HAL Id: jpa-00237847
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00237847
Submitted on 1 Jan 1881
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
électromagnétiques et électrostatiques (le v de Maxwell)
A. Stoletow
To cite this version:
A. Stoletow. Sur une méthode pour déterminer le rapport des unités électromagnétiques et électrostatiques (le v de Maxwell). J. Phys. Theor. Appl., 1881, 10 (1), pp.468-474.
�10.1051/jphystap:0188100100046800�. �jpa-00237847�
468
SUR UNE MÉTHODE POUR DÉTERMINER LE RAPPORT DES UNITÉS ÉLECTRO- MAGNÉTIQUES ET ÉLECTROSTATIQUES
(LE v
DEMAXWELL);
PAR M. A.
STOLETOW,
Professeur à l’Université de Moscou (1).
L’objet
duprésent
travail est une détermination exacte du rap-port
entre les unitésélectromagnétiques
etélectrostatiques,
decette vitesse
(le ç,
deMaxwell) qui
serait la vitesse de propaga- tion des effetsélectromagnétiques
dans l’air(ou
dans levide),
etqui ,
selon touteprobabilité,
ne diffère pas de la vitesse de la lu- mière dans le même lnilieu.Parmi les différentes méthodes
qui
ont étéemployées
pour fixer la valeurde v,
il en est unequi,
à nonavis,
estcapable
de four-nir des résultats très exacts : c’est la méthode du condensateur
absolu,
c’est-à-dire d’un condensateur à air(ou
àvide ),
dont lacapacité peut
être calculée exactementd’après
sa forme et sesdimensions. Un condensateur à deux surfaces
planes
etparallèles,
muni d’un anneau de
garde (guard-ring) d’après
sir W.Thon-]son,
satisfait à ces conditions. La théorie
rigoureuse
de cet arrange-ment a été
donnée,
il y aquelques années,
par M. leprofesseur Kirchhoff (2).
On
charge
ce condensateur par unepile voltaïque,
et l’on com-pare le courant de
décharge
au courant constant,qui
est directe-ment
produit
par la mêmepile
dans un circuit de résistance don- née. C’est une modification duprocédé
de MM. Weber etKohlrausch, qui
ont donné lapremière
évaluation de la vitesse enquestion.
Ceux-ci se servaient aussi d’uncondensateur,
mais c’était une bouteille deLeyde
dont lacapacité
nepouvait
pas êtrecalculée,
de sortequ’on
étaitobligé
de la mesurer par une voie indirecte(3).
(1) Communication faite à la Société française de Physique, le 23 septembre 1881.
(2) Monatsberichte der Berliner Akad.; 1877.
(3) La modification dont je parle se trouve maintenant indiquée dans le livre de Maxwell ( Treatise oit Electricit,r and Magnetism, t. II, art. 774); mais, ayant que ce
Traité ait été publié, il m’est venu l’idée de réaliser cette méthode. Je travaillais alors
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:0188100100046800
Après
avoir étéplusieurs
fois remaniéd’après
les indications del’expérience,
le condensateurque j’ai employé
apris
la forme dé- finitivequi
estreprésentée
ci-dessous.Fig. i
Sur un
trépied général
A en fonte est fixé un anneau en laitonB, portant
trois vismicrométriques
C. Sur ces vis repose ledisque
inférieur D du condensateur. Le
disque supéricur
H et l’anneau Fqui
l’entoure(avec
un intervalleciui
se rétrécit en basjusqu’à 1 8 de millimètre)
sont munis chacun de trois bras(I
etS),
à vis de sup-port, qui reposent
sur trois montants massifsbifurqués,
fixés surle
trépied général.
Les surfaces intérieures des deuxdisques D,
Het de l’anneau F sont rodées sur un
plan,
nickelées etpolies.
Danschacun des intervalles des deux bras 1 et S
correspondants,
unmicroscope NI,
à oculairemicrométrique,
vient seplacer;
il estmonté sur un
trépied
Lqui permet
de faire depetits
mouvementsde toute sorte, et que l’on fixe
quand
le tube est bienréglé.
On aomis sur le dessin : 10 un couvercle
métallique qui
se met surl’anneau,
etgrâce auquel
lepetit disque
F forme unepartie
d’unconducteur à peu
près fermé,
et 2° uneenveloppe métallique
àfenêtres, qui
entoure lesparties D, F,
H en laissant passer lesà Heidelberg (c’était en 1871), et je dois quelques indications utiles à mon illustre maître M. le professeur hirchhofi. L’appareil a été immédiatement projeté et com-
mandé chez le Dr Meyerstein, à Gottingue, mais ce n’est que trois ans après qu’il a
été reçu à Moscou.
470
tubes des
microscopes.
Des index(à
traits horizontaux surargent)
sont
adaptés
au bord dudisque D,
à celui de l’anneau F et auxbouts des
petits
bras K sortant dudisque
H. Les trois index voi- sins sontséparés
par des intervalles trèsminces,
et se laissent viser simultanément par lemicroscope correspondant. La fig.
