A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
T.-J. S TIELTJES
Contribution à la théorie des résidus cubiques et biquadratiques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 11, no1 (1897), p. C1-C24
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C.I CONTRIBUTION A LA
THÉORIE
DES
RÉSIDUS CUBIQUES ET BIQUADRATIQUES,
PAR T.-J. STIELTJES
(1).
Le théorème fondamental de la théorie des résidus
quadratiques (la
loidite de
réciprocité)
est relatif aurapport réciproque
de deux nombres pre- miersimpairs,
et dans. une théoriecomplète
le caractère du nombre 2,comme résidu ou non-résidu
quadratique
d’un autre nombrepremier
im-pair,
doit donc être déterminéséparément.
Il ressort de là que le nombre 2 occupe uneplace
àpart parmi
tous les nombrespremiers.
Les théorèmes par
lesquels
est déterminé le caractère de 2 ont été énoncés pour lapremière
fois par Fermat(~)
et démontrés par La- grange( 3).
Il convient de remarquer,toutefois,
que la démonstration deLagrange s’appuie
sur des considérations tout à fait semblables à celles parlesquelles, antérieurement,
Euler(4 )
avait démontré lesthéorèmes, éga-
lement énoncés par
Fermat, qui
fixent le caractère de 3 comme résidu ounon-résidu
quadratique.
L’insuccès d’Euler dans tous ses efforts pour démontrer les théorèmes concernant le caractère de 2( Voir Disq.
arithm.,
Art.120)
est donc d’autantplus surprenant.
Un
phénomène
entièrementanalogue
seprésente
dans la théorie des ré- sidusbiquadratiques.
Iciégalement,
la loigénérale
deréciprocité
a rap-port
à deux nombrespremiers impairs, c’est-à-dire,
non divisibles par1
+ i,
et le caractère de ce nombrepremier particulier
doit être déterminéséparément.
( 1 ) Extrait des Archives néerlandaises, t. 883.
(2) Op. matfiem., p. 168.
(3) Nour. Mém. de l’Acad. de Berlin, y~5. OEuvres, t. III, (4) Comment. nov. Petrop., t. VIII, p. io5.
Dans le
Mémoire
de Gauss : : residuorumbiquadraticorum,
commentatio
secunda,
où les nombrescomplexes
entiers de la formea + bi furent
introduits
pour lapremière
fois dans la théorie desnombres,
le caractère
biquadratique
de l + 1 est déterminécomplètement.
La dé-monstration y est de nature
purement arithmétique
ets’appuie
essen-tiellement
sur le théorème de l’Art.71,
théorèmeanalogue
au lemme for-mant la base tant de la troisième que de la
cinquième
démonstration de Gauss pour la loi deréciprocité
dans la théorie des résidusquadratiques [Theorematis
arithmetici demonstratio nova t.II,
p.y,
etTheorematis fundamentalis in
doctrina de residuisquadraticis
demon-strationes et
ampliationes
noccc t.II,
p. .47)].
Comme on le
sait,
le troisièmeMémoire,
danslequel
Gauss s’était pro-posé
de donner la démonstration de la loigénérale
deréciprocité, déjà
énoncée dans son second Mémoire sur cette
théorie,
n’ajamais
paru , Les deuxpremières
démonstrationspubliées
de ce théorème fonda-mental sont celles
d’Eisenstein,
dans le tome XXVIII du Journalfür
Mathematik de
Crelle,
p. 53 et 223. Dans lepremier
article : Lois de ré-ciprocité,
il n’a pas traité du caractère de r +i,
mais bien dans le second article : :Einfacher Beweis
undVerallgemeinerung
des Fundamen-taltheorems für dze
biquadratischen
Reste. Eisenstein fait usage, dans l’établissement du caractère de [ +i,
de la loigénérale
deréciproci.té
dé-montrée
antérieurement,
cequi
en tout casparaît
peuélégant,
vu que le passage dusimple
aucomposé
demande nécessairement que le caractère de 1-~- z soit déduit d’unefaçon
entièrementindépendante
du théorèmefondamental.
