa du 2 au 6 Octobre 1978, l'IPD etant invi.te ^uinme consultant a participer a cette reunion. Une note a ete redigee sur les discussions tenues les 23 et 24 juillet 1978 a Buea (Republique Unie du Cameroun) entre d'une part Messieurs le Professeur Alfred MONDJ/VNNAGNI, Secretaire: General Adjoint de l'Institut Panafricain pour le Developpement, GRACIA Mathieu,Directeur de 1?IPDR/Douala, SAWYERR Henry, Directeur par interim de 1TIPDR/Buea

et d'autre part, MAX Falade, Chef de la Section de I1Habitat, de la Construc tion et de la Planification physique de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique(CEA).

Cette note montre que le document inaugure l^uverture d'une collaboration permanente entre lflnstitut Panafricain pour le Developpement et la Section des Etablissements Humains de la Commission Economique pour l'Afrique.

C'est pourquoi il a ete egalement retenu la possibilite d'utiliser les com petences de l'IPD dans le cadre des politiques regionales des etablissements Vtnmains qui seront definies par le Comite Intergouvernemental Regional.

A ce propos, l'IPD pourrait preparer un document a presenter au cours de la session sur les domaints de sa competence et les modalites de sa

(1) Ce document a ete elabore par le Professeur Alfred MONDJANNAGNI, Secre taire General Adjoint de 1'IPD, Geographe, en collaboration avec Mathieu GRACIA, Directeur de l'IPDR/DOUALA, Economiste-Demographe, COSME Dikoumie

Sociologue-Anthropologue IPDR/DOUALA. ^

(6)

mise a disposition. Ce papier sl virait auss'i de base pour la mise au point des possibilities d'intervention des ONG regionales. II a ete reteriif'que lfipD pourrait etre presente pour agrement par le comite intergouvernemental regional comme ONG membre du comite d'experts qui sera charge d'assister a la formulation des programmes et 1'evaluation des projets concernant les etablissements humains.

Dans ce cadre, l'IPD etudierait plus particulierement les aspects recherche et formation des programmes et projets pour les etablissements humains.

Pour l'execution des programmes et projets, l'IPD met a la disposition du comite intergouvernemental regional des etablissements humains responsable de la politique regionale;, sa structure regionale ainsi que sa competence.

Les modalites de leur utilisation feraient 1'objet d'une convention agrement a intervenir entre lfIPD3 le comite intergouverneraental regional, et la CEA eventuellement.

(7)

** INTRODUCTION

Dans les pays developpes, les etablissements humains ont ete" largement etudies, leur relation avec le fait economique souvsnt scuiignee. Par contre, dans les . pays d\J TierS-Monde, et particulierement en Afrique5 on peut dire que c'est

depuis seuletfent quelques annees qu'on a commence par s'interesser serieusement a cette question a partir de I1attention de plus en plus portee aux problemes

de l'anvfrqnneiuent s de la pollution consideree coirnne un nouveau systeme d'ap- proch4 des problemes de developpement dans les pays capitalists en crise.

:Les pays du Tiers-Monde se trouvent encore dans cette situation ou les proposi tions leur viennent des "pays developpes1' (mcme ce Tiers-Monce est parfois associe a l'elaboration des decisions). C'est pourquoi il faudrait etre prudent dans l!approche du phenomene en Afrique ou les conditions de 1'environnement global ne spnt pas les memes que celles des pay?:

Etablissements humains constituent les empreintes les plus tangibles de la conquete de l'homme sur le milieu. A travers les etablissements humains peut se lire une civilisation, peuvent se lire des civilisations, consequence des rnecanismes du systeme socio-economique dans lequel le groupe evolue. II

y a done relation etroite entre etablissements humains et developpement economi que ; mais la notion du developpement economique doit etre prise comrae un tout, a l'interieur duquel le fait culturel doit tenir une grande place tant il est vrai que cette culture repond au besoins essentiels de l'honme social,

besoins materiels et immatericls dont la gamme est sans limite. C'est par exemple les differents aliments, les ustencils, les outils, les vetements, les objets art, les monuments collectifs9 les moyens de satisfaire les emotions et de regler les protiemes familiaux et sociaux.

La liste est necessairment incomplete. Cependant3 en reflechissant on peut con- cevoir que les differentes donnees qu'elle porte jouent d'une maniere globale et simultanee, dans un champ de conbinasons diverses projete sur l^espace. De telles projections coincident necessairement avec les etablissements humains.

Si done la diversite des etablissements humains peut s'expliquer par la diversite des conditions naturelles, elles s'expliquent egaleraent par la diversite des cultures, cultures au sens propre du terme e'est-a-dire l'habilite avec laquelle l'homme essaye non seulement de conquerir mais de comprendre et d'apprehender l'espace. II y a deja. la une rectification do la notion d&arroiniste qui a carac- terise certains ecrits sur le continent africain. C'est pourquoi, dans ce docu ment les problemes des etablissements humains vont etre abordes dans un esprit de globalite et de souplesse en evitarst tout determinisme fige et aberrant meme si parfois dans un souci purement pedagogique, on essaye de demontrer les mecanismes pour en analyser lei aifferentes pieces constitutives.

(8)

I- Les donnees de l'analyse et la methodologie d'approche. / . . . ■■

II- Les relations environnement-etablissements humains et deVeloppetnent

economique.

Ill- Les politiques actuelles des etablissements humains en Afrique.

IV- Les differents niveaux de perception des etablissement humains

populations concernees et differcnts grcupes de pr-ess.ion en presence

V- Suggestions pour uno politiquo des etablisseraentr, humains en Afrique

(9)

I. Les donnees de-l'analyse et rnethodologie d'approche.

I.I. Etat de la documentation et des informations sur les etablissements humains

en relation avec le developpement economique.

Vouloir traiter de l'etat de la documentation et dos informations sur les etablissements humains en Afrique dans le cadre de ce travail parait bien hasardeux en raison du temps et des moyens qu'une tclle operation

exige. Ce que 1'on se propose de fairs est un simple commentaire sur les indications bibliographiques groupees en annexe a la fin de cette etude.

- On peut constater a travors cette bibliographie bien incomplete que la documentation existe, elle est abondante. Elle ri'est pas vieille. Co

qui explique que e'est depuis quelques annees, qu'on a commenc6 par

s'interesser serieusement aux problemes des etablissements humains souvent en relation avec les problemes de l'environnement.

- Qu& cette documentation eat eparse et diverse parce que de provenance egalement diverse: organismes internationaux specialises des Nations - Unies (CEA en particulier) colloques, seminaires etc. Institutions spe- ■ cialisees universitaires ou parauniversitaires ; theses et articles prove- nant de plusieurs disciplines : geographie, histoire, architecture so- ciologie, ethnologic, economie. Malgre ce caractere fcrtement multi- disciplinaire du theme, les sujets abordes sont souvent ponctuels et sec- toriels sans une vue globalo dee problemes et sans considerer les Etablis- sements humains comme un tout exprimant la vie quotidienne et econo

mique des populations etudiees et ^.n consequence, lies aux problemes du developpement.

- Qu'il manque enfin a cette documentation un traitement systematique pouvant deboucher sui1 la inise en place d'un resoau necessitant une cooperation entre centres specialises, entre ehercheurs et amenageurs, ce qui devrait permettre de donner une dimension plus globale aux problemes des etablis-

sements humains. On a essaye de mettre en annexe une Ii3te d'irn cer

tain nombre de centres existant en Afriqae et qui se preoccupent du pro- bleme des etablissements humains. Cette liste nous revele par les titres qu'il s'agit plus d1architecture d'urbaniame que d'Stablissements humains en general qu'il s'agisse plus de formation que de recherches mime si dans certains cas, il y a formation/recherche

Malgre ces critiques, il faut reconnaltre que des institutions comme 1'- ENDA de Dakar, comme Planning Studies d'lbadan abordent d'une maniere plus globale et interdiscipliiiaire lea problemes des Stablissements humains.

