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Submitted on 1 Jan 1994
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Quelques caractéristiques des races bovines allaitantes
de type rustique
M. Petit, Jacques Agabriel, P. d’Hour, J.P. Garel
To cite this version:
M. PETIT J. AGABRIEL P. D’HOUR,
J.P. GAREL
INRA Laboratoire
Adaptation
des Herbivores aux MilieuxTheix 63122 Saint-Genès
Champar2elle
Quelques
caractéristiques
des
races
bovines
allaitantes
de
type
rustique
Les
vaches de
type
rustique
ont
de bonnes
qualités
maternelles - facilité
de
vêlage,
production
laitière -
et
unegrande capacité
d’adaptation
auxfluctuations
des
ressourcesalimentaires. Ces
aptitudes
sont
primordiales
pour
unélevage
enconditions
extensives,
particulièrement
dans les
régions
de
montagne.
Par
"rusticité",
nous entendrons surtout unensemble de
qualités qui
permet
à l’animal derésister à des conditions
difficiles,
sanstrop
réduire ses
performances
par rapport à cellesobtenues dans des milieux
plus
favorables. L’évaluation de la rusticitédépend
doncbeau-coup du milieu
d’élevage
et de laproduction
habituellement
attendue ;
aux extrêmes ellepeut aller de la
simple possibilité
de survie enmilieu très
difficile,
au maintien des perfor-mances en milieusub-optimal.
Sontqualifiés
de
rustiques
les animauxqui,
compte tenudes
exigences
de l’environnement et del’éle-veur, se maintiennent mieux que d’autres
dans ces milieux. On a coutume de considérer
comme
principales
racesrustiques
les racesAubrac,
Gasconne et Salers.La rusticité fait
appel
à l’ensemble des méca-nismesd’adaptation (physiologique,
comporte-mentale) de l’animal à des difficultés de
diffé-rents ordres
engendrées
par le milieu : difficul-tés alimentaires enpremier
lieu(quantité
etqualité
des alimentshivernaux,
despâturages,
de
l’eau,
etc.),difficultés
climatiques,
topogra-phiques
(distances, dénivelés),
sanitaires(parasitisme,..).
Nous nous attacherons icisur-tout aux
capacités d’adaptation
à des fluctua-tionsimportantes
des ressources alimentaires :-
grâce
à l’utilisation dutampon
de réservescorporelles
auprofit
de laproduction.
Les ani-maux"rustiques"
doiventpouvoir
passer sansencombre le cap des
périodes
alimentairesdif-ficiles en
produisant
le minimumrequis.
Ils doivent doncprincipalement disposer
d’untampon
efficace de réserves utilisé pour lacroissance,
lalactation,
lareproduction,
etêtre ensuite
capables
derécupérer
enpériodes plus
favorables,
avant de nouvellesdifficultés ;
-grâce
à leurcapacité d’ingestion
et à leurscomportements
alimentaires. Les animauxrustiques
doivent consommer suffisammentde
fourrages
grossiers,
parfois
de médiocrequalité, qui
leur sont offertspendant
l’hiver-nage, souvent delongue
durée. Ils doiventaussi savoir tirer
parti
depâturage
dont l’herbe est peuaccessible,
par sadispersion
etsa
complexité
(végétation
dégradée)
ou sa hauteur (herbe résiduelle d’automne). Ilsdoi-vent enfin savoir
profiter pleinement
despériodes
d’abondance defourrages
de bonnequalité
comme l’herbe deprintemps.
Résumé
__________________________Les bovins des races rustiques allaitantes ont des caractéristiques physiologiques qui leur permettent de s’adapter à des conditions difficiles et d’y maintenir assez
bien leurs productions. Là où les ressources alimentaires sont limitées, ils maintiennent mieux leur développement squelettique au-delà du sevrage que ceux
de race à viande à fort potentiel de croissance musculaire. De même, les femelles (au
moins de certaines races rustiques) soutiennent mieux leur production laitière et
leur reproduction lorsqu’elles font appel à leurs réserves corporelles dans les toutes
premières années de vie
productive.
Cela pourrait être attribué à une maturité plusprécoce, accompagnée d’une quantité plus importante de tissu adipeux aisément
mobilisable et de besoins de croissance devenus moins élevés.
