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Licence Professionnelle. «Gestion-animation des espaces montagnards et pastoraux»

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Licence Professionnelle

«Gestion-animation des espaces montagnards et pastoraux»

Etat des lieux du projet « Ecopastoralisme en Gironde»

Jeanne DE LIGNEROLLES 15 septembre 2014

Maître de stage : Lucille CALLEDE et Flora DARTIAILH, chargées de mission du Conservatoire des Races d’Aquitaine.

Encadrant : Marie Angélina MAGNE, maitre de conférence en zootechnique, ENFA.

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Table des matières

Table des matières Liste des tableaux Table des figures Remerciements

Introduction... 1

Contexte ... 3

I. Histoire du pastoralisme dans les Landes de Gascogne ... 3

1) Jusqu’en 1980, abandon du pastoralisme ... 6

2) Depuis 30 ans, un regain d’intérêt croissant pour le pastoralisme ... 6

II. La gestion écopastorale des milieux ... 8

1) Pastoralisme, écopastoralisme, sylvopastoralisme… : nécessité d’un éclaircissement sémantique ... 8

2) L’écopastoralisme : quels animaux et quelles conduites du pâturage ... 9

III. Le projet écopastoralisme du Conservatoire des Races d’Aquitaine ... 10

1) Ses fonctions et son fonctionnement ... 10

2) Expérimentation sur l’écopastoralisme ... 11

3) Problématique et objectifs du stage ... 12

Méthodologie de récolte et traitement des données ... 18

I. Les suivis de végétation ... 15

II. Le projet écopastoralisme ... 16

1) La conduite du troupeau au pâturage ... 16

2) Retours sur les partenariats andernosiens et médocains ... 18

Etat des lieux du projet « Ecopastoralisme en Gironde » ... 19

I. Structure et fonctionnement du troupeau ... 19

1) Une description du troupeau en 2014 ... 19

2) La conduite du troupeau au pâturage ... 30

3) Diagnostic : points forts et faiblesses ... 33

II. Synthèse des suivis de végétation ... 35

1) Les différentes études sur l’impact du pâturage sur les sous-bois du massif des Matruques35 2) L’efficacité de l’entretien des espaces andernosiens par le pâturage ... 38

3) Quels sont les points forts et les limites ... 39

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III. Les partenaires autour de ce projet ... 40

1) Les partenaires du projet écopastoralisme en Gironde... 40

2) Les évolutions passées et à venir ... 41

3) Forces et faiblesses ... 42

Discussion – Conclusion ... 44

1) Les pistes de réflexion et d’amélioration ... 46

2) Les difficultés rencontrées lors de la réalisation de ce travail ... 47

Bibliographie ... 48

Tables des abréviations ... 50

Lexique ... 51

Annexes………...53

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Liste des tableaux

Tableau 1: Evolution des effectifs animaux dans les régions de landes girondines de

1852 à 1980 ... 5

Tableau 2: Les effectifs du troupeau girondin ... 19

Tableau 3: Les différentes maladies rencontrées sur le troupeau du CRA ... 22

Tableau 4: Principaux coûts pour la gestion du troupeau ... 28

Tableau 5: Les différents suivis de végétation: l'évolution de l'impact du pâturage ... 35

Tableau 6: Les forces et faiblesses des différents partenariats ... 43

Table des figures

Figure 1: Carte des Landes de Gascogne………..3

Figure 2: Organisation des surfaces et occupation du sol……….3

Figure 3: Bergers dans les landes………4

Figure 4: Ecobuage dans les landes………4

Figure 5: Brebis et bélier landais……….8

Figure 6: Jeune bouc des Pyrénées……….8

Figure 7: Chèvre des Pyrénées et ses petits………...8

Figure 8: Carte de répartition des races en conservation d'Aquitaine………11

Figure 9: Carte des sites d'éco-pâturage ovin en Gironde………..12

Figure 10: Installation de la tonte à Andernos les Bains………...24

Figure 11: Etang à proximité d'une étape de la transhumance………..25

Figure 12: Courtiou dans les landes………30

Figure 13: Itinéraire et étapes de la transhumance entre le Médoc et le bassin d'Arcachon………..31

Figure 14: Elevage bovin sur les bords du Bétey, Andernos les Bains………...31

Figure 15: Troupeau de brebis dans la forêt, Andernos les Bains………32

Figure 16: Troupeau ovins sur les prés salés d'Andernos les Bains………32

Figure 17: Troupeau du conservatoire sur les prés salés du site des Quinconces, Andernos les Bains………32

Figure 18: Diagramme des espèces végétales les plus consommées………..38

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Remerciements

Je tiens à remercier Lucille Callède, chargée de mission au Conservatoire des Races d’Aquitaine, pour le temps qu’elle a accordé { nos échanges, ses relectures de rapport, sa gentillesse et pour son encadrement.

Je remercie également Régis Ribéreau Gayon, président du Conservatoire des Races d’Aquitaine, de m’avoir permis de faire ce stage extrêmement enrichissant.

Un remerciement tout particulier à Flora Dartiailh pour ses conseils, son aide et son soutien sur le terrain comme pour le travail au bureau, pour ses nombreuses relectures ainsi que pour nos pique-niques fort sympathiques.

Merci à Pascaline Charrière, secrétaire-comptable au Conservatoire des Races d’Aquitaine, pour nos échanges toujours agréables ainsi que pour son aide pour quelques recherches de dernières minutes.

Enfin un grand merci à Jean Michel Lecorre, berger au Conservatoire des Races d’Aquitaine, pour sa patience, nos précieux échanges et apprentissages de terrain, pour ses apports ininterrompus de connaissances et de savoirs faire qui ont sans doute été les plus inédits pour moi.

Un remerciement également pour Benjamin Viry, technicien territorial d’Andernos les Bains, pour le temps accordé lors de notre entretien et pour sa sympathie et sa disponibilité.

Un autre grand merci à Marie Angélina Magne, ma tutrice de stage, pour le suivi rigoureux de mon travail, pour ses encouragements lors de la rédaction de mon rapport et les nombreuses relectures et corrections.

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Introduction

Autrefois les landes rases de Gascogne étaient des terres d’élevage. Avant les grands reboisements du 19e siècle, le système agro-sylvo-pastoral connaissait un équilibre certain. Alors que 650 000 hectares étaient dédiés au pâturage, la forêt se limitait à un mélange spontané de pin maritime et de feuillus garantissant une plus grande stabilité et une meilleure défense contre le feu en limitant le développement des sous bois d’éricacées (SILORET et GUINAUDEAU, [s.d.]). En 1857, la loi d’assainissement et de mise en culture des landes, promulguée par Napoléon III, vient défaire l’ancien système agro-sylvo-pastoral au bénéfice d’une sylviculture industrielle. A partir de ce changement, le massif forestier va s’étendre et emporter avec lui l’ activité pastorale et dans les années qui suivront les races domestiques anciennes telles que le mouton landais (FONTAINE, 2011).

Aujourd’hui de nombreuses personnes s’accordent { dire qu’il serait nécessaire d’assurer un nouvel équilibre entre la forêt, les cultures et le pâturage. En effet, l’exploitation d’une forêt demande une main d’œuvre relativement importante et engendre des coûts de gestion tout aussi considérables. Le massif forestier des landes de Gascogne compte { lui seul 1 million d’hectares boisés d’un seul tenant, ce qui le rend particulièrement sensible aux risques d’incendies. Ces deux conditions mettent en évidence de nombreux enjeux : économique (mécanisation lourde pour les travaux forestiers), de sécurité (lutte contre les incendies), écologique (préservation de la biodiversité) et humain et social (amélioration de la structure des paysages et présence humaine en sous bois).

