UNIVERSITÉ DE CERGY-PONTOISE U.F.R. Économie & Gestion
LICENCE d’ÉCONOMIE FINANCE & GESTION Première année - Semestre 1
MATHÉMATIQUES
MATH 101 : Pratique des Fonctions numériques
Enseignant responsable : J. Stéphan
1 Quelques outils mathématiques 5
1.1 Symboles et logique . . . 5
1.2 Calcul numérique et littéral . . . 7
1.2.1 Nombres premiers . . . 7
1.2.2 Fractions . . . 7
1.2.3 Radicaux . . . 8
1.2.4 Puissances . . . 9
1.3 Montrer une égalité . . . 11
1.4 Fonctions affines - Equations de droites - Systèmes linéaires 2×2 . . 12
1.4.1 Fonctions affines . . . 12
1.4.2 Équations de droites . . . 13
1.4.3 Propriété : signe de ax+b . . . 17
1.4.4 Évolution . . . 17
1.4.5 Systèmes 2×2 . . . 19
1.5 Dérivation - Tangente à une courbe . . . 21
1.5.1 Fonction dérivable en un réel x0 . . . 21
1.5.2 Fonction dérivée sur un intervalle . . . 23
1.5.3 Approximation affine . . . 26
2 Fonctions usuelles 29 2.1 Généralités . . . 29
2.1.1 Définitions . . . 29
2.1.2 Variations d’une fonction . . . 31
2.1.3 Composition de deux fonctions . . . 32
2.2 Les fonctions polynômes du second degré . . . 33
2.3 Fonctions polynômes . . . 37
2.4 La fonction Logarithme Népérien . . . 40
2.5 La fonction Exponentielle . . . 43
2.6 Fonctions exponentielles de base a . . . 46
2.7 Fonctions puissances d’exposants réels . . . 48
3 Limite d’une fonction - Continuité 51
3.1 Une introduction . . . 51
3.2 Limite d’une fonction en +∞ ou−∞ . . . 53
3.2.1 Limite infinie en l’infini . . . 53
3.2.2 Limite finie en l’infini . . . 54
3.3 Limite d’une fonction en un réel x0 . . . 55
3.3.1 Limite infinie en x0 . . . 55
3.3.2 Limite finie enx0 . . . 56
3.3.3 Limite à droite / à gauche . . . 57
3.4 Opérations sur les limites . . . 61
3.5 Conséquences graphiques : Asymptote à une courbe . . . 65
3.6 Continuité . . . 68
3.7 Prolongement par continuité . . . 70
3.8 Opérations sur les fonctions continues . . . 71
4 Étude globale d’une fonction - compléments 73 4.1 Schéma général d’étude d’une fonction . . . 73
4.2 Complément sur la continuité - Théorème des valeurs intermédiaires . 76 4.3 Complément sur la dérivabilité d’une fonction . . . 79
4.4 Variations - extrema d’une fonction dérivable . . . 81
4.4.1 Extrema d’une fonction . . . 82
Quelques outils mathématiques
1.1 Symboles et logique
Définition 1. On note R l’ensemble des nombres réels : tous les exemples et exer- cices de ce cours se feront dans cet ensemble de nombres ou un sous-ensemble de R.
On dit qu’un sous ensemble I de R estun intervalle de R, si pour tous réels a et b appartenant à I et pour tout réel x tel que a≤x≤b, alors x appartient à I.
Soient a et b deux réels tels que a < b. On dit que l’intervalle I des réels x est : 1. un intervalle fermé [a;b] (ou un segment) si, pour tout x appartenant à I,
a≤x≤b.
2. un intervalle ouvert ]a;b[ si, pour tout x appartenant à I, a < x < b.
3. un intervalle semi-ouvert à droite[a;b[(respectivement à gauche]a;b]) si, pour tout x appartenant à I, a≤x < b (respect. a < x≤b).
Dans ces trois cas, I est un intervalle dit borné de R.
De la même façon, on définit les intervalles non bornés de R : Exemples 1. x∈[−3; 4] ⇐⇒ −3≤x <4 ; x∈]− ∞; 9]⇐⇒x≤9
Notations : On note :R∗ =R r{0},R− =]−∞; 0],R∗− =]−∞; 0[,R+ = [0; +∞[ etR∗+ =]0; +∞[.
AinsiR∗=R∗−∪R∗+
Quelques intervalles : Notation de
l’intervalle C’est l’ensemble
des réels xtels que Représentation sur la droite réelle
[a;b] a≤x≤b
[a;b[ a≤x < b ]a;b] a < x≤b ]a;b[ a < x < b
[a; +∞[ x≥a
]a; +∞[ x > a
]−∞;b] x≤b
]−∞;b[ x < b
Définition 2. Lorsqu’un élément a appartient à un ensemble E, on note a ∈ E, dans le cas contraire, on note a /∈E.
Lorsqu’un sous-ensemble F est inclus dans un ensemble E, on note F ⊂ E, et F 6⊂ E dans le cas contraire. Notez que F est inclus dans E si et seulement si tous les éléments de F appartiennent à E, mais qu’il suffit qu’un élément de F n’appartienne pas à E pour que F ne soit pas inclus dans E.
Définition 3. ∃ est le quantificateur existentiel : il signifie « il existe au moins un(e) » . ∃! signifie « il existe un(e) unique » .
∀ est le quantificateur universel : il signifie « Pour tout (s) » ou « Quel(le)s que soient » .
Ces quantificateurs sont des symboles mathématiques et ne doivent être utilisés que dans des assertions mathématiques et surtout pas comme des abréviations dans une copie !
Exemples 2.