La même remarque est
plus
ou moinsapplicable
à toutes les autres mé-thodes
qui
ont étéemployées postérieurement
pour traiter la théorie des résidusbiquadratiques;
la marche suivie par Gauss pour démontrer le caractère de i + i est, à monavis,
la seulequi puisse
être ditepurement
arithmétique
etcomplètement indépendante
de la loigénérale
de réci-procité,
de sortequ’elle satisfait,
sous cerapport,
aux conditionsqui
de-vront être
imposées
à toutdéveloppement méthodique
de la théorie desrésidus
biquadratiques, prise
dans son ensemble.Des remarques tout à fait
analogues peuvent
être faites ausujet
de lathéorie des résidus
cubiques.
Lapremière
démonstration de la loi de réci-procité
dans cettethéorie,
loi énoncée parJacobi,
est celled’Eisenstein,
publiée
dans le tome 27 du Journalfür
Mathematik deCrelle,
p.28g.
La détermination
particulière
du caractère de i - p(où
p est une racinecubique complexe
del’unité)
n’a été donnée par Eisenstein queplus tard,
dans le tome
28,
p. 28 etsuiv.,
du même Journal. Pour cette détermina-tion il fait encore usage de la loi
générale
deréciprocité,
etje
ne sache pasqu’on
aitdonné jusqu’ici
un mode de déduction du caractèrecubique
de1 - p dont la même chose ne
puisse
être dite.Comme il est à
désirer, toutefois, qu’on possède
une démonstration du caractère de i + i et de i - p entièrementindépendante
de la loigénérale
de
réciprocité,
il y aurapeut-être quelque
intérêt à faire voir comment tous ces théorèmes relatifs aux nombrespremiers
2, i + i et i - p, théorèmes nécessaires pourcompléter
les lois deréciprocité, peuvent
être démontrés suivant une méthodeuniforme.
Le
principe
de cette méthode consiste àremplacer
le nombrepremier
dont il
s’agit
de déterminer le caractère par unproduit congruent
de fac-teurs. On détermine alors le caractère de ces facteurs par des considérations
tout à fait
analogues
à celles dont Gauss s’est servi dans les Art. 15-20 deson
premier
Mémoire sur la théorie des résidusbiquadratiques ( Werke,
t.
II,
p.78-87).
Gaussn’y
a en vue que les nornbresréels,
etl’objet
deson Mémoire est la détermination du caractère de 2 dans la théorie réelle.
Mais
j’ai
reconnu que tous les raisonnements de Gauss se laissent repro- duireaussi,
presque sanschangement,
dans la théorie des nombres com-plexes,
et la détermination du caractèrebiquadratique
de s’obtientalors immédiatement au moyen d’une considération très
simple,
suivantlaquelle
i+ 1
estcongruent
avec unproduit
dont on connaît le caractère des facteurs.A l’aide de ces remarques extrêmement
simples,
et étant données lesrecherches du
premier
Mémoire deGauss,
la détermination du caractère de 1 + i parrapport
à un nombrepremier
de la forme a + bi(où
b n’estpas
égal
àzéro)
n’offreplus
aucunedifficulté;
une méthode entièrementanalogue peut
d’ailleurs êtreemployée
dans le cas où le module est unnombre
premier
réel de la forme4 n
+ 3. Bien que ce dernier caspermette
une démonstration
beaucoup plus simple (voir,
parexemple, Gauss,
t.II,
Art.
68), j’ai
cru devoir le traiter de la même manière que les autres cas, pour faire ressortir que la méthode enquestion
suffit à établir l’ensemble des théorèmes.Après
avoir effectué la détermination du caractèrebiquadratique
de i +i,
je démontre,
à l’aide desdéveloppements antérieurs,
tous les théorèmesque Gauss a trouvés par induction et énoncés dans l’Art. 28 de la Tlteoria residuorum
biquadraticorum,
commentatio securtda.Si je
ne metrompe,
cette démonstration est donnée ici pour la
première
fois(’ ).
Elle est en-tièrement fondée sur la théorie des nombres
complexes,
théoriequi joue
donc ici un rôle
purement auxiliaire,
les théorèmes eux-mêmesayant
seule-ment
rapport
à des nombres réels. Outre la loi deréciprocité
dans lathéorie des résidus
biquadratiques,
la démonstration.complète exigeait
encore les considérations des Art. 19-21.