L’aptitude à l’allaitement des vaches Aubrac et surtout des vaches Salers est élevée. Elles sont capables de vêler plus tôt au cours de l’hivernage que les vaches des races
à viande, ont un intervalle entre le premier et second vêlage plus réduit (anoestrus
plus court, durée de gestation plus faible). La capacité d’ingestion de fourrages grossiers est satisfaisante chez les bovins de races rustiques, mais inférieure à celle
Une alimentation restreinte diminue le
développement
corporel
desgénisses
et retardeleur puberté,
mais defaçon
moinsmarquée
pour lesrustiques
que pour les races à viande.Mais le terme rusticité a souvent été
asso-cié en France et pour les
troupeaux
bovins allaitants à&dquo;productivité numérique&dquo;
élevée. Il est vrai que c’étaitauparavant
souvent lecas, au moins
lorsque
les conditions sanitairesle
permettaient.
Lesprogrès
réalisésdepuis
par les éleveurs dans la conduite de leurs troupeaux, ont
permis
une améliorationconstante de la
productivité,
dans toutes lesraces,
rustiques
ou non, dans leursrégions
respectives
au cours des 20 dernièresannées,
et les différences de
productivités
entre racessont faibles (Liénard 1994). Cela n’enlève évi-demment rien aux
qualités
maternelles des racesrustiques,
enparticulier
à leursapti-tudes à vêler très facilement pour la
plupart
d’entre elles (du moins les Salers etAubrac),
ycompris
en croisement avec des taureaux àviande à fort
développement,
cequi
concernela
majorité
des vaches de racesrustiques.
Pour
illustrer,
nousprésentons
ici lesrésul-tats
techniques
obtenus dans les domainesexpérimentaux
INRA d’altitude du Massif Central (1000-1300m) deLaqueuille
etMarcenat,
etplus particulièrement
lespre-miers résultats d’une
expérience
où sontcom-parées
lesperformances
de femelles des deuxraces Salers
(type &dquo;rustique&dquo;)
et Limousine(type &dquo;viande&dquo;),
du sevrage à la 4ème lactation. Deux niveaux alimentaires différents haut etbas (mimant 2 milieux
plus
ou moins riches)sont
appliqués
à la moitié des femelles des deux races et durant lespériodes
où lesdispo-nibilités
fourragères
sont habituellement faibles enmontagne :
d’unepart
durantl’hivernage qui
dure 6 mois (mi-novembre àmi-mai) et
pendant lequel
les deux groupes defemelles
reçoivent
des alimentationsplanifiées
différentes,
et d’autrepart
durant lapériode
de fin d’été et d’automne (mi-août àmi-novembre)
pendant laquelle
ces deux groupespâturent
des surfaces dequalités
différentes. Durant leprintemps
et le débutd’été,
toutespâturent
une herbe abondante et de bonnequalité.
Pendant laphase d’élevage, l’objectif
est d’obtenir dans les deux races des
poids
aupremier
vêlage
à 3 ans différant de 60-70kg
entre groupes.
Développement
des élèves
en
milieu
difficile
_
Il est bien connu
qu’en
milieu difficile ledéveloppement
d’animaux detype
rustique
ou
précoce
est moins atteint que celuid’ani-maux à forte
musculature, généralement
plus
tardifs. L’étude CNRS-INRA réaliséedans l’Aubrac il y a une trentaine d’années
l’avait bien montré : les
poids
des animauxpurs Aubrac étaient moins réduits que ceux
des animaux croisés Aubrac x Charolais dans
les zones ou les
&dquo;montagnes
d’estives&dquo; lesplus
pauvres (Vissac 1970). De la mêmefaçon,
une réduction modérée du niveaud’ali-mentation en
période d’engraissement
atteintmoins les animaux
précoces
(dont lesrus-tiques)
que les tardifs : lespremiers
main-tiennent alors mieux leur
gain
depoids,
amé-liorant ainsi de
façon
substantielle leur effi-cacité alimentaire tout enproduisant
aumême
poids
des carcassesayant
moins degras que
lorsqu’ils
sont nourris àvolonté,
parexemple
13 au lieu de 18 % dedépôts adipeux
pour les taurillons de race Salers
(Geay
1986).Plus
généralement,
les effets des niveauxd’alimentation sont d’autant
plus marqués
etdurables
qu’ils frappent
les animaux à unétat
physiologique plus jeune.
Les résultats
portant
sur ledéveloppement
de femelles Salers et Limousines élevées en
altitude (étude INRA-Marcenat) en sont une
illustration. Dans les 2 races les
génisses
sous-alimentées en automne-hiver ont eu à 31 mois
un
poids
et des dimensionssquelettiques plus
faibles que les mieuxnourries,
malgré
desgains
depoids plus
élevés enpâturage
deprin-temps.
