D OMINIQUE D UBARLE
Essai sur la généralisation naturelle de la logique usuelle (premier mémoire)
Mathématiques et sciences humaines, tome 107 (1989), p. 17-73
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ESSAI SUR LA GENERALISATION NATURELLE DE LA
LOGIQUE
USUELLE(Premier mémoire)
Dominique
DUBARLEINTRODUCTION
Les recherches de
logique mathématique qui
se sontpoursuivies
au cours descinquante
dernières années ont
permis
de mieux reconnaître l’étroitesse de la base de rationalité que la traditionlogicienne
a fournie à lapensée.
L’humanité nedispose point
delogique rigoureuse
endehors de celle
qui
se fonde surl’opposition analytique
du vrai et du faux. Or ledéveloppement mathématique qui
s’est fait des virtualités de cettelogique
a fait ressortir soninadéquation, passé
un certain
point,
au propos del’intelligence.
Les célèbres théorèmes modernesqui
ont trait auxlimitations
congénitales
desprésents
formalismeslogico-mathématiques
sont à leur manière l’attestation de cetteinadéquation.
Diverses tentatives faites par les
logiciens
modernestémoignent
d’ailleursdéjà
d’un effort pour s’affranchir de l’encadrementtrop
étroit de lalogique
traditionnelle. Si nous laissons de côté leslogiques "dialectiques" proposées
par certainesphilosophies,
nous trouvons, au niveaude la
logique mathématique,
l’essai intuitionniste d’une part, les ébauches delogiques
àplus
dedeux valeurs d’autre part. Or aucun de ces essais n’a vraiment donné satisfaction à
l’esprit
nijeté
les bases d’une
logique
que lapensée
humaine se sente en mesure depratiquer
avec commoditéet avec fruit. L’intuitionnisme
apparaît
frustrer la rationalité d’unepartie
de sa ressourcetraditionnelle bien
plus
encore que lui donner de nouveaux moyens. Leslogiques
àplus
de deuxvaleurs,
tellesqu’elles
ont étéproposées
du moinsjusqu’à présent, égarent l’intelligence
dans lesstructures de formalismes abstraits où l’action de la
pensée
n’est pas en mesure de reconnaîtreune
règle qui
lui convienne. C’est ainsi que l’essai d’unelogique
à troisvaleurs,
l’un de ceuxqui
a été
poussé
leplus
avant, s’est montré fort décevant.La raison foncière de ce genre d’échecs
apparaît
assezclairement, semble-t-il,
pour peu quel’on comprenne de
quoi
ils’agit
avec lalogique. Celle-ci,
eneffet,
est destinée à fournir à lapensée
vivantel’appareil
de son cheminement rationnel. Si cetappareil
est destiné à se fairequelque jour plus puissant qu’il
n’a étéantérieurement,
riencependant
de l’instrument nouveau ne doitcompromettre l’acquis logique antérieur, qui
constitue de l’inaliénable pour la raison. Lalogique
du vrai et du faux avec le tout de sa réalisation traditionnelle et moderne est àprésent
cetinaliénable. Or celui-ci
paraît
entamé avec lespropositions
de lalogique
intuitionniste. De leur côté les essaisjusqu’ici
connus delogiques
multivalentes font à peuprès
comme s’il était non- avenu. Depart
etd’autre,
lalogique n’y
trouvepoint
son compte.Pourtant,
une fois reconnu ce caractère inaliénable de lalogique
du vrai et du faux et àproportion
des structures del’algèbre binaire,
selonlesquelles
se fait sonorganisation systématique,
il estpossible
de revenir utilement à l’idée d’unelogique à plus
de deux valeurs.L’algèbre
sait en effet que lesgrandes
structures del’algèbre
binaire sont à la fois maintenues etétendues dans les structures définissables non
point
sur des ensemblesquelconques,
mais surceux
qui
comportent exactement 2n éléments. Cequi, logiquement parlant,
estplein
de sens.Dès là du moins
qu’il s’agit
de structures suffisammentétoffées,
celle de l’anneau booléen Kn parexemple,
deux et deux seulement de 2n éléments sont à considérer commeprimordiaux
et"entiers". Les autres se
disposent
defaçon
relative à cespremiers,
suivant cequ’en indiquent
lesstructures
algébriques
considérées. Cecicorrespond
à laprimordialité logique
du vrai et dufaux,
dont la
logique
doit continuer desous-tendre, inaltérée,
toute l’extension désormaisenvisagée
del’appareil logique.