1. ∀x∈R r{−1,0} , 1 x − 1
x+ 1 = 1
x2+x (mise au même dénominateur)
2. ∃x∈R/ x2+3 = 4. (Par exemplex=−1 (oux= 1)). (Le «/» signifie « tel que »)
1.2 Calcul numérique et littéral
1.2.1 Nombres premiers
Définition 4. Un nombre entier supérieur ou égal à 2 est dit premier s’il est divisible uniquement par 1 et par lui même.
Exemple 3. Les dix premiers nombres premiers sont : 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29
Application : La décomposition en nombres premiers permet des simplifications dans les calculs :
Exemples 4. (voir paragraphes suivants) : 108 = 22×33, donc√
108 = 6√ 3, 240 = 24×3×5, donc 108
240 = 22×33
24×3×5 = 2−2×32×5−1. 5
18− 7
24 = 20−21 72 = −1
72 (72 est le PPMC de 18 et 24)
1.2.2 Fractions
Définition 5. La fraction a
b, b 6= 0, est le résultat de la division du nombre a (numérateur) par le nombre non nul b (dénominateur).
1. Propriété : Pour tout réel k6= 0, k×a k×b = a
b. Exemples 5. 60
216 = 5 18; 1
√2 =
√2
2 ; −2 + 2√ 3
2 =−1 +√ 3 ; 1
3−√
2 = 3 +√ 2
7 ; 3a−a2 2a = 3
2− a 2.
2. Addition de deux fractions : •Pour tous réels a, b etc6= 0 : a
c +b
c = a+b c
•Pour tous réels a, b6= 0, c et d6= 0 : a
b + c
d = a×d
b×d + c×b
d×b = ad+bc bd Exemples 6. 7
3+ 2
3 = 3 ; a 3 + 5a
3 = 2a; 3 4 +1
5 = 15 20 + 4
20 = 19 20. 1
18 + 5 24 = 19
72; 1
x− 1
x+ 1 = x+ 1
x(x+ 1) − x
x(x+ 1) = 1 x(x+ 1)
3. Multiplication de deux fractions : Pour tous réels a, b6= 0, c etd6= 0 : a
b × c
d = a×c
b×d, en particulier a× c
d = a×c d Exemples 7. 3
4 ×1 5 = 3
20; 7× 2 3 = 14
3 ; a b × 1
a = 1 b ; x
x−1 × x2−1
3x2 = x+ 1 3x
4. Division de deux fractions : Pour tous réels a, b6= 0, c etd6= 0 : a
b ÷ c d = a
b ×d c = ad
bc Exemples 8. 3
4 ÷8 5 = 15
32; n(n+ 1)
n−1 ÷ 1
n2−1 =n(n+ 1)2; 2
(x+ 1)2 ÷ x−1
x+ 1 = 2 x2−1
Remarque : Attention à la position des barres de fractions : 3
5 7 = 3
5 ÷7 1 = 3
5 × 1 7 = 3
35 et 3 5 7
= 3 1 ÷5
7 = 3 1 × 7
5 = 21 5
5. Remarque sur le signe « - » : Pour tous réelsaetb6= 0 : −a b = a
−b =−a b
1.2.3 Radicaux
Définition 6. Si a est un réel positif ou nul, la racine carrée de a, notée √ a, est l’unique réel positif (ou nul) tel que (√a)2 =a.
1. Conséquence :Pour tout réel positif ou nul a, √ a×√
a=a.
2. Remarque : Si a >0, il y a exactement deux réels dont le carré est a : √ a et−√a. Par exemple, 3 et −3 sont les deux réels dont le carré est égal à 9.
3. Attention ! √
a2 n’est pas toujours égal à a! Si a≥0,√
a2 =a, mais si a≤0, √
a2 =−a. Par exemple, q(−5)2 =√
25 = 5 =−(−5) 4. Plus généralement,pour touta∈R+ et toutn ∈N, sin = 2p, alors√
an= ap et si n = 2p+ 1, alors √
an =ap√a. Par exemple : √
128 =√
27 = 8√ 2 5. Propriétés : Pour tous réels a≥0 et b >0 : √
a×√ b=√
abet √
√a
b =ra b Exemple 9. √
18 = √
9×2 = √ 9×√
2 = 3√ 2 6. Attention ! √
a+√
b 6= √
a+b. Par exemple, √ 1 +√
4 = 3 et √
1 + 4 =
√5≈2,2
1.2.4 Puissances
Définition 7. Soit n un entier strictement positif et a un réel : an=a×a× · · · ×a (n facteurs) Si n = 0 et a 6= 0, on convient de poser a0 = 1
1. Exemples 10. 26 = 64 ; (−5)3 =−125 ; 2 3
2
= 4 9; (√
3)5 = 9√ 3
2. Remarque sur le Signe de an : Si n est pair, an est positif et si n est impair,an est du signe de a
Exemples 11. (−3)3 =−27, (−6)6 = 46656
3. Puissances négatives : Pour tout entier strictement positif n : a−n = 1 an (a 6= 0)
Exemple 12. 2−2 = 1 4
4. Propriétés : Soient a et b deux réels non nuls et n et m deux entiers :
Produit de puissances an×am =an+m 36×3−7 = 3−1 Quotient de puissances an
am =an−m 36
3−7 = 313 Puissance de puissances (an)m =an·m 24−3 = 2−12 Puissance de produit (ab)n =an×bn 354 = 54×74 Puissance de quotient a
b
n
= an bn
3 5
3
= 33 53 5. Puissances rationnelles :
Définition 8. Soient a et b deux réels positifs. Soit q un entier naturel non nul. L’équationaq=b possède une unique solution appelée racine qième de b et notée a=b1q ou parfois a =√q
b (cette dernière notation étant moins utilisée) Exemples 13. L’équation x3 = 125 possède une unique solution x = 5 =
√3
125 = 1251/3
Propriétés : Par définition, on a (aq)1q =a1qq =a
Les propriété du tableau ci-dessus restent valables pour des puissances de la forme 1