Les écarts depoids
étaient un peuplus
importants
chez les Salers (76kg,
12,4
%) quechez les Limousine (59
kg,
10,9 %),
mais leurs dimensionssquelettiques
étaient moinsatteintes,
surtout la hauteur augarrot
et, à unmoindre
degré,
laprofondeur
depoitrine.
&dquo;Al’oeil&dquo;,
la sous-alimentationrapetissait
lesLimousines,
et diminuait surtout lalargeur
etl’état des Salers.
Celles-ci, physiologiquement
plus
avancées que lesLimousines,
ont moinsréduit leur
développement
osseux, surtoutdans les
parties
àdéveloppement précoce
(lon-gueur des membres).
Reproduction et dates
de
vêlage
Les races
rustiques
sont sexuellement unpeu
plus
précoces
que les races à viandeCharolaise et Limousine. Mais les conditions
d’élevage (période
denaissance,
vitesse de croissance avant etaprès
sevrage, date de mise à l’herbe) ont une telle influence surl’âge
à lapuberté
que seules les études compa-rativespeuvent
être valablement considérées.Par
exemple,
de l’ensemble des mesuresréali-sées au domaine INRA de
Marcenat,
lesSalers sont
pubères
aupoids
moyen de 350kg
et à
l’âge
moyen de 480jours,
mais,
à cetâge,
les
proportions
de femellescycliques
sont de 38 % ou de 75 % selonqu’elles
sont nées avantet
après
le 20 février (Gauthier et czl 1986).Dans un essai
comparatif,
lesgénisses
Aubracpures se sont avérées un peu
plus
précoces
(89% de
pubères
à 14-15 mois) que celles de mêmeâge
issues du croisement Charolais(75 %) ou Blond
d’Aquitaine
(69 %) (Bibé et al1974). Cela reste vrai pour la Gasconne (66 %
vers 15-16 mois) vis-à-vis de la Blonde (22 %) ou croisée Blonde (53%) mais pas de la
Charolaise (72 %) ou croisée Charolaise (89 %) (Bibé et al 1976). Dans l’essai en cours à
Marcenat,
les Salers sontplus précoces
queles
Limousines,
d’un mois et demi pour lesmieux nourries
(âge
à lapuberté :
433 us473
j),
et de 2 mois et demi pour les moinsbien nourries (477 us
547 j).
L’alimentationrestreinte a
augmenté l’âge
à lapuberté
defaçon
moinsmarquée
chez les Salers que chezDans ce même
essai,
lesgénisses
Salers ontvêlé une dizaine de
jours
avant les Limousine(tableau
1),
les taux degestation
étantsem-blables. La moitié de cet écart résulte
directe-ment d’une durée de
gestation
plus
courte des Salers (285 us 290j).
Ces différences de date devêlage
entre races ont aussi été constatéesdans d’autres essais en &dquo;milieux hostiles&dquo;
(Ranch
ITEB-INRA,
voirplus
loin).Les
primipares
Salers et Limousinessous-alimentées ont
allongé
leurpériode
d’anoes-trus d’un peu
plus
devingt jours,
mais,
enrai-son des
périodes
dereproduction planifiées,
leurs intervalles entre
vêlages
n’ont étéallon-gés
que de 8 à 9jours. Cependant, quel
que soit le niveaualimentaire,
les Salers ont unanoestrus
plus
court de 10-12jours,
et unintervalle entre le! et 2è’&dquo;e
vêlage plus
court de 8 à 9jours
parrapport
aux Limousines. Dansune série d’observations réalisées en
élevages
Salers,
les taux degestation
se maintiennentd’ailleurs très bien
lorsque
les vaches avancenten
âge,
et ne commencent à baisser en dessousde la moyenne (95 %)
qu’au-delà
de 11 ans(Liénard
etal 1984).
Production laitière
et
croissance des
veauxLes
qualités
laitières des racesrustiques
Salers et Aubrac ne sont
plus
àdémontrer,
surtout pour celles dont
l’origine
&dquo;laitière&dquo; estaffirmée et/ou encore
exploitée.
