• Aucun résultat trouvé

Intervention bio-écologique contre la cochenille blanche du palmier dattier Parlatoria blanchardi Targ. (Coccoidea-Diaspididae) dans le Tagant mauritanien par l'introduction de la coccinelle Chilocorus bipustulatus var. iranensis

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Intervention bio-écologique contre la cochenille blanche du palmier dattier Parlatoria blanchardi Targ. (Coccoidea-Diaspididae) dans le Tagant mauritanien par l'introduction de la coccinelle Chilocorus bipustulatus var. iranensis"

Copied!
11
0
0

Texte intégral

(1)

ruits - Vol . 26, n° 12, 1971

- 84 7

INTERVENTION BIO-ECOLOGIQUE

CONTRE

L A

COCHENILLE

BLANCHE DU PALMIER

DATTIER

PARLATORIA BLANGHARDI

TARG.

(COCCOLDEA-DIASPIDIDAE)

DANS

LE TAGANT

MAURITANIE N

PAR

L'INTRODUCTION

DE LA

COCCINELL E

CHILOCORUS BIPUSTULATUS VAR . IRANENSIS

J.C .TOURNELTR '

et

A .

N'DIAYE '

INTERVENTION B10-ÉCOLOGIQUE CONTRE LA COCHENILL E BLANCHE DU PALMIER DATTIER Parlatoria blanchard i

TARG . (Coccoidea-Diaspididae) DANS LE TAGAN T MAURITANIEN PAR L'INTRODUCTION DE LA COCCINELL E

Chilocorus bipustulatus var . iranensi s J .C . TOURNEUR et A . N'DIAYE (IFAC ) Fruits, dec . 1971, vol . 26, n ' 12, p . 847-857 . RESUME - L'intervention bio-écologique menée en Adra r mauritanien pour lutter contre Parlatoria blanchardi ave c

Chilocorus bipustulatus var . iranensis ayant été touron -née de succès, cette action fut étendue A la région du

Tagant, autre secteur important de production de datte s en Mauritanie .

Les différentes étapes d'acclimatation de cette coccinel -le sont relatées en détail ainsi que son comportement e t l'analyse de l'influence du facteur limitant prépondérant . La prolificité de cet insecte lui permet une rapide colo-nisation de l'ensemble des palmeraies ; son efficacit é prédatrice provoque un assainissement important des pal miers, et le degré d'infestation de la cochenille ne ces ce de décroître . L'ensemble met en évidence le réel inté -rêt de cet insecte dans la lutte contre Parlatoria blan-chardi dans les zones désertiques .

INTRODUCTION

Depuis la création de la section phoénicicol e

de Kankossa (République Islamique de Mauri tanie), l'Institut français de Recherches frui -tières Outre-Mer (IFAC) a toujours manifest é

(1) Entomologiste à l ' Institut français de Recherches frui -tières Outre-Mer (IFAC) . Mission d ' expérimentation phoénicicol e

en Mauritanie .

(2) - Ingénieur des Travaux agricoles . Assistant de laboratoir e A la Mission d ' expérimentation phoénicicole en Mauritani e

(IFAC) .

un grand intérêt pour tous les procédés de lutt e susceptibles de protéger le palmier dattier de s atteintes de son principal ravageur : Parlatori a

blanchardi TARG .

Les premiers résultats obtenus par G .

EUVERTE (1962), Ph . LETURCQ et G . SACHS (1965), amenèrent le Gouvernement mauritanien à demander à l'IFAC d'étendre son expérienc e à l'Adrar, puis, plus récemment au Tagant .

(2)

848

-

Fruits - Vol . 26, n° 12, 197 1

En 1965, sous l'égide du Secrétariat d'Etat à la Coopération technique, "une opération anti -cochenille du palmier dattier" fut entrepris e grâce au concours financier du Comité françai s de lutte contre la faim .

L'IFAC, martre d'oeuvre de cette opératio n s'assura le concours technique de :

- l'Institut national de la Recherche agronomi-que (INRA )

- du Muséum d'Histoire naturell e

- et de l'Organisation internationale de lutt e biologique (OILB) .

En Mauritanie, ce programme a été réalis é de 1966 à 1969 par Y . LAUDEHO et à partir d e 1970 par J .C . TOURNEUR, aidés dans leu r tâche par des militaires du contingentdétaché s à la Coopération technique . En outre, MM . A . BALACHOWSKI, alors Président de l'OILB, A . VILARDEBO (IFAC), G . IPERTI (INRA) et J . BRUN (INRA) apportèrent lors de diverse s missions d'études leur collaboration .Sur plac e M . et Mme C . LENORMAND, grâce à leur

connaissance du pays et leur appui techniqu e apportèrent une aide précieuse .

