Article original
L’impact du déboisement sur l’azote minéral
susceptible d’être absorbé par un taillis de chêne vert (Quercus ilex L) en reconstitution
A Merzouki P Lossaint G Billes, M Rapp
CEPE/CNRS,
Centred’écologie
fonctionnelle et évolutive BP5051,
Route deMende, Montpellier,
France(Reçu
le 17 avril1990; accepté
le 8 octobre1990)
Résumé — L’étude de l’effet du déboisement
pratiqué
dans les taillis peuproductifs
de chêne vert(Quercus
ilexL)
du Sud de la France sur l’activitébiologique
des sols rouges méditerranéens a étépoursuivie
dejanvier 1984,
date d’une coupe àblanc, jusqu’en
avril 1986. Unaspect important
del’étude a consisté à estimer la
dynamique
desquantités
d’azotepotentiellement
assimilables par lavégétation
aussi bien sous un taillistémoin
de 42 ans que dans un site en reconstitution où les re-jets
des souches sontâgés
de 1 à 2 ans. L’étude a montré que durant une année ladisponibilité
enazote, pour les
rejets
de 1 à 2 ansd’âge,
est essentiellementnitrique,
alorsqu’elle
est mixte(ammo-
niacale et
nitrique)
pour le taillisâgé
de 42 ans. Cettedisponibilité
serait de47,4
à118,6 kg·ha -1 ·an -1
pour les
rejets
desouches,
constituéeuniquement
de nitrates et de25,6
à 63,9kg·ha -1 ·an -1
pour le taillistémoin,
où l’ammoniumreprésente
environ 43% de l’azote minéraldisponible.
déboisement /
disponibilité
en azote / nitrate /rejets
de souches / taillis de chêne vert / Quer-cus ilex L
*
Correspondance
et tirés àpart.
Summary —
Theimpact
of deforestation on the mineralnitrogen
availableduring
restoration of the holm oak(Quercus
ilexL) coppice.
Theimpact
of deforestation on thebiological activity
ofa mediterranean red soil was studied from
January
1984 toApril
1986 within a holm oak(Quercus
ilex
L)
stand after clearcut. Part of thestudy
involved the estimation of the amountof nitrogen
availa-ble for
vegetation
both in the mature holm oakcoppice
and in the1-2-yr-old
recovery stand. Thestudy
indicates that the new shootsessentially
took up nitratenitrogen; however,
the mature site used both nitrate and ammoniumnitrogen
asnitrogen
source. Theavailability
of mineralnitrogen, essentially nitrate, ranged
from 47.4 to 118.6kg·ha -1 ·yr -1
in therebuilding
site and 25.6 to 63.9kg·ha -1
·yr
-1
in the mature stand. At the controlsite,
ammoniumnitrogen represented
43% of the to-tal
nitrogen
available.deforestation /
nitrogen availability
/ nitrate / shoots / holm oakcoppice
/ Quercus ilex LINTRODUCTION
Dans la région méditerranéenne, l’écosys-
tème taillis de chêne
vert(Quercus ilex L)
a
été périodiquement exploité par des
coupes
avec desrotations de
25à
30 ans.Ces déboisements
ontdes conséquences multiples
sur ladynamique de
cetécosys-
tème.
En effetl’exportation du matériel vé-
gétal
modifie aussi bien les conditions mi-croclimatiques,
lepédoclimat,
le stockde
matière organique
dusol, le compartiment
biomasse microbienne (Merzouki
etLos- saint, 1990; Merzouki et al, 1989a, b), que la dynamique des nutriments
etleur répar-
tition
au sein de lavégétation (Ed-Derfoufi, 1986).
Dans
cetecosystème méditerranéen, l’azote
etl’eau constituent les éléments
li-mitants du développement
etde la
recon-stitution du peuplement
soumis àla coupe.
En effet, la production primaire dépend,
d’une part de la quantité
etde la forme de l’azote minéral disponible
dans le sol(ex-
clusivement NH + 4 ou NO - 3 ou NH + 4 et NO - 3 à
la fois)
etd’autre part de la capacité d’assi-
milation
de cetélément
par lavégétation à
différents
stades dedéveloppement.
