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Les « parfums » à l’âge du Bronze en Méditerranée orientale, luxe ou nécessité ? Regards croisés sur les problématiques d’identification et d’utilisation1

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Submitted on 28 Feb 2020

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orientale, luxe ou nécessité ? Regards croisés sur les problématiques d’identification et d’utilisation1

Elisabeth Dodinet

To cite this version:

Elisabeth Dodinet. Les “ parfums ” à l’âge du Bronze en Méditerranée orientale, luxe ou nécessité ? Regards croisés sur les problématiques d’identification et d’utilisation1. Les produits de luxe au Proche-Orient ancien, aux âges du Bronze et du Fer„ 2014. �hal-01933868�

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Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard

Les produits de luxe au Proche-Orient ancien, aux âges du Bronze et du Fer, Casanova M. et Feldman M., éd., 2014, p. 45-60 (Travaux de la MAE, René-Ginouvès, 19)

l es « parFums » à l ’ âge du B ronze en m éditerranée orientale ,

luxe ou néCessité ? r egards Croisés

sur les proBlématiques d ’ identiFiCation et d ’ utilisation

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Elisabeth Dodinet*

Résumé

Les « parfums » ou onguents sont considérés dans la littérature comme une composante évanescente de ces produits de luxe dont les échanges témoignent de sociétés hiérarchisées unies dans une forme de koinê qui s’étendrait à l’âge du Bronze sur la Méditerranée orientale. Compte tenu de leur spécificité, leurs composants, substances végétales aromatiques ou autres, pour être documentés exigent une confrontation des sources écrites, des apports des sciences du vivant et, plus récemment, des analyses chimiques effectuées sur les résidus organiques conservés dans certains récipients. Le tableau qui en ressort invite à s’interroger sur la réalité des pratiques et du commerce postulé sur la base du matériel archéologique. La nature des choix opérés dans l’environnement, ainsi que les fonctions essentiellement rituelles sembleraient indiquer des produits, certes manipulés par des élites, mais qui défient nos catégories sémantiques et n’ont probablement pas ou peu été échangés dans un cadre proprement commercial.

Mots-clés : Parfums, huiles parfumées, archéobotanique, analyses chimiques, âge du Bronze, Méditerranée orientale.

Abstract

« Perfumes » or unguents are considered in the scholarly literature as an organic form of the luxury products whose international trade unified the various states of the Eastern Mediterranean in a type of koiné during the Late Bronze Age. Due to their specificity, their components – aromatic plant substances or otherwise – require a combined approach that draws upon the written sources, archaeobotany, and more recently, archaeometry via the analysis of organic residues from various vessels. The picture that emerges raises questions regarding the reality of trade practices as they have been postulated on the basis of the archaeological evidence. Defying our semantic categories, the nature of the choices made in the past and the essentially ritual function of these substances appear to indicate that these products, while certainly manipulated by the elite, most likely did not circulate through strictly commercial channels.

Keywords: Perfumes, perfumed oils, archaeobotany, chemical analyses, Bronze Age, Eastern Mediterranean.

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* AOROC (Archéologies d’Orient et d’Occident et textes anciens), UMR 8546, CNRS-ENS, Paris [e.dodinet@

wanadoo.fr].

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Ce travail est issu de recherches entamées depuis plus de huit ans sur les problématiques d’identification et d’utilisation des aromates à l’âge du Bronze en Méditerranée orientale (ca 3200-1200 av. J.-C.). La trame de ces recherches consiste à confronter des sources de nature différente, issues de disciplines relevant à la fois de l’archéologie (archéobotanique, archéologie matérielle), des sciences dites « dures » (chimie organique, botanique) et des sciences humaines (épigraphie, ethnobotanique).

Je ne traiterai ici que du Levant, la Grèce et la Crète constituant dans la période, au regard des substances aromatiques, un autre univers, tant dans les matières premières employées que dans les utilisations.

Après un bref aperçu méthodologique, j’explorerai la nature du contenu et celle des contenants : les matières premières, odorantes ou non, utilisées, les hypothèses qu’il est possible de proposer quant au statut des « parfums » dans la période et à leur conditionne- ment. Cette question a une importance particulière ici dans la mesure où les contenants présumés constituent, souvent, le fondement des hypothèses d’un commerce « internatio- nal » des parfums.