Les résultats obtenus à Atar ont fait l'obje t de nombreuses publications . En 1970, LAUDEH O et ses collaborateurs publiaient une synthès e du travail réalisé et des résultats pratiques d e cette intervention bio-écologique . Depuis cett e date, à la demande du Gouvernement maurita nien, l'opération fut étendue à la région du Ta -gant, avec, comme point de base, Tidjikja .

Ici encore, la coccinelle prédatrice s'est ac-climatée et a accompli son oeuvre bénéfique . La présente publication fait état du travai l réalisé dans ce secteur et des résultats acquis . Il a paru nécessaire en premier lieu de fair e une étude comparative entre la climatologie d e Tidjikja et celle d'Atar ainsi que de la situatio n du complexe cochenille/prédateurs indigènes . Les introductions et lâchers de Chilocorus

bi-pustulatus

var . iranensis sont ensuite indiqué s

avec mention du comportement de l'extensio n de l'activité de cet insecte .

CLIMATOLOGIE DE LA RÉGION DE TIDJIKJ A

Les palmeraies du Tagant mauritanien

s'é-tendent sur environ 80 km le long de l'oue d Tidjikja et de l'oued Abied . De nombreuse s palmeraies de moindre importance sont égale -ment disséminées dans le massif montagneu x

(figure 1) .

Le climat strictement désertique est carac-térisé par des moyennes de températures éle-vées toute l'année, une hygrométrie relativ e très basse et une courte saison des pluies .

Les climadiagrammes tracés suivant la mé-thode du Weltatlas de WALTER et LIETH pou r les deux localités d'Atar et Tidjikja (figure 2 ) montre qu'ils sont très similaires . On not e toutefois :

- que les moyennes très hautes de températur e (supérieures à 30°C) débutent en avril-ma i pour se terminer en septembre-octobre comm e Atar, mais les moyennes maximales sont moin s fortes à Tidjikja .

- que la moyenne minimale du mois le plu s froid est de 12, 4°C contre 6,4°C à Atar .

- les précipitations pluviométriques sont trè s

supérieures, 187,9 mm contre 128,7 mm à

Atar .

Les palmeraies pour la plupart du type dit d e "cueillette" ne sont pas irriguées de façon sys -tématique à l'exception des jeunes plantations.

L'arrosage n'est effectué que de façon tem-poraire pendant la période des sous-culture s hivernales .

Il n'est pas pratiqué en été pendant les forte s chaleurs .

Ces facteurs, présence de la frondaison de s arbres, existence temporaire de sous-culture s irriguées et parfois de mares, entratnent un léger abaissement général de la températur e et une élévation de l'humidité comparativemen t aux données fournies par l'Office national mé-téorologique de Mauritanie qui ont servi a u tracé des climadiagrammes de la figure 2 .

(3)

Fruits - Vol . 26, n° 12, 1971 vers BOUMDE/ T

Aii

Nouachi d rp Lekhtéitéra Legléib Ahma r

* ;tr

7 Agnana frf Rachid Irij i Oumlarjah\~•` , \ N. , *'+ ++ x

eduC

e

J

arer

,'':

~

r

_\-"\_+ _ :444++ \ :: 0 JQ Atar ~P•Tidjikj a 'NOUAKCHOTT + . . .XKx+y ; ..+ ++w+++ N vers ALEG Tager tIr ~r \ -== Nidhane El Khedya - 84 9 Tinisser Frouajar FIGURE 1

PRINCIPALES PALMERAIES DU TAGAN T

Piste nationale Piste secondaire _ - Oued Palmerai e 0 10 20 30 40 50 k m Echelle t

(4)

80 40 ATAR TIDJIKJA 1 I l 70 k1~ — 1 60 30 e5 E — â — a~ ~ 1

d

~

e~Pe e~a~Jta= !

5

0 °`, _ P e< 1 m E 40 ~ 20 \ E /, \\ \ ''Al, 30 E ! ~ {\ — 1 \ ! O N / \\ —~ \ 20 .~ 10 ! { / a / { / ~ E x d Jy \ ~ 10 r%o /~J~ rJ Q FIGURE 2 Climadiagramme s d'Atar etTidjikj a établis sur 10 ans .