L’absorption azotée
a faitl’objet
denombreuses études,
notammentpar
Kirk-by (1981),
Novoa et Loomis(1981), Men- gel
etKirkby (1982),
Nadelhoffer etAber
(1984)
etSalsac
etChaillou (1984). Plu-
sieurs
auteursestiment que les espèces
forestières seraient plutôt
ammoniaco-philes,
surtoutdans
lesécosystèmes
tem-pérés (Bormann
etLikens, 1979; Cole, 1981; Reiners, 1981). Dans les sols de
ces formations la nitrification est
lente
et l’ammonium restela
formeazotée
domi-nante, disponible
pourla végétation.
D’autres,
telsRobertson
et Vitousek(1981)
ou Roberston(1982)
ontmontré
que
beaucoup
de cesécosystèmes
ontune
nitrification potentielle très élevée.
El-lenberg (1977), quant à lui,
aclassé les
écosystèmes forestiers selon l’aptitude de
leurs
solsà
fournir auxplantes,
soit duNH + 4
,
soit duNO - 3 , soit les
deuxà
la fois.Le présent travail
se proposed’étudier
dans unpeuplement de chêne
vertles changements qui
ontaffecté la disponibili-
té
en azote et sa nature(ammoniacale, ni- trique
oumixte) chez des rejets de
souches de
1à
2 ansd’âge, puis de
quan- tifier cettedisponibilité potentielle
et de lacomparer entre un
taillis âgé
et unpeuple-
ment en
voie de
reconstitution.MATÉRIEL
ETMÉTHODES
La station étudiée fait
partie
de la forêt doma- niale de Puéchabon(2
000ha);
elle est située à25 km au Nord-Ouest de
Montpellier,
à une alti-tude de 250 m
(latitude
43° 44’ 30"N, longitude
3° 35’ 50"
E). Agé
de 40 ans au moment de lacoupe et constitué essentiellement de chênes verts de 3 à 5 m de
hauteur,
cepeuplement
estconsidéré comme
représentatif
des taillis de chêne vert de la zone méditerranéenne fran-çaise (Floret et al, 1989).
Le climat est de
type
méditerranéen sub- humide avec unepluviosité
moyenne de 1 000mm
(Debussche
etEscarre, 1983)
très variable d’une année àl’autre,
1 078 mm en 1984 et 535 mm en 1985. Latempérature
moyenne men- suelle est de 2 °C enjanvier
et de 23 °C enjuillet.
Le sol est de
type
rougefersiallitique
à ré-serve
calcique,
sur roche mère calcaire dure duJurassique.
Il a uneprofondeur
variable etexiste le
plus
souvent sous la forme depoches
dans les fissures du karst. L’abondance des cailloux varie de 50 à 80% du volume du
profil.
L’horizon
organique
nedépasse
pas 5 cm.Dans le cadre d’une étude des consé- quences du déboisement sur le fonctionnement du
système
taillis de chêne vert et sur la recon-stitution de la
végétation,
la totalité des arbressur une surface d’environ 2 500 m2 a été cou-
pée
entre 5 et 10 cm au dessus dusol, puis
dé-bitée sur
place
avant d’être évacuée. Pour lacomparaison
entre le taillis et la coupe, nousavons
pris
d’unepart
cette situation et d’autrepart
une situation dans le taillis lui-même.Minéralisation
de l’azoteDans les deux sites étudiés
(sous
forêt et sitedéboisé),
6 échantillons de sol sontprélevés
dans l’horizon
supérieur
entre 0 et 15 cm, débar- rassés de lalitière,
des racines et des cailloux partamisage
à 4 mm. Le solhomogénéisé
estréparti
en 2lots;
l’un servira pour l’incubation sur le terrain et l’autre seratransporté
au laboratoire pour déterminer les teneurs résiduelles en azote minéral.Incubation
etdosage
Sur le
terrain,
le sol tamisé ethomogénéisé
estréparti
dans des boîtesmétalliques
de 830ml, perforées
latéralement et à la base. Six boîtes ont étéplacées
dans l’horizoncorrespondant
aux
prélèvements (0-15 cm) pendant
30jours.
Le
protocole
des incubations estreprésenté
par le schéma despériodes
d’incubation sur le ter- rain. Le sol était ainsi incubé dans des condi- tions detempérature
et d’humiditéproches
decelles du milieu.
