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Cette petite méditation sur la mort ne se veut ni théorie, ni thèse; elle est dépourvue de la moindre prétention, elle n'apporte aucun fait nouveau.

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DU MÊME AUTEUR Aux Éditions de la Table Ronde

VÉRITÉS e t DÉRISION HORS COMMERCE Aux Éditions Hansli I N C O N N U S o u M É C O N N U S

( 0 VEGAPRESS S.A. 1er trimestre 1988. ISBN 2-906480-11-8 8, rue de la Petite-Pierre, 7501 1 Paris

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JEAN HAECHLER

ET QUAND NOUS IRONS AU DESTIN..

petite méditation sur l'insondable

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AVERTISSEMENT

Cette petite méditation sur la mort ne se veut ni théorie, ni thèse; elle est dépourvue de la moindre prétention, elle n'apporte aucun fait nouveau.

Elle est une simple promenade où l'on cueille les réalités, où l'on éradique systémati- quement les supputations. D'où un déroule- ment non rigoureux de petites analyses qui s'essayent à l'être. D'où également une absence partielle de plan logique, des enchaî- nements imparfaits et la frustration peut-être ressentie au simple survol d'aspects à peine évoqués, que l'on souhaiterait approfondir.

Il ne peut y avoir de déroulement strict sur

un sujet aussi immense qui embrasse, et ou

s'interpénètrent, la neurobiologie et la méta-

physique, la sensibilité humaine et la chimie,

la religion et la physique, la cosmologie et la

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paléontologie. Il n'y a que réflexions partielles et isolées.

Cette méditation s'efforce de se garder du moindre sectarisme et évite tout vocabulaire philosophique qui ne soit instantanément compréhensible.

Pour conserver au texte brièveté et simpli- cité, il est imprimé sur les seules pages de droite qu'il est vivement conseillé de lire seules en un premier temps, avant de prendre connaissance des pages de gauche, même si des signes y renvoient; celles-ci sont réser- vées à des commentaires aussi bien qu'à des développements qui ne sont pas essentiels;

elles délivrent aussi quelques apophtègmes.

En raison d'approches très personnelles et de convictions qui sont propres à l'auteur, il ne lui était pas possible de se cacher derrière le pluriel de modestie; d'où l'inhabituel mélange d'un nous réservé et d'un je engagé.

Et si parfois, dans un sujet pareil, s'insinue

en page de gauche un peu d'humour, il est vou-

lu. Puisse le lecteur ne pas le trouver déplacé.

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à la douloureuse mémoire de mon frère

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Ne pense pas,

voilà le fond de la sagesse.

Mais si tu t'interroges,

efforce-toi d'aller au fond de toi-même.

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Je n 'étais pas encore arrivé à la vérité,

mais j'étais déjà soustrait à l'erreur.

Saint Augustin

Les confessions

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Quitter les hommes s'il y a des Dieux, n 'a rien de

redoutable car ceux-ci ne sauraient te vouer au mal-

heur. Mais s'il n'y en a pas, dès lors qu'il faut par-

tir, et pour nulle part, rien ne console du

regret, l'immense regret, de ceux, et de ce

qu'on aime.

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On aura beau faciliter les abords des connais- sances humaines, améliorer les méthodes d'enseigne- ment et mettre la science à bon marché, on ne fera jamais que les hommes s'instruisent et développent

leur intelligence sans y consacrer du temps.

TOCQUEVILLE

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Ou on s,imagine un nombre d'hommes dans les chaînes, et tous condamnés à la mort, dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent, voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et se regardant, les uns les autres, avec douleur et sans espérance, attendent leur tour : c'est l'image de la condition des hommes.

PASCAL

0 Celles des riches, naturellement.

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Fascinante, obsédante, terrorisante — parce que inéluctable —, la mort apparaît aux uns comme un terme à toujours repousser, quand elle est pour d'autres une délivrance.

Son cortège est étrange, son décorum selon les pays et les âges presque toujours macabre, d'un macabre souvent entaché de pacotille.