INVENTAIRE DE LA FAUNE ENTOMOPHAGE INDIGÈNE D E

P. BLANCHARDI DANS

LES PALMERAIES DU TAGANT

J F M J J A S 0 N D J F M A M J J s o D

Altitud e

Nombre d'années d'observatio n Température moyenne annuell e

Moyenne des températures minimales journalière s du mois le plus froi d

Température minimum absolue

Moyenne des températures maximales journalière s du mois le plus chau d

Température maximum absolu e Pluviométrie moyenne annuelle

ATA R 43,6°C 48,0°C 128,7 mm TIDJIKJ A 40,8°C 44,8° C 187,9 m m 225 m 11 an s 27,9° C 6,4° C 2,0°C 394 m 11 an s 27,7°C 12,4°C 4,8° C

Il porte uniquement sur les parasites et pré dateurs récoltés directement dans les palme

raies . Il comprend à ce jour les espèces sui -vante s

Classe - famille du parasite ou prédateur

Répartition géographique - palmeraies de : Névroptère

s

Chrysopida e Coléoptère s Nitidulide s Cybocephalus sp . Coccinellides :

Pharoscymnus semiglobosus KARSCH .

Pharoscymnus anchorao F ,

Exoehomus nibripennis

E R .

Scymnus sp .

Hymenopter a

Aphelinidae :

Aphytis mytilaspidis

LE BARON

Acarina

dans toutes les palmeraie s

dans toutes les palmeraie s

Legleib Ahmar,

El

Mabrouk, Tidjikja ,

El

Mansour, Bagdada, M'Bei'ka, Moudjeria , Ederrou m

dans toutes les palmeraie s

Tidjikja-ville, Bagdada, Ederrou m Ederrou m

dans toutes les palmeraie s

non

déterminé s

(5)

Fruits - Vol . 26, n° 12, 1971

- 85 1

Nous remarquons que les principaux entomo -phages indigènes récoltés dans les palmeraie s du Tagant sont Ph . anchorao et Cybocephalu s

sp .

L'espèce Ph . seiriélobosus possède une air e d'extension beaucoup plus importante que dan s 1'Adrar où elle n'a été trouvée que dans un e seule palmeraie (Toungad) .

Les névroptères n'interviennent qu'occasion -nellement .

La palmeraie d'Ederroum, située près d'u n barrage de retenue d'eau, donc d'une surfac e d'eau permanente, recèle un nombre d'espèce s entomophages plus important que les autre s palmeraies prospectées du Tagant .

Tout comme en Adrar, l'activité de ces pré -dateurs et parasites était très nettement insuf-fisante à faire régresser, ni même à limite r le développement des infestations de la coche-nille, d'où la nécessité d'une intervention .

ACCLIMATATION

1)E

CHILOCORUS BIPUSTULATUS L .UAR. IRANENSIS

DANS LES PALMERAIES DU TAGANT

Avant d'analyser les différentes étapes de l a

colonisation des palmeraies du Tagantpar Chi-locorus bipustulatus et de préciser quel a ét é

son comportement, il y a lieu de donner un aperçu chronologique du nombre d'insectes

transportés d'Atar à Tidjikja et d'indiquer le s points de lâcher .

Ces données sont mentionnées dan s bleau 1 .

le ta

-Tableau i — Nombre de Ch . bipustulatus var . iranensis adultes lâchés dan s les diverses palmeraies du Tagant mauritanien . Chronologie des intervention s

1968 1969 197 0

nov . mars juin août nov . mai aoû t

Palmeraie de Tidjikj a parcelle Hanéfi 350 400 30 0 parcelle Benné 200 35 0 Palmeraie de El Mabrouk parcelle Bousserval 350 20 0 parcelle Taleb 320 300 Palmeraie de El Mansou r parcelle Hai'ba 200 20 0

parcelle Taleb Mouhamed 15 0

Palmeraie de Ederrou m

parcelle Legleib Ahmar 200 30 0

parcelle Bagdada 30 0

parcelle El Ahouetat 30 0

parcelle Moudjeria 20 0

parcelle Irselmouje 350

(6)

852

-

Fruits - Vol . 26, n° 12, 197 1

Indiquons que les premiers lâchers ont ét é réalisés avant que la section de Tidjikja ne soit installée et, qu'en conséquence, les contrôle s sur le devenir de ces peuplements ne pouvaien t être faits que sporadiquement .

Le tableau 2 résume fidèlement le détail de s introductions effectuées dans le Tagant de 196 8 à 1971, Il permet de suivre l'évolution du ni -veau des populations lachées dans diverses

palmeraies .

Fin 1968 (novembre) commencèrent les

la

-chers de Ch . bipustulatus var . iranensis adul-tes dans trois parcelles de palmiers dattier s situées dans les environs de Tidjikja ; deu x parcelles au nord-ouest de la ville et une dan s la ville même . Plusieurs séries de lâcher s étaient effectuées en mai, juin et août .