Les vachesSalers encore au contrôle laitier
produisent
3100
kg
(lactationscorrigées &dquo;équivalent
adultes&dquo;) en
270 jours
de lactation (Institut del’élevage-FNOCL
1993). La valeur laitière dela Gasconne est à
préciser,
lesquelques
mesures réalisées sur
primipares
de deux anslaissant supposer une meilleure
aptitude
lai-tière que celle de vaches à viande de même
âge
(Bibé et al 1976).Les courbes de lactation de la
figure
1 pourla
Salers,
la Charolaise et laLimousine,
ontété établies à
partir
des mesures réalisées parl’INRA en
Auvergne,
pour des vachesmulti-pares vêlant un mois et demi avant la mise à
l’herbe et correctement nourries au
pâturage.
Si la
production
de début de lactationdépend
beaucoup
del’aptitude
du veau à la boireLes
primipares
Salers et Limousines sous-alimentéesen hiver ont des
pertes
depoids
et(poids,
vitalité),
par la suite le maximum deproduction
est d’autantplus
tardif etplus
élevé que
l’aptitude
laitière de la mère estimportante.
D’où la courbe en cloche des Salersallaitantes,
forme souvent accentuée par lepassage d’une alimentation hivernale
restrein-te au
pâturage
deprintemps.
La valeur laitièrede la Salers lui a
permis
d’allaitercorrecte-ment et simultanément deux veaux dans
cer-tains
élevages
il y a unvingtaine
d’années. Laproduction
moyenne des Aubrac serap-proche
de celle desCharolaises, pourtant
deformat nettement
supérieur.
Elle estparfois
inférieure en début de lactation en raison d’un
poids plus
faible du veau à lanaissance,
maissouvent
plus
élevée dans les toutes dernières semaines de lactation.La
production
laitière des racesrustiques
est située par
rapport
à celle des autres racesdans la
figure
2. Parailleurs,
leurproduction
est maximale vers la 4+5+6&dquo;&dquo;’’lactation,
commedans toutes les races.
L’augmentation
depro-duction à
partir
de la 1ère lactation est pour lesrustiques
(Salers :
24%,
Aubrac : 27 %environ) souvent un peu inférieure à celle
observée chez les races à viande (Limousine :
30 % à 38
%,
Charolaise : 32 à37%,
selon lesétudes) (Le Neindre
1974,
Petit et al1984,
Ménissier et al1992),
vraisemblablementparce que les
rustiques
ont undéveloppement
plus précoce,
et que leurproduction
&dquo;adulte&dquo;est
parfois
limitée par lacapacité d’ingestion
des veaux dans lejeune
âge.
L’aptitude
laitière des vachesrustiques
leurpermet
de valoriserpleinement
le croisementindustriel avec des taureaux à viande à fort
développement,
leplus
souvent Charolais. Ellepermet aussi,
dans le MassifCentral,
de main-tenir en estivejusqu’en septembre
les vachesAubrac et Salers allaitant des mâles destinés à la vente en
broutards,
sanscomplémentation,
ou avec une
complémentation
modeste,
selonla
qualité
des&dquo;montagnes&dquo;
(Liénard 1994).En cas de
sous-alimentation,
laproduction
laitière se maintient
longtemps
chez la vacheallaitante
adulte, quelle
que soit sa race(tableau
2),
tant que son état n’est pas tropfaible (note inférieure à
1,5
sur 5). Lors de sapremière lactation,
la Salers modérémentdéve-loppée
etsous-alimentée,
quoique
plus
sensibleque l’adulte (Garel et al
1988),
semble souventcapable
de maintenir laquantité
de lait fournieet la croissance de son veau (tableau 1). Ce
n’est pas le cas de la
jeune
Limousineplacée
dans les mêmes
conditions,
vraisemblablementen raison de son
développement plus tardif,
accompagné
d’une moindrequantité
de tissuadipeux
mobilisable et d’unecompétition plus
importante
avec les besoins de croissance.Cependant,
en deuxièmelactation,
la Salerssous-alimentée baisse aussi sa
production
(enco-re élevéepourtant),
sans doute parcequ’elle
a étéamaigrie
par la 1ère lactation et n’a pas purécu-pérer
correctement ses réserves sur lepâturage
d’automne médiocre
qui
lui était alloué. Elle ad’ailleurs,
dans les mêmesconditions,
gagné
moins depoids
(+20kg)
que la Limousine (37kg)
Mobilisation-reconstitution
des
réserves
corporelles
Tous les
types
d’animaux peuvent utiliseren
partie
leurs réservescorporelles
enpériodes
alimentaires difficiles afin de subvenir aux
besoins des fonctions
essentielles,
dontl’entre-tien,
un minimum decroissance,
delactation,
voire de
reproduction.
