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La religion des astres ou le sabéisme. Quand les dieux et les hommes étaient des planètes, des étoiles ou des constellations

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Academic year: 2022

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La religion des astres ou

le sabéisme

Quand les dieux et les hommes étaient des planètes, des étoiles ou

des constellations

(série en vingt-huit volumes)

Tome XX

Qui étaient, à la lumière du sabéisme, les principaux dieux et les principaux héros des anciennes religions et/ou mythologies védique et avestique?

(quatrième partie, sur un total de quatre parties)

par Claude Gétaz,

chercheur indépendant

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Texte intégral

© Claude Gétaz 2017

Toute reproduction totale ou partielle de cet ouvrage, sans le consentement explicite de l’auteur, ou de ses ayant cause, est interdite et punissable conformément aux lois en vigueur en chaque pays.

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TABLE DES MATIERES

Quatrième partie

Section I. Colin Renfrew s’oppose aux Duméziliens sur les origines et la dispersion du peuple souche Indo-Européen / Précisions apportées par Bernard Sergent à propos des Tokhariens Section II. Un bref tour d’horizon à propos de la manière

de vivre de nos ancêtres de l’Antiquité (qui sont ici, principalement des Indo-Européens) / Un retour aux thèses de Colin Renfrew

Section III. La Tripartition chère à Georges Dumézil dans le sabéisme, et cette même Tripartition dans la vie réelle

Section IV. Un rapide détour dans les avertures de Noé / Rôles assignés à Noé, ainsi qu’aux deux paires de jumeau/jumelle Yama et Yami, dans l’Inde védique, et Adam et Eve dans la Genèse de la Bible, sur le plan sabéen

Section V. La déesse rivière Sarasvati

Section VI. La datation du Rig Veda : première approche / La similitude, au niveau des noms, entre le Rig Veda et l’Avesta, a ses origines dans l’Histoire Section VII. Notre propre approche concernant la datation

des hymnes du Rig Veda et de l’Avesta / Un retour à la civilisation d’Harappa

Section VIII. Une plongée dans l’Avesta et dans Zoroastre, l’auteur supposé de ce texte / L’origine des peuples mède et perse

Section IX. Tout comme le Rig Veda, l’Avesta était une compilation de textes sabéens

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Section X. Un retour au Rig Veda à la lumière des explications présentées par B.G. Sidharth / Une dernière plongée dans la civilisation d’Harappa et les causes de sa disparition

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Quatrième partie

Section I

Colin Renfrew s’oppose aux Duméziliens sur les origines et la dispersion du peuple souche Indo- Européen / Précisions apportées par Bernard Sergent à propos des Tokhariens

Pour en revenir, après toutes ces considérations, à nos Aryens, si l’on part du principe qu’ils avaient effectivement colonisé la région de l’Indus, à partir d’une région source qui se situait au nord-ouest, ils l’avaient fait d’une manière très lente, et sans utiliser des moyens guerriers, colonisation qui avait débuté très tôt.

Si tôt qu’un auteur comme Colin Renfrew considère qu’elle avait pris son essor en Turquie dès après la découverte de l’agriculture, et qu’elle s’était propagée, d’abord du côté de la Grèce, vers 6000 ou 5000 ans avant JC, puis du côté de l’occident et de l’orient, dès le IVe millénaire avant JC, en longeant la longue chaîne de montagnes, jalonnée de hauts plateaux, qui relie la Turquie et le massif du Taurus à l’ouest, aux contreforts de l’Himalaya à l’est, et en pratiquant la culture itinérante durant leurs lents déplacements.

C’est donc par vagues d’avancées successives que, selon Renfrew, les Proto-Indos-Européens s’étaient répandus en occident et en orient, à partir d’un centre qui était la Turquie.

En quoi ils étaient déjà en Inde au IIIe millénaire avant JC déjà.

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Cette thèse n’explique d’ailleurs pas pourquoi - comme l’a noté Bernard Sergent dans un article très critique, à l’endroit de Colin Renfrew, intitulé « Colin Renfrew, L'énigme indo-européenne », sous-titre : archéologie et langage [compte rendu publié dans le document dont voici les coordonnées : Annales. Économies, Sociétés, Civilisations / Année 1992 / Volume 47 / Numéro 2 / pp. 388-394 ; et reproduit, sur la Toile, sous le site internet de Persée ; bref cette thèse n’explique pas pourquoi les Sumériens parlaient une langue qui était le sumérien, pourquoi les Accadiens parlaient une langue qui était l’accadien, pourquoi les Guti et les

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Lullubi venus du Zagros parlaient une langue touranienne qui n’était sans doute pas d’origine indo-européenne (encore que…), mais bien plutôt arménienne ancienne, voire caucasienne ancienne ; voire même ouralo-altaïque ; et, finalement, pourquoi les Hourrites, qui se feront connaître plus tard, à l’Histoire, parlaient une langue qui était elle aussi, probablement, d’origine caucasienne.

Alors que toutes ces tribus auraient dû parler, si l’on suit la thèse de Renfrew, une langue qui était très proche du proto-indo- européen.

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On n’est d’ailleurs pas sorti de l’auberge, au moment de situer, avec exactitude, le berceau des langues indo-européennes, et l’époque de leur diffusion à travers le monde, en partant des seules thèses élaborées par Colin Renfrew, puisque celui-ci corrigera légèrement sa position, par la suite, en situant ce berceau plutôt du côté du bas Danube et de l’Europe de l’Est, que du côté de l’ancien pays du Hatti (en donc de la Turquie actuelle).

Et l’on est encore moins sorti de cette même auberge, si l’on postule, avec certains indianistes actuels, que c’est la civilisation d’Harappa qui, en se propageant du côté de l’Iran, aurait favorisé un rapprochement des langues et des récits de type religieux et mythologique, afférant à ces deux régions.

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Et l’imbroglio s’aggrave encore, s’agissant de situer, à la fois dans le temps et dans l’espace, le berceau des peuples de langue indo-européenne, si l’ajoute ce qu’on va lire ci-après, en compagnie d’un Bernard Sergent (grand dumézilien devant l’Éternel, s’il en est) que nous lisons, ici, à travers les auteurs de Wikipédia, dans la fiche qu’ils consacrent aux Tokhariens, lorsque ce même Bernard Sergent s’exprimait en ces termes, dans son livre intitulé Les Indo-Européens (Paris, Payot & Rivages, 1995, p. 410) :

La langue Arśi-Kuči donne quelques indications sur le passé de ce peuple. « Elle s'est séparée si tôt des autres Indo-Européens qu'il faut songer [... à] la première moitié du IVe millénaire [avant notre ère].

Car un tel discours représente, du moins à priori, un chamboulement total des conceptions affichées ci-dessus.

En effet, dès lors que les Tokhariens demeuraient, à l’époque (c’est-à-dire avant leur disparition) dans une région de la Chine qui est la province actuelle du Xinjiang, on n’imagine pas des

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gens du Danube être allés jusque là, si la région du bas Danube était le berceau originel des Indo-Européens.

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Le tokharien étant une langue IE du groupe centum, la question est la suivante :

Dans la mesure où les membres du groupe centum s’étaient déployés du côté de l’occident (représenté, ici par l’Europe), et dans la mesure où ceux du groupe satem s’étaient déployés du côté, à la fois de l’Est et du Sud (représentés ici, par l’Asie), à partir d’un centre qui était situé à proximité des Mers Caspienne et Noire, comment se fait-il que les Tokhariens, s’ils appartenaient au groupe centum, avaient pu aller jusqu’en Chine ?

Répondre à cette question revient à choisir ces deux options : a) ou bien ils avaient quitté l’Occident, où ils s’étaient implantés, dès le Ve ou IVe millénaire avant JC, et ils avaient mis plusieurs siècles à se rendre, comme peuple semi nomade, jusqu’en Chine ; b) ou bien ils appartenaient à la même vague que ces Hittites qui avaient colonisé l’Anatolie, dès la fin du troisième millénaire avant JC, en y étant arrivés depuis les Balkans, plutôt que depuis les steppes asiatiques situées au nord de la Mer Caspienne.