L’azote minéral du sol a été extrait par une solution de sulfate de
potassium
normal(1 N),
lerapport
extractant/sol étant de 5/1. Lemélange
est
agité
durant 1h, centrifugé
à 4 000 tours/min
pendant
15 minpuis
filtré. Pour ledosage
de
NH + 4 ,
l’extrait a été additionnéd’H 2 SO 4
concentré
(36 N)
à raison de 2%.Pour le
dosage
deNO - 3
l’extrait estrécupéré
dans une solution de sulfate de cuivre acidifiée à raison de 10%.
L’ammonium et le nitrate ont été dosés colo-
rimétriquement.
Calcul
del’azote minéral
mis
à ladisponibilité de la végétation À partir
de laproduction
mensuelle d’azote mi- néral in situ(équation 1), on peut
estimer laquantité potentiellement
utilisable par lavégéta-
tion à
partir
de l’horizon 0-15 cm durantchaque période
d’incubation. En effet l’essentiel du sys- tème radiculaire et de l’activitébiologique
sontlocalisés à ce niveau. Cette
absorption poten-
tielle est calculée selon
l’équation
2, utilisée no-tamment par Nadelhoffer et Aber
(1984)
etDjel- lali et al (1985).
L’azote minéral sous
quelque
formequ’il
soitest
exprimé
en ppm. Et dans le soucid’exprimer
la
production
annuelle d’azote minéral dans cetécosystème
enkg·ha -1 ,
nous avons déterminé que lepourcentage
des cailloux dans l’horizon 0-15 cm varie de 50 à 80% du volume. Soit unequantité
de solbiologiquement
activequi
seraitde 435 T·ha-1 à 1 087 T·ha-1.
Les
périodes
d’incubation sur le terrain sont :N i
(t) :
azote minéral initial de lapremière période
d’incubationN(t+1) :
azote minéralaprès
30jours
d’incuba-tion sur le terrain
N i
(t+ 1) :
azote minéral résiduel ou initial de la 2e
période.
On en déduit :
N(t 1) - N i (t)
= Nproduit après
un mois d’incu-bation in situ
(1 )
N
produit - N i (t+ 1)
= Ndisponible
pour lavégé-
tation
(2)
En effet : N résiduel = N minéralisé -
(N
absor-bé par la
végétation
+ Nréorganisé
par la micro- flore + Nperdu
parlessivage, etc)
et Nproduit
in situ = N minéralisé - N
réorganisé
par la mi- crofloreDonc : N
produit
in situ- N résiduel = N absorbé par lesplantes
+ Nperdu
On
appelle quantité
azotépotentiellement dispo-
nible
(NPD),
laquantité
d’azote absorbée par lavégétation plus
cellequi
estperdue (lessivage, volatilisation, etc).
En résumé :
Analyse statistique des résultats
L’analyse
de la différence entre les deux situa- tions étudiées - desquantités
d’azote mis à ladisponibilité
de lavégétation -
est estimée àl’aide du test de Student au seuil de P =
0,05
etP = 0,01.
RÉSULTATS
La dynamique de l’azote du sol
aété sui- vie de
mars 1984à avril
1986(Merzouki
etal, 1989b). Dans
cetravail,
on n’aconsidé- ré que les données expérimentales de la période allant de janvier à décembre 1985,
soit une
année. Par contre, les corréla- tions
entreles
teneursrésiduelles
en am-monium
etles
teneursissues de l’incuba- tion
insitu
sontétablies à partir de
16mesures sous
forêt
et 14 mesuresdans le site déboisé. Certaines teneurs, considé- rées
commeaberrantes,
ontété écartées : elles correspondent soit à des périodes de
fortes pluies qui
ontentraîné
unengorge-
mentdes boîtes d’incubation, soit à des accidents
surle terrain qui
ontabouti
audéterrement
età
unedessiccation du sol des boîtes.
Production d’azote minéral
Les variations mensuelles de la production
d’azote minéral in situ
ontété estimées dans l’horizon
0-15 cm aussibien
sous couvertforestier
quedans
le sitedéboisé.
Cette production (tableau 1)
variede 27,9 à 69,8 kg·ha -1 ·an -1
sousforêt
et de41,0 à
102,4 kg·ha -1 ·an -1 dans le site déboisé.
L’azote minéral
estuniquement
sousforme nitrique dans le site déboisé. Dans
le site forestier la part du nitrate varie de 15,7 à 39,2 kg·ha -1 ·an -1 .