Les formalismeslogico-mathématiques
à 2n valeurslogiques apparaissent
ainsi comme les seuls dans
lesquels
lapensée
rationnelle humainepuisse
entrer pour s’en faireun véritable
appareil logique : seuls,
eneffet,
ils maintiennent l’inaliénable d’une raisonqui
s’estconquise
en vertu del’opposition
entière du vrai et du faux. Une foiscependant
l’idée de cetteextension
acquise,
l’idée peut êtrepoussée
àbout, régulièrement
àl’infini, fournissant,
suivantle
degré
où on la conduittechniquement,
uneplate-forme
de rationalitéplus
ou moinslarge,
etaussi,
comme on le verra, une ressource d’instrumentation mentaleplus
ou moins fine etplus
oumoins
souple,
audegré
de finesse et desouplesse
quel’intelligence
peut bienjuger
opportun de s’assurerexplicitement.
Dans une suite de mémoires dont celui-ci est le
premierl,
on se propose de fournirl’esquisse,
encore sommaire etrapide,
de l’extension ainsienvisagée
pour lalogique.
On sebornera,
à peu de chosesprès,
à cequi
a trait à la mise surpied, techniquement faite,
desappareillages
formels dans leurgénéralité première.
Touteexploitation
ultérieure sera laissée de côté pour le moment.Cette mise sur
pied
sera faite à deux niveaux : d’unepart
celui de lalogique propositionnelle,
d’autre
part
celui d’une"logique
descatégories"
ayant pourobjet
d’étendre lalogique
des classesparallèlement
à l’extension faite de lalogique
despropositions.
Pour des raisonsqui apparaîtront
par la
suite,
on laissera de côté lepoint
de vue, très courantaujourd’hui,
dudéveloppement
de lalogique mathématique
en "calcul fonctionnel".Toute
logique
decatégories procède
d’unelogique propositionnelle
defaçon
semblable àcelle dont la
logique
usuelle des classesprocède
de lalogique
usuelle despropositions.
Unelogique propositionnelle
et lalogique
decatégories qui
en est ainsi solidaire forment toutensemble une
"logique"
dont lalogique propositionnelle
considérée sera dite alors l’axe.L’ensemble des valeurs
logiques auxquelles
aégard
lalogique propositionnelle
sera dit la baseB[m]
de lalogique
enquestion,
la lettre m de l’écritureB[m]
notant le nombre de valeurslogiques
de la base.On
appellera
icilogiques
binaires leslogiques ayant
pour base un ensemble de 2n valeurslogiques, n
étantquelconque,
aussigrand
que l’on voudra.On dira
quasi-booléennes
leslogiques
dont l’axe est lalogique propositionnelle
associée àune
algèbre
d’anneau booléen Kn(l’anneau comportant
2néléments)
tout comme lalogique propositionnelle
du vrai et du faux est elle-même associée àl’algèbre
de l’anneau booléenKl.
Une
logique propositionelle
binairesera fonctionnellement complète lorsque
ses ressourcesd’expression (symboles
etconnectifs) permettent
de caractérisern’importe quelle
loi decomposition
interne concevable sur son ensemble de base. Par "loi decomposition
interne" on 1 NDRL. Nous n’avons pas de traces de cette suite dupoint
de vuemathématiques.
entendra ici toute
application
de l’ensemble Em(avec
m =1,2,3... etc.)
dans l’ensemble de base E.Les
logiques propositionnelles quasi-booléenne proprement
dites Ln(logiques
associées auxalgèbres
d’anneau Kn avec n >1)
ne sont pas fonctionnellementcomplètes.
Un des
objectifs
duprésent
travail est de montrer comment on peut passer deslogiques propositionnelles
Ln auxlogiques
fonctionnellementcomplètes
hncorrespondantes.
D’autre part en faisant croître n
indéfiniment,
on est amené àenvisager
unelogique propositionnelle
à une infinité de valeurs que l’ondésignera
par lesigne
A °° et dont onesquissera également
la mise surpied
deprincipe.
Le
présent mémoire,
consacré à l’étude relativement détaillée du toutpremier
échelon degénéralisation
de lalogique propositionnelle,
à savoir lalogique propositionnelle
de baseB[22],
doit être
pris
comme constituant lapremière
section de lapremière partie
de l’ensemble des recherchesévoquées
ci-dessus. Les divisions de cettepremière partie
et de cettepremière
sectionelle-même sont
indiquées
au début du corps même du mémoire.Première
partie.
LOGIQUES
PROPOSITIONNELLESCette
première partie
comportera trois sections : dans lapremière
on fera une étude relativement détaillée de lalogique
ayant pour base un ensemble de quatre valeurslogiques,
ceci afin demontrer les
principales possibilités offertes,
ne serait-ce que par la toutepremière
desgénéralisations
de la baselogique
traditionnelleB [2] = { v,f } . ; (dans
la seconde on fera lesgénéralisations
auxlogiques
de baseB[2n] ;
une troisième sections’occupera
enfin de lalogique
de base
B [2°°] )2.