La tombe égyptienne est belle, heureuse, marquée par l'assurance d'une vie dans l'au- delà — à la durée encore incertaine — pour peu qu'on ait vécu comme un juste et dans le respect des dieux : la momie est préservée des atteintes de la putréfaction 0

L'Africain est inhumé, à même la terre. Le

Musulman dans son linceul blanc ou dans

l 'ihram qu'il portait s'il a effectué le pélerinage

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□ Sinon l'Islam, du moins une certaine par- tie du monde arabe, la plus pure - celle des Wahhàbites - creuse la même tombe à chacun : la démonstration solennelle en fut administrée après l'assassinat de Fayç'al, en 1975.

Etendue sur une civière posée à même le sol, la dépouille mortelle du roi y est exposée. Elle est enveloppée d'un linceul blanc, semblable aux pans d'étoffe immaculée qu'il drapait autour de lui lors- qu 'il se rendait à La Mecque. Plus que jamais, en cette heure, il n'est qu'un pèlerin qui se rend de ce monde-ci dans l'autre. Pas de fleurs, pas de ten- tures, aucun ornement. Pas de cercueil non plus.

Rien qui le distingue du plus humble de ses sujets.

Seule est posée sur son corps la vaste abbaya brune qu'il portait tous les jours. Loin de dissimuler son corps, elle en accentue la présence.

... Vers 15 heures, un silence si total qu'il en est effrayant, descend sur la foule. Gagnant de proche en proche, il s'étend jusqu'aux rues les plus loin- taines de la capitale, où tout un peuple d'hommes pleure son roi...

L'ensevelissement atteint à la grandeur. Quel- ques hommes enlèvent l'abbaya brune qui le recou- vrait jusqu'ici et l'emportent, enveloppé unique- ment dans son linceul blanc sans couture. Ils l'em- porteront dans le désert, car il ne faut à aucun prix que sa sépulture devienne l'objet d'un culte, un lieu de pèlerinage. Ainsi l'exigent l'austérité et la rigueur Wahhâbites.

Arrivé enfin au terme de son voyage, son corps sera déposé, en la seule présence des Princes du sang, au fond d'une modeste excavation. Aucune pierre tombale ne l'ornera; aucune inscription ne permet- tra d'en violer l'anonymat. Seul un petit monticule de sable indiquera son emplacement. Jusqu à ce que ce monticule disparaisse à son tour... La, Fay- çal ibn Abdul-Aziz, troisième roi d'Arabie, repose- ra, face à l'immensité... *

* Fayçal, roi d'Arabie (199).

Comme l'ombre est attachée au corps, le Karma nous suit,

Les actions présentes créent les actions futures,

Et chacun recueille le fruit de ses œuvres.

iîJ C'est une hypothèse qui se fonde sur les problèmes posés par les grands tissus funéraires des fardos : elle fournit non seulement l'explication des géoglyphes mystérieux, mais celle des procé- dés de tissage qui ont permis la réalisation des plus vastes pièces d'étoffe d'un seul tenant jamais pro- duites au cours de l'histoire de l'humanité.

C'est là peut-être l'aspect le plus original et le plus novateur de cette hypothèse destinée à résoudre une énigme, elle apporte, en définitive, avec la clé du mystère des géoglyphes de Nazca, la reconsti- tution d'une technologie totalement nouvelle aux yeux des spécialistes du tissage. Au problème posé par la création de tissus de dimensions exception- nelles, les Précolombiens ont répondu par la mise en œuvre de techniques très différentes de celles qu'ils appliquent à l'ourdissage de chaînes desti- nées à des pièces de tissu de format courant. *

GD ... ou encore les Tebet dont, selon Guil- laume de Rubrouck qui voyagea dans l'empire mongol au XIIIeme siècle la coutume était de manger leurs parents morts pour ne leur donner, par piété, d'autre sépulcre que leurs propres entrailles ** C'est certainement une coutume de cannibalisme rituel issue du paléolitique ancien, consistant à manger uniquement le cerveau. On s'est aperçu de ce que les cannibales ne se trou- vaient pas à un stade primitif de l'évolution et E.

Volhard, dans son livre Kantiibalismus paru en 1939, indique que les peuples anthropophages se distinguent d'autres peuples non anthropo-

* Nazca, La clé du mystère (457).