Car il est bien évident que si les Hittites eux-mêmes étaient arrivés depuis ces steppes, ils auraient fait partie, linguistiquement parlant, du groupe satem. Ce qui n’était pas le cas.

Sauf que les Tokhariens, eux, étaient allés beaucoup plus loin que les Hittites, durant leurs mouvements migratoires.

Ceci dit, on peut également, en guise de troisième variante, adopter la thèse de Bernard Sergent, lequel considère (ici en compagnie de James Mallory, digne successeur de Marija Gibutas) qu’ils avaient quitté la région située au nord des Mers Noire et Caspienne, déjà au IVe millénaire avant JC et qu’ils s’étaient rendus, depuis là, à travers le Kazhakstan, dans un sud sibérien où ils fonderont la culture d’Afanesievo, avant de bifurquer, ensuite, vers le bassin du Tarim situé au sud de la chaîne des T’ien-chan, où ils se scinderont en deux groupes : les Arshi et les Kuçi.

Et les linguistes de préciser, à notre intention, que ces deux groupes étaient à l’origine des variantes dialectales A et B du

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tokharien, lesquelles seront attestées dès l’an 300 avant JC, avec des premiers textes écrits, en tokharien, qui dateront des siècles VI à VIII de l’ère chrétienne - cette langue disparaissant, en ses deux variantes, au IXe siècle de notre ère, avec l'arrivée, en Chine occidentale, des Turcs Ouïgours (comme nous l’expliquent, sur toutes ces questions, les auteurs du site internet http://skipp.perso.sfr.fr/etym/ie/sakas/tokha.htm).

Ceci dit, d’aucuns, parmi les spécialistes, ont considéré que les momies des êtres humains blancs, de race caucasique, que l’on a retrouvées dans les tombes du bassin de Tarim, et qui témoignaient, vu leur ancienneté, que ceux-ci vivaient vers l’an 2000 avant JC, ces momies-là n’étaient pas forcément, selon eux, celles de ces Tokhariens dont l’écriture datait, d’après les textes les plus anciens que l’on a retrouvés d’eux, du premier millénaire de l’ère chrétienne.

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Pour en revenir au discours tenu, sur les Arshi et les Kuçi, par Bernard Sergent, cet auteur considère que le nom « tokharien » est imparfaitement choisi, pour qualifier ces deux peuples.

Voici son argumentation (lue, ici, dans un article qu’il a intitulé

« Les Sères sont les soi-disant "Tokhariens", c'est-à-dire les authentiques Arśi-Kuči », et qui a été publié dans Dialogues d'histoire ancienne, vol. 24, n°1, 1998. pp. 7-40 ; avant d’être reproduit, sur internet, sous le site de Persée, sous le label : http://www.persee.fr/doc/dha_0755-

7256_1998_num_24_1_2377) :

Le vocable "tokharien" repose sur un rapprochement fragile : un texte ouïgour disant qu'un texte indien, le Maitreyasamitinâtaka, a été traduit dans la langue twgry, et les documents du Tarim ayant fourni ce texte précisément dans une des deux langues en question, il a été conclu que twgry désignait le "tokharien", et qu'ainsi ce nom de peuple, fourni par des auteurs antiques, s'appliquait aux porteurs de ces deux langues nouvellement découvertes. Or, la phonétique s'oppose à cette identification, comme le relevait Sylvain Lévi dès la publication du travail de Sieg et Siegling, et il semble que twgry était simplement le nom donné par des voisins à une partie des peuples du Sin-Kiang. En fait, les textes antiques présentent les Tokhariens comme des nomades, apparemment du groupe scythique, donc, en ce cas, de la famille linguistique iranienne, et en tout cas dont la localisation ne coïncide nullement avec celle des Arái et Kuči (ils étaient en effet à la fois à l'Est et à l'Ouest, selon l'époque, au-delà en tout cas du quasi-cercle de montagnes qui entoure le Sin-Kiang ; la question est cependant ouverte de savoir si, en leur première localisation, vers le Кап-Su, à l'Est- Nord-Est du Sin-Kiang, ils ne constituaient pas un prolongement du même groupe de peuples [3]).

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Dans la note 3 . nous lisons :

La meilleure mise au point récente sur le "tokharien" est celle de Georges Pinault, 1987. - On tient généralement les Tokharoi pour un peuple de langue iranienne, du groupe saka (scythe), sur la foi des anciens (Strabon, XI, 8, 2 (511) ; Trogue-Pompée, dans Justin, Prol., 42), ainsi Laufer, 1917 ; Konow, 1933 ; Herrmann 1936 (a), 1632 ; Bailey, 1937, 1985 ; Tarn, 1951, 239, 515-517 ; Sinor, 1990 (noter que, selon le troisième de ces auteurs, les Tokharoi étaient en fait une couche de sédentaires dominés par les nomades Yueh-Cih ; la plupart des auteurs identifient les Tokharoi à ces derniers, ainsi Laufer, 1917, Tarn, 1951, 217 ; Bosch-Gimpera, 1961, 233-236 ; Haskins, 1961, 155

; Narain, 1967 b, 1990 ; Henning, 1978 ; André et Filliozat, 1980, 80 ; Sinor, 1988, 152-160 ; Xu, 1995 ; Pulleyblank, 1995 ; etc.). Cela dit, leur langue originelle est inconnue (installés en Bactriane, ils parlaient une variété de moyen-iranien connue aujourd'hui sous le nom de

"bactrien", cf. Pinault, 1987, 24, mais, auparavant, en était-il déjà ainsi ?), et il n'est pas totalement impossible qu'ils représentent, eux aussi un rameau du même ensemble linguistique que les Arái : en ce sens, Henning, 1978, 225-226 ; Pinault, 1987, 25 ; Narain, 1990 ; Pulleyblank, 1995, 431-435. Adams, 1995, 402-403, considère la question comme encore indécidable. Dans le cas de la dernière hypothèse, les Tokharoi auraient représenté, avant d'être chassés par les Hiung-Nu, с -170 (si, comme il y a de fortes raisons de le penser, ils sont identiques aux, ou étaient dominés par les, Yueh-Cih des documents chinois), le peuple le plus oriental, du côté de l'actuel Кап- Su, du groupe Arsl-Kuči. Sur eux, cf. surtout Herrmann, 1936 a, et Tarn, 1951, 515-519.

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A propos des groupes cités dans cette note no 3, René Grousset donne les précisions suivantes, dans L’empire des Steppes (Attila, Gengis-khan, Tamerlan), [Editions Payot, Paris, quatrième édition, 1965, 620 pages, première édition : 1938, reproduit sur internet par M. Pierre Palpant, dans le cadre de la collection : “ Les classiques des sciences sociales ” fondée et dirigée par Jean- Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi, sous le site web : http://classiques.uqac.ca :

…..Par ailleurs Mao-touen vers 177 ou 176 infligea un premier dé- sastre aux Yue-tche du Kan-sou [Gansu] occidental qu’il se vante d’avoir subjugués. Son fils et successeur Lao-chang (v. 174-161) devait en finir avec les Yue-tche, faire du crâne de leur roi une coupe à boire, les chasser du Kan-sou et les obliger à émigrer vers l’Ouest, provoquant ainsi le premier remous de peuples que du côté de la Haute Asie mentionne l’histoire .