Section 1
ETUDE DE LA BASE
B[22]
Cette section comportera
cinq paragraphes :
lepremier
consacré à lalogique L2 ,
le second à lalogique
fonctionnellementcomplète A2,
le troisième à certaineslogiques
depuissance
enquelque
sorte intermédiaire entre celle de h 2 et celle deL2,
lequatrième
à lalogique
del’équivalence
sur la baseB[22],
lecinquième
àquelques
considérationsd’algèbre
relatives auxformalismes
propositionnels
de la baseB[22].
§.
I. LALOGIQUE L2
L’anneau booléen K2
auquel
lalogique
L2 sera associée est l’extensionquadratique
booléenne del’anneau
simple
K défini sur un ensemble de deux éléments identifiés aux valeurslogiques
vraiet faux. Les structures de la
logique
L2 sont, dansl’optique
propre de lalogique,
lasimple expression
de ce faitalgébrique,
dont on va voir à l’instant àquel point
ilimporte
pour le formalisme. Avantcependant
d’en venir àcelui-ci,
on va fairequelques
considérations2 NDRL. Non réalisées ici
préalables
sur les valeurslogiques elles-mêmes, puis
sur ce que l’onappellera
les espacespropositionnelles
de laprésente logique.
1. VALEURS
LOGIQUES
La base
B[22]
comporte quatre valeurslogiques.
Deux d’entre elles sont le vrai et le faux dont les dénotationsobjectales
seront les deux lettres latines minuscules v et f. Le vrai et le faux ont toutes lespropriétés
du vrai et du faux de lalogique classique :
enparticulier
leuropposition
estcelle que la
logique
ancienne a caractérisée en la disant divisionformelle, définitive,
sans riend’intermédiaire. On dira ces deux valeurs
logiques
valeurs entières ouabsolues,
toutformalisme
prétendant
se faireaccepter
comme formalismelogique
étant tenu de leur assurer lescaractères ci-dessus.
Les deux autres valeurs
logiques
n’ont pas étéenvisagées
ni dénomméesexplicitement
dansle
passé.
Dupoint
de vuealgébrique,
ellescorrespondent
aux deux atomes de l’anneauK2,
atomes dont la réunion
équivaut
à l’unité. On les dira pour cette raison valeurslogiques intégrantes
de lalogique
L2. Sur leplan
d’uneontologie,
il ycorrespondrait
uncouple
defacteurs
intégrants
del’être,
à concevoir et àappeler
conformément aux intentions d’unepensée philosophique s’occupant
de mettrel’ontologie
surpied.
Ces intentions comportentpeut-être
dela liberté : de même
peut-être,
au niveau de lalogique,
y a-t-il de la liberté intellectuellepossible
en ce
qui
concerne laconception
etl’appellation
de ces deux nouvelles valeurslogiques
coordonnées au vrai et au faux. A titre de
suggestion,
on proposera ici de dire idéel cequi
al’une de ces deux nouvelles valeurs
logiques, réel,
cequi
a l’autre de ces deux valeurs. La valeurlogique
"idéel" sera dénotéeobjectalement
par la lettrei,
la valeurlogique
"réel" par la lettrej.
En vue de mieux
comprendre
le rôlelogique
de ces deuxvaleurs,
il faut remarquer tout d’abord que, comme le vrai et lefaux,
elless’opposent
elles aussi en vertu d’unenégation réciproque :
encela,
elles sont, ellesaussi,
valeurs contradictoires. Mais alors quel’opposition
contradictoire du vrai et du faux doit être
comprise
rationnellement etscientifiquement
commel’opposition
par division formelle et définitive que l’on a dite tout àl’heure,
ce pourquoi
onappellera
cetteopposition opposition analytique, l’opposition
contradictoire entre valeurs iet j
doit être
comprise
comme uneopposition
laissantplace
à unesynthèse effective
dans lapositivité
une duvrai,
nonobstant la distinction formelle faite de ces valeurs et leur mutuellenégation.
Cecicorrespond
au caractèrealgébrique
des deux valeurs enquestion, qui
les fait l’uneet l’autre atomes de l’anneau K2
intégrant
l’unité par leur réunion.L’opposition
contradictoire àlaquelle
on a affaire ici estdonc, logiquement parlant,
uneopposition
contradictoire d’une autreespèce
quel’opposition
contradictoire de lalogique
formelleclassique, opposition
parcomplémentarité
et nonplus
par division définitive : pour la contraster avecl’opposition,
diteanalytique
du vrai et dufaux,
on la dira volontiers"opposition synthétique".
On peut remarquer à ce proposqu’il
y a là des choses assez fondamentales pour lapensée,
que laphilosophie
semble avoir cherchées à maintesreprises
sansjamais
avoir étécapable
de les fixer defaçon
satisfaisante pour l’entendementscientifique.
