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Ally Gé. Un éclat d espoir

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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---INFORMATION--- Couverture : Classique

[Roman (130x204)] NB Pages : 136 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 11

--- Un éclat d’espoir

Ally Gé

Ally Gé

Un éclat

d’espoir

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Introduction

Quand j’avais 10 ans, je croyais que chaque être humain était programmé de la même manière. Que nous vivions instantanément les mêmes étapes de la vie. Qu’on ne grandirait plus après avoir dépassé 1 mètre 60. Que tout le monde passerait le même diplôme, qu’on fréquenterait les mêmes écoles et les mêmes formations, qu’on passerait le permis à 18 ans et que chaque femme tomberait enceinte dès 25 ans.

Malheureusement j’ai vite découvert qu’aucun être humain n’est semblable. Mais ma théorie n’était pas complètement fausse. Il y a une chose que tout le monde a en commun ! Personne ne connaît son destin. Et nous sommes tous effrayés d’arriver au jour où celui-ci décidera que c’est la fin !

Je crois que mon destin a déjà pris cette décision ! Alors que toutes les autres jeunes filles de 17 ans vivent pleinement leur vie et n’ont, comme préoccupation, que la tenue qu’elles porteront le jour de la rentrée scolaire, je suis là à me battre contre une leucémie, diagnostiquée quelques mois auparavant.

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Mon histoire ne contient pas de fin heureuse. Pourtant elle n’est pas non plus triste. Elle est fondée sur l’espoir.

Selon moi, l’espérance est le sentiment le plus important.

Parce que sans l’espoir, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Croyez-moi, j’en sais quelque chose !

Malgré l’annonce de ma maladie, cette année a été la plus belle de toute ma vie. Tout ce que j’ai pu ressentir a été, au fur et à mesure, transformé en quelque chose de nouveau et d’inattendu. La peine a laissé place à la joie, la dépression à l’acceptation, la douleur au bien-être, la solitude à l’amour et la plus importante de toute : la mort à la vie !

Je sais que la plupart d’entre vous seront déçus de la façon dont se termine ma vie, mais, pour ma part, elle me convient parfaitement !

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Chapitre I

L’histoire tragique de ma vie ne commence pas à l’annonce de ma maladie. Celle-ci commence le 4 avril 2018 dès que mes parents et moi avons emménagé dans une petite ville près de la Camargue, à des centaines de kilomètres de notre lieu d’origine. Pour notre famille, il s’agissait d’un nouveau départ. Enfin, c’était ce que nous croyions.

Mon père était concentré au volant tandis que ma mère essayait, tant bien que mal, de lire la carte routière. Personne n’avait ouvert la bouche durant tout le trajet. Sans doute, parce que nous étions encore surpris de la façon dont nous avions quitté notre maison. Aucun de nos voisins n’était venu nous dire adieu.

Avant l’annonce de ma maladie, ma famille et moi vivions tranquillement dans notre petite ville au nord-ouest de Paris. C’était un quartier tranquille où il ne se passait pas grand-chose. Juste quelques événements de temps en temps.

Ma mère cuisinait toujours des gâteaux pour la fête foraine annuelle qui se déroulait sur la grande place. Elle adorait cette tradition ! Elle restait des heures à discuter avec nos voisins près du stand à pâtisserie. Quant à mon père, il

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préférait aller au concours de pétanque afin d’impressionner ses collègues de travail. Tout le quartier se connaissait et chaque voisin se respectait. C’était ce que j’appréciais dans cette ville !

Pourtant, quand ils ont appris pour ma leucémie, ils ont commencé à prendre leurs distances, comme si j’étais devenu contagieuse ! Les voisines ne saluaient plus ma mère et les collègues de mon père lui parlaient seulement pour raison professionnelle.

La situation empirait de jour en jour. Ma mère est devenue dépressive à cause de ma maladie. Elle ne l’a pas acceptée et ne peut vivre avec l’idée que je pourrais peut-être mourir. Mon père et moi avons essayé de l’aider à remonter à la surface, mais rien n’a fonctionné. Elle ne mangeait plus, ne dormait plus et ne sortait plus de la maison. Pourtant, quand mon père a envisagé de déménager, elle a été la première à faire des recherches et c’est grâce à elle que nous avons trouvé cette magnifique maison de campagne.