La démarche méthodologique

La nécessité d’une démarche interdisciplinaire

Celle-ci est fondée sur un double constat. D’une part, les approches étymologiques pour identifier les matières premières végétales documentées dans les textes antiques sur les « parfums » ne permettent pas, à elles seules, d’en cerner les sources. En effet, dans la période de l’âge du Bronze, les rares indications levantines ne fournissent pas d’élément (géographique, descriptif...) permettant de guider les identifications. De fait, dans le passé, les linguistes ont largement eu recours, pour l’identification des noms de plantes cités, aux apports ultérieurs, notamment aux indications contextuelles des textes de la seconde moitié du Ier millénaire et aux listes lexicales néo-assyriennes (1000-600 av. J.-C.). Les parallèles classiques (Théophraste, Dioscoride et Pline), les textes égyptiens et, pour l’étymologie, les langues syriaque et copte, l’hébreu, l’arabe ou le grec, par exemple, ont fourni le socle sur lequel se sont construites les identifications jusque dans les années 1990. La pertinence de ces recours compte tenu de la diachronie ou de l’éloignement géographique n’est pas assurée et conduit à poser sur la réalité des substances utilisées, à l’âge du Bronze, une grille d’interprétation probablement anachronique.

D’autre part, comme l’ont montré les apports de l’ethnobotanique et de l’ethnobiologie1, les dénominations des végétaux dans les sociétés autres qu’occidentales ou non modernes obéissent à une logique sous-tendue par une organisation et une représentation du monde vivant structurée. Celle-ci utilise d’autres cadres de référence que ceux de la botanique systématique qui pose un nom et un seul pour désigner une espèce. Des processus de rapprochement morphologique, d’habitat, d’utilisation, qui transcendent les frontières des genres et des familles, sont, ainsi, à l’œuvre pour nommer le monde végétal dans les sociétés traditionnelles. En outre, l’ethnobiologie documente de nombreux exemples de substitution de noms dans la durée, une plante introduite prenant le nom d’une plante locale qu’elle remplace ou dont elle occupe la niche d’utilisation2. Cette tendance, observée dans des sociétés très diverses, invite à la prudence dans les rapprochements étymologiques

1. Berlin 1992 ; Ford 1978.

2. Katz 1994 ; Grenand 1995.

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sur la longue durée. Il n’est pas certain, en effet, que la même plante ait été désignée sous la même dénomination, à un, voire deux millénaires de distance et d’un bout à l’autre de la Méditerranée. Le constat commence d’ailleurs à s’imposer dans la communauté des linguistes comme le montrent les entrées des derniers volumes du CAD qui deviennent extrêmement prudentes vis-à-vis des identifications précédemment admises3.

Dans les recherches ethnobotaniques ou ethnobiologiques, ce sont les locuteurs qui vont donner les clés ; malheureusement, pour l’Antiquité, il nous appartient de reconstituer ces clefs à partir de textes ou d’indications souvent fragmentaires. Un travail de ce type a été entrepris avec succès, par exemple, par Nathalie Baum pour les résines de l’Égypte ptolé- maïque à partir des listes d’Edfou4.

Enfin, au sein des aromates antiques de l’âge du Bronze employés dans ce qu’on couvre conventionnellement du terme de « parfums », figurent de nombreuses résines et exsudats qui, par différence avec les graines, fruits ou pollens, ne présentent pas de structure mor- phologique identifiable par macro- ou microscopie et exigent le recours à l’analyse chimique des résidus organiques préservés ou piégés dans les récipients, une discipline relativement nouvelle englobée par les Anglo-Saxons dans l’archéométrie5. Ainsi, par exemple, un pen- dentif provenant d’une tombe de Tell Asmar et qualifié de proto-impérial (ca 2500-2400 av. J.-C.), tenu pour de l’ambre, a été identifié récemment comme provenant d’une source végétale (probablement du copal sensu lato)6. Dans un contexte plus tardif, des analyses récentes de fragments de résines médiévales trouvés à Sharma (Yémen) que les textes documentent comme le port de l’« encens » dans la période, ont révélé, certes, un peu d’encens-oliban (Boswellia sp., Burseraceae), mais surtout du copal d’Afrique orientale (cf.

Hymenaea sp., Leguminosae)7.

Cet aperçu rapide met en valeur la nécessité, pour aborder les parfums de l’âge du Bronze, d’une démarche de recherche croisant les disciplines archéologiques classiques avec les apports des sciences du vivant, de l’archéobotanique et de la chimie organique pour l’analyse des résidus organiques.

Aperçu sur les analyses de résidus organiques : possibilités et limites

La discipline d’analyse des résidus archéologiques, relativement nouvelle, se heurte aujourd’hui à deux ordres de difficultés. D’une part, les bibliothèques de référence sont empruntées essentiellement à la pharmacologie et à la parfumerie ; de ce fait, elles portent sur des composants obtenus par des procédés différents de ceux employés dans l’Antiquité, donc potentiellement de nature chimique différente8, et souvent, à partir d’échantillons commerciaux non authentifiés botaniquement au niveau spécifique. Les analyses de résidus exigent donc, une démarche spécifique de constitution de références modernes ad hoc à partir d’échantillons authentiques.