** Voyage dans l'empire mongol (428).

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à la Kaaba. Dans le sable, et avant le coucher du soleil P

Le Péruvien pré-colombien momifié dans les immenses écharpes tissées à Nazca, dont le mystère élucidé tout récemment a éclairé l'usageP L'Hindou brûlé sur un bûcher, ses cendres dispersées dans le fleuve ou la mer.

Le Mazdéen, aujourd'hui le Parsi, aussitôt mort, offert à l'appétit du ciel dans ces si impressionnantes Tours du Silence. Et, empreint de poésie, l'Indien Peau-Rouge, posé sur les branches d'un arbre, face au Grand-Esprit, proie des oiseaux, s'évanouira ainsi en plein ciel® Enfin le Tibétain, privilégié, se verra offrir toutes les formes de sépulture connues, y compris la momification®

Tout cela est loin de nous, Occidentaux,

qui n'avons pas su aseptiser les relents

anciens de notre face à face avec la matérialité

de la mort : le corps humain devenu cadavre,

les quelques heures ou quelques jours consa-

crés à son exposition, la manifestation publi-

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@ D'une tradition tibétaine antérieure au VIIeme siècle le Bardo Thôdol* livre dans son texte le passage suivant :

Même s'il t'était possible neuf fois de suite d'entrer dans ton cadavre - à cause du long intervalle passé dans le C h ô n y i d B a r d o al - celui-ci sera gelé si on est en hiver, ou décomposé si c'est l'été, ou encore ta famille l'aura porté à la crémation, ou l'aura enterré, ou jeté à l'eau, ou donné aux oiseaux et bêtes de proie.

O Le Bardo ou état après la mort (littéralement Bar: entre, Do : deux, soit entre deux états) est la période intermédiaire de 49 jours entre deux états c'est-à-dire celle où, la mort sur- venue, la renaissance n'est pas effectuée. Le défunt, lié par le Karma qui conditionne son nouvel état, reste conscient pen- dant la période du Bardo. Il existe plusieurs Bardo. Depuis le moment de la mort et durant quatre jours environ, le prin- cipe conscient des personnes ordinaires demeure dans un état de sommeil ou de transe sans savoir s'il est séparé de son corps. C'est le Chikkhai Bardo ou état transitoire du moment de la mort. Lui succède le Chônyid Bardo ou état transitoire de la Réalité, où le principe conscient s'éveille à la compré- hension du fait de sa mort, lequel est suivi du Sidpai Bardo ou état transitoire de la renaissance.

E ) Loin au c œ u r de la forêt des Landes, sous les grands pins, dans la symphonie de l'océan qui se brise et du sifflement du vent dans les aiguilles... qu'il eût pu être beau, tellement beau, ce cimetière de Lacanau si, en plus de l'avoir 'entouré d'un m u r aveugle en ... ciment, on n'avait pas cru devoir ceinturer le carré tragique des noyés et celui des suicidés !

* Le Bardo Thôdol - Livre des morts tibétain (467).

phages par une civilisation déjà remarquable- ment développée. C'est une approche préhisto- rique. Peut-être est-ce simplement une illustration réaliste de l'anti-catachrèse : anthro- pophage: voir à philantrope !

E l Il semble qu'une tendance très nette se manifeste depuis quelques années, dans les grandes métropoles occidentales: celle d'esca- moter les morts. Il y a un changement de style dans les funérailles qui les rend plus... dépen- dantes d'un professionnalisme qui veut apparaî- tre avant tout très technique. Les gens sont embarrassés par la mort, ils ne savent même plus quoi dire à la famille du défunt. Aussi dispose-t- on hâtivement des morts; les coutumes sont abrogées, supprimées. Même le mourant devrait-il par décence hâter sa fin de son plein gré... c'est la tendance américaine d'aujour- d'hui : on escamote la mort comme on escamote le mort.

© En Mésopotamie, au 3eme millénaire, les ossements conservés, qui avaient été l'armature de l'homme en vie, étaient ce qui subsistait du mort ; c'était la demi-part de lui-même, celle qui restait du défunt et la seule à le représenter,

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que de décence, les regrets et les chagrins, la mise au tombeau.