L’azote minéral disponible
pour la végétation
La dynamique
etla disponibilité potentielle
d’azote
pourla végétation durant l’année
1985 aété estimée mensuellement. Les
teneurs sontprésentées dans
le tableau II.Il en ressort que cette
disponibilité de
l’azote est
positive
6mois
par an dans letaillis âgé alors qu’elle l’est de 9 mois par
an
dans le peuplement
enreconstitution.
Dans le taillis de chêne
vertde
42 ansl’azote minéral disponible dans la solution du sol
estmixte,
elle està base
deN-
NH 4
+
etN-NO 3 - . Les
teneursde N minéral total susceptible d’être mensuellement consommé varient de -1,8 à 16,7 ppm, soit des quantités annuelles qui varient de 25,6 à 63,9 kg·ha -1 ·an -1 . La part du nitrate varie mensuellement de -1,8 à 12,3 ppm, soit, 14,6 à 36,4 kg·ha -1 ·an -1
cequi
cor-respond à
57%de l’azote minéral total dis-
ponible pour la végétation (tableau III).
Dans
lesite déboisé où
lesrejets de
souches
sontâgés de
1à
2 ans,l’azote
minéral disponible
estplutôt
sous forme ni-trique. L’azote minéral susceptible d’être
absorbé par les souches
etles rejets varie
de -8,0 à 26,1 ppm par mois, soit
entre39,0
et97,4 kg·ha -1
parannée.
Le nitrate constitue la
totalité
de l’azoteminéral disponible pour la végétation
enreconstitution. Mensuellement, les
teneursen nitrate sont
de 0,7
à22,4
ppm, soit enquantité 47,4 à 118,4 kg·ha -1 ·an -1 ,
cequi correspond à
100%de l’azote minéral total.
DISCUSSION
Dans les écosystèmes forestiers, l’absorp-
tion
d’azotepar la végétation (herbacée,
arbustive
etarborée) constitue
avecl’im-
mobilisation microbienne, le processus de fixation
del’azote le plus important (Vitou-
sek
etMatson, 1984). Dans le sol, l’azote
est mieux
protégé
sousforme d’ammo- nium,
cecation pouvant être fixé. Cette partie
ducycle de l’azote
est peuexplorée.
En
effet, l’ammonium
nonéchangeable
constitue
jusqu’à
25%de
l’azote total dusol (Nommik, 1981;
Nommik etVahtras, 1982);
ilconstitue
uneréserve potentielle
pour la végétation.
Cole (1981) estime que l’anion nitrate
a peud’importance dans les écosystèmes stables,
lerapport
ammonium/nitrate serait de 10/1.Cet
aniontrès
mobile estabsorbé
par lavégétation
oulessivé;
il n’entre que faiblementdans les processus d’immobili- sation/minéralisation. Les microorga-
nismes hétérotrophes préfèreraient l’am-
monium
(Jones
etRichards, 1977).
Dans
l’écosystème taillis
enreconstitu- tion, les rejets de souches âgés de
1à
2ans se
développent
dans un sol riche ennitrate. Les nouvelles conditions
station-nelles (pédoclimat, matière organique
dusol)
et la naturedu sol stimulent l’activité
desnitrificateurs (Merzouki
etal, 1989b;
Merzouki
etLossaint, 1990). Les
teneursd’ammonium résiduelles
etissues de
l’in-cubation
insitu (en
absenced’absorption
radiculaire
etde lessivage) (fig 1 )
montrentqu’il existe
uneétroite relation
entre cesdeux aspects de l’ammonium aussi bien
sous
forêt où
r =0,80** que dans le site
déboisé où
r =0,87**. Les
variations deconcentration de
cecation seraient donc le résultat de l’activité des microorganismes
nitrificateurs qui
entrent encompétition
avec
la végétation. Nadelhoffer
etAber
(1984)
ontobservé que
lesquantités
d’azote
minéral issu du sol incubé
sur le terrain sontéquivalentes à
celles dusol
environnant(non incubé).
Dans
le site déboisé,
ladisponibilité
enazote est en
majorité
sousforme
de ni-trate.
La
nutritionazotée des rejets
estdonc
essentiellement à base de cet anion(tableau III).
Bowen (1981) conclut que l’absorption
de cet
anion
est maximalelorsque les
te-neurs
dans la solution du sol
sontélevées.