D’autre part, certains des composants volatils, marqueurs des genres ou des espèces, ont tendance à disparaître rapidement dans le contexte post-dépositionnel de l’artefact.

3. Voir par exemple l’entrée sur Šamaššamū, traditionnellement traduit par « sésame », CAD Š[shin] 1989, p. 306-307.

4. Baum 1999.

5. Serpico 2000 ; Garnier 2008.

6. Meyer et al. 1991.

7. Regert et al. 2008.

8. Cas rencontré par exemple pour les produits des cistes, le ladanum, dont les analyses modernes portent sur l’huile essentielle ou l’absolue, et non sur l’oléorésine, cf. Garnier et Dodinet 2012.

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Ainsi, il n’est pas toujours possible de distinguer dans un résidu archéologique, au sein des Cupressaceae, les genres du cyprès (Cupressus sp.) et du genévrier (Juniperus sp.). De même, dans les Pinaceae, la famille du pin, du sapin et du cèdre, l’identification restera souvent au rang familial, sauf pour le sapin (Abies sp.), le cèdre ne pouvant être identifié dans un échantillon ancien que sous certaines conditions exceptionnelles de préservation.

En revanche, le genre Pistacia, Terebinthaceae et, dans les Burseraceae, les genres Boswellia (encens-oliban) et Commiphora (myrrhes) possèdent des marqueurs spécifiques qui se retrouvent bien dans les analyses de résidus anciens, de même que ceux des Cistes (Cistus sp., Cistaceae)9. Les marqueurs des Ombellifères au niveau familial sont également connus et repérables, mais ont été moins bien étudiés au niveau générique, quoiqu’une analyse ait pu détecter la présence probable d’oléorésine de férule (Ferula sp.) dans un échantillon datant du Moyen Empire égyptien10. Cependant, la discipline enrichit régulièrement ses outils au fur et à mesure que les travaux s’accumulent et que les analyses s’affinent dans le temps. Ainsi, par exemple, un travail récent a proposé des marqueurs permettant de dis- tinguer les exsudats de Styrax sp. (genre de l’aliboufier, des benjoins du Sud-Est asiatique, Styracaceae) et de Liquidambar orientalis Mill. (Hamamelidaceae), le storax ou « benjoin de Turquie », qui ont pu, tous deux, être utilisés dans l’Antiquité classique11.

Les sources végétales à la lumière des apports croisés

Les sources végétales confirmées

Le tableau qui émerge de ces indications croisées (tableau 1) permet de tenir pour assurés : – Un groupe caractérisé par son environnement et sa localisation, les forêts des hautes montagnes du Levant septentrional. Celui-ci est dominé par le cèdre du Liban (Cedrus libani A. Rich., distribution Anatolie - Liban - Syrie septentrionale), mais le cèdre chypriote (Cedrus libani var. brevifolia Hook. f.) parfois érigé au rang d’espèce, peut également avoir été employé. Il est susceptible d’avoir englobé certains grands genévriers comme le genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea L.) voire des pins (type pin d’Alep Pinus halepensis Mill.) ou le sapin de Cilicie (Abies cilicica (Ant. & Kotschy) Carr.), qui poussent au Liban avec le cèdre. Dans les analyses chimiques récentes de résidus, on retrouve souvent les marqueurs chimiques de Pinaceae, avec, parfois, des indications de Cèdre (Cedrus sp.)12. Le bois, la résine et une huile obtenue probablement à partir de bois ou branchages13 étaient utilisés seuls ou dans des compositions. Ce groupe perdure tout au long de l’âge du Bronze, avec peut-être une réduction à la fin du Bronze récent.

– Un groupe de Cupressaceae, théoriquement centré autour du cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens L.), si l’on suit les identifications étymologiques. Cependant, ce dernier étant peu attesté dans les restes archéologiques, il est probable que la désignation ait couvert des genévriers à feuilles appliquées morphologiquement très proches comme Juniperus excelsa M. Bieb.

9. Serpico 2000 ; Dodinet 2008b.

10. Mathe et al. 2005.

11. Hovaneissian et al. 2006.

12. Serpico et White 1996, et 1998, p. 1041, 1043 ; Mathe et al. 2003.

13. Seher et al. 1980 avec des composants lipidiques ; Koller et al. 2005 pour une interprétation d’huile de poix de bois (distillation à sec ou cuisson à l’étouffée) dans une momie.

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– Un groupe « genévriers », qui se distinguerait du précédent par ses feuilles dressées, groupe assez large, au sein duquel le cade (Juniperus oxycedrus L.) occupe probablement une place particulière attestée par les nombreuses trouvailles de fruits dans divers contextes, notamment égyptiens.