q : si a etb sont deux réels positifs et p etq deux entiers non nuls : a1pa1q =a1p+1q ; (ab)1q =a1qb1q ; a1p
1
q =apq1 ; a−1q = 1
a1q(a6= 0) Exemples 14. 21/3×21/9 = 24/9; 31/31/2 = 31/6
Définition 9. Soient a ∈ R∗+ et p et q deux entiers (p ∈ Z et q ∈ N∗), on définit
apq = (ap)1q =a1qp
Exemples 15. 1255/3 = (1251/3)5 = 55 = 3125 ; 813/4 = (811/4)3 = 33 = 27
Remarque : Soit a >0 : on aa1/22 =a21/2 =a, ainsia1/2 =√ a Propriétés : Soient a et b deux réels positifs et r = p
q et r0 = p0 q0 deux rationnels (p, p0 ∈Z, q, q0 ∈N∗)
Produit de puissances ar×ar0 =ar+r0 31/3 ×3−1/4 = 31/12 Quotient de puissances ar
ar0 =ar−r0 3−1/5
31/4 = 3−9/20 Puissance de puissances (ar)r0 =ar·r0 23/5−2/3 = 2−2/5 Puissance de produit (ab)r =ar×br 453/4 = 33/2×53/4 Puissance de quotient a
b
r
= ar br
3 25
5/6
= 35/6 55/3
Exemples 16. 23/4×81/2 = 23/4×23/2 = 29/4 = 4×21/4; 725/3 = 310/3×25 6. Extension aux puissances réelles : On verra lors de ce semestre que grâce à
la fonction exponentielle on peut donner un sens mathématique aux puissances réelles de nombres strictement positifs, et que dans ce cas les propriétés ci- dessus restent encore valables.
1.3 Montrer une égalité
Principe : Lorsque l’on veut démontrer que deux réels A et B sont égaux, ll y a généralement 3 méthodes possibles :
1. On transforme l’un des deux nombres par une suite de calculs, afin d’obtenir le second :
Par exemple, montrer que 1
√3−1 =
√3 + 1 2 Réponse : 1
√3−1 = (√3 + 1) (√
3−1)(√
3 + 1) = √3 + 1
3−1 = √3 + 1 2
2. On transforme séparémentles deux nombresAetB afin de démontrer qu’ils sont tous les deux égaux à un troisième nombre C :
Par exemple, montrer que (√
2−3)(2−√
2) =−
√ 2− 5
2
2
+ 1 4 Réponse : D’une part (√
2−3)(2−√
2) = 2√
2−2−6 + 3√
2 = 5√ 2−8 D’autre part :−
√ 2− 5
2
2
+1 4 =−
2−5√ 2 + 25
4
+1
4 =−32 4 +5√
2+1 4 = 5√
2− 32 4 = 5√
2−8. L’égalité est démontrée.
3. On montre que la différence A−B est nulle.
Par exemple, montrer que
√5−√
√ 2
3 =
√3
√5 +√ 2 Réponse :
√5−√
√ 2
3 −
√3
√5 +√
2 = (√ 5−√
2)(√ 5 +√
√ 2) 3(√
5 +√
2) −
√3×√
√ 3 3(√
5 +√ 2) = 5−2−3
√3(√ 5 +√
2) = 0. L’égalité est démontrée.
Remarque : Lorsque A et B sont deux expressions en une variable (x par ex.), avant de démontrer queA(x) etB(x) sont égales, il faut vérifier qu’elles sont définies sur le même ensemble. Par exemple, x2+ 3x
x 6=x+ 3 carA(x) = x2+ 3x
x est définie surR∗ etB(x) =x+ 3 est définie surR (on peut par contre préciser que pour tout x6= 0, x2+ 3x
x =x+ 3)
Par exemple, montrer que pour tout x6= 1 : 2x2−5x−1
x−1 = 2x−3− 4 x−1 Réponse : Pour tout x6= 1, 2x−3− 4
x−1 = (2x−3)(x−1)−4 x−1
= 2x2−2x−3x+ 3−4
x−1 = 2x2−5x−1 x−1
1.4 Fonctions affines - Equations de droites - Sys- tèmes linéaires 2 × 2
1.4.1 Fonctions affines
Définition 10. Une fonction affine f est une fonction définie surR(à valeurs dans R) par :
f(x) =mx+p où m etp sont deux réels Remarques :
1. Lorsque p= 0, la fonctionf est dite linéaire.
2. Lorsque m= 0, f est une fonction constante.
3. Si m > 0, f est strictement croissante sur R, et si m < 0, f est strictement décroissante surR.
Proposition 1. Une fonction affinef est entièrement déterminée par la donnée des images de deux réels distincts : soientx1 etx2 deux réels distincts tels quef(xi) =yi
(pour i= 1,2), alors : m= y2−y1
x2−x1 et pour tout réel x, f(x) = m(x−xi) +yi(i= 1,2)
Preuve : Par définition, on a : yi = f(xi) = mxi +p (pour i = 1,2), donc par soustraction :y2−y1 =mx2+p−(mx1+p) =m(x2−x1)
d’où m = y2−y1
x1−x1 et f(x)−yi = (mx+p)−(mxi +p) = m(x−xi) (i = 1,2), d’où le résultat
Exemple 17. Déterminer la fonction affineftelle quef(0,01) = 2 etf(−0,02) = 11 Réponse : m = 11−2
−0,02−0,01 = 9
−0,03 =−300 et f(x) = −300(x−0,01) + 2 = −300x+ 5
1.4.2 Équations de droites
Rappels : • Soient A et B deux points distincts. Le vecteur −→
AB est un vecteur directeur de la droite (AB), et les autres vecteurs directeurs de (AB) sont tous les vecteurs colinéaires à−→AB différents de~0. On caractérise ainsi les points de la droite (AB) :
M ∈(AB) ⇐⇒ −→
AB et−−→
AM sont colinéaires
•Deux vecteurs ~u et−→v sont dits colinéaires si l’un des deux est nul, ou bien s’il existe un réel k tel que −→u =k· −→v .