Dans notre civilisation judéo-chrétienne, le macabre est ininterrompu. Il semble que ce soit une tradition fatale, que la moralité rejette et condamne toute échappatoire, que la contrainte juridique, enfin, y ajoute sa pesan- teur0

En France et en Italie, les morts sont réu- nis dans un cimetière, aux arpents avarement comptés, entouré de murs, sans doute de crainte que les cloîtrés ne s'échappent, et de murs aveugles, peut-être pour qu'ils ne nous voient pas... à moins que ce ne soit pour les effacer de notre vue, ou de notre mémoires

Tristesse de ces prisons à cadavres !

L'Allemagne, plus proche de la nature, éli- minant souvent toute barrière, dissémine les tombes sur un parterre de gazon agrémenté de massifs de fleurs.

Combien sommes-nous éloignés, aujour-

d'hui, du 3ème millénaire où, chez les Sumé-

riens, les vivants et les morts partageaient la

même ville® Ces derniers conservaient leur

place au foyer : on les enterrait dans le sous-

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0 Où est-on ? Dans un cimetière. Ou du moins dans ce qu'il en reste. Pas un de ces cimetières d'aujourd'hui jalousement murés à l'écart. Non, un de ceux de Paris d'autrefois comme nous ne les reconnaîtrions pas. Où on marchait presque sur les morts, pataugeait dans des ossements, circulait

endormi, son âme absente étant son autre demi- part. D'où l'extrême respect qui entourait les tombes. D'où surtout la coutume qui voulait que si l'on s'expatriât, pour garder ses ancêtres avec soi, on emportât leurs restes.

Cette coutume est bien plus ancienne et remonte loin dans les temps préhistoriques, le paléolithique ancien, c'est-à-dire au moins 200.000 ans.

Écoutons plutôt : Après l'inhumation d'un mort, les membres de sa famille observent un deuil au cours duquel ils s'abstiennent de tous les plaisirs, et évitent de manger certains aliments. Ce deuil dure plusieurs mois, c'est-à-dire jusqu'au moment où la décomposition des chairs du cadavre est achevée.

Alors, la dépouille est déterrée par les hommes; les ossements sont lavés dans la mer ou dans un cours d'eau, puis rapportés au village où les femmes les accueillent avec des lamentations. La mâchoire inférieure et le crâne sont enduits d'argile blanche et d'argile rouge, et on y fixe des cordons tressés qui serviront à les suspendre devant la poitrine ou der- rière le dos des proches. Ceux-là les porteront désormais comme des reliques. C'est ainsi que les parents portent au cou les crânes de leurs enfants, les femmes ceux de leurs maris et de leurs enfants, et parfois ceux de leurs frères ou sœurs. Comme ces primitifs donnent ou prêtent volontiers les objets qui leur appartiennent, il leur arrive de prêter ou d'échanger leurs reliques funèbres. Il peut donc se faire qu'un indigène qui possède un crâne ne sache plus d'où il provient. D'autres ossements sont égale- ment conservés à titre de reliques, mais on ne les porte pas sur soi, ou l'on n'en porte que des frag- ments; ils ne font pas l'objet de soins aussi attentifs que les crânes et les mâchoires, et on finit la plupart du temps par les égarer. Radcliffe-Brown dit: Tan- dis qu'on peut être certain de trouver dans chaque village un certain nombre de crânes et de mandibules, il est relativement rare qu'on y trouve des os du squelette des mem- bres.

Et l'auteur de conclure : Le fait que l'on puisse attribuer de telles pratiques à certains hommes du paléolithique ancien ouvre des perspectives inatten- dues sur leur mentalité, et surtout sur leur affectivi- té. Ne témoignent-elles pas d'une solidarité qui unissait le monde des vivants à celui des morts ? Nous devons donc nous dire que ces hommes avaient une sensibilité authentiquement humaine.

