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UN CERTAIN

MONSIEUR GEORGES...

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Ce roman est une œuvre d'imagination pure.

Les personnages en sont fictifs. Toute ressemblance entre l'un d'eux et une per- sonne vivante ou ayant vécu ne pourrait être que le fait du hasard. L'auteur tient à décliner toute responsabilité à cet égard.

Henri FER VAL.

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HENRI FERVAL

UN CERTAIN MONSIEUR GEORGES...

PARIS

LIBRAIRIE DES CHAMPS-ÉLYSÉES 2 BIS, RUE DE MARIGNAN, 2 BIS

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© HENRI FER VAL, LIBRAIRIE DES CHAMPS-ÉLYSÉES, 1964.

Tous droits de traduction, reproduction, adaptation, représentation réservés pour tous pays y compris l'U.R.S.S.

Dépôt légal 1 trimestre 1964.

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UN CERTAIN MONSIEUR GEORGES...

CHAPITRE PREMIER

Le chien aboya. Iwan se leva pour la troi- sième fois. Il jeta un coup d'œil sur sa montre : minuit trente. Cela faisait deux heures qu'il cherchait à s'endormir sans y parvenir. Chaque fois, au moment où il commençait à s'assoupir, le chien se mettait à aboyer.

Pourquoi aboyait-il? Il n'y avait personne.

D'ailleurs, qui pourrait bien songer à venir se promener la nuit dans un bled pareil? Bzinek se trouvait à cent cinquante kilomètres de Wargzawa et la maison du professeur Tretchia- kow se trouvait à dix-huit kilomètres de Bzinek.

On ne pouvait y venir qu'en voiture. Aucune auto, depuis trois jours au moins, n'était passée sur la petite route empierrée qui longeait la villa.

Les aboiements du chien éclatèrent de plus belle, furieusement, rageusement. Par moments, c'étaient comme des hurlements douloureux qui déchiraient la nuit.

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— Qu'est-ce qui lui prend à ce sale cabot?

grommela Iwan en s'approchant de la fenêtre. De la main il frotta la buée et colla son front contre la vitre froide.

Il cherchait à voir quelque chose; mais il faisait tellement noir qu'on n'y voyait pas à dix mètres. Et puis il y avait ce léger brouil- lard qui ne permettait même pas d'apercevoir le laboratoire du professeur Tretchiakow se trouvant au bout du jardin.

Iwan se gratta un peu dans tous les sens, se passa la main dans les cheveux et bâilla à se décrocher la mâchoire.

Maintenant qu'il était debout, il commençait à se réveiller tout à fait. Le chien s'était tu.

Tout juste comme s'il le faisait exprès.

D'un pas lourd d'homme mal éveillé, Iwan se dirigea vers un buffet et y prit une bouteille de vodka. Il la déboucha, porta le goulot à sa bouche, rejeta la tête en arrière et avala plu- sieurs gorgées successives. Au même moment, le chien se mit à hurler comme si on l'égorgeait. Le Polonais avala de travers et toussa en se frappant la poitrine.

Furieux, il ouvrit la fenêtre toute grande et cria :

— Leyka, coucher ! Couchez!

Le chien grommela comme s'il voulait mar- quer son désaccord, mais il rentra dans sa niche.

Iwan toussa encore une fois et s'empressa de

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refermer la fenêtre : il faisait un froid de canard.

Il allait se retourner lorsqu'il crut avoir aperçu de la lumière du côté du laboratoire.

Ce n'était qu'une impression fugitive, un éclair.

Il colla de nouveau son front contre la vitre et chercha à voir le laboratoire. Mais à cause du brouillard, c'était impossible. C'est à peine s'il pouvait deviner le bâtiment.

Il resta immobile pendant quelques instants, puis il retourna lentement vers le buffet. Il considéra la bouteille de vodka, porta le goulot à ses lèvres et but encore une gorgée. Cela l'ai- derait à s'endormir.

Une lumière près du laboratoire? Il n'y avait personne pourtant. Tretchiakow était à Warg- zawa, au Congrès du Parti, et il ne rentrerait pas avant la semaine prochaine. On ne pouvait pas entrer dans le laboratoire sans déclencher les sirènes d'alerte. Alors? D'ailleurs, qui son- gerait à aller la nuit dans le laboratoire du professeur Tretchiakow? Et pour quoi faire?

