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A.O.C.R. BORDEAUX-GIRONDE

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Academic year: 2022

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REPAS DE COHESION DE L’AOCR BG

dames,

Depuis de longs mois nous espérons tous voir le « bout du tunnel » de cette pandémie, mais toujours un nouveau variant apparaît et les mesures de protections sanitaires contraignantes reviennent. Certes, les divers coronavirus ont continué à circuler et les gestes élémentaires pour éviter d’être contaminé ont perduré ; mais on avait retrouvé une certaine liberté.

Toutefois, cette liberté n’a pas été totale et nos activités ont été malheureusement réduites, d’une part, par les organismes nous accueillant qui n’acceptaient généralement pas les groupes et, d’autre part, par nous-même qui hésitons à participer à des concentrations significatives de personnes.

L’arrivée prochaine des festivités de fin d’année nous incite tout particulièrement à la prudence car nous voulons tous être en bonne santé pour participer aux réjouissances. C’est pour cela que protéger les autres et se protéger soi-même reste en permanence dans nos mémoires et conditionne nos actes.

Pour ce qui concerne la vie de notre association, elle a été, elle comme tant d’autres, victime des difficultés précitées.

Malgré cela, outre les communications téléphoniques et les correspondances transmises par internet, nous avons réussi à trouver des créneaux pour organiser deux repas de cohésion en 2021. Par ailleurs, nos liens étroits avec d’autres associations patriotiques nous ont permis de bénéficier d’invitations pour participer à leurs activités.

Cependant, il faut continuer à assurer la pérennité de l’AOCR-BG et toutes les bonnes volontés seront les bienvenues pour nous aider à faire progresser et à animer la vie de notre association et ainsi assurer son avenir. Même si vous n’êtes pas membre du Comité Directeur, vous pouvez toujours nous faire part de vos idées pouvant améliorer le fonctionnement, ouvrir d’autres perspectives et rendre plus attractive notre association.

Actuellement deux places sont vacantes au sein du Comité Directeur, alors, si vous pensez avoir assez de disponibilité et de motivation, portez-vous candidat, des élections auront lieu au cours de notre assemblée générale du 05 mars 2022.

Nous vivons une période difficile et incertaine mais j’espère toutefois que vous passerez d’excellentes fêtes de fin d’année qui vous apporteront bonheur et quiétude. A vous, vos familles et vos proches, je présente tous mes vœux pour 2022.

Lieutenant-Colonel (H) Gérard JOUGLAS Président de l’A.O.C.R. B.G.

Mesdames, Messieurs, Chers camarades

A.O.C.R. B

ORDEAUX

- G

IRONDE

n° 358 – décembre 2021 - 137° année

Infos

Activités réalisées

* Participation à la cérémonie à la ferme de Richement à Saucats le 05 novembre 2021.

* Repas de cohésion AOCR-BG le 20 novembre 2021.

Activités programmées

* Cérémonie de vœux et de la galette avec d’autres associations (fin janvier si la situation sanitaire le permet).

* Assemblée générale 2022 le 05 mars 2022.

* Les autres activités organisées par l’AOCR-BG seront déterminées au mois de janvier 2022 en fonction des contraintes sanitaires.

A titre d’exemple voilà quelques animations programmées par d’autres associations mais soumises elles aussi aux aléas des virus :

 Conférence « Tempêtes en Vendée »,

 Visite Synagogue de Bordeaux,

 Visite de la BA 120 de Cazaux

 Visite BA 722 de Saintes

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REPAS DE COHESION DE L’AOCR BG 26 juin 2021

Le repas de cohésion 2020 de notre association, initialement programmé pour le mois de novembre, a été reporté compte tenu des mesures de protection sanitaire mises en place par le gouvernement. Mais, après nous avoir donné de grandes inquiétudes, il a bien eu lieu … le 26 juin 2021. En effet, la restauration à l’intérieur et en commun a été interdite jusqu’au 9 juin et on s’est longtemps demandé si on allait pouvoir le réaliser.

La possibilité de se retrouver pour déjeuner ensemble constituait donc une occasion particulière pour le premier semestre de l’année en cours.

Cependant, avant toute activité, il faut l’organiser, la préparer et réserver le lieu où l’on veut la faire.

Dans cette période toujours soumise aux contraintes liées à la pandémie, l’hôtel Kyriad a accepté de nous recevoir sous réserve que l’on ne soit pas plus de 35 participants.