C’est en cherchant des races domestiques locales, pour la gestion de milieux naturels, que le Conservatoire des Races d’Aquitaine (CRA) a été créé, en 1994. Face au constat de l’abandon et de la disparition de nombreuses races domestiques anciennes, le CRA a choisi de proposer une gestion écopastorale sur des espaces à entretenir et préserver en utilisant des races locales à petits effectifs. Un de ces projets, « l’écopastoralisme en Gironde », a été mis en place dans le massif des Matruques dans le Médoc avec la création d’un troupeau conservatoire de moutons landais et de chèvres des Pyrénées.

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2 Comment le projet d’écopastoralisme en Gironde s’est il mit en place, avec quels partenaires et quel est son fonctionnement depuis son lancement à aujourd’hui ? J’ai donc effectué mon stage au sein du Conservatoire des Races d’Aquitaine. L’objectif du stage était de réaliser un état des lieux de l’ « Ecopastoralisme en Gironde » en présentant les différentes étapes et périodes du projet. Pour pouvoir répondre à la demande, il m’a fallu participer aux opérations et manipulations du troupeau conservatoire ainsi qu’aux évènements rythmant la vie de l’association et suivre les réunions et réflexions autour du projet.

Afin de présenter mon travail je commencerai par contextualiser le pastoralisme dans l’histoire des Landes de Gascogne, de son déclin à sa réapparition. Je présenterai le rôle du Conservatoire des Races d’Aquitaine dans la conservation de races domestiques anciennes et dans la mise en place d’une gestion écopastorale dans le massif forestier des Matruques avant de détailler le processus de réalisation du projet. Je terminerai par une analyse de ce fonctionnement afin de formuler des propositions d’améliorations possibles.

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Figure 2: Organisation des surfaces et occupation du sol Figure 1: Carte des Landes de Gascogne

Source : (ROSSET, Reveleau, et Guintard, 2002) et Wikipédia

Source: (BONHOMME, Chinzi, Comps, Gelpe, Juste, et Lemoine, 1982)

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Contexte

I. Histoire du pastoralisme dans les Landes de Gascogne

1) Jusqu’en 1980, abandon du pastoralisme

Sous l’ancien régime, les landes de Gascogne étaient réparties sur trois départements : le Lot et Garonne (80 000 ha), la Gironde (500 000 ha) et enfin le département des Landes (700 000 ha), qui comprenait la Chalosse et une partie de l’Armagnac (ROSSET, Reveleau, et Guintard, 2002) (cf. figure 1).

A la fin du 17e siècle, la forêt est assez marginale sur le territoire des Landes de Gascogne. Elle offrait peu d’intérêt en termes de bois mais présentait une rapidité de croissance et une production de résine qui justifiera, par la suite, l’essor du pin maritime et de la sylviculture.

Vers la fin du 18e siècle, le système agro-sylvo-pastoral connaît un état de stabilité entre ses différents composants. Les landes de Gascogne constituent alors les ressources alimentaires principales pour les troupeaux d’herbivores (ovins, caprins, bovins et équins), (BONHOMME, Chinzi, Comps, Gelpe, Juste, et Lemoine, 1982).

En effet, les éleveurs possèdent des fermes de tailles réduites (moins de 10 ha) et ne disposent que de très peu de prairies (inférieur à 2 ha). Ainsi, les bêtes passent les journées dans les landes et les nuits d’été dans les parcs et les bergeries.

Les systèmes d’exploitation évoluent vers le métayage (location d'une propriété rurale sous la condition que le métayer en partage les récoltes avec le bailleur), (BRAUDO) . Une exploitation de 5ha, nourrissant une dizaine de personnes, avait besoin d’un troupeau de 100 à 150 moutons et donc de 100 à 150 ha de landes de pacage (Conseil général des Landes). Le principe de ce système d’élevage était de prendre, dans la lande, la litière nécessaire pour les bêtes afin d’en faire de la fumure pour les cultures.

L’organisation était assez précise : une partie des landes était coupée tandis que l’autre servait { l’incinération. (cf. figure 2)

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Figure 3: Bergers dans les landes

Figure 4: Ecobuage dans les landes

Source : ARNAUDIN.F

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4 La conduite des troupeaux dans la lande présentait ainsi trois caractéristiques (BONHOMME, Chinzi, Comps, Gelpe, Juste, et Lemoine, 1982) et (ROSSET, Reveleau, et Guintard, 2002)) :

- Le gardiennage permanent : les bergers et vachers étaient perchés sur des échasses, on les nommait les tchanquat. Elles leur permettaient de surveiller les flancs et la tête du troupeau, de pouvoir enjamber les bêtes sans les effrayer et de se déplacer plus facilement dans les landes, les crastes et fossés sans se mouiller et surtout plus rapidement (10km/h d’après Ardouin-Dumazet, début 20e siècle). Cela était appréciable dans un pays presque dépourvu de routes. (cf.

figure 3)

- La production de fumure : la récolte des coupes sur la lande finissait en litière, puis en humus avant de servir d’engrais dans les champs. Pour faciliter la récupération des excréments et donc du fumier, les troupeaux passaient les nuits ou les heures chaudes d’été dans les bergeries. C’est pourquoi de nombreuses bergeries étaient dispersées sur la lande et accessibles en fonction des parcours des cheptels.

- La pratique de l’écobuage, (la « burle » en gascon) : l’incinération ou l’écobuage permettait le débroussaillage de certains espaces, favorisait certaines graminées ou encore rajeunissait les ajoncs et les molinies pour les rendre plus appétents. (cf. figure 4)

Dès le 18e siècle, l’augmentation de la population humaine engendre des besoins en fumure supplémentaires et donc une augmentation des troupeaux. Dans un contexte politique d’intensification de l’agriculture. Les agronomes commencent à se préoccuper de la mise en valeur des landes qui leur apparaît comme des terres improductives.

Divers projets d’amélioration (politique d’intensification de l’agriculture, amélioration des transports, création de la ligne de chemins de fer) tentent de voir le jour mais se heurtent { l’utilisation des terrains communaux pour le pacage des troupeaux. Les individus souhaitant se tourner vers le progrès, pensent que celui-ci passe par la privatisation des propriétés, ce qui finira par déposséder les habitants de l’usage de leurs terres. Le pastoralisme est extrêmement mal perçu par les grandes personnalités de la région. Il est jugé comme une activité d’individus sauvages sur des terrains

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5 improductifs, stériles qui attendent qu’on les rende { l’agriculture. (ROSSET, Reveleau, et Guintard, 2002)

En découle, la loi de juin 1857, relative à l'assainissement et mise en culture des Landes de Gascogne (article1) qui déclare : « Dans le département des Landes et de la Gironde, les terrains communaux actuellement soumis au parcours du bétail, seront assainis et ensemencés ou plantés en bois aux frais des communes qui en sont les propriétaires ». De ce fait, dans les Landes, suite à la forte diminution des terrains communaux, le nombre de petits propriétaires diminue presque de moitié tandis que le nombre de métayers augmente. La population humaine baisse suivie de celle du bétail.