Pour faire droit aux besoins élémentaires de schématisme
comportés
par lapensée humaine,
on
peut
proposer la coordination de cesquatre
valeurslogiques
sous forme de lafigure
suivanteLes
lignes qui
unissent deux à deux lesquatre points figurent
alors lesopérations logiques simples qui
transforment une valeur en une autre. Les deux diamètresperpendiculaires
de lafigure
montrent les deuxoppositions
contradictoires et leurcoordination, figurant
l’un et l’autreune
opération logique
denégation.
Les deuxlignes
vi etfj
d’une part,vj
et fi d’autre part sont associées à deux autres sortesd’opposition
que l’onappellera oppositions
relatives. Ellesfigurent
parpaires
bornant lesquadrants opposés
deux nouvellesopérations logiques, auxquelles
necorrespondent
ni dénominationexplicite
ni adverbespécial
dans lalangue
de lalogique
courante. On pourra dire cesopérations opérations conjuguées
de "seminégation"
enles
repérant
par dessignes appropriés,
tels lessignes +
et - + dans le formalismelogique.
Il estpeut-être
loisible deguider
un peuplus
avant lapensée
dans lacompréhension
de cesopérations logiques
d’une nouvelle sorte enappelant "déposition" l’opération qui
transforme la valeurlogique
vrai en valeurlogique j (réel)
et "relèvement" cellequi
transforme la valeurlogique
vraien valeur
logique
i(idéel).
Ladéposition,
notée par lesigne + ,
et lerelèvement,
noté par lesigne -
+,correspondent
alors dans une certaine mesure à deuxsignifications conjuguées
del’opération
que lalogique hégélienne
aessayé
designifier
avec le termed’Aujhebung.
Il
peut
être utileégalement
defigurer
les quatre valeurslogiques f,i,j,v
comme les quatresommets d’un tétraèdre
régulier,
lafiguration
matérialise alors dessymétries
que la théorielogique
peut mettre àprofit.
Elle matérialiseaussi,
compte tenu de laposition
de l’observateur parrapport
à lafiguration, certaines façons
que les valeurslogiques
peuvent avoir de seprésenter
en fait à lapensée.
Dans lafiguration ci-dessus, l’opposition analytique, première
etprépondérante,
du vrai et du faux serareprésentée
par l’arête fvsupposée
vue au-dessus de l’arêtereprésentation
del’opposition synthétique,
seconde etsubordonnée,
des valeursi et j.
Avec
l’opération identique, l’opération
denégation,
notée -, et les deux nouvellesopérations
~ et - + constituent le groupe
caratéristique
de l’addition pour l’anneau K2. C’est le groupe bien connuappelé "groupe
de Klein" et souventdésigné
par lesigne V4.
Ce fait commande enprofondeur
les structures de lalogique
de baseB[22].
2. ESPECES PROPOSITIONNELLES
On
appellera "espèces propositionnelles"
de L2 les diverses sortes d’entitésproposirionnelles
que constituent soit l’une des valeurslogiques elles-mêmes,
soit uneexpression
du genreproposition
affectée ou non par l’une des
opérations logiques monadiques
concevables à raison de l’ensemble des quatre valeursf,i,j,v qui
constituent la base de L2.Les
symboles
formels de constantes de L2 font notation des valeurslogiques.
Onprendra
lesmajuscules
romaines V et F pour faire notation formelle du vrai et dufaux,
lesymbole
1 pour faire notation formelle de la valeurlogique
i et lesymbole
J pour faire notation de la valeurlogique j.
Quant
auxsymboles
d’indéterminéespropositionnelles,
faisant notation formelle depropositions
oud’expressions propositionnelles quelconques,
ils seront choisis tout à faitsemblablement à la
façon
dont sont choisis lessymboles
de lalogiques propositionnelle
usuelle :on conviendra ici de
prendre
à cet effet lesmajuscules
romainesP, Q,
R...etc. les indéterminéesseront formellement
quadrivalentes
au lieu de n’être que divalentes comme elles le sont enlogique propositionnelle
usuelle.Cette dernière admet pour son
compte quatre espèces propositionnelles :
les deuxespèces
constantes V et
F,
les deux autres étant lesespèces
P(espèce propositionnelle fondamentale, correspondant
àl’application identique
de E dansE)
et - P. Lesespèces propositionnelles classiques (non constantes)
se réduisent à l’affirmatzon P et à lanégation -
P.Ici par contre l’ensemble des
espèces propositionnelles
comporte seizeespèces distinctes,
quatre constantes et douze autres. A l’affirmation P et à lanégation
-Ps’adjoindront
tout d’aborddeux autres
espèces
~P et - ~P par intervention des"semi-négations"
dont il a étéparlé
ci-dessus, puis
huit autres, dont on vaprésenter, conjointement
auxprécédentes,
lesspécifications
dans le tableau
ci-après :
P étant
l’argument fonctionnel,
lesquatre espèces F1-F4
s’identifientrespectivement
àP, +P,
- + P et -P. On dira ces
espèces principales,
poursignifier
que leurspécification
est faite aumoyen d’une
permutation
desquatre
valeurslogiques prises
en considération. On dira aucontraire
dégénérées
les autres poursignifier
que les valeursqu’elles
sontsusceptibles
deprendre
ne sont pas toutes les valeurslogiques
de la base. On dira deplus
secondaires lesespèces F 5 -F 12 qui
sontdégénérées
sans être constantes. Outrel’apparition
desespèces principales
~P et -~P,
enplus
de l’affirmation et de lanégation, l’apparition
desespèces
secondaires
F5-F12
est un traitcaractéristique
deL2,
disant lapuissance
nouvellequ’elle
donne àla
pensée
designifier
et de traiter certainesfaçons
d’avoir lieu en fait que lalogique propositzonnelle
usuelle n’était pas en mesure designifier
ni de traiteradéquatement.