Je vais maintenant commencer par déduire le caractère de 2 dans la théorie des
Résidus
quadratiques.
l .
Soit p
un nombrepremier impair,
les nombresseront alors divisés en deux groupes. Dans le
premier
groupesont
rapportés
tous les résidusquadratiques;
dans le second groupetous les
non-résidus,
pour le module p. Chacun des groupes(A)
et(B)
secompose de
~---I
nombresincongrus
parrapport
au module p, et il estfacile de voir que les deux congruences
sont des congruences
identiq.ues;
car elles sont dedegré
inférieur à ~p I 2 1et toutes les deux
possèdent
manifestement p-I 2racines,
àsavoir,
la pre-mière,
les racines x = a, x =a’,
x =a",
, ...; laseconde,
les racines x =03B2,
(). , "
x=~3,x=~,
....( 1 ) Une partie de ces théorèmes a été démontrée par M. Lebesgue, clans le Journal de
Liouville, t. VI, p. 5i, 5z, remarque 1°.
En
ajoutant
l’unité aux nombres de( A)
et(B),
on obtient les groupes de nombres suivants :Les nombres de nombres du groupe
( A’ ) qui
fontpartie
de( A )
et de( B )
seront
désignés respectivement
par(o, o), (o, r~,
et les nombres de nombres de(B’) qui
entrent dans(A) et ( B) respectivement
par( I , o ), (1,1).
Ces
quatre
nombrespeuvent
être réunis dans le Tableau S suivant :Comme les nombres
premiers
des formes jo = + I et p =4n
+ 3 sccomportent
d’une manièredifférente,
ces deux cas doivent être traitesséparément. Commençons
par lepremier.
2. Pour
~ p = 4 n -~-1,
- I est résiduquadratique,
de sorte que les nombres ocet p -
a entrent simultanément dans(A).
Demême,
lesnombres et p - ~
entrent simultanément dans(B).
Or
(o, o)
est évidemmentégal
au nombre desolutions
de la congruenceet a’ doivent être choisis dans le groupe
(A);
et comme on a0~==~ 2014o~,
on
peut
dire aussi que(0,0) représente
le nombre de solutions de la con-gruencc
En raisonnant de la même manière par
rapport
aux nombres( o, I ~, (ï,o).
(r, y,
on reconnaît queReprésente
Le signe le nombre des solutions de
(o,o) (0,1) (1,0)
(1,1)
le tout (mod p).
Il en ressort immédiatement
une seconde relation entre les nombres du schéma S est fournie par la con- sidération suivante. A
chaque nombre )
du groupe(B) correspond,
dansce même groupe, un nombre déterminé
unique ~’",
telqu’on
aet, en outre,
~’ ~3"
est alors congru avec un nombre x dn groupe( A).
Lamultiplication
de la congruencepar ~"
donne doncet, en
multipliant
cette dernière congruencepar ) ,
on retrouve lapremière.
De là se déduit immédiatement
(1,1)
==(o,i),
de sorte que le schéma S a la forme.
Or,
dans le groupe(A)
se trouve lenombre p -
i, et, parconséquent
dans
(A’)
lenombre p, qui
n’entre ni dans( A ),
ni dans(B).
Mais tousles autres nombres de
( A’ )
et( B’ )
fontpartie
soit de( A ),
soit de( B ).
Il en résulte
La congruence
identique
donne maintenant pour .r = 2014 I,
puisque
p - I 2 estpair,
Le nombre des non-résidus
parmi
lesnombres ~
+- I ,~’ -~- r , ~"
+ 1, ...,Si
donc j
estpair,
ou si2 est résidu
quadratique
de p.Si,
aucontraire, j
estimpair,
ou si2 est non-résidu de p.
3.
