Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Le XIXe siècle (Paris. 1871). 1892/03/11.
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Parconséquent,sonengagement -nese-raitvalablequepourcettemêmepériode. Quinousditquesonsuccesseurconsentira auxmêmesQuinousditqueM.Carvalhosacrifices? lui-même, s'ilrestaitdirecteur,quandunefoisilsera installésurlesboulevards,oùiltienttant àrevenir,sonexploitationdevanty être plusproductive quesurlaplaceduChâ-telet,consentiradenouveauàversercette somme,relativementconsidérable,de 85,000francs?
Onne doitdoncaccepterla participa-tiondeM.Carvalhoau paiement desan-nuitésquecommeabsolumenttemporaire etpouvantdisparaîtreauboutdetroisou quatreannées.
L'autreavantagequeprésenteleprojet Guillotinet quigarantitl'Etatcontreles dépensesimprévues,majorant malheu-reusementtropsouventlessommesprévues danslesconstructionsdecettenature,ne seraitpassansvaleursil'adjudicationse faisaitd'aprèsles règleshabituellesqui sontlagarantiédetoutpropriétaire vou-lantconstruire.
Nouslaisserons decôtécequ'ilyad'a-normaldedonnerà unentrepreneur,qui. devientprivilégié,lemonopoledela re-constructiond'unthéâtre,et cependant
settequestionauraitunvéritableintérêtà êtreexaminée;nousnousbornerons àde-mandercommentl'Etatpeutsavoirsila constructionqu'ilvapayer3^70,000francs à M.l'entrepreneurGuillotinvautcette sommeou vautseulement2,000,000ou 2,500,000francs? Lesdevis Surquelle basea-t-ilpuformersonju-gement
?
Leschiffresdesarchitectes?. Sansvouloirenaucunefaçondouterde l'honorabilitéde cesmessieurs,il
nous serabienpermisd'affirmer qu'encetteaf-iaireilssontpourainsidirelesassociés deM.Guillotin,associéstoutau moinsà laréussiteduprojetquilesintéresse com-munément,puisqueles architectesne verraientpasleursplansmisà exécution sansle concoursdeM.Guillotin,et M. Guillotinneréaliseraitpassonentreprise sanslesplansde MM.Duvertet Char-pentier.Ehbien,qu'est-cequinousditquesiles devisdeMM.DjivertetCharpentieravaient étésoumisà d'autresentrepreneurs,ilne s'enseraitpastrouvépourfaire,comme celaarrive*danstouteslesadjudications, desrab;isimportants
?
Ilestévidentquem M.Guillotin,niM. Duvertet Charpentierquitouchentleurs honorairesenraisonde
la
sommepayée parl'Etat,n'ontintérêtà cela;maisnous xiouspermettronsdetrouverqu'ilserait étrangedevoirprendre leprojetGuillo-tincomme«
chaten poche»
etdonnerà cetentrepreneur3).47U,000fr.,sans,au préalable,s'êtreassuréquelemême édi-ficeneseraitpasconstruitpard'autresà desconditionsbeaucoupplusavantageuses pournosfinances.IlnousparaîtimpossiblequelaCham-bredonneressemble,sonapprobationàb'yméprendre,àunprojetqui à unecombi-naisonriserdesintérêtsarrangée,préparée,privés. envuedéfavo-11yadesrèglespourlesadjudications destravaux del'Etat.Ellessontlagaran-tiedetous.Pourquoiceptionnellementlesviolerait-on
ex-au profitdeM;.Guillo-tin?Rienne justifieraitl'entorsedonnée auxprescriptionslégales,etla loispéciale quevoteraitle Parlementpourautoriser M.le ministreseraitjugéesévèrementà procéderdansae cettefaçonlemondedes entrepreneursetdesaréhitectes,où lesdes-sousdecetteaffairecommencentàêtre bienconnus.
STATUE
A
ALPHAND M.Mesureur,députéde'Paris,ancien présidentduconseilmunicipal,ademandé, ilyaquelquesjours,dansunarticlede journal,qu'unestatuesoitélevée-à M.Al-phànd.Uncomités'estforméàceteffet.Ilapour présidentM.Lavalley,sénateur,quifutun amiintimedel'anciendirecteurs destra-vaux,etpourvice-présidentM.Mesureur. Cecomitésecomposeenoutred'amis per-sonnelsde M.Alphand,commeMM.Léon Say,JulesSimon,detouslesanciens
pré-sidentsetvice-présidentsduconseil mu-nicipaletd'ungrandnombre d'ex-tonseil-lersmunicipaux.
Cecomitése réuniraaujourd'huidans lamatinée.
Al'HôteldeVille,auxéloges dithyram-biquesdistribuésà M.Alt,hand aulende-maindesamort,a succédéunecritique, souventamère,desactesadministratifsdu fameuxdirecteur.Plusieursconseillets ra-dicauxmanifestaientmêmehautement,hier, leurintentiondes'opposeràl'érectionde cettestatuedansl'HôteldeVille,commele désirentquelquesmembresducomitéde souscription.
LEFEUDANSLA FORÊTDE FONTAINEBLEAU Fontainebleau,9mars.
-
Aujourd'hui,vers troisheures,unincendiea éclatédansla forêt,aulieuditleGrand-Cassepot.Lefeu, activéparunviolentventd'ouest,a dévoré enuneheureetdemiequatrehectaresdepins decinqàdouzeIlaétééteintans.parlesgardesforestiers,la gendarmerieetlesbûcheronsduvoisinage, sousladirectiondeMM.Desnoyers, inspec-teur,etCael,gardegénéral.