(10)

Afrique une serie de seminaires et de colloques sur les Etablissements humains. Les documents do travail de ces rencontres ont ete d'une grande valeur pour la comprehension des problemes de 1'habitat en Afrique. On trouvera aussi en annexe la liste des autres colloques tenufl par diverses organisations Internationales. Malheureusement, les resultats de ces

colloques sont mal diffuses dans les pays africains malgre leur grande va leur. II faut enfin reconnaitre la grande contribution qu'apporte a la connaissance des etablissements humains la revue bilingue "Flanification- Habitat-Information" "Planning - Housing-Information".

lt2t Etablissements humains : notion dynamique et non partiellc

Si l'on vuut etudier les problemes des etablissements humains en relation avec le developpement economique, il est important de comprendre le concept dans un champ d1observation large et global ; et non parcellaire. En

effet, on a tendance a donner a cette notion une dimension partielle et

non integree.

La premiere constation est que l'etablissement humain s'insere neces-

^ sairement dans un espace si reduit soit-il,

Le deuxieme constat est que I1espace dans lequel s'insere l'etablissement humain se definit par une serie de combinaisons d(Elements physiques, hu-.

mains, ideologiques, originaux et specifiques et e'est c^ qui fait leur di- versite et en consequence la diversite des etablissements humains qu'ils portent malgre une certaine recherche constante defausse standardisation.

II faudrait egalem^nt avoir a 1'esprit que 1'espace en question n'est pas uniquement un espace physique naturel combinant topographie, relief, hydrographie, et vegetation. Cet espace est aussi un espace humain et social dans lequel s'inscrivent toutes les activites tjuotidiennes d-js popula

tions; C'est enfin un espace vivant et dynainique dans loquol apparait

■frequemment la notion dc seuil et de discontinuity. En effet, il n'y

a.pas d'etablissements humains acheves, rigourtusopont i6fini sur une carte si un tel etablissement exxstes il devient un Stablisseinent rnort, un

etablissement historique., une piece de musee tourxstique.

I»3< Etablissenents humains vus sur lo plan soctoriel.

Cette recherche de la globalite dans l'otude des etablissements humains ne supprime pas ne'eespairement certains aspects sectoriols ^pocifiques du probleme seriant les etablissements humains ruraux, les etablissements humains urbains, et industriels inherits dans des espaces sectoriels ru-

raux, urbains, et industriols.

(11)

a) Les etabligsements humains ruraux.

Us ne peuvent etre Studies sans une reference constante a la notion de terroir (1) et les relations entre terroir et comraunautes rurales. La notion de terroir doit Strs comprise sous le vocable d'un territoire approprie.amenage et utilise par le groupe qui y re

side et en tire ses r.oyens d'existence. Certes., cette approche ne convient que lorsquc le sol fait 1'objet d'unc e.x^loitation de caractere agricole. La marque de I1exploitation d'un terroir en l'individualisant par rapport a la nature vacante ou vis a vis des cellules rurales voisines, L'enquete sur le plan historiquo, agricole ou foncier permet d'avoir des bases objectives de demarcation. Ce-

pendantj on se heurte a des difficultes lorsque l'espace exploite, ouvert, morcele flottant ou discordant avec les etablissements

humains n1offre plus les caracteres associes a 1'idee mente du terroir.

Ces considerations laissent apparaitre de nombreux cas de compromis et de litiges.,

Le terroir n'est concret de maniere evidcnte qu'en fonction d'un habitat. 0rs si le village demeure en Afrique la forme de peuple- ment la plus courante, il n'est pas rare de voir la population dis- persee sous forme de multiples etablissements humains sur une partie de l'espace exploite. Les contours du terroir ;'estompent dans le cadre d'une collectivite ruralo einmiettea et I1existence du ter roir est souvant remis en cause en meme temps que les etablisse- mentG humains qui 1'accompagnent.

Certes3 le terroir recouvre un territoire continu entierement soumis selon des modalites variees a 1'exploitation agricole dans laquelle s'installent les Etablissements huinains ruraux. Cependant, la

situation se complique par des cultures nouvelles introduites par l'economie de marche inotallces dans un espace agricole demeure largement vivrier. Cette presence de nouvelles cultures sous forme de production specialisee bien que dependant de la meme collectivite rurale, entraine des terroirs dissocies et conduit a une certaine destruction des etablissements ruraux primaires.

(1) Nous tirens l'essentiel de ces reflexions d'un article realise

par G. Sautter et ?. Pellissier intitule "Pour unA/S^Sterroirs

Africains" public dans 1= revue : 1'hoKimfc:. Janvier-Avril 1964.

(12)

U. *«M les plus extensives de Sexploitation agricole en Afrique s accorapagnent souvent d'une mobilit6 qui n'affecte Das

seulement les champs mais aussi les etablis

lesquels se Serialise 1 • implantation des groupes numains.

, e' e finite attachee au terroir dispa-

rait. L espace cultive cesse d'etre enracine

One derniere contradiction surgit de 1'existence en Afrique de liens de parente solides et exigents. Ainsi, par le jeu des

essaimages ou d'un principe de filiation opposee a ladite regie

< MlltC", les Stablissements humains en viennent 3 assem bler des elects relevant de differentes lignes de filiation , chaque l.gnage se repartit alors entre un certain norabre de

groupe.ents composites. Le lien agricole base sur la residence

perd sa force...

Ces considerations permettent de co.prendre a quel point les etablxsse™ humainE ruraux sont en relation avec les terroirs dans lesquels ils s'ins.'.rent, evoluent avec ceux-ci dans le

dynamisme et diversite. S ^^

" i^^^lissements hunains nrhains et ind,,,i-r,<oi.

U n'est pas possible d'utiliser les schemas preetablis des pays developpes Pour etudier les systemes d-organisation des

etablissements urbains et industrial * or, a^ •

oi ont ItS dans de nombreux cas des creations coloniales. lT

Af-que reste diverse Qalgre 1-homogeneity qu.on lul reconnait Des nuances et des particulars regionaux sont .ultiples dans 1 expressxon des paysages et des espaces. C'est pourquoi 1'- etude des etablissements urbains et industries en relation avec le developpement economique doit etre abordee de differentes ma-

nxeres selon les regions dans lesquelles ils sont installees en

fonctxon non seule^ent des conditions n.turelles mais aussi en

fonctxon des conditions historiques, politiques, economies qui

(13)

participent encore d'une maniere dynamique a leur elaboration. La no tion de generation devient done ur, eliment d'apprSciation important dans 1'etude des villes africaines. Cette notion concerne non seulement

les types de villes organises et structures I des Stapes chronologiques mais aussi la ville en tant qu'espace organique autonome a l'interieur de laquelle on peut lire i travers les paysages les elements temoins de differences generations. II n'y aura pas d'amenagement urbain valable si l'on ne fait pas cet effort de ^constitution des differentes Stapes d'- elaboration du systeme urbain en place. Quant aux etablissements Indus- triels, leur development est recent puisque la politique coloniale ex- cluait un developpement industries les territoires domines etaient vou6s a etre des fournisseurs de matiSres premieres et des clients pour les pro- duits fabriques dans les metropoles. Los quelques transformations subies par des produits bruts ne donnent pas souvent lieu S des etablissements

humains importants.

Cependant, les industries extractives ont Pris souvent une grande im portance dans la miseen place de quelques etablissements humains a cause des besoins en main d'oeurvre. cf. le "Coppo? Belt" zambien et zairois.

II s'agit d'ailleurs Plus de camps de travair.eurs que de veritables unites integrees au terroir et qui disparaissaient avec la fermeture de la mine.