Iwan se rapprocha de son lit en se balançant comme un ours. Il tapota son oreiller. Cette fois Leyka le laisserait dormir, sinon il se fâcherait. Tout en s'étirant, il bâilla une nou- velle fois : il avait sommeil, sommeil... Il s'al- longea sous les couvertures. Son lit lui parut doux et chaud. Il était bien. Il étendit le bras, sa main chercha un instant le cordon de l'inter-

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rupteur. Où était-il, ce cordon? Iwan dut s'ap- puyer sur un coude pour le trouver. Il éteignit la lumière et se replongea sous les couvertures.

Le calme revint lentement. Petit à petit, le Polonais se sentit partir dans l'inconscient. Il allait enfin dormir. Il s'endormait... douce- ment... il flottait au seuil du sommeil.

C'est à ce moment que le chien se remit à aboyer avec une fureur accrue. Cette fois Iwan sursauta : cette sale bête était donc enragée? A moins que... oui, à moins qu'il y ait quelque chose d'anormal? Que pourrait-il y avoir d'anor- mal dans ce bled? De toute façon, il fallait en avoir le cœur net.

Le Polonais s'habilla en hâte, prit une torche électrique et descendit dans le jardin. Le brouil- lard lui tomba sur le dos. Il frissonna. Le chien aboyait toujours. En voyant son maître, il se mit à tirer sur sa chaîne en faisant des bonds sur place. On eût dit qu'il mordait en aboyant.

Iwan n'avait jamais vu Leyka dans un état pareil. Il se passait certainement quelque chose de pas catholique. Il promena le rayon de sa torche électrique tout autour de lui, mais, comme le brouillard s'était épaissi, il ne vit pas grand-chose.

— Couchez! commanda-t-il au chien, qui obéit aussitôt.

Iwan marcha vers le laboratoire. Il arriva à

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la porte, saisit la clenche et la tourna de gauche à droite en poussant. Mais la porte était bien fermée. D'ailleurs, il avait la clef en poche!

C'était trop bête, après tout. Parce que le chien aboie, on se fait des idées. Qui pourrait bien venir rôder autour du laboratoire du professeur Tretchiakow? Et puis, bon sang, pour quoi faire?

Le chien bondit hors de sa niche, tira sur sa chaîne et se mit à nouveau à aboyer avec fureur.

— Tonnerre! gronda Iwan; je vais lui faire goûter du fouet à ce sale cabot !

C'est à ce moment précis qu'il entendit le gravier crisser derrière lui. Il se retourna juste à temps pour voir le bras levé de son agresseur.

Il bondit de côté, mais le coup qu'il encaissa sur l'épaule lui arracha un cri de douleur. Furieux, il s'élança sur son adversaire et l'attrapa par les revers de sa canadienne. Il le tira violem- ment vers lui et lui donna un fort coup de tête en pleine figure. Avec la rapidité de l'éclair, le Polonais répéta les mêmes gestes. Mais c'était bien inutile : l'homme s'écroulait déjà à ses pieds.

Iwan se frotta l'épaule, tout en considérant son adversaire étendu à terre. Qu'est-ce que cet individu faisait là? Pourquoi l'avait-il attaqué?

Leyka se remit à aboyer.

— Couchez! cria Iwan. Maintenant, ça suffit ! Il se pencha vers l'homme avec curiosité.

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Mais il n'eut pas l'occasion de voir le visage de son antagoniste, car le coup qu'il reçut lui brisa la nuque.

Le Polonais s'étala sur sa victime. Celui qui l'avait frappé par-derrière le tira sur le côté et s'occupa de l'homme qui gisait évanoui. Il le secoua et le gifla pour le faire revenir à lui.

— Heinrich, souffla-t-il, Heinrich? C'est moi, Wolfgang.

Heinrich sortit rapidement de son évanouis- sement. Il perdait beaucoup de sang par le nez et par la bouche. Il se releva à moitié, s'appuya sur un coude et grommela en allemand :

— C'est ma faute, je me suis fait posséder comme un débutant!

— Ne t'en fais donc pas pour si peu, le consola Wolfgang, moi je l'ai eu. Remets-toi, pendant ce temps je vais faire taire le chien.