Tableau 2 – Lieux et époques de lâchers de Ch . bipustulatus var . iranensis . Evolution de son acclimatation dans le Tagant mauritanien .

1968 1969 1970 197 1 PALMERAIES N° N D J F M A M J J A S 0 N D J F M A M J \ J A S 0 N D J F M Tidjikja -ville (Hanéfi) 1 L ~ ~ ~ -y L / / >~(t ~ ---► ~ ~ a ~ ~ ~ Tidjikja -ville (Benné) 2 L P P P P L / p p P // El Mabrouk (Bousserval) 3 L P P P P P L P P P P P \ ~ p p ~ D El Mabrouk (Taleb) 4 L P P P P P L p P ,/ ~ \'\ co ! ti > ! ,r ô / P P P P El Mansour (Haiba) 5 L L \ ~ / ,/ ,( / ~I / // \ 1 _~ yw El Mansour (El Taleb) 6 L d ~/ / Ederroum (Dahoud) 7 L ô\t P P P P P P / --+

Legléib Ahmar (Hàiba) 8 L P P P P P i m \ L P P P P P P P Bagdada (Kastalany) 9 El Ahouetat (Hàiba) 10 t L P P / i -1> Moudjeria ( Toueilib) 11 \ A L D Irselmouje (Dèimani) 12 , ~ L P P P P P P P P P maintie n augmentation

Ĥ de la population de Ch . b . var . iranensis forte augmentatio n diminution i L

Lâcher d'adultes de Ch . b . var. iranensi s P Présence du prédateur introdui t

D . Disparition du prédateur ~

Ensuite, une ou plusieurs introductions on t été réalisées dans huit parcelles répartie s autour de Tidjikja (année 1969) .

Les observations montrèrent que le préda-teur s'était établi très rapidement puisque dè s septembre 1969 on notait une bonne multiplica -tion des coccinelles introduites à Tidjikja-vill e (Hanéfi et Benné) et à El Mabrouk (Taleb) . E n novembre, la prolifération était intense .

De décembre 1969 à mars 1970, le manqu e d'observation ne permet pas de suivre la pous-sée démographique de Ch . bipustulatus, mai s

les fortes populations observées en avril, in diquent que toute cette période a été extrême -ment favorable dans toutes les palmeraies o ù des lâchers avaient été effectués .

Pendant la saison chaude (juin à octobre) o n constate, au contraire, une diminution considérable de l'activité prolifique du prédateur in -troduit, d'où une baisse très importante de s populations . Dans certains lieux (El Mabrouk et Moudjeria) on notait même la disparitio n complète de la coccinelle .

Partout ailleurs, entre novembre 1970 et fé-vrier 1971, la multiplication reprenait except é à Tidjikja-ville (Hanéfi) et El Mabrouk (Taleb ) où la réduction considérable de la populatio n hôte de cochenilles ne permet plus le dévelop-pement intensif des colonies de prédateurs .

En mars 1971, deux ans après les première s introductions de cette coccinelle prédatrice l e

(7)

Fruits - Vol . 26, n° 12, 1971 - 85 3 ';\,,

8 q

1

I \~ \ . \ \ \ 1I I ~ I \\\ \ \\\ 100=- :~\ , \ \ i 14ô 1 4 3 1 1 3 110 O7 2 5 669~1 \\ 80, 1 1 1 1 II \ \ \ \ \ \ \ I I 1 1 \ \ \ \\\ to~- : \ . \ , 1 1 14G, 3 4 1 3 ,2 0 110 07 2 , \\ \ 8 , 1 1 ~ \\\ \ \\ \ I l I ; '\\ \ \11\\ 5 ~ \\ 8~ , ~ ~ \\ \~ \ \1 l ' \ \ \\\1\\ 10~=- \ t4 3 \ 4 1 12 • ,1• ~t 7 1 ' 6 1 8 1, I I '\ \ \ \ ~ 1 \ \\ \ l\ 1o lk \ 143

t

‘ . 3A 1 , tOLZ-,_\ 3 120 \ \1 1 14 q 3 4 ~ 3 120 +k 7 11 0

mars 1968 novembre 1969 avril 1970 novembre 1970 mars 1971 O Absence .

. . • Présence

de Ch .bipustu/atus var . iranensis * Acclimatation

+ Non acclimatation

1 5 12 : numéro des palmeraies inscrites au tableau 2 . 13 : Agheime t

14 : Tamarfig a

FIGURE3 • Résultats de l'acclimatation de Ch.bipustulatusvar . iranensis dans les palmeraies du Tagan t

bilan est très positif (figure 3) . Le prédateu r est très bien acclimaté dans 7 palmeraies du Tagant .