Le nom des Yue-tche ne nous est parvenu - sous cette forme tout au moins - que dans sa transcription chinoise ;mais depuis longtemps de nombreux orientalistes ont proposé de les identifier avec les Tokhares, peuple bien connu des historiens grecs pour avoir émigré au IIe siècle

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avant Jésus-Christ du Turkestan en Bactriane, et avec les Indo- Scythes des mêmes historiens grecs - Tokhares et Indo-Scythes étant dans ce système les noms d’un seul peuple à deux périodes de son existence et ce peuple étant considéré comme d’affinités scythiques, c’est-à-dire comme indo-européen. Cette identification s’appuie notamment sur le fait que dans la région chinoise actuelle du Kan-sou occidental qui, au témoignage des historiens chinois, avait été au début du IIe siècle avant Jésus-Christ la patrie des Yue-tche, le géographe Ptolémée signalait encore au IIe siècle de notre ère un peuple des Thagouroi, un mont Thagouron, une ville de Thogara .D’autre part Strabon mentionne les Tokharoi parmi les peuples qui enlevèrent la Bactriane aux Grecs, précisément au moment où les historiens chinois nous montrent les Yue-tche arrivant, au terme de leur migration, sur les frontières du Ta-hia. c’est-à-dire de cette même Bactriane .Un parallélisme aussi constant reste, à notre avis, un argument sérieux en faveur de ceux qui continuent à voir dans les Yue-tche des annales chinoises les Tokharoi des historiens grecs, les Tukhâra des textes sanscrits, les futurs Indo-Scythes de l’époque romaine .

Par ailleurs dans les oasis du nord du Tarim qui durent sans doute faire partie, sinon du domaine primitif des Yue-tche (puisque ceux-ci nous sont montrés natifs du Kan-sou), du moins du domaine de tribus plus ou moins congénères, à Tourfan, à Qarachahr et à Koutcha, on parlait encore au haut moyen âge, aux Ve-VIIIe siècles, des langues indo-européennes hier encore appelées par les linguistes langues tokhariennes et qu’ils se contentent aujourd’hui de désigner sous le nom de koutchéen, qarachahri, etc.

Il semblerait donc, il semble bien que des tribus indo-européennes aient, à l’aube de l’histoire, poussé très avant vers l’est en direction de l’Extrême-Orient. Le fait que la Sibérie occidentale, peut-être même la région de Minoussinsk aient été, semble-t-il, peuplées avant notre ère par des peuples d’affinités scytho-sarmates, le fait aussi que les deux versants des T’ien-chan du côté du Ferghâna et de Kachgar aient été habités à l’époque achéménide par les Çaka, de parler iranien- oriental, nous amènent à envisager avec faveur cette hypothèse. Une bonne partie de l’actuel Turkestan oriental aurait ainsi été peuplée par des Indo-Européens, de race soit iranienne-orientale vers Kachgar, soit « tokharienne » de Koutcha au Kan-sou, et les Yue-tche correspondraient à ce dernier rameau.

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Pour revenir à la note no 3 de M. Sergent, celui-ci, dans la suite de cette note, soulève une question très importante.

Mais d’abord nous allons voir de quoi il s’agit, en prolongeant la citation :

Je ne discuterai pas ici la thèse développée dans son article de 1978 par R. Henning, et selon laquelle les Guti qui attaquèrent la Mésopotamie dans les derniers siècles du Ille millénaire seraient les ancêtres des Arái-Kuči. Outre que ce débat n'intéresse pas la question

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ici traitée, il implique des compétences en chinois que je n'ai pas.

Certains des arguments de Henning sont en tout cas intéressants, d'autre données paraissent s'y opposer. Je signale tout de même de curieux arguments en faveur de sa thèse, qu'il a ignorés. Le premier (que me fait remarquer Xavier Delamarre) est que le roi des Guti se donnait le titre de "roi des quatres régions" (Glassner, 1987, 260) ; or, les sources chinoises mentionnent une division en quatre du pays Arái- Kuči, sous le nom "les Quatre Garnisons", Lévi, 1933, 29 ; et aussi dans les sources oOigour, cf. Henning lui-même, p. 226. Le second est le suivant : dans un article assez spéculatif où il essayait de démontrer que le foyer de dispersion des Indo-Européens avait été le nord du Proche-Orient, I. J. Gelb a étudié la répartition du suffixe -ont-, formateur de participes présents, d'adjectifs, etc., en indo-européen, dans cette région : il observe qu'on le trouve en Anatolie (ce qui est logique : on y parlait des langues anatoliennes, hittite, etc., de la famille indo-européenne), mais nulle part dans le Proche-Orient, hormis dans des noms de rois guti : l'un est appelé Jarlaganda, Jarlagan, Jarlagas, formes qui peuvent remonter à *Jarlagan(ts) ; un autre nom royal Guti est Tirigan, et on a à Chagar Bazar les noms Huhhan, Tarikan, qui peuvent être également guti et comprendre le même suffixe (Gelb, 1953, 30) ; c'est un indice que les Guti parlaient une langue indo-européenne ; …

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D’après ce texte, les Guti parlaient donc une langue indo- européenne.

Toujours est-il que cette langue-là était causasique, ou caucasienne, puisque Tigran est un nom qui est attesté, de nos jours, dans le Causase ou en Géorgie.

Mais la question n’est pas là. Elle est de savoir si la langue des Guti, des Lullubi, et des Hourrites était, oui ou non, indo- européenne (étant précisé que toutes ces tribus étaient venues de la région du Caucase, au moment de s’installer sur les piémonts de la chaîne du Zagros situé près du pays sumérien, s’agissant des Gutti et des Lullubi, et au moment de s’installer dans la partie supérieure du fleuve Habur/Khabur - près de Chagar Bazar, précisément - , s’agissant des Hourrites.

Or si certains mots pratiqués, dans le cadre du royaume du Mitanni, par ses habitants, étaient, effectivement, d’origine indo- européenne, les assyriologues les ont mis sur le compte de cette aristrocratie guerrière à cheval qui s’était constituée, comme classe souveraine, sur une population d’Hourrites qui, en parlant une langue agglutinante originaire du Caucase, parlaient une langue différente de celle pratiquée par ceux qui avaient emmené, avec eux, leurs dieux Mitra, Varuna et Nasatyas, depuis leurs lointaines contrées de l’Inde ou de la BMAC.

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Et si les Guti parlaient le même genre de langue que les Hourrites, il est vain de faire un rapprochement, entre eux et ces Kuči qui pratiquaient une langue IE dans la province chinoise actuelle du Xinjiang/SinKian.

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Pour l’heure une chose est sûre : les savants ne se sont pas encore mis d’accord pour donner une origine précise aux Guti et à la langue qu’ils parlaient.

Ainsi, les auteurs du site internet Antikforever, parlent-ils d’eux de la manière suivante, dans leur site :

Dans la mesure où le Gutium n'eut pas de position fixe reconnue, il fut considéré comme un synonyme d'errance de ce peuple des montagnes.

Le nom devint donc au fil du temps un terme générique pour désigner les populations montagnardes de quelques régions du Zagros. Quti ou Guti, dans les documents Babyloniens et Assyriens du premier millénaire, est en général utilisé pour désigner plusieurs peuples habitants du haut plateau Iranien, sans rapport forcément avec les Goutis originels. Cela tient du fait qu'en grande partie le mot Gouti étaient dans la littérature Mésopotamienne un synonyme de "barbare"

et tout peuple considéré comme tel prenait le nom de Gouti.

L'origine et la langue

Presque rien n'est connu au sujet de l'origine des Goutis, car aucun artefact "Goutien" n'a été retrouvé datant de cette époque. Certains historiens pensent qu'ils furent vraisemblablement les ancêtres des Kurdes. Idée largement reprise aujourd'hui notamment par les Kurdes modernes eux-mêmes. Le peu d'informations que nous avons sur eux est tiré des sources contemporaines de leurs proches voisins. On ne sait rien non plus de leur langage, si ce n'est que les noms de leur Roi sont à consonance Sumérienne. Toutefois, se basant sur ces noms, certains chercheurs prétendent que la langue "Goutienne" n'était ni Sémite, ni Indo-européenne et n'était absolument pas liée à des langues parlées autour d'elle dont elle était bien distinct, comme le Sumérien, l'Akkadien, le Hourrite ou encore l'Élamite.