II existe cependant quelques exempts de developpement d'agglomerations a v partir d'implantation industrielle. cf. EDEA et ALUCAM (Cameroun) France- ville et le Manganeze (Gabon) JACOB et la canne a sucre (SIAM aujourd'-

hui SIACONGO) Congo Brazzaville.

Le probleme ici est celui du partage de 1'espace entre les populations rurales originellement installees et les nouveaux arrivants porteurs de

1'Industrie.

Et^lissements humains hierarchises dans des espaces eealement hierarchisgs.

La distinction d'ordre sectoriel se referrant ^ la nature rurale ou urbaine des etablissements humains doit etre poussee au demontage du m^canisme en unites fonctionnelles selon la taille des etablissements humins passant du oapmnt.da la concession a la ville et aux espaces conurbanises.

La taille doit prendre en compte les donnees num^riques et les dennees d'-

agencement des sous-unites dans l'espace.

(14)

En effet, on ne peut comprendre les etablissements humains sans constam- ment s'adresser au syst^me dynamique de leur mise en pLace, en relation avec une redistribution permanente de la population consequence de si tuations economiques, politiques et sociales.

a) Les Etablissements humains de taille mincure : campement, hameaux,

village.

II s'agit souvent d'une chaine qui part du campement qui peut ou ne

■ pas evoluer vers le village agdentarise en passant par des formes inter mediates que sont les hameaux suivant des conditions historiques sociales

et economiques.

II y a done un lien permanent entre cette Evolution et de developpement

economique de la region censideree.

b) Les etablissements humains de taille majeure : villes et espaces con-

urbanises .

La villa a elle seule constitue une unite majeure par sa taille spatiale et par le nombre d'habitants. Son Stude doit etre comprise non seulement sur le plan architectural, morphologique, mais aussi sur le plan des formes d'agencement des sous-unites internes comme les quartiers sur le plan de la densite humaine a l'int^rieur des quartiers. II faudrait tenir compte aussi des espaces conurbains regroupant un ensemble de villes

dans un rayon de faible dimension .

c) Espaces organises en reseaux hierarchises.

L'etablissement humain I lui seul ne signifie plus grand chose si

I1on ne le replace dans un reseau hierarchise associant les differentes

formes d'etablissements ruraux aux diff^rents etablissements urbains et

industrials. On retrouve ia, la notion de globalite de 1'espace ou Von

peut retrouver plus facilercent non seulement des fonctions d'habitat, mais

aussi les fonctions de production, d'Schange et de distribution entre les

diffgrents etablissements organises en reseaux hierarchises.

(15)

entre les etablissements huir.ains.

CONCLUSION :

Cette methodologie d'approche a le souci de la globalite du probleme des etablissements humains. L'Afrique rurale ne peut plus etre dissociee de l'Afrique des villes. En effet, I1urbanisation qui s'effectue aujourd'-

hui entraine necessairement des crises au niveau des villes elles-memes,

des crises au niveau des societes traditionnelles rurales en precipitant leur desagregation. II s'agit de deux mouvements paralleles contradictoires

qu'il faut necessairement apprehender d'une maniere globale.

XI. LES RELATIONS ENVIRONMENT -ETABLISSEMENTS HUMAINS -DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Dans ces relations, il est plus interessant d'ignorer les limites d'etat et etudier les problemes dans ces aspects biogeographiques et de civilis-

sation dans lesquels les Stats vont necessairement se retrouver.

II.1. Les milieux biogeographiques africains- les etablissements humains et le

developpement economique.

Reliefs, climats, sols, vegetation et hydrographie realisent en Afrique des combinaisons variees, creant des milieux de vie tres divers plus ou Tnoins favorables a 1'homme, plus ou moins densement occupes suivant l'etat

des techniques et les vississitudes de l'histoire. II y a une relation etroite en-cre la connaissanco dc ces milieux biogeographiques, les etablis

sements humains et le developpement economique.

a) Milieux de la zone equatoriale et subequatoriale/les etablissements et developpement economique.

Caracterises par une chaleur et une humidite a peu pres constantes,

la zone equatoriale et subequatoriale realisent des milieux de vie divers dependant des nuances climatiques mais aussi de la topographie et des sols,

a-1. La foret ombrophije : La nuance humide du climat subequatorial

(16)

cree sur les plaines et les plateaux un milieu de foret sem- pervirente (rain forest) favorable au developpement des micro-

organismes, des vers, et des i: sectes et aussi des oiseaux et reptiles qui y trouvent une nourriture abondante. Ce

milieu sans lumiere, ciel nuageux, sous bois obscur est par centre repute d£favorable aux anitnaux superieurs et aux hommes

parce qu'i] entretient de nombreux facteurs de morbidite entretenus par la chaleur et 1'humidite (parasites, maladies microbiennes fievres., maladies de sommeil) etc. Ij'abondance de la vegetation y donne de grandes possibilites pour les ma- teriaux de construction. Cependant, milieu refuge historique- ment a cause des difficultes de communication, la foret om- brophile n'a pas abrite de grandes constructions politiques.

Mais il convient d'indiquer que cette hostilite de la foret om- brophile n'est que relative aux techniques et il existe de notn- brueses regions ou elle a ete vaincue, humanisee et exploitee.

cf. les Ibo au Nigeria, le Sud Cameroun etc. Les techniques modernes permettent aujourd'hui ur.e action efficace sur la foret orabrophile meme en lfabsence d'une population dense.

a-2. La foret dense semi docidue (decidious forest) ..>■ -.

Les milieux forestiers des regions relativement seches de la zone equatoriale et subequatoriale moins difficiles a vaincre par 1'homme sont parmi les plus fortement humanises de l'Afrique. Us ont servi de cadre a de hautes civilisationsa ils ont ete parfois des bases de depart pour l'attaque et la colonisation de la foret

ombrophile (pays Eaoule, pays Kj.-ssi, pays Yorouba, pays Ashanti, pays Guerze, pays Bamileke etc.

a-3- Les milieux amphibies

Les lagunesj lacs et basses vallees a inondation temporaire.

ne sont pas en Afrique des milieux toujours hostiles a l'homme.

Ils constituent parfois des refuges presentant sur la foret 1'- avantage d'etre ouvertss aussi beaucoup de populations sont-elles traditionnellement attachees a ces milieux en creant des etablisse- ments humains specifiques et originaux sur lesquels 1'attention doit

(17)

etre mise JLorsqu'on veut faire le lien entre habitat - peche et

dev.Ioppement economique,

Les milieux de savane ou d'action alternee des masses d'air.

L'existence d'une saison seche qui rend la moitie de 1'annee parfois improductive est un serieux handicap. De plus, cette zone rassemble beaucoup de cuirasses. Cependant, c'est dans ce milieu que se grou- paient les populations les plus denses et les etablissements humains les plus originaux. Si le contraste pluviometrique saisonnier inter- dit la foret humide et constitue une limitation a 1'agriculture, ce contraste s'accompagne d'un ensoleillement important qui fait de cette zone une zone de graminees, si bien que 1'agriculture cerealiere et l'elevage y sont developpes.

ensuite, le pullulement des agents de transmission des germes patho- genes souvent lie" a l'humidite est reduit par la saison slche, tandis que le contraste thermique plus marque est moins debilitant pour 1'- organisme et en consequence pour les ■-tablissements humains.

Ces milieux ouverts et faciles a domestxquer constituent une zone de communications plus faciles favorisant les echatiges. II y a certes a l'interieur pluseurs types particuliero.

b-1. Les plaines et plateaux non cuirasses.