Partir semblait être la meilleure décision pour notre famille. Pouvoir recommencer à zéro quelque part où personne ne saurait pour ma maladie.

Mon ancien médecin m’a donné le nom d’un de ses collègues pour que ma leucémie puisse correctement être suivie. Selon le docteur Sommers, mon état était stable, ce qui était plutôt bon signe.

Perdue dans mes pensées, je n’ai pas remarqué que mon père s’était garé. Après six longues heures de trajet, nous étions finalement arrivés à destination. La maison était encore plus belle en vrai qu’en photo. L’immense porte en chêne marron attirait toute mon attention. Mes yeux se sont ensuite tournés vers les cigales peintes sur les volets de

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chaque fenêtre. Cette maison avait quelque chose d’authentique et envoyait un message de sérénité et de paix.

J’allais me plaire, ici !

C’est en voyant le sourire de ma mère et les yeux remplis d’admiration de mon père que j’ai compris que nous étions tous les trois sous le charme de ce domaine. Elle était désormais à nous. La maison aux volets décorés était désormais la nôtre !

Nous avons pris le temps de faire le tour du propriétaire avant de décharger les cartons. La vue depuis les baies vitrées du salon donnait sur un magnifique jardin. Celui-ci semblait beaucoup plus grand que celui de notre ancienne maison.

Tous les souvenirs de celle-ci semblaient disparaître au fur et à mesure que nous découvrions une nouvelle pièce. Ma mère s’est mise à contempler la cuisine pendant plusieurs minutes.

Elle allait pouvoir, de nouveau, préparer des pâtisseries, comme elle avait l’habitude de le faire avant ma maladie.

Cette idée semblait la ravir ! Mon père et moi échangions un regard de satisfaction en la voyant rayonner. On avait retrouvé une part de bonheur dans notre chagrin. Tout cela, grâce à une simple maison !

En sortant chercher les cartons dans le coffre de la voiture, plusieurs voisins sont venus nous saluer et nous souhaiter la bienvenue. Certains d’entre eux nous ont invités un soir pour dîner, tandis que d’autres nous ont apporté des tartes et des produits de la région. Nous avons discuté tous ensemble pendant quelques instants puis ils nous ont laissés pour que nous puissions nous installer tranquillement avant la tombée de la nuit.

Ma chambre n’était guère plus grande que la précédente. Mais celle-ci me convenait davantage. J’allais

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mettre un certain temps à m’habituer à ce changement mais je n’avais pas d’inquiétude à ce sujet. Dans peu de temps j’aurai oublié mon ancienne vie pour faire place à de nouveaux souvenirs et de nouveaux projets.

Il me restait encore des dizaines de cartons à déballer, mais j’étais bien trop fatiguée pour les vider ce soir. De toute manière, ils ne contenaient que des choses sans importance particulière. Je me suis faufilée dans mes nouveaux draps frais, en repensant aux sourires que j’avais aperçus sur le visage de mes parents un peu plus tôt dans la journée.

Je fus tirée de mes pensées quand quelqu’un toqua à la porte. Je n’ai même pas eu le temps de lui dire d’entrer que mon père était déjà près de mon lit.

– Je peux m’asseoir ? m’interrogea-il.

– Depuis quand tu as le droit d’avoir mon approbation pour venir t’asseoir près de moi ?

– Eh bien, nouvelle maison, nouvelle habitude ! répond-il en m’adressant son plus beau sourire.

– Tu sais bien que c’est le moment de la journée que je préfère. Ce n’est pas une nouvelle maison qui changera ça ! Aussi longtemps que je m’en souvienne, mon père et moi avions ce petit rituel : nous réunir dans mon lit pour se raconter mutuellement notre journée et dire tout haut ce qu’on avait sur le cœur. Aucun jugement. Seulement une oreille attentive.

– J’aime vraiment notre nouvelle maison ! m’exclamai-je.