Après la fixation des dunes et les travaux d’assainissement, la culture de pin va s’étendre rapidement. En un siècle, la surface utilisée pour la culture de pin passe de 250 000 à 800 000ha tandis que les effectifs ovins landais déclinent de 360 000 à 20 000 bêtes (BONHOMME, Chinzi, Comps, Gelpe, Juste, et Lemoine, 1982).

La loi Montagne de 1985 a apporté des modifications de la pratique du pâturage dans les terrains et forêts du domaine privé des communes ou des sections de communes soumis au régime forestier. Aujourd’hui, le pâturage peut être exercé que dans les cantons dits défendables, par l’Office National des Forêt (ONF), (forêts étant en état de se défendre contre les troupeaux, semis ou plantation exécutés de mains d’homme depuis moins de dix ans) et les chemins désignés par les ingénieurs de l’ONF, (Légifrance, 2005).

Tableau 1: Evolution des effectifs animaux dans les régions de landes girondines (1) de 1852 à 1980.

Années Ovins Caprins Equins Bovins Porcins

1852 357 599 2 207 9 737 28 594 20 222

1892 144 230 1 938 12 467 32 293 13 593

1930 40 793 476 9 142 30 501 12 638

1955 16 210 26 447

1970 11 683 342 1 657 21 954 4 308

1980 18 181 613 1 089 14 706 2 501

(1) Ensemble comprenant les grandes landes de Gironde, les landes du Médoc et les petites landes de Villandraut. (Source : Statistiques régionales agricoles d’après SADAUNE et recensement général agricole 1979-1980)

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6 Ainsi au cours du temps, les forêts françaises et européennes deviennent de plus en plus exclusivement productives et ne laissent donc pas de place pour les multi-usages qu’elle peut offrir. La lande rase disparait et avec elle, le pastoralisme (BONHOMME, Chinzi, Comps, Gelpe, Juste, et Lemoine, 1982).

2) Depuis 30 ans, un regain d’intérêt croissant pour le pastoralisme

Aujourd’hui, l’élevage extensif, en sous-bois ou en zone urbaine et péri-urbaine, réapparaît sous le nom d’éco-pastoralisme ou sylvopastoralisme. Le pastoralisme, revu et réadapté aux besoins et conditions actuels, commence à se réinsérer dans la gestion sylvicole et la gestion des espaces naturels.

On peut se demander, pourquoi la société actuelle se ré intéresse à ce système ancestral ?

Le pastoralisme est réapparu comme un outil de gestion des espaces naturels protégés vers la fin des années 70 et est devenu l’écopastoralisme (DRUGMANT et AUDIC, 1999).

On retrouve de multiples raisons de son retour que l’on peut classer dans quatre disciplines : l’écologie, la culture et la sociologie et l’éthique ( (BESCHE-COMMENGE.B, 2008).

Dans le domaine de l’écologie, on reconnaît au pastoralisme la lutte contre des espèces envahissantes, la réduction de la probabilité et de la fréquence des risques d’incendies, le maintien des territoires ouverts ainsi que la création ou le maintien des corridors écologiques par les chemins de transhumance ou le parcours des bêtes.

Dans le cadre socio-économique et culturel, l’activité pastorale a longtemps rythmé la vie humaine dans les milieux ruraux. De ce fait, elle a participé et participe encore au maintien de la population dans ces milieux, elle a modelé les espaces que l’on protège aujourd’hui. Elle permet également de valoriser des produits d’élevage différenciés et de qualité dans un fonctionnement de pluriactivités parfois indispensable en milieu rural.

De plus, de nombreuses traditions, fêtes et valeurs sont issues de l’activité pastorale.

D’un point de vue de l’éthique, les systèmes d’élevage basés sur les pâturages sont souvent un exemple de développement durable en opposition aux systèmes productivistes. La préoccupation du bien-être animal rentre bien sûr en compte dans ce

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7 retour du pastoralisme tout comme la sécurité alimentaire qui passe par l’alimentation des animaux, { partir d’aliments issus des activités pastorales ou fourragères.

Forts des bénéfices assignés au pastoralisme, de nombreuses mesures politiques ont été mises en place pour accompagner son déploiement parmi lesquelles : la directive Habitat* (1992), le réseau de site Natura 2000 (1992), les Mesures Agro- environnementales territorialisées* (MAEt) « Gestion pastorale » (1992), les normes d’éco-conditionnalité définies par la PAC* (2003) ou encore le Grenelle de l’Environnement avec ses trames verte et bleue* (2007). (BESCHE-COMMENGE.B, 2008).

Cette pratique présente ainsi de nombreux avantages:

- Lutte contre la fermeture des milieux naturels (lutte contre l’embroussaillement).

- Lutte contre le risque incendie par l’entretien de pare-feux.

- Travail sur des zones ou la mécanisation est difficile voir impossible (notamment en zones humides ou très accidentées).

- Préservation/restauration de la biodiversité.

- Mise en place de corridors biologiques.

- Simplification voire suppression de la gestion des déchets verts.

- Fertilisation naturelle des sols.

- Réduction du bilan carbone

- Un intérêt éducatif et culturel indéniable.

A l’occasion d’une journée d’étude sur « les animaux domestiques dans les parcs naturels et zones difficiles » il est soutenu que la présence des animaux domestiques s’inscrit dans l’animation, l’authenticité et la conservation du paysage (FREDET.R, 1982).

Ces soutiens politiques se traduisent par des actions sur les territoires. Ainsi le 15 mars 2012, a lieu un premier évènement sur le thème de l’écopastoralisme (Mayenne, 53), les

« Rencontres de l’écopastoralisme » organisé par l’association Entretien Nature et Territoire. Celle-ci s’adresse aux experts, collectivités territoriales et entreprises privées.

Lors de cette manifestation nationale, l’état des lieux de l’écopastoralisme a été dressé ainsi que la promotion de cette technique de gestion des espaces naturels.

Aujourd’hui, de nombreux acteurs publics ou privés se tournent vers l’écopastoralisme.

Il s’agit pour eux d’une pratique qui permet de préserver la biodiversité des sites qui

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Figure 5: Brebis et bélier landais

Figure 6: Jeune bouc des Pyrénées

Figure 7: Chèvre des Pyrénées et ses petits

Source : Jeanne de Lignerolles

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8 accueillent cette activité. En comparaison avec l’entretien par les machines et les produits phytosanitaires, il est évident que l’impact négatif de l’éco-pâturage sur les milieux naturels est quasiment nul (pas de bruit, pas de déchets, pas de traitement chimique etc.).

Les collectivités locales introduisent donc l’écopastoralisme dans leurs politiques d’aménagement urbain et du paysage.

C’est avec des races { petits effectifs, menacées et/ou locales (cf. annexe 1) et rustiques que l’écopastoralisme fait son retour. En effet dans le cas qui nous concerne, le mouton landais et la chèvre des Pyrénées sont les deux races mobilisées.