A l'etat naturel, ils sont couverts de foret de plus en plus claires lorsqu'on s'eloigne de 1'equateur et qui sont transformes en savanes arborees ou herbeuses par les dgfrichements. L'agriculture itin^rante est a mettre constamment en relation avec les deplace- ments des populations et de leurs etablissements ; lorsque la tendance a la s^cheresse atteint son seuil optimal,les cultures se re-duisent pour faire place a l'elevage avec transhumance et noma- disme, activites economiques a mettre en relation avec 1'habitat.

k~2. Les plateaux cuirasses "■ ■

Paradoxalement, ces secteurs reputes pauvres portent d'im-

pcrtants etablissements humains : plateaux du Fouta-Djalon; plateaux

(18)

Mandingue, de Banfora, Nord Togo, Benin, le massif Voltaique Nord Nigeria, etc. On explique souvent cette situation precisement par I1ingratitude des cuirasses, sortes de terres mortes incapables de creer une quelconque convoitise chez les envahisseurs eventuels et constituant de ce fait des milieux repulsifs que seule la recherche desesperee d'un. refuge peut mettre en valeur.

Mais en realite, il y a plus que de simples refugies dans ces re

gions bowalisees. Les peul du Fouta-Djalon, ont constitue d'importants royaumes dont les autorites preferaient les plateaux cuirasses

aux plaines voisines moins saines. Les Haoussa et Peul du Nord Nigeria sont plus des conquerants etablis que de simples refugies.

Les paysans africains connaissent parfaitement les liens entre cuirasses et roches melanocrates eruptives ba sLques. C'est pourquoi ils etablissent souvent leur habitat a l'endroit ou les cuirasses

ont ete detruites par 1'erosion, cf. Senegal Oriental.

Quoiqu'il en soit, la mise en valeur de ces regions necessite un travail considerable surtout lorsqu'il n'y a pas eu de ressources minieres. C'est pourquoi on parle souvent de deplacer les populations et en consequence les etablissements nurrains. Une telle politique ne peut se faire si on ne connait pas bien les elements favorables

de cet environnement.

b~3' Les vallees et depressions fermees non salees.

Dans les milieux soudanais, les depressions topographiques n'ont pas seulement un role de refuges. Elles sont souvent liges a des syst^mes de production agricole d'un grand interet. Dans les basses vallees a mangrouve, des sols inutilisables a l'etat naturel a cause de leur salinit£ avec de grands amenagements peuvent permettre la culture intensive du riz. Grace au dedale de chenaux qui les ca- racterise, les bas-fonds a mangrouve ont une double vocation de mi lieux refuges et de regions d'agriculture intensive. On ne peut done comprendre les e~tablissements humains dans cette zone sans avoir a 1'esprit cette dualite. Par contre, les vallees moyennes et

depressions fermees non salees constituent des milieux repulsifs pour

1'habitat, soit a cause de l'envahissement periodique des eaux, soit

parce qu^ilsont infest6s de glossines dont les galeries forestieres

(19)

et les depressions constituent I1habitat prefere.

Souvent, I1exploitation de ces vallees et depressions s'associe a celle des terres seches voisines. Aussi, sauf dans le cas ou ils sont etroitement lies a 1'exploitation fluviale, les etablissements humains se situent a la limite des deux types dTexploitation. Ce

phenomene est a prendre en consideration lorsqu'on veut mettre une politique des etablissements humains en place.

c) Les milieux desertiques.

Sont consideres comme tels, les domaines ou les precipitations a elles seules ne permettent aucune sorte de culture. On y distingue gene-

ralement les Oasis et les paturages de terre seche.

Les Oasis sont des milieux ponctuels soit lies a l'affleurement d'une nappe en plaine, soit en regions elevens conservant de l'humidite.

L'activite agricole y est toujours intensive du fait que l'humidite existe

en principe toute l'annee, du fait aussi que le caractere ponctuel ou

lineaire pousse a une utilisation maxima du sol. La vie dans ces Oasis

comporte certains aspects regies aux rythmes des saisons : lieux de rassemble- ment et d'echanges pendant les recoltes, lieux habites par les cultiva-

teurs souvent escalves ou descendants d'esclave.Pendant les cultures, les

nomades pr.rtent a la recherche de paturage.

Les paturages de terre seche sont utilises par l'homme comme terre de parcours. Paturages et Oasis constituent deux milieux dont les caracteres s'opposent mais qui se completent et I1on doit en tenir compte dans une politique des etablissements humains dans les zones desertiques.

II.2. ENVIRONNEMENT HUMAIN '- 1'Habitat et Developpement economique .

Chaque societe humaine entretient avec le milieu des rapports qui'sont fonction de son organisation sociale y compris ses structures politiques et economiques en fonction de son niveau de developpement technique et cul- turel. Si les milieux biogeographiques precedemment decrits constituent une donnee importante pour les etablissements humains, leur jrise en- compte ne . » peut etre separee des facteurs humains combinant 1'histoire, la demo

graphies les aspects socio-culturels, socio-economiques, les caracteris- tiques du regime foncier etc.

(20)

a) Etablissements huamins et facteurs historiques.

Les facteurs histoirques moaifient constamment le caractere souvent attribue et a tort aux differents milieux biogeqgraphiques. C'est pourquoi la notion de milieux favorables, de milieux defavorables aux e"tablisse- ments humains doit etre nuancee. En effet, si certaines populations or- gnisent leurs etablissements humains sur les lacs et lagunes., ce n'est pas parce que le milieu leur est particulierement favorable ; c'est tout sim- plement parce qu'ils ont subi 1'histoire ; ils ont pris la fuite devant les envahisseurs qui considerent 1'eau comme un danger. II en est de meme des populations installees dans les montagnes africaines. Ces populations d'une maniere generale, sous la pression demographique interne ont mis au point des techniques de culture et dfhabitat d'une grande ingeniosite*.

On comprend toute la complexite du probleme lorsqu'il s'agit de restructurer des etablissements humains, organises dans de tel contexte. On constate souvent que les populations perdent leur ingeniosite, lorsqu'on les replace dans un espace relativement vide sans surcharge demographique.

L1organisation de tout le systeme de reseaux urbains precoloniaux

est essentiellement un fait historique : localisation et croissance dues a 1'existence de courants commerciaux entre regions a production complemen- taire, concentration dans la zone soudano-sahelienne en position d'inter- mediaire entre l'Afrique Guineenne et l'Afrique Mediterraneenne, sur la cote orientale du continent en bordure de 1'Ocean avec les navires arabes etc. On sait aussi toutes les relations qui existent entre les villes Africaines et l'histoire coloniale.

b) La demographie :

II y a un lien direct entre certains faits demographiques, les etablissements humains et le developpement economique.

La raise en place des populations en Afrique s'est effectuee et c'effectue

encore dans des situations historiques fort complexes qui jouent sur I1or

ganisation des etablissements humains et la distribtion des hommes dans

l'espace. Les segmentations sucessives allant du clan a la famiJk lignagere

ont introduit dans les communautes africaines un certain cloisonnement, une

certaine menace d'atomisation a l'interieur des regions. A travers les

diffrerentes formes d'etablissements humains, on a observe les passages

(21)

des lignages au village, du village au campement et du campement au village.

Cette situation tout en se maintenant a ete parfois modifie par diverses

tendances :

- tendances unificatrices des grands empires et royaumes d'autrefois, avec dans certains cas une acceleration due a l'islam.

- tendances desorganisatrices dues a la traite des esclaves ; 1'ins^curite consecutive a la traite et la disorganisation maxima des groupes ou de fractions de groupes a la recherche d'esclaves ou de refuges.

- tendances desorganisatrices de la colonisation avec les travaux forces, 1*installation de villes, de centres d'encadrement, de l'economie de

traite, de colonies de peuplement etc.

Tous ces faits expliquent le dynamisme du peuplement et de la distribution

des etablissements humains en Afrique.

Les mouvements de la population comportent les mouv#ments internes et les

mouvements externes.

