• Aucun résultat trouvé

Migrations internationales : un enjeu planétaire

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Migrations internationales : un enjeu planétaire"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

1 Conseil Economique Social et Environnemental

Avis voté en plénière du 27 octobre 2015

Migrations internationales : un enjeu planétaire

Déclaration du groupe des organisations étudiantes et mouvements de jeunesse

Voilà de nombreux mois que notre section envisageait, sous l’impulsion notamment de notre rapporteur Olivier Kirsch, de travailler sur les enjeux des migrations internationales. L’actualité nous a rattrapés, rendant ce travail d’autant plus délicat et nécessaire à la fois. Il nous semble que notre section a réussi à faire ce que le CESE se devait de faire : prendre de la hauteur, et garder une vision large et de long terme.

La 1e partie de ce projet d’avis nous permet de prendre du recul, et, nous l’espérons, de mettre un terme aux idées reçues.

NON, contrairement à ce que l’on pense, la France ne connaît pas un « afflux d’immigrés sans précédent ». D’après le dernier rapport de l’Insee paru le 13 octobre dernier, 8,9 % seulement de la population française est immigrée, cad née à l’étranger, plus de la moitié de ce petit pourcentage étant qui plus est aujourd’hui de nationalité française. 3,6 M d’étrangers, sur une population de presque 66 M, soit à peine 5,4 % de la population de France.

OUI en revanche, il fait partie des fondamentaux même et de l’histoire de notre pays, et de notre continent, d’accueillir ceux qui fuient les guerres, les dictatures ou la pauvreté. Si le XXe siècle a réellement été « le siècle des réfugiés », avec l’accueil successivement des arméniens, des italiens, des juifs allemands, ou encore des républicains espagnols, notre pays était déjà terre d’accueil à la fin du XVIIIe siècle. Nous parlons aujourd’hui de l’accueil de 25 000 migrants, mais ce sont 500 000 réfugiés espagnols que nous avons accueillis en 3 ans entre 1936 et 1939 !

Avoir peur aujourd’hui des phénomènes migratoires au nom de la préservation d’une soit-disant

« identité nationale », c’est vouloir renoncer à ce qui fait justement l’une des valeurs fondamentales de notre identité, nationale et européenne.

C’est pourquoi l’ensemble des recommandations formulées dans cet avis, rappelant l’importance de garder en fil conducteur de toute décision politique, le respect des droits humains et les valeurs qui ont fondé l’Union Européenne, nous semblent raisonnables car mesurées. Elles lient la nécessité de renforcer les politiques d’aide au développement et d’accélérer l’agenda international de promotion des droits humains, et la nécessité de travailler à des politiques de migration concertées et solidaires au niveau européen.

(2)

2 Conseil Economique Social et Environnemental

Nous souhaitons insister sur la nécessité de développer massivement l’aide au développement, de manière inconditionnelle. Il s’agit d’une urgence et d’une nécessité. Comment pouvons nous continuer plus longtemps à accepter que 80 % de la population mondiale doive se contenter d’à peine 5,5 % de sa richesse, et que les 1 % les plus fortunés possèderont bientôt la moitié de cette richesse ? Rappelons que les pays occidentaux se sont engagés à apporter 0,7 % de leur RNB à l’aide au développement, et que même la France plafonne à 0,4 %.

Nous insistons également, comme nous l’avons souvent fait au cours de cette mandature, sur la nécessité de lutter contre l’évasion fiscale des entreprises, notamment internationales, dans les pays en développement, phénomène qui contribue à la pauvreté des États et des populations et donc aux phénomènes migratoires. Rappelons que le manque à gagner pour les états du sud de l’évasion fiscale des multinationales représente 500 milliards de dollars, soit presque 5 fois l’aide internationale au développement.

Sur un tout autre plan, celui de la gestion des flux migratoires sur le territoire européen, nous insistons pour finir sur le besoin de faciliter la reconnaissance, au sein de l’espace Schengen et de l’UE, des diplômes acquis dans les pays d’origines et dans les autres pays européens.

Nous tenons à remercier les groupes qui ont eu à cœur de veiller à ce que cet avis garde son fil conducteur humaniste, et le rapporteur qui a su faire preuve d’une réelle écoute, afin d’intégrer au mieux les contributions de chacun, sur un sujet sensible, sur lequel les divergences de points de vue pouvaient être fortes. Bravo également au Président Veyrier, pour sa capacité à faire la synthèse dans les moments tendus ; et à l’administration de la section qui a fait un gros travail dans des conditions difficiles.

Le groupe des organisations étudiantes et mouvements de jeunesse votera en faveur du projet d’avis.

Références

Documents relatifs

La CFE-CGC souhaite donc rappeler cette vérité élémentaire que l’on oublie quelquefois dans les couloirs onusiens ou de l’UNESCO, que les droits de l’homme sont

La CFTC soutient fortement la préconisation concernant la lutte contre les filières criminelles de passeurs, mais souscrit à ces questions : quelle efficacité peut avoir

La CGT soutient que la solution est politique car chacun sait ici qu’aucun mur, aussi haut soit-il, aucun garde de frontière, aussi armé et nombreux soient-ils, aucune loi,

Mais, au-delà du contexte actuel nous estimons qu’il faut, plus globalement et de façon plus pérenne, mettre en place une politique européenne et internationale sociale et

Si les États membres ne peuvent agir seuls, l’Union européenne ne le peut non plus : elle doit s’appuyer sur le savoir-faire d’autres institutions internationales, l’OIT

Pour autant, nous avons conscience de la difficulté à apporter des réponses réalistes et pérennes à cette question alors que les migrations sont susceptibles

Concernant plus particulièrement les migrations en France, l’avis note avec justesse le décalage trop souvent source de confusion entre la réalité des chiffres

Pour cela, il est important de s’engager dans la mise en place de nouvelles sources de financements publics additionnels au budget de l’aide publique au