J T A T R I B Ü N E D 3 D G Œ 3 K È V I 3 d n 1 2 A O U T 1 Î V 1 1
MON C A L E P IN A l ’œ uvre ! Salin, amis. E videm m ent les tem ps sont durs. Mais ils trem p en t les caractères. Oïl se laissait dorloter par une vie relativem ent facile e t l’orage s’est déchaîné aveo une violence inoi’ïe.
i> Raison de plus pour lui tenir tête. On compte sur tous.
Los hommes sont sous les arm es pour la garde des foyers! Il fau t que le travail qu’ils ont dû abandonner soit fa it a u ta n t que possi ble par ceux qui so n t restés. H ardi donc! jeunes gens, écoliers, jeunes filles, femmes désœuvrées. Il y a à faire. Regardez autour de vous. Ingéniez-vous. Venez en eide à quiconque a besoin de vous.
31 n ’y a rien de tel pour augm enter son capital, son bon capital, celui qui ne se place paa dans les banques, mais dans le cœur.
E t puis, vous verrez ce que vous dorm irez bien, quand vous aurez employé to u te lti journée à ne pas penser à. vous.
C’est une vieille recette. Mais elle est to u t 5, fait de saison.
-• G avroche. *■
Bois à nos lecteurs
L ’h o r a ire d es c h e m in s de f e r su is s e s é t a n t m o m e n ta n é m e n t c o m p lè te m e n t m o d ifié n o ire e x p é d itio n p o u r l-iiité rie u r de la S u isse se tro u v e f o rc é m e n t m o d ifiée. Nos le c te u rs e t d é p o sita ire s ne s 'é to n n e r o n t d o n c p as d e re c e v o ir la << T rib u n e » à u n e a u tr e h e u re 411e p ré c é d e m m e n t. ^
N ous m e tto n s en v e n te d a n s r o s s u c c u r sales. a u p rix de cin q c e n tim e s , u n e r e p ro d u c tio n . s u r p a p ie r g la c é , d e la c a r t e du th é â tre des o p é r a tio n s de g u e r re fra iic o - allom ande, q u e n o u s a v o n s p u b lié e d a n s nos c o lo n n e s e t q u i p e r m e ttr a à n o s le c te u r s üo su iv re p lu s fa c ile m e n t les é v é n e m e n ts m ilitaires. .
AVIS A U X M ILITA IRES
P e n d a n t l a m o b ilisa tio n su isse , « l a T rib u n e de G en èv e » s a n s g a r a n tie de r é g u la r ité , s e r vira a u x m ilita ire s des a b o n n e m e n ts a u p r ix üe 0 ,5 0 c e n tim e s p a r q u in z a in e e t 1 f ra n c p a r m o is. Ces a b o n n e m e n ts s o n t p a y a b le s d’a v a n c e en tim b re s -p o s te ou p a r v e r s e m e n t à n o tr e c o m p te de c h è q u e p o sta l I. 4 3 9 , la poste de c a m p a g n e n ’a c c e p ta n t p a s de r e m bo u rsem en t.
Les événements
• PVf, . ... .La répercussion à Genève
Peur avoir de la monnaie
Le Conseil d ’Effl-t a reçu mardi m atin 1111e ilélègation des représentants de banques p ri vées et de sociétés financières p o u r l’exa men de la situ atio n m onétaire. L a difficulté do se procurer do la. monnaie est un ma.1 profond auquel ont été proposés divers re mèdes.te » résultats de cette conférence ont été immédiatem ent transm is à Berne.
^ LES CHEMINS DE FER
Les deux train s partam . de Comavin cha que jour, à 5 h. 20 du m atin e t à 5 h. 15 du soir, sur la France, o n t em porté m ardi den Français e t un certain nombre d ’Américains j t d ’Anglais.
A 11 h. 24 du m atin e t à I I h. 24 dit soir m t lieu les arrivées. Le train du m atin a m e n é trois çent cinquante personnes, ail nombre desquelles se trouvaient beaucoup île Suisses.
La poste é tait peu im portante, une dizaine de sacs environ.
", LA GENDARMERIE DE CAMPAGNE
Le canton de Genève fournira u n contin gent de vingt-deux gendarm es, sous les ordres du lieutenant D unand, qui p a rtira pour une destination inconnue.
LES DESERTEURS ET INSOUMIS
A uuom bre de soixante-dix, des déserteurs et insoumis français se sont rendus mardi i Annemasse. E n tête du cortège étaient deux drapeaux genevois e t français. E n passant devant la mairie de Oliêne-Bougerics, les Français ont chanté Roulez, tambours, et, ivant de q u itter le territoire du canton, à Moülesulaz, ils ont entonné l’Hymne national suisse.
Au commissariat spécial, à Annemasse, o n
leur a délivré des feuilles de route pour Cbambéry.
Par l’organe de M. Marcel Stoupanse, p ré sident du groupe, les déserteurs e t insoumis nous ont prié d 'ê tre leur interprète auprès (lu gouvernement genevois e t de la popula tion, pour les rem ercier de l’hospitalité qui leur a été accordée chez nous.
LA SITUATION ECONOMIQUE.
La vente au détail de certains produits a vncor<; donné lieu à quelques plaintes mardi. Un cafetier a informé la police qu’on lui fai sait payer trois francs soixante-quinze pour iiinq kilos de sucre. Nous avons dem andé à -e sujet quelques explications à un épicier. 3e dernier nous a répondu qu’une maison .le gros lui au rait livré au prix de 75 centimes e kilcrg., hu it à dix sacs de sucre qu’il av ait :ependat commandés le 1er juillet, alors que ’e prix de revient é tait inférieur de moitié à Je qu’on lui dem ande aujourd’hui.
D’au tre p a rt, on a signalé qu’u n épicier wraic m ajoré de tren te centimes le prix d ’un iitre d ’esprit-de-vii). Ce sont là des cas p a rti culiers qui, espér^ns-le, ne se généraliseront pas. D'ailleurs, ufic commission est à l’œ uvre et des mesures serçut prises en tem ps oppor tun,
V
G e n è v e e t la z o n e
^ M. Cham bet, maire de Collonges-sous- salSve, nous informe que sa commune é ta it homense de pouvoir livrer du lait au canton 3e Genève. Il a en outre fait les dém arches utiles auprès de la préfecture d ’Annecy pour tpie les soixante têtes de bétail qui étaient ’u» le Salève soient restituées à leurs proprié taires de Genève.
M. Cham bet a fixé le p rix de vente des pommes de terre à trois sous le kilo, du pain à sept sous le kilo e t ram ené le prix du sucre de Seize à onze sous le kilo.
Chacun d es h a b it a n t s d e s a c o m m u n e n droit à une d e m i-liv re d e p a in p a r jo u rl*
P o u r p a re r à la s itu a tio n
A la suite d ’une dem ande de M. l’adjoint Hoffman e t de ÄL le conseiller m unicipal U ieraer. la commuue de Plainpalais, p ar J organe de son maire, vient d ’adresser lalettre suivante au Conseil d ’E ta t :
' « 11 août 1014,
A Monsieur le Président du Conseil d ’E tat.