Les mouvements internes : Les caracteristiques des mouvements internes

des populations africaiir^ sont celles des pays sous-developpes : morta-

lite en baisse, forte natalite se traduisant par une croissance numerique rigoureuse qui implique necessairement une politique des etablissements humains. Cette population est en majeure partie constitute de jeunes, signe positif pour le developpement economique dont les consequences, sur 1'-

orgnisation des etablissements humains ne sont plus £ demontrer, lorsque cette jeunesse est canalisee dans des activites productives.

Les mouvements externes : Des courants de migrations tres actives existent en Afrique en rapport, le plus souvent avec le developpement de l'economie

coloniale. C'est quTil y a toujours correspondance entre la localisation

traditionnelle de la population, liee aux donnees du milieu, a l'etat

des techniques a l'histoire locale et celle des secteurs de developpement de l'economie coloniale. On peut meme dire independamment de toutes autres considerations qu'il y antinomie entre les deux dans la mesure ou dans les regions de fortes density's traditionnelles, le probleme de I1 alimenta tion locale limite considerablement les productions d'exportation qui ca- racterisent l'economie coloniale. II se trouve que comme l'indique I1obser

vation faite sur les milieux biogeographiques, les fortes densites tradi-

tionelles se trouvaient a l'interieur des terres. Or, les regions cotieres

alors vides d'hommes se trouvaient etre plus favorables a une reorientation

economique systematique d'autant plus que leur mise en valeur dispensait

a ■ » / ■ t *

(22)

de frais couteux de transports interieurs. Aussi, les regions cotieres sont-elles les plus soumises a l'lconomie coloniale : agriculture d'ex- portation, plantation, exploitation foreSti3re, rflle portuaire etc.

A^l'interieur des terres les secteurs d'appel de population qui sont les regions d'activites modernes sont tres limites :

Ils sont ponctuels, (les villes ou les mines) ou lineaires, (region d'ame- nagement des vallees raajeures) voies de communication modernes etc. C'est cette situation qui explique les differents courants de migrations en Afrique. Cette redistribution spatiale et la vigoureuse croissance demo- graphique sont les deux faits marquants qui caracterisent la. population actuelle de VAfrique : il s'agit de deux faits indicatifs de la rupture des equilibres anciens et qui, organises peuvent etre des facteurs de progres. On comprend le role que doit jouer la politique des etablissents huraains face a cette nouvelle distribution des hommes dans l'espace

africain et qui est un fait essentiellement economique.

C> Les facteurs socio-culturels - les gtablisseroents humains et le

developpement economique■ (1)

Les gtablissements humains sont le reflet de la maniere dont l'homme per9oit et interprete le milieu qui une fois transform! par lui constitue le support socio-culturel de toutes ses activites eccnomiques. II ne peut y avoir done de politique des Itablissements humains sans reference au fon- dement socio-culturel du groupe concerne. II y a done une dimension cachee dans les etablissements humains que seul le groupe peut correctement per- cevoir et qui echappe aux developpeurs exterieurs qui ignorent les rela tions espaces/langage, espaces/fonctions. L'espace symbole est expriml dans un langage specifique aux fonctions des valeurs de la societe. La disposition des cases ne se fait jamais au hasard, elle exPrime une cate- ' gorie des espaces en classes d'age par exemple. 1'arbre a palabre n'est pas un element gratuit dans le paysage. Un architecte exterieur au groupe ne peut pas comprendre la fonction de cette case souvent extgrieure a la' concession qui abrite les femmes en regie considerees comme temporairement

impures ; ,.

(1) Une. etude de tres grande valeur a ete faite pa^Phillppe Langley dans

son article intitulg : pour une methode d'approche rapide de 1'habitat

en milieu rural (Seminaire du Butare : octobre 1975).

(23)

il ne peut pas non plus comprendre le role symbolique et religieux de cet arbuste (laevis) representant la divinite du fer dans les societ£s Yorouba tr^ditionnelles et souvent plan^e . milieu de la cour. Dans les espaces ruraux, la production se confond parfois avec 1'habitat

et chaque espace est specialise dans telle ou telle production : fabrique de 1'huile de palme artisanale, fabrique d'alcool de vin de palme, etc.

Mais dans 1'analyse des phenomenes sociaux culturels, il ne faut pas1 s'ar- reter uniquement aux 'etablissements humains de taille mineure, il faut rechercher les fondements sociaux dans 1'agencement des differents'etablis sements humains qui expriment tout un reseau de structures sociales glo- bales et c'est pourquoi 1'instrument de choix pour une telle etude demeure le terroir.

L'eSpace rural qui constitue la premiere etape dans le developpement historique de 1'occupation humaine doit etre considere moins comme un espace naturel qu'un espace humain social culturellenient differencie.

Dans 1'analyse, il faut tenir compte aussi des espaces pastoraux qui ont aussi leurs representations culturelles symboliques.

Les formes, le contenu, les modalites d1occupation et d!exploitation des espaces sont en relation avec les rythmes de la vie quotidienne des popu lations. II y a souvent une sacralisation de tous les elements du milieu pergus a travers les divers gestes accomplis pour la conservation de I1es pace. On attribue a la plupart des ^bjets qui sont dars l'etablissement humain , des actions qui se deroulent dans lfetablissement humain un caractere rituel. II est done inconcevable de separer les aspects mate- riels des genres de vie de toutes les manifestations qui les accouipagnent et qui souvent leur donnent■leur signification : croyances, pratiques sexuelles interdits et tabous, partage rituel du temps entre plusieurs activites, articulations de temps vecu marquees par les fetes rituelles, tout cela constitue des attitudes conservatrices des possibilites d'- existence dans les etablissements humains. II n'y a pas done d'approche partielle dans l'etude de ces etablissements humains et seule une appre hension totale prenant en consideration S la fois la forme materielle de la vie et leur contexte de mythes et de rites peut donner une image intelligible du groupe et de toutes les formes de comportement. II y a souvent dans les socictes africaines, une association action-sujetion dans des processus complexes de contradictions plus ou moins dialectiques.

(24)

Si dans les milieux ruraux, il existe d'une maniere relative une certaine unite de pensee a l'egard des aspects socio-culturels, projetes dans 1'espace, en milieu urbain, I1existence d'une economie. desarticulee.

assymetrique et dependante rend difficile I1apprehension qu'on peut avoir par combinaison des aspects spatiaux materiels et socio-culturels de la ville. II s'agit souvent d'une serie dTensembles composites, discontinues, heterogenes ou les diversites s'imposent en termes de contradictions et meme de conflits permanents entre l'homme et le milieu dont il n'est plus le seul createur dans un cadre profondement stratifie et materiellement

et socialement.

- La premiere strate est celle des nouveaux citadins qui sont nes et qui ont grandi dans un milieu villageois ethniquement homogene avec lequel ils developpent leurs echanges a mesure que se consolide leur position en ville. Leur double enracinement cree des contradictions et des conflits difficles a depasser. Perception double egalement de 1'environnement : avec Ips combinaisions plus ou moins profondes a partir de l'espace rural ori-

ginel et de 1' ^^ace arbain .

- La deuxieme strata est celle des ruraux proletarises qui subissent un double dgracinement : Nes dans le milieu rural ils sont au bas de l'e- chelle hierarchique sociale. Faute de moyens a cause de la faiblesse de leurs revenus, il entretiennent peu d'echange materiels avec leurs villages d'origine en meme temps qu'ils sont mal inseres dans la ville de laquelle ils ne tirent aucun avantage materiel collectif.

- La troisieme strate est celle des citadins nes en ville dans une societe heterogene et qui n'identflrient aucunement leur existence aux destinees de leur ethnie d'origine, ni a celle de la familie elargie. Ils n'ont pas de point de comparaison ni de pcnntde reference avec les milieux ruraux.