Le mouton landais est réputé pour sa rusticité et sa capacité à survivre dans les milieux pauvres des landes (cf. figure 5). Sa mauvaise conformation et sa très faible production laitière ont participés { son déclin. En 1800, sa population est d’environ 1 177 000 bêtes (PORTAL et QUITTET, 1950) et de 527 en 1998 (Conservatoire des Races d’Aquitaine, 1998). Aujourd’hui le conservatoire l’estime { environ 3000. (cf. annexe 2)

La chèvre des Pyrénées quant à elle, a parcouru la France grâce à la richesse de son lait (cf. figure 6 et 7). Suite aux progrès techniques de conservation des produits laitiers et à l’exode rural, elle disparait petit { petit. Dans les années 90, elle est considérée comme quasiment disparue après avoir atteint un effectif de 70 000 bêtes en 1892. C’est une chèvre de grande taille, aux poils longs et réputée rustique. (cf. annexe 3)

II. La gestion écopastorale des milieux

1) Pastoralisme, écopastoralisme, sylvopastoralisme… : nécessité d’un éclaircissement sémantique

« Le pastoralisme regroupe l'ensemble des activités d'élevage valorisant, par un pâturage extensif, les ressources fourragères spontanées des espaces naturels, pour assurer tout ou partie de l’alimentation des animaux ». JP Legeard, président de l'Association Française de Pastoralisme, le 1er mars 2012.

A l’occasion du colloque « Les premières rencontres de l’écopastoralisme », Pierre Alexandre Noury, président de l’Association Entretien Nature et Territoire définit l’écopastoralisme comme « une solution alternative de gestion écologique des milieux par des herbivores issus de races rustiques locales ou non autochtones ….Le but principal de

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9 l'éco-pâturage n'est pas la rentabilité économique mais le maintien ou la restauration du milieu tout en limitant les coûts de gestion. Des animaux adaptés pâturent sur les milieux en question, bien évidemment sous une forme extensive et pendant des périodes propices à la faune et à la flore du site ».

Il existe d’autres systèmes, qui se rapprochent de par leur principe ou leur fonctionnement, de l’écopastoralisme. Le sylvopastoralisme, par exemple, est un mode de gestion des milieux naturels qui a recours à l'élevage extensif (pâturage) pour entretenir un équilibre entre la forêt et les prairies.

L’outil, le pâturage extensif, est donc le même pour ces trois systèmes, tandis que les objectifs sont différents. Le premier vise une production et une valorisation des animaux, avec une dimension économique importante, le second l’utilise pour de la gestion écologique sur des sites sensibles et le dernier s’inscrit dans une production sylvicole.

Le CRA a fait le choix de se tourner vers l’écopastoralisme car il y voyait un intérêt conciliant la conservation de races rustiques locales et de la gestion et entretien de milieux naturels et forestiers.

2) L’écopastoralisme : quels animaux et quelles conduites du pâturage

Les principales qualités requises pour la mise en place de l’écopastoralisme sont la rusticité des races choisies et le pâturage extensif, la productivité n’étant pas l’objectif principal dans la gestion écopastorale. Mais que comprend le terme rusticité ?

La rusticité est l’aptitude d’un être vivant, plante ou animal, à supporter les conditions de vie difficiles (milieu défavorable, accidents climatiques, attaques parasitaires). Les variétés rustiques sont moins exigeantes que les autres aussi, dans des conditions défavorables, leur rendement moins important que celui des variétés plus productives (LAROUSSE 1985).

Ou plus récemment, « les qualités du matériel animal local se rapportent beaucoup moins à la quantification des niveaux de productions réalisés qu’à l’identification des régulations exercées par les animaux (entre les fonctions biologiques, les ressources alimentaires et les besoins de production) et des caractères biologiques leur permettant de vivre et de se renouveler quelles que soient les variations aléatoires du milieu », (AUDIOT, 1995).

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10 Les animaux choisis dans le cadre de l’écopastoralisme doivent être le moins exigeants possible et susceptibles de supporter des erreurs de conduite. Ces animaux doivent être paisseurs, c'est-à-dire qu’ils consomment la végétation basse jusqu'à intermédiaire ainsi que des brouteurs qui consomment des feuilles et des bourgeons d’arbustes et d’arbres.

Concernant la conduite des animaux au pâturage, elle est à définir en fonction des objectifs de gestion qui sont visés. Quatre objectifs de conservation sont définis (DUPLAN, 1999).

- La conservation d’une ou des quelques espèces végétales et/ou animales caractéristiques d’un milieu déterminé, la conservation de la richesse en espèces c'est-à-dire empêcher la dominance d’une espèce envahissante.

- La conservation de la diversité de communauté végétale sous forme de mosaïques avec la présence des différentes strates de végétation.

- La conservation de l’état de nature ou encore restauration.

Certaines conditions sont à respecter pour des pratiques de gestion éco-pastorales optimales (DUPLAN, 1999) :

- Le pâturage doit être pratiqué sur de grandes surfaces avec un minimum estimé à 10ha afin que les animaux puissent se déplacer et créer une mosaïque de milieux.

- Le chargement doit être faible pour permettre une production de biomasse plus importante que les réserves sur pied, utilisées lors de la mauvaise saison.

- Le pâturage doit être présent toute l’année.

III. Le projet écopastoralisme du Conservatoire des Races d’Aquitaine

1) Ses fonctions et son fonctionnement

En 1991 est créée l’Association pour la Sauvegarde et l’Etude des Races Menacées ({ l’échelle de la région). En 1994, celle-ci devient le Conservatoire des Races d’Aquitaine (CRA), association loi 1901 à but non lucratif, dont le siège se situe en Gironde (33).

Cette association voit le jour suite au constat de la diminution et la disparition de plusieurs races domestiques rustiques sur le territoire aquitain.

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Figure 8: Carte de répartition des races en conservation d'Aquitaine

Source : Conservatoire des Races d’Aquitaine

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11 La collaboration avec le Conseil Régional d’Aquitaine, les différents Conseils Généraux d’Aquitaine, l’Union Européenne, les institutions nationales et les acteurs locaux permettent au CRA d’œuvrer pour sauvegarde, maintien et valorisation des races et variétés d’élevage { l’échelle régionale.

Dans cet objectif, le Conservatoire s’engage auprès de 19 races d’Aquitaine toutes espèces confondues (cf. figure 8). Il mène différents types d’actions :

- Etudes spécifiques pour la conservation et la valorisation des races régionales - Identification et inventaire des races et des populations

- Préservation et diffusion des animaux (notamment les reproducteurs) auprès des éleveurs ou des nouveaux demandeurs

- Information et sensibilisation des acteurs sur les expérimentations menées sur les races régionales

- Appui technique et accompagnement de projets pour les utilisateurs des races régionales

- Coordination régionale et animation de réseau autour de la conservation des races locales

En terme organisationnel, l’association compte 4 salariés : deux chargées de mission (F.

Dartiailh et L. Callède), une secrétaire-comptable (P. Charrière) et un berger moutonnier (J-M. Lecorre). Elle compte environ 50 adhérents qui participent aux manifestations du Conservatoire. (cf. annexe 4).

2) Expérimentation sur l’écopastoralisme

Toujours dans cet objectif de conservation de la race ovine landaise et de la chèvre des Pyrénées, le conservatoire a lancé le projet « Ecopastoralisme en Gironde » en constituant un troupeau pour la gestion des espaces embroussaillés et pour du pâturage en sous bois girondin.

En 2007, en partenariat avec la ferme conservatoire de Leyssart (33), le Conservatoire des Races d’Aquitaine débute une expérimentation « écopastoralisme » visant à étudier la valorisation des landes de Gascogne par des troupeaux composés d’animaux en conservation que sont les brebis landaises et les chèvres de Pyrénées, troupeaux qui

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Figure 9: Carte des sites d'éco pâturage ovin en Gironde

Source : Géoportail

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12 jusqu’alors étaient alimentés par des prairies plus productives. Une phase test a d’abord été conduite sur 457 ha de terrains du camp militaire de Souge à Martignas sur Jalles (33), pendant 6 semaines de juillet à septembre 2007. Il s’agissait de tester la capacité de ces troupeaux mixtes { s’adapter { ce milieu composé de bois de pins et de landes humides (Conservatoire des Races d’Aquitaine, 2007).