- il est présent dans deux palmeraies oh il n' a jamais été introduit : Aghel'mat et Tamarfiga . - mais il a complètement disparu dans la pal-meraie de Moudjeria .

1)Y"NA M IOt r E DES POP[ ? IAFIONS Dl; CIIILOCORUS BIPUSTULATUS FACTEURS DES Rh:GRESSIONS - FACTEURS FAVORABLE S

Effectuées pour s'assurer de l'implantatio n du prédateur, les observations mensuelle s d'insectes (larves et adultes) présents sur le s palmes ont permis en outre, de tirer des indi -cations précises de l'évolution des population s au cours de l'année .

Pour chaque parcelle, le contrôle d'infesta-tion de la cochenille et de ses prédateurs n'es t effectué que sur quelques palmiers (deux o u trois), mais un examen rapide des autres plant s permet de s'assurer que ceux observés sont représentatifs de l'ensemble de la palmeraie .

Une meilleure compréhension et interpréta -tion de ce que l'on observe dans la nature es t possible par la connaissance de données biolo -giques établies en études de laboratoire .

NADEL et BIRON (1964) ont étudié la morta-lité et la durée des différents stades de déve-loppement de Ch . bipustulatus , Les résultat s

sont donnés dans le tableau 3 .

Les températures optimales pour le dévelop-pement de Chilocorus bipustulatus se situen t

entre 25 et 30'G . La mortalité ne dépass e alors pas 10 p . cent . Au-dessous de 25`C, l e développement est d'autant plus allongé que l a température est basse et le taux de mortalit é s'accroi . . A 15°G, il y a arrêt de développe ment. Aux températures élevées, il est au con -traire très accéléré, mais la mortalité croit rapidement .

NADEL et BIRON donnent encore quelque s résultats sur la longévité des adultes . A 30° G et 60 p . cent d'humidité, la mortalité de fe-melles adultes est de 50 p . cent sur 104 jours . A 150 jours, 5 p . cent des femelles survivent .

Ces chiffres ont été établis à températur e et humidité constantes et ne sont valables qu e pour la population de coccinelles étudiée , Comment se comporte la souche introduit e d'Iran, qui a été distinguée de celle du Bassin

(8)

854

-

Fruits - Vol . 26, n° 12, 197 1

Tableau 3 - Mortalité et durée des différents stades de développement d e

Chilocorus bipustulatus à différentes températures et ave c

H .R . moyenne de 70 p . cent .

Durée de développement à Pourcentage de mortalité a

15° 20° 25° 30° 35° 15° 20° 25° 30° 35° 40 ° Oeuf 27/30 12/14 8/10 6/7 6/8 11 .4 5 . 0 5 . 7 0 . 0 33 . 8 10 0 1 er stade 9/12 5/6 3/5 2/3 2/4 48 . 0 2 . 8 0 . 0 O . 0 1 6 . 6 2ème stade 4/9 3/6 2/3 2/4 N 5 . 9 3 . 1 7 . 5 16 . 0 3ème stade E â 5/10 3/6 2/4 3/5 N -o E 0 â 6 . 2 0 . 0 2 .5 28 . 6 4ème stade <1;,~ 10/13 6/8 4/6 <0 ° 3 . 3 0 . 0 0 . 0 10 0 Nymphos e ro~> 11/14 7/8 5/4 ',-5 'T,, 3 . 4 0 . 0 0 . 0 . â

méditerranéen par l'appellation var . iranensis . La souche de Nadel n'a-t-elle pas elle-mêm e un comportement spécifique ? Les chiffres d e NADEL et BIRON ne pouvant donc être pri s dans leur valeur absolue, mais simplemen t comme base de référence .

La figure 2 donne les températures moyenne s mensuelles sur 10 ans, pour les localités d e Tidjikja et d'Atar ; et la figure 4, les moyenne s mensuelles des températures minimales e t maximales pour l'année 1968 .

Certes en décembre, janvier, février, le s minima sont inférieurs ou voisins du seuil li -mite inférieur de développement, mais pendan t cette même période les maxima voisinent le s températures optimales, les moyennes journa-lières sont égales oulégèrement supérieures à 20°C .

De mai à septembre à Atar comme à Tidjik-ja, elles sont supérieures à 30°C et deviennen t donc défavorables . Les maxima à Atar son t alors de 40°C ou plus . A Tidjikja ils n'attei -gnent 40°C qu'en juin puis tombent en-dessou s de ce seuil .