LES
POTACHES S'AMUSENT
LYCÉENSETFILLESGALANTES Laprostitutionauxabordsdelagare LaSaint-Lazare.—«J'attendsmon
môme
!
D-Acombienl'amour revientauxpotaches. Dansle bataillondesprostituées évo-luantchaquejour,entrequatreheureset septheuresdusoir,auxabordsdelagare Saint-Lazare,il setrouvetouteunees-couadedefillesdontla spécialitéestde faire,nonlesvieuxmessieursdécorésou lesecclésiastiqueshabillésencivil,mais leslycéensdontlesfamilleshabitentdans labanlieue.
D'ordinaireles« potaches
»
ainsiracolés nefontpasmêmeunsemblant derésis-tance.Ilssecontentent,en serendant,de rougirtrèsfortet d'avoirun tracim-mense.Laprostituée,aprèslesavoirallégésdes quelquesfrancsqu'ilsontsureux,lesren-' voierapidementàleursmamans qui,pen-dantcetemps,sedemandent avecinquié-tudepourquoileurPaul,leurAlbertou leurUeorgestardetantà rentrer.Les catastrophesdechemin defersontmain-tenantsiàlamode
!
Vainementlespèresdefamille,soucieux delasantéetdelamoralité deleursen-fants,adressentplaintessurplaintesà la prélecturedepolice.Lesprostituées spé-cialistescontinuentleurpetiteindustrie avectranquillité.
Surmenageextra-scolaire Onajugé,hier,àladixièmechambre cor-rectionnelie,présidéeparM.Soleau,une minusculeaffaired'outragepublicà la pudeur,dontun des à-côtésconstitue l'odysséed'unpotachedeseizeans,ayant, pendantunmoisetdemi,mené lavieini-mitable.Lecoûtdesexercices extra-sco-lairesdulycéenaétépourl'oncledujeune homme,dontleportefèuillea étésaccagé: de1,000à1/300francs.
L'histoireestàraconter.Ele intéressera lespèresdefamilleetennuiera lapréfec-turedepolice.PaulMahot
—nousestropions volontai-rementle nom—estunadolescentde seizeans,élèved'unegrandeinstitutiondu quartierdel'Europe.Il a étéracolé,en novembredernier,auxabordsdelagare Saint-Lazare,parunefilleEugénieFaye, demeurantrueRodier,etsedisantartiste chorégraphiqueauMoulin-Rouge.
Soustouslesrapports,la prostituéea abusédu jeunehomme,quiluirendait visitetroisfoisparsemaine.Ellerépondait parfoisà sabonnequandcelle-ci luide-mandaitdel'argent
:
—Patientejusqu'àdemain.Demain j'at-tendsmonmôme!PaulMahot,pourfairefigure etsemon-trerconvenable,a voléà sononcleune sommequecedernierestimeàcinquante ousoixanteLelycéenlouis.
afaità l'instruction unedé-positionfortcurieuse.C'estunvéritable documenthumain.Le caractère dupota-chefindesiècles'yétaleavecunabandon etunecomplaisanceextrêmes.
Voicicettedépositiondanssesparties essentielles
:
—Versseptembre1831,je suisrevenudes bainsdemeravecmonpere,mamère
et
ma sœur,etnoussommesalléstotfs,commenous lefaisionschaqueannée,passerquelque tempschezmononcleAlfred,dansla
banlieue. Nousysommesrestésjusqu'à lafindeno-vembre.Danslecourantd'octobre,j'aieù souvent occasion,ensortantdemoncours, l'après-midi,verscinqheures,derencontreraux abordsdelagareSaint-Lazaredesfemmes quej'emmenaisprendreuneconsommation aucafé.Cesfemmes;medemandaientsouvent del'argent.Jeleurdonnaisdetempsautre unlouis.Jen'avaispasderelationsintimes avecellesetj'ignopaisleursnoms:
-Commemoilpèremedonnait trèspeud'ar-gentpourmesmenusplaisirsetjamaisplus d'unfrancàlafois,j'aiétéainsiamené àvo-lerdel'argentà mononcle.Cetargentque j'employaisàm'amuser,jeleprenaisdansson portefeuillequ'illaissaitdanssa. redingote accrochéeEnnovembreàunporte-manteau.dernier,.j'aifaitla connais* sancedeMlleEugéniequej'airevueensuiteà unematinéeduMoulin-Rouge.Ellem'adoooé sonadressedemoncours.etjesuisallélavoirensortantC'était,je crois,unjeudi.Je luiaifaitunesimplevisite.
Puisjelaconnusintimement. Jeluiail'a'-misalorsquarantefrancs.
Apartirdujouroù j'aieudesrelations avecdeuxelle,je suisalléla.voirenmoyenne
outroisfoisparsemaine,etchaquefois jeluidonnaisdel'argent, tantôtspontané-ment,tantôtparcequ'ellem'endemandait. Deplus,nousallionsensembleau Moulina-Rouge,auCasinodeParis,etjel'aimenéeune foisdéjeuneràl'AbbayedeThélème.