Fort de la réussite de cette phase test, en 2008, le CRA monte un projet

« Transhumance en Gironde, expérimentation de gestion des espaces naturels { l’aide d’un troupeau transhumant ovin-caprin » qui réunit le conservatoire, la ferme conservatoire de Leyssart et la ville d’Andernos les Bains (cf. figure 9). Le troupeau se déplace alors entre le Bassin d’Arcachon et le Médoc. Ces communes étaient autrefois des terres d’élevage accueillant des races anciennes qui font aujourd’hui, l’objet d’un programme de conservation. La commune d’Andernos les Bains n’étant pas adhérente au CRA reste autonome vis-à-vis de la gestion écopastorale réalisée sur ses terrains.

En 2009, bien que les résultats issus de l’expérimentation écopastoralisme n’aient été réellement quantifiés, le CRA décide d’élargir l’expérimentation { des milieux de sous-bois sur plusieurs communes de Gironde : St Aubin de Médoc, Avensan et Salaunes, en devenant propriétaire d’un troupeau conservatoire de 250 bêtes.

Le but de cette démarche est d’entretenir la végétation herbacée et arbustive, de nettoyer les sous-bois de parcelles forestières, les chemins et pare-feu ainsi que contribuer à gérer des espaces naturels. A terme, le Conservatoire souhaite proposer un exemple d’écopastoralisme comme outil de gestion durable des espaces communaux ou communautaires grâce à cette démarche expérimentale. Il propose également d’étudier et de soutenir les opportunités d’implantation d’éleveurs spécialisés dans ce type d’opération.

3) Problématique et objectifs du stage

Depuis le début du projet « Ecopastoralisme en Gironde », de nombreuses informations et données ont été produites. Les raisons qui ont encouragé la réalisation de ce stage sont multiples :

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13 Il n’existe, pour l’instant, pas de traces de données de l’expérimentation, de base de données. Les stages réalisés sur différents aspects de l’expérience ont été encadrés par des structures partenaires du conservatoire ne permettant pas une valorisation et une capitalisation par le conservatoire.

Il n’existe pas de suivi de la conduite du troupeau. Les itinéraires, les équipements, les évènements zootechniques dans le temps et les performances zootechniques engendrées n’ont pas été produites et/ou capitalisés.

Des protocoles de suivis de végétations ont été mis en place à travers trois stages de masters Biodiversité et Ecosystèmes Continentaux et encadré par l’Unité Mixte de Recherche Biodiversité, Gènes et Communautés (UMR BIOGECO) de l’INRA de Bordeaux.

Ils portaient tous sur l’étude de l’impact du pâturage en sous-bois des landes de Gascogne. Cependant aucune synthèse de ces travaux n’a été réalisée. C’est { partir de ces constats que deux stages ont été réalisés cette année :

- Stage Tanguy Gilbergue, de la licence Biologie des organismes et des écosystèmes, Quantification de la Pression de Pâturage : Aide { l’étude de l’impact du sylvopastoralisme sur les communautés végétales d’une parcelle de la forêt des Landes grâce à un SIG.

- Etat des lieux de l’expérience Ecopastoralisme en Gironde, qui vise { dresser un état des lieux plus global du projet écopastoralisme du conservatoire.

L’objectif unique de mon stage consiste donc { dresser l’état des lieux du projet c'est-à- dire de faire une synthèse des données capitalisées à ce jour ainsi que des résultats obtenus, de compléter les données de l’expérimentation sur la conduite du troupeau, d’identifier clairement le réseau d’acteurs mobilisés autour de cette expérimentation du conservatoire et de mettre en évidence les forces et les faiblesses du projet et de dégager des pistes d’améliorations. Pour cela il m’a fallu réaliser différentes actions :

- participer aux manipulations et aux tâches techniques liées à la conduite du troupeau (bouclage, transhumance…),

- suivre le projet en concertation avec les différents partenaires du CRA,

- réaliser des recherches bibliographiques sur des expériences proches dans un but de comparaison et de propositions de pistes d’amélioration.

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14 Le Conservatoire attends un compte rendu détaillé de la transhumance avec une description du déroulement (dates, zones de déplacement, durée…) ainsi qu’une présentation des partenaires et de leur intérêt à participer à ce projet. Une cartographie des itinéraires pastoraux avec les mouvements annuels sera fournie par l’UMR BIOGECO, dans une démarche de diagnostic.

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Méthodologie de récolte et traitement des données

La récolte des données s’est organisée de deux manières, par des entretiens auprès de personnes clés ainsi que des observations de terrain. Les données se répartissent en trois catégories relatives au suivi de végétation, à la conduite du troupeau au pâturage et aux partenariats avec la commune d’Andernos les Bains et les communes de Salaunes, Avensan et St Aubin de Médoc.

I. Les suivis de végétation

Les données de suivis de l’impact du pâturage sur la végétation étaient déj{

capitalisées sur trois rapports d’ingénieurs et de master :

- Etude de faisabilité et d’impact du pâturage en sous bois forestier landais, Elodie Fontaine, 2011, encadrée par l’ONF.

- Impact du sylvopastoralisme sur la végétation du sous-bois des Landes de Gascogne, Nastasia Merceron, 2011-2012, encadrée par UMR BIOGECO.

- Impact du sylvopastoralisme sur les espèces dominantes et la composition fonctionnelle de la végétation du sous-bois landais », Nicolas Dupeux, 2013-2014, encadré par l’UMR BIOGECO.

Cependant aucune synthèse n’a été faite. Les données disponibles dans ces rapports présentent les résultats de mesures effectuées sur la végétation pour déterminer l’impact du pâturage. La première étude apporte une proposition de parcours pour le pâturage en tenant compte des espèces végétales dans les différents habitats présents ainsi qu’un protocole de suivi de la végétation. Les deux autres décrivent les conséquences de la consommation par les ovins et caprins sur 4 à 8 espèces végétales.

Afin de résumer ces trois études, un tableau a été réalisé. Celui-ci renseigne les objectifs visés, les partenaires mobilisés, les protocoles utilisés et les résultats obtenus.

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II. Le projet écopastoralisme

Le projet écopastoralisme demandait de chercher des informations sur la conduite du troupeau d’un point de vue technique et organisationnel ainsi que sur le vécu et le fonctionnement des partenariats. Les résultats des entretiens ont servi à croiser les informations, à faire ressortir les attentes des entretenus et les accords ou désaccords des partenaires.

1) La conduite du troupeau au pâturage

Les données sur la conduite du troupeau au pâturage ont été récoltées de deux manières :

D’abord une partie par des observations directes lors de la participation aux activités de conduite du troupeau, tout au long du stage (19 mai 2014 au 12 septembre 2014). Elles ont permis de recueillir des informations concernant les différentes opérations comme le déroulement du bouclage (méthode d’inventaire, matériel nécessaire { la contention, prise de sang tremblante…), de la tonte (durée, matériel nécessaire) et de la transhumance (itinéraire, temps de déplacements, distances, étapes…). Les informations récoltées ont été rassemblées par de la prise de notes suite aux manipulations et déplacements ainsi que sur une carte (itinéraire de la transhumance) pour enfin être consignées dans un rapport.