Monsieur le Président,
La crise provoquée par l’é ta t actuel de la 8'terre, à eu pour effet de laisser un grand ■'Ombre d ’ouvriers sans travail e t de les priver jle la possibilité de subvenir à l’entretien de lenr famille.
Dans ces circonstances, il p a ra îtra it oppor- i > ?>ue le D éparte A ien t des tra v a u x publics»- jOit 1 E ta t de Genève, fit reprendre e t conti uer les trav au x commencés e t laissés in a chevés sur certains chantiers, comme p ar F iü ? 1 ’, la construction d u B âtim ent (dîne l’achèvem ent du bâtiment. d
’Hy-* et la construction de3 annexes de des Arts e t Métier».
La commune de Plainpalais, a y a n t actuel lem ent un grand nom bre de sans travail, a un in té rê t évident comme le reste du canton à la reprise aussi active que possible de l’activité économique.
MM. l’adjoint H offm an, et le conseilliez municipal GÏievrier, o n t déjà exposé le point de vue de la comm une de Plainpalais au cours de la dém arche qu’ils ont faite auprès de Monsieur le Conseiller d ’E ta t chargé du D épartem ent des T ravaux Publics e t de Monsieur le Président du Conseil d E ta t, d ans la journée d ’hier. _
Nous osons espérer que vous voudrez bien accorder une atten tio n bienveillante à notre requête, e t lui donner une solution satisfai sante. »
DANS LES SOCIÉTÉS
j . S o ciété ries c a fe tie rs
L e comité» de la Société dés cafetiers, restau rateu rs e t hôteliers du . canton d« Genève inform e mesdames les épouses des sociétaires sous les d rapeaux, en Suisse ou à l’étranger, que les mem bres du co m ité qui sont sur place se m e tte n t à leur entière disposition pour conseils ou rensei gnements. Voici l ’adresse de ces derniers :
y f 't . Boubier, rue W jakelried, 5, téléph. 34-20; H andw erck, rue d\i Rhône, 5, téléph. 35-77 ; Carrel, Carouge, téléph. 70-71; Pinget, Vernier, téléph. 131-09; Minery, avenue de Lancy, 16 bis; .ïoseph D um ont, boni. Oarl- Vogt, 87; Homfta.1, rue Thalberg, 12, téléph. 40-96; Vollerin, rue de Lausanne, 12, téléph. 19-97; Jean Gay, rue du R hône, 92, téléph. 114i ‘i-Eug. D um ont, restau ran t, rue du Rhône, 78, téléph. 50-09; Chisottis, boul. de Saint-Georges, 79.
Le com ité ne doute pas que, d ’au tre p art, MM. les sociétaires qui n ’o n t pas été appe lés p ar leu r p atrie voudront bien aussi voir s’ils ne peuvent rendre un service au x épouses des collègues absents de leurs quartiers.
— D is p e n s a ire a n titu b e r c u le u x .
P o u r faire face à la crise actuelle e t p ar suite des mobilisations, le com ité du D ispen saire antitu b ercu leu x n décidé de ferm er m om entaném ent la galerie de cure d ’air du Pré-Jérôm e. P a r contre, le Dispensaire antitu b ercu leu x continuera, e t même déve lop p era to u tes les autres branches par son activité, (consultations gratuites, bons, d é sinfection du linge des malades, distribution de crachoirs, etc.)
Les consultations médicales g ratuites ont lieu, p our la rive gauche, Policlinique médi cale, avenao du. Mail, 1, vendredi, à 1 h. 1/2. Pour la rive droite, D ispensaire des m éde cins, rue des Corps-Saints, 10, m ardi, jeudi, sam edi, à 1 h. 1/2. P o u r les Eaux-V ives, Dispensaire des Eaux-V ives, rue des Eaux- Vives, 2, lundi, à. 4 11. 1/2.
— M ordu p a r u n ch ien .
La petite Madeleine Monck, qui habite avec ses parents à l’hôtel Lyonnais,, a été- mordue à la joue par un chien a p p arten an t à M. Hodler, peintre. La. fillette a été pansée dans une pharm acie voisine.
N o u v e l l e s r e H g i e u s e s
Prière pour les soldats.
Tous les mercredis soir, à 8 h. 1/2 .cha pelle de la Servette,- réunion de p.ière pour les m ilitaires e t leurs familles.
R é u n io n s sp é c ia le s i l’o c c a sio n d e
la g u e r re
E n raison de la gravité de la crise que nous traversons e t pour faire suite à là, rénion qui a a ttiré jeudi dernier au tem ple do .là Fnste- rie un si nom breux auditoire, le com ité genevois de l’alliance évangélique organise tous les jeudis soir, jusqu’à nouvel avis (tem ple de la. F usterie) des réunions spécia les d ’édification e t de prières auxquelles il invite tous les chrétiens sans distinctions d'Eglises.
Ces réunions sont convoquées avec l’appui de la commission, exécutive du Consistoire de l!Eglise nationale, de la. commission ad> m m istrativc de l’Eglise libre, de l’Evangé- lisation populaire e t de l’Association chré tienne évangélique.
Chapelles protestantes
Il y au ra des prières du soir pour les soldats à V em ier, les jeudis soir, à 8 h. 1/4, e t à M eyrin, les mercredis soir, à 8 h. i/4 .
Ces services spéciaux sont vivem ent re comm andés à tous ceux qui dans la région de V einier-M eyrin o n t à. cœ ur le salu t de la p atrie défendue pas nos braves soldats.
Chêne-Bougeries
A l’occasion des circonstances actuelles, les paroissiens de Chêne sont chaleureusem ent convoqués au service spécial qui au ra lieu le m ercredi 12 août, de 8 heures à 8 h. 1/2, dans leur tem ple.
Vésenaz.
Dans la chapelle do Vésenaz, mercredi soir à 8 h., a u ra lieu Un culte spécial de receuillcmc-nt et de prières « pour les soldats e t les personnes affligées <>.
Plainpalais.
Jeudi prochain, 13 août, au ra lieu au tem ple de Plainpalais, à 8 h. 30 du soir, une réunion religieuse avec culte e t prière pour les soldats, organisée par te Conseil de parois se. Cette réunion so renouvellera ensuite do semaine en sem aine ju sq u ’à nouvel avis.
Colonie Etrangère
F R A N C E .Le Comité de l’Association des Dames françaises de la Croix-Rouge, présidé par Mme Pascal d ’Aix, femme d u si dévoué consul de F ran ce à Genève, informe toutes les personnes de bonne volonté que le Comité se tien d ra à son siège, 43, rue du R hône, les m ardi, jeudi e t sam edi, a u x fins de délivrer du trav ail e t tous les renseignem ents utiles.
De plus, le Comité recevra, avec la plus grande reconnaissance les dons d’argent, U'étcjffe e t drapa usagés qu’on voudra bien lui offrir.
***
Les sociétés de secours m utuels Genève sont priées d’envoyer au moins trois délé gués à l’assemblé© qui aura lieu mercredi soir à 8 h. 45, au café des Grisons, rue de Lausanne.