Diverses indications (palynologiques, dendrologiques, carpologiques) attestent de la circulation et du commerce à longue distance dès le Chalcolithique de différentes espèces de cèdre et de genévriers du Levant septentrional vers l’est et vers le sud (tableau 2)14. La circulation des genres Pinus et Abies est également bien attestée, quoique dans une moindre mesure, sans qu’il soit toujours possible de faire la part des bois d’œuvre et des emplois aromatiques.

14. Voir aussi, pour les attestations en Égypte, de Vartavan et Asensi Amorós 1997, p. 66-68 (cèdre), 143-146 (genévrier) ; Gale et al. 2000, p. 348-352 ; pour l’Anatolie, Kunilhom 1992.

Fig. 1 - Identification croisée (sources écrites, archéobotaniques et analyses chimiques de résidus) des sources végétales de parfum attestées pour l’âge du Bronze (E. Dodinet). BA : Bronze ancien ; BM : Bronze moyen ; BR : Bronze récent ; E : Épigraphie ; B : Archéobotanique ; A : Analyses de résidus.

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Les sources mises en évidence par la documentation archéobotanique et archéométrique

Le tableau fait, en outre, ressortir un végétal que les exégèses épigraphiques avaient long- temps ignoré, le Pistacia sp., avec ses différentes espèces (P. lentiscus L., le lentisque, P. terebin- thus L., le térébinthe, P. atlantica Desf., le pistachier de l’Atlas, et P. khinjuk Stocks), toutes productrices d’oléorésines. L’emploi en est attesté en Égypte dès le Moyen Empire dans des compositions à base de corps gras15, puis au Nouvel Empire, essentiellement à El Amarna comme encens sntr16, stocké brut dans des amphores cananéennes et sous forme de résidus carbonisés dans des bols de type courant associés à des rituels domestiques. L’épave d’Ulu Burun indique également un transport international en quantités significatives (de l’ordre d’une demie tonne) sous forme de produit brut17. Bien que l’épave soit régulièrement pré- sentée comme l’indice d’un commerce international de produits de luxe, celle-ci pourrait, tout aussi bien, correspondre à l’acheminement d’un tribut, d’une dot ou d’un échange entre cours, du type de ceux documentés sur les représentations des tombes égyptiennes et dans les lettres d’el-Amarna18. Bien documentée comme encens, la résine de Pistacia a pu également être retrouvée associée à des traces d’acide tartrique, et, donc, interprétée comme medium pour conserver ou résiner le vin19. Quel qu’en soit l’usage ou les usages, l’exsudat de Pistacia a joué un rôle privilégié au sein des substances aromatiques à l’âge du Bronze, particulièrement au Bronze récent, dans les échanges entre le Levant et l’Égypte. Tout en se maintenant dans les périodes suivantes, il a pu être progressivement remplacé par le Boswellia (l’encens-oliban) par des effets de mode, de recherche d’exotisme, la mise en place de nouveaux modes de transport (camélidés), de nouveaux acteurs (les royaumes sud-arabiques) ou de nouveaux codes rituels, comme pourraient l’indiquer la diffusion des autels cubiques au Levant.

De même, le carthame (Carthamus tinctorius L., Compositae/Asteraceae), peu cité dans la littérature sur les « parfums », pourrait avoir été employé soit comme huile (obtenue à partir des graines), soit comme colorant (obtenu à partir des capitules floraux). De nombreuses trouvailles attestent de sa présence dans divers sites du Nord Levant au Chalcolithique et à l’âge du Bronze, et la plante (sous les deux formes) a été retrouvée dans l’épave d’Ulu Burun20. Sa distribution géographique, exclusive de celle du lin dans la zone Syrie-Palestine, pourrait être liée – en tenant compte des exigences écologiques des deux espèces – à un emploi en huile en substitut de ce dernier dans les zones où le lin n’est pas présent éco- logiquement et/ou difficile à cultiver21. La grenade (Punica granatum L.) représente une autre source possible peu citée dans la littérature associée aux « parfums » ; divers restes sous forme de graines, fleurs, fragments de péricarpes ont également été retrouvés en quantités

15. Vieillescazes et Coen 1993.

16. Serpico 1996 ; Serpico et White 1998 ; Stern et al. 2003. Une occurrence a été identifiée pour un reste provenant du temple de Karnak, mais les protocoles d’analyses employés ne permettent pas de certitude absolue (Le Fur 1994).

17. Pulak 2001, p. 34-35 ; Mills et White 1989. Des travaux récents de malacologie conduisent à privilégier P. atlantica comme source avec une zone de récolte au nord-ouest et sud-ouest de la mer Morte (Welter- Schultes 2008).