Même si la souche de Ch . bipustulatus var .

iranensis est plus résistante que celle d'Israë l aux températures élevées, il est certain qu e ces fortes chaleurs sont un facteur de régres-sion importante des populations, tandis que le s basses températures ne font que limiter o u n'entrafuent qu'une faible diminution des peu-plements de coccinelles .

Dans leurs études NADEL et BIR.ON préci -sent que Ch . bipustulatus est pratiquement in

-sensible aux variations de l'humidité relative . Ceci est confirmé par les résultats obtenus en

4 0 35 ,- ~ -- -Q_ _ i _o Q~

ô

~•~ _ i ~. ~ F~

'

'•

i '

~i : ,' • o Atar 15 Tidjikj a / ~~_ • ~ i . i ~ 108 I I I I I I I I I I J F M A M J J A S 0 N D

FIGURE 4• Températures moyennes mensuelles à Atar et

Tidjikja en 1968 (maxima et minima) .

Mauritanie . On y observe effectivement un e intense multiplication de cette coccinelle pen-dant les mois les plus secs, alors qu'elle es t en régression lorsque l'humidité relative aug -mente ; c'est que le facteur limitant est alor s la température (moyenne des maxima supé-rieurs à 40°C) .

D'après les données climatiques de Tidjikj a et Atar et par extrapolation des résultats d e NADEL et BIRON, on arrive à la conclusio n que la climatologie générale annuelle de Tid-jikja est plus favorable que celle d'Atar à l a multiplication de Ch . bipustulatus var .

iranen-sis .

Cela corrobore l'opinion des observateurs à qui il a semblé que le développement et l'exten -sion de cette espèce s'est faite beaucoup plu s intensément et rapidement dans les palmeraie s du Tagant que dans celles de l'Adrar .

o, • maxima

o

(9)

Fruits - Vol . 26, n° 12, 1971

- 85 5

Si dans le tableau 3 on examine plus spécia-lement les indications fournies par les flèches , ilapparaft aisément que l'année peut se divise r en deux périodes : l'une qui va d'octobre à juin , particulièrement favorable à l'augmentation d e la densité du prédateur, l'autre commençant e n juillet avec l'apparition des fortes chaleurs e t se poursuivant jusqu'à la fin septembre, asse z défavorable aupoint d'entralner une régressio n très importante des peuplements de coccinelles . Dans certaines parcelles, l'évolution peut

paraître aberrante comme par exemple de dé-cembre 1970 à mars 1971 dans les palmeraie s Tidjikja-ville (Hanéfi) et El Mabrouk (Taleb) . C'est que, dans ces dernières où des lâcher s ont été réalisés dès novembre 1968, les infes-tations sont devenues très faibles sous l'effe t des prédateurs qui ne peuvent plus alors y proliférer par manque de nourriture .Les accrois sements observés dans d'autres secteurs com -me à El Mansour ou à Ederroum indiquant bie n que la climatologie était alors très favorable .

F.FFICACITÉ PRÉDAI, RICP:

DE

CHILOCORUS BIPUSTULATUS

\AR .

IRANENSIS DANS LES PALMERAIES DU

TAGAN T

Par une cotation allant de 0 à 5, attribué e selon le niveau d'infestation pour la cochenill e de chacune des trois zones du palmier, à sa -voir :

- le coeur : palmes en voie de croissance , - la couronne intérieure : palmes verticales ou

presque ,

- la couronne extérieure :toutes les autre s palmes ,

il est possible, en faisant la moyenne de ce s trois notes, de donner le niveau moyen généra l de l'infestation du palmier . La répétition dan s le temps de ces infestations, permet de suivr e l'évolution de l'intensité des attaques ainsi qu e leur régression sous l'effet du prédateur Ch .

bipustulatus .

Précisons que la note 0

corres-pond à l'absence totale de cochenilles tandi s que la note 5 représente un encroûtement total .

Pour une note de 0 à 1,5 l'infestation es t nulle à faible, pour une note de 2 à 3 l'infestation est moyenne et pour une note de 3 à 5 l'in -festation est forte à très forte .

Dans le tableau 4 figurent les pourcentage s de palmiers ayant les notes de 0 et 0, 5 . O n voit que dans la parcelle Hanéfi, ce pourcen-tage n'était que de 10 en août 1969 (palmerai e très infectée) . Il passe à 94 p . cent un an plu s tard et à 100 p . cent en novembre 1970 (il es t évident que dans ces conditions il ne pouvait y avoir prolifération de coccinelles bien que l'é -poque soit favorable) .

Dans les autres parcelles l'assainissemen t n'est pas encore achevé .