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sol de la maison. Les sépultures étaient d'ail- leurs très variées : inhumation en pleine terre, sous une cloche, dans une jarre, dans des cuves, des mausolées, des tombes de briques crues ou cuites, etc... Aujourd'hui encore, en Nouvelle-Guinée, le défunt est enterré dans la maison des vivants.

Totalement affranchie de cette simplicité dans la commensalité avec le défunt, la France a le triste privilège de détenir la palme de l'in- fect dans le macabre.

Sans remonter bien loin, sous le règne de Louis XVI, au cimetière des Saints Innocents où Philippe Muray * voit, dans le transfert de cette nécropole, la première manifestation de la grande Révolution et l'aube de la dixneuvié- mité, la description de la putridité qui en est faite atteint l'insoutenable ; le décor composé est hallucinanto

* Le XIXème siècle à travers les âges (406).

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librement, continuait ses affaires pendant que des morceaux de chairs récentes remontaient à fleur de terre, mêlés aux déchets plus anciens.

Voilà, on est aux Innocents, le cimetière des Inno- cents. Ah ! l'odeur fétide se comprend, la densité de puanteur, le brouillard qui prend à la gorge.

... Cela fait déjà des années que les plaintes affluent, les pétitions. Que les populations gron- dent, se scandalisent et menacent. Mijotantes d'un soulèvement de plus en plus imminent. Qu'elles accusent les autorités qui les font vivre dans cet air malsain, cette atmosphère méphitique. Certains jours on ne peut plus respirer. Taux de pollution maximum. Début d'angoisse écologique. Smog des morts, marée noire des tombes. Bouillon de culture microbienne, cuve chimique, poubelle, déchets.

Exsudats bouillonnants, croupissants.

... Les siècles d'accumulation. Les pestes pour- voyeuses de malheur et les nouvelles pestes en attente. Les os sortant du sol, partout. Les simili- greniers à tibias débordants, sans cesse surélevés, rehaussés de nouvelles charpentes. Les cadavres de vingt-deux paroisses absorbés pendant des siècles et des siècles par ce marécage généreux dont le niveau n 'a cessé de monter. Huit pieds plus haut que les nies voisines. Presque une colline. La mon- tagne vivante de la mort. *

* Le XIX", siècle à travers les âges (406).

Ils étaient attachés à leurs défunts, et il ne semble pas qu'ils eussent connu la peur des morts, qui joue un rôle assez important dans l'histoire des reli- gions. Ils considéraient avec affection les restes indestructibles des disparus, particulièrement le crâne. Ils devaient croire que les crânes, plus encore que les autres parties du squelette, perpé- tuaient la présence des morts parmi les vivants. *

2 Curieusement, Jean du Plan de Carpin envoyé par Innocent IV comme légat en Tarta- rie en 1245-1246, note dans ses mémoires**

l'impureté et les interdits liés à ceux qui ont assisté un mort dont la défense expresse, pen- dant un an, d'entrer dans la maison du Khan.

Les lieux de sépulture étaient tenus cachés.

* L'homme préhistorique et ses dieux (474).

** Histoires des Mongols (430).

Montfaucon, gibet de sinistre mémoire où, des siè- cles durant, ont été pendus, mais surtout exposés à la décomposition - leurs mem- bres pourris se détachant, morceaux après morceaux, pour être dévorés par les chiens et les porcs - gueux et tire-laine, coquins et assassins.

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réputé "métaphysique ", et donc abscons, qui concerne cependant chacun, directement, mais... à terme?

Peut-être les divers axes de réflexion entrouverts ici s'avèreront-ils incitatifs, favoriseront-ils la naissance d'interrogations, aiguiseront-ils l'intérêt pour des œuvres inconnues et leur contexte, pour des matières peu

familières, à peine entrevues, pour des concepts délaissés à re-situer dans une hiérarchie des valeurs...

Dès lors cette réflexion n'aura-t-elle pas été inutile.

Dût-elle n'éveiller l'intérêt que d'un seul, le temps que j'ai consacré à cette petite méditation, et qui ne fut pas mince, n'aura pas été perdu. L'eut-il été, je dois cette vérité au lecteur que la rédaction de cet ouvrage m'aura aidé à faire le point avec moi-même.

Burgenstock le 19 Août 1987

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