• Dans le plan muni d’un repère, les vecteurs ~u x y
!
et~v x0 y0
!
sont colinéaires si et seulement six·y0 −x0·y= 0.
Théorème 1. La représentation graphique d’une fonction affine est une droite.
Preuve : On considère la fonction affine f définie sur R par f(x) = mx+p. On note C sa représentation graphique. On a ainsi : C ={M(x;y)/y =mx+p}
Considérons les points A(0;p) et B(1;m+p) appartenant à C. On montre que C = (AB)
On a les équivalences suivantes : M(x;y) ∈ (AB) ⇐⇒ −−→
AM et −→
AB sont coli- néaires :
En utilisant les coordonnées : −−→
AM x
y−p
!
et −→
AB 1 m
!
sont colinéaires si et seulement si mx−(y−p) = 0⇐⇒y=mx+p
Conclusion :M(x;y) appartient à la droite (AB) si et seulement si y=mx+p, c’est-à-dire si et seulement si M appartient à C. C est bien la droite (AB) Remarque : m s’appelle le coefficient directeur de la droite (AB) car il définit la direction de (AB) grâce au vecteur directeur −→
AB 1 m
!
, et b est « l’ordonnée à l’origine » de (AB).
Théorème 2. Dans le plan muni d’un repère, toute droite non parallèle à l’axe des ordonnées est la représentation graphique d’une fonction affine (en particulier, elle possède une équation du typey =mx+p).
Preuve : Soit D une droite non parallèle à l’axe des ordonnées : donc D coupe l’axe des ordonnées en un pointA(0;p).
Notons B le point d’abscisse 1 de D et (1;q) les coordonnées de B. Alors la fonction affine définie par f(x) = (q−p)x+p vérifie f(0) = p et f(1) = q; donc A et B appartiennent à la droite représentative de f : D = (AB) est donc la représentation graphique def
Théorème 3. Dans le plan muni d’un repère, toute droite (d) a une équation de la forme :
1) y=mx+p, lorsque (d) est non parallèle à l’axe des ordonnées.
2) x=k, lorsque (d) est parallèle à l’axe des ordonnées.
Preuve :
1) Dans le premier cas, voir le théorème précédent.
2) Dans le second cas, (d) coupe l’axe des abscisses au point C de coordonnées (k; 0). (d) est exactement l’ensemble des points du plan dont l’abscisse est égale à k. Une équation de (d) est ainsi : x=k
Conclusion :On peut résumer les deux cas, en énonçant que toute droite du plan a une équation du type ax+by+c= 0, où a et b ne sont pas simultanément nuls.
Si b = 0, cette droite est parallèle à l’axe des ordonnées et a pour équation réduite x= −c
a =k, si b6= 0 cette droite n’est pas parallèle à l’axe des ordonnées et a une équation réduite de la formey= −a
b x− c
b =mx+p
Définition 11. On appelle équation cartésienne d’une droite D, toute équation de la forme ax+by+c= 0
Remarque importante : Soit D la droite d’équation cartésienneax+by+c= 0.
Alors un vecteur directeur de D est~u −b a
!
En effet, si b 6= 0, les points M(b;−a−c/b) et N(0;−c/b) appartiennent à D et ~u = −−→M N −b
a
!
est un vecteur directeur de D. Si b = 0, le vecteur ~v 0 1
!
est un vecteur directeur de D, mais également le vecteur ~u=a~v 0
a
!
Remarque : lecture graphiqueSoitDla droite passant parA(xA, yA) etB(xB, yB) : sixA6=xB,Dn’est pas parallèle à l’axe (Oy) et a une équation de la formey=mx+p oùm= yB−yA
xB−xA. Graphiquement, il s’agit de pouvoir lire le quotient yB−yA
xB−xA = ∆y
∆x
(en faisant attention au signe !) et l’ordonnée à l’origine C(0;p)∈(AB) Si ce n’est pas possible, on détermine pen utilisant l’un des deux points.
Il existe également une formule, dès lors que l’on connaît le coefficient directeur m et un point A(xA, yA) :
D : y=m(x−xA) +yA
Exemple 18. L’équation de la droite de la figure ci-dessous esty= −2 3 x+ 8
Figure 1.1 – Equation réduite d’une droite
Définition 12. Fonction affine par morceaux : Une fonction est dite affine par morceaux si elle est définie par intervalles et que sur chacun de ces intervalles elle est affine.
Exemple 19. Soit f définie sur R par f(x) =
2x+ 3 si x≤ −2
−x+ 2 si −2< x≤3 x+ 2
5 si x >3
Figure 1.2 – Courbe d’une fonction affine par morceaux
Définition 13. Soit x un réel, la valeur absolue de x, notée |x| est définie par :
|x|=x si x≥0 et |x|=−x si x≤0.
Exemples : |3,46|= 3,46 ; | −π|=π; |√
5|=√ 5.
Les propriétés qui suivent sont des conséquences de la définition.