2 fait voirla
disposition
desindex a, b,
c,qu’il
étaitimpossible
de bien in-diquer
sur le dessingénéral
del’appareil.
Lesmicroscopes
sontmunis de réflecteurs
paraboliques,
etl’éclairage
des index se faitde
côté,
à l’aide delampes.
Fig. 2.
Les résultats de mes
premières expériences
n’ont étédonnés,
et cela très
sommairement, qu’en 1876,
auCongrès
des Naturalistesrusses à Varsovie. Trois ans
après,
MM.Ayrton
etPerry ( ’ ), sans
rien savoir de mes
recherches,
ontpublié
un travail basé sur uneméthode à peu
près identique.
Dans les deux cas, on s’est servi d’un condensateur
plan,
sys- tème de sir BV. Thomson.Ce
qui distingue
monarrangement
de celui des deuxphysiciens, anglais,
c’est ledegré
desensibilité,
le mienn’exigeant
pas l’em-ploi
d’unegrande pile.
Ce résultatest obtenugrâce
à ladisposition
suivante :
1 °
D’abord,
la couche d’aircomprise
entre les deuxplans
demon condensateur est
beaucoup plus
mince : elle n’a due 1mm à 2mmd’épaisseur.
Néannloins, leréglage
et la mesure de cetteépaisseur
peuvent
se faire avec unegrande précision, grâce
aux trois mi-cromètres très sensibles et
soigneusement gradués.
On commence par faire reposer le
disque supérieur
et l’an-neau sur le
disque inférieur,
et l’on remardue laposition
initialedes index
ajustés
à ces troisparties
del’appareil
à l’aide des mi-cromètres ; puis,
à l’aide des vismicrométriques,
on fait reculer ledisque
inférieur d’une distanceégale
etdonnée,
et l’on ramèneC) Philos. Mag., 3e série, t. YII,p. 2’;’;; 18ï9.
l’autre
disque
et l’anneau à laposition
initiale. On sûr alors que les surfaces intérieures dupetit disque
et de l’anneau sont bien dans le mêmeplan, qui
estparallèle
à la surfacepolie
dudisque
inférieur.
2° Au lieu de mesurer une seule
décharge
à l’aide d’ungalva-
nomètre
balistique spécialement
construit pour cebut,
comme lefaisaient MM. Ayrton et
Perry, je
laisse passer dans ungalvano-
mètre ordinaire Thomson une suite de
décharges,
environ centpar
seconde, qui agissent sur l’aiguille
comme un courant constant.On atteint ce résultat au moyen d’un commutateur ou distributeur tournant, assez
analogue
à celui dutélégraphe Baudo t,
et dontl’emploi
constitue un autrepoint
de différence entre les deux mé- thodes..Le
diagramme ci-joint
laisse voir ladisposition générale
des appa-hig. 3.
reils. CA est le condensateur
absolu,
P lapile,
CT le commutateurtournante G
ungalvanomètre astaticlue
de Sir W. Thomson àgrande résistance,
B une boîte de résistance(total
= 10000ohms),
0 unshunt
(=
iohm),
T la communication à la terre. Le commuta- teur Cpermet
de passer d’une sorte de mesures à l’autre. Avec la commutation i, i on mesure le courant dedécharge;
avec celle 2,2on mesure une
petite portion
du courant direct de lapile.
On aomis les
appareils auxiliaires,
à savoir : le moteurqui communique
la rotation
(c’est
unpetit
électromoteur de 1B1.Helmholtz),
le chro-472
nographe enregistrant
les tours, de cent en cent, et les commu-tateurs servant à intervertir les
pôles
de lapile
et dugalvano-
mètre.
Le commutateur tournant a une double
rangée
de cuvettes à mer-cure, sur
lesquelles
tourne une roue munie de deuxaiguilles
in-clinées
qui communiquent
auxdisques
du condensateur etqui
viennent toucher le mercure. Les cuvettes de
chaque rangée
commu-niquent
deux àdeux,
etétablissent
la communication desdisques
au
pôle
isolé de lapile,
à la terre et augalvanomètre.
Il est aisé devoir
qu’à chaque
tour de la roue on a sixcharges
et sixdécharges
du
disque supérieur, décharges
traversant legalvanomètre.
Deplus,
les conditions nécessaires pour
l’emploi régulier
d’un condensa-teur à anneau se trouvent
remplies :
ledisque supérieur
secharge pendant qu’il
est au mêmepotentiel (zéro)
que l’anneau et que l’autredisque
est à unpotentiel différent; puis
ledisque supé-
rieur reste
isolé,
et il ne sedécharge qu’après
que l’autre a été ramené au zéro.Grâce à ees
dispositions,
dontj’omets
lesdétails,
au lieu d’unepile
deplus
de 200daniells,
comme celle de MM.Ayrton
etPerry, je n’emploie
que i ou 2daniells;
un seul élément de M. Latilner Clark suffit. Il y alà,
à monavis,
desavantages
assez considérables. Unepetite pile,
comme lamienne, peut
êtreplus
aisément maintenue dans un état de constance
parfaite.