Le repas de cohésion reste toujours un moment très agréable et particulier. Les tables sont libres, chacun se met où il veut et avec qui il veut bien.

Pour le repas, c’est bon et copieux ; cette année, plusieurs n’ont pas tout mangé. Cette fois nous étions cinq par table ronde, c’était très bien, nous avions beaucoup de place mais la distance ne nous empêchait pas d’échanger sur une grande variété de sujets. La présence des dames entraine des propos variés et plaisants. Les trois tables dans une salle auront permis à tous de « papoter » largement et presque bruyamment.

A la fin du repas, nous avons continué à discuter debout pour retarder, inconsciemment, l’heure de la séparation et prolonger ce plaisir d’avoir été présents lors de ce moment particulièrement agréable.

Je citerai un de nos camarades pour montrer combien les participants sont contents et satisfaits.

« C’est avec beaucoup de plaisir et d’émotion que j’ai vécu ce moment chaleureux samedi. Merci, bien amicalement ». Signé Michel GUYONNET Alain LERAY, secrétaire AOCR BG

REPAS DE COHESION DE L’AOCR BG 20 novembre 2021

Après avoir réalisé le repas de cohésion 2020 en juin 2021, la tradition du repas de fin d’année a pu être maintenue et, de ce fait, nous avons eu deux repas la même année.

Des difficultés imprévues ayant imposé à certains inscrits de ne pas venir, nous n’avons été que 16 au lieu des 21 prévus. Cependant tout va toujours bien pour eux.

Comme lors des repas précédents, les participants ont eu le plaisir de se retrouver et d’échanger verbalement plutôt qu’au téléphone ou par mail. A ce titre, je recommande à tous ceux qui peuvent venir, voire avec leur épouse, de le faire sans contrariété. Nous avons des dames adhérentes.

Elles participent et apprécient les échanges avec les épouses d’adhérents.

Le Président a permis à Mme Roselyne LERAY de faire savoir que celle-ci, au titre de l’ANFEM (Association des Femmes de Militaires), organisait un marché de Noël le vendredi 3 décembre.

Je compte sur vous tous pour la prochaine fois.

N’hésitez pas car votre association participe au coût du repas à près de 25% et en plus tous les présents regrettent de ne pas rencontrer plus de monde.

Alain LERAY, secrétaire AOCR BG CEREMONIE AU MEMORIAL DE LA FERME DE RICHEMONT A SAUCATS

05 novembre 2021

Le 05 novembre 2021, dans le cadre des célébrations du centenaire de la Société des membres de la Légion d’honneur, s’est tenue la cérémonie du passage de la Flamme du tombeau du soldat inconnu, appelée « Relais sacré », au Mémorial de la ferme de Richemont à Saucats.

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Organisée par la section de Gironde de la Société des membres de la Légion d’honneur, cette manifestation a vu le ravivage de la Flamme au pied du mémorial, comme elle l'est chaque soir à l'Arc de Triomphe à Paris, en mémoire de la quinzaine de jeunes qui, le 14 juillet 1944, sont tombés face à l'armée allemande.

Cette cérémonie a également comporté un dépôt de gerbes, une remise de drapeaux aux comités de la SMLH de Gironde ainsi que l’attribution de prix à des jeunes engagés dans le parcours citoyen et à des membres du conseil municipal des jeunes de la commune.

Outre de nombreuses hautes personnalités civiles et militaires, plus de 60 drapeaux étaient présents.

Parmi les autres participants on comptait de nombreux représentants des différentes associations patriotiques.

L’AOCR-BG était

représentée par son drapeau et porte drapeau, son vice- président et son président.

LE COMBAT D’INFANTERIE DANS LA GRECE CLASSIQUE

V° IV° SIECLES AV. J-C

C’est le grand historien et helléniste américain Victor Davis Hanson, professeur à l’Université d’Etat de Californie qui, en tant que spécialiste des questions militaires en Grèce ancienne, décrit sans doute le mieux le combat en bataille rangée du fantassin grec, appelé hoplite.

Dans ses deux livres consacrés à ce sujet V.D.

Hanson s’attache à détailler l’affrontement majeur entre les deux « superpuissances » de l’époque classique, Athènes et Sparte de 431 à 404 av. J-C et à plonger le lecteur dans la pratique guerrière du combattant d’infanterie. S’inspirant lui-même du grand historien grec et stratège militaire Thucydide, (460-395) il nous livre une analyse saisissante de l’organisation de combat et des descriptions terrifiantes du champ de bataille.