Pour p
==4 n
+3,
- i estnon-résidu,
et le groupe(B )
estidentique
au groupe des
nombres p - a’,
p -a",
....Le
signe (o, o) représente
alors le nombre des solutions dela congruence
a + 1 - ex’
( mod p )
ouaussi, puisque a’ = ~p - ~3,
le nombre des solutions On voit ainsi queReprésente
Le signe le nombre des solutions de
(0,0)
a -i- ~
(0, l)(1,0)
( l , 1) (mod p),
de sorte que
(o, o) _ ( r ,1). Si,
en outre, on a de nouveau~~ ~ r, ~ ~ -«,
la
conguence ~ -~- ~3’
~-1- o, étantmultipliée
par donned’où
résulte,
d’une manièreanalogue
à celleindiquée
dans le caspré- cédent,
la relation(r , 0 ) == (0,0).
Le schéma(S)
a donc pour p = + 3 la formeComme le
nombre p -
i entre dans le groupe(B),
et, parconséquent,
p dans
(B’),
mais que d’ailleurs tous les autres nombres de(A’)
et(B’)
entrent soit dans
( A ),
soit dans( B ),
on trouveDe la congruence
identique
il résulte pour x = -1, vu. que ~’
I 1
est
impair,
2
et le nombre des
non-résidus, parmi
les nombres a. -i- i, oc’ -t- r, a"-~- r, ...,est
égal à y == ~ ~.
°Si l’on a
donc j pair,
ou si2 est résidu
quadratique
de p.Si,
aucontraire, j
est ou si2 est non-résidu de p.
’ ’
Ayant
ainsi déterminé le caractère comme résiduquadratique
ounon-résidu,
parrapport
à un nombrepremier impair quelconque, je
vaisétablir le théorème
correspondant
dans la théorie des Résidusbiquadratiques.
4. Le nombre
premier impair (c’est-à-dire
non divisible par i+ i)
ni = a + bi sera
toujours supposé primaire,
ce mot étantpris
dansl’accep-
tion
qui
lui est donnée parGauss,
de sorte que a - i etb,
suivant le mo-dule
4,
soient ou bien tous les deux ou bien tous les deux - 2.On sait que, dans la théorie des nombres
complexes
entiers de la formea +
bi,
les nombrespremiers
secomposent :
Premièrement,
des nombrespremiers
réels q de la forme4n
+3,
nombres
qui
doivent êtrepris négativement
pour êtreprimaires;
Secondement,
des facteurspremiers complexes
des nombrespremiers
réels de la forme
4 n
-w. Ces nombrespremiers complexes
sont de la formea +
bi,
où b n’est paségal
àzéro,
et deviennentprimaires lorsqu’on
lesmultiplie
par l’une desquatre
unités1, i, -1, - i,
convenablement choisie. Ilspeuvent
à leur tour êtredistingués
en deuxespèces,
suivantque,
lorsque a
+ bi estprimaire,
a - 1 et b sont tous les deux divisiblespar
/{,
ou tous les deux le double d’un nombreimpair.
D’après cela, je partage
les nombrespremiers primaires
en ces troisclasses :
I. Les nombres
premiers réels q
de la forme4r
+3, pris négative-
ment.
1 I. Les nombres
premiers complexes
de la forme -+- J +III. Les nombres
premiers complexes
de la forme4 r
+ 3 +(fi s
+2)
1.Le nombre
premier (dans
la théoriecomplexe)
seratoujours désigne
ici par
NI,
la norme de 11Z par Enoutre, ~ représentera toujours
unnombre
premier
réel(positif)
de la forme4,. + 1, q
un nombrepremier
réel
(positif)
de la forme!~r
+ 3. Pour les nombrespremiers
de la pre- mièreespèce,
on a donc ~’I ---- - q, [.L =q~,
pour ceux de la deuxième et de la troisièmeespèce,
~, = h.Je
remarquerai
encore que pour les deuxespèces
1 et II la norme est de la forme 8 r + r, et pour III de la forme 8 r + 5. Cette circonstance fait que les deuxpremières espèces
de nombrespremiers peuvent, jusqu’à
uncertain
point,
être traitéesconjointement.
Les considérations de l’article
suivant, 5, s’appliquent
encore, à titreégal,
aux trois classes de nombrespremiers.