O rdre du jour : Mesures à prendre pour venir en aide au x familles nécessiteuses don? le chef est sous les drapeaux,
* ***
Vu l’encom brem ent du Consulat e t ’ des bureaux de la Cité, M. Vollerin, président de la F édération m utualiste informe les m em bres de la colonie qu’une liste de souscrip tions est déposée à son domicile, rue de Lausanne, ainsi qu’un tronc en faveur des F rançais m alheureux.
Tous les dons, même les plus minimes seront reçus avec-reconnaissance.
***
Les m em bres de la Fédération des Sociétés françaises républicaines de Genève, sont invités à se réunir, jeudi 14 courant, au locid habituel, rue de la Scie. Séonço à 9 heures précises. Exam en do la situation.
. IT A L IE . * *
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L a Chambre de commerce italienne Genève rev.s comm unique la dépêche su ivante remise p a r M. Paulueci de Calboli, Ministre d ’Italie à Berne : « J e vous confir me que le gouvernem ent royal d ’Italie a décidé de laisser libre le tra n sit vers la Suisse pour to u t ce qui lui est nécessaire pour ravitaillem ent. C ette disposition au ra cours avec to u te facilité à la seule condition que la déclaration de tra n sit pour la Suisse soit faite au m om ent du débarquem ent des m archandises dans les ports italiens. L’expor tation ou sucre italien est aussi autorisée dans Ta mesure nécessaire au x besoins de la Confédération. »
***
Le m inistre des affaires étrangères d ’Italie informe la Chambre de commerce italienne de Genève qui a v a it dem andé l ’entrée en Suisse, des produits de prem ière nécessité, pour une q u an tité correspondant au moins à la consom mation de la colonie en Suisse, que le m inistre procurera les facilités néces saires pour satisfaire cette juste démarche.
***
Le m inistre plénipotentiaire de S. M. le roi d ’Italie à Berne a déployé ces jours derniers, une grande activité dans diverses villes de la Suisse où sont réunis des milliers d ’ém igrants italiens afin de les rap atrier e t de leur four n ir les subsides nécessaires pour le voyage. Il a chargé plusieurs personnalités de la colonie «le constituer des comités locaux pour aider les Italiens qui resten t en Suisse.
De Lausanne, Vallorbe,, Nyon-, Orbe, Bulle, Rc-nens o n t été rapatriés près de sept mille Italiens p ar les soins d u président d e la Chambre de commerce italienne à Genève e t de l’agent consulaire de Lausanne.
Dans to u te la Suisse, y com pris les Italiens qui se trouvaient à la frontière française, il y a eu quarante mille rapatriés environ.
Lundi, le D r Cantoni» président de la Chambre de commerce e n Suisse s’e s t rendit à R tnens pour la création de Cuisines popu laires gratuites qui o n t fonctionné pour la prem ière fois et o n t servi les soupes à plus de- cent personnes.
Aux bataillons
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Les culte3 m ilitaires p ro te sta n t e f catho lique . o n t été célébrés dim anche m atin. Les soldats émus ont religieusem ent écou té les paroles prenantes e t ém otionnantes d u capitaine au m ô n ier A. Thom as e t de l’ab b é Lachenal, capitaine-aum ônier ca tholique.
Le.s soldats genevois n’o n t guère en de repos dim anche. A peine avaient-ils goûté à la soupe de midi que sonnait la générale. T oute la Ire division q u itta ses cantonne m ents p our se p o rter plua en a v a n t vers la frontière. Le général W ille arriv a en autom obile e t inspecta divers bataillons,. I»-arrêtant spécialem ent vers le bataillo n 10,
d o n t il. adm ira la tenue parfaite..
A u régim ent STo 4 (bataillons 10 e t 13) sert comm e estafette l’écrivain Jacques Chenevière. Les services de c e t excellent citoyen so n t très appréciés d u lieu ten an t colonel Bolom ey, com m andant du régim ent genevois. Les ?oldats genevois gardent to u jo u rs leu r excellente hum eur, bien que d u rem en t éprouvés p a r les '('générales » répétées e t les longues marches effectuées- soas un soleil de plomb.
r L e se rm o n
N ous devons à la grande am abilité du capitaine-aum ônier Thom as le trè3 grand plaisir d e reproduire les principaux passages d e son émouvant; sermon.
*A c e tte heure où nous nou9 recueillions sons le regard de D ieu, la guerre, la guerre atroce e t cruelle, la guerre pourvoyeuse de sonffrance e t de misère; la guerre m audite fa it rage a u to u r de nous. Des m ains crim i nelles •—; l’H istoire étab lira les responsabi lité» — o n t incendié l’E urope e t le conflit qui m et a u x prises lies nations civilisées, le.s nations chrétiennes,, sem ble devoir être le plus effroyable auquel jusqu’à ce jour f hom m e a it assisté.
Placée a u cœ ur J e l’E u ro p e en feu, la Suiase ne p o u v ait re s te r im passible à la foi des traités. P a r mesure de prudence, le Conseil F éd éral a mobilisé Farinée suisse to u t entière, la Suisse ne rêve pas de con quêtes e t n ’entend faire la guerre à personne. Que d ’autres se b a tte n t, hélas ! invoquant leu r Dieu, c’est leu r affaire, mais elle ne veut point p â tir de la bagarre.
Son décret de m obilisation to tale signifie avec une n e tte té qui ne laisse rien à désirer sa volonté inébranlable de rester neutre e t de rester libre.
A l'ap p el sous les drapeaux, ses enfants ont répondu avec un élan qu’il fau d rait qualifier d ’adm irable si ce tte épithète con venait quand il s’ag it du devoir. Comme 1111
seul homme, ils sc so n t levés, accourant de p arto u t, im patients d’être enrôlés sous la sainte bannière.
E t m ain ten an t sous les ordres d ’un géné ral: do n t ils savent les exceptionnelles quali tés m ilitaires, ils a tte n d e n t les événem ents Ils n’ont qu’une pensée : la patrie. E t dans leur poitrine re te n tit cet appel : «Tiens ferm e ce que tu as ! ».
... Ce que tu as, so ld a t suisse, soldat do Genève, tu viens de le célébrer. 11 y a un mois, Genève é ta i t dans l’allégresse. Elle fêtait avec g ratitu d e le centenaire de son entrée dans la C onfédération suisse...
Un mois a passé ! E t la voix du syndic qui lisait la proclam ation de la restau ratio n de la R épublique e st devenue la voix du colonel com m andant do placo qui le jour do notre d ép art, nous d o n n ait dans la cour de la caserne, ce tte lecture du serm en t de fidélité an d rap eau il laquelle nous avons solennellem ent ré p o n d u : « Je le ju re.!»
... Les fêtes du C entenaire o n t été la p ré paratio n magnifique d e no tre entrée en cam pagne.