J'estimequej'aidonnéen toutà Mlle Eu-génieoudépenséavecelleoupourelleune sommed'environsixcentsfrancs.Jeluiai donnéenespècesenvironquatrecentsfrancs. Jeluioffraisdetempsàautredemenus ob-jets.Jeluiaipayéfrancsetunchapeauun corsagedequinzedevingt-cinqfrancs.C'était unchapeaudeveloursrouge,
garnideden-tellenoireetd'uneaigrettenoire. MlleEugénienem'ajamaisinterrogésurla provenancedel'argentquejeluidonnaisou quejedépensaisavecelle.Jen'aipasconnu qu'elle.J'avaisaussipouramieMlle deFar-ville,quem'avaitfaitconnaîtreunélèvede Chantai.
-Lafamilledupotache L'oncle,M.AlfredMahot,rentier,s'est expriméainsi
:
—J'estimeà1.000ou-1.200francslessommes quemonneveuPaulm'adérobéespendantle moisd'octobreetdenovembre1891,àl'époque
oùilhabitaitchezmoiavecea famille. Natu-rellement,jen'aidéposéetaedéposeaucune plaiateàsonencontre.
Lepèredu potache,M.CharlesMahot, quioccupeunesituationtrèsimportante dansunegrandeadministration,araconté lesprécautionsinutilesqu'ilavaitprises pourempêcher quesonfilsnefîtdemau-vaisesrencontres.
—Monfils, a-t-ildit,étaitélèved'une ins-titutionduquartierdel'Europe.Jem'étais entenduavecledirecteurdecetétablissement pourquel'enfantnesortîtdechezluiqu'à sixheuresmoinslequartdusoir,justepour prendreletraindesixheures.Jepayaismême unsupplémentàceteffet.C'estcontrairement àmesrecommandationsqu'ilsortaitàquatre heuresetdemie.
Triomphedel'innocence MlleEugénieFaye,inculpée toutd'a-bordd'excitationdemineuràladébauche etdecomplicitéde vol.s'estvu simple-mentpoursuivre,au derniermoment, pourundélitauquel
le
potachen'avait contribuéni deprèsnideloin:
Mlle Eu-génieFayeétait,hier,devantla10e cham-bre,prévenued'outragepublicà lapu-deur.Leparquetluireprochaitdes'être, pourattirerlaclientèle,miseàsafenêtre dansunnégligétropprimitif.Devantlejuged'instruction,MlleFayea racontéquele«môme luiavaitrendu visitetroisfoisparsemainependantun moisetdemi,dequatreheuresetdemieà cinqheureset demieLabonnede Mlle Fayeadéclaréquesamaîtresseprenaitau jeunepotachetoutcequ'il avaitd'argent danssespoches.Lafillegalantene lui laissaitquejustecequiétaitnécessaireà PaulMahotpourpayerlefiacrequidevait leconduire,Cinq enhâte,àlagareSt-Lazare. ousixtémoinsontétéentendusà l'audience.Puisletribunal,«attenduque lesfaitsnésontpassuffisammentacquittéMlleEugénieFaye. établis,"a Linnocencefinittoujours partriom-pher.
LafamilleMahottoutentièren'aplus qu'àsefairerecevoirmembrede la So-ciétécentralecontrelalicencedesrues.
AFFAIREISAAC-DUBOIS On nouscommuniquela lettresui-vante
:
AmessieursAlfredDeliliaetEmileCahen *Messieurs, Paris,9mars. VotreamiM.Isaacvousachargés demede-manderréparationd'unarticlequeje luiai consacrédansl'Intransigeantd'hier.
Jen'aipointderéparationàaccorderàun fonctionnairedontlesactessontsoumisau jugementdel'opinionpubliqueetdelapresse. Cen'estpasM.IsaacSeligmannquej'aivisé
:
c'estlesous-préfetd'Avesnesquiaordonné,à Fourmies,l'inoubliablemassacredesfemmes etdesenfants.Silathéoriedevotreclientétaitadmise,les fonctionnairespourraientsepermettretoutes lesinfamiesets'entireravecun coupd'é-pée.C'estabsolumentinadmissible.SiM.IsaacSeligmanntientabsolumentà merencontrer,qu'ilchercheunautreprétexte etilVeuillezmetrouvera.agréer,messieurs,l'assurancede maconsidérationdistinguée.
TAPAGE
A.LAFACULTÉDEMÉDECINE DELYON.
Lyon,9mars. Lecoursdephysiologiedudocteur Mo-rat,quiavaitétéinterrompumardiparun fortchahut,devaitpv,.oirlieuà2heuresà laFaculté.Ledoyenavaitfaitprendredes mesuresd'ordre:desgardesplacésaux grilles,empêchaientd'entrerles personnes, nonpourvues
de
cartes-d'étudiant enmé-decine;enoutre,afind'éviterun conflit aveclesétudiantscivils,lesétudiantsde l'Ecoledesantémilitaireavaient étécon-signésdanslasalledelabibliothèque. A2heures,lasalledu coursétaitcom-ble.A00à 500étudiantsenmédecines'y pressaient.-'
A deuxheuresun quartle professeur n'avaitpasencoreparu
;
untapage infer-nala commencé;lesétudiantsontlancé contreletableaunoirdesœufspourriset despoisfulminants.Lescris:
«Conspuez Morat!Démission!»se fontentendre.Le professeurMorat,entendantd'unesalle voisinecetumulte,renonceà faireson coursPrèsdecinqcentsétudiantsets'enva.enméde-cine,auxquelssejoignentdenombreux étudiantsendroit,formentun monôme qui,aprèsavoirparcourulaville,s'arrête placedesCélarstins,devantla demeuredu professeurMorat,crianttoujours
:
«Cons-* puezMoratDesagents!