Ensuite une partie par des entretiens avec les personnes ressources et importantes du projet « Ecopastoralisme en Gironde ». Ces entretiens ont permis de récolter des informations sur l’historique du projet, les grandes étapes et changements et les données techniques de la conduite du troupeau. La plupart des données récoltées sont qualitatives car la récolte de données quantitatives s’avérait difficilement réalisable faute d’informations accumulées ou collectées depuis le début de projet et l’absence de documents de synthèse existants.

Trois personnes ont été choisies pour ces entretiens :

- Lucille Callède, en tant que chargée de mission du CRA, a participé à la création du projet et effectué le suivi de la gestion du troupeau conservatoire jusqu'à

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17 - aujourd’hui. Elle pouvait donc fournir toutes les données archivables pour la

réalisation de ce travail.

- Jean Michel Lecorre fait parti, lui aussi depuis le début, du projet en tant que berger. Il a vécu les différents changements clés des partenariats avec Andernos les Bains et les communes médocaines. Il a surtout apporté les principales données techniques concernant la gestion du troupeau et la conduite de pâturage.

- Benjamin Viry, technicien territorial au service environnement d’Andernos les Bains, a lancé le partenariat avec le CRA sur sa commune. Son entretien apportait la vision d’un partenaire (historique et étapes du projet) et également un regard extérieur au conservatoire (avantages et inconvénients de cette prestation pour la commune).

Des guides d’entretiens ont été créés afin de préparer mes questions et ainsi obtenir le maximum d’informations (Cf. annexe 5 { 7). Ces entretiens étaient de type semi-directif.

Pour les entretiens de L. Callède et J-M. Lecorre, il a fallu différencier les questions concernant la partie du projet sur les communes du Médoc et la partie se déroulant sur la commune du bassin d’Arcachon. Tous les entretiens comprennent une partie

« Informations sur le lancement du projet », « Informations sur le déroulement du projet », « Informations techniques pour la gestion du troupeau » et enfin « Informations sur le parcours personnel/professionnel ».

Les entretiens ont eu lieu :

- le 30 juillet 2014 : entretien B.Viry, 1h30 - le 13 août 2014 : entretien J-M. Lecorre, 2h00 - le 18 août 2014 : entretien L.Callède, 1h00

Les entretiens de L. Callède et de J-M. Lecorre n’ont pas été suffisants pour récolter toutes les informations. Des entretiens et discussions ont eu lieu plus tard afin de compléter la récolte de données manquantes.

Les informations récoltées ont été traitées en suivant les thèmes des questions de des entretiens.

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2) Retours sur les partenariats andernosiens et médocains

a) Andernos

Comme précisé plus haut, l’entretien de B. Viry a permis d’avoir une vision extérieure à celle du conservatoire, de pouvoir mesurer les forces et les faiblesses de ce projet pour une commune accueillant le troupeau pour de la gestion et de l’entretien d’espaces. Le service environnement a fourni les cartes de parcours du troupeau depuis 2008 (cf. annexe 16 à 22). Le traitement des données rassemblées s’est effectué comme pour les autres entretiens.

b) Les communes du Médoc

Concernant le partenariat avec les communes médocaines, Avensan, Salaunes et St Aubin de Médoc, les entretiens auprès de L. Callède et J-M. Lecorre ont permis de récolter quelques informations. Cependant, aucun entretien n’a été réalisé auprès des communes et cela pour plusieurs raisons. Ces communes ne possèdent pas d’interlocuteurs responsables du projet sur l’écopastoralisme, ce qui rendait difficile la prise de contact. De plus, étant en stage sur la période où le troupeau se trouvait sur Andernos, le choix d’effectuer des entretiens ne s’est pas imposé. En effet, le travail de cette étude tournant autour du troupeau et de la transhumance, le partenariat avec les communes médocaines n’est pas apparu comme une priorité et n’a pris qu’une place secondaire dans le travail demandé.

Les informations collectées sur les relations entre le CRA et ces communes sont tirées de documents et des entretiens présentés ci-dessus.

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Etat des lieux du projet

« Ecopastoralisme en Gironde »

I. Structure et fonctionnement du troupeau

C’est lors de l’été 2010 que le troupeau de 2500 moutons landais vient pâturer dans le massif des Matruques pour la première fois. La prise de contact s’est faite lors d’une transhumance du bassin d’Arcachon { la ferme conservatoire de Leyssart. Face { une interdiction de traverser une route importante, le troupeau de 2500 brebis landaises est contraint de pâturer sur la commune de St Aubin de Médoc. Suite à cet épisode, le CRA propose de mettre en place une gestion écopastorale sur ce même site.

En Mars 2011, le CRA propose à Jean Michel Lecorre de garder un troupeau plus petit et de pâturer { l’année dans le massif des Matruques. Il est donc chargé de faire pâturer 250 brebis landaises, formant un troupeau conservatoire.

Le pâturage mis en place par le CRA est un système de pâturage itinérant, basé sur la une rotation de parcs mobiles. Pour cela le berger a à sa disposition des équipements lui permettant de travailler en tenant compte des conditions imposées par ce système de pâturage.

1) Une description du troupeau en 2014

a) Effectifs de moutons et de chèvres

Tableau 2: Les effectifs du troupeau girondin

Moutons Landais Chèvres des Pyrénées

Femelles reproductrices 227 24

Mâles reproducteurs 22 2

Agnelles / chevrettes

2014 59 5

Agneaux / chevreaux

2014 30 8

Totaux 338 39

Les informations sont tirées de l’inventaire 2014.Le CRA n’a pas de taux de renouvellement prédéfini. Il n’y a pas de réforme des brebis, elles restent toutes dans le

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20 troupeau même si elles ne reproduisent plus. D’autre part, toutes les agnelles sont gardées, elles permettent de renouveler le troupeau : elles remplacent les brebis mortes ou disparues au cours de l’année. De plus, étant donné que l’effectif maximum limite n’est pas encore atteint, dans le cas où le nombre d’agnelles est supérieur au nombre de brebis disparues, toutes les agnelles peuvent être conservées.

Le nombre de mâles est quant à lui régulé. Le Conservatoire participe depuis plusieurs années au programme national de lutte contre la tremblante. Ainsi, chaque année, chaque agneau subit un prélèvement sanguin afin de déterminer s’il présente les gènes de résistance à la tremblante (ARR/ARR : voir paragraphe suivant) ou pas. Les agneaux présentant une résistance à la tremblante seront donc conservés. Afin de maintenir une certaine biodiversité dans le troupeau, les agneaux ayant des caractéristiques phénotypiques intéressantes de la race landaise sont également maintenus dans le troupeau. Les agneaux non conservés sont abattus. Jusqu’{ présent, ils étaient souvent âgés d’un an ou plus. Récemment, le CRA a choisi de faire abattre des jeunes de 6 mois afin de voir si le produit avait du succès auprès des consommateurs.

Les béliers, quant à eux, ne devraient rester dans le troupeau que trois ans puis être renouvelés pour favoriser la diversité génétique. Le CRA organise une rotation de béliers entre différents élevages, cependant en veillant à ne pas diffuser des animaux venant toujours du même troupeau pour maintenir une diversité au sein de la race landaise.

b) Le calendrier zootechnique

La reproduction :

Les béliers sont toute l’année dans le troupeau. La lutte par monte naturelle, a donc lieu en été avec une forte activité en septembre. Elle est suivie de 5 mois de gestation pour voir les premières mise-bas aux alentours de noël avec un pic de naissance en février. Les naissances s’étalent jusqu’en juin pour les toutes dernières.