L'existence de cette langue est attestée par une liste des langues parlées dans la région, trouvée sur une tablette d'argile de la période Babylonienne, vraisemblablement originaires de la ville d'Imar. Cette tablette répertorie également l'Akkadien, l'Amorrite (ou l'Amoréen) le Hourrite (ou Subaréen) et l'Élamite. Selon Tamaz (Thomas) Valeryanovich Gamkrelidze et Vyacheslav Vsevolodovich Ivanov, le Gouti était une langue proche de celle des Tokhariens et serait donc de la famille des langues Indo-européennes. À la fin du XIXe siècle, l'Assyriologue Jules Oppert a cherché à relier le "Goutien" avec la langue parlé plus tard par les Goths, que Ptolémée, en 150 ap.J.C avait nommé sous le nom de "Gouti", une tribu de Scandia. La théorie

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d'Oppert sur cette connexion n'est cependant pas partagée par beaucoup de spécialistes aujourd'hui.

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Quant au fait de savoir que les rois guti se voulaient être les rois des « quatre régions », si l’argument soulevé par M. Sergent (voir plus haut) ne doit pas être négligé, un tel titre était porté par tous les rois sumériens une fois que ceux-ci étaient intronisés.

Et comme ils se comparaient, durant cette intronisation, au soleil, au moment où celui-ci traversait le ciel avec ses « quatre points cardinaux » (lui-même, ciel, dominant une terre qui, avec ses quatre points cardinaux, était la Mésopotamie), ils se voulaient être les souverains des « quatre régions ».

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Et quand, autre exemple, nous lisons, dans la fiche que les auteurs du site Antikforever consacrent aux Goutis :

Les plus anciennes traces mentionnant les Goutis apparaissent à Babylone dans de vieilles copies d'inscriptions attribuées au Roi d'Adab, Lougal-Anne-Mudu (ou Lugal-Anne-Mundu, v.2600) qui les mentionne parmi les nations lui fournissant leur hommage. Ces inscriptions les localisent entre Subartu (Futur pays Hourrite) dans le Nord et Warahshe (ou Warakshe ou Marhashi ou Marhaši ou Marhashi) à l'Est de Élam sur le plateau Iranien, et l'Élam à proprement parlé, dans le Sud. Sargon (ou Sargon l'Ancien, 2334- 2279) d'Akkad les mentionne aussi les parmi les terres qu'il conquit, les énumérant entre les Loulloubis (ou Lullubi ou Lulubi), Armanu et l'Akkad, au Nord, et Dêr au Sud. Selon Marc Van De Mieroop, la liste des Rois Sumériens indique que le Roi d'Ourouk, d'Akkad, d’Oumma, de Kish et d'Ur, Our-Utu († 2123 av.J.C), fut défait au cours d'une bataille par les "Barbares" Goutis, autour de 2150.

Le fondateur éponyme de la dynastie "Goutienne" serait Harhar, cependant leur deux premiers Rois connus seraient : Enridapuzzir (ou Enridapizzir ou Enridavizzir, v.2220 à v.2210) et son fils Erridupuzzir (ou Erridupizzir ou Erradupuzzir, v.2210 à 2207 ou 2220 à 2202).

Erridupuzzir laissa des inscriptions sur des statues qui furent mises au jour dans un temple de Nippur, la cité sainte du Sud de la Mésopotamie, commémorant notamment une victoire contre les Loulloubis. Il s'y proclama "Roi puissant, Roi du Gutium, Roi des quatre rives", une titulature inspirée fortement de celle des Rois d'Akkad qu'il avait conquis.

on pouvait difficilement voir, dans les quatre rives susmentionnées, autre chose que les quatre fleuves bibliques Tigre, Euphrate, Guilhon et Phison, puisque de mers, il n’existe, en pays d’Accad et de Sumer, que le Golfe Persique.

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Et même si l’on ajoutait la Mer Méditerranée à l’océan Indien, il faudrait encore ajouter les Mers Noire et Caspienne, pour obtenir les quatre rivages qui entouraient ce fameux pays des Gutis.

Sauf qu’on imagine mal ces mêmes Gutis/Goutis avoir dominé une région aussi large que celle bordée par les quatre mers (ou océans) mentionnés précédemment.

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La seule manière de s’en tirer, ici, est de considérer les quatre rives comme l’expression de rivières qui étaient les fleuves Tigre et Euphrate, pour d’eux d’entre elles, et la Dialaya ainsi qu’une autre rivière s’agissant des deux autres.

Mais là encore, étant donné que les Gutis se voulaient être les souverains des pays d’Accad et de Sumer, on était plutôt dans le scénario selon lequel les quatre rives étaient celle d’un pays céleste qui était traversé (ici, sur le plan de la mythologie associée à un pareil espace) par les quatre fleuves du Jardin d’Eden.

Et comme nous étions, avec ces fleuves-là, sur le planisphère céleste, deux d’entre eux étaient les cornes associées à la constellation du Taureau, et les deux autres renvoyaient aux deux espaces formés par le bleu du planisphère céleste, et ceci à des endroits du ciel que la Voie Lactée n’a pas recouverte avec ses propres nuages (chose que l’on peut effectivement observer près des deux cornes du Taureau).

Mais cela prouve que quand les souverains appartenant à la tribu des Gutis se faisaient introniser sous le label de « maîtres des quatre rives », ils s’identifiaient aux planètes mâles du système solaire, et notamment au soleil lorsque celui-ci venait tout juste de traverser le point vernal, prouvant par là qu’une nouvelle saison (représentée, ici, par une nouvelle dynastie en charge de gérer le pays d’Accad et de Sumer) pouvait débuter.

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Dans l’Ancien Testament, ces Guti(s) étaient représentés par les Hébreux à leur entrée en Terre Promise.

Et comme les mêmes avaient forniqué avec les filles moabites, avant de traverser le fleuve Jourdain à la hauteur de Jéricho, Yahvé n’était pas content.

Ce Yahvé étant, dans sa dimension sabéenne, la planète Jupiter, celle-ci n’avait pas apprécié que les planètes Mercure et Mars

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allassent forniquer, durant leur boucle faite à cet endroit, avec des Pléiades qui étaient représentées, dans le cas particulier, par les filles moabites plutôt que par les Amazones.

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Un pareil récit étant connu dans tout le monde antique, il se trouve que quand Enée coucha avec Didon, ou quand les compagnons d’Ulysse avaient forniqué avec Circé et ses accompagnatrices, en telle île enchanteresse, une fois sur le chemin du retour au bercail, après la Guerre de Troie, on était, là encore, dans un récit du même type que ceux mentionnés précédemment.

Seule différence : « l’affreux Arimaspu », au lieu d’être un Sarmate, un Sythe ou un Saka, était le cyclope Polyphème.

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Mais là encore, il s’agit de ne pas prendre le problème à l’envers, en disant que le mythe avait passé des mains des Grecs à celles des Scythes.

Le mythe avait été transmis, aux Grecs, par des Zoroastriens qui regardaient les Sakas et les autres peuples de race indo-aryenne vivant près des Mers Caspienne et Noire, comme des Cyclopes, autrement dit comme des gens qui, ou bien n’avaient qu’un oeil, ou bien en avaient trois (le troisième étant posé au milieu de leur front).

Ce sont donc des gens qui n’étaient pas beau à voir, qui avaient été portraitisés, sous les traits de dévas qui étaient des démons, par les Zoroastriens.

Ces démons étant les mêmes partout, sous les traits des nuages de la Voie Lactée située côté Taureau Gémeaux, ils étaient représentés par les Sabins (on était, là, en Italie), quand les planètes mâles du système solaire étaient représentées par Romulus et ses partisans.

Ils étaient représentés par les Édomites et les Moabites, quand les planètes mâles du système solaire étaient représentées par les Hébreux.

Ils étaient représentés par les Dévas, quand les planètes mâles du système solaire étaient représentées par les Asuras.