Propriétés 1. 1. ∀x∈R,|x| ≥0 et |x|= 0⇔x= 0. 2. ∀x∈R,|x|=| −x|.
3. ∀(x, y)∈R2,|xy|=|x||y| et si y 6= 0.
x y
= |x|
|y|. 4. ∀x∈R,∀n ∈N,|xn|=|x|n.
5. ∀x∈R,√
x2 =|x| et ∀x≥0,√
x2 =|x|=x.
6. Inégalité triangulaire : ∀x∈R,∀y∈R,|x+y| ≤ |x|+|y| Définition 14. La fonction valeur absolue est définie sur R par
f(x) =|x|=
( −x si x≤0 x si x >0 Cette fonction est donc affine par morceaux.
Figure 1.3 – Courbe de la fonction « Valeur absolue »
Remarque : Si l’on considère la droite réelle munie d’un repère (O;~i), la valeur absolue de x est alors la distance du pointO au point M d’abscisse x.
Plus généralement, si M(x) etN(y) sont deux points de la droite réelle, alors la distanceM N =|y−x|.
1.4.3 Propriété : signe de ax + b
Théorème 4. La résolution de l’inéquation (I) : ax+b >0 (où a 6= 0) permet de déterminer le signe de ax+b :
x −∞ −b
a +∞
signe de ax+b signe de −a 0 signe de a Exemples 20.
1. Résoudre l’inéquation (2x−5)(1−x)<0.
Réponse :
x −∞ 1 2,5 +∞
2x−5 − − 0 +
1−x + 0 − −
(2x−5)(1−x) − 0 + 0 −
Conclusion :S =]−∞; 1[∪]2,5; +∞[
2. Résoudre l’inéquation 3x+ 1 2−x ≥1.
Réponse : 3x+ 1
2−x ≥1⇐⇒ 3x+ 1
2−x −1≥0⇐⇒ 4x−1 2−x ≥0
x −∞ 1
4 2 +∞
4x−1 − 0 + +
2−x + + 0 −
Quotient − 0 +
−
Conclusion :S =1 4; 2
1.4.4 Évolution
Définition 15. On considère l’évolution d’une variable qui passe de la valeur y0 à la valeur y1 (où y0 et y1 sont deux réels)
• La variation absolue de y0 à y1 est la différence y1−y0.
• La variation relative, ou taux d’évolution de y0 à y1 est le quotient : t= y1−y0
y0 (t sera donné sous forme de fraction, de réel arrondi ou de pourcentage)
• Le coefficient multiplicateur de y0 à y1, est le réel c= y1 y0.
Exemple 21. Une PME de 128 salariés décide de se développer et de recruter 24 salariés supplémentaires. Le taux d’évolution est t = 24
128 = 0,1875, soit une augmentation de 18,75%.
Proposition 2. Sous les notations de la définition, on a : c= 1 +t Preuve : 1 +t= 1 + y1−y0
y0 =· · ·= y1
y0 =c
Exemple 22. Une ville compte actuellement 36 000 habitants : les services de la mairie pensent que le nombre d’habitants va être multiplié par 1,2 d’ici 5 ans.
Il y aura 36000×1,2 = 43 200 habitants en 2022. Le taux d’évolution est t = c−1 = 0,2, soit une augmentation de 20%.
Remarque : Taux global d’évolution
On considère des évolutions successives d’une variable qui prend les valeurs y1, puis y2, puis y3 : réels strictement positifs. On note c1 (respectivementc2) le coeffi- cient multiplicateur entre y1 et y2 (respectivement entre y2 et y3) et c le coefficient multiplicateur « global » entrey1 ety3, on a :
c= y3
y1 = y3
y2 × y2
y1 =c2×c1
Si on note t1 (respectivement t2) le taux d’évolution entrey1 et y2 (respectivement entrey2 ety3), et t le taux global d’évolution entre y1 ety3, on a alors
t= y3−y1
y1 =c−1 =c1×c2 −1 = (1 +t1)(1 +t2)−1
On retiendra : lors d’évolutions successives, les coefficients multiplicateurs sont mul- tipliés, mais pas les taux d’évolution (ni les pourcentages).
Exemple 23. Le nombre de salariés d’une PME était de 1 150 fin 2011. En 2012, ce nombre a augmenté de 8%, puis en 2013 il a diminué de 5% et enfin en 2014 il a augmenté de 7% Quelle a été l’évolution du nombre de salariés de cette entreprise entre début 2012 et fin 2014 ?
Réponse : Le taux global d’évolution a été de t= 1,08×0,95×1,07−1≈9,78%
Définition 16. Considérons une variable dont on connaît les taux d’évolutions t1, t2,· · · , tn sur n périodes de même durée (l’année par exemple).
Le taux d’évolution périodique moyen est le taux t calculé de telle sorte que l’évolution globale soit la même si la variable avait évolué à ce tauxtsur chacune des périodes.
On dit que le coefficient multiplicateur c= 1 +t est la moyenne géométrique des coefficients multiplicateurs ci = (1 +ti), i∈[[1, n]]
Exemple 24. Supposons qu’une variable connaisse les taux d’évolution successifs t1, t2 ett3 : le taux global d’évolution t vérifie donc : t= (1 +t1)(1 +t2)(1 +t3)−1
Si cette variable avait connu un taux d’évolution constant égal à t pendant ces trois années, le taux d’évolution global aurait été det= (1 +t)3−1
t vérifie donc l’égalité
(1 +t)3 = (1 +t2)(1 +t2)(1 +t3)
Pour résoudre une telle équation, il faut utiliser les puissances rationnelles : soit A >0, (1 +t)n=A⇐⇒1 +t =A1/n ⇐⇒t=A1/n−1
Exemple 25. La valeur d’une action augmente de 6% la première année, de 4%
la seconde année et de 8% la troisième année. Déterminer le taux global d’évolution puis le taux moyen annuel.