C’est enparticulier
lecas des vaches allaitantes
pendant
lapériode
hivernale.Ainsi,
pour 80 vaches Salers adultes(4+5+6° ’
&dquo;&dquo; lactations) vêlant en moyenne le
11/02,
laperte
depoids
hivernale a été de56
kg
en conditions normalesd’élevage
demontagne,
dont 35 à 40kg
peuvent êtreconsi-dérés comme une mobilisation de réserves
cor-porelles
(Petit et al 1984). Ces réserves sont essentiellement constituées delipides
contenusprincipalement
dans les tissusadipeux
et,dans une moindre mesure, de
protéines.
Leprocessus
nepeut
évidemment se renouvelerqu’avec
despériodes
derécupération
desréserves : en moyenne la
reprise
depoids
desvaches Salers
déjà
citées était de 55kg
aupâturage.
Lecycle
&dquo;mobilisation-reconstitu-tion&dquo; est d’autantplus
accentué que la date devêlage
estprécoce
et que les conditionsalimen-taires sont
rudes, particulièrement
enhiver,
comme dans les zones demontagne
du MassifCentral. Les vaches
rustiques
dans ces milieuxsont alors celles
capables
de faire &dquo;l’accordéon&dquo;avec une
grande amplitude
tout en maintenantleur
production
etreproduction.
La
plupart
des bovins de racesrustiques
s’engraissent plus rapidement
que ceux de races à viandefrançaises
spécialisées,
maismoins
rapidement
que ceux des races laitièresles
plus
précoces
comme les Holstein. Mais lesdonnées concernant les variations de la
compo-sition
corporelle
des femelles adultesrustiques
restent insuffisantes. Celles des vaches Salerssont en
partie
connues,grâce
auxabattages
d’animaux de réforme
provenant
des trou-peaux INRA deLaqueuille
et de Marcenat.Dans une série
d’expériences (Agabriel
et al1991),
82 vaches Salers ont étéabattues,
de400 à 650
kg
de massecorporelle,
et dans des étatsd’engraissement
variables (notés de 2 à 4sur 5). Les résultats ont été
regroupés
en5 classes d’état
d’engraissement
croissant. Lesdépôts adipeux
de la carcasse ont été estimés àpartir
de lacomposition
de la 6°‘&dquo;e côte et desdépots adipeux
du 5èmequartier
(J.Robelin,
nonpublié).
Lesdépôts adipeux
totaux ontrepré-senté selon la classe de 12 à 19 % de la masse
corporelle,
et lesdépôts
internes (du5&dquo;-
’
quar-tier) de 20 à 25 % des
dépôts adipeux
totaux(figure
3). Apartir
de ces observations etd’autres
expériences,
les réservescorporelles
de vaches Salers adultes ont été estimées à 120
kg
(entre conditions extrêmes) dont 75kg
de
dépôts
adipeux ;
le restecorrespondrait
auxvariations simultanées de
poids
de lamuscula-ture, du tube
digestif et
des différents organes.Ces réserves
paraissent
semblables à cellesmieux connues des vaches des races à viande
Charolaise et Limousine.
Les vaches de races
rustiques
sontconser-vées
jusqu’à
unâge
souvent avancé dans lesélevages.
Mais on connaît encore mal l’effet del’âge
sur lacapacité
à mobiliser-reconstituerles
réserves,
et sur lacomposition
de cesréserves. Comme dans les autres races, le
poids
maximum des vaches Salers est atteintvers 7 ans dans les conditions normales
d’éle-vage, les
gains
étant effectués aupâturage ;
ildécroît au-delà de 9 ans (Petit et al 1984). De
même,
si lesjeunes
vaches Salers de réforme(<6 ans)
engraissées
en 100jours
sur despâtu-rages d’altitude améliorés ont des
gains
deUne sous-alimentation
temporaire
estcomposée
par la mobilisation des réservescorporelles
qui
peut atteindre40
kg
chez les vaches Salersen conditions
Les vaches
rustiques
ont unecapacité d’ingestion
voisine ou
supérieure
à celle des vaches à viande et une
meilleure
aptitude
à
pâturer
enconditions
difficiles.
poids compris
entre 700 et 800g/j.,
cesgains
de
poids
diminuent ensuite avecl’âge jusqu’à
500
g/j
pour 9-10-11 ans et moins de 400g/j
au-delà
(Malterre
1986). Les vieilles vaches sontpourtant
abattues dans un état souventcom-parable
à celui desplus jeunes.