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Enfin, ils étaient représentés les Dasyas/Dasou, quand les planètes mâles du système solaire étaient représentées par les Aryas.

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Pour en revenir à ces Kuči que M. Bernard Sergent a étudiés de près, dans ses travaux, dès lors qu’eux-mêmes se référaient aux

« quatre garnisons », au moment de désigner un pays - le leur - qui était le bassin du Tarim, probablement qu’ils se référaient aux quatre grandes chaînes de montagnes entourant ce bassin (avec la chaîne du Pamir située à l’ouest, avec la chaîne des T’ien Chan située au nord, avec la chaîne de montagnes située près du Qinghai et du Gansu, en Chine, à l’est, et avec, enfin, la chaîne de l’Himalaya située au sud.

Et si l’on fait retour, à partir de là, à la note 3 susmentionnée, établie par M. Sergent, elle est importante car elle nous révèle d’autres arguments, soulevés par cet auteur, à propos de l’origine indo-européenne des Arśi-Kuči.

Nous lisons, en effet, dans la suite de cette note :

....Gamkrelidze et Ivanov, 1991, approuvent la thèse de Henning, mais sans apporter un seul élément nouveau - ou, plus exactement, ceux qu'ils proposent à l'appui de cette hypothèse sont fallacieux (par exemple, la présence de termes d'origine turque en "tokharien"

indiquerait que les ancêtres de ceux-ci ont traversé le Turkestan soviétique, en provenance du Proche-Orient, pour gagner le Sin- Kiang ; les auteurs n'ont tout simplement pas tenu compte de la date de l'installation de locuteurs de langues turques en Asie centrale ex- soviétique...). - Pinault, 1987, 25, rejette purement et simplement la thèse de Henning, faute d'arguments en sa faveur. Soit. Mais je ne peux le suivre lorsqu'il écrit que la langue commune des futurs Arái-Kuči se détacha de l'indo-européen et "fut gardée par des populations se déplaçant continuellement vers l’Est, sans contact ancien avec les Indo-Iraniens » (ibid). En effet (a) ces hommes disposaient, depuis leur séparation, d’avec les autres Indo-Européens, du cheval (cf. même ouvrage, p. 42), et l'on ne voit pas pourquoi ils auraient migré lentement, "continuellement", vers la Chine, alors que les autres peuples indo-européens disposant du cheval ont rapidement parcouru, surtout dans cette région du monde, d'immenses distances ; (b) la culture d'Andronovo qui, depuis la fin du IIIe millénaire, couvre toute une partie de la Sibérie du Sud-Ouest, est très vraisemblablement la culture-mère des peuples de langue iranienne : si les ancêtres des Arái-Kuči avaient "continuellement" vécu sur le trajet qui mène des steppes européennes à la Chine, ils auraient littéralement baigné dans un environnement iranien, sinon indo- iranien - et cela se noterait dans leur langue bien davantage que ce n'est le cas. Dès lors, un "détour", comme celui dont parle Henning, est plausible : ils ont pu ne pas gagner le Sin-Kiang directement. Ou, s'ils l'ont fait, c'est qu'ils avaient "foncé" vers l'Est, longtemps avant

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que des locuteurs des langues iraniennes ne prennent le même chemin.

Si tout cela est correct, encore s’agit-il de savoir si l’on a le droit de relier le tokharien - tel que les spécialistes ont pu le lire dans des textes qui remontaient au premier millénaire de notre ère - à des momies montrant des gens de race banche, de type caucasien, qui avaient vécu aux environs de l’an 2'000 avant JC.

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Section II

Un bref tour d’horizon à propos de la manière de vivre de nos ancêtres de l’Antiquité (qui sont ici, principalement des Indo-Européens) / Un retour aux thèses de Colin Renfrew

Pour en revenir à nos pasteurs nomades, on peut tenir le discours suivant, à leur sujet :

Plus l’on remonte le cours de l’Histoire, et plus également on s’aperçoit que le déplacement des différentes tribus nomades était calqué sur celui de leurs troupeaux de bêtes, si celles-ci étaient domestiquées, ou sur celui des bêtes sauvages chassées par elles (comme, par exemple, le bison lorsque le chasseur était un Indien américain qui vivait encore en Asie, avant de traverser le Détroit de Béring).

Nous avions donc affaire, ou bien à des tribus de chasseurs/cueilleurs, ou de chasseurs/collecteurs, d’un côté, et de pêcheurs, de l’autre; ou bien à des tribus de pasteurs (si les bêtes avaient été domestiquées par eux), eux-mêmes devenant, avec le temps, des planteurs, ce qui faisaient d’eux des semi-nomades, plutôt que de simples nomades [a].

[Note a : On peut même considérer que les nomades étaient devenus tels en possédant du bétail, et que ce bétail, ils le possédaient, au départ, en tant qu'éleveurs agriculteurs qui avaient appris à domestiquer des animaux qui étaient sauvages avant leur domestication.]

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Et dans les deux cas, leurs mouvements migratoires se ralentiront quand les peuples concernés se sédentariseront.

Inversement, ces mouvements migroires s’amplifieront toutes les fois que les herbages, pour les bêtes, se raréfieront (à cause, en l’occurrence, du manque d’eau et de la sécheresse concomitante, ou, autre variante, à cause de troupeaux toujours plus importants à la recherche de nouveaux pâturages - lesquels troupeaux avaient grossi, à l’instar des populations humaines elles-mêmes, qui en étaient les propriétaires, durant la période de grande prospérité qui précéda la surpopulation relative).

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Et si, comme nous le supposons maintenant, les nomades du Kazakhstan et de l’ouest sibérien émigreront vers le sud, pour les raisons que nous venons d’indiquer, ils obligeront les populations de la BMAC qui, elles vivaient de manière sédentarisées, à prendre la poudre d’escampette.

Même constat si l’eau du ciel cessa de tomber, obligeant les agriculteurs de la BMAC à retourner au nomadisme ou au semi- nomadisme, lequel se manifestera alors de deux manières : d’une part en obligeant les habitants du bassin de l’Oxus et de ses environs, à se rendre du côté de Mary et d’Hérat, deux stations situées dans l’ouest de l’Afghanistan, eux qui birfurqueront, ensuite, complètement vers l’ouest, au moment de s’installer tout le long du plateau iranien ayant Téhéran comme point d’aboutissement au nord-ouest ; et, d’autre part, en obligeant les agriculteurs de la BMAC, qui demeuraient, jusque là, dans la région de Bactres, à se transporter du côté de Kaboul et de sa région (laquelle est située plus en altitude que celle de Bactres), et, plus loin encore, du côté du Pendjab indien, d’où ils pénétreront dans la plaine de l’Indus et dans le reste de l’Inde.

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Et si l’on doit dater tout cela, on peut considérer que de tels mouvements migratoires (qui expliquaient, en l’occurrence, la séparation, au sein du peuple IE, des sous-groupes indiens et iraniens appartenant au groupe satem) avaient débuté autour des années 2'000 avant JC.

Mais cela signifie aussi que les groupes satem et centum, de la famille IE, s’étaient formés bien avant cette date, prouvant par là que les locuteurs concernés s’étaient séparés depuis longtemps (étant précisé que les Hittites, les Grecs mycéniens, et, plus tard, les Phrygiens, étaient arrivés en Anatolie et en Grèce, ou bien à partir des Balkans, ou bien à partir d’une région qui englobait, pour faire large, les pourtours de la Mer Noire à l’ouest, et la région de la Mer Caspienne à l’est ; alors que, par comparaison, les Indo-Européens qui étaient arrivés au pays du Mitanni, au début du second millénaire avant JC, dès lors qu’ils appartenaient, sur le plan linguistique, au groupe satem, faisaient d’eux des Indo-Aryens qui étaient arrivés là depuis la BMAC).