C'est de cette confusion sociale qu'on doit essayer de degager une poli- tique de restructuration des etablissements humains en ville africaine.

d) Regime foncier-etablissements humains et developpement economique

Ni 1'organisation des etablissemente humains traditionnels, ni les

tentatives actuelles de leur restructuration ne peuvent se faire valable-

ment si l'on essaye de comprendre au prealable les principes generaux qui

reglent le regime foncier en Afrique. Le regime foncier aussi bien dans, le

cadre de Inoccupation de l'espace rural que dans celui de l'occupation de

I'espace urbain repose sur une serie de donnees complexes associant les

(25)

* faits religieux, historiques, economiques et politioues

En Afrique, ou les croyances religieuses se mclent intimement a toutes les activites quotidiennes sans qu'il n'y ait jamais separation entre les deux systemes, 1»etude des formes d'occupation du sol doit

constamment tenir compte du phenomena religieux dont I1expression est par- fois envahissante sur les paysages : ilots forestiers reliques, temples et couvents, ruisseaux et collines sacr6s etc. La terre est considered avant tout comme un e"le*merit sacre" qui se classe a un haut niveau dans la hierar- chie des divinites africaines. De ce fondement religieux identifiant la terre a une divinite* se degage la notion commune en Afrique de chef de terre qui est avant tout un pretre foncier, representant le membre le plus age de la gyration la plus ancienne du groupe. C'est le representant

et le delegue de l'ancetre fondateur. En effet, toute occupation d'un terri- toire donne, d'un espace conne, soit pas conquete, soit par migrations paisi bles pour des raison d'ordre demographique ou 6conomique necessite des rites,

des ceremonies que le chef des premiers occupants, celui qui est a la tete des migrations effectue au nom du groupe. C'est done le chef de terre qui a noue" le premier pacte avec la divinitS terre. Pretre foncier, le chef de terre est 1 • intermediate non seulement entre la divinit£ terre, mis aussi entre toutes les autres divinites et les membres de la communaute". C' est lui qui a la charge de distribuer les terres aux autres membres du

groupe en tenant compte de la nature du terrain, des deferents elements topographiques, ruisseaux, marigots, collines, etc. C'est au chef de

; terre que s'adresse 1'Stranger qui vient s'installer dans la region.

II y a dans tout cela l'ebauche d'un terroir propre a la communaut^

rurale naissante installee sur la terre collective.

Certes, cette situation a evolue :

d'abord avec l'affirmation de grandes organisations politiques traditionel- les un pouvoir foncier politique se juxtapose au pouvoir spirituel du

chef de terre, ensuite, les pressions d^mographiques et economiques ont

fait eclateren partie le systeme.

Enfin, la colonisation et l'economie monetaire ont fait naitre de pro-

priete individuelle.

Au total aujourd'hui coexistent des propriety collectives et des propriety individuelles. La premiere forme est un reliquat des structures tradition- nelles, la seconde, une 6v6luioh interne des structures traditionnelles col lectives facgaux realites dercographiques, Iconomiques, politiques et

sociales.

(26)

II n'y a done pas de restructuration possible des etablissements humains sans tenir compte de ces donnees fort complexes caracterisant le regime foncier africain. On comprend alors toutes les difficultes que les amena- geurs subissent lorsqu'il s'agit de colonisation des terres dites neuves, lorsqu'il s'agit de deguerpissement en vue d'une restructuration de 1'habi tat.

On ne saurait non plus comprendre la structure des paysages urbains sans tenir compte des problemes fonciers auquels se sont heurtes et se heurtent encore les autorites.

- A Libreville, la querelle des droits ancestraux avait influe sur l'e- volution d'une partie de la ville : Se basant sur les traits passes en 1839 et en 1842 entre Bouet Willaumez et les rois Denis et Louis, les Mpongoue ont denie a 1'administration coloniale pulsGabonnaise le droit de legiferer en matiere foncie're sur les terres non cedees a la France par ces traites.

- A Dakar, on connait le probleme des droits fonciers que Its Lebou ont oppose des l'aube de la colonisation a 1'administration coloniale.

e) Etablissements humains et facteurs ecouomiques.

Les etablissements humains ne doivent plus etre consideres comme simples habitats protegeant l'henme contre les intemperies. Us s'inserent dans une dimension econcmique globale de laquelle se degagent les fonctions de forces product-ives, de moyens et techniques de production, de trans formation et de distribution des produits.

La production des etablissements humains est par elle seule une activite economique de grande improtance qui fait intervenir :

- La notion de matiere premiere (materiaux locaux, materiaux d1importation) provenant d'une autre zone ecologique de la region ou provenant de 1'- exterieur, ici apparait deja le concept de dependance et de complementa- rite.

- La notion de transport et du cout de cette matiere premiere.

- La notion du temps de production de la rentabilite et de la qualite de la production.

Des etudes ont ete faites sur ces problemes souvent sur le plan quanti- tatif, economique, mais malheureusement, il manque a1 ces etudes 1'-

(27)

analyse des indicateurs sociaux lies a la production, car on oublie souvent de definir les valeurs orginales propres au monde africain coxnme par ex- ernple les formes d?association et de cooperatives dans la production de I1habitat, la repartition du travail entre les classes d'age, les formes d'epargne collective etc.Mais en plus de la producion de lfhabitat, il y a les fonctions economiques qui sont demandees aux etablissements

humains :

- fonction de stockage des produits agricoles : cette seule fonction meriterait toute une etude en raison de la diversite des moyens de stoc kage plus ou moins adaptees aux differentes zones biogeographiques.

- Fonction dans l'elevage, fonction dans la transformation des produits a usage domestique, fonction dans l'artisanat traditionnel. Toutes ces fonctions economiques sont parfaitement lisibles dans l'espace habite et leur taille, leur dimension varient suivant les differentes formes d1ex ploitation depuis le campement, la concession, le hameau jusqu'au village lui-meme, iepuis les formes d'organisation individuelle ou familiale jus- qu'aux formes d1organisation collective. On peut se demander dans quelle mesure l'economie marchande a transform^ ces installations en y introduis- sant des elements nouveaux inadaptes aux conditions equilibrees de vie des populations. Mais la fonction economique de l'habitat ne s'arrete pas a la production, elle s'elargit £ la distribution et aux echanges depuis 1'espace restreint jusqu'aux grands espaces. Ici apparalt 1'importance du role des marches dans l'agencement et 1'organisation des etablissements

humains en Afrique.

Mais on ne peut comprendre la signification du marchg en Afrique sans lui donner un contenu global qui depasse le cadre purement economique.

En plus, du role economique, les marches africains ont une significa

tion culturelle, sociale., et religieuse. Le marche est non seulement un

lieu d'^change de produits, mais il est aussi un lieu d'echange d'in

formations politiques et economiques. Certains rites specifiques se font

dans les marches. C'est pourquoi le marche ne.se localise pas n'importe

ou, il y a des regies precises qui fixent la localisation par rapport aux

etablissementB humains. La disposition des dif^rentes sections ne se

fait pas au hasard ; le marche lorqu'il est periodique ne se tient pas

n'importe quel jour. Toutes ces considerations doivent conduire a lier

1'organisation des etablissements humains a ceile du rSseau -'les ->marcti6s.

(28)

vouloxr Splac6r des raarchgs, , vouloir ^^^ ^ ^^^^^^ ^ «-"•

taxne marches traditionnels. Au ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^

valeurs propres dans les tentative* de restructuration de 1-habitat en

Afrxque On compren, tous les problames d£licats qui se pQ

■ atxons des vllles africaines lorsque Xa dissociation est faite entre le

Ueu de travaiX * llhabitat, lorsqu,elles r6slstent , ^

temea d habitat moderne qu-on leu.s offrs soit dans le cadre des .r,ndeS explorations agricoles .odernes soit dans le cadre des habitats urbains

de type monderne.