Réponse :
• Le taux global d’évolutiont vérifie :t= 1,06×1,04×1,08−1≈19,06%
• Le taux annuel moyen d’évolution t vérifie :
(1 +t)3 = 1,06×1,04×1,08⇐⇒ t = (1,06×1,04×1,08)1/3−1≈ 0,05987.
En moyenne l’action augmente de 5,99% par an.
1.4.5 Systèmes 2 × 2
Définition 17. Un système de deux équations linéaires à deux inconnues x ety est de la forme :
( ax+by = c a0x+b0y = c0
où a, b, c, a0, b0, c0 sont des réels tels que a etb (respectivement a0 et b0) ne soient pas simultanément nuls.
Trouver une solution de ce système, c’est déterminer un couple de réels (x0, y0) tels que ax0 +by0 = c et a0x0 +b0y0 = c0. Le but étant de déterminer toutes les solutions.
Remarque : interprétation graphique :Soit (d) la droite d’équationax+by=c (droite verticale si b = 0) et (d0) la droite d’équation a0x+b0y = c0, les solutions du système correspondent alorsaux coordonnées des points d’intersection de (d) et (d’). Il y a donc trois cas envisageables :
1. Si (d) et (d0) sont sécantes en un pointM0(x0;y0), le système admet une unique solution : le couple (x0;y0).
2. Si (d) et (d0) sont strictement parallèles, le système n’admet pas de solution.
3. Si (d) et (d0) sont confondues, le système admet une infinité de solutions, tous les couples de coordonnées des points de d.
Théorème 5. Soit (S) le système
( ax+by = c
a0x+b0y = c0 . Notons D le nombre : D
= ab0 −a0b (appelé déterminant du système). Si D est non nul, (S) admet une unique solution, et si D est nul, le système admet ou bien aucune solution ou bien une infinité de solutions.
Preuve : Le système admet une unique solution signifie que graphiquement les droites (d) d’équation ax+by = c et (d0) d’équation a0x+b0y = c0 sont sécantes.
Un vecteur directeur de (d) est~u −b a
!
, et un vecteur directeur de (d0) est ~v −b0 a0
!
, ainsi, (d) et (d0) sont sécantes si et seulement si ~u et~v sont non colinéaires, ce qui équivaut à :ab0−a0b6= 0
Exemple 26. Résoudre le système : (S)
( 2x +5y = −1 (L1) x +3y = −1 (L2)
Le déterminant de (S) est D= 16= 0 : on sait donc que (S) possède une unique solution.
(S)⇐⇒
( 2x +5y = −1
2x +6y = −2 (L2 ←2L2) ⇐⇒
( 2x +5y = −1
y = −1 (L2 ←L2−L1)
⇐⇒
( x = 2
y = −1 D’oùS ={ (2;−1)} Exemple 27. Résoudre le système : (S)
( 3x +7y = 2 (L1) 2x +3y = 5 (L2)
Le déterminant de (S) est D = 9−14 =−56= 0 : on sait donc que (S) possède une unique solution.
(S)⇐⇒
( 6x +14y = 4 (L1 ←2L1) 6x +9y = 15 (L2 ←3L2) ⇐⇒
( 3x +7y = 2
5y = −11 (L2 ←L1−L2)
⇐⇒
y = −11 5 x = 1
3
2−7(−11
5 )= 29 5
. D’où S = 29 5 ;−11
5
Exemple 28. Résoudre le système : (S)
( 3x +9y = 4 (L1) x +3y = −2 (L2) . Le déterminant de (S) est D= 0. On remarque que
(S)⇐⇒
( 3x +9y = 4 (L1) 3x +9y = −6 (3L2) .
Ces deux équations sont incompatibles : (S) n’a pas de solution et S =∅
1.5 Dérivation - Tangente à une courbe
1.5.1 Fonction dérivable en un réel x
0Rappels : Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I, et a < b deux réels de I. On appelle taux d’accroissement de f (ou taux de variation de f, ou accroissement moyen de f) entre a et b le rapport f(b)−f(a)
b−a . Dans un repère orthogonal, ce rapport est le coefficient directeur de la droite (AB) oùA(a, f(a)) et B(b, f(b)). (Voir figure 1)
f(b)−f(a)
b−a = yB−yA xB−xA
=m
Définition 18. Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I et x0 un réel appartenant à I. f est dite dérivable en x0 si ∆f(x,x0) = f(x)−f(x0)
x−x0 admet une limite réelle (= finie) ` lorsque x tend vers x0.
Dans ce cas, cette limite est notéef0(x0) et est appelée nombre dérivé de f en x0
Figure 1.4 – Nombre dérivé en x0
Remarque : ∆f(x,x0) représente le coefficient directeur de la sécante (M M0) où M(x, f(x)) etM0(x0, f(x0)). Dire que ∆f(x,x0) possède une limite quandxtend vers x0 revient à dire que la courbe représentative def possède au pointM0 une tangente de coefficient directeurf0(x0). (tangente non verticale).
Ainsi, lorsque f est dérivable en x0 l’équation de la tangente à Cf est y=f0(x0)(x−x0) +f(x0)
(remarquer que cette droite a pour coefficient directeurf0(x0) et passe parM0(x0, f(x0)).