Une
activité nitrate-réductase dans le
sys-tème
radiculairefavoriserait
aussi cette ab-sorption (Adams
etAttiwill, 1982).
Bienque
latransformation
du nitrate en ammo-niaque, lors de l’assimilation de l’azote mi- néral, soit
un processusbiologiquement coûteux,
cetteabsorption
est unavantage dans les écosystèmes
oul’élément azoté
est unfacteur limitant; elle réduit
lespertes par lessivage (Ho
etTrappe, 1980)
etaug-
mentela productivité primaire.
Ainsi
la nutrition azotée, énergiquement
la plus coûteuse,
aboutit àla productivité primaire la plus élevée (Salsac
etChaillou, 1984). Dans le taillis de chêne
vert en re-constitution, Ed-Derfoufi (1986)
anoté
quel’incrément
mensuel debiomasse des
jeunes pousses durant la saison de végé-
tation est en moyenne de
101,5 kg·ha -1
etde
76,0 kg·ha -1
dans letaillis âgé.
L’auteura
conclu que la coupe
adonné
«uncoup de jeunesse»
auxsouches.
En étudiant la dynamique des nutri-
ments dansles différents compartiments
de la
végétation (bois,
tronc et pousses,feuilles de
1 an,feuilles de
2 ans etlitière)
du taillis
adulte etdes rejets
desouches, Ed Derfoufi (1986)
aestimé que dans le site déboisé, l’absorption azotée calculée à
partir
dela
formule(absorption
= immobili-sation +
restitution - transfert interne)
estsignificativement corrélée à la production (r
=
0,88**). La quantité d’azote absorbée
estde 55,4 kg·ha -1 ·an -1 ,
cequi correspond
aux valeurs de l’azote
disponible calculé à partir
dela minéralisation
nette in situ.Plusieurs plantes vasculaires utilisent les deux formes d’azote minéral (Driessche Van Der, 1978; Ho
etTrappe, 1980).
Il sembleque
ce soit le cas dupeu-
plement âgé du chêne
vert.La quantité
d’azote
absorbée
durant uneannée
estcomposée
de 43%d’ammonium
etde
57%de
nitrate. Dans le site déboisé le nitrate constitue
100%de
l’azoteminéral total.
Dans le
casoù
l’azote est essentiellementsous
forme ammoniacale,
lesespèces vé- gétales s’adaptent
àla situation
en inves- tissant dans unsystème
radiculairetrès
dense. Eneffet
cecation
esttrès peu
mo-bile
et sontransfert à la surface radiculaire
se fait par diffusion. Une abondance du
système racinaire, couplée par la présence
de mycorhize
seraitbénéfique
pour la nu- tritionammoniacale (Bledsoe
etZasoski, 1983).
Le chêne
vertadulte absorbe à la
foisNH 4 +
et NO 3 - . Lorsque
lenitrate
estprésent
en
grande quantité, par exemple à la suite
de l’activité des nitrificateurs consécutive
aux
changements pédoclimatiques
et tro-phiques
induits parla
coupe, cetteespèce privilégie l’absorption
sousforme de
ni-trate.
Ceci permet également d’éviter les pertes de nitrate
parlessivage à
la suite de lamise à
nudu
sol.Le chêne
vert et lesespèces forestières seraient
donc«opportunistes»
ens’adap-
tant et en
utilisant l’élément azoté le plus
abondant
dans la solution du sol. Cecinous
permet d’avancer l’idée qu’il
estdiffi-
cile de classer des écosystèmes forestiers
selon
l’aptitude de leurs sols à fournir
l’am-monium, le nitrate
oules deux à la fois
pour la nutrition azotée.
CONCLUSION
L’azote minéral susceptible d’être absorbé par le
taillis enreconstitution
estunique-
ment sous
forme de nitrate
etvarie de 47,4 à 118,4 kg·ha -1 ·an -1 . Dans le taillis adulte,
l’azoteminéral susceptible d’être
absorbé varie de 25,6
à63,9 kg·ha -1 ·an -1
avec
environ
43% d’ammonium et 57% denitrate.
REMERCIEMENTS
L’auteur tient à remercier F Ed-Derfoufi et F Ro- mane pour leurs conseils lors de l’élaboration de ce texte.
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