A Sparte, à Thèbes, à Corinthe ou à Athènes, les grandes Cités grecques rivales dominant leur campagne proche animée par de petits propriétaires fonciers vivant de blé, de vigne et d’oliviers, l’organisation militaire de base est identique.

Essentiellement adaptée au combat de plaine, c’est la phalange hoplitique. Le fantassin ou hoplite n’est pas, sauf à Sparte, un soldat professionnel, c’est un habitant d’une Cité, un artisan, un marchand, un intellectuel, un philosophe comme Socrate, qui, le temps d’une bataille, revêt à ses frais un lourd équipement pour aller défendre sa terre. Sans avoir reçu un quelconque entraînement, il s’engage dans la phalange, une formation lourdement armée afin d’anéantir la phalange ennemie lors d’un choc ultra violent suivi d’un corps à corps sanglant. C’est ce scénario immuable, d’une totale simplicité qui, durant toute la période classique, va constituer la façon de faire la guerre et de s’entretuer entre Cités ennemies. Alignés sur une profondeur de 8 à 12 rangs et parfois plus, les fantassins sont serrés en ligne, épaule contre épaule. La phalange hoplitique ressemble donc à un large rectangle hérissé de piques avançant au pas de charge pour l’assaut. Un bon millier d’hommes constitue par exemple la phalange athénienne à la bataille de Mantinée en 418 tandis que c’est plus de 7000 hoplites athéniens face à autant de Thébains qui sont engagés lors de la bataille de Délion en 424, opposant Thèbes à Athènes.

L’assaut commence par une course, les fantassins traversent, à une vitesse estimée à 7km/h, les 150 derniers mètres du no man’s land séparant les formations ennemies en s’exposant aux projectiles divers (javelots, flèches) qui peuvent les atteindre.

Cette « fenêtre de vulnérabilité », selon l’expression de V.D. Hanson, n’excède pas une minute. Juste avant le contact les rangs et la ligne se resserrent puis c’est la collision frontale et la poussée contre les premiers rangs ennemis destinée à faire exploser la phalange adverse. Les hommes des rangs de derrière (au-delà du troisième) poussent sans cesse leurs camarades qui sont devant mais, se trouvant hors de l’engagement initial, leur armement individuel, lance et épée, ne peuvent pas encore atteindre l’ennemi. Toutefois le poids accumulé par la poussée (comme dans une mêlée de rugby), la densité de la formation serrée apportent une stabilité (rester débout absolument) et constituent un soutien physique et psychologique aux hommes des premiers rangs qui supportent la terrible charge adverse. La poussée finit en une gigantesque bousculade, dans la poussière et dans un tel vacarme que les ordres des officiers restent

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souvent inaudibles. Chacun se sert de sa lance, de son épée pour percer poitrines, ventres, cuisses qui se présentent afin de forcer le passage tout en resserrant la formation afin d’éviter toute intrusion ennemie dans les intervalles. Ainsi, pendant près de 300 ans aucune armée étrangère même supérieure en nombre, ne résiste à la charge d’une phalange grecque. A la bataille de Marathon (490) un faible contingent grec bien commandé et lourdement armé n’a aucune difficulté à faire une percée, droit devant, à travers des hordes de Perses sans cohésion. Combattre dans la phalange exige donc un courage hors du commun, une très bonne condition physique, une endurance à toute épreuve pour des hommes mesurant 1,70 m tout au plus, pesant 70 kg et supportant un équipement de plus de 25 kg. L’armement individuel repose sur des éléments défensifs destinés à parer les blessures les plus graves et des éléments offensifs destinés à tuer le mieux possible. Le bouclier rond en bois épais, de 90 cm de diamètre, pesant 7 kg, est maintenu par l’avant-bras gauche à l’aide d’une courroie de cuir et d’une poignée, il protège la poitrine, le ventre et le haut des cuisses. Porté à gauche du fantassin, ce bouclier peut aussi offrir une protection à son camarade rangé à sa gauche dont le côté droit n’est pas couvert. De cette manière la tendance naturelle dans la progression de la phalange est de se déporter sur la droite puisque chaque hoplite cherche à couvrir son côté droit sous le bouclier de son voisin de droite. C’est la raison pour laquelle les meilleurs soldats, les plus courageux et les plus expérimentés sont placés à droite de la phalange.