Exemple 29. Soit f : f(x) = x2. Pour x0 = 1, on a ∆f(x,1) = x2−1
x−1 =x+ 1 donc lim
x→1∆f(x,1) = 2. f est dérivable en 1 et f0(1) = 2. La tangente à Cf au point A(1,1) a pour équation : y= 2(x−1) + 1 soit : y= 2x−1
Remarque : Avec le changement de variable x = x0+h, on a l’énoncé suivant : f est dérivable en x0 si et seulement si f(x0+h)−f(x0)
h admet une limite finie lorsque h tend vers zéro.
1.5.2 Fonction dérivée sur un intervalle
Définition 19. Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I. Si f est dérivable en tout réel de I, on dit que f est dérivable sur I et on peut alors définir la fonction dérivée de f, notée f’, sur I par :
f0 : I −→R
x7−→f0(x) = lim
h→0
f(x+h)−f(x) h
Les étudiants doivent connaître le tableau des fonctions dérivées des fonctions de références suivantes (Les fonctions « Logarithme Népérien » et « Exponentielles » seront (re)vues dans le courant du semestre) :
f : f(x) = ... f0(x) = ... Ensemble de validité
ax+b a R
xn (n∈Z∗) nxn−1 ]− ∞; 0[∪]0; +∞[
√x 1
2√
x ]0; +∞[
xα (α∈R∗) αxα−1 ]0; +∞[
ex ex R
lnx 1
x ]0; +∞[
Opérations usuellesSoient f etg deux fonctions dérivables sur un intervalle I :
Fonction Dérivée Condition
f+g f0+g0
k.f k.f0 k ∈R
f×g f0×g+f ×g0 1
g −g0
g2 ∀x∈I, g(x)6= 0 f
g
f0 ×g −f ×g0
g2 ∀x∈I, g(x)6= 0
Exemples 30. Déterminer les dérivées des fonctions suivantes, définies et déri- vables sur D :
f1 : f1(x) = −3x3+ 2x2−7x+ 19 surD1 =R. ∀x∈R, f10(x) =−9x2+ 4x−7 f2 : f2(x) = x√
x surD2 =]0; +∞[. ∀x >0, f20(x) = √
x+ x 2√
x = 3 2√
x
f3 : f3(x) = 1 x3 − 1
x surD3 =R∗ ∀x6= 0, f30(x) = −3 x4 + 1
x2
f4 : f4(x) = x+ 1
x−1 surD4 =R r{1} ∀x6=−1, f40(x) = 1(x−1)−1(x+ 1) (x−1)2
= −2
(x−1)2
f5 : f5(x) = x−1
x2+ 1 surD5 =R
∀x∈R, f50(x) = (x2+ 1)−2x(x−1) (x2+ 1)2
= −x2 + 2x+ 1 (x2+ 1)2 f6 : f6(x) = x1/3(1−x)2/3 surD6 =]0; 1[.
∀x∈]0; 1[, f60(x) = 1
3x−2/3(1−x)2/3+ 2
3(−1)x1/3(1−x)−1/3
= 1
3x−2/3(1−x)−1/3(1−x)−2x= 1
3x−2/3(1−x)−1/3(1−3x) Théorème 6. Dérivée d’une fonction composée
Soient f et g deux fonctions dérivables sur respectivement I et J tels quef(I)⊂ J. Alors la fonction composée g◦f est dérivable sur I et pour tout x∈I,
(g◦f)0(x) =f0(x)×(g0◦f) (x) On obtient ainsi les dérivées suivantes :
Fonction Dérivée Condition fn (n ∈Z∗) nf0×fn−1 ∀x∈I, f(x)6= 0
qf f0 2√
f ∀x∈I, f(x)>0
lnf f0
f ∀x∈I, f(x)>0 exp(f) f0×exp(f)
Exemples 31.
f1(x) = (−3x2+ 2x+ 1)5 sur I =R ∀x∈R, f10(x) = 5(−6x+ 2)(−3x2+ 2x+ 1)4 f2(x) =√
16−x2 sur I =]−4; 4[ ∀x∈]−4; 4[, f20(x) = −2x
2√16−x2 = −x
√16−x2
Exemples 32. lorsqu’une fonction dépend d’une variable et d’un (ou plusieurs paramètres) on dérive selon la variable ! le paramètre ayant le rôle d’une constante
f1(x) = 3nx5+n2 surI =R ∀x∈R, f10(x) = 15nx4 f2(x) =x2y5 sur I =R ∀x∈R, f20(x) = 2xy5 f3(y) =x2y5 surI =R ∀y ∈R, f30(y) = 5x2y4 f4(a) = a
x2+ 1 sur I =R ∀a ∈R, f40(a) = 1 x2+ 1 f5(x) = a
x2+ 1 surI =R ∀x∈R, f50(x) = −2ax (x2+ 1)2
f6(x) = 5nx
x2−n2 (n >0) sur I =]n; +∞[ ∀x > n, f60(x) = 5n(x2−n2)−10nx2
(x2−n2)2 = −5n(n2+x2) (x2 −n2)2 f7(x) = 15x1/3y2/3 (y >0) sur I =R∗+ ∀y >0, f70(x) = 5x−2/3y2/3
f8(y) = 15x1/3y2/3 (x >0) sur I =R∗+ ∀y >0, f80(y) = 10x1/3y−1/3
1.5.3 Approximation affine
Dans cette partie, x0 est un réel, et Ix0 est un intervalle ouvert contenant x0.
Théorème 7. Théorème d’approximation affine
Soient x0 ∈Retf une fonction définie au moins surIx0.f est dérivable en x0 si et seulement s’il existe une fonction εdéfinie et continue sur Ix0, telle queε(x0) = 0 et un nombre réel A tels que :
∀x∈Ix0, f(x) =f(x0) +A(x−x0) + (x−x0)ε(x) (∗) Preuve : Si la relation (∗) est vérifiée, alors :
Pour tout x 6= x0, ∆f(x,x0) = f(x)−f(x0)
x−x0 = A+ε(x) a pour limite A ∈ R lorsque x tend vers x0. Donc f est dérivable enx0 et f0(x0) = A.