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Et si l’on décide, sachant cela, que ceux du groupe satem venaient, au départ, de l’Hindu Kush ou des contreforts de l’Himalaya, ceux-là prendront, dès le Ve ou IVe millénaire avant JC (en raison de la sécheresse ambiante), dans un premier temps, le chemin de Bactres et du bassin de l’Oxus, avant de se diriger,

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depuis là, vers la mer d’Aral et la région située au nord des Mers Caspienne et Noire.

Et les mêmes, une fois arrivés là, repousseront (ce qui demande d’ailleurs confirmation) ceux du groupe centum en direction de l’Occident (et donc du côté de l’Europe), non sans pousser eux- mêmes une pointe en direction des Pays Baltes.

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On demandera alors comment des gens qui étaient de la même famille, au départ, avaient pu aller se perdre, dès les temps les plus reculés, dans les contreforts de l’Hindu Kush et ceux de l’Himalaya, alors que les autres (i.e. ceux du groupe centum) étaient allés, quant à eux, vers les Mers Caspienne et Noire, à partir d’une région qui se situait elle aussi du côté de l’Asie.

On peut l’expliquer en disant que le berceau des peuples d’origine indo-européenne était, à une très haute époque, l’Asie dans sa totalité, avec une langue souche qui, il y a plus de 10’000 ans avant JC, était commune aux peuples ouralo-altaïques, turco- mongols et indo-européens (au sens d’être ici des chasseurs nomades se déplaçant au sein d’une région qui était bornée, au nord, par la Sibérie occidentale et le Kazakhstan, au sud, par la BMAC, et à l’ouest par les Mers Caspienne et Noire).

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Mais quant à connaître le trajet exact qu’avaient emprunté toutes ces tribus, durant leurs incessants mouvements migratoires, c’est là une affaire quasi insoluble.

Et à supposer même que leurs locuteurs connussent déjà l’écriture, ce fait-là est de peu d’utilité au moment de déterminer leur territoire d’origine, si ceux-ci, avant de faire établissement définitivement, à tel endroit, s’étaient déplacés sur de longs parcours.

Exemple : si l’on sait, avec les assyriologues, que les Sumériens s’étaient installés dans le Bas Pays Mésopotamien dès le IVe millénaire avant JC, on ignore encore, malgré le fait qu’on soit capable, aujourd’hui même, de lire leur langue, d’où ils étaient venus, exactement, puisqu’ils n’ont laissé, derrière eux, aucun texte pouvant fournir des indications dans ce sens.

On peut seulement conjecturer, vu le profil biologique qui était le leur, qu’ils étaient de la race caucasienne, au lieu d’être d’une autre race.

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Ceci dit, on peut également conjecturer qu’ils étaient venus en Sumer depuis la bassin de l’Indus, ou depuis la Chine, ou depuis les grandes steppes de l’Asie centrale, puisque le sumérien ne ressemble ni au sanscrit, ni au chinois, ni à une langue sémitique, ni, enfin, à tel idiome d’origine indo-européenne.

Ou alors, les gens de la steppe parlant un tel idiome, étaient arrivés là plus tard, si les Sumériens avaient été leurs prédécesseurs en ces lieux.

Et si, autre variante, les Sumériens venaient, soit du Caucase, soit depuis le pourtour nord la Mer Noire, soit, enfin, des Balkans, ils y avaient vécu en des temps bien plus reculés que ceux qui, comme Hittites, avaient envahi, depuis les mêmes régions, le pays du Hatti.

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Quoi qu’il en soit, il y avait forcément eu plusieurs mouvements migratoires d’importance, et ce dans des directions très différentes, durant les dix mille ans, et plus, qui avaient séparé la dernière glaciation, de la naissance de Jésus-Christ.

Et comme l’agriculture existait déjà, aux IXe et VIIIe millénaires avant JC, on avait affaire à des tribus qui étaient, principalement, des tribus nomades dans les steppes asiatiques et dans les contreforts montagneux de l’Altaï, du Pamir, de l’Himalaya et de l’Hindu Kush.

Et l’on avait affaire à des tribus qui s’étaient déjà sédentarisées lorsqu’elles s’étaient installées le long des grands cours d’eau (et notamment à leur embouchure, en raison des alluvions situés à cet endroit), à l’exemple de l’Oxus, de l’Indus, du Gange, du Fleuve Jaune, sans parler des grands fleuves sibériens ainsi que ceux situés dans le sud de l’Ukraine ou de la Russie : Dniepr, Don, Volga, Oural, Obi ; Iénissei, etc.

Il faut tenir compte également, dans cette affaire, des régions riches en minerai, puisque ce dernier sera, avec tous les objets et autres instruments fabriqués grâce à lui, un vecteur important de la civilisation, y compris quand les dirigeants des peuples concernés seront des rois au tempérament guerrier (puisque eux- mêmes profiteront des armes en métal créés, pour eux, par les artisans forgerons - d’où le statut privilégié de cette classe d’artisans -, au moment de soumettre d’autres princes et étendre leur principauté ou royaume de cette façon).

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Ceci dit, on peut également conjecturer (ici avec Colin Renfrew) que les peuples agriculteurs étaient venus, au départ, de l’Anatolie, et qu’ils étaient allés, au moment de se diriger du côté de l’Asie, jusqu’en Inde, après s’être installés en Iran et au Balouchistan.

Quant aux Indo-Européens, ils se distinguaient alors d’eux, en tant que peuples pasteurs, ce qui ne les empêchera point de se sédentariser eux aussi, au moment d’arriver vers des peuples qui étaient plus développés qu’eux en termes de civilisation.

Sauf qu’au lieu de cultiver la terre, ils la feront cultiver par d’autres en créant, sur place, un régime de type féodal fondé sur des chefferies qui s’étaient organisées militairement.

Et si, dans un pareil contexte, plusieurs centaines d’années seront nécessaires pour que les langues IE appartenant aux groupes centum et satem se différencient les unes des autres (à supposer qu’elles émanassent, toutes les deux, d’un peuple unique), le type de société formée par les peuples d’origine indo-européenne, s’il évolua, finalement, assez peu, durant le néolithique et l’âge du bronze (avec prédominance, à ces deux époques, d’un mode productif reposant essentiellement sur des pasteurs et des cultivateurs), ce type-là ressemblera, à l’Âge du Fer, à des chefferies de type militaire dont les dirigeants seront des rois au plein sens du terme.

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En contrepoint à ce qui précède, nous allons lire des documents qui tous se réfèrent à la communauté des Yamnaya.

Le premier d’entre eux se lit sous le site internet

https://www.fdesouche.com/1191889-les-yamnaya-le-peuple-le- plus-meurtrier-de-tous-les-temps

sous la plume d’un certain Cerfeuille.

Sous un pareil pseudonyme, l’auteur a écrit, le 15 avril 2019 (étant précisé que tout ce que nous sommes en train d’écrire maintenant, a été rajouté à un texte de base qui n’en parlait pas), un article intitulé

Les Yamnaya, le peuple le plus meurtrier de tous les temps ? » Le contenu du texte est le suivant :

L’arrivée d’un peuple venu des steppes orientales a entraîné la disparition complète des lignées masculines locales dans la péninsule

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ibérique vers 2500 avant J.-C., alors que le patrimoine génétique des femmes a lui été préservé. Que s’est-il passé ? Les chercheurs tentent toujours de le savoir.

« Le grand remplacement » a bien eu lieu. Non pas aujourd’hui en France, mais il y a 4.500 ans en Espagne. C’est le résultat d’une étude publiée dans la revue Science le 15 mars dernier, qui a analysé le génome de 271 individus ayant vécu dans la péninsule ibérique entre 7.000 ans av. J.-C. et 1.500 ans apr. J.-C. Leurs résultats, ainsi que de précédentes études génétiques, permettent de retracer l’histoire des migrations en Europe.