Wolfgang ramassa son gourdin et se dirigea vers la niche de Leyka. On aurait dit que le chien comprenait ce qui l'attendait. Il aboyait, hurlait, mordait dans le vide. Il bondissait en essayant de se libérer, mais chaque fois, retenu par sa chaîne, il retombait sur le sol. Cet homme qui s'avançait vers lui, le bâton levé pour le frapper, avait tué son maître. Le chien le savait.

Wolfgang abattit son bâton : raté. Leyka avait bondi de côté juste à temps. L'Allemand jura. Il s'approcha un peu plus, frappa à nou-

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veau et manqua encore l'animal. Ce n'est qu'au troisième coup qu'il lui brisa l'échine.

Leyka tomba sur le côté. Ses pattes raidies s'agitèrent furieusement dans le vide. L'animal se mit à geindre doucement. Un dernier coup de bâton, en plein sur le crâne, mit fin à ses souffrances. Malgré le froid, Wolfgang était en transpi- ration. La mort de ce chien le dérangeait plus que la mort d'Iwan. Il était sentimental à sa manière.

Wolfgang retourna près d'Heinrich. Ce der- nier avait récupéré. Il avait essuyé le sang qui lui coulait du nez et de la bouche. — Maintenant, ça va, déclara-t-il. Prends-lui la clef; nous n'avons plus de temps à perdre.

Wolfgang retourna le cadavre d'Iwan et fouilla dans ses poches. Il en retira une petite clef, genre Yale.

Les deux hommes se dirigèrent vers le labo- ratoire, ouvrirent la porte et entrèrent dans le hall.

— Attention, prévint Heinrich, débranche d'abord le dipositif d'alarme.

Wolfgang s'avança seul, repéra vite les boîtes de connexion, rabattit un levier et se retourna pour crier :

— Tu peux venir, la route est libre.

Heinrich se rendit dans le bureau du profes- seur Tretchiakow. Il y avait des dossiers par-

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tout. En ouvrant une armoire, Heinrich fit tom- ber des livres scientifiques qui avaient été entas- sés les uns sur les autres.

Wolfgang entra dans la pièce en tenant une petite valise à la main. On eût dit une machine à écrire. Il la déposa sur le bureau.

— Ça y est, fit-il. Voilà le cinéma!

— Un instant, intervint Heinrich. Nous n'avons pas assez de pellicule ni assez de temps pour filmer tous les documents. Nous devons nous limiter à ceux qui concernent les éléments psycho-chimiques. Occupe-toi des dossiers qui se trouvent dans cette armoire pendant que je trie ceux qui sont à terre.

Les deux hommes examinèrent soigneuse- ment le moindre papier qui leur tombait sous la main. Celui qui leur paraissait digne d'inté- rêt était mis à part.

Au bout d'une heure de travail, Heinrich s'ap- procha de l'espèce de machine à écrire que Wolfgang avait placée sur le bureau. Il la redressa et abattit les deux parois latérales de telle manière que, vue de loin, on aurait dit une grande boîte à chaussures placée sur le champ avec deux couvercles rabattus de part et d'autre.

A l'intérieur, une grosse lampe éclairait deux rouleaux, pareils à des rouleaux d'une esso- reuse de machine à laver.

Heinrich appuya sur un bouton. Les rou- leaux se mirent à tourner l'un sur l'autre. Wolf-

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gang s'approcha à son tour et se mit à glisser des documents entre les rouleaux. Il fallait exac- tement une seconde pour faire passer une feuille de papier entre les rouleaux.

— Cette machine est épatante, murmura Heinrich. Le temps de faire passer un papier de la main droite dans la main gauche et tout est filmé, sans mise au point ni souci de courant extérieur (1).

— C'est comme l'œuf de Christophe Colomb, déclara Wolfgang. Il fallait avoir l'idée d'uti- liser une caméra cinématographique pour filmer des documents. C'est simple, mais il fal- lait y penser.

Les deux hommes choisissaient soigneuse- ment les documents. Les rapports envoyés par le professeur Tretchiakow à l'état-major de l'U.R.S.S. furent tous filmés. Mais ils négligeaient les études préliminaires : seuls les rapports contenant des conclusions, des résultats, les intéressaient.

— Tu n'irais pas jeter un coup d'œil dehors?

demanda Heinrich avec une pointe d'inquié- tude dans la voix.