18. Par exemple EA 22 et EA 25, Moran 1987, p. 129 et 163 ; Pulak 2001, p. 14-16.

19. McGovern et al. 1997, p. 10-11.

20. Van Zeist et Bakker-Heeres 1985 ; Van Zeist et Waterblock-Van Rooijen 1992 ; van Zeist 2001, p. 114-115 et 120 ; Riehl 2000, p. 232 et 2001, tableau, p. 167 ; Miller 2000, p. 442 et tableau 4, p. 440 ; Charles et Bogaard 2001 ; Herveux 2004 ; McCorriston 1995 ; Haldane 1990, p. 59. Il faut signaler également une occurrence tardive à Chypre vers 1300 av. J.-C. (Helbaeck 1962).

21. Marinova et Riehl 2009 ; voir également tableau 1, p. 344-345 pour une distribution actualisée des découvertes.

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(dans plus de 7 pithoi) dans l’épave d’Ulu Burun22. Plusieurs découvertes sur des sites ter- restres et une riche iconographie confirment son importance dans le Bronze levantin23. Il est, cependant difficile de qualifier précisément son rôle : fonctionnel dans les « parfums », pour son astringence par exemple, ou purement symbolique dans un rôle préfigurant celui, mieux documenté, de la plante dans l’univers classique. La coriandre (Coriandrum sativum L., Apiaceae/Umbelliferae), bien attestée au Levant dans la période24 et, également, retrouvée en grandes quantités dans l’épave d’Ulu Burun25, est souvent évoquée avec un emploi dans des compositions parfumées. Cependant, les attestations écrites qui la lient aux « parfums » viennent de l’âge du Bronze récent mycénien, dans le linéaire B, sans que son rôle exact soit bien compris26. Les attestations levantines semblent indiquer un rôle condimentaire privilégié avec des cultures anciennes, plutôt associées aux légumineuses, et, peut-être un emploi pour aromatiser les boissons27.

En revanche, certains végétaux traditionnellement cités dans la littérature et dont les identifications étymologiques semblent bien assurées ne sont pas, pour le moment, confirmés par la documentation archéobotanique et archéométrique. C’est le cas du myrte (Myrtus communis L., Myrtaceae)28, de la myrrhe (Commiphora sp.) dont les emplois, à ce jour, semblent être limités à l’Égypte29, quoiqu’il puisse s’agir d’un biais de la documentation, les analyses pour cette région étant plus nombreuses que pour le reste de la zone, et du Boswellia sp. (l’encens-oliban) qui n’apparaît que très sporadiquement30, et ne confirme pas, à ce jour, le statut d’encens de référence que lui attribuait la littérature, tout au moins dans la période.

D’une manière générale, en l’état de la documentation, les plantes à parfum de l’envi- ronnement méditerranéen, comme celles de la zone steppique (notamment les Ombellifères du type Férule, Ferula sp.) semblent avoir été sous-exploitées.

Les sources des parfums à l’âge du Bronze, nécessité ou choix ?

Des nécessités et des choix ?

Les choix qui semblent avoir été opérés dans l’environnement et dans la palette des sources aromatiques disponibles peuvent s’expliquer par les contraintes de fabrication et l’état des technologies afférentes. En effet, les quelques textes31 ou représentations dispo- nibles32 attestent de longues macérations et de cuissons/ébullitions répétées dans de l’eau,

22. Haldane 1993, p. 335.

23. Hopf 1978 et 1983 pour Israël ; Carpenter 1981 ; Hjelmqvist 1979, p. 112 pour Chypre ; des attestations existent par ailleurs en Égypte et en Grèce et Crète. Pour une synthèse au Levant au Bronze récent, Ward 2003. Pour l’iconographie aussi Immerwhar 1989.

24. Zohary et Hopf 2000, p. 205-206.

25. Haldane 1990, p. 57-58.

26. Shelmerdine 1985, p. 22 ; pour une synthèse récente, cf. Sarpaki 2001, p. 215-217.

27. CAD K, p. 420-421 ; Maekawa 1985.

28. « Les attestations de myrte en archéologie sont essentiellement tardives et datent de la période romaine » (Dodinet 2008a, p. 7).

29. Une seule occurrence confirmée, au Moyen Empire dans un vase rituel en contexte funéraire, cf. Vieillescazes et Coen 1993.

30. Mathé et al. 2003 et 2004. Les attestations anciennes n’ont pas été à ce jour doublées par des analyses chimiques modernes permettant de confirmer l’identification.

31. Joannès 1993 pour les textes de Mari ; Ebeling 1950 pour des recettes datant du Moyen Empire assyrien.

32. Les seules représentations disponibles sont égyptiennes, et peu nombreuses avant l’époque hellénistique : à Saqqarah, dans la tombe du vizir Kagemni (Ve-VIe dynasties, Badawi 1979), à Thèbes ouest, dans celle

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puis (ou) de l’huile ; ces opérations impliquent des matières premières aptes à conserver tout ou partie de leurs propriétés dans le processus, ce qui tendrait à exclure les sources aromatiques plus fragiles, telles les fleurs.