5. Soient donc M le nombre
premier,
~, la norme. Unsystème complet
de nombres
incongrus
et non divisibles par le module se compose de inombres, qui,
suivant leur caractèrebiquadratique
parrapport
àM,
peuvent
être distribués enquatre classes, comprenant
chacune ~ ,I
nombres :
Dans la
première
classe(A)
sontrangés
tous les nombres a,x’,
... acaractère
biquadratique
o ; dans les groupes(B), ( C), (D),
les nombres à caractèrebiquadratique
1 , 2, 3.Disons encore, par
surcroît,
que le caractèrebiquadratique
estpris
icidans le sens
adopté
parGauss,
de sorte que les nombres desquatre
classessont caractérisés par les congruences
Pour
plus
decommodité, jc
me scrvirai toutefois aussi dusymbole
intro-duit par
Jacobi,
etpourrai
donc écrireNotons
enfin,
une fois pourtoutes,
que dans la suite toutes les con-gruences auront
rapport
au modulepremier NI,
tantqu’un
autre module nesera pas
expressément indiqué.
Je donne ici un
exemple
de la distribution des résidus moduleNI,
à l’ex-ception
du résidu o, dans lesquatre
classes(A), (B), (C), (D),
pour chacune des troisespèces
de nombrespremiers qui
ont étédistinguées
dansle n" 4.
De même quc dans le
n° ~1,
on se convainc immédiatement de l’identité de chacune des congruences suivantes :d’où il suit pour x = -- l, en
distinguant
les cas N. = 8 ii + J +- 5 :6. Considérons maintenant les nouveaux groupes de nombres
(A!), (J3’), (C’)
et(D’) qui
résultent de l’addition de l’unité aux nombres de(t1), (B), (C)CL(D):
désignons
les nombres de nombres de(A’) qui
sont congrus avec des nombres de(f1), (B), ((;), (D) respectivement
paret les nombres de nombres de
(B’) qui
sont congrus avec des nombres de(A), (B), (C), (D) respectivement
parDe
même,
les nombres(2,0), ( ~,1 ), ( 2, 2 ), (2,3)
aurontrapport
augroupe
(C’),
et(3,0), (3, I), (3,2), (3,3)
au groupe(D’).
Ces 16 nombres
(0,0), (o,f),
...peuvent
être tous réunis dans le Tableauquadratique (S)
suivantet pour les
exemples
donnés dans le n°5, j’obtiens
D’après
les congruences de l’articleprécédent,
on a, pour y. == 8/~ + 1,et pour ~, = 8 fi + 5
Or,
les nombres de nombres dequi appartiennent respectivement
aux classes(A ), (B), (C), (D),
étant(3,o), ( 3, ~ ), (3,2), (3,3),
il s’ensuit immédi atement que pour ~, = 8 n -+-1le caractère
biquadratique
de T~ z,
suivant le module4,
sera congru avecet de
même,
dans le cas de = 8n +5,
avecDès que les nombres
(0,0), (0,1)
... serontdéterminés,
le caractèrebiquadratique
de 1 + i sera donc aussi immédiatement connu.Il
s’agit donc,
étant donné le nombrepremier primaire
a +bi,
d’endéduire directement les nombres du Tableau
(S).
Les considérations né- cessaircs à cet effet sont essentiellement les mêmes que cellesdéveloppées
par Gauss dans les Art. 16-20 de la Theoria residuorum
biquadratico-
rum commentatio
prima.
Gauss
traite,
dans ceMémoire,
de la théorie des nombresréels,
mais ilest facile de voir que ce
qu’il
y donne est dans un étroitrapport
avec laquestion
dont nous nous occupons en ce moment.Pour avoir sous les yeux le
développement complet,
il sera nécessaire dereproduire
icil’argumentation
deGauss,
avec leslégères
modificationsréclamées
par la différence dessujets.