Wolfgang partit d'un grand éclat de rire.

— Là, mon vieux, aucun danger d'être dérangés. Nous sommes à six kilomètres de

(1) Authentique.

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toute habitation. Tretchiakow a installé son labo en plein bled et il n'a gardé près de lui que cette brute d'Iwan pour pouvoir conserver le secret total de ses recherches... sans y parvenir d'ailleurs.

Il allait être quatre heures du matin quand Heinrich referma la caméra. Il était temps de filer. Mais avant de partir, il fallait fignoler le travail. Il ne suffisait pas de filmer tous les documents qui permettraient d'être au courant des travaux de Tretchiakow; il fallait encore l'obliger à repartir de zéro. Il était donc indis- pensable d'anéantir son matériel et de réduire à néant le fruit de ses recherches.

Heinrich se rendit dans le laboratoire et alluma tous les becs Bunsen qui s'y trouvaient.

Puis il chercha des objets auxquels il pourrait mettre le feu, de telle manière que l'incendie puisse paraître naturel.

Wolfgang entra à ce moment, traînant le cadavre d'Iwan par les pieds.

— Bon Dieu! qu'il est lourd, fit-il en s'es- suyant le front.

— Et le chien? demanda Heinrich.

— Nous l'emporterons et nous le jetterons dans la première mare venue. De cette manière, on pensera, qu'effrayé par l'incendie, l'animal s'est détaché et s'est enfui.

Le feu prenait difficilement. Wolfgang décida d'en finir. Il lança une grande bouteille

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d'éther à travers le laboratoire. Le liquide s'en- flamma rapidement.

Quand les vêtements d'Iwan furent en feu, les deux hommes décidèrent de partir. Ils emportèrent le cadavre du chien, après avoir bien vérifié s'ils n'avaient laissé aucune trace de leur passage.

Ils marchaient depuis vingt minutes à tra- vers bois quand une violente explosion déchira l'air. Au loin, des flammes illuminèrent le ciel.

— Mission accomplie! dit Wolfgang, tout simplement.

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CHAPITRE II

Pavlov plissa légèrement les paupières. Son visage glabre était de marbre. Ses lèvres, minces et exsangues, paraissaient soudées l'une à l'autre. En laissant s'appesantir le silence pen- dant quelques instants, il voulait installer un climat psychologique dans lequel il se sentait à l'aise. Il aimait le mystère, Pavlov.

Avant de confier une mission à un de ses agents, il menait ses petites enquêtes person- nelles, ce qui lui donnait suffisamment d'élé- ments en main pour laisser sous-entendre à ses subordonnés qu'il savait beaucoup de choses.

Inutile d'essayer de jouer au plus fin avec le chef, car tôt ou tard, il connaîtrait la vérité.

La vérité? Elle le hantait. Depuis vingt ans, Pavlov vivait dans la crainte permanente de la trahison. Jusqu'à quel point pouvait-il attacher foi au rapport d'un agent? Jusqu'à quel point pouvait-il se fier même à ses collaborateurs les plus anciens et les plus dévoués? L'expérience était là pour démontrer qu'il ne pouvait avoir

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confiance en personne. En personne... même pas en Martha.

Les yeux mi-clos, Pavlov observait Martha.

Il y avait quinze ans qu'elle travaillait sous ses ordres.

A la chute de Berlin, en 1945, Martha Heiss fut arrêtée par les troupes russes. Elle avait été une collaboratrice de l'amiral Canaris. Par conséquent, elle était intéressante à plus d'un titre.

Pavlov la revoyait en pensée. A cette époque, elle n'avait pas vingt-cinq ans. Ni laide ni jolie, elle semblait ne pas être animée des désirs que toute femme de cet âge peut légitimement avoir. Un peu masculine, elle donnait l'impres- sion de vivre uniquement pour son travail. Et ce travail, c'était l'espionnage.

Martha Heiss, comme Pavlov, avait l'espion- nage dans le sang. Après l'écroulement de l'Al- lemagne, elle avait été « récupérée » par le chef des services de renseignements russes, qui avait entrepris sa conversion. Et il avait parfaitement réussi. Les missions qu'elle avait accomplies, sa fidélité à la cause bolchevique et, surtout, son incomparable audace, l'avaient fait classer parmi les meilleurs agents secrets russes.