H ier nous avons chanté la p a trie , au jo u r d’hui nous la servons. H ier nous l’avons ac clamée;. au jo u rd ’hui nous la défendons. H ier nous lui avons d it : « Mère, nous t ’a i mons ». A ujourd’hui nous lui disons ;
O notre mère, de nous «ois fièrs, Sous ta bannière tous sont partis.., Soldats, les yeux im m uablem ent fixés sur le drapeau qui nous raconte six siècles d’histoire e t qui sera tém oin dev an t nos descendants, que nos regards soient rivés sur la vieille bannière, sym bole des réalités lias plus belle.s qui soient sur la terre e t des espérances les plus hautes qui puissent m onter au cœ ur do l’hom m e.
Oui, redis-nous, bannière au cham p rouge, au prix de quels sacrifices nous, sommes deve nus les citoyens de la plus heureuse des dém ocraties.
Redis-nous, bannière à la croix iTargent, redis-nous chaque jour, n; chaque heure, au prix d e qvirl am our sublim e nous sommes devenus citoyens des cienx. Redis-nous l’acte rédem pteur. Rappelle-nous que ce que nou3 avons de m eilleur reste attach é au x mains percées, au cœ ur m eurtri de celui qui, frère pour ses frères, s’est donné jusqu’au sacri fice e t en qui s’est incarné le « Tiens ferme » de FEvàngile.
E t que le frém issem ent de ta soie rouge e t blanche rappelle au loin, à qui pourrait l’oublier, que nous t ’avons juré fidélité, que nous sommes prêts aux résolutions hé roïques e t que nous te défendrons aveo l’aide du Dieu, de nos pères, tant) que nous aurons dans le corps une veine vivante ! »
Echos de la
Mobilisation française
Un réserviste français, M. R .., com m er çant h ab itan t notre ville, qui a été appelé sous leb drapeaux lundi de la sem aine d er
nière e t licencié six jours après, nous a fait p a rt de scs im pressions su r quelques faits concernant la m obilisation, qui a offert un spectacle inoubliable.
-C’est d ’abord le d ép art du train de réser vistes qui, à Annemasse, se dirige sur Lyon. E n cours de route, le convoi s’arrête pour laisser passer les trains rem orqués p ar deux locom otives, qui em portent à une vitesse vertigineuse les soldats do l’armée perm a
nente. > (
Les locomotives sont pavoiaées e t décorées p a r les soldats, qui, dans leu r enthousiasm e, o n t apposé sur les train s des écritau x p o r ta n t : « T rain do plaisir pour B erlin ». T out ce que ce term e a d ’exccssif dém ontre cepen d a n t la confiance, nécessaire d u succès, do n t sont anim és les troupiers) qui ne se laissent pas émouvoir p a r les pleurs versés p ar les femmes se séparant de leurs parents e t amis
D ans les gares, la population civile accourt e t -offre au x soldats ou réservistes des subsis tances e t des fantaisies.
A Lyon, la ville est relativem ent calme; L ’effervescence des première jours a diminué.. Comme à Paris, on a ram assé, à l'a suite: d ’un faux bruit, tous les produits Maggi, qui sont empilés dans des tom bereaux. Dan» les cafés, évidem m ent, la discussion est anim ée, e t m alheur à celui qui prononçait des paroles favorables à l’Allemagne.
Un train de réservistes e n tre en gare. Im m édiatem ent, le public entoure les soldats e t se m et à leur disposition p our p o rter valise- e t bagage.
E t les hôteliers n e profitent pas de la situation, au contraire. Ah lieu de d e u x francs cinquante, on- ne dem ande qu’un franc vingt-cinq, au x militaires, pour une chambre.
A ttiré p ar le passage d ’un régim ent de l ’arm ée active, c'eut Te 54me de ligne qui va s ’em barquer, le réserviste qui nous donne ces renseignem ents se ren d à la gare.
Maia, après dix-neuf m inutes, m ontre en m ain, hommes e t m atériel sont su r le train , qui est p rê t à partir.
Les cuisines e t les fours roulants o n t éga- m ent oié placés sur des wagons e t, lorsque le tra in s ’ébranle, boulangers e t cuisiniers se m etten t à l’œuvre. T out s’e st passé- dans un, ordre parfait, avec une grande rapidité.
Les défauts d ’organisation, qu’on croit régner dans l’arm ée française, o n t.en grande partie disparu e t aucun re ta rd rr’a été ap p o r té à la m obilisation. Les réquisitions de sub sistances o n t é té faites facilem ent e t large m ent, e t les soldats août assurés d ’une n our ritu re abondante.
M. R . a encore vu arriv e r à pied dé R o mans (Drôme), le 104mo de ligne, dont l’effectif é ta it complété de réservistes. Pas un retard ataire, pas un m alade n ’est re sté en l'onte.
A Lyon arriv aien t en m oyenne deux mille cinq cent personnes, pour la plupart des Italiens, qui' désiraient contracter un engagem ent dans l’arm ée française; mais ou é ta it tro p affairé p ar la m obilisation e t l’on ne. pouvait faire d ro it à to u tes ces de mandes.
L ’exposition a v a it d û être précipitam m ent fermée, car la foule, exaspérée lors- qu/elle eut connaissance de la déclaration de guerre, voulait dém olir les pavillons alle m ands e t autrichiens,
j Nous avons égalem ent vu un Genevois qui, d u Midi de la F ran ce, se rendait à Ge nève. A M ontpellier, on d u t form er un. train spécial pour les Suisses. L a population fai sa it de chaudes ovations à nos com patriotes. ; On leur ap p o rtait des fruits, des fleurs e t ils /étaien t vraim ent émus p a r ces m anifesta
tions enthousiastes.
Coiwespondtmces
Les s p é c u la te u r» On nous écrit r
Depuis la déclaration de guerre, on s’est beaucoup occupé des mesures à prendfe'vfy-à.- vis dés magasins e t vendeurs au détail de denrées alim entaires qui av aien t haussé leurs prix de vente sur tous le» articles de première nécessité. M aintenant que [e calme e st revenu, on se récrie contre son fournis seur. Alors, l’au to rité a sévi. Plusieurs contraventions ont été dressées. Nos m ar chés o n t été réglementés.
Il est très heureux que P au to rité compé ten te a it bien voulu s’occuper de la question lo plus im p o rtan te, celle de l’alim entation, mais il-serait curieux de savoir quelles sont les mesures qui ont été prises en ce qui con cerne les nom breuses m aisons de gros peu scrupuleuses qui ont pratiq u é dès le début la plus honteuse des spéculations.
Voiei, ci-dessous, les p rix auxquels les maisons de gros o n t tra ité :
P rix : a v a n t la crise P en d an t la crise (depuis jeudi dernier) Sucre en sacs 45 65 à 70-Sucre en p aquets 47 72 Riz 3 7 à 4 0 60 K 80 Farine 37 60 P âtes 48 à 52 65 à 70 Grus 39 SO Cristal soudo 7.50 12 à 15 Semoule, blé 45 65 Graisses com esti
bles • 150 200
Graisse « OléoL» ISO 220 En outre, si nous tenons com pte du fait que toutes les marchandises ont été payées com ptant, on est eu d roit de se dem ander si les mesures qui frappent les détaillants sont justifiées ?