Il faut remarquer, à cet
égard,
que pour un nombrepremier
M = - qappartenant
à lapremière
classe du n°4,
iln’existe,
dans la théorie réelle deGauss,
riend’analogue
à cequi
seraexposé
ici dans la théorie des nombrescomplexes
entiers.Pour ce
qui
vasuivre,
il est nécessaire de traiterséparément
le cas où lanorme ~, est de la forme 8 n + 1 et celui où elle est de la forme 8 n + 5. Je
commence par le
premier,
danslequel
le nombrepremier
NIappartient
donc à l’une des deux
premières
classes du n° 4.7. Pour ~, = 8 fi + 1, on a
de sorte que - T est résidu
biquadratique
de NI et faitpartie
de la classe(A),
ou, à
proprement parler,
est congru suivant le module M avec un nombre de(A). Mais,
dans ce genre deconsidérations,
il estpermis,
attendu que les nombres congruspeuvent
seremplacer
entre eux, de lesregarder
comme
égaux,
et pour la commoditéje
ferai usage de cetteobservation,
dont il ne pourra résulter aucune obscurité.
Le caractère
biquadratique
de - 1 étant doncégal
àzéro,
il s’ensuit quelorsque x, ~, y, S appartiennent respectivement
aux classes(A), ( B ), ( C ), ( D ),
les nombres - a,- ~, - ~ , -- ~
entrent aussi dans ces mêmesclasses,
- a dans
(A), - ~
dans(B),
- y dans(C), - ô
dans(D).
Or,
le nombre(o, o)
est évidemmentégal
au nombre des solutions de lacongruence - - -.
où « et «’ sont à
prendre
arbitrairement dans le groupe(A); mais,
commea
chaque
nombre o~correspond
un nombre~:=~
2014oB
ce nombre de solu- tions est te même que celui de la congruenceoù 03B1 cL 03B1" doivent
également
êtrepris
dans(A).
En raisonnant exactement de la même manière au
sujet
des nombres(o, ] ), (0,2)~
on trouve queReprésente le nombre
Le signe des solutions de
Il en résulte donc
immédiatement
ces six relationsCinq
autres relations entre les nombres(0,0), (o, ~ ~,
... s’obtiennentparla
considération suivante : Sia, ~,
y sont des nombres de(A), (B), (C).
et
qu’on détermine x,
y, z de telle sortequ’on
ait’
~-
appartient
évidemment à la classe(A),y
à(D)~ ~
à(C)~
de sortequ’on
peut
écrire" "’
Si l’on
multiplie maintenant,
en considérant une solution déterminée dea
-+- ~
+ i == o, cette congruence par§,
on obtientoù
appartient à (D). Réciproquement, ~’ -i- r -~- ~ = o, multipliée
par
~,
donne de nouveau11 ressort de là que les deux congruences
ont le même nombre de
solutions,
ou(o, i)
=(3, 3).
Exactement de la même
manière,
on ad’où l’on conclut
pareillement
En tout, il existe donc onze relations entre les seize nombres du schéma
(S),
et ces nombres sont ainsi ramenés à
cinq,
différents entre eux,qui
serontdésignés
parh, j, A, l,
ne. Leschéma (S) prend
alors cette forme8. Le nombre -1 entre dans
(A)
etcorrespond
donc au nombre ode
(A’).
Ce nombre o de(A.’)
ne se trouve dans aucune des classes(A), (B), ((~), (D),
mais tout autre nombre de(A’)
entre évidemment dans l’un des groupes(A), (B), (C)
ou(D).
Commeon a donc
Tous les nombres de
(B’), (C’), (D’)
fontpartie
d’une des classes(A),
(B), (C), (D),
de sortequ’on
aCes
quatre équations
se réduisent aux trois relations suivantes entrefi, j, h,
let m :9.
Enfin,
une nouvellerelation,
nonlinéaire,
entrefi, j, k, l, n1
s’oh-tient encore par la considération du nombre des solutions de la congruence
ou x, ~, ~
doivent être choisis de toutes les manièrespossibles
dans lesclasses
(A), ( 13 ~, (C).