Démissiondepoliceprientalorsles"I» étu-diantsdecirculeretceux-ci vontmanifes-terdevantlesbureauxdel'EchodeLyon etl'Ecoledesantémilitaire.Lesétudiantsontdécidéquele tapage seracontinuéaucours-devendredi.ils veulentqueM.Moratdémissionneouqu'il fassedesexcusesetprometted'êtremoins sévèreAlaFaculté,aumomentlesmanifestantsdesexamens.avaient
ar-1rachélesportesdelasalleducourset les ravaientjetéessurun squelettequis'est
brisé.- -
-Lesélèvesdel'Ecolede santémilitaire sontconsignésdecrainted'unecollision aveclesétudiantscivils.
Onsaitqueparmilesreproches adres-sésparlesétudiantsàM.Morat,se trouve celuidefavoriserauxexamenslesélèves del'Ecoledesantémilitaire.
LES PETITS SALONS Lesalondela Rosoi-Croix.-L'art
, mystique.
Aujourd'huis'ouvrechez M.Durand-RuelleSalondelaRose+Croix,dontila étéà l'avancebeaucoupparléparles or-ganisateurs.M.Péladan,à qui,croyons-nous,enrevientl'idée,est,enmêmetemps qu'unécrivaindebeaucoupdeverveetde couleurs,et un Sâr d'uneexcentricité
amusante(parfois),le plusintrépidedes «réclamistesOnpouvait».doncraisonnablement
semé-fierunpeudecesalonorganiséparleSâr etparl' «archontecauld,danslebut
«
»M.deLaRochefou-d'arracherl'artactuel àseserrementsdematérialité, etdelera-menerEtpourtant,aucultedel'IdéalcesalondelaRose+Croix,». manifestessant,curieux,etréclamesoriginal.à part,estintéres-Sansdouteils'y rencontredeschosesquelconques etcel-les-lànesontpaslesplussimples,mais ceschosessontnégligeables.L'impressionqu'ondoitemporteret garderdece salonnet,c'estqu'ilyalàdes artistesd'unesincéritédélicate, quigagne-rontàl'initiative,unpeusolennellement priseparleSârPeladau, desefairecon-naîtreetapprécier. Enfin,c'estunsuc-cès
!
Lesœuvres
Enuméronslesœuvres quiserecomman-dentàla curiositédu publicdilettanteet raffiné,Toutd'abord,l'importantpanneau deM.Schwabe.AveclesChantsdùsoir, unetoilefinementrêvée,lejeuneartiste exposeunesuited'aquarelles pourl'illus-trationdeVEvangiledel'enfance, deM.Ca-tulleMendès
:
l'Attentedesbergers, leCou-ronnementdela Vierge,laBénédictiondes anges,etc.Toutescesœuvrestrahissent l'iulluencedel'écolegothiqueetmystique allemande.Maisl'accenten estd'unepi-quantemodernité.Signalonsencorelà jolieaificheidéalistedeM.Schwabepour leSalonde laRose+Croix,laPenséeguidant l'Art.DeM.CharlesMauriD,untriptyque,aux teintesplates,dontledessinesttrèscerné et serre,bienquele pineaucentral, l'Aurore,soitd'unbeaumouvement déco-ratif.DuPuvisde Chavannestourmenté.
DeM.Hodler:unegrandetoile, trèsdes-sinéeaussi,trèspoussée,d'effet énergi-que,Amesassis déçues.Cesontcinqvieillards
surunbancdansun paysagetriste. Pasdenuances,unetouchedure,maisde lavéritéetdelavariétédansl'expression deladouleur.M.HenriMartin nousmon-tredestêtesd'étuded'unsentimentassez curieusementréalistepourcepeintrequi seplaîtd'ordinaireà destoilesextrême-mentvaguesdansunsongede,lumière. M.FernandKhnopffexposeun pastelde femmefinet vivant,etla Sphinge,quia plusdeprétentionsetmoinsdeprix.
LaJeanned'ArcagenouilléedeM.Aman Jeanestune petitepagelyriquement
naïve.Jeciteenfinlesaquarelles architec-turalesetphilosophiquesdeM.Trachsel, légèrementcompliquées;lAngede lallose+ Croixchonte
»
deM.A.deLaRochefoucauld,lui-même,1'«ar-un angemystique-mentimpressionniste.Jemereprocherais d'oublierle portraitde M.Peladan,en robeviolette,deM.Séon,plussommaire qu'inspiré,malheuïeusement;
Alasculpture,unegrandecomposition romantiquedeM.Niederhausen,le Tor-rent,etdumême,unbustedeVerlaine;la Famée,deM.Charpentier, unefuitetour-noyantedefemmesentrelacées;l'Enfant etla Femmecouchéede M.Dampt,deux «riens
»
oùsemarquela finefermeté d'unemaind'artiste.Enterminant,jeremarquerai quebeau-coupdesexposantssontétrangers.MM. Schwabe,Hodler,Trachsel,Niederhausen, sontSuisses,M.Khnopffestbelge, M.Wall-gren,unsoulpteursincère,estFinlandais. Feut-être'devrons-nous
à
cesartistes exoti-quesuneécolemystiquefrançaise,comme fut en Angleterre l'écoledesPréraphaé-lites.Encecas,le SârPeladanmériterait d'êtreglorifiéoudumoinsremercié.LESPRÉSIDENTETVICE-PRÉSIDENTS DUCONSEIL
M.FRÉDÉRICSAUTON Ontrouveraplusloinlesdétails surl'é-lectiondesmembresdubureaudu con-seilmunicipalVoiciquelquesquiaeulieuhier.renseignements
surles nouveauxélus
:
M.FrédéricSauton,quiaétéchoisipour présidentàl'imposantemajoritéde53voix, —c'estla premièrefoixqu'unprésident estéluaveccenombredesuffrages,—est néàParis,le6décembre18AA.Grand, ner-veux,d'aspectunpeusévère,lescheveux etla barbegrisonnants,M.Sautonasu secréerrapidementuneimportante situa-tiondansl'assembléemunicipale,oùila remplacéM.Bournevillé,du quartier Saint-Victor,nommé alorsdéputéducin-quièmearrondissement.