Lesespèces
secondaires
F5-F8
d’une partF9-F12
d’autrepart
proposent deuxsystèmes partiels
dont lastructure n’est pas sans avoir
quelque rapport
avec la structure bien connue despréfixes
dequantification
ou de modalité de lalogique classique.
Notons en effet VPl’espèce F5
et b Pl’espèce F9.
On aura :De
fait,
lesopérations
notées ici V et àcorrespondent
à des manières depréfixes
adverbiauxde teneur
conceptuelle
différente de celle dupréfixe
de modalité et laisséesjusqu’à présent
endehors du traitement
logique.
On pourra considérer VP et AP comme fournissant les momentsconjonctifs
de l’affmnation :P,
ainsiqu’on
peut aisément s’en rendre compte, estidentique
à laconjonction
de VP et AP. Par dualité -VP et -AP fournissent les momentsdisjonctifs
de lanégation :
-P estidentique
à ladisjonction
de -VP et de -AP. On a ainsi unedécomposition régulière
desespèces propositionnelles simples
de lalogique usuelle,
cequi
ouvre à lapensée
etau raisonnement certaines virtualités intéressantes.
P,
demême,
estidentique
àl’implication
deN/’ NP par V -P et
également
àl’implication
de No -P par A-P. P est encoreidentique
à ladifférence
symétrique
de ~Q -P et de -A -P ou celle due 7 -P et A -P.Compte
tenu de ces faitsla
suggestion
peut êtrefaite, semble-t-il,
d’attacher ausigne A
un sens voisin de celui queprend parfois
dans lelangage
l’adverbe"formellement",
attachant alors ausigne V
le sens d’unemodalité adverbiale
conjugée,
celuiqu’aurait
à peuprès
l’adverbe"thétiquement",
lisant donc BOF: "P est formellement vrai" et V P "P est
thétiquement vrai",
et en comprenant que cequi
est vraià la fois formellement et
thétiquement
est vrai defaçon
entière et absolue.On
prendra
d’autrepart
lesigne à
pour noter lepréfixe
-A -auquel
on pourra attacher lesens de l’adverbe
"hypothétiquement"
et lesigne 1
pour noter lepréfixe
-V -auquel
on pourra attacher le sens de l’adverbe "matériellement". Cequi
est à la fois matériellement ethypothétiquement
faux est faux defaçon
entière et absolue.3. CONNECTIFS
De même
qu’en logique propositionnelle
à deuxvaleurs,
onpeut spécifier
16 formespropositionnelles
à deux argumentsP, Q,
de même peut-onprésentement
enspécifier
256. Defaçon générale l’algèbre
de l’ensemble de deux éléments permet despécifier
22n formes à narguments,
cependant
quel’algèbre quasi-booléenne
de l’ensemble de quatre éléments permet d’enspécifier 42n.
On va se borner àindiquer
ici laspécification
des formespropositionnelles
binaires faisant l’extension
quadratique
booléenne de la somme et duproduit booléen,
caractérisant ainsi la
conjonction
et la différencesymétrique
deL2 ; puis
lesspécifications
desconnectifs
qui
ycorrespondent
à ladisjonction,
àl’équivalence
et enfin àl’implication,
etauxquels
ongardera
les noms de lalogique
usuelle.Certaines remarques
algébriques peuvent
être faites tout de suite : à la différence de l’anneau des deux valeurslogiques
vrai etfaux,
l’anneau K2 caractérisé par leproduit P.Q
et la sommeP ~
Q
ci-dessusspécifiés
n’est ni un corps ni un anneaud’intégrité, puisque
les valeursi et j se
comportent fonctionnellement comme des diviseurs de zéro. D’autre part les idéaux de l’anneau K2 ne se réduisent pas soit à l’élément neutre pour la somme soit à l’anneau lui-même. L’anneau K2 des quatre éléments
v,j,i,f
admet en effet en outre les deux idéaux{ f,i }
et{ f,j } .