L’acquisition de matières premières à des distances parfois longues, avec un commerce fluvial, impliquant de multiples ruptures de charge, un commerce terrestre à dos d’ânes et une chaîne d’intermédiaires multiples nécessitait, également, des matières premières peu fragiles et susceptibles de conserver leurs propriétés dans le temps. Ces contraintes pour- raient, à elles seules, justifier de l’absence des fleurs et, probablement dans une large mesure, également, des végétaux dont la source aromatique se situe dans les feuilles, comme le myrte.

Il est cependant possible, aussi, qu’un rôle rituel attribué aux « parfums » à l’âge du Bronze ait porté les choix opérés, que les substances aient été utilisées seules ou dans des compositions dont chaque élément aurait revêtu une signification symbolique. À cet égard, il n’est probablement pas insignifiant que les substances bien attestées proviennent très majoritairement de grands arbres (hormis le cas de J. oxycedrus), résineux, appartenant à des environnements montagneux et forestiers, souvent lointains par rapport aux lieux de consommation, et à parfum pugnace, boisé, évoquant leur origine. La littérature semble corroborer ces éléments comme des maillons d’une géographie sacrée :

« Genièvre élevé, quand tu as rendu l’argile pure, tu as rendu la terre pure,/et tu as rendu le vase pur, tu as rendu la terre brillante33 ».

« le grand cèdre, ce grand cèdre, le cèdre de purification, le cèdre que la pluie a fait croître, la pure Grande Montagne a fait pousser34 ».

L’épopée de Gilgamesh en fournit un exemple particulièrement marquant avec l’épisode dans la forêt de cèdres gardée par le géant Humbaba et la malédiction divine qui frappe Enkidu, le compagnon de Gilgamesh pour avoir bravé les dieux en coupant ceux-ci35.

Les utilisations plaident pour une part significative de choix

Si l’on oublie ce que l’on sait des parfums pour les périodes ultérieures, il convient de noter qu’il n’existe, à notre connaissance, aucune représentation au Levant de geste de parfum pour la période de l’âge du Bronze. Les représentations susceptibles d’impliquer des « parfums » mettent en scène des libations (majoritairement) et, dans une moindre mesure, des fumigations. Dès lors, doit se poser la question du terme de « parfum » tel que nous l’entendons aujourd’hui. Est-il pertinent pour rendre compte des utilisations de l’âge du Bronze ?

Les sources antérieures au Bronze moyen dans ce domaine sont tellement fragmentaires qu’elles ne permettent pas de dresser un tableau précis des usages, même si le commerce de résines ou de produits associés est déjà attesté. Pour le Bronze moyen, les sources d’Ur III, de Mari et d’Ebla, puis celles du Babylonien ancien montrent que les mêmes matières premières servaient en encensements (avec les groupes « cèdre » et « genévrier » en prédilec- tion, mais pas exclusivement) et en huiles parfumées, et que ces dernières pouvaient être utilisées en fumigations. Les deux formes apparaissent impliquées aussi bien dans des rituels

d’Amenmès (XIXe dynastie, KV10, Lefébure 1889, p. 81-85 et n° 3, p. 55-57) et dans la tombe anonyme TT 175 (XVIIIe dynastie). Une représentation complète, mais plus tardive se retrouve dans la tombe de Pétosiris (XXXe dynastie, Lefèbvre 1924a, p. 58-59 et 1924b, pl. XI).

33. YOS 11, 47, 1, p. 13-14.

34. YOS 11, 56.

35. Tournay et Shaffer 1998, tablette VII, § 11, p. 174-175 interalia.

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et festivals en l’honneur des divinités, que dans des rites de conjuration ou d’exorcisme et dans diverses pratiques thérapeutiques, invitant à reconsidérer nos catégories sémantiques et conceptuelles.

La fonction de purification semble dominer dans le corpus ancien. Le cylindre de Gudea décrit des utilisations de ce type, pour oindre les dépôts de fondation du temple36, et dans la fabrication des briques :

« Il versa (dans la terre pour faire les briques) du miel, du beurre clarifié et de l’huile précieuse.

Il travailla du baume (?) et des essences aromatiques de toutes sortes d’arbres dans la pâte. […]

Gudéa plaça l’argile dans le moule et agit exactement comme il est prescrit, amenant la première brique en existence dedans, tandis que tous les assistants aspergeaient de l’huile ou du parfum de cèdre37. (la première brique est démoulée) Il l’oignit d’essence de cyprès et de baume (?)38 ».