La ville africaine aura difficileraent un scheraa uniform dans la meSure ou les groupes en presence ont non seulement des niveaux de revenus tres

deferents mais aussi une notion de 1'econoMe tres differents. On comprend

pourquox beaucoup de parents refusent de vivre le confort de leurs en-

fants installs en ville, parce que leurs activites economiques ne coxncident pas avec cet habitat moderne. Tout cela explique la notion de Ullage et de champs dans la ville autant d'elements dont il faudra tenxr compte dans les tentatives de restructuration des etablisse.ents

numams en Afrique.

Bxceptxon faite de quelques pays afrxcains, les polities en .atiere . etaMxsse-nents hu.ains se reduisent a quelques declarations d-intention et a certaxnes actions disparates, souvent conjoncturelles et ponctuelles est done malaxse, au stade actuel, de parler de politique des etablis- se.ents hu.ains, raais plutot de relever certaines orientations sectoreielles parfoxs x.plicites qui ont des incidences dxrectes ou indirectes dans

le domaine de 1'habitat et des 2ones de peuple.ent. Cette non prise de con-

scxence du problem dans sa totalite tient a plusievrs facteurs. Tout d abord, dans un grand no.bre de pays africains une grande partie des popuxations continue a vivre son mode d'existence traditxonnelle avec un systeme d organisation sociale, d-occupation de 1'espace et ses technics

d a^enagement de 1'habitat, souvent conforms a i-ecologie et aux antece dents hxstoriques. Dans ce contexte, on releve la juxtaposition de deux

secteurs de p^otion : 1-econo.ie de marche qui implique l.utilisation de la monnaxe et qui est presque entierement dominee de 1'exterieur et

constxtuant. au sein des societes nationals une sorte "d- enclave etrangere"

(29)

Cette domination exteYieure fait envisage*1 la politique des etablissements humains en termes d'opposition entre modernisation et la traditionalite et retarde tout effort de planification naticuale, a long-terme dans ce domaine. On remarque enfin, que les formulateurs de politique en cette matiere sont obsedes par la dichotomie ville/campagne et affectent une preference certaine pour les zones urbaines.

D'une facon generale, on constate que les gouvernements qui sont les premiers responsablesdu developpement national, raenent plutot des actions catalytiques pour la promotion ou I1amelioration des etablissements hu mains. II n'existe pas une base institutionnelle permettant une politique coordonnee et coherente dans ce domaine multiform^ c'est. a-dire qui com- prend des aspects economiques, techniques, educatifs, sanitaires...

Ill.1.Actions directes des gouvernements.

La rapide urbanisation des pays africains qui entraine une plus ou moins grande concentration des populations dans los villes notamment les capitales et les villes commerciales et industrielJ es a impose la priorite pour

l'amenap;ement des zones urbaines.

Presque tous les pays africains ont cree un Ministere ou un Service de 1'habitat et de l'urbanisme ; en re"alite c'est le deuxieme terme qui mono polise tous les efforts et la majeure partie des moyens disponibles.

L'etablissement des plans d'urbanisme, surtout celui de la capitale ou

de certaines villes situees a des points strat^giques releve de la politique nationale de prestige. La repartition des quartiers obeit alors a la lo- gique du systeme dominant, en 1'occurence le systeme capitaliste. Ceci cree une segregation et une discrimination socials et entraine la spe culation fonciere. Les imperatifs politiques et administratifs, les interets de la classe hegemonique et ceux des entreprises etrangeres prennent le pas dans la majorite des cas, sur la recherche du bien-etre des masses qui sont refevees dans les bas quartiers et les zones de quatting, royaumes des taudis, obscurs et insalubres.

Dans certains pays, les gouvernements ont cree des societes immobilieres nationales, des offices et organismes de credits destines a promouvoir un habitat decent. Ces organismesposent cependant des conditions qui les rendent peu accessibles aux persohnes disposant de peu de revenus mone- taires. D'autres formules comme celles de location-vente sont aussi

(30)

utilisees. II en est de mine de campagnes "anti-taudis" ou d'assainis- sement de certains quartiers urbains, qui relevent ie plus souvent des ini tiatives des autoritta locales. Toutcs ces actions concernent surtout les milieux urbains. De timides efforts sont signales dans certains pays

concernant des recherches sur les materiaux locaux et les techniques de construction adaptees a 1'environnement. Si ces recherches gtaient generalises, elles mettraient un terme aux distorsions existant actuel- lement entre les politiquesd'etablissements humians et la preservation de

1'environnement.

En dehors des societes immobilizes privees dont le but majeur est la maximalisation du profit et qui a cet effet, ont introduit dans les villas d'Afrique 1'uniformity et la standardisation de 1'habitat, on constate dans la majorite des pays que la promotion de 1'habitat est laissge

a 1'initiative individuel. e. II en results, d'une part, une grande anarchie et un manque d'harmonisation de 1'habitat, et d'autre part, une specula tion immobilize qui profite encore aux classes possedantes.

Bien que depuis ]ongtemp5 des recherches aient ete manees sur 1'habitat en Afrique, notamment par des geog^aphes, des ethnologues et des anthro- pologues, et dans une certaine mesure par ues historians et des archi- tectes, les Services publics et les societes immobilizes concern^ ne tiennent actuellement pas compte des r6sultats de ces etudes ; au con- traire on assiste a une domination accrue des modules etrangers dans 1'im plantation des etablissements humains. Meme dans les milieux ruraux, 1'at tention n'est pas portee sur le passe, 1'histoire et 1. civilisation des populations concernees ; la modernisation de 1'habitat se traduit alors presqu'exclusivetnertpar V utilisation de materiaux surtout d' importations (toles, ciment, voire mobiliers) ce qui accentue encore la dependance a

l'egard de 1'exterieur.

111■2-Actions indirectes des gouvernements.

Ces actions stimulent directement ou indirectement la promotion des etablissements humains, en milieu rural notamment.

La creation des infrastructures routieres a ete utilisee, dis le debut

de la colonisation Suropeenne, comme un moyen privile^ pour regrouper

les villages ;meme si le but poursuivi a fet et reste d'assurer un meilleur

(31)

controle et 1'administration des populations rurales, cette politique a permis a un grand nombre de pays d'enrayer I1habitat disperse le plus sou- vent rudimentaire et a donne naissance a certains villages-centres et d'ag- glomerations-relais entre la ville et la campagne, et dotees dJinfratrucc- tures sociales collectives : e~coles, dispensaires3voire eau courante et electricite et petit centre commercial.

Des efforts diriges vers 1'augmentation de la production rurale et sa . diversification permettent souvent aux paysans d'accroitre leurs revenue lesquels sont, en general, investis dans I1amelioration de 1'habitat, signe ineluctable de prestige et de promotion sociale. On remarque en effet dans les campagnes africaines et dans les villes que 1'acquisition d'un logement decent est une des motivations majeures au travail et a 1'epargne. C'est dans ce contexte que sG situent Sgalement Inexperience des cooperatives multifonctionnelles, crepes et encourages par les pou- voirs publics et qui facilitent 1'acces au credit pour 1'acquisition de materiaux de construction. La majority des pays africains disposent de services d'Animation ou de Developpement Communautaire ; a travers ceux- ci, une action educative et d'encadrement est menSe visant 1'amelioration de 1'habitat, des conditions de vie des communautes rurales et leur par ticipation £ la realisation des equipements collectifs ; des "concours

du^plus beau village", et des maquettes de "villages-modeles" sont egalement

presenter a des foires-expositicnr nationales.