Si l’on
prend
d’abord pour a successivement tous les nombres de( A ),
ilarrive
respectivemen
tIe, j, k,
l fois que a + rappartienne
à(A ), (B), ( C), (D ),
et le casunique
de a + t - opeut
êtrenégligé,
vu que la con-gruence 03B2 + 03B3 ~ 0
n’admet aucune solution.Pour chacune dcs h valeurs
qui
rendent a -i- i E= et Y doivent alors être choisis defaçon qu’on
aitLe nombre des solutions de cette congruence
(pour
une valeur donnée dedo)
est = m, comme on le reconnaît immédiatement en lamultipliant
par
03B1’0,
cequi
latransforme,
à cause de(mod NI ),
enComme cc raisonncment est
applicable
à chacune des A valeursqui
fontque c( + i
appartient
de nouveau a(A ),
on obtient de cette manière hm so-lutions de la congruence
Il arrive
ensuite j
foisappartienne
il(!3),
et pourchaque
valeur déterminée 03B1 +
I~03B20
la congruencea le même nombre de solutions que celle-ci
ce nombre est donc
égal à j.
Cela ressort immédiatement delorsque o ~o _--_ r .
Ces valeurs de a,
qui
fontappartenir
a -~-1 à(B),
donnent donc entout j j
solutions de la congruence considérée.Pour a ce
qui
arrive kfois,
la congruencea l
solutions,
carLes valeurs de a
qui
fontappartenir
oc + 1 à(C)
fournissent donc entout kl solutions.
A-t-on enfin a -~- r ==
00,
cequi
arrive lfois;
alors la congruencea, en raison de
nc
solutions,
et ces valeurs de a donnent donc lm solutions.Le nombre total des solutions de la congruence
Mais ce nombre
peut
encore être calculé d’une autre manière. Si l’onprend pour )
successivement tous les nombres de(B),
il arrivej, l,
/7~m fois
que )
+ iappartienne
aux groupes( A ), ( B ), (C), (D). Or,
pour chacun de cesquatre nombres,
on trouvequ’il
y arespectivement k,
m,k,
m solutions de la congruence
donnée,
de sorte que le nombre total des solutions est10. En
égalant
entre elles ces deuxexpressions
du nombre des solutionsou, si l’on élimine A à l’aide de la valeur fi = 2m -
k - r, qui
se déduitfacilement des
équations
obtenues dans le n° 8 entrefi, j, k, l,
nz,D’après
les relations du n°8,
on aet, cette valeur étant substituée dans
j j
+ kl -jk - kk,
cetteexpression
devient =
4 ( l - j )2,
de sorte quel’équation précédente, après multiplica-
tion par
4,
se transforme enmais
par
conséquent
ou bien
en
posant
il vient donc
Dans cette
équation
on aIl est maintenant facile
d’exprimer fi, j,1~, L,
m au moyen de A et deB,
ce
qui
donneJusqu’ici
nous avons seulementsupposé
que la norme avait la forme + 1 ;mais,
pour la détermination ultérieure de A etB,
il faut maintenant traiterséparément
les cas 1 et II du n" 4.il. Soit
donc,
enpremier lieu,
Dans ce cas, on a et, par
conséquent,
q étant un nombre
premier
de la forme4 r
+3,
on sait queq2
nepeut
êtrereprésenté
que d’une seule manière comme la somme de deuxcarrés, savoir,
en
prenant
pour la base de l’un des carrés(impair)
± q, et, pour la base de l’autrecarré,
o ;effectivement,
si aucun des deux nombres A et B n’étaitégal
à o ou divisible par q, onpourrait
déterminer un nombre x, différent de o, de telle sorte queOr,
cette dernière congruence estimpossible~,
parce que - i est non- résiduquadratique
de q .De q2
= A2 +B?,
il suit donc nécessairementet comme le
signe
de A se trouvecomplètement
déter-miné et l’on a
A et B étant ainsi
trouvés,
on a finalementoù
8/z-i- r = M~.
Par ces
formu.les,
ladépendance
entre les nombres du Tableau S et le nombrepremier
M est doncexprimée
de la manière laplus simple,
dans lecas où M
appartient
à lapremière
classe du n° 4.12.