On se dem ande aussi si c’est le p e tit épi cier ou bien le grossiste qui do it être rendu responsable de la baisse énorm e de tous les produits alim entaires depuis le d é b a t de la guerre.
(Signé) : U n épicier au nom de beaucoup.
LA GUERRE
mitraillé par les Allemands
Paris, 10- ( ï h. 15). — U n aéroplane fran ç a is p arti de- Belfort, fu t criblé’ de halles. L ’officier observateur f u t a tte in t à une côte mai» sa blessure n ’est pas grave. L ’appareil a p u retourner à B èlfo rt
Les: Allem ands o n t essayé d ’inonder la vallée de la Seille espérant, par ce moyen,, a rrê te r la marohe offensive des F rançais; mais leur ten tativ e a échoué à cause du m an que d ’eau e t les troupes o n t pu facilem ent passer Outre.
Les Allemands perdent
un drapeau et deux mitrailleuses
P aris, 10 ao û t (2.h 53) Il se confirme que les Allemands ont cessé leurs m ouvem ents sur l’O urthe pour se re tire r su r las réserves et construire des o uvra ges de défense.
On s'a tte n d à une offensive allem ande au nord de Liège.
L’é ta t m ajor belge déclare que les tro u pes allemandes reculent en évacuant le territo ire au sud de la Meuse.
Quelques engagem ents sont signalés. Une compagnie dit 14me de ligne a tenu tête, le 5 entre Barchon e t Evegne, contre un régiment allem and à qui elle a pris un drapeau e t deux mitrailleuses.
Les troupes allemandes qui avaient péné tré dans le Luxem bourg ont été repoussées au nord, ^ e Luxem bourg belge présente un triste spectacle : les uhlans se répandent dans la cam pagne par groupes de cinq ou de six. On en a surpris a u x environs immédiats de Bruxelles. Les hab itan ts en tu e n t beau coup, mais la p lu p art se laissent prendre, humiliés, résignés.
La _
Paris, 11. — Lo Tem ps reçoit de son cor respondant de Bruxelles : L ’occupation de la ville de Liège est un fait véritablem ent paradoxal. H s’y trouve un p e tit détache m ent de soldats allemands, de sorte que les autorités belges ne peuvent plus com m uniquer avec la ville. Mais tous les forts sont in tacts e t résistent énergiquement. Leur feu balaye les intervalles qui séparent les forts e t à trav ers lesquels les Allemands o n t pu faire passer les troupes e t l’artille rie lourde au nord e t au sud de Liège.
Les Allem ands ne bom bardent les forts qu’à de longs intervalles.
L ’arm ée de cam pagne belge e s t toujours dans d ’excellentes positions e t atten d une a tta q u e avec enthousiasm e.
Sep! vapeurs allemands
C i p t m m les Français
Savone, 11. — Le vapeur grec Ita k i vient d?arriv er dans notre port. Les m atelots r a content qu’i!s o n t rencontré à la hauteur dea î'es M ajorque e t Minorque six cuirassés français en tre lesquels on d istin g u ait p a rti culièrem ent le drendnought Victor-Murja.
L es cuirassés accom pagnaient u n convoi d e sept vapeurs all;ma,nds capturés au uord de l’Algérie.
U n e p r é d i c t i o n
En. 1912, sous le titre « N os frontières de VEst et du Nord», le général Maitrot, ancien chef d’élat-major du 6me corps de F armée française, étudiait- V offensive pro bable de t'armée allemande contre la France. U n chapitre intitulé « V offensive allemande par la Belgique., solution de l'avenir », est une curieuse, prophétie des événements en cours.
E n voici quelques passages r
« Le centre de g rav ité des forces allem an des va se tro u v e r déplacé r a u lieu d ’av o ir le gros en Lorraine e t une arm ée d ’aile dans la région de Trêves, Aix-Ia-Chapelfe, Cologne, t’inverse va avoir lieu... T out l'effort se fera
à
droite des. provinces rhénanes et du Pala- tïnat, sur la Meuse, à travers la Belgùpie et le Luxembourg, e t ainsi se trouvera justifiée l’ expression n d ’a tta q u e décisive », employée p ar le général allem and de B em hardi pour qualifier l’offensive p ar la Belgique. »Ce déplacem ent prévu e t d o n t n ous ne voyous que tro p la réalisation à l’heure ac tuelle, é ta it fatalem ent indiqué p a r les énor mes tra v a u x do défense qui, d u cô té alle m and comme du côté français, o n t rendu im pénétrables à l ’assaillant les frontières de l’est, de B elfort à Verdun ; les Allemands, sur cette ligne, o n t ferm é la porte qui m ène a u R hin, les Français celle qui mène ic la Meuse.
« C’est — continue le général M aitrot — ce qui doit déterm iner le déplacem ent vers le nord d u gros des forces allem andes, qui se fixera dans la région Cologne-Aix-la-Cha- pelle-T rêves-Co bien tz. Nous suivrons ce m ouvem ent forcém ent, fatalem ent, e t la nouvelle concentration française s ’opérera sur le fro n t V erdun-Lille, avec une armée d'observation en L orraine e t sur les Vosges. Ainsi la Belgique redeviendra le cham p clos où se résoudra la question d ’Alsace-Lor- rainc, où se joueront le so rt de la F rance e t les destipées de l’E urope.
« L a F rance a-t-elle à perdre à ce change m ent dans l’orientation de sa concentration? Nous ne le croyons pas, car, a u p o in t d e vue des chemins de fer, et c’est là le point, capi ta l q u an d il s ’a g it de concentration, nous pos sédons, dans cette région du nord, et d u nord est, u n des réseau x ferrés les plus riches qui ex isten t. •
■ ***■
Oa sait m aintenant qu’à es réseau s’est
a jo u té le réseau belge, plus riche encore. E t l ’a u te u r de eette rem arquable étude a jo u te r « N ous pouvons donc envisager avec con fiance l’év en tu a lité d ’une lu tte su r ce n ou veau th é â tre d ’opérations. T outes les espé rances so n t perm ises : Qui sa it si l’Aigle allem ande, blessée à son to u r d ans ces plai nes célèbres de Iß Belgique, ne viendra pas tom ber a u lieu même où, il y a b ien tô t cent ans, l’Aigle française m ourante s ’est enseve lie dans sa gloire
1
a! 3 E K T A L G É R I E
A quoi se réduit le bombardement
de Bône
On écrit de Naples :
Le vapeur norvégien Bergen, v en an t de Bône est en tré a u p o rt pour faire du charbon rivant de continuer son voyage.
: U n collaborateur du Secolo qui a v a it un- ami à bord, lequel lu i a servi d ’in terp rè te, a pu obtenir du capitaine quelques détails sur le bom bardem ent de la ville de Bône p a r le croiseur allemfuad Breslau.