Une rotation des béliers s’effectue entre les élevages travaillant avec le conservatoire.

L’attribution des béliers repose sur l’attribution des mâles en fonction :

- De leurs caractéristiques génétiques relatives à la résistance à la tremblante ovine,

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21 - De leurs origines dont dépend la variabilité génétique de la population ovine

landaise,

- De leurs caractéristiques zootechniques, - De la situation de chaque élevage.

Les béliers les moins résistants seront éliminés, en priorité les béliers VRQ/x, tandis que les béliers ARR/ARR ou ARR/x seront diffusés. De plus, les élevages multiplicateurs et les élevages participants au programme local de diffusion des mâles ARR/ARR seront favorisés. La race landaise bénéficie d’une dérogation sur le programme tremblante, à la demande du CRA et du fait de son statut de race à petit effectif. Ce dispositif a été mis en place pour préserver la diversité des races au sein des races en conservation. Il permet de garder des béliers qui ne sont pas forcement ARR/ARR.

Les mises-bas :

Les naissances sont difficiles { suivre étant donné les méthodes d’élevage peu interventionnistes. Le berger précise qu’il arrive que des mères n’arrivent pas { mettre bas bien le petits soit bien présenté (agneau trop gros, faible,…), ou qu’il y est des prolapsus avec ou sans le petit. Il arrive également que des mères (le plus souvent des primipares) abandonnent leurs agneaux. Pour ceux qui survivent, le berger tente des adoptions par d’autres femelles (chèvre ou brebis) qui n’auraient pas de progéniture.

Même si cette méthode a déj{ fonctionné, il arrive souvent qu’il faille contraindre la mère adoptive { allaiter l’agneau. Il est fréquent, principalement chez les chèvres, que les mères donnant naissance { des doubles, choisissent d’en abandonner un pour mieux répondre aux besoins de l’autre. Cependant, le berger a pu observer que les chèvres mettant bas durant une période favorable, par exemple juin, étaient tout à fait capable de s’occuper de ces deux chevreaux.

De plus, en élevage ovin ou caprin conventionnel la naissance de jumeaux est chose courante, or pour ce troupeau la gémellité est rare (ce qui se confirme chez d’autres éleveurs pour qui les animaux sont élevés dans des conditions semblables). Les mères auraient beaucoup de difficultés à subvenir aux besoins de jumeaux. Cela illustre bien la nécessité de ces animaux { s’adapter pour vivre et/ou survivre.

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22 Les traitements et soins :

D’un point de vue sanitaire, la race choisie devait permettre une adaptation au milieu la plus optimale possible. Dans l’ensemble aujourd’hui, l’état sanitaire du troupeau est bon.

Les principales maladies rencontrées sont :

Tableau 3: Les différentes maladies rencontrées sur le troupeau du CRA

Maladies Symptômes Causes Traitements

Galle de

boue Croutes et verrues sur les membres des jeunes qui remontent sur le corps si ce n’est pas traité { temps.

Elle apparait surtout lors

des hivers humides. Il faut mettre les animaux au sec et de la bétadine.

Les œstres Les larves provoquent des rhinites (congestion nasale et irritations des muqueuses du nez).

Les mouches pondent en été quand il fait chaud et sec.

Nettoyage au désinfectant et parfois antibiotique si besoin.

Mouche

bleue Présence d’asticots

sur les plaies. Les larves se développent

au niveau des blessures. Nettoyage au

désinfectant une fois par jour et

application d’une pommade

cicatrisante.

Cœnurose ou tournis

Les animaux se déplacent en cercle ou en crabe.

Provoque le coma et la mort de l’animal.

Larve de ténia multiceps qui se développe dans l’encéphale du mouton.

Parasite de l’intestin des chiens.

Opération pour retirer le kyste.

Reforme ou abatage de l’animal. En prévention :

vermifuge des chiens tous les 6 mois.

Mammite Inflammation, saignement et

grumeaux sortant de la mamelle.

Présence de bactéries dans les glandes

mammaires provoquant une infection. Traite non régulière des animaux trop sauvage, difficultés pour attraper les chèvres (dans ce troupeau).

Traitement antibiotique intramusculaire et application d’une pommade aux huiles essentielles.

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23 Panaris Pied ou patte plus

chaude, difficulté pour l’animal { poser le pied et s’appuyer dessus, boiterie soudaine et intense.

Humidité trop importante. Antibiotique.

S’ajoute { cette liste les soins des diverses blessures et plaies souvent occasionnées par des morsures de chiens, principalement chez les jeunes moutons.

Le berger mélange avec le sel du lithothamne (algue très riche en calcium et autres oligo-éléments). L’apport est donc régulier sur toute l’année, avec une augmentation des doses avant les mises-bas. Ce lithothamne est lui-même mélangé avec de la poudre d’ortie et de prêle.

Concernant le parasitisme, le berger veille à ce que le troupeau ne pâture pas un même parc { moins d’un an d’intervalle. Lorsque les rotations ou les besoins imposent un passage dans un parc pâturé il y a moins d’un an, les animaux sont vermifugés. Quand les conditions le permettent, le berger se contente de faire pâturer que le meilleur sur les parcelles. De plus, les animaux de passage { l’infirmerie sont vermifugés. Le vermifuge est mélangé avec le sel et le lithotamme et est en libre accès pour tout le troupeau. Pour que les animaux veuillent bien le consommer, il le mélange progressivement, ce qui explique la durée d’accès, de 10 jours { un mois. Dans l’ensemble, le troupeau est vermifugé une à deux fois par an. Il montre une bonne adaptation, il y a peu de problèmes de parasitisme. Le vermifuge utilisé sert également en élevage biologique. Il est composé de poudre de plantes médicinales (cannelle, ail et girofle), de sel marin et de pulpe de raisin.

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Source : Jeanne de Lignerolles

Figure 10: Installation pour la tonte à Andernos les Bains

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24 La traite :

Le berger passe environ une heure pour traire une dizaine de chèvres. Les chèvres ayant un chevreau sont dispensées de la traite sauf si le petit n’utilise qu’une seule mamelle. Il arrive que certaines ne soient traites que de temps en temps car difficile à attraper. Il est probable que cela engendre parfois des mammites. Il faut préciser que le berger est seul et dans le parc avec le reste du troupeau pour la traite, ce qui rend la tâche difficile puisqu’il tient la chèvre d’une main et trait de l’autre, une mamelle à la fois.

La tonte :

La tonte a lieu une fois par an. En général, le CRA essaie de l’organiser avant le départ en transhumance c'est-à-dire fin mai-début juin. La difficulté est de tenir compte de la Foire de Bordeaux, à laquelle le conservatoire participe régulièrement, et à l’organisation d’un évènement autour de la tonte avec les communes du Médoc. Le seul impératif pour la tonte était que les animaux devaient être tondus avant que le troupeau aille pâturer des espaces embroussaillés (ronciers, parcelles très denses). Cette année 2014, la tonte a eu lieu tardivement, sur deux jours, le 23 et le 26 juin, sur la commune d’Andernos les Bains. Le CRA a fait appel { un seul tondeur depuis deux ans. Les années précédentes, un groupe de tondeurs se chargeait du troupeau sur une journée ouverte au grand public (généralement les habitants de la commune). (cf. figure 10)

L’alimentation (hiver/été) :

Les espaces pâturés par le troupeau sont vastes et/ou souvent inaccessibles.