Dès lors sonalgèbre
n’est pas celle d’un anneausimple
et ceci ne manque pas deconséquences
pour ledéveloppement
ultérieur de lalogique.
Les diverses formes
propositionnelles
à n arguments de L2correspondent
aux diverspolynômes
à n arguments del’algèbre
deK2,
les 16espèces propositionnelles
aux 16 binômesocP
+~3,
ocet P
étant l’une des quatre constantesV, F, I, J,
les 256 formespropositionnelles
binaires aux 256
polynômes (ocP
+(3 ) (YQ
+6), a,,~3 ,Y,S
étant derechef l’une des quatreconstantes
V,F,I,J,...
etc.. Ceci montre tout de suitequ’en
passant à lalogique
L2 lapensée
peut s’en tenir pour les connectifsbinaires,
ternaires... etc, auxconceptions qu’elle
adéjà acquises
enlogique propositionnelle
usuelle. Toutes les formespropositionnelles présentement envisageables
sont en effetreprésentables
par des formes convenablement choisies construites enne faisant
appel qu’aux
connectifsbinaires, (ternaires... etc.) correspondant
directement à ceuxque connaît
déjà
lalogique propositionnelle
usuelle. Foncièrement donc iln’y
a deconceptuellement
nouveau que cequi
a trait aux valeurslogiques
et à la diversité desespèces propositionnelles.
Les
spécifications
de ladisjonctions
P vQ,
del’équivalence
P *Q
et del’implication
P ~Q
sont les
suivantes,
aisément déduites desspécifications
ci-dessus de celles de laconjonction
et dela différence
symétrique.
4. FORMALISME DE LA
LOGIQUE
L2a.
Moyens primitifs d’expression
1. Les
symboles
de constantes F et 12. Les
symboles d’indéterminées,
en liste illimitée(affectés
d’indicesnumériques)
(affectés
d’indiceslittéraux)
3. Le
signe
constitutif 4. Lessignes
auxiliaires( et )
5. Les indicatifs
métalinguistiques F (indicatif
d’une thèse et .... = .... Df(indicatif
d’unedéfinition
lorsque
lespoints
à droite et àgauche
de l’écriture = sontremplacés
par desexpressions,
celle àgauche
àdéfinir,
celle à droitedéfinissante).
b.
Règle
de construction desexpressions
1. Tout
symbole
isolémentpris
est uneexpression.
2. Les
symboles
d’indéterminéespeuvent
êtrepris
commereprésentations génériques d’expressions quelconques.
3. Si P et
Q
sont desexpressions,
alors(P > Q)
est uneexpression.
4. Il
n’y
a pas d’autrefaçon
de construire lesexpressions
sans faireappel
à des définitionsparticulières.
5. On pourra
remplacer
lesparenthèses
par desponctuations,
conformément aux conventions admissibles à cesujet.
PROPOSITION. Toute forme
propositionnelle
de L2 peut êtreéquivalemment représentée
parune
expression
du formalisme ci-dessus institué.Ce
point
s’établit facilement. Les moyensd’expression admis,
si l’oninterprète
lesigne
constitutif ::> comme
signifiant l’implication spécifiée
au numéroprécédent, permettent
de définir les constantes V etJ, puis
leproduit
et la somme de l’anneau booléen K2. On peut alorsreprésenter
toutes les diverses formespropositionnelles
de L2 par lespolynômes
booléensconstruits sur K2 et, de
là,
parapplication
des définitionsenvisagées,
repasser à desexpressions
du formalisme
équipollentes
à cespolynômes.
DEFINITIONS.
Ceci ne
signifie
pas que le formalismeprésentement
instituésoit fonctionnellement complet
pour l’ensemble des quatre valeurs
logiques f i j
v, maisqu’il
estgrammaticalement adéquat
à lastructure
d’algèbre
de l’anneau K2 extensionquadratique
booléenne de l’anneau booléen à deux éléments K.On
peut
alors traiter defaçon complète,
partransposition
destechniques
routinières de lalogique propositionnelle usuelle,
lesquestions
de la construction des formespropositionnelles
deL2,
du calcul de leur valeur pour touteassignation
de valeurslogiques qu’il
estpossible
de faireaux
symboles figurant
dans cesformes,
et enfin la détermination par calcul des formes dont la valeur est constante, enparticulier
de celles que l’on dittautologies
ou loislogiques (V
valeurconstante de la
forme).
c.