La cuirasse, sorte de corset de 15 kg, composé de 2 feuilles de bronze reliées entre elle au niveau des épaules, protège torse et dos, elle est échancrée au- dessus de la hanche afin de permettre la marche et la course. Le manque d’aération, le poids, la transpiration provoquée par des efforts considérables rendent le port de cette cuirasse très incommode. Notons bien qu’on combat le plus souvent au cœur de l’été méditerranéen dans des plaines surchauffées (plus de 30°C). Le casque dit

« corinthien » en bronze et surmonté d’une aigrette en crin de cheval (faisant paraître le soldat plus grand) couvre la tête, une bonne partie du cou jusqu’à la clavicule. Le montant pour les joues et le protège nez se rejoignent au centre du visage enserrant bouche, nez et yeux. Malgré sa lourdeur (2 kg) ce casque est de bonne protection contre les coups de lance et d’épée mais il présente au moins deux défauts : en cas de dislocation de la phalange et si le fantassin se retrouve isolé, la vision de côté est très aléatoire, la capacité à entendre les appels,

incertaine, donc il devient gênant. Enfin ce casque, dépourvu de suspension intérieure, ballotte sur la tête, l’hoplite en rembourre le fond avec ce qu’il trouve, vieux tissu, feuillages…Le dernier élément de protection, et non des moindres protège l’outil de tout fantassin, ses jambes. Alors que les cuisses sont plus ou moins bien protégées par le bouclier, mollet et tibia restent exposés. Les jambarts, minces feuilles de bronze souple qui tiennent sans l’aide de lacets, descendent de la rotule à la cheville et sont matelassés à l’intérieur afin de ne pas blesser les chairs.

Dans le combat hoplitique la tactique n’existe pas, il n’y a pas d’Etat-Major. Il s’agit pour les soldats d’aller droit devant au contact. Harangués avant l’assaut, ils sont emmenés par les généraux et officiers qui, sur la droite de la phalange, pointe avancée de l’attaque, combattent au milieu de leurs hommes et meurent avec eux. Xénophon, le philosophe, élève de Socrate, combat dans la phalange spartiate comme mercenaire. Périclès, avant d’être le célèbre homme d’Etat dirigeant l’empire athénien, a commandé la phalange. Sur le champ de bataille le commandant en chef de toute armée vaincue périt invariablement avec la plupart des hommes des premiers rangs : l’athénien Hippocrate à Délion, Epaminondas le général thébain, à Mantinée en 418, sa cuirasse perforée par une lance. Agésilas, roi de Sparte, gravement blessé à la terrible bataille de Coronée en 447, survit pourtant à une multitude de coups de lance et d’épée. En effet les hommes politiques, qui s’engagent au service de leur Cité, obtiennent, de par leur statut, une fonction militaire de stratège et chef de guerre sur laquelle ils peuvent asseoir ou pas leur popularité. Utilisant peu la cavalerie et les armes de trait (javelots, flèches) seulement cantonnées à un rôle d’appoint, les Grecs de l’époque méprisent ceux qui ne veulent pas du combat de près, au corps à corps (les archers par exemple). Eschyle, le grand dramaturge, vétéran de Marathon, affirmait avec force la supériorité morale des hommes qui cherchaient à tuer l’ennemi de prés.

Pour cela la lance grecque, (1 à 2 kg) maniable avec la main droite, longue d’1,90 m à 2,50 m, en bois de cornouiller ou de frêne, se révèle une arme redoutable. A l’approche de la phalange adverse, l’hoplite fait descendre sa lance jusqu’à une position suffisamment basse pour être en mesure, au moment du choc frontal, de l’enfoncer dans les parties les moins protégées du corps ennemi, aine et bas ventre.