Réciproquement, si f est dérivable enx0, il suffit de poser A =f0(x0) et ε(x) = f(x)−f(x0)
x−x0 −f0(x0), (x6=x0) et ε(x0) = 0 pour obtenir la relation (∗)
Figure 1.5 – Approximation affine
Remarque : On peut donner une autre expression de l’égalité (∗) en posant x=x0+h(avec h« petit », i.e. proche de zéro) et écrire une approximation affine :
∀h∈R tel que x0+h∈Ix∗0 : f(x0+h)≈f(x0) +h.f0(x0) L’approximation étant d’autant plus précise queh est proche de zéro.
Exemple 33. La hausse des prix a été de 0,4% pendant trois mois consécu- tifs : donner une valeur approchée du pourcentage d’augmentation global sur cette période.
Réponse : Soit c le coefficient multiplicateur sur cette période de trois mois : c = 1 + 0,4
100
3
= (1,004)3. Soit f la fonction définie sur R par f(x) = x3. f est dérivable enx0 = 1 etf0(x0) = 3. Doncf(1+0,004) ≈13+3×0,004 soitc'1,012.
Le pourcentage est environ 1,2%. On sait que les pourcentages ne s’additionnent pas, mais pour de très petites valeurs on peut donner une bonne approximation en additionnant les pourcentages. (la calculatrice donne une augmentation d’environ 1,2048064%)
Fonctions usuelles
2.1 Généralités
2.1.1 Définitions
Définition 20. Soit E une partie de R (en pratique, E sera un intervalle ou une union d’intervalles de R). Une fonction (numérique) définie sur E est un procédé qui permet d’associer à tout réel x appartenant à E au plus un réel y=f(x).
On note : f : E −→ R
x 7−→ y =f(x)
On pourra également noter plus simplement f : f(x) = y (notation personnelle qui permet d’éviter des phrases du type « La fonction f(x) = ...»)
Définition 21. On dit que y est l’image de x par la fonction f, et que x est un antécédent de y par la fonction f.
Définition 22. L’ensemble de définition d’une fonction f : E → R est l’ensemble des éléments de E qui ont une image par f. Cet ensemble sera noté Df ou plus simplementD.
Recherche d’ensembles de définition 1. f(x) = A(x)
B(x) : la fonction f est un quotient défini en xsi et seulement si A et B sont définies enx et B(x)6= 0.
Exemples : f : f(x) = x2−7x−3
x2−9 est définie sur R r{−3; 3} et g : g(x) = 4−x
7 + 2x est définie sur R r
−7 2
.
2. f(x) = qA(x) : la fonction f est définie en x si et seulement si A l’est et A(x)≥0.
Exemples : f : f(x) = √
3x−7 est définie sur 7 3; +∞
, et g : g(x) =
√−x2+ 6x est définie sur [0; 6].
3. f(x) = A(x)
qB(x) : la fonction f est définie en xsi et seulement siA etB le sont etB(x)>0.
Exemple : f :f(x) = 3x+ 8
q(x−1)(x−2) est définie sur ]− ∞; 1[∪]2; +∞[.
4. f(x) = ln(A(x)) : la fonction f est définie en x si et seulement si A l’est et A(x)>0
Exemple : f :f(x) = ln(−7x+ 3) est définie sur i− ∞;3 7
h .
Définition 23. Le plan étant muni d’un repère (O;~i,~j), on appelle la courbe re- présentative de la fonctionf (oureprésentation graphiquedef), l’ensemble des points M de coordonnées (x;y), tels que x ∈ Df et y =f(x), cette courbe sera notée Cf.
On dit alors que l’équation y = f(x) est l’équation de la courbe Cf dans le repère considéré.
Remarque : Test des verticales
Par définition, tout réel x a AU PLUS une image par la fonction f, cela signifie graphiquement que pour tout réelx0 fixé, il y a au plus un point de Cf d’abscisse x0
(Si x0 appartient à Df, il y a un point deCf d’abscisse x0, sinon il n’y pas de point d’abscisse x0). On en conclut que toute verticale (i.e. toute parallèle à l’axe (Oy)) coupe la courbe Cf en AU PLUS un point.
Voir illustration page suivante
Figure 2.1 – Test des verticales
2.1.2 Variations d’une fonction
Définition 24. Soit f une fonction définie sur un intervalle I.
On dit que f est croissante sur I si :
∀(x0, x1)∈I×I, x0 < x1 ⇒f(x0)≤f(x1) On dit que f est strictement croissante sur I si :
∀(x0, x1)∈I×I, x0 < x1 ⇒f(x0)< f(x1) On dit que f est décroissante sur I si :
∀(x0, x1)∈I×I, x0 < x1 ⇒f(x0)≥f(x1) On dit que f est strictement décroissante sur I si :
∀(x0, x1)∈I×I, x0 < x1 ⇒f(x0)> f(x1)
On retiendra qu’une fonction croissante conserve l’ordre des inégalités, et une fonction décroissante inverse l’ordre des inégalités.
Théorème 8. Soit f une fonction définie et dérivable sur un intervalle I.
1. Si ∀x∈I, f0(x)≥0 alors f est croissante sur I.
2. Si ∀x∈I, f0(x)≤0 alors f est décroissante sur I. 3. Si ∀x∈I, f0(x) = 0, alors f est constante sur I.