Vers les 8 heures, lo croiseur se présenta dev an t Bône qui ëst une ville ouv erte e t fit av ertir le commandr.us du port que d ans u n e heure, il com m encerait le bom bardem ent de la, ville. Le com m andant d u p o rt s ’empressa d'av iser les- capitaines des nâvire3 étrangers qui étaien t encore dans le p o rt e t q u i se p ré p a rèrent à appareiller ou à s’éloigner de la rade ; en même tem ps, il faisait parcourir les rues de la ville p ar des agents qui annonçaient au x citadins le. péril, qu’ils couraient e t les exhortaient à se m e ttre en airreté d a n s l'in té rieur dir pays. Sans perdre do tem ps, tous les h ab itan ts, hommes, femmes, enfants, chargés des objets les plus précieux qu’ils possédaient, e t en proie à- une panique extraordinaire, se m irent à fuir e t se dispersèrent dans la cam pagne.
L ’heure n é tait pas encore écoulée que la ville é ta it déserte. Les consulats étrangers hissèrent' le pavillon de leur n atio n r sur l’hôpital flo tta it le drapeau de la C roix-Rou ge. Le Breslau cependant s 'é ta it approché à moins de 1500 m ètres de la c ô te , et à 11 h. 30t précises, il comm ença le bom bardem ent; mais celui-ci, à l’èneontre des bruits qui ont couru, f u t peu efficace, ne d u ra pas long tem ps e t les dommages furent peu im portants E n effet, à l’heure indiquée, ïe croiseur tira la prem ière bordée avec les pièces de bâbord de 120; puis, v iran t sur la proue, il tira une seconde bordée p ar tribord e t se disposa, aussitôt à virer de bord e t à appareiller vers le nord a y a n t ap erçu à l'horizon les chem i nées de quelques navires qu’il p r i t sans doute pour des bâtim ents de guerre ennemis e t qui n ’étaient en réalité, que des navires de commerce en. cours d e navigation.
Comme je vous l'a i d it, les dégâts sont peu im portants e t se réduisent à quelques maisons écroulées ou endommagées. Le tir dès canons fut mal réglé; plusieurs projectiles se perdirent en m er; il y e û t un m ort e t quelques blessés. » •_________
EINT T R I P O L I T A I N E
La répercussion de la guerre
Le Secolo reçoit de son correspondant la dépêche suivante :Comme je vous l’ai télégraphié, les événe m ents internationaux n’ont eu ici qu’une répercussion économique, en raison de la ferm eture deS m archés étrangers, e t parce que de nom breux spéculateurs ont ten té de profiter de la situation pour réaliser d’im p o rtan ts bénéfices sur les denrées ali mentaires.
Pour enrayer ''otte indigne spéculation, les autorités oni p ris des mesures spéciales qui ont é té renforcées par un décret du gouverneur, ta x a n t les denrées de première nécessité et de consom mation populaire.
La colonie _-st absolum ent tranquille.
E 3 3 S T I T A L I E
Le douloureux voyage de 4000 rapatriés
de Marseille
Scènes de sauvagerie à bord
Le Secolo rapporte comme su it les épisodes qui o n t m arqué le rap atriem en t de quatre mille Italiens, ven an t de Marseille :
A m idi 15, le vapeur Caprera, de la Com pagnie italienne de navigation générale, est en tré d ’une façon im prévue dans le p o rt de San-Remo. Il av a it à bord q u atre mille ém i g ran ts, ven an t de Marseille. Jeu d i, p a r ordre du Consul italien, cinq mille ém igrants furent conduits au p o rt de la Jo liette.
Le Caprera é ta it à l'ancre avec une cargai son de pistaches; il é ta it en p artan ce pour Gênes e t fu t réquisitionné p a r le consul pour le rap atriem en t des ém igrants italiens.
D e nombreuses familles m ontèrent à bord d u vapeur, en attendant-le. d ép art. Le navire lie. p eu t héberger que 277Ö passagers; cepen d an t, malgré les p rotestations du capitaine, on fit em barquer environ q a a tn r m'ilo p er sonnes, ce qui fnfc l’occasion de véritables scènes d e sauvagerie.
T o u t le m onde se précipita sur l’escalier du bord, provoquant ainsi la chute de nom breu ses personnes; U ne pauvre femme a ttein te subitem ent de folie fu t transportée à l’hôpi
tal. ‘
A 9 heures, les m alheureux êm ignm ts p u r e n t enfin p a rtir. Pendant- îe voyage, les fa milles qui n ’av aien t p a s eu l e te m p s de s’approvisionner, souffrirent de la faim e t de l a soif. H y av a it npe grande confusion à bo rd ; les fem m es pleuraient, les enfants criaient, dem an d an t de l’eau. L es pompes ay a n t été d étru ites, une véritable révolte se p ro d u isit, e t, p en d an t la n u it q u i fu t tr a gique, un homme, devenu fou, se je ta à la m er ; il fu t sau v é p a r d e u x passagers.
L ’équipage distilla de l’eau de m er qui fu t vendue, à ee qu’assurent de nom breux passa gers, à tre n te e t même soixante centim es le Etre.
Une sonpe fu t p a3’ée tro is francs fe litre et un m orceau de viande d eu x francs..
Le capitaine a y a n t é té menaeé e t voyant que les passagers a v a ie n t déjà saccagé le dé p ô t des provisions, fit arm er de revolvers Féqnipage, composé de q u arante-deux hom mes.
U ne délégation des passagers parlem enta avec le capitaine e t lui dem anda de faire escale dans le prem ier p o rt italien. C’est p o u r quoi le capitaine f i t je t e r l’ancre à San-Remo. Le navire s’é ta it à peine approché des jetées quç les passagers se m irent à. crier,, d em an d a n t d u p ain e t de l'eau. Des p er sonnes charitables sau tèren t en voiture pour aller, de porte e n porte, chercher d u pain, e t en peu d ’in stan ts, plusieurs quin tau x de pain fu ren t ap p o rtés s u r le môle.
On dirigea s u r l’hôpital d e u x femmes qui éta ie n t accouchées pen d an t la n u it, à la suite des souffrances end u rées; plusieurs dames de la ville s ’em pressèrent à les secourir.
BULLETIN COMMERCIAL
« L a C h ra u iffu e *» d e B ru x e lle s , p u b lie , en d a te d u 7 a o û t , e e s d e u x le ttre s de s o ld a ts b e lg e s e n g a g é s d a n s le s e o m b a ts a u t o u r de L iè g e :
H erve, m ercredi m atin (S août). Mes chers p aren ts e t chère sœ ur, J e viens de q u itte r la tranchée p our eher- ch er des provisions p o u r nous.
Nous en tro n s dans- l a danse. Nous- avons reçu u n parlem entaire allem and. O a lui a répondu : Z ut!
Beaucoup d’aéroplanes e t de dirigeables allem ands. Nous tiro n s dessus à obus.
D écidém ent, ils n e se gênent plus. Ils dem andent sim plem ent d e p o uvoir passer par chez nous. P o u r q u i prennent-ils les Belges? Pour des m oules? E t bien ! ils se tro m p en t ! Ils l’an ro n t certain em en t vu- hier que nous étions décidés à les em pêcher d ’e n tre r dans le pays.