M.Sautonestunlaborieux.Architecte,il s'estbeaucoupintéresséaux-questionsde travauxpublics.
M.Sautonfaitpartiedugroupe autono-misteditdes-mdroitsdeParis».
M.Boll
Lepremiervice-président,M. Boll,fabri-cantdepianos,Sonentrée estâgédequarante-septans. auconseilmunicipal, oùilre-présentele quartierde laChapelle,date
de1881.Réélu,sansinterruptionjusqu'à cejour,M.Boil,quiestmembre.duconseil départementaldel'instructionpublique, s'occupesurtoutà l'Hôtelde Villedes questionsayanttraità l'instructionetaux beaux-arts.Ilsiègeparmilesrépublicains municipaux,c'est-à-diremodérés.
M.Champoudry
Lesecondvice-président, M.Champou-dry,a quarante-cinq ans.NéauPetit-Montrougequ'iln'acesséd'habiter,il est naturellementconseillerdu quatorzième arrondissement.M.Champoudry estgéo-mètre.S'ilvoteordinairement aveclesso-cialites,il n'appartientcependantà aucun groupe.C'estunindépendant dontl'hon-nêtetépolitiqueetle caractèreconciliant sonttrèsestimés(lesescollègues.
Membredela commissiondeseauxet égouts,etdelacommissiondutravail,M. Champoudryapréparé,acetitre,leprojet deréglementationdelanouvelleBoursede larueduChâteau-d'Eau,quiasoulevéde lapartdesultra-révolutionnairesde si vives
protestations.
LE CRIMED'ARGENTEUIL Unefemmeétranglée
(DENOTRECORRESPONDANTPARTICULIER) Saint-Germain,9mars.
Despassantsayantaperçu,enlongeant leborddelaSeine,uncorpsquiflottaità lasurfacedel'eau,l'amenèrentsurlarive et reconnurentle cadavred'unejeune femmeparaissantâgéede vingtàvingt-,cinq:ans»
Lesvêtementsétaientenlambeauxetla mortparaissaitremonter
à
troisouquatre mois.Lagendarmerieaussitôtavertievint, assistéed'unmédecin,pourprocéderaux constatationsd'usage.
L'examenmédicalafaitconnaîtrequela mortdelamalheureusedevait êtreimpu-téeàuncrime.Elleportait
autourducouunlargesil-lonnoirâtrequiindiquaitqu'elleavaitété étranglée.
Lastrangulation aeulieuavantl'im-mersion.
Lecadavreaététransportéàla Morgue etonenaainsirelevélesignalement
:
Taille1m.58,cheveuxnoirs,vêtued'un juponnoir,d'unechemisedecotonblanc, d'uncorsetgrisetchausséedebottinesà boutons.
LeparquetdeVersaillesaétéaviséde cettelugubredécouverteet aouvertune enquête..
LEDRAMEDECANNES M.Lascoux,juged'instruction,agissant envertud'unecommissionrogatoiredu parquetdeCannes,a fait,cesjoursder-niers,uneenquêtesur certainsfaitsqui ontprécédélamortdeM.Abeille.
Il a puétablirqueM.EmileAbeille avait, sousunfauxnom,loué,ruedePen-thièvre,un petitrez-de-chaussée,payé 1.300francs,danslequelil recevait fré-quemmentlavisited'unedame.
Leconciergedel'immeuble,quin'asu queM.Abeilleétaitsonlocataire quelors-quela familledu défunt,fitenleverles meublesquigarnissaientl'appartement,a pufaireunedescriptionminutieusedela dameLesrenseignementsquirendaitvisiteàsonlocataire.
qu'il
a pufournir vontêtretransmisà Cannes,oùonverra d'aprèseuxsilavisiteusen'étaitpasMme Deacon.L'enquêtedeM.Lascouxaétabliencore que;quinzejoursavantdese rendreà Cannes,M.Deaconétaitalléconsulterun solicitordela rue Scribepourluide-manderce qu'ildevaitfairecontresa femme,dontil savaitqu'ellele trompait danstfnappartementdu quartierdela Madeleine.
L'avocatanglaislui avaitconseilléde s'adresserauprocureurde la Républi-que.
LESVICTIMESDECRAMPON. Commenousl'avonsannoncé, c'estau-jourd'hui,à midi,qu'auront lieulesobsè-quesdeMartinotetdeBotwlier,lesvictimes deCrampon.