Les Yamnaya, ce peuple d’éleveurs venu des steppes russes

On sait que l’homme de Néandertal a disparu il y a environ 45.000 ans, sans doute évincé par Homo Sapiens. Mais ce dernier ne connaîtra qu’un court répit, jusqu’à l’arrivée il y a 9.000 ans d’agriculteurs venus du Proche-Orient. Vers 4.500 ans avant notre époque a débarqué de Russie un groupe de bergers nomades, les Yamnaya. Essentiellement pastoraux, ces derniers vivaient de l’élevage plutôt que de l’agriculture. Après s’être étendus dans le Nord et l’Est de l’Europe, les Yamnaya ont peu a peu gagné du terrain vers l’ouest et le sud. « Sur le plan génétique, les Yamnaya sont les principaux ascendants des Européens modernes », explique David Reich, chercheur à la Harvard Medical School de Boston et l’un des coauteurs.

Dans une précédente étude publiée dans Nature en février, David Reich et son équipe s’étaient penchés sur le sort des anciens peuples à l’arrivée des Yamnaya en Grande-Bretagne, entre 2.500 et 1.800 ans av. J.-C. Ces derniers avaient rapidement pris l’ascendant, 90 % de l’ADN des populations existantes ayant disparu en l’espace de quelques centaines d’années. Ont-ils été massacrés ? Ont-ils été décimés par une maladie apportée par les nouveaux occupants ? Se sont-ils mal adaptés au changement de climat ? Le mystère demeure encore sur ce qui s’est réellement passé.

L’ADN des hommes locaux intégralement remplacé par celui des arrivants

Le tableau semble un peu différent pour la péninsule ibérique.

Contrairement aux malheureux Britanniques, il semble que les Espagnols ont mieux résisté à l’invasion, coexistant beaucoup plus longtemps avec les Yamnaya. Vers 2000 av. J.-C., la diversité génétique de la population se stabilise autour d’un mélange d’environ 40 % d’ascendance d’Ibérique et 60 % de Yamnaya.

Ce chiffre a priori optimiste cache une réalité beaucoup moins rose.

Car les chromosomes Y, présents uniquement chez les hommes, ont eux été remplacés à 100 %. Autrement dit, les anciennes lignées masculines ont été [exterminées] par les nouveaux arrivants. Là encore, les chercheurs restent au stade des hypothèses. Les arrivants, en majorité des hommes, se seraient reproduits prioritairement avec les femmes locales, éliminant peu à peu leurs anciens partenaires. Bénéficiaient-ils

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d’un avantage reproductif ? Ont-ils sciemment tué ou écarté les hommes pour s’emparer de leurs femmes ? Il n’existe en tout cas aucune trace de massacre.

[…]

Suite dans : Futura Sciences Merci à : Arletty

Voir aussi l’article de Courrier international, dont nous avons retenu le titre.

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L’article du Courrier International, signé de Colin Barras, et publié le 12 avril 2019, débute ainsi :

Il y a environ 5 000 ans, les mystérieux Yamnaya se seraient lancés à la conquête de l’Europe. L’ADN permet aujourd’hui de reconstituer leur sanglante épopée.

Les célèbres mégalithes de Stonehenge ont été érigés il y a près de 4 500 ans. Si l’on se perd toujours en conjectures quant à la vocation réelle du monument, on sait en revanche que, quelques siècles plus tard, ses bâtisseurs avaient disparu. À cette époque-là, presque tous les occupants d’un territoire qui s’étend de la côte sud de l’Angleterre à la pointe nord-est de l’Écosse avaient été éliminés par de nouveaux venus.

Ces migrants étaient des pasteurs qu’on a nommés “Yamnaya”, et qui occupaient au départ la steppe eurasienne, au nord de la mer Noire et du Caucase. Il y a entre 5 000 et 4 000 ans, les Yamnaya et leurs descendants ont colonisé de vastes régions d’Europe et laissé derrière eux un patrimoine génétique encore décelable de nos jours. Leur arrivée coïncide avec de profonds bouleversements sociaux et culturels.

Les coutumes funéraires changent totalement, une caste guerrière fait son apparition, et il semble que l’on ait assisté à un pic brutal de violence meurtrière. “Je suis de plus en plus persuadé qu’il a dû y avoir une sorte de génocide”, commente Kristian Kristiansen, de l’université de Gothenburg, en Suède.

D’où la question : les Yamnaya ont-ils été le peuple le plus meurtrier de l’histoire ?

Une société pacifiste

Avant cette invasion, l’Europe néolithique est peuplée par des cultures assez proches de celle qui a construit Stonehenge. Ce sont des agriculteurs animés du désir de travailler ensemble

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Sur le même sujet, Mme Maïté Rivollat a présenté, le 11 avril 2016, une thèse qu’elle a intitulée

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Du fonctionnement des sites funéraires aux processus de néolithisation sur le territoire français (néolithique ancien et moyen) : premiers apports de l'approche paléogénétique

au moment d’obtenir le grade de docteur de l’Université de Bordeaux, dans le secteur Sciences et Environnements, avec spécialisation dans le domaine de l’Anthropologie biologique. Ce document a été publié, sur internet, le 2 juin 2016, sous le site de HAL (archives ouvertes), à l’adresse suivante : HAL Id: tel- 01325328; https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-0132538

Nous lisons dans cette thèse le discours suivant :

Après le Néolithique ancien et moyen, on observe une rupture génétique majeure dans le pool génétique européen, au Néolithique récent et à l'Âge du Bronze (Gamba et al. 2014 ; Haak et al. 2015).

Pour l'expliquer, les auteurs se sont intéressés à l'Asie et aux populations des steppes (Allentoft et al. 2015 ; Haak et al. 2015 ; Jones et al. 2015 ; Mathieson et al. 2015), qui, à la fin du Néolithique sont issues d'un métissage entre populations présentant une ancestralité du Proche-Orient et des chasseurs-cueilleurs de l'est de l'Europe (Mathieson et al. 2015). À l'Âge du Bronze ancien, ces groupes des steppes présentent un pool homogène sans trace de Néolithique d'Anatolie ou d'Europe. En revanche, à l'Âge du Bronze récent, on trouve des influences de ces deux pools néolithiques, peut-être liées à des vagues de migration venues de l'est à des périodes plus tardives (Mathieson et al. 2015). La culture Yamnaya de l'Âge du Bronze a particulièrement attiré l'attention, puisque des migrations vers l'Europe ont été mises en évidence d'après les données archéologiques (Shishlina 2008). Ces groupes sont présentés comme issus d'un métissage entre les chasseurs-cueilleurs de l'est de l'Europe et les chasseurs-cueilleurs du Caucase, décrits par E. Jones et collègues (2015). Les caractéristiques génétiques typiques des Yamnaya sont absentes des fermiers européens du Néolithiques ancien et moyen, mais sont retrouvées au Néolithique récent et à l'Âge du Bronze, pour la première fois vers 2 500 cal BC (Haak et al. 2015), ce que l'on retrouve également avec les données du chromosome Y (cf. I.2-2.1.3). Cela correspond à une migration soudaine et rapide, qui pourrait également expliquer l'arrivée des langues indo-européennes en Europe (Allentoft et al. 2015 ; Haak et al. 2015), contrairement à l'hypothèse anatolienne de leur origine (Renfrew 1999).Les groupes européens du Néolithique récent et de l'Âge du Bronze sont donc issus d'un métissage entre les groupes européens du Néolithique moyen et les migrants des steppes, et un gradient de l'influence Yamnaya est observé vers l'ouest malgré l'homogénéité de ces groupes (Allentoft et al. 2015). Au niveau de la Péninsule ibérique, les groupes chalcolithiques sont semblables aux groupes Néolithique moyen, avec une part équivalente d'ancestralité chasseur-cueilleur (par ailleurs plus importante qu'au Néolithique ancien) et ne montrent pas de traces de ces influences des steppes. Or dans les populationsactuelles ibériques, cette influence est visible, supposant une arrivée plus tardive dans le sudouest de l'Europe de cette vague steppique (Mathieson et al. 2015). Les données