Dans la figure 5, les résultats sont donné s de manière plus détaillée, puisque mention es t faite du pourcentage de palmiers groupés selo n

Tableau 4 — Evolution de l'assainissement des palmeraies d u

Tapant provoqué par Ch .

bipustulatus

var .

iranensis .

Pourcentage de palmiers avec une infesta

tion

(notes 0 et 0,5 )

août 1969 novembre 1969 août 1970 novembre 197 0

Hanéfi 10 .0 10 . 0 94 . 0 10 0

Mohamdi 47 .2 49 .1 75 .7 98 . 2

Bous serval 38 . 1 30 .9 64 . 3 71 . 4

Taleb 40 . 0 50 . 0 100 . 0 80 .0

= l'irrégularité d'accroissement notée entre août et novembre 197 0 provient du peu de palmiers observés dans cette palmeraie .

(10)

856

-

Fruits - Vol . 26, n° 12, 197 1

~~ HANEFI MOHAMDI BOUSSERVAL TALEB Palmeraie s 8 0 60 4 0 20 ~ I~ ( f r f~ f~ f~ r~ T Août 196 9 ( T r r I -a~ o o .~ 6 0 8 0 — 40 20 O J r k ~ ) ]I ~ I I ~ ? ,f ~D ~ ~ l~ ~ ~ Novembre 196 9 0 f I f T f -o E a. v 8 0 6 0 40 2 0 D ~ ~ ~ Août 1970 ~( 1 I I ( I f ( f 1 f I ° a 80 6 0 40 20 0 ~ F7 ~ l [`_~ Novembre 1970 O/~ I 1 I 0,5 1 2 3 4 5

7

1 1 0,5 1 2 3 4 5 I ~ 1 0,5 1 2 3 4 5 0,5 1 1 2 3 4

5 Notes d'infestatio n_nui de Parlatoria

blanchardi

FIGURE 5 • Efficacité prédatrice de Chi/ocorus bipustu/atus var. iranensis dans quatre palmeraies d u Tagant .

leur note d'infestation .Par cette représentation

Hanéfi est la plus infestée, tandis qu'elle es t graphique, l'assainissement progressif devient

la plus saine 16 mois plus tard . C'est que le s visuel ; les colonnes des notes 3 et 4 diminuent

forts encroûtements au départ ont permis une de longueur pour ensuite disparaître tandis que

explosion démographique du prédateur qui a celle de la note 0, 5 au contraire s'allonge,

pratiquement éliminé toute infestation . Il est évident qu'en août 1969, la palmerai e

Ca

0NC.

LUS

10N

Après deux ans de travail réalisé dans l e Tagant, quel bilan peut-on tirer ?

Bien qu'un ralentissement d'activité soit marqué, à certaines périodes de l'année, Chi .

-locorus bipustulatus var . iranensis survit aux

dures conditions de la saison chaude et résist e parfaitement à la période froide de décembre -janvier . On peut maintenant affirmer que son introduction et son acclimatation sont pleine -ment réussies dans la région du Tagant comm e déjà ce fut le cas en Adrar .

Son efficacité prédatrice est élevée puisque

rapidement et régulièrement le degré d'infes-tation de P . blanchardi ne cesse de décrottre . Le pourcentage des palmiers considérés com-me assainis (note 0 . 5) est passée de 10 p . cent environ à plus de 90 p . cent dans presque tou-tes les palmeraies où des lachers furent effectués . Ce phénomène a été observé sur des sur faces encore limitées mais, ces aires ne ces sent de s'étendre au fur et à mesure des mi -grations du prédateur à la recherche de so n hôte .

Dans certaines palmeraies le degré d'infes-tation des cochenilles est tombé si bas que l'on

(11)

Fruits - Vol . 26, n° 12, 1971

-

85 7

en arrive à se demander si le prédateur intro

-duit pourra se maintenir . Les dernières

ob-servations

réalisées en 1971, dans les palme

-raies de l'Adrar et du Tagant permettent, sino n

d'être affirmatif, du moins d'être optimist e

pour les palmeraies étendues. Par contre, dan s

les petites palmeraies très isolées,il n'est pa s

impossible que le prédateur disparaisse faut e

d'hôte et qu'il faille le réintroduire régulière

-ment lorsque le degré d'infestation de

P . blan-chardi

sera de nouveau économiquement

im -portant .