– Je suis entièrement d’accord ! – Maman a l’air de l’apprécier aussi ! Il me prend la main.

– Ta mère va beaucoup mieux. Elle est dans la cuisine, à ranger tous ses moules à gâteaux ! Et toi, comment tu vas ? – Je vais bien, papa. C’est un nouveau commencement.

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C’est ce que je désirais pour nous trois !

– N’oublie pas que, dès demain, tu as rendez-vous avec le docteur pour faire un bilan.

– J’aurais espéré qu’on ne parle pas de ça, murmurai-je en lui lâchant la main.

– Je suis désolé, je n’aurai pas dû. Je suis juste inquiet.

– Tu n’as pas à l’être. Je vais beaucoup mieux.

C’était un mensonge. Je souffrais d’une douleur le long de la colonne vertébrale que je n’avais pas quelques jours auparavant.

Mais mon père semblait me croire sur parole. On s’était promis de toujours être honnête l’un envers l’autre.

Pourtant, ce soir, c’était la première fois que je brisai notre pacte. Mais il n’en saurait rien. Si je devais cacher mes symptômes et souffrir en silence, alors je le ferais pour que mes parents puissent être à nouveau heureux.

– À demain. Fais de beaux rêves, dit-il en me déposant un baiser sur le front.

Je lui réponds avec un sourire. Il se lève, puis se dirige vers la porte pour sortir de ma chambre.

Je n’ai mis que quelques secondes à m’endormir. Le moment entre l’éveil et l’endormissement était l’endroit le plus paisible, selon moi. C’était le seul instant où mon corps se relâchait et où toutes mes souffrances s’effaçaient peu à peu. J’aurais aimé que celles-ci ne reviennent jamais et que ma maladie disparaisse. Que je puisse enfin vivre en paix.

C’était le souhait que je faisais chaque soir en m’endormant.

Mais malheureusement, à chaque fois que j’ouvrais les yeux le lendemain matin, celui-ci n’était pas exaucé.

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Chapitre II

Il s’agissait d’une bonne journée pour être une rentrée scolaire. Les premiers rayons du soleil apparaissaient dans ma chambre tandis que je décidais quelle tenue je devrais porter. Mon apparence physique n’avait jamais été d’une grande importance pour moi. Mais aussi bizarre soit-il, je voulais absolument faire bonne impression pour ce premier jour de classe, car, soyons honnête, chaque personne est jugée selon les vêtements qu’elle porte, sa coiffure ou encore la marque de son sac à dos. C’est terrible, mais c’est le monde dans lequel nous vivons.

L’école se situait à seulement quelques rues de la maison, j’avais donc décidé de m’y rendre à pied. C’était l’occasion idéale pour visiter un peu la ville. Seulement, la route jusqu’au lycée n’avait comme vue que des forêts et des prairies. Et puis, il était beaucoup trop tôt pour que les voitures circulent en grand nombre. Il n’y avait que moi. Si mes parents me savaient seule sur ce chemin, ils seraient morts d’inquiétude. D’ailleurs je commençais à l’être.

J’essayais tant bien que mal de faire abstraction des petits bruits effrayants provenant de la forêt et des pensées

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morbides qui remplissaient ma tête. Qu’est-ce qu’il m’avait pris d’y aller à pied ! J’aurais pu prendre le bus comme toute personne saine d’esprit !

Tandis que je me demandais ce qui m’avait poussée à faire ça, j’entendis une moto au loin. J’hésitais à me retourner ou bien à prendre mes jambes à mon cou et à courir sans m’arrêter jusqu’au lycée. Mais choisir la deuxième option signifierait que je suis faible. Et dans la famille Gérard, on a toujours affronté ses peurs.

– Est-ce que je te dépose quelque part ? s’exclama une voix, derrière moi.

Je sursautai.

– Désolé, je ne voulais pas te faire peur, reprit-il.

Je me suis retournée pour faire face à mon interlocuteur. Je ne m’attendais pas à voir un aussi beau jeune homme. Il ne semblait guère plus âgé que moi. Il avait des cheveux châtains et des yeux bleus magnifiques. J’aurais pu les regarder éternellement. Mais je dois admettre que c’était son nez légèrement tordu qui faisait entièrement son charme. J’ai pris quelques minutes à reprendre mes esprits et à lui répondre.