Au-delà de10 ans en
effet,
et dans toutes les races, la musculature diminue avecl’âge,
alors que le tissuadipeux
se maintient souventmieux,
sans que nous sachions
cependant
si ces tissusadipeux
restent ou non tout aussidisponibles.
En
période
de disette les réservescorpo-relles fournissent une
énergie complémentaire
de
l’énergie
ingérée.
Unkg
de massecorporelle
perdu
permet
d’économiser de 5 à 8 UFL surles
apports
alimentaires (9 à 14kg
de foin)selon le stade
physiologique
et/ou l’état de la vache. La totalité des réserves mobilisablesreprésenterait
donc pour une vache Salersprès
de 800 UFL soit
1,2
t de foin !! Mais leurutili-sation
complète
n’a évidemment aucunesigni-fication
pratique.
Il n’existe que très peu de
comparaisons
entre races de l’utilisation des réservescorpo-relles et de leur efficacité. Des Charolaises et
Salers adultes
réagissent
de la mêmefaçon
à unniveau d’alimentation hivernal
appliqué
pen-dant 120
jours :
lerégime
bas (-2UFL/j)
setra-duit par une
perte
accrue de massecorporelle,
semblable dans les deux races, sans diminution
significative
de laproduction
laitière (tableau2,
Domaine INRA deLaqueuille).
D’autresexpé-riences menées sur Salers et Charolaises
multi-pares
pendant plusieurs
années successives deproduction,
mais dans des lieux différents(res-pectivement Auvergne
etNormandie),
ontéga-lement montré les
capacités
à peuprès
équiva-lentes des deux races à mobiliser leurs réserves
et à
supporter
une sous alimentationtemporaire.
Cependant,
commeindiqué plus
haut,
lesaptitudes
des toutesjeunes
vachespeuvent
dif-férerquelque
peu entre races (tableau 1) : lesprimipares
Salers et Limousinessous-alimen-tées ont eu en lactation hivernale des
pertes
depoids
et d’étatsemblables,
mais laproduction
laitière s’est mieux maintenue chez la Salers.Capacités d’ingestion
de
fourrages et pâturage
Les études menées à l’INRA sur animaux en
croissance et vaches des races
rustiques
(Aubrac,
Salers)indiquent
que leurcapacité
d’ingestion
àl’auge
est au moinségale
ousupé-rieure à celle d’animaux de même
âge
et mêmepoids
de races à viandespécialisées. Qu’il
s’agisse
de femelles encroissance,
de vachestaries
gestantes
ou de vaches àl’engrais,
lesAubrac,
Salers et Charolaisesingèrent
desquantités
semblables defourrages
(avecpar-fois un
léger
avantage
de 2-3 % pour lesSalers),
inférieures d’environ 10 % à celles desPie
Noir,
maissupérieures
d’environ 10 % àcelles des Limousines. Les observations
menées sur mâles en
engraissement
intensifconfirment ces
différences,
qui
peuvent
cepen-dant être alors
plus
faibles (5 à 6%). Laplus
faibleingestion
des Limousins est évidemmentà
rapprocher
de leur rendementplus
élevé en carcasse(plus
faibledéveloppement
du tubedigestif).
Plusgénéralement,
lacapacité
d’ingestion
est d’autantplus
élevée quel’ani-mal est de
type
laitier. Elle est donc trèssatis-faisante dans les races
rustiques.
En
lactation,
lesquantités
defourrages
ingérées dépendent
à la fois du format et de laproduction
laitière (tableau 3). Elles sont, partête,
faibles chez les Aubrac(petit
format),
plus
élevées et souvent voisines chez les Charolaises(grand
format) et les Salers(plus
fortes laitières). Les différences entre Salers etLimousines s’accentuent
parfois
en lactationdu fait des différences de
production.