Système déductif
de L2On va maintenant
présenter
L2 sous forme desystème déductif,
en en fournissant uneaxiomatisation déductivement
complète,
c’est-à-direpermettant
de prouver toutetautologie
formulable dans le formalisme ci-dessus.
Cette constitution de L2 en
système
déductif est chose desplus simples :
touteaxiomatique suffisant
à constituer lalogique propositionnelle
usuelle estégalement suffisante
pour constituer L2 ensystème
déductivementcomplet.
Onprendra ici,
pour donner la preuve de cefait, l’axiomatique suivante, complète
pour lalogique propositionnelle
usuelle.1.
Règle
de déductionLa convention b2 ci-dessus étant
adoptée quant
aupouvoir représentatif
dessymboles d’indéterminées,
on conviendra en outre que l’écriture :veut dire que les
hypothèses P1, P2, ... Pn
entraînent la conclusionQ.
Celaétant, l’unique règle
de déduction est la suivante : 0.
P,P~ Q F Q
2. Axiomes
Dire que cette
axiomatique
est déductivementcomplète
pourL2,
c’est dire que toutes les preuves detautologies
propres à L2 ne nécessitent formellement rien deplus
que lejeu
desdéfinitions nouvelles
permises
par l’introduction du nouveausymbole
de constante I.L’extension des
capacités
de lapensée
tient donc seulement àl’interprétation plus étendue, quadrivalente,
des indéterminées du formalisme et à ces nouvellespossibilités
de définition.La démonstration du caractère déductivement
complet
del’axiomatique
ci-dessus pour L2 suit pas à pas la démonstrationqui peut
être donnée de son caractère déductivementcomplet
pour lalogique propositionnelle
usuelle.On commence par vérifier le fait que les axiomes
proposés
pour lalogique
usuelle demeurent destautologies
par extension dusytème
à deux valeurslogiques
ensystème
à quatre valeurs. On vérifieégalement
le fait que larègle
de déduction nepermet
de dériver que destautologies
àpartir d’hypothèses
constituant elles-mêmes destautologies.
Ainsi tous les théorèmes de lalogique
usuelle sont aussi des théorèmes de
L2,
et du coup lesspécialisations
constructibles dans L2 sontaussi des théorèmes de L2.
D’autre
part,
les métathéorèmes essentiels de lalogique propositionnelle
usuelleL,
tel le métathéorèmeappelé
"théorème de ladéduction",
à savoir :THEOREME 1. La thèse formelle
Pi, P2,... Pn F Q
autorise à poserP1, P2,... Pn-i F Pn > Q
et le métathéorème
classique
sur leremplacement
desexpressions équivalentes
les unes par lesautres, à savoir :
THEOREME 2. Si E P
= Q
et si R résulte de S enremplaçant
P parQ
en certains endroits deR, point
forcément tous ceux oùfigure P,
alors F R = Ssont aussi des métathéorèmes de L2
puisque
les moyensd’expression
et de preuve de L sontconservés dans L2
qui
est, elleaussi,
unelogique purement propositionnelle
et que, enconséquence,
la construction de la preuve pour L2 coïncidera purement etsimplement
avec laconstruction
classique
de la preuve de ces métathéorèmes pour L.La remarque ainsi faite pourra s’étendre d’elle-même au cas des
logiques
purementpropositionnelles qui
conservent les moyensd’expression
et de preuve de lalogique proposirionnelle
usuelle L.On peut maintenant en venir au lemme
qui
permet d’établir le caractère déductivementcomplet
de L2.Soit donc une
expression
R duformalisme, Pi, P2,
...Pn
une liste de n indéterminéesparmi lesquelles figurent
toutes cellesqui apparaissent
dans R. Soit al, a2, ... an uneassignation
arbitraire de valeurs faite aux indéterminées
P1, P2,
...Pn,
b la valeurlogique prise
alors par Ret que l’on peut
calculer,
R étant connu, au moyen de la table fournissant les valeurs de P ~Q
en fonction des valeurs
assignées
à P et àQ.
Les assertions
"Pi
a la valeurai"
d’une part, "R a la valeur b" d’autre part, peuvents’exprimer, l’équivalence
étantsupposée
définie en termesd’implication,
sous la formed’équivalences
entrePi
et lesymbole
de constante du formalisme servant à noter formellement la valeur ai, entre R et lesymbole
servant à noter la valeur b.Appelons Qi
chacune deséquivalences
obtenues pour lesPi,
Sl’équivalent
obtenu pour R.LEMME.
Ql, Q2, ... Qn F
S.On va raisonner par récurrence sur la construction de
l’expression
R.1 er cas. R se réduit à un seul
symbole.
a)
Lesymbole
est unsymbole
de constante, soitF,
soit I. En ce cas S est soit F = F soitI = I,
expressions qui
peuvent l’une et l’autre êtreprouvées
àpartir
del’axiomatique proposée.