– Il n’y a pas de mal, ai-je simplement rétorqué.

– C’est plutôt dangereux de traîner dans les parages, surtout quand on est une jeune fille seule. On ne peut jamais prévoir ce qui peut se passer. Tu pourrais tomber sur un violeur, un meurtrier ou…

– Un mec à moto !

Ma réponse semblait l’amuser. Il m’adressa un grand sourire avant de me tendre son casque de moto.

– Alors ? Où est-ce que je te dépose ? – C’est gentil, mais je préfère marcher.

– Tu n’as donc pas écouté ce que je viens de te dire ?

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m’interrogea-il tandis qu’il me jetait un regard d’incompréhension.

– J’ai parfaitement entendu ce que tu m’as dit, mais, pour le moment, la seule personne que j’ai croisée sur cette route, c’est toi. Qui sait, tu es peut-être un violeur ou un meurtrier.

– Je suis seulement un lycéen !

– Dans ce cas, on se verra au lycée ! m’exclamai-je avant de me retourner pour reprendre ma route. Je l’entendis rallumer le moteur de son engin et, quelques secondes après, il était déjà à des centaines de mètres devant moi.

Le lycée n’avait rien d’extraordinaire. Il était composé de trois grands bâtiments gris qui auraient bien besoin d’un ravalement de façade. Celui au centre devait certainement être l’immeuble principal. Je ne m’étais pas trompée ! Il contenait l’accueil, la cantine ainsi que l’amphithéâtre et le gymnase. Deux lieux où je ne mettrai sans doute jamais les pieds. La prise de parole et les sports collectifs n’étaient pas ce que j’appréciais le plus.

Mes parents m’ont toujours dit que j’étais quelqu’un de très solitaire. Mais je me plaisais dans ma solitude. Je n’avais jamais fait partie d’un groupe d’amis et je n’en avais pas spécialement envie. Pourquoi se faire des amis au lycée alors qu’une fois diplômée, aucun de nous ne se donnera de nouvelles ? Je n’en voyais pas l’intérêt.

Je suis allée récupérer mon emploi du temps au secrétariat. Je commençais par deux heures de littérature ce matin. Ma matière préférée !

Il me restait un petit quart d’heure avant que la sonnerie ne retentisse pour annoncer le début des cours. Je me suis donc dirigée vers mon casier pour y déposer quelques

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affaires. Tandis que je rangeais un de mes classeurs, un lycéen, brun à lunettes, s’approcha de moi. Il n’avait pas l’air de faire partie de la catégorie des geeks, il était plutôt bel homme à vrai dire. Il avait tout de même un petit côté maladroit.

– Salut ! Je suis Simon. Je t’ai vue sortir du secrétariat, tu es nouvelle je suppose ?

– Salut ! ai-je simplement renchéri.

– Le lycée peut sembler gigantesque quand on ne connaît pas, je peux te faire visiter si tu en as envie.

– Merci, mais je pense que ça ira.

Il n’a pas insisté.

– Dans ce cas, passe une bonne journée.

Il s’est dirigé vers son casier sans se retourner. Sa proposition était sans arrière-pensée. C’était simplement pour être gentil.

Le lycée était immense, j’aurai peut-être dû accepter sa proposition. Mais j’étais bien trop têtue pour admettre que j’avais besoin d’aide.

Je fus la première à entrer en classe de littérature. J’ai choisi de m’asseoir au fond de la classe et j’ai commencé à sortir mes affaires. Les autres élèves arrivaient au fur et à mesure et prenaient place autour de moi.

Tandis que j’espérais que le prof soit à la hauteur de mes attentes, le garçon que j’avais croisé un peu plus tôt sur le chemin s’assit devant moi.

– On se retrouve enfin ! murmure-t-il en se tournant vers moi.

J’aurais voulu l’envoyer paître, mais notre professeur était déjà en train d’écrire son nom au tableau avant que je n’aie eu le temps de dire quoi que ce soit.

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