Au
pâturage,
sur de très bonnes surfacesaméliorées de
montagne,
la croissance desgénisses
Salers de 18 mois est un peu inférieu-re à celle des Charolaises(0,72
us0,80
kg/j ;
Domaine de
Laqueuille),
ces dernières étant de format adulteplus
élevé. Elle reste en revanchenettement
supérieure
à celle desLimousines,
à 18 mois(0,66
us0,43
kg/j ;
Domaine deMarcenat) et à 30 mois
(0,72
us0,46
kg/j), qui
sont de format un peu
plus
réduit et ont uneLes
composantes
comportementales
del’ingestion
aupâturage
ont étécomparées
entre Salers et Limousines de 18 mois sur de
bonnes
prairies
naturelles demontagne
exploi-tées au stade feuillu ou
épié
(D’Hour et al1994). La
génisse
Salersparaît
en toutescir-constances la
plus efficace,
surtout ensitua-tions difficiles (fin de
parcelle,
herbeépiée).
Sontemps
depâturage
est court, mais safré-quence de
préhension
(nombre deprises
ali-mentaires par minute de
pâturage)
élevée : parexemple
sur herbeépiée,
7h50 depâturage
et32
prises
par min au lieu de 8h15 et 26prises
par min pour la Limousine
(figure
4). C’estaussi la Salers
qui
semblepouvoir
effectuer lesplus
grossesprises
alimentaires sur l’herbe rase de fin deparcelle
(0,34
g de matière sèchepar
prise,
au lieu de0,27
pour la Limousine et0,28
pour laHolstein,
résultats à confirmer).Les
qualités
de rusticités’expriment
dans d’autresdomaines,
toutparticulièrement
dans la résistance aux climatsrigoureux,
et dansl’aptitude
à la marche. Cesqualités
sont bienconnues des éleveurs et contribuent au succès
des races
rustiques
françaises
dans d’autrespays. Les
caractéristiques responsables
de tellesqualités
sont enpartie
connues, maisn’ont été
répertoriées
pour aucune race. Il enest de même pour la résistance aux
maladies,
auxparasites
internes et externes.Conditions
climatiques
difficilessignifient
le
plus
souvent, sous noslatitudes,
tempéra-tures
plus
ou moinsbasses,
avec vent etpluie
ou
neige,
et aussi variationsimportantes
etrapides
de climat. Les vachesAubrac,
Gasconnes,
Salers et leurs veaux y sontsou-vent
exposées
en montagne,particulièrement
en avril-mai et en octobre. Mais ellesparais-sent
également
résistantes au rayonnementsolaire en
montagne,
car elles sont assez peusujettes
aux kératites ou auxphotosensibilisa-tions.
Ce sont aussi de très bonnes
marcheuses,
ycompris
s’il y a de forts dénivelés. Elles sontréputées
avoir de &dquo;bonnespattes&dquo;,
enpartie
&dquo;héritées&dquo; des
longs hivernages
inconfortablespassés
à l’attache sanspaille,
des transhu-mances et de la vie enmontagne
cinq
mois paran. Leur
pied
est sûr etsolide,
à la cornenoire,
résistant aux chemins
pierreux
et boueux.Pour la monte, les mâles de race
rustique
ont rarement deproblèmes d’aplombs
enmon-tagne.
Les essais réalisés en conditions extrêmes
ont bien mis en évidence l’intérêt de l’ensemble
des
qualités
de rusticité. C’est enparticulier
lecas des résultats fournis il y a 20 ans par le
ranch ITEB-INRA. Les conditions y étaient
très rudes et inhabituelles
(pour
la France).Les
troupeaux
hivernaient dehors durant 6 mois à 850 m d’altitude etquatre
des 6 mois depâtu-rage se
passaient
en altitude (1300-1500m) surdes surfaces de
qualité
moyenne à médiocre.Les vaches des races
rustiques
ont sevré unplus grand
nombre de veaux que celles desraces à
viande,
principalement
en raison d’uneplus
faible mortalité (tableau 4). Salers etAubrac ont eu
également
des taux degesta-tion satisfaisants pour ces
conditions,
ainsiqu’une
meilleurerégularité
des intervallesentre
vêlages.
Cela a résulté évidemmentd’une
plus grande
facilité devêlage
et aussiLes Aubrac ont vêlé
plus
tôt que lesSalers,
sans doute du fait de leur
plus
faibleproduc-tion laitière. Les Limousines ont
également
eude bons taux de
gestation
et intervalles entrevêlages
dès lorsqu’elles
avaient décalé leurmise bas en fin de
printemps
lors des deuxpremières
années del’expérience.