N ous avons confiance en notre arm ée; e t puis, nous sommes bfcn préparés e t nous leur opposons une. défense terrible. Q uant à nos hommes, to n s joyeux e t braves; aucune frousse. L eur seule idée est d 'en descendre plusieurs. D éjà beaucoup d ’échecs allem ands e t nous leur en réservons encore d ’autres.
Quant- à vous tous, f espère que vous vous p o rte ï toujours bien.
(Signé) J . G., Soldat au 9e de ligne. ***
H erve, m ercredi soir, Mers chers paren ts e t chère sœ ur, G rande victoire belge; nous nous défen dons avec succès.
L ’infauteriß allem ande a déjà livré a u jo u rd ’hui cinq assauts, e t cinq; fois elle a été repoussée; a u sixième, nous Les ferons b a ttre e n re tra ite , cas tous- leurs canons sont hors de com bat ; leur artillerie e st démolie.
M aintenant, ee sera à l’infanterie belge à leur causer du dom m age. Nous avons déjà, «onuaencé. A ujourd’hui les A llem ands ont sïx mille hommes tués. J e crois que, pour de petits Belges, ce n ’est pas trop, m al travaillé.
Nous avons tiré aujo u rd 'h u i sur un aéro plane allem and, e t au cinquième obus il é ta it f... Nous attendons les F ra n ç a is, e t j e pensé qu’ils seront contents de nous. Ju s que m aintenant, nous n ’avons pas eu besoin
d 'eu x . .
Il y a une grande, bataille projetée pour dem ain, où la, 3e' division, la mienne, devra, fuarnir to u t le travail,, avec,, comme réserve, lia 5e division ; e t les F ran çais ne pourront intervenir que lorsque nous en au ro n s be soin (sie)..
Ju s q u ’à présent, nous sommes le s v a in queurs. .Te vous l’ai toujours d it, qu'après la 3e division, l’on po u v ait tire r l’échelle.
11 n 'y a- pas à aire,, o n n 'a u r a it jam ais... J'ach èv e a u crayon* faute de tem ps. Nous ren tro n s d o n s la danse. A bientôt-, e t vive l’airméo e t vive la p atrie!
Mes plus gros baiser* à to u s... (Signé) J . G„ S oldat au 9e de ligjae. P. S. — J e n ’ai eucore reçu aucune nou velle de vous autres. A b ien tô t, e t j ’espère que la ville e t le paya s o n t contents d e nous.
Situation. — L a presse a publié, sous le titre Approvisionnements du pays, un com m uniqué qui a été lu par tous e t que nous ne faisons que m entionner. D ’une confé rence réunie à Berne le 3 août, il est ressorti que la Suisse possède d ’im portants appro visionnem ents en denrées alim entaires. La production laitière dépasse, p araît-il, la quan tité nécessaire à la consom mation journalière e t il y a de grosses provisions de fromages. Les étables sont abondam m ent garnies de bétail bovin e t de porcs. L ’affouragem ent e t l’hivernage de ce bétail sont assurés p ar de belles récoltes de fourrages e t de paille. Les fruits e t les légumes seront abondants. Les céréales e t les pommes de terre donne ro n t une récolte moyenne e t des mesures seront prises pour que la to ta lité de ces ré coltes servent à la nourriture de la popula tion ; il en sera d istrait très peu pour la nour riture du bétail e t point pour la distillation. Enfin des mesures oiit été déeklées e t prises p a u r p arer à l ’accaparem ent e t la spécula» tion.
L ’Union suisse des paysans a provoqué une a u tre conférence en vue de parer au x inconvénients résultant-, pour l’industrie laitière, de la m obilisation du personnel employé. Les autorités conim una’r s de 1a
Suisse ont pu dem ander e t obtenir la libéra tio n im m édiate des hommes initispensableS a l a fabrication des fromages ou au servie© d e grandes laiteries. Toutes, ces mesures o n t pour b u t d e conserver a u pays: sa force de pro duction a u m om ent au les agriculteurs soBt appelés sous les drapeaux.
On s’ingénie aussi de to u s côtés à oiga- niser le recrutem ent tle la m ain-d’œuvre. L a Cham bre de tra v a il, le C«rele cîes agri culteurs e t no tre rédaction reçoivent à Genève les dem andes des em ployeurs et, f-iii persou= nel cherchant de l’occupation.
Le service de renseigne m/.mts pour l’é tablissem ent de notre m ercuriale a été com plètem ent désorganisé san s q u e nous ayons pu en être prévenus à tem ps. Les m archés de l’intérieur ne nous o n t p as fourni leur cote. Quant- au x m archés de G enève, ils ont e u lien mercredi e t sam edi, aussi bien approvision nés qu’à l’ordinaire, sauf pour le benrre e t les légum es d u m idi.
Pommes de terre. — D ans les com m unts tles mesures ont été prises d, u a peu par to u t on. a offert des pommes: d e rr-rr(- au p rix de 20 cent, le kilo. Au m arché de s a m edi, elles se so n t to u te s enlevées au prix da 20 à 25 fr. le quintal, e t Les autorités avaient fixé le p rix m axim um au détail à 20 cent, le kilo pour les E arly e t h 30 cent, les jaunes.
Céréales et farines. — Les battages n’ont pas encore eu lieu e t doivent ê ïre retard és si 1 on veut avoir un grain de. bonne qnalité. 11 n a pas encore é té question eu p rix d u bîé de la nouvelle récolte. Il e s t quostioG. pour le can to n de Genève, de l’ach at to ta l de la ré colte p a r P E ta t, à u n p rix qui ne fasse pas ressortir la farine a plus d e -40 fr. (environ 25 fr.). Le m oulin agricole de- La Plaine offre à ses mem bres e t a n public : farine Ire , à 40 f r .; semoule de niais, à .%>•&.; mai-? en graines p o u r volaille, à 20 f r .; farine de n a ïs, à 22 fr. ; farine de m aïs sans senionîe, à l.r> fr. ; son de maïs, à 15 fr. ; son d e blé, à 10 fr.j avoine, à 20 fr.
Fourrages et paüle. — H e st arriv é ces derniers jours qu’on a offert a u x agriculteurs des prix, plus élevés que ceux qu’ils ne de m andaient, On a u ra it offert 1e prix de 10 fr. p o u r d u foin pris su r fenière. Le peu qui est arrivé au m arché de G enève sFes# vendu* 10 fr. les 100 kilos. L a paille fa it to u jo u rs défaut snr 1» m arché.
Viande. — L e m arché de Genève; qui dé pendait presque exclusivem ent d e l’étranger, est actuellem ent- nul. Adieu te r vwtux de Savoie, adieu les bœ ufs d ’Ita lie ; les. bouc chers courent les écuries d u can to n e t ae r a b a tte a t su r les vaches qui pren n en t d® ôi fait- un peu plus de valeur. I l en est de même pour- les veaux, qu’on paie 1 fr. 4.0 à 1 ir. 60 le kilo n e t su iv an t qualité. E n Savoie, e’ffl* fe-contraire qui se p ro d u it.