La plupart des gouvernements africains favorisent et recommandent 1'im plantation de certaine industries dans les milieux ruraux, et obligent les promoteurs de ces industries * construire des logements appropries et des infrastructures socic-economiques pour leurs employes. Ces diverses

actions indirectes cont>ibuent egalement au changement de mentality dans les communautes rurales ou on decelait par ci par la encore des croyances tenaces contre 1'habitat ameliore et qui neutralisaient des initiatives de certains individus soucieux de ne pas etre differents des autres ou qui craignent des saOctions sociales (jalousie, sorcellerie, etc.).

Les politiques des etablissements humains doivent etre congues de maniere a agir a tous niveaux : Etat, Communautes et individus.. II revient aux pouvoirs publics d'etablir une base coherente, de d^finir de grandes orien tations et d'elaborer une;planification generale a long terme. C'est

ggalement a 1'Etat qu'imcombent la coordination des different* services

concernes,,la valorisation des techniques traditionnelles et des: materiaux

(32)

7 l r

z

•am

0D°*

les populations

le premier groupe Se reporter au 11.2."

^tourner

HUMAINS :

nou-

questions de pollution

^ ^ Pour Z pays ^

pays du Tiers-Monde ou tels

incidences-car *"

loisirs n-ont pu epargner au Dlus

di taudl et

,i qui est souvent en danger. 11

(33)

faudrait done dans ce cadre analyser ce que representent les etablis- sements humains pour les decideurs, decideurs politiques, decideurs

techniques, decideurs constitues par les groupes de pressions economiques.

a) decideurs politiques

Pour beaucoup d'entre eux, tous les problemes de l'environ- nement pourraient apparaitre comme des menaces a leur develop- pement interne. De telles preoccupations affirment-ils sont le privilege de "ces pays dont les revenus sont assez eleves pour envisager des aspects esthetiques et dont la sante est suffisamment bonne pour s'attacher a la detection des effets des concentrations de l'anydride sur la mortalite et la morbidite."

Les representants de Ceylan aux Nations-Unies affirment :

"Tous les pays an voie de developpement sont avertis de risques qu'ils courent, mais ils sont prets a accepter l/100e de

la pollution totale des pays developpes si cela signifie pour

eux une diversification de leur 'onomie par 1'industrialisation...

Ils ne doivent pas etre distraits des iinperatifs de leur develop pement et de leur croissance par 1'illusion d'une athmosphere exempte de fumee ou dfun ; aysage sans chemir.je d'usine..."

Un representant de l'Amerique Latine affirme : "Les pays sous developpes ne demandent qu?a entrer dans ce club des pollueurs industriels qui n'est pas aussi blamable qu'on le dit..."

Ces opinions ne sont pas propres aux pays du Tiers-Monde, En 1887, le Maire de MIDDLESBOROUGH (Angleterre) affirmait que la fumee signifiait le plein emploi, qu'elle indiquait que toutes les couches sociales etaient au travail, qu'il n'y avait guere de charite et que meme les plus humbles etaient a l'abri du besoin et done qu'ils pouvaient etre fiers de leur fumee.

II faudrait aussi souvent tenir compte des relations, on dirait

meme les complicites entre decideurs politiques locaux et decideurs

politiques exterieurs...

(34)

Les technicians locaus: dans la plupart des cas ont ete formes a lr-

etrangers done en dehors de leur propre environnement qu'ils connaissent

mal. Us sont sous la dependance technique et technologique et meme ideo- logique de leurs formateurs d'ou conflit permanent, ouvert ou declare

entre eux et le milieu qu'ils ont la charge d'ameliorer meme si leur ac-

tivite s'insere dans un cadre institutionnel international. Us posent

souvent le probleme des etablissements humains en terme de pays developpe d'ou souvent echec et gaspillage.

c) Les groupes de pressions economiques

Us sont internes ;± nos etats mais ils sont aussi externes mais les deux groupes internes et externes soutenus par les decideurs politiques sont en relation constante. Ils sont loin des problemes de 1'environnement dans une societe qui ne cherche qu'a ramasser les miettes de la haute

societe de consommation et de gaspillage.

V- SUGGESTIONS POUR UNE POLITIQUE DES ETABLISSEMENTS HUMAINS EN AFRIQUE.

V.I. Necessity d'un choix politique

Aucune tentative de restructuration des etablissements humains en relation avec le developpement economique ne peut etre valablement mise en place si au depart elle n'est pas guidee par un choix politique a definir bien sur par les etats eux-memes. Ce choix pourrait etre fonde sur les elements

suivants :

a) La prise de conscience nationale du probleme des etablissements

humains

Elle doit se faire ■ d''une maniere democratique et participative

tout cela depend des institutions et des structures politiques en

place dans les differents pays et du mecanisme de leur fonctionne-

ment democratique car, les institutions peuvent exister et ne pas

fonctionner ou mal fonctionner lorsqu'elles sont prises en charge

(35)

ou confisquees par une minorite bureaucratique.

b) Choix politigue et domination etrangere.

Le choix politique doit tenir compte en permanence

de la domination politique et economique des puissances exterieures dont les relais interieurs Tie sont pas a negliger. Cette domina tion on le sait s'organise a partir des differents groupes de pressions : decideurs politiques et economiques locaux, des

technocrates formes a l'etranger, des groupes financiers exterieurs

organises en multinati&les dont les interets ne peuvent pas se

confondre avec ceux des populations africaines. Ce choix politique

doit se traduire pratiquement en un certain nombre de concepts re-

lationnels.

V.2. Relations etablissements humains environnements.

II s'agit de 1'environnement global liant les faits physiques aux faits

de civilisation.

- relations environnement biogeographique et habitat : dans quelle

mesure les donnees biogeographiques (climat-sol, vegetation, hydorgra- phies) expliquent-elles les etaulissements humaint, ? de quelle maniere les diverses civilisations ont utilise les materiaux locaux dans la

construction et la disposition des etablissements humains ?

- En quoi les materiaux ont inflii sur la forme, la taille, l'agencement

des differents etablissements huraains ?

- Quels sont les criteres determinants qui ont guide le site des etablis

sements humains ?

- Dans quelle mesure les aspects socio-religieux interviennent dans I1or

ganisation et la disposition de 1'habitat ?

- Comment la structure sociale joue t-elle dans 1'organisation de l'habitat?

V.3. Relations etablissements humains technologies appropriees.

Le point de depart serait de caracteriser les grandes aires de technolo-

gie des etablissements humains en Afrique, ensuite se demander :

(36)

- quels sont les elements qui out freine ou accelere la diffusion des techniques traditionnelles les plus adaptees ?

- Comment se repartissent les taches sans la construction de I1habitat ?

- II y a-t-il des specialistes de construction ?

- comment se transmettent ou se transmettaient les techniques de construction ?

- quelles evolutions subissent aujourd'hui les techniques

traditionnelles. II y-a-t-il encore creativite afin de pro-

mouvoir des adpatations nouvelles ?

- comment s'infiltrent les elements nouveaux dans les techni

ques traditionnelles ?

^•4 Relations etablissements humains sante des populations.

- Dans quelle mesure les disponibilites en eau potable pour les hommes et les animaux ont-elles guide la dispersion, le regroupement, la

structure, la taille des etablissements humains. (campement, hameau, village, nomadisme, etc.).

- comment les considerationshygieniques et de sante interviennent dans le choix des sites, des materiaux de construction et de la disposi tion des sous-unites de l'habitav ?

- comment resoudre le probleme de 1'exhaure de I1eau, de la lutte contre les differents vecteurs de maladie.

V.5. Relations etablissements humains et activites economiques.

- lfhabitat par rapport au lieu de travail.

- integration ou non integration de I1habitat aux activites de produc

tion.

- solutions apportees aux protfenes de conservation et de stockage des

produits des le cadre de 1'habitat.

- comment la presence du betail, de la volaille influence 1'organisation de 1'habitat ?

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