Voiciletextedesinvitationslancéesparle conseilmunicipal
:
- LamunicipalitédeParisa l'honneurde vousprierd'assisterauxfunéraillesdeMM. François-JosephBottôllier-Depois(vingtetun an),Célestin-EmileMartinot(trente-quatreans), morts1892.victimesdeleurdévouement,le3mars Ellesaurontlieu,auxfraisdelavillede Paris,lejeudi10mars.
Lecortègecivilseréunira,àuneheurede l'après-midi,àlamairieduquatrième arrondis-sement,(placeBaudoyer).
LESANARCHISTESD'ESPAGNE Cadix,9mars.—Leprocèsdesanarchistes deXerèsLafouieviententouraitdecommencerlePalaisàCadix.deJustice.Les gendarmesontchargéplusieursgroupesqui criaient
:
Vivel'anarcnie!
Lesgroupesontété@dispersésetplusieurs arrestationsontétéopérées.
LAVENTEDESHUITRES Lecomité
consuls
pêches auminis-tèredelamarinevientderecevoir unepro-testationénergiquedespropriétairesdeparcs d'Arcachoncontreledécretde1889 quiauto-riseentouttempslaventedeshuîtres.Cetteassembléeseraitdisposéeàaccueillir cetteréclamationassezfortementmotivée maiselledevra,croyons-noussavoir,lutter contrepectionl'oppositiongénéraledespêches,trèsappréciables'appuyant del'ins-surle principelibérald'oùestsortiledécret pré-cité.
ECHOS ET NOUVELLES LesélecteursdescantonssuddeCres" (Drome),Loir)etdeVille-sur-TourbedeBrezoHeset deVoves(Marne)
(Eure-et- sontcon-voquéspourle97marsàl'effetd'élire leurre-présentantauconseild'àrrondissement.
-Parmilesnomsmisenavantpourlesous secrétariatdescoloniesfiguraitceluideM., Poincarré,unjeunequiàconquisunebonno placeàlaChambreautantparsontalentda parolequeparsontravail.
—Iln'ajamaisétéquestiondemoi,nousa dithierledéputédelaMeuse,quedansleW journauxcuneouverturetropbienveillants.àcesujet,etjen'étaisJen'aireçuau-nuUe" mentcandidatàlasuccessiondeM.Etien-c.e.
OnmandedeLens
:
M.Lamendin,le noir-veaudéputédeBéthune,quisouffretoujours. desablessureaupied,vientdedemanderuna, congéauprésidentdelaChambredesdé-; putés.Oncroitqu'ilnepourraserendreàParis avantunmois.
OnmandeLeprincedeBruxelles
:
deCararmw-Chimay,ministredes affaireschutedelamaladieétrangères,a étésaisid'unedontonlecroyaitgravepres- re-querétabli.-'-Sesjourssontendanger.
-L'impératriceEugénieest arrivéehierà Cannes.Elle
yresteradeuxmois. > OnlitdansleBulletinmunicipalofficiel: Lasommede15,5!t7francs,produit delare-cettedesbuffetsorganiséspourlesdeuxbals del'HôteldeVilledes6et 20février1895,a étéverséeà l'Assistancepublique, enexécu-tiond'unedélibérationduconseilmunicipal.
Lacommissionsupérieuredesbâtiments ci-vilsetpalaisnationauxa adopté lesconclu-sionsdurapportdeM.Bardoux surlestra-vauxà exécuterauxpalaisduLouvreetde$ Tuileries.
Enconséquence,leministredestravaux pu-blicsvadéposerimmédiatementunedemande decréditspécialpourlestravaux lesplusur-gents(corniches,balcons,couvertures, para-tonnerresLacommissionetappareilsdechauffage).
avotél'inscription aubud-getde1893d'uncréditde300,000fr.devant prendrequipermettraitlecaractèrel'achèvementd'uneannuitédenombreuxréguliéra travauxd'aménagementetl'installationdela salledesEtats.Elle
avotéégalementlasuppressionàaussi brefdélaiquepossibledel'échafaudageqa* masquela«VictoiredeSamothrace».
LapréfecturedelaSeinevafaireprocéder d'icipeuàl'achèvementduquatrième tron-çonduboulevardRaspailcomprisentrela rueMontparnasseLeplanparcellaireetlarueVavin.desimmeublesatteints parcettetrouéeseramispendanthuitjours, àpartirdedemain,àladisposition desper-sonnesquiauraientdesréclamationsà for-muler.
Leplanenquestionseradéposéàlamairie dusixièmeParmiarrondissement.
lesimmeublesappelésà disparaître, citonsl'hôteletlesateliersdusculpteur
Bar-tholdi.
-LeconcoursdedressagedeCaenaeuliôn cetteLejury,présidéannéelemercrediparM.Delauney,2etlejeudiinspecteur3mars. généraldesharas,adistribuéU.Ooofrancsda primesauxéleveursetauxécolesdedressage, delarégion.
l, MM.primes.BrionetGostontobtenulespremières Nousretrouveronsdurestelaplusgrande partiedeschevauxprimésdansunmoisau Palaisdel'Industrie.