Lors de la période estivale, les animaux se nourrissent uniquement en pâturant. Les seuls apports sont le foin en hiver. Deux balles rondes de foin minimum par semaine sont transportées jusqu’au troupeau en charrette par une des juments. Le berger utilise également du grain (mélange de son et d’orge aplati) pour faire venir les chèvres { lui au moment de la traite.

De plus, l’utilisation de pierres { sel permet de garder les animaux en bonne santé mais sert également de lieu de rassemblement. Au fur et à mesure le troupeau comprend le fonctionnement. Les pierres à sel sont disposées aux endroits stratégiques (entrée d’un parc, zone d’accès…).

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Source : Jeanne de Lignerolles

Figure 11: Etang à proximité d'une étape de la transhumance

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25 En ce qui concerne la gestion de l’eau, au minimum les animaux doivent avoir accès { l’eau tous les deux jours quand il fait très chaud surtout les boucs et l’ânesse qui ont des besoins plus importants (cf. figure 11). Aujourd’hui, sur Andernos, les animaux ont accès { l’eau tous les jours grâce aux abreuvoirs, qui sont parfois alimentés par les pompiers ou les communes. Dans le massif des Matruques, le berger veille à ce que les animaux aient toujours dans leur parc un point d’eau naturel (étang, fossé…).

La valorisation :

Comme présenté plus haut, le mouton landais n’étant ni dédié { la production de viande, ni à la production laitière, était utilisé pour la production de fumure et l’entretien des landes. Sa laine grossière, généralement blanche, parfois noire ou marron, servait historiquement au feutrage et à la matelasserie.

Aujourd’hui, qu’en est il de sa valorisation ? Dans le but de pérenniser sa démarche écopastorale, le CRA a mis en place un projet de valorisation en circuit court avec le troupeau « pilote » de moutons landais du Médoc.

Afin d’évaluer toutes les possibilités de valorisation des produits issus du troupeau, une étude a été réalisées, « la valorisation des races à petits effectifs en Aquitaine : ou comment réussir le passage de la sauvegarde des ressources génétiques au développement durable des populations », a été mené sur l’ensemble des élevages de moutons landais recensés par le CRA. (IPAS, 2011)

Le mouton landais :

Au départ l’objectif, pour le CRA, était de couvrir les dépenses dans les trois ans après l’installation du troupeau mais face aux conditions difficiles du milieu et le temps d’adaptation des animaux, l’objectif n’a pas pu être atteint. Au commencement du projet, il était prévu qu’avec la valorisation de 200 agneaux, le CRA serait autosuffisant.

Aujourd’hui, le conservatoire fait abattre une partie des agneaux. Le nombre de sessions d’abattage était différent chaque année : une session d’abattage en 2011, 3 en 2012, 4 en 2013 et 2 en 2014. Ces différences s’expliquent par le matériel { disposition et par l’absence de la chargée de mission. Les années 2012 et 2013, le conservatoire venait d’acheter un van pouvant contenir une dizaines d’agneaux d’environ un an. La capacité du van limitant le nombre d’animaux transportés explique le nombre de sessions

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26 d’abattage. En 2014, le conservatoire a acquis un van { deux étages, doublant ainsi sa capacité de transport et donc diminuant le nombre de session d’abattage. Les animaux sont envoyés dans le centre d’abattage de Chalais (Charente, 16) puis { la boucherie pour la découpe (16). Les produits sont livrés, par un transporteur agréé du CRA, aux communes chez qui les consommateurs viennent chercher leurs commandes, passées préalablement.

Les naissances, au sein des troupeaux de moutons landais, ayant lieu de février à juin, les agneaux de l’année peuvent être vendus de septembre { mi décembre, « les agneaux naissent trop tard et grandissent trop lentement pour être vendus comme agneaux de Pâques », citations issues de l’enquête. (DARTIAILH, 2013), (cf. annexe n°8). Cette année 2014, une session d’abattage a eu lieu en juin et une autre aura lieu en octobre.

D’autres démarches de valorisation seraient difficilement envisageables car la viande de mouton landais ne pourrait s’inscrire dans les filières conventionnelles actuelles. De plus la vente en circuit court permet de faire connaitre et sensibiliser les consommateurs aux problématiques relatives aux races à petits effectifs.

La chèvre des Pyrénées :

Concernant les chèvres des Pyrénées, les données historiques nous renseignent sur la production de lait, suivi ou non de transformation, pour la consommation des éleveurs et des citadins. La chèvre des Pyrénées fournit une production laitière modeste (200 à 550 kg de lait par lactation). Son lait est riche en matières grasses, il donne un fromage apprécié des consommateurs. La commercialisation, que se soit du fromage ou de la viande, se fait, dans l’ensemble, en circuits courts (marchés, AMAP, { la ferme). Les autres modes de commercialisation se font par l’intermédiaire de négociants ou des coopératives (CHARRAS et THUAULT, 2013).

Au sein du troupeau médocain du CRA, la vente de chevreau se fait auprès de particuliers. Ces ventes ne sont pas régulières. Un animal est vendu lorsque l’occasion se présente, c'est-à-dire qu’il faut un acheteur intéressé et un chevreau en âge d’être abattu.

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27 c) Les performances

Certaines informations proviennent d’un fichier de suivi rempli lors des inventaires réalisés au moment de l’opération de bouclage principalement pour les agneaux. Les animaux sont classés selon s’ils sont une brebis, un bélier, une chèvre ou un bouc. Les petits sont enregistrés par année. On trouve dans ce fichier, le sexe, l’identification des animaux, le type de boucle, l’inventaire 2012, 2013 et 2014 ainsi qu’une colonne « commande » lorsqu’une boucle est manquante. D’autres informations sont également répertoriées comme les entrées ou sorties d'animaux (les départs à l’abattoir, les échanges….).

Pour l’année 2014, il y a eu environ 109 mises-bas pour un total de 226 brebis reproductrices, 89 naissances ont été comptabilisés, soit 59 agnelles et 30 agneaux, avec une estimation de 20 petits n’ayant pas survécu. Une dizaine de brebis n’ont pas survécu aux mises-bas à causes des conditions difficiles du milieu au moment des mises-bas (précipitations importantes, terrain inondé…).

Au mois de juin 2014, 22 agneaux et un chevreau ont été envoyés { l’abattoir. Ces jeunes sont généralement âgés de 6 mois { 1 an. Le critère d’envoi { l’abattoir est l’âge de l’animal et pas le poids, ce sont des animaux de petite taille qui ne doivent pas peser plus d’une dizaine de kilogrammes. Ils sont découpés en demi (épaule, côtelettes, gigot), soit environ 4,5 kg, et vendus à 9 euros/kg.

Le taux de mortalité (nombre d’animaux morts/nombre de bêtes x 100) estimé est de 12,47%, ce qui est important. Cela s’explique en grande partie par les conditions difficiles durant la période des mises-bas. ((20+27)/377) x 100= 12,47%.

Le nombre de décès estimé est de 47 bêtes de tout âge. On compte parmi eux 20 petits qui n’ont pas survécu { la mise-bas et 27 animaux ayant au moins atteint l’âge d’être bouclés dont 10 mères décédées au moment des mises-bas.

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