Un usage de même nature (existence, marque divine, rite auspicieux ou purification ?) semble indiqué pour les panneaux intérieurs réalisés également dans des bois odorants et qui sont traités avec des parfums fins et de l’huile « précieuse », littéralement huile d’abon- dance. On retrouve ce type de pratique à Mari avec un mélange d’huile odorante et de vin pour enduire les montants des portes des sanctuaires39 ou, dans un rite consistant à enduire d’huile parfumée au cyprès mélangée à du sang les montants de lit pour conjurer les esprits malins40.

Cette fonction de purification se retrouve également pour les encensements dans une trilogie, eau, matières aromatiques et feu : « par le pur encensoir des dieux, en effaçant tes “fautes”, puisse, le dieu de l’homme, te rendre pur comme le ciel, virginal comme la terre41… ». « Tu purifies l’argile à potier, avec l’encensoir, la torche et le vase de l’eau bénite tu purifies l’argile à potier42 ». L’huile aromatique sert également pour sceller des unions princières et pour oindre le dais de la figure du dieu43.

Les encensements accompagnent également la cérémonie d’habillage des statues divines : de l’argent pour l’encens-burāšu est reçu par celui qui lave et habille les statues pour des cérémonies44.

Il faut noter que la fonction de nourriture des dieux, souvent citée pour les parfums fumigés45 apparaît uniquement à la fin du IIe millénaire av. J.-C., notamment dans les textes kassites. En revanche, dans les textes paléo-hittites, les matières parfumées interviennent avec des tissus (vêtements) pour faire revenir les divinités disparues dans leur sanctuaire46. De même, la fonction, à la fois hygiénique et symbolique, pour chasser les miasmes des sacrifices sanglants, souvent évoquée, n’est pas spécifiquement documentée, dans l’espace levantin en tout cas, avant la fin de la période lorsque les encens commencent à être asso- ciés, par exemple à l’offrande rituelle médio-assyrienne du cœur d’un taureau sacrifié47.

36. Traduction ETCSL, t. 2, C 5-10.

37. Cylindre A 18 : 20-21 et 18 : 28 et 19 : 6, traduction ETCSL, t. 2.

38. « Šem bulug x (ŠIM x u Ḫ3)-a) - šem bulug :??? - ḫa šu-ur2 » traduit comme « sorte de cyprès ».

39. ARM 7, 49, p. 2.

40. YOS 3, 89, p. 19.

41. YOS XI 49, p. 21-22, cf. YOS 11, p. 37.

42. AAA 22, pl. 11, III 9.

43. KUB 324+ <: 5 ; YOS 3, 89, p. 18.

44. GCCI 1, 242, p. 2.

45. Notamment Faure 1987.

46. Voir par exemple, entre autres, KUB 33, 8 iii, p. 18-19 ; KUB 17, 10 ii, p. 29-31.

47. RAcc. 14 ii, p. 17.

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Le parfum constitue-t-il une catégorie en soi ?

Dans les rituels, les matières aromatiques sont accompagnées de substances très diverses dans des compositions a priori étonnantes qui ne peuvent se comprendre autrement que comme l’expression codifiée de rites dont les clefs nous échappent. Ainsi, les encensements n’étaient-ils pas tous odorants : « tu remplis […] avec du miel, du beurre clarifié, du vin, de la bière et de l’eau et tu les arranges sur le brasero (pour une offrande)48 ». On brûle également, dans divers rituels de l’ancien empire hittite, de la laine, du poisson, du grain, du pain, de l’urine humaine, du silex ?, de la graisse de mouton, de la farine, du miel, des ceps de vigne49… Ainsi encore, les huiles pures et les huiles parfumées se retrouvent souvent dans les mêmes utilisations rituelles avec, peut-être, une différence de degré, ces dernières ne se présentant que comme une catégorie plus élaborée des premières.

Les « parfums » sembleraient donc, pour l’essentiel de l’âge du Bronze, dédiés à des fonctions de purification au sens large, liées, probablement, à un des végétaux qui les avaient produits. À l’origine, ils ont pu appartenir à une catégorie plus large, intégrant les couleurs et/ou les minéraux, et d’autres productions des hommes ou de la terre auxquels ils étaient associés pour remplir des fonctions symboliques. Une évolution est perceptible vers la fin de l’âge du Bronze avec la mise en place des empires, correspondant, peut-être, à de nouveaux codes rituels dans lesquels la dimension de parfum prend une place différente.

Les contenants

La question fondamentale qui se pose est celle de savoir si, à l’âge du Bronze, on a déjà des contenants spécialisés pour les huiles parfumées, antécédents de ceux, mieux connus, de la période orientalisante et classique dans les mondes grec et romain. Autrement dit, une ou des formes peuvent-elles être prises comme les témoins sûrs d’une utilisation et d’un commerce ?