I
NÉCROLOGIE-Und&scompositeurs-typographesdel'c< quipeduXIXeSiècle,FrédéricPatrix, unex-cellentouvrierbienconnu danslatypogra-phieparisienne,oùiln'avaitquedesamis,a succombé,phtisiegalopante.emportéSescamaradesenquelquesjoursparune
l'ontaccom-pagnéen nombre
à
sadernièredemeure, té-moignanthonnêtegarçon.deleursympathiepourcebonetIllaisseunefemmeetunejeune fille,aux-quellesnousadressonsnossincères condo-léances.
-M.Michau,régentdelaBanque deFran-ce,et ancienprésidentdutribunal decom-merce,vientdemouriràquelqueslieuesdu Caire,oùilsetrouvaitenvillégiature.
—.M..PierrePradié,anciendéputé del'Avey-ron,estmorthieràParis.
-
M.Lalande,membredel'Institut,séna teur,inspecteursées généraldespontsetchaus-enretraite,aeuhierladouleur deper-dresafemme.
RÉSURRECTIOND'UNASSASSIN Nousavonsannoncéhier,commetous nos confrèresd'ailleurs,que Pansard, Fassassinde la filleLelièvrc,étaitmort dansl'après-midiàl'hôpitalNecker.
Il n'enétaitrien.Maiscequirendnotre erreurtoutà fait excusable,c'estqu'à l'hôpitalmêmeon avaitcruPansard dé-cédé.
Versquatreheuresdel'après-midi, avant-hier,ilétaittombéensyncope.Soncorps avaitprisla rigiditécadavérique
;
l'infir-mierquilevitainsicrutleblesséprévintledirecteur mort;ildel'hôpital,qui,àson tour,annonçaOr,hiermatin,ledécèsquandauparquet.
onvoulutenvoyer lecorpsdePansardà la Morgue, ons'a-perçutenletouchantqu'ilétaittoutchaud. Unchefdeservicefut prévenu.Iln'eut pasdepeineà constaterqueleblessé vi-vaittoujours,et,aumoyend'unrévulsif puissant,illefitreveniràlui.
DepuiscetempsPansardvamieux
;
il estmêmeprobablequ'ilsurvivra àses-blessures.Mais,commeilesttoujoursdans unétatdetrèsgrandefaiblesse,il n'apas étéinterrogéhier.FEUILLETONDU11MARS1892 —kk—
LECUMEUR
(GRANDROMANDEMŒURS MARITIMES)
PREMIÈRE
PARTIE
COMBATPOURLAVIE XI Mariet femme —Suite——MoncherLéon,jelissurvotrefi.. gureledoutequivoustourmente.Vous vousdemandezquelmystèrerecèlent mesparoles.Vousavezgrand tort,croyez-moi,devousmettreen peineàcesujet, d'autantqu'iln'yadansmesparolesque cequejevousenaidit.
Mais,parcontre,àtraversvotredouter jedécouvre,moi,votrepensée.
Vousvousditesceci
:
Mafemmevaau-devantdemesdésirs. : Ellesaitqueje suiséperdumentd'EvaMayrel,aupointdefairedessot-épris
tisesÀsonsujet.Afindem'épargnerces
l.
iteprocUictioniatefditç*bêtises,ellevachercherelle-mêmecette jeunefille,et ellemel'apportecomme undon,ouplutôtungaged'entière ré-conciliation.
Chaubordesquissaun gestededéné-gation.
Anaisn'enfutpointdupe.
—N'essayezdoncpasdemedonnerle change,moncherépoux. Jevousrépon-drai:àd'autres
1
Jesaisfortbienvotre passionpourcette-jeunefille,maisc'est précisémentpourvousdéfendrel'unet l'autrecontrecettepassionqueje la prendssousnotretoitcommun.Ici,vous netenterezriencontreelle,etcelapour uneexcellenteraison:
Nonseulement vouscompromettriezvoschances desuc-cèsdansnotreentreprise,maisenoore vousm'obligeriezàprendrecontre vous- mêmedesmesuresquejeseraiscon-trainte,àmonregret,d'appliquer.Cettefois,Chaubord avaittendul'o-reille. Il demanda,d'unevoixquiressemblait augrondementd'unebêtefauve:
—Queferiez-vousdonc?
—Jevousmettrais dansl'impossibi-litédenuire,répondit-elle. —Enq'àoifaisant?
—Simplementen établissant l'iden-titédubanquierLéonChaubordavecle chefdepiratesDickHogson.
Ce nom devait-ildoncpoursuivre Chaubordjusquedansl'éternité?
Choseétrange! Aulieudelecalmer, del'humiliercommeà l'ordinaire,cette menacedesa femmeexaspérale ban-quier.
Ilsecroisalesbraset labravaeffron-tément
:
—Ainsi,—dit-il,—voilàvosraisons lesplusdéterminantes
?
Aulieudefaire appelenmoià dessentimentsd'honneur dont vousmejugezsansdouteincapa-ble,vousalleztout droitauxformules comminatoiresetvousmetraitezcomme unenfantqu'onépouvanteaveclefouet.Ehbien
!
Avotretour,Anaïs, écoutez-moi,etretenezceciunefoispourtoutes:
Iln'estépouvantailauquelon nes'ac-coutume.Lesenfantseux-mêmes finis-sentparapprivoiserdeslion.Or,je ne suispointun enfant.Voususezvotre moyenà forced'enfaireusage.Vousme faitespeurde conomdeDickHogson.Prenezgarde!Avecun hommecomme moi,onatoutàredouter.Letigrenese dressejamaiscomplètement.