On pourra même(ce que je
n’ai pas encoreessayé)
se servir d’unepile
thermo-électrique
àtempératures
constantes, comme celle de Pouillet.On est donc
plus
sûr que la force électromotricequi
sert à char-ger le condensateur est bien la même que celle que
possède
lapile quand
elle est fermée pour laisser passer un courant. Du reste,une
petite
modification dans ladisposition permet
de faire les dieuxmesures
(i et 2)
en maintenant, lapile fermée,
et d’avoir ainsi deuxeffets de la même différence de
potentiels.
J’ajouterai
encorequ’en expérimentant
avec unepetite
forceélectromotrice on n’a pas besoin de
trop grandes précautions
pour avoir une isolationparfaite,
et que mêmel’emploi
despointes
dansle distributeur
(on pourrait
lesremplacer
par desbrosses)
nepré-
sente aucun
danger
d’inexactitude.Les formules servant à calculer v sont très
simples.
Soit C lacapacité
du condensateur en mesureélectrostatique,
c’est-à-direS
S étant la surface dudisque
àdécharger (ou
mieux encore4rrd
la moyenne entre celle-ci et l’ouverture de
l’anneau),
d la distance desdeux disques ; v2 c sera la même capacité
en mesure électroma-
gnétique.
Soient n le nombre de
décharges
parseconde,
F la force élec-tromotrice, i
la déviation dugalvanomètre par
le courantquasi
constant de
décharge,
A la constante dugalvanomètre.
On aD’une autre
part,
soient r la résistance du circuitprincipal ( fermé .
avec le commutateur
en a , 2 ),
rs la résistance dushunt,
rg celle dugalvanomètre;
soit la déviation dugalvanomètre,
De ces deux
équations
on tire la valeur v. F et Adisparaissent,
et l’on n’a dans la formule
qu’un temps,
unelongueur,
une ré-sistance en unités absolues et, en outre, un
rapport
de deux courantset un
rapport
de deux résistances.Il y
a deux corrections à fairequand
on mesure lacapacité
G.Il y
a d’abord unecapacité additive, provenant
des autrespièces
de métal liées avec le
disque supérieur.
En outre, il y a une erreur inévitable dans l’évaluation de la distanceabsolue,
lesplans
n’étantpas
géométriquement parfaits.
Lacapacité
aura donc la formeCes deux corrections se trouvent par des
expériences
àpart.
Pour mieux
apprécier y,
onsépare
les deuxdisques
d’une quan- tité considérable et l’onprend
unepile
un peuplus grande.
Enfaisant
l’expérience
avec deux distances d etd1,
on a(puisque
l’onpeut négliger x)
d’où l’on
trouver.
474
D’autre
part,
y étanttrouver
on n’aqu’à
faire deux sériesd’expériences
avec lesdisques
trèsrapprochés
et legalvanomètre shunté,
pour évaluera.Je ne dis rien d’autres corrections
qui
découlent de la théorierigoureuse,
parce que, pour ledegré
deprécision
queje
suis enétat
d’atteindre,
elles sont tout à faitinsignifiantes.
Mes
expériences
ont donné des résultats très voisins de ceuxobtenus par MM.
Ayrton
etPerry
etplus
récemment par M. Shida(298000km
à 300000km parseconde); niais je
ne saurais me dé-cider pour un chiffre définitif. Un accident survenu à l’un de mes
disques
m’aempêché d’entreprendre
une séried’expériences
avecl’appareil
remanié etperfectionné
de nouveau, et cesexpériences
seront
reprises
aussitôtqu’il
serapossible.
Mais ce n’est ni le résultat définitif que
je
suis ou queje
serai enétat d’obtenir que
je
tiens àénoncer,
ni une réclamation depriorité
que
je
veux faire. Mesappareils,
telsqu’il
sont ou telsqu’ils
serontsous peu, sont loin d’être
parfaits,
mais unelongue
étude de la ques- tion m’a bien montré que ce n’est pas laméthode qui
fait défaut. Jesuis sur
qu’une
séried’expériences
faitesd’après
leplan
queje
viens
d’ébaucher,
mais avecdes
instruments depremier ordre, pourrait
fournir la valeur de v avecquatre
chiffresprécis.
C’estpourquoi j’aimerais
voir mon programmeréalisé, parmi
les travauxliés à ceux de la Commission internationale de l’olm.
La méthode
dont je parle exige
une connaissance exacte de la valeur de l’ohm étalondont je
me suis servi. Une erreur de i pour100 dans la valeur
supposée
de cet étalon amène une erreur de-7
pour i oo dans celle de v. C’est
là,
si l’on veut, un défaut de la mé-thode,
mais on sait que,grâce
aux décisions duCongrès
internatio- nal desélectriciens,
la redétermination de ]a valeur de l’ohm est mise à l’ordredu jour
et nepeut
se fairelongtemps
attendre.MIROIRS MAGIQUES EN VERRE
ARGENTÉ;
PAR M. LÉON LAURENT
M. Bertin a fait connaître dans ce
Journal (1)
les miroirs ma-(2) Journal de Physique, t. IX, p. 401; iSSo..