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Puis, une fois dans la mêlée, il faut changer très vite la prise, maintenir la

lance en

position haute afin de frapper de haut en bas le cou, les épaules, les bras. En plus d’une longue pointe de fer, les lances sont équipées d’une pointe de bronze à leur base qui apporte un supplément offensif permettant de frapper en arrière si besoin et protège contre l’usure et le pourrissement du bois. Dès le choc frontal, il arrive assez souvent que les lances ou les boucliers se brisent, les hommes des premiers rangs, poussés par l’arrière, trébuchent alors sur les débris de la bataille : armes abandonnées, blessés, cadavres de leurs camarades. Si l’on dépasse largement la ligne de contact c’est que les soldats ennemis se sont débandés, il ne reste plus qu’à les poursuivre et à les massacrer à coup de lance et d’épée dans le dos. En proie à la panique toute forme de sang-froid disparaît chez le soldat et sa vulnérabilité devient alors totale. Les fantassins, sentant la victoire, marchent sur les blessés au sol et les achèvent en transperçant leur cuirasse avec la pointe de base de leur lance d’un violent mouvement vertical. Pour les rares prisonniers, l’espérance de vie est très mince, ils meurent en détention faute de soins et de nourriture. A Sparte ils agonisent dans des fosses, à Syracuse dans les Latomies (anciennes carrières) connaissant la faim et la soif. Bien que le combat hoplitique s’assimile à une tuerie organisée et acceptée, engageant plusieurs milliers d’hommes, jeunes et vétérans, sur un théâtre d’opération (une large plaine), les pertes réelles demeurent faibles en comparaison des batailles modernes, étant inférieures à 20% des forces initiales. A titre d’exemple, sur les 1000 hoplites athéniens engagés à Mantinée, une des batailles les plus meurtrières de la guerre du Péloponnèse, 200 y trouvent la mort.

Bien évidemment l’autre difficulté s’ajoutant à la lourdeur de l’équipement, à la chaleur, à la poussière, à la soif, est la terreur qui peut envahir le combattant au moment de l’assaut.

Alors que le combat a commencé devant, il arrive que les rangs de derrière, peu rassurés par son issue, se débandent et abandonnent leurs camarades. A Sparte, qualifiés de Tresantes (fuyards), ils sont définitivement déshonorés. A l’inverse, toute

panique commencée devant se propage à l’arrière et provoque l’effondrement total de la phalange.

C’est dans ces circonstances que les pertes humaines sont les plus élevées car le vainqueur ne fait pas de quartier.

C’est aussi la raison pour laquelle certains stratèges demandent à ce qu’on place aussi les meilleurs hommes à l’arrière afin de rassurer mais aussi de menacer les poltrons. Les soldats d’une phalange sont toujours au courant de la nature et de la force des troupes qui leur font face donc du degré de danger potentiel qu’elles représentent. Tous savent que les Spartiates, qui doivent un service militaire à leur Cité, sont des hoplites professionnels, soldats d’élite des phalanges grecques. Ceux-là dominent leurs adversaires, non par leur force physique ou leur nombre (Athènes aligne plus d’hoplites) non par leur équipement (il est le même dans toutes les Cités). La supériorité des Spartiates, bien commandés par des généraux hors pair comme Brasidas ou Lysandre, vient de leur discipline, de leur force morale, de leur capacité à rester en ligne sans fléchir. Afin d’impressionner l’ennemi ils font briller au soleil leur bouclier peint de leur enseigne, portent de longues capes rouges assorties à l’aigrette de leur casque, huilent et tressent leurs longs cheveux. Avançant au pas et au son des flûtes, ce mur de bronze est terrifiant. Bref en osant une comparaison un peu hasardeuse, c’est le haka des All Black Néo-Zélandais, version sportive copiée des guerriers maoris. Il arrive alors qu’à cette simple vue l’ennemi épouvanté fasse demi- tour, refusant le combat. Cléon, homme d’Etat successeur de Périclès, qui commande les Athéniens à Amphipolis en 422, prend la fuite ce qui ne l’empêche pas d’être tué par Brasidas, lui- même abattu au cours de la bataille. Comparée à la guerre moderne, la bataille hoplitique est, selon l’expression de V.D.HANSON « l’acte décisif », une soudaine épreuve de vie ou de mort violente que chaque homme doit affronter sans préparation psychologique.

En plus du silence et des tremblements avant l’assaut mortel, certains fantassins, dont se moque le poète Aristophane dans ses pièces, sont parfois soumis au relâchement de leurs intestins ou de leur vessie, miction et défécation involontaires causées par la peur.