La croissance des veaux a été
normale,
compte
tenuqu’ils
n’étaient pascomplémentés,
sauf dans lejeune
âge
avant la mise à l’herbe.Enfin,
lespoids
au sevrage ont étéfaibles,
reflétant
beaucoup
les dates denaissance,
et ont été moins affectés par le milieu difficilepour les Salers et Aubrac que pour les races
plus
tardives Charolaise et Limousine.Conclusion
_
En
contrepartie
d’une moindre valeur bou-chèreglobale,
les races bovines allaitantes detype
rustique
ont des atouts dont nedisposent
pas en totalité les races à viande
françaises
spécialisées,
enparticulier
la facilité devêlage,
une bonne valeur
laitière,
une bonneaptitude
à la marche. Ces atouts se manifestent
plus
particulièrement
dans les conditionsdifficiles,
notamment sur le
plan
alimentaire,
et au cours des toutespremières
années derepro-duction. Dans ces
conditions,
lesjeunes
femelles bovines
rustiques
maintiennent mieux leurproduction
laitière,
et reviennenten chaleur
plus
tôt,
en raisonprobablement
deleur
développement corporel plus précoce.
Demême,
durant leurpériode d’élevage,
uneréduction du niveau d’alimentation semble moins atteindre leur
développement
osseux.Leur
capacité d’ingestion
defourrages
gros-siers estsatisfaisante,
mais reste inférieure àcelle des races laitières
spécialisées.
Ellessem-blent enfin
présenter
d’autres atouts au niveaude leur
adaptation
comportementale
auxpâtu-rages difficiles, atouts
qu’il
conviendrait de mieux connaître. Resterait aussi à bien cernerles conditions extrêmes d’utilisation des races
rustiques,
notamment leurpossibilité
de mobi-lisation maximale des réservescorporelles
enrelation avec la
reproduction.
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Ce texte a fait l’objet d’une communication lors du
séminaire &dquo;Races Bovines Rustiques&dquo; organisé le 2 mars
1994 dans le cadre du Salon International de l’Agriculture
de Paris.
Summary
A
few features of french
suchlerhardy
breeds. The cattle ofhardy
breeds havespecial
physiologi-cal characteristics that enable them toadapt
todifficult environments and to maintain their
pro-ductivity
to some extent. Some results obtainedmore
particularly
at the INRAexperimental
farms located in thehighlands
ofAuvergne
prove theseabilities.
In areas with restricted food resources,
hardy
breeds seem able to maintain
during
therearing
period
bettergrowth, espacially
of their skeleton(height
of thewithers),
than beef breeds withhigh
muscularpotential.
This could result from smalleradult size and/or earlier
maturity.
Like other
types
of cows, those ofhardy
breeds mobilize theirbody
reservesduring
foodshortage
and then recover them
during grazing.
Theirspe-cial feature seems to lie in their
ability
to main-tain their milkyield
andreproduction
better than beef breeedsdo,
whenthey
use their reserves inthe first years of
productive
life. This could also beattributed to earlier
maturity, going
with agrea-ter
quantity
ofadipose tissue,
which is easy tomobilize,
and with reducedgrowth requirements.
Most females of
hardy
breeds aresexually
earliermaturing
than beef breeds.They
are also able tocalve earlier in season, even in difficult food
conditions.
They
maintain better a short intervalbetween first and second
calving, mainly
because of a shorterpost-calving
anoestrus and also ashorter
gestation period.
It is also in theseextre-me conditions (Ranch
ITEB-INRA,
1972-76) thatAubrac and Salers cows gave better overall
repro-ductive
performances
than Charolais and Limousin ones,espacially during
their two firstyears of
production.
The
suckling ability
of the Aubrac and above all ofthe Salers cows rank them among the best French
suckling
cows,mainly
due to theirdairy origin.
It isfully expressed
among young cows, and milkproduction
of young Salers cows is less reduced indifficult food conditions than the one of French
specialized
beef cows. Thisproduction
ensurestheir calves
satisfactory
liveweight gain
withlimi-ted
complementary
concentrateexpenditure,
inparticular
since it maintains well at the end ofsuckling period.
The intake
capacity
ofroughages
issatisfactory
among cattle of
hardy
breeds but remains lower than inspecialized
dairy
breeds.Hardy
breedsseem to have other assets,
espacially
in their beha-viouraladaptations
to difficultpastures
(travels,
eating
rate),
which should be studied. The extremelimits of use of
hardy
breeds should also bestu-died, especially females’capacity
to mobilize theirbody
reserves, withregard
toreproduction.
PETIT
M.,
AGABRIELJ.,
D’HOURP.,
GARELJ.P.,
1994.