Pavlov la considéra encore un instant. La quarantaine, le visage légèrement empâté par la graisse, une élégance discrète, tout dans cette femme contribuait à lui donner une allure de

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bourgeoise respectable. Mieux que personne, elle pourrait donc accomplir cette mission particu- lièrement délicate.

Pavlov eut l'air de sortir d'un rêve. Il joi- gnit les bouts des doigts, se renversa dans son fauteuil et commença son exposé en parlant à voix basse :

— La mission que je vais vous confier est non seulement la plus secrète de toutes celles que vous avez déjà accomplies pour notre compte, mais aussi tellement délicate que vous seule êtes capable de la réussir.

Martha Heiss resta imperturbable. Son chef venait de lui décerner indirectement le plus beau compliment qu'il pouvait lui faire. Elle en fut flattée. Mais elle n'en laissa rien paraître;

depuis longtemps, cette femme avait perdu l'ha- bitude de trahir ses sentiments par les expres- sions de son visage.

Pavlov reprit :

— Une conférence du M.A.S. (1) va se tenir à Florence les 7 et 8 octobre. Objet déclaré : la standardisation du matériel de transport dans les pays de l'O.T.A.N. Il me paraît inutile d'in- sister sur le manque d'imagination de nos adversaires. Standardiser du matériel revient, en dernière analyse, à créer des monopoles de

(1) M.A.S. = Military Agency for Standardization. Orga- nisation militaire pour la Standardisation. — Siège à Londres.

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fabrication au profit d'un pays déterminé et à faire fermer les portes de certaines usines. Avec le manque d'autorité qui est la caractéristique des pays capitalistes, vous comprendrez comme moi qu'il s'agit là d'une mise en scène assez maladroite. Chacun sait, en effet, que les Alle- mands voudraient bien que tous les camions des armées de l'O.T.A.N. soient des Mercedes. Mais que diraient les Américains qui ne savent que faire de leurs Chevrolets? Et les Italiens, qui comptent sur la reprise de leurs industries auto- mobiles pour résoudre leurs problèmes de chô- mage? Sans compter les Anglais, qui seraient bien d'accord pour vendre leurs Bedfords à leurs partenaires, mais qui refuseraient même d'acheter une modeste deux-chevaux à la France! Bref, il est évident qu'il s'agit là d'un prétexte pour réunir les délégués des états- majors des quatorze pays de l'O.T.A.N. (1), en dehors de leurs réunions normales.

— Quel est le véritable objet de cette confé- rence de Florence ?

Martha Heiss avait posé cette question d'une voix parfaitement neutre. Pavlov ne put s'em- pêcher de constater, une fois de plus, combien cette femme était remarquablement intelligente.

Elle ne se laissait pas entraîner par l'accessoire.

(1) Il y a 15 pays membres de l'O.T.A.N., mais il n'y a jamais de délégué de l'état-major islandais, car l'Islande ne fournit pas de troupes pour le « bouclier ».

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J ACQUES BRÉBARD, l'as de la D.S.T.

française, Henri Merger, le dynamique Directeur de la Sûreté d'Etat belge, et l'inspecteur Matagne, le vieux chasseur d'espions, unissent une nouvelle fois leurs efforts pour défendre l'Europe contre l'action des services secrets ennemis.

Il est vrai que maintenant ils sont aidés par un allié puissant et mystérieux,

« un certain Monsieur Georges... ». Qui est-il ? Personne ne le connaît. Personne ne l'a jamais vu. Mais d'après les renseigne- ments qu'il transmet, on peut affirmer qu'il s'agit d'un espion d'une classe hors pair. Grâce à lui, la France et la Belgique ont pu entrer en possession de formules d'éléments psycho-chimiques sensation- nels, ce qui permet d'envisager rien moins qu'une révision de fond en comble de la stratégie défensive de l'O.T.A.N.

Les éléments psycho-chimiques ? Mais oui. Ce sont bien ces substances qui per- mettent d'inverser les réflexes ? En effet, cela pourrait changer bien des choses... Et l'on se demande si « Monsieur Georges » n'a pas fourni ainsi à la Belgique et à la France un moyen pour répondre effi- cacement au chantage des bombes A, des fusées et autres spoutniks auxquels ces pays sont soumis périodiquement!

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