Lathèse du lemme est donc
a fortiori acquise.
b)
Lesymbole
est celui d’une des indéterminéesPi
de la liste considérée. Alors S estidentique
àQj
et la thèse du lemme est triviale.2ème cas. R est de la forme
Ri > R2
L’hypothèse
de la démonstration par récurrence est que l’on adéjà
et il faut montrer que ces
hypothèses
entraînent la thèse du lemme.Seize sous-cas sont
possibles
suivant les valeurslogiques envisageables indépendamment
pour
RI
etR2.
Certains d’entre euxpeuvent
êtregroupés.
On aura alors les sous-cas suivants :a) R2
a la valeur v.Alors, quelle
que soit la valeurassignée
àRl, Ri > R2
a la valeur v et Sn’est autre que
R1 ~ R2
---V, S2
étantR2
z V.Pour obtenir la thèse du
lemme,
il suffit alors dedisposer
du théorème :et de
l’adjoindre explicitement
à la thèse(2).
Or ce théorème n’est pas autre chosequ’une spécialisation
de l’axiome 1.b) RI
a la valeur f. Dans ce casSI
estR1---
F.Quelle
que soit la valeurassignée
àR2 , Ri > R2
a la valeur v.
S est
Ri >
R2 --_ V. La thèse du lemme s’obtiendra donc enadjoignant
à la thèse(1)
ci-dessus le théorème :c) R2
a la valeurF,
de sorte queS2
estR2
--_ F etRi
a la valeur v, de sorte queSi
estRi =
V. Ence cas
Ri > R2
a la valeurF,
de sorte que S estRi > R2.=
F. Pour obtenir la thèse dulemme,
il suffitd’adjoindre
aux thèses(1)
et(2)
lethéorème ~ P == V. :::> : . Q == F .:::> :
P ~Q.
--- F.Les deux théorèmes ainsi
adjoints
dans les sous-cas b et c sont des théorèmes de lalogique propositionnelle usuelle,
donc eux-mêmes démontrables defaçon
directe àpartir
del’axiomatique proposée ci-dessus, qui
est déductivementcomplète
pour lalogique propositionnelle
usuelle.Ces trois
premiers
sous-cas rassemblent en fait huit casd’assignation
de valeurs. Restent alors les huit cas suivants.Pour démontrer la thèse du lemme à
partir
des thèses(1)
et(2),
il fautalors,
suivant les différents cas de 1 -8, disposer
des huitthéorèmes,
que l’onadjoindra
alors à ces deux thèses :Or ces théorèmes deux à deux ne sont que des
spécialisations
des quatre théorèmes suivants de lalogique propositionnelle
usuelle :ceci en tenant
compte
du fait que I * -J et J == -1.Dès lors les
hypothèses (1)
et(2)
entrainent dans tous les cas la thèse dulemme,
dont ladémonstration est donc
acquise compte
tenu de cequi
a été établi dans le cas 1.On passe alors du lemme ci-dessus au théorème de
complétude.
THEOREME III. Une
axiomatique
déductivementcomplète
pour lalogique propositionnelle
usuelle est aussi déductivement
complète
pour L2.Preuve. Soient
Pl, P2,
...Pn
les indéterminéesfigurant
dans latautologie
R et définissonscomme dans le lemme ci-dessus
Ql, Q2, ... Qn
pour touteassignation
de valeurs al, a2, ... an àces indéterminées. R étant une
tautologie
s seratoujours
R --- V. On aura donc en vertu dulemme :
Ceci vaut pour tout choix de la valeur an. C’est-à-dire que l’on a tout à la fois :
Cela
étant,
le "théorème de la déduction" pemet de poser àpartir
des thèses(1)
et(2)
lesthèses :
et une
application
du théorème F P == F. ~ S : ~ : . P --_ V. ~ S : ~ S suffit alors à établir la thèseOn a donc éliminé de la sorte
l’hypothèse Qn.
Parrépétition
de laprocédure
on éliminerasuccessivement toute la suite des
hypothèses,
de telle sorte que la thèse fmale sera F R *V,
d’où l’on déduit F R en vertu du théorème F R * V. ~ R. Cequi
établit le théorème.On peut remarquer à ce propos que les thèses
(3)
et(4)
ci-dessus nejouent
aucun rôle dansl’élimination de
l’hypothèse Q~.
Autrementdit,
si uneproposition Q
estimpliquée
à la fois parune autre
proposition
P et par lanégation
decelle-ci,
elle est alorsautomatiquement impliquée
par les
"semi-négations"
+P et - +P. Defaçon plus générale :
THEOREME IV. La condition nécessaire et suffisante pour