La comparaison entre les résultats

enregis-trés à Tidjikja et ceux obtenus à Atar, en

liai-son avec le complexe climatologique, a permis ,

en outre, de mieux circonscrire les limite s

des facteurs favorables ou limitant le

dévelop-pement et la prolifération de

Chi locorus bi

pus-teintus

var .

trancesis

pour

laquelle on ne pos

-sèdait aucune connaissance si ce n'est qu'ell e

était bien adaptée aux conditions désertiques ,

contrairement à la variété méditerranéenne .

Ges informations sont de la plus grande

im -portance

car elles permettront de mieux juge r

des chances de réussite d'une intervention bio

-écologique similaire en d'autres régions d e

production de datte .

BIBLIOGRAPHI E

EUVERTE (G .) . 1962 . Programme d'étude de P . blanchardi

et de ses prédateurs sur la station de Kankossa .

Ro/Port I.F.A .C.

IIERTI (G .) et IAUDEHO (Y .) . 1968 . Intervention bio-écologique en Adrar mauritanien destinée à lutter contre la cochenille blanche du palmier dattie r

(P. blanchardi) en Adrar Mauritanien . Entomotha{oa, 4 (2), p . 149-157 .

IPERTI (G .) et LAUDEHO (Y .) . 1969 . Les entomophages de

P. hlanchardi dans les palmeraies de l'Adrar mauri-tanien . I- Etude biologique et écologique prélimi-naire . Perspectives d'acclimatation de nouveaux prédateurs coccinellidae . Ann . Zool . Ecol . Anim . I, (1) p . 17-30 . IPERTI (G .), IAUDEHO (Y .) et CHOPIN DE JANVRY (E .) . 1970 . Les entomophages de Parlatoria hlanchard i

TARG . dans les palmeraies de l'Adrar mauritanien . III- Introduction, acclimatation et efficacité d'un nouveau prédateur coccinellidae : Chilocorus

hi'us-tulatus L . var . iranensis .

Ann . Zool . Ecot . Anim ., I (2) ,

LAUDEHO (Y .), CHOPIN DE JANVRY (E .), IPERTI (G .) et

BRUN (J .) . 1970 . Intervention bio -écologique con-tre la cochenille blanche du palmier dattier ,

Parlatorio blanchardi TARG . (Coccoidae - Diaspididae) en Adrar Mauritanien . Résultats enregistrés de 1966 à 1969 .

Fruits, vol . 25, n ' 3, p . 147-160 .

LETURCQ (P}, .) et SACHS (C .) . 1965 . Pharoscymnus nu-midicus PIC . prédateur de Parlatorio blanchard i

TARG, à la station IFAC de Kankossa .

Rapport IFAC.

NADEL (D .J .) and HIRON (S .) . 1964 . Laboratory studie s and controlled mass rearing

of

Chilocorus hirustu-la.tus LINN ., a citrus scale predator in Israël .

Rivista di j'arastitologia, vol . XRV, n ' 3, p . 195-206 .

TOURNEUR (J .C .) et SACHS (G .) . 1964 . Etude préparatoir e sur la lutte contre la cochenille blanche du palmie r

dattier (Parlatorio blanchardi TARG .) en Adrar mau-ritanien .

Rafiiort IFAC.

TOURNEUR (J .C .) . 1970 . L'utilisation des coccinelle s prédatrices en lutte biologique .

Références

Documents relatifs

A cet effet, notre travail a pour objectifs dans un premier temps, d’étudier la dynamique de la population de la cochenille blanche du palmier dattier et l’influence de la température

Les courbes d'infestation des trois zones du palmie r présentent une évolution identique, mais c'est celle du coeur qui a les plus grandes amplitudes, montrant encore la supériorité

On constate cependant quelques cas de né - crose du coeur la cochenille blanche du dattier (Parlatoria blanchardi T ARC .) ne se rencontre pas dans la vallée et le Delta, mais on

Après un accroissement régulier de la population prédatrice au printemps et la décou- verte d'un nouveau foyer à Fort Tout, on notait comme en 1968 une diminution très nette de l

Tout en conservant le principe de cette nota- tion, il s'agissait, dans un premier temps, d e généraliser cette notion de note afin de l'adapte r au cas des palmeraies de l'Adrar,

L'exposé des différentes phases du travail entrepris à savoir la recherche des ennemis na- turels à introduire, leur multiplication en quarantaine à la Station INRA d'Antibes,

Sur un palmier déterminé (4/2 B) le front d'infes- tation qui se trouve sur les palmes d 'ordre supérieu r à 10, en décembre 1966, passe sur celles d ' ordre 5 e n mars 1967,

Il semblerait donc que le facteur déterminant l a répartition du parasite ne soit pas seulement la pré- sence de l'hôte le plus favorable, mais soit le résulta t de la conjugaison