Cette incontinence rend la situation très inconfortable pour des hommes engoncés dans leur

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équipement qui stationnent, pressés les uns contre les autres, sous un soleil implacable. Après la bataille, alors que les hoplites sont couverts de sang, deux grandes catégories de blessés gisent au sol. Ceux qui ont subi des blessures que l’on peut soigner sur place survivront à des fractures simples, à des flèches fichées de manière peu profonde, à des entailles ou des coupures sans pénétration de fer. Les médecins grecs sont en mesure de réduire ces fractures, de soigner ces plaies avec des compresses, des bandages, réalisant des points de compression. On voit des hommes au corps couvert de cicatrices (Agésilas mort à 84 ans), au visage couturé, témoignages anciens de leur bravoure, ce sont les médailles militaires de l’époque. Les médecins utilisent de la gomme végétale, de la farine comme emplâtre absorbant le sang, recousent, suturent à l’aide d’aiguilles en bronze mais, ne comprenant pas les mécanismes de l’infection bactérienne, ils restent désarmés devant des corps rapidement ravagés par le tétanos ou la gangrène gazeuse alors que les blessures pouvaient paraître bénignes. Les blessés les plus graves restent au sol et ne se relèvent pas tout seuls : hommes des premières lignes tombés aussitôt le choc frontal, soldats en déroute atteints dans le dos.

Ces blessures les plus graves n’interviennent pas au moment de la mêlée confuse et brève où les coups portés sont ralentis par la lourdeur de l’équipement mais au moment de la violente rencontre initiale alors que les fantassins sont à pleine vitesse et donc en pleine puissance de pénétration des fers de lance. Il va sans dire que des blessures profondes au cou, à l’aine, au bas ventre mal protégés, s’avèrent souvent fatales. De violents coups de lance peuvent percer la cuirasse, exploser le casque ou entrer profondément dans l’abdomen entraînant morceau de ferraille et de vêtement souillé au fond de la plaie. Les hémorragies thoraciques avec destruction des poumons, des voies respiratoires ou des coronaires, aggravées car on ne sait pas contenir les flots sanguins, mènent à une mort quasi instantanée ou causent des septicémies irréversibles. Enfin au moment de la mêlée, ceux qui tombent au sol sont piétinés, parfois par leurs camarades et sont alors victimes de fractures ouvertes, les os déchirant la peau très vite nécrosée par l’infection. Les cadavres sont abandonnés, n’étant ramassés par le vainqueur que plusieurs jours après la bataille dans des conditions épouvantables (puanteur atroce, dépouilles raidies, boursouflées, éclatées dans leur cuirasse).

Le champ de bataille de la Grèce classique, tout particulièrement au cours de la guerre du

Péloponnèse qui voit Sparte écraser Athènes, est donc le théâtre d’un carnage absolu. Le citoyen, fait hoplite le temps d’une ou plusieurs batailles, brèves mais d’une extrême violence (à Mantinée, à Délion), en accepte d’avance les risques et le sang versé. Jeune ou déjà âgé, il se bat pour sa terre, sa vigne, sa ferme, son champ de blé et ses oliviers que l’ennemi veut brûler, ses moutons qu’on égorge. Il se bat pour sa lignée, sa famille, sa Cité et son organisation démocratique, son art de vivre.

Il obéit à un type de combat d’infanterie qui n’aura pas d’autre équivalent dans notre histoire.

Socrate, vétéran des batailles hoplitiques, rappelle à ses concitoyens que lorsqu’un homme a pris place dans la phalange « il a pour devoir d’y demeurer, quel qu’en soit le risque, sans tenir compte ni de la mort possible, ni d’aucun danger plutôt que de sacrifier l’honneur. »

Éric Thomas, LCL, RC Terre HISTOIRE DU 144ème REGIMENT

D’INFANTERIE

LE REGIMENT DE BORDEAUX Le 144ème Régiment d’Infanterie, le « REGIMENT DE BORDEAUX », a séjourné pendant plus d’un siècle et demi en Gironde. Il était le défenseur de Bordeaux et de l’Aquitaine.

Sa devise est :

« FAIS CE QUE DOIS, ADVIENNE QUE POURRA ! ».

Le premier régiment qui ait porté le numéro 144, dans l’ordre de bataille, fut levé en 1572 sous le règne de Charles IX, pour concourir au premier siège de La Rochelle, puis il s’est illustré lors de nombreuses guerres.

Ce régiment a été recréé et dissous, à plusieurs reprises, tout au long de son histoire, selon les opportunités nationales, d’abord pour la guerre de succession d’Espagne et la guerre de Sept Ans.

Il est recréé le 29 mai 1794 sous le nom de 144ème Demi-Brigade d’Infanterie de Bataille. Ensuite, il est recréé le 1er Mars 1813 comme 144ème Régiment d’Infanterie de Ligne, où il participe à la campagne d’Allemagne. Il se distingue aux batailles de Lutzen, Bautzen, Leipzig et Hanau. L’année suivante il participe à la campagne de France dont LaRothière, Champaubert et Montmirail, puis il défend Paris en 1814.

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Le144ème Régiment d’Infanterie de Ligne est de nouveau formé, mais cette fois à Bordeaux le 29 septembre 1873.

Comme régiment de la Gironde, il forme, avec le 57ème RI, la 70ème Brigade de la 35ème Division d’Infanterie du 18ème Corps d’Armée. Il tient garnison dans les casernes Xaintrailles et Faucher à Bordeaux (pour l’Etat-Major et 2 bataillons), dans la Citadelle de Blaye (pour le 3ème bataillon) et un détachement d’une compagnie dans la caserne Champlain à Royan.

Une Avenue de la Citadelle de Blaye porte le nom du 144ème R.I. De 1881 à 1888 un détachement du 144ème de ligne, de la valeur d’un Bataillon, est envoyé dans le Sud-Oranais en Algérie.

Renommé 144ème RI en 1885, il part le 5 août 1914 à la guerre contre les troupes de la Triple Alliance, il participe avec le 57ème RI, à la plupart des grandes batailles : en 1914 Charleroi (BE), la Marne et l’Aisne, en 1916 Verdun, à nouveau l’Aisne en 1917, la Marne en 1918, puis la Picardie en 1918.

Son Drapeau a été brûlé dans le château de Vendresse, dans l’Aisne, le 22 novembre 1914. Un fragment de ce Drapeau a été rapporté à Bordeaux, et il est toujours exposé dans le hall de l’hôtel de ville, le Palais Rohan.

Il ne revint que 5 années plus tard, avec le deuil d’avoir perdu durant ce conflit mondial environ : 2 380 de ses Soldats, Gradés et Officiers, dont 2 Chefs de Corps, issus pour la grande majorité d’entre eux du Sud-Ouest et du département de la Gironde en particulier.

Pour tous ses actes de bravoure il obtient de nombreuses citations, dont deux à l’ordre de l’Armée, ainsi que la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 14-18 avec 2 palmes.

Le 4 octobre 1919, la ville de Bordeaux et les communes environnantes ont réservé un accueil chaleureux et enthousiaste au 144ème R.I. qui, pour son retour en Gironde, a défilé en tête des 37 formations du 18ème Corps d’Armée, passé le Pont de Pierre et entré dans la ville de Bordeaux par la porte de Bourgogne. Il est dissous en 1929.

Puis recréé en juin 1940 dans le Sud-Est, avec une spécialité alpine, il devient le 144ème RIA. Il est classé unité combattante et sera dissous en août 1940.Recréé à Bordeaux en 1944 par les FFI, il est à nouveau dissous le 28 février 1945.

Composante réserve de la D.O.T. (Défense Opérationnelle du Territoire) le 144ème RID est recréé dans son département de prédilection dès 1963, comme Régiment d’Infanterie Divisionnaire.

Composé de réservistes vivant en Gironde, et ses départements limitrophes, il s’entraine à la lutte contre le terrorisme et à la défense des points sensibles de la région.

En 1978, dérivé de son frère d’armes le 57ème RI, le 144ème RI monte en puissance au camp de Souge et participe à deux manœuvres divisionnaires de grande importance Sarrigues en 1978, puis Fleurus en 1983.

Il adopte une nouvelle devise : « IN ARMIS ET TOGA, AQUITANIAE CUSTODES » (Le gardien de l’Aquitaine en armes et en toges).

De 1985 à 1994, ayant le 1er RCP comme corps support, le 144ème RIAD (Régiment Inter Armes de Défense) avec ses 1 400 hommes, est prêt à parer toutes les menaces hostiles à l’intégrité du territoire.

Régiment d’Infanterie pure, puis interarmes, avec ses automitrailleuses, ses canons et ses mortiers, il prend une importance dans la vision globale de la DOT, et reçoit, à cet égard, une Lettre de Félicitation du CEMAT (Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre), pour la réalisation du

« Mémento d’emploi du Régiment de Réserve ».

Restructuré en 1994 comme Régiment d’Infanterie, de Réserve, au sein de la Circonscription Militaire de Défense de Bordeaux, le 144ème RI est dissous le 7 novembre 1998 au camp de Souge.

Il comprenait un effectif de 41 Officiers, 227 Sous- Officiers, et 442 spécialistes et militaires du rang, soit 710 hommes et femmes répartis au sein des unités suivantes : - 1 EM (Etat-Major), - 1 CCS (Compagnie de Commandement et de Service), - 1 CRI (Compagnie de Recherche et d’Intervention), - 2 CC (Compagnies de Combat) sur camionnettes tactiques.

Les soies de son drapeau ont rejoint la salle d’honneur du château de Vincennes où reposent tous les

drapeaux et

emblèmes des unités dissoutes de l’Armée Française.

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Sous les plis de son drapeau sont inscrites les batailles de : Lutzen 1813 - Bautzen 1813 - Champaubert 1814 - Montmirail 1814 - l’Aisne 1914-1917 - Verdun 1916 - Picardie 1918.

Une rue de Bordeaux, située le long de la caserne Xaintrailles, porte le nom du 144ème RI.

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L’Amicale du 144ème Régiment d’Infanterie a été créée en 1996 à Bordeaux, afin de rassembler tous les anciens du régiment, ainsi que les amis et membres bienfaiteurs, pour honorer la mémoire de ce prestigieux régiment Bordelais.

Depuis la dissolution du régiment, l’Amicale du 144ème RI veille à son souvenir et à ses traditions. Elle est garante de sa mémoire et continue de perpétuer l’esprit de ce dernier.

Forte de sa volonté de faire connaitre son régiment dans toute la Gironde, l’Amicale a entrepris de nombreuses recherches historiques et, en 2012, a rédigé une brochure retraçant l’historique du régiment de 1572 à 1998, qui a été enregistrée au SHD (Service Historique de la Défense). Cette brochure a été reconnue comme l’historique officiel du régiment et elle a été enregistrée à la Bibliothèque nationale de France.

Lors de leurs recherches les amicalistes ont aussi pu reconstituer la liste de tous les Chefs de Corps du régiment, depuis 1572, avec leurs grades, et leurs noms bien sûr, mais aussi et surtout avec leurs prénoms et leurs dates de commandement. Ils entreprennent aussi la recherche de leurs portraits.

Par ailleurs, d’autres amicalistes passionnés ont aussi recherché tous les morts du 144ème RI pendant la 1ère Guerre Mondiale, avec la localisation du cimetière où ils reposent, et la photo de leur tombe ou du monument aux morts où ils sont inscrits. Ils ont édité une liste consultable sur demande.

L’Amicale a aussi participé à l’élaboration, et a contribué financièrement à la souscription publique, afin de refaire une plaque en fonte commémorant le départ du 144ème RI à la 1ère Guerre Mondiale le 5 août 1914.

Cette plaque a été posée dans la Citadelle de Blaye, sur le mur face à la place d’Armes, le 7 novembre 2008, lors de la cérémonie du 10ème anniversaire de la dissolution du Régiment.

D’autre part, l’Amicale du 144ème RI est toujours présente sur un grand nombre de salons, et autres lieux de ventes d’objets militaires, afin de compléter sa collection d’objets, et de tenues, ayant appartenu au 144ème RI. Elle expose régulièrement son patrimoine, comme lors de l’exposition à Blaye en septembre 2021.

Et enfin, régulièrement présente aux cérémonies patriotiques, dans différentes communes de la Gironde, chaque année, l’Amicale met un point d’honneur à représenter fièrement les anciens du régiment et tous ceux qui sont tombés sous les plis de son drapeau.

Avec son drapeau, l’Amicale du 144e Régiment d’Infanterie perdure, par sa présence, ce devoir de mémoire, et aligne régulièrement l’ancien drapeau de l’Amicale des Poilus du 144ème R.I. à ses côtés, porté par un Officier du 144ème RI en tenue bleu- horizon.

Dans un avenir proche, l’Amicale du 144ème Régiment d’Infanterie recherche un local municipal à Bordeaux pour créer son siège associatif, ainsi qu’un musée du 144ème RI pour exposer l’ensemble de son patrimoine au public.

Et dans un avenir plus lointain, afin de pallier le manque de musée militaire à Bordeaux, les membres de l’Amicale du 144ème RI proposent à l’Armée de l’Air et de l’Espace, la Marine et la Gendarmerie de créer un musée plus conséquent qui permettrait de retracer toute l’histoire de la défense, et des armées, à Bordeaux et en Gironde.

Thomas