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uniparentales permettent également d'observer une rupture au Néolithique récent, avecnotamment la quasi disparition de l'haplogroupe mitochondrial N1a et de l'haplogroupe du chromosome Y G2a, mais ne permettent pas de confirmer le lien avec les populations steppiques (Haak et al. 2015). W. Haak et collègues (2015) résument donc les événements démographiques pendant l'Holocène en Europe en deux vagues de migration majeures, l'une au Néolithique ancien avec le renouvellement génétique massif par les populations venues au moins d'Anatolie, puis l'autre au Néolithique récent avec l'arrivée des groupes steppiques. Les deux voient, après un temps de latence, une résurgence des profils génétiques issus des groupes antérieurs, c'est-à-dire des chasseurs-cueilleurs pendant le Néolithique moyen et des premiers fermiers néolithique et des chasseurs-cueilleurs après le Néolithique récent. Les populations actuelles seraient donc le résultat du métissage de trois populations majeures, les chasseurs-cueilleurs de l'ouest, les premiers fermiers européens et les groupes des steppes de l'Âge du Bronze (Lazaridis et al. 2014 ; Haak et al. 2015 ; Mathieson et al. 2015

; Figure 24).

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Sur le même sujet encore, nous pouvons lire ce qui suit, sous le site internet

http://secher.bernard.free.fr/blog/index.php?post/2015/06/11/G%

C3%A9n%C3%A9tique-de-la-population-de-l-%C3%82ge-du- Bronze-en-Eurasie

dans un article écrit par Bernard Sécher et daté du jeudi 11 juin 2015.

Dans cet article, intitulé

Génétique de la population de l'Âge du Bronze en Eurasie nous pouvons lire ceci, en rapport avec l’ADN des peuples de l’Antiquité :

Les études récentes ont montré que les populations de l'ouest de l'Eurasie et de l'est de l'Asie ont divergé en dehors de l'Afrique entre 45.000 et 36.200 ans. Il y a des preuves que la branche ouest Eurasienne constituait une meta-population qui s'étendait de l'Europe à l'Asie Centrale et qu'elle a contribué génétiquement à la fois aux Eurasiens de l'ouest contemporains et aux premiers colons Américains.

Les premiers Européens ont reçu ensuite un flux de gènes en provenance du Proche-Orient durant le processus de Néolithisation il y a 8000 à 5000 ans. Cependant, ce qui est arrivé ensuite, est beaucoup moins clair.

Les données archéologiques montrent des changements culturels majeurs en Europe et en Asie après le Néolithique. Vers 3000 av. JC.,

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les cultures de fermiers Néolithiques dans l'est de l'Europe sont remplacées par la culture Yamnaya qui est associée à de nouvelles perceptions de la famille, de la propriété et de l'individu. Vers 2800 av.

JC., la culture Cordée, peut-être basée sur la culture Yamnaya, s'est développée en Europe et a remplacé également les anciennes cultures Néolithiques. Dans l'ouest et le centre de l'Asie, les chassseurs- cueilleurs dominaient encore, sauf dans les montagnes de l'Altaï et le bassin de Minusinsk où la culture Afanasievo, proche de la culture Yamnaya, prospérait. A partir de 2000 av. JC., une nouvelle classe de maîtres artisans connus dans la culture de Sintashta a émergé dans l'Oural, construisant des chars, domestiquant les chevaux et produisant de nouvelles armes sophistiquées. Ces innovations se sont diffusées rapidement en Europe et en Asie où elles ont donné naissance à la culture d'Andronovo. Cette dernière a été ensuite remplacée par les cultures Mezhovskaya, Karasuk et Koryakovavers vers 1500 av. JC. Il est encore débattu si ces changements culturels de l'Âge du Bronze en Europe et en Asie sont le fruit de migrations de populations ou de changements culturels dans les différents groupes, et si la diffusion des langues Indo-Européennes est liée à ces événements ou est plus ancienne.

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On peut donc résumer toute cette affaire en disant que déjà à l’âge du bronze, des peuples nomades au tempérament guerrier avaient émigré en d’autres contrées, en raison probablement d’un manque de ressources sur leur territoire d’origine.

Il faut néanmoins préciser, dans le cas de la communauté des Yamnaya/Yamna, qu’il n’est pas prouvé que ceux-ci aient commis des massacres, même si l’on ne peut l’exclure d’emblée en considérant le changement d’ADN des peuples où ils s’étaient implantés, que ce soit du côté de l’Europe ou de l’Asie, et ce à partir d’un territoire souche qui se situait au nord de la Mer Noire (voir, à ce sujet, la fiche que les auteurs de Wikipédia consacrent à la « Culture Yamna ».

Dans cette fiche, nous pouvons d’ailleurs lire ce qui suit (ici sans les notes y relatives):

En 2015, une étude d'ADN fossile étaya l'idée que les cavaliers Yamna s’étaient répandus en Europe au Ve millénaire av. J.-C. et qu'ils seraient à l'origine des peuples dits de la céramique cordée.

Haak et al. (2015) ont réalisé une large étude du génome de 94 anciens squelettes d'Europe et de Russie. Ils ont conclu que les caractéristiques autosomiques des personnes de la culture Yamna sont très proches de celles des gens de la culture de la céramique

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cordée, avec une estimation de la contribution ancestrale de 73

% de l'ADN Yamna dans l'ADN des squelettes de la céramique cordée d'Allemagne. La même étude a estimé une contribution ancestrale de 40-54 % de la culture Yamna dans l'ADN des Européens modernes du Nord et du centre de l'Europe et une contribution de 20-32 % pour les Européens modernes du Sud, à l'exclusion des Sardes (7,1 % ou moins), et dans une moindre mesure pour les Siciliens (11,6 % ou moins). Haak et al. ont également imputé l'introduction en Europe des haplogroupes R1b et R1a, les plus courants haplogroupes Y-ADN en Europe occidentale et orientale respectivement, aux populations des steppes de l'âge du bronze, y compris la culture Yamna.

Des tests autosomiques indiquent également que le peuple de la culture Yamna est le vecteur le plus probable pour l'ajout « ancien nord eurasien » en Europe. « Ancien nord eurasien » est le nom donné dans la littérature pour la composante génétique qui représente la descendance du peuple de la culture Mal'ta- Buret' (en), ou d'autres personnes étroitement liées à celle-ci.

Cette composante génétique est visible dans les tests du peuple Yamna ainsi que dans ceux des Européens des temps modernes, mais n'est pas présente chez les Européens antérieurs à l'âge du bronze.

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Pour en revenir à l’Âge du Fer, si l’on se réfère aux Scythes, on constate que ceux-ci s’étaient fixés sur les pourtours de la Mer Noire, après avoir émigré depuis une région qui était l’Asie Centrale avant d’être celle englobant, à l’est, le nord ou nord-est de la Mer Caspienne, et, à l’ouest, le nord de la Mer Noire.

Au nord de la Mer Moire, ils avaient constitué, avec les Indigènes, une société de type féodal gouvernée par des Scythes royaux qui formaient la classe souveraine, au sein de la nouvelle société, en tant que guerriers professionnels doublés de monteurs à cheval professionnels, eux-mêmes dominant, comme tels, des producteurs dont certains étaient des éleveurs cultivateurs, et dont les autres étaient des marchands/commerçants, en prélevant, sur eux tous, un tribut ou un impôt.

Si donc les villes marchandes qui entraient dans leur domaine de juridiction, contribuaient à l’expansion du commerce et à l’enrichissement de ses habitants, elles étaient sous la tutelle de souverains au tempérament guerrier qui prélevaient, sur elles et leurs habitants, un tribut ou un impôt, en échange de leur sécurité face à la menace d’autres tribus guerrières.

Et tout ceci au nom du même principe que celui que l’on connaît, de nos jours, avec les mafias sicilienne et calabraise, lorsque

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