Si,
en secondlieu,
on suppose+ bi,
oùet où la norme ~, == a2 est un nombre
premier réel,
on a doncOr,
un nombrepremier
de la forme4k
+ .i nepeut
êtrereprésenté
que d’une seule manière par la somme de deuxcarrés,
et comme a et A sonttous les deux - i
(mod 4),
il s’ensuit A == a, B == + b.’ Le
signe
de(B)
est déterminé par les considérationssuivantes, qui
demandent la démonstration
préalable
de cetteproposition
auxiliaire :Lorsque z parcourt
unsystème complet
de résidus(mod M),
àl’excep-
tion du terme divisible par
M,
on asuivant
que t
est divisible ou non par ~, - I .La
première partie
de cetteproposition
estévidente,
car, si t est divisiblepar p - i, on a .
Pour démontrer aussi la seconde
partie, soit g
une racineprimitive
pour le nombrepremier M,
de sorte que les valeurs parcourues par às soient congrues avecIl en résulte
Or,
si t n’est pas divisible par p - i, n’est pas divisible parNI,
etl’on a, par
conséquent,
~ ,’
CeLte
proposition
auxiliaire est évidemment valable pour un nombrepremier
Mquelconque.
D’après
ledéveloppement binomial,
on a maintenantd’où il
suit, lorsque
lesigne S
serapporte
aux mêmes valeurs de z quetout à
l’heure,
Mais,
d’un autrecôté,
les nombres,~?,
dans leurensemble,
formentévidemment tous les nombres des groupes
( A )
et(C),
chacun de cesnombres étant
pris
deux fois. Des nombres z2 + I il y en a doncet comme les
puissances
des nombres de(A), (B)~ (C), (D)
sont
respectivement
congrues avect, ~
- i ~2014 ~
on a doncou, en introduisant les valeurs du n° 10 et
remarquant
que A = a,De la
comparaison
avec lepremier
résultatPar
là,
les valeurs defi, j,
du n° 10 se transforment finale-ment en
où 8 n + 1 = a2 + b2 est donc la norme du nombre
premier
M.13.
Après
avoir traité les deux cas danslesquels
p =Sn + 1,
il fautmaintenant considérer le cas ~, = 8 n + 5.
Puisque ~ ~
I est alorsimpair, --1 appartient
au groupe( C),
et, commeil est facile de le
voir les
nombresMoyennant
ces remarques, on reconnaît sanspeine
qued’où découlent les six relations
Comme,
de même queprécédemment,
on ad’où l’on conclut
Par suite de ces onze
relations,
le schéma(S) prend
cette formeComme - 1 entre dans le groupe
(C),
donc o dans(C’),
on trouve,exactement de la même manière
qu’au
n°8,
Enfin,
la considération du nombre des solutions de la congruencefournit encore une relation entre
fi, j, k, 1,
//2. Si l’onprend
d’abordpour a toutes les valeurs
qui appartiennent
à(A),
il arriverespectivement h, j, k,
1 fois que oc -~- iappartient
aux groupes(A), (B), (C), (D).
Ontrouve en outre, de la même manière
qu’au
n°9,
que pour chacun de ces cas la congruence arespectivement
m,l, j,
msolutions,
de sorte que lenombre total des solutions est
Prend-on,
aucontraire,
d’abordpour )
toutes les valeurs( B ) ;
alors ilarrive
respectivement
m,m, l, j
foisque
+ 1appartient
aux groupes(A), (B), ( C ), (D).
Pour chacun de ces cas, on trouve alors que la con-gruence a
respectivement Il,
m,fi,
msolutions,
cequi
donne pour le nombre total des solutions14.
Égalons
maintenant entre elles les deuxexpressions
trouvées pour le nombre des solutions de la congruenceou, à cause de la valeur k = 2 ni -
/1, qui
résulteimmédiatement
des rela-C.24
tions linéaires établies entre
fi, j, k, l,
ne au n°13,
A l’aide
de j
+ l == 1 +2 ~z,
onpeut exprimer j
et l en fonction de leurdifférence,
cequi
donneet, par l’introduction de ces valeurs dans
l’équation précédente,
celle-ci setransforme en
ou, à cause de
et finalemen t en
on a donc
Au moyen de A et B il est maintenant facile
d’exprimer h, j, I~, l,
ne,de la manière suivante
Reste encore à déterminer A et B.
Or [.L,
nombrepremier
réel de la forme4n + 1,
nepeut
êtrereprésenté
que d’une seule manière par lasomme de deux