Prenezgarde,vousdis-je!Quipeut mempêcherdele reprendreun de ces jours,cenomdontvousvousfaitesune arme,delereleverainsiqu'unétendard de révolte,del'arborerà la facedu mondecivilisé,et decommencer,pour moncompte, lagrandeguerredel'indé-pendancecontrelesmisérablesformules devosloissociales?
Rienne m'enempêchera,croyez-le bien,le jouroùj'enauraisérieusement l'envie.Etcejour-là,jevousprendrai, pauvrefemmequevousêtes,sousmon bras
;
jevousemporteraiquelquepart, sousdescieuxlointains, làoùlacivilisa-tionn'atteintpas,et vousydemeurerez rivéeàvotrechaîne,odalisque d'unha-reiiiqu'ilm'aurapludememénager,de mecomposeràmaguise.Ils'étaitredressé,formidable.C'était tlui
qi
ladominaitmaintenant.Ellefrissonna.Cethommeétaitbien capableToutefois,defairecequ'ildisait!
elleaffectaderaillerencore
:
—Etdansceharemd'autocrate,votre sultaneValidé serasansdouteEvaMay-rel?- —Elleouuneautre,—iln'importeAnaïssentaitqu'elleétaitalléetrop
!
loin.L'intimidationestun moyenqui ne réussitpastoujours.
Mais,aupointoùelleenétait,lajeune femmene pouvaitfaireles premières avancesd'uneréconciliation. Ledomp-teurquilaissevoirà sesfauvesqu'ila peurestunhommeperdu.C'estàlui de redoublerdecolère.
1C'estcequecomprittout de suitela vaillantecréature.
—Soit
!
fit-elle.Unhommeavertien vautdeux,ditleproverbe.Jecroisqu'une femmeavertie,à cecompte,doitvaloir quatrehommes.Valez-vous quatrehom-mes,LéonCettephrase,Chaubord?ellelajetaà la facede sonmarid'une voixsi parfaitement calme,maisavecun regardsipleind'é-clairsquelebandit,uninstantinsurgé, sentitla peurrentrerdenouveauen lui.Ilbalbutia,essayantdeplaisanter: —Pourquoiquatrehommes
?
Unseul suffit,quandc'estmoi.—Encecas,vousêtesbattud'avance, etsij'aiun oonseilàvousdonner,c'est d'exécutertoutde suitevotremenace, carsivousm'accordezvingt-quatre heu-res,vousêtesunhomme.mort.
Décidément,c'étaitunerudejouteuse quecetteAnaïs.
Lebanquierchangeadecouleur.
-
Quevoulez-vous dire?question-na-t-il.—Ceci
:
bouclezvosmalles,affrétez votrenavire,rassemblezvotreéquipage deforbansetemportez-moitoutdesuite. Demain,ilseraittroptard.Luiaussivoulutjouerderuse.Uaf-fectadeplaisanter.
—Etpourquoicela,jevousprie? —Parceque,demain,vousserezaux mainsde gensquine s'effraientpoint aussiaisémentdesmenaces,monsieur LéonChaubord.Demain,il y aurades agentsà votreporteet un commissaire depoliceviendravousprierdelesuivre.
Quelquesang-froidqu'ilvoulûtgarder, lebanquiersesentitblêmir.
—An
!
fit-il,c'estvousquimedénon-cerez?—Non, pasmoi,répliquait-elle. —Quidonc,alors
?
Ellecompritqu'elleétaitmaîtressede lasituation.
—Allons!ricanait-elle, hommeter-rible,voilàquevoustremblez.—Non, je nevousdénonceraipas,maisje ne voussauveraipasnonplus.Cariln'ya quemoiquipuissevoussauver.Et sa vousvoulezvousexpliquernettement monattitude,retenez,<àvotretour,«cette simuleattestation:
VotredigneaSsoaié,DaaMacher, détientlespreuvesquevoussavez. Pré-sentementilvousménage, pourdesrai-sonsquenousne connaissons
trop.
Or,c'estvous,à
sondire,quil'avezem-barquédansl'affairedesmines dei'E-delsland.CedigneIsraeliteveutvousen laissertoutela responsabilité.Pourceifaire,il vousdénoncera.simplement. Ilseprétendratrompé,filoutéparvous, dontiln'aconnuquetroptardlesanté-cédentsdéplorables.Voussavezqueça ne lui coûteriendejetersesresponsa-bilitésburlesépaulesdesinnocents.capitaine Le Weillerpourrait,au besoin, vousrenseigneràcetégard.
Chaubordl'interrompit avecunrugis-sement:
—Ah
!
je comprends!je comprends!
jecomprends1
Levieuxcoquin!
jel'é-trangleraidemesmains.Anaïshaussalesépaules.
-—Vousn'étranglerezriendu tout, LéonChaubord,pourcetteexcellente raisonquevousn'êtespointiciàbordduValorous
et quevousne redevien-driezDickHogsonquepourêtre étran-glévous-même,—pupendu,sivousle préférez,conformément
à
laloianglaise.Elleajouta,deplusenpluspersifleu-se
:
-Allons
!
c'estle momentde lever l'étendard,dem'emporterdansvotre harem.Vousvoyezque je vouspréviensà
temps.Chaubordsemordaitlespoings.
-
Oùvouiez-vousen venir?
-de-i
maada.-.iJ.extfki.I (Asuivre,) PIEBREMAEL