L’attribution d’un contenant comme « à parfum », en l’absence de représentation, repose dans la littérature sur un certain nombre de caractères complémentaires pas toujours expli- cités. Il s’agit, d’une part, de caractères essentiellement morphologiques, à savoir la forme fermée, la présence, souvent, d’un col long, d’un dispositif pour freiner l’écoulement ou adapté à un contenu visqueux, la petite taille, un décor distinctif ou soigné, ou un matériau noble (albâtre, calcite, pierre…). D’autre part, est souvent utilisée, en complémentaire, la diffusion sur de longues distances comme indicateur d’un caractère précieux et recherché, avec l’hypothèse, pour les formes fermées, que celles-ci étaient commercialisées ou échangées pour leur contenu et non en qualité de contenant (par différence avec les formes ouvertes).

Cependant, ces critères ne sont pas utilisés systématiquement et, en fait, l’attribution est assez lâche avec des contours flous.

Ainsi, le terme d’alabastres, dans la période, est appliqué à plusieurs formes très diffé- rentes dont l’unicité du contenu, en l’occurrence, des huiles parfumées, demanderait à être plus amplement démontrée.

En fait, le seul moyen de confirmer l’utilisation en huiles parfumées de telle ou telle forme serait d’opérer des analyses chimiques sur des séries suffisamment longues ; c’est encore, rarement le cas. Les quelques analyses disponibles invitent, dans leurs premiers résultats, à la prudence. J’en prendrai simplement ici trois exemples sur lesquelles des

48. KAR 25 iii 17.

49. Nbk 457, p. 6 ; BE 8/1 154, p. 3.

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analyses scientifiques ou des découvertes confirmées de contenants permettent d’éclairer cette question.

Les bouteilles fusiformes en céramique rouge lustrée faite au tour (RLWMw) Leur forme élancée à long col fin et leur contexte de découverte, essentiellement rituel, en faisait a priori un candidat parfait pour un contenu d’huile parfumée. Une étude récente sur une série importante provenant de différents sites à Chypre et en Anatolie n’y a mis en évidence que des acides gras, à l’exclusion de tout composant aromatique50.

Les jarres à étriers mycéniennes exportées au Levant

Celles-ci, largement retrouvées au Levant, sont considérées, dans les tailles moyennes à petites avec décor, comme ayant servi à la commercialisation d’huiles parfumées mycéniennes et crétoises. L’hypothèse est nourrie par la bonne représentation de ces récipients dans des contextes cultuels ou rituels, leur petite contenance, et un dispositif particulier (long col, ouverture étroite) freinant l’écoulement. Les études réalisées sur du matériel minoen et mycénien ont, en fait, mis en évidence la diversité des contenus des jarres à étriers51. Y ont été retrouvés des traces de vin, d’huile d’olive pure, de vin et d’huile d’olive, ainsi que des mélanges interprétés comme des boissons fermentées. Cependant, les réemplois ne peuvent pas être exclus et ces premiers résultats demandent confirmation en étant étendus sur des séries plus larges, et sur du matériel au Levant. Il faut noter que ces mêmes analyses ont mis en évidence la présence de substances aromatiques dans des récipients de type courant.

Les jarres cananéennes

Depuis les découvertes conjointes des entrepôts d’el-Armana et de l’épave d’Ulu Burun, on sait que celles-ci ont pu servir au transport et à l’entreposage de résines brutes. D’autres analyses tendraient à montrer la présence conjointe de résine et d’acide tartrique et de tartrate, interprétés par l’analyste comme marqueurs de la présence de vin résiné52, bien que ces derniers composants puissent se retrouver dans d’autres végétaux que les raisins.

Le contenant apparaît très polyvalent et a pu servir également pour le transport et l’entre- posage de vin, de fruits, de semences, de perles.

Il est possible cependant que certaines variantes de formes et de pâtes puissent signer la présence d’un contenu de résine de Pistacia53.

Conclusion

La reconstitution d’un commerce des parfums est donc fragile et ne saurait reposer uniquement, ni même principalement, sur l’étude des circulations de contenants supposés, tant que leur contenant aromatique n’a pas été confirmé. En fait, pour le Levant, à l’âge du Bronze, l’emploi de substances parfumées doit probablement se comprendre comme une composante de rituels complexes dont le parfum tel que nous l’entendons aujourd’hui, n’est pas la clef principale, ou, en tout cas, pas la seule. Cette intégration dans un corps

50. Knappet et al. 2005.

51. Tzedakis et Martlew 1999 ; Tzedakis et al. 2008.

52. McGovern et al. 2008.

53. Bourriau et al. 2001.

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de rituels implique que les échanges, en la matière, ne pouvaient être que sporadiques et restreints, car exigeant le partage, forcément limité, de codes et de représentations.

Pour mieux comprendre et cerner les emplois de substances aromatiques, il est urgent et important de procéder à des programmes d’échantillonnages et d’analyses systématiques sous l’égide de groupes pluridisciplinaires.

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