L ait et beurre et produit* [ailiers. — Pen d a n t quelques jours le m arché de Genève a été privé des ap p o rts de la it e t de beurre des zones. Ces deux produits, le beurre sur to u t, ont m anqué à la consom m ation.
On ne parle plus de ventes do la it pour h m om ent.
Les fromages encore en stoeks im portants conservent des cours relativem ent bas qui ne m anqueront p as sans d o u te de se relev«i sous l’influence d ’une plus grande rechercha de la p a rt d e lia consom mation.
(Journal d'agriculture suisse. 1
(Tous droits réservés.)
Mercuriale du marché de Genève
8 AoûtLes blessés
dais les M iitam te Bruxelles
On lit datas te Chronique de Bruxelles : Le m inistre de la guerre, obligé à des dépla cem ents, e u t le regret de devoir se faire rem placer p a r son chef de cabinet d an s une pre mière visite a u x blessés.Ceux-ci sont au îwwnbre d e q uatre cents à lFfröpital m ilitaire ; if y e n an nom bre exac tem ent pareil i l'am bulance d u collège S am t- MfchçJ. Quelques au tres so tro u v e n t dissé minés t-Rër» les asiles organisés on peu par tout. A p a rt quelques exceptions, on pent dire que ee sont de « p e tits blessés », peu gravem ent attein ts. Ce sont aussi des gens frappés de secousses traum atiques. lo u s fout preuve d ’un moral excellent-. B eaucoup xprim ent leur espoir de retourner bientôt, au feu. Le départ du chef d u cabinet, comme son. arrivée, f a t salué de cris vigoureux de-:
Vive lo Roi ! Vive la Belgique ! »
Quelques-uns ont, rapporté des trophées et ne veulent uas s ’e n séparer. C’e st ainsi que l’un d ’eu x conserve un easquo d'officier d ’état-m ajor c l ne le quitte guère une m uute des yeux.
Parm i ces blessés se trouve ua officier alle m and. Il ne répond guère au x questions et s ’enveloppe d ’une extrêm e froideur. Inutile de dire qu’il est l ’objet de ces égards qui honorent a v a n t to u t ceux qui savent les té moigner à un ennemi courageux, frappé dans un loyal com bat
D enrées P a r 100 k iln g » Blè
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Seigle...— il — Avoine.. . . —. — à —.-Or-e... — à —. Far. I r a q ... à 40.-Kur. 2e q ...à — Son...— n — P. <L torro.20.— à 25. Fui n viiïiuu. . . . à —. ■ F o in n o u v ... — ù 40.-Paillc... .. à — .-P.tr UUq B œ u f, ... à *- vit. il . .--Vu rite, p. Ui*t. I . !K) à J.ÎQ Murrtnn... 2.— a 2.40-VeHUif.ti.VTLi.âU :i i 60 » SL ij.V Ltt.iU ii Pfnir, vif---- t.33 a I 40 From. gros. .ï. Itl ù Î.50l''cuLn. r.u ü g .r .3 0 ;'i I 78 Lär-c y: s _____ t . — il . . — Pain, t r a ç a i . . . :i.(l.40 lEuI's (don*). 1.30 à 1.60 B « i s (pjp stère) Fiiyuni... ,2SL — ù 2$.— Cliéno___ tiL—ù.2®.— .Supiu...là . — û 21»— Marché
de
Genève d uS
août 1914 L égu m es Artich. C h ou x ... .1 Siilaiics,... (en gros) ... Ä . . . . — à 1.20 ... à . . . . L é gu m e s (p. kil.) à_
à . . . . Aspergea... C u lo tte s ,... Clioitx. J l m x .. t t a i i c o t a v . . .0 .4 0 àO .liü O ig n o n s * .. . .0 .3 0 à 0.33 Pots-oii g r .. .0 .4 0 h 0 .5 0 Pois g o u lu s ____h . . . . P. cïa torre n .0. 2j ù 0.30 R a v e s ... h . . . . Céleri p o m ., . . . . a --T o m a te s :. . . .0.35 à 0.40^ P a r pièce ou p a r botte A s p o r g e » ...à ____ A r tic h a u ts . .0 .1 3 it.0.25 A n b e r g in e s ..0 .1 0 à 0.15 B è tte r . r o t i g . . . à . . . . C a n t o n s . . . . . a . . . . C a r o tte s ...0.1 0 a Ü.lii C ol«.»ri à c ô t. .0.15 à 0.20 C é le ri p o m . .0.15 h 0.20 C U icn fc...m . . . . CUoiLX-roug... à ____ Clkonx* . . . 0 . 1 5 à 0.25 Ç U <ttix*irears.0.i0-à0.K0 (Ttmcombro.i .0 .1 0 à 0. i î N a v e t s ...ù . . . . O ig n o n s... à ... P u ir o a i ix . . . .0.05 à O.iü R a th s ... *...0.10 à ---llitvesi . . . 0 . 0 5 itO .lflr n t i u b a r l i e ... à ---B u i a d u a ... 0.03 à 0.10 J o u r n é e » l ' i - u i t s (|rn p. kil.) A Jtrieols... 0.50 à 0.C5 CerÈses... ; ___ à____« Frai*«*!*... : t __ _ FranklteteeSv...à,... . r.rdsftiL h;t!l..0. iü ;» 0.45 tiroser& gvnp.o. iO à 0.45 M elon (j,î«ce^.0-ü0 à C.SO PSr.hos . . . . .J l . ü ü à 0.65 P o n e a ... 0.2 5 à 0.40 P o m mira... O.W à O 30 P r u n e s . . « ,.J L 3 S à 0.4« R a is in * . . . .0 .« 0 à 0.75 (ff, M.} BiarcJirt;...3 . — n i M m ---- ---— n 4.-r-C aJuM aïul ... à . . . . L o t ' e . . . ... * . . . % M a /ju u re a u ... à . . . . B f e r J a u ... tt .... O n iljro clm v . ».50 à 5 .— P o r c h e ... t.»J0 à 2.30 S a n n to ji... R m e---—--- a . . . . S o i « .. . . à . . . . TYuîl.tt- ..... ....
C ilib icr v o l a i l l e [ P a r pièce) C a b r i s ... . . . a , . . » L a p i n * . . . 2.73 a 3 50 U èriô t ....v .. . . . n ... C a n a rd s s a » . . . . . . . . CauanlM d«m i2.73 u 4 .— P e rd r o a u x ... a . . . . * ...r.IO h 1.40 P o u l a r d e s .. .3 .5 0a
4.50 I P o u le ts ...2.50 a .j.50 « f o u v r i e r » H«>mmea* m i n im u m f r . '3.— ; m a i i m o n j fr; 4 .5 0 ; m o y e n n e fr. 3 .90(Journal d'urjriciiliitrfr suisse)»
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:! aefr., 82 tiibleuirs, :ostuines de l.umlolff. liiO artistes en scène. !)im. et- fêtes, 2 fr., La Revue, T. 1. j . 3 à 6 h ., m atinées g m t Th. (iitignol.
Tous les après-midi, THÈ-TANGO. Tous los soirs, après lo spectacle, joyeux soupers e t danses variée* par trouiie >u#- oiale.