• écrire dans le paysage à l'échelle de la main et à grande échelle

CHAMPS CULTURELS17 85

Approcher l'art par un projet créatif, c'est ce qu'ont vécu les élèves de la classe de terminale BTA Gestion de la Faune Sauvage, durant une semaine.

Grâce au réseau d'actions culturelles nommé ChampArt, cet atelier artistique s'est imposé à nous pour nous bousculer dans nos représentations de la nature et de l'art.

Ivan Polliart, artiste plasticien, nous a proposé des expériences dans le paysage. Voici la liste des nombreuses expériences réalisées pendant l'atelier :

• écrire dans le paysage à l'échelle de la main et à grande échelle

• se déplacer dans le paysage en suivant un parcours défini par la calligraphie d'un mot.

• Prélèvement d'indices pour chaque lettre, et macrophotographie

• la ligne dans le paysage. Une expérience parmi d'autres : tomber sur la ligne. Actions filmée

• l'écran pour photographier le paysage dans un nouvel environnement

• création de jardins en s'inspirant des codes et des symboles des jardins japonais.

• création de jardins en s'inspirant des codes de représentation de la nature des Aborigènes.

Un apport théorique et visuel a permis à chacun de se faire une idée précise des représentations de la nature dans différentes cultures (en Occident, au Japon et chez les Aborigènes). Les élèves ont puisé dans cet apport théorique pour imaginer leurs créations. Puis ils sont passés à la réalisation, d'abord à petite échelle sous forme de maquettes, puis à grande échelle à l'extérieur. Ils ont utilisé des matériaux tels que la sciure (différentes essences ont été sélectionnées pour varier les couleurs), le sable, la terre, le gravier, la chaux, la gouache, etc. Les notions de texture, calibrage (gros, moyen, petit), couleur sont bien présentes dans les créations.

Avec des matériaux simples, les maquettes et jardins sont variés. Les élèves ont découvert et expérimenté un nouveau langage comme en témoigne l'un d'eux, Laurent SEJOURNE :

" J'ai appris et découvert une perception de l'art que je n'aurais jamais pu découvrir par moi-même.

L'utilisation des matériaux n'est pas le fruit du hasard.

Chaque élément a une signification précise (la corde exprime le lien). Les matériaux présentent des textures, des grosseurs, des couleurs différentes, ce qui donne l'aspect artistique. Cette semaine m'a ouvert l'esprit, a réveillé mon côté artistique et j'envisage de me mettre à la peinture. "

Ivan Polliart a su faire passer des messages multiples : prendre de la distance par rapport à ce que l'on fait, réfléchir à la démarche artistique,

recommencer plusieurs fois, observer l'évolution des matériaux avec le passage du temps... D'ailleurs comme le dit Jérémy ZWALD, un autre élève, " cette semaine a été enrichissante sur plusieurs points : savoir se remettre en question, car nos réalisations ne sont pas complètes du premier coup. Il faut chercher les failles, les erreurs et recommencer pour obtenir le meilleur. Du point de vue artistique, j'ai appris à sortir du côté représentatif. "

Les échanges entre les élèves et l'artiste ont été nombreux, les explications nécessaires.

" Parfois nous avons rencontré des difficultés, des incompréhensions sur cette idée de paysage " dit Ivan Polliart. Alexandre GUILLAUME abonde dans ce sens : " Changer souvent d'idées a été une difficulté pour nous, les idées que nous avions n'étaient pas forcément les bonnes aux yeux de l'artiste. Cela m'a donné une ouverture d'esprit en me remettant en cause sur mes idées, mes points de vue. "

Pourtant en lisant les mots de Pascal RAIMBAULT, on comprend que le message est bien passé : " Avec l'artiste, c'était plus une relation ami/ami que prof/élèves. C'était avant tout respecter ses choix mais il était à notre écoute. Aujourd'hui je lui dirais de persévérer pour qu'il puisse marquer les consciences, comme il le fait dans certains de ses travaux. "

H

THÉBAUD

Professeur d'éducation socioculturelle LEGTA de Charleville-Mézières

Des expériences artistiques

dans le paysage