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Submitted on 1 Jan 1882
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Sur la liquéfaction de l’ozone
P. Hautefeuille, J. Chappuis
To cite this version:
P. Hautefeuille, J. Chappuis. Sur la liquéfaction de l’ozone. J. Phys. Theor. Appl., 1882, 1 (1),
pp.493-494. �10.1051/jphystap:018820010049300�. �jpa-00238006�
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SUR LA LIQUÉFACTION DE L’OZONE;
PAR MM. P. HAUTEFEUILLE ET J. CHAPPUIS.
M. CailleLeu ayant mis à notre
disposition
lesappareils qu’il
a installés à l’École Normale pour la
liquéfaction
del’éthylène,
ainsi que tout le
dispositif qu’il emploie
actuellement pour étudier leschangements
d’état des gaz dits penmanents, nous avons pucompléter
nospremiers
essais sur laliquéfaction
de l’ozone.L’étude des conditions dans
lesquelles
unebrusque
détentedétermine la formation d’un brouillard dans un
mélange d’oxygène
et d’ozone nous avait
permis
d’établir que l’ozone pur serait un peu moins facile àliquéfier
que l’acidecarbonique;
l’additiond’acide
carbonique
aumélange
de ces gaz fournit parcompression
un
liquide
coloré en bleupâle,
coloration que nous avons attribuée à l’ozoneliquéfié
en même temps que l’acidecarbonique.
De tousces faits nous avions conclu
qu’il
étaitpossible
d’obtenir l’ozonesous forme
liquide
et que celiquide
serait fortement coloré.Ces déductions ont été
pleinement
confirmées parl’expérience,
car nous avons obtenu l’ozone en gouttes
liquides
d’un bleuindigo foncé;
celiquide
a pu être conservéprès
de trente mi-nutes sous une
pression
de75atm;
savaporisation
n’est pas trèsrapide,
même sous lapression atmosphérique.
Cette
liquéfaction
a été obtenue encomprimant
à I25a’m envi-ron un
mélange d’oxygène
et d’ozone contenu dansl’éprouvette
de
l’appareil
de M.Cailleiet, éprouvette
terminée par un tubecapillaire
recourbé à sapartie supérieure,
cequi
apermis
deplonger
la branche descendante dans unjet d’éthylène liquide
etd’en abaisser la
température probablement
au-dessous de - i oo".Lorsqu’on opère
avec un gaz ne contenant pasplus
de Io pour Ioo d’ozone enpoids,
le gazcomprimé
à I25atm n’est pas sensible-ment coloré dans la branche
ascendan[e,
tandis que la colora- tion bleue est très nette dans toute laportion
refroidie du tubecapillair e.
Cette coloration tient-elle à la
présence
d’unliquide
mixeformé d’ozone et
d’oxygène,
ou à celle d’une couche mince d’ozoneliquide
sur lesparois
intérieures du tubecapillaire?
L’absenceJ. de Phys., 26 série, t. I. (Novembre 1882.) 33
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018820010049300
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d’un
ménisque
bien net laisse cettequestion indécise;
nous avonsnoté
cependant,
en faveur de lapremière hypothèse
que la colo- ration n’était pasplus
intense dans le bas que dans le haut du tuberefroidie
etqu’une
détentebrusque
ne détermine pas la formationdu
brouillard qui indique
si bien le passage de l’état gazeux à l’étatliquide
dans lesexpériences
de 31. Cailletet.Le tube devient instantanément
incolore,
par suite de la dé- tente, et il contient dans lapartie
effiléequi
le termine une goutteliquide
d’un bleuindigo foncé;
l’ozone contenu dans lemélange
gazeux est presque totalement condensé dans la
partie déclive,
car une nouvelle
compression
à 150atm necommunique plus
autube refroidi une coloration
appréciable.
Une fois l’ozone
liquéfié
dans le tubecapillaire,
il conserve cetétat assez
longtemps,
même sous lapression atmosphérique,
pourqu’on puisse
l’examiner soit au travers del’éthylène liquide,
soiten r etirant un instan t de ce
liquide
le tube refroidi. Leliquide
bleu foncé diminue peu à peu de volume : la
vaporisation
del’ozone est assez
lente,
sa diffusion assezrapide,
pour que le gazparaisse
incolore au-dessus duliquide
presquenoir;
ce n’estqu’au
moment où les dernières traces duliquide disparaissent qu’on
constatequ’il
seproduit
un gaz bleu d’azur. Lavaporisa-
tion de l’ozone
liquide
ramènerait lesystème
dans son état initialsi l’ozone n’était pas
décomposé
lentement par le mercureemployé
à
comprimer
le gaz.SUR LES SPECTRES D’ABSORPTION DE L’OZONE ET DE L’ACIDE PERNITRIQUE;
PAR M. J. CHAPPUIS.
1.
Le spectre
d’absorption
del’ozone,
dontj’ai précédemment signalé
l’existence(1 ), caractérise,
à luiseul,
ce gaz mieuxqu’au-
cune autre de ses
propriétés physiques
ouchimiques.
Cet examenoptique
est d’une sensibilité assezgrande
pour permettre de dé- celer des tracesd’ozone, quand
onopère
avec une colonne gazeuse delongueur
suffisante.(’ ) Coinptes rendus de l’Académie des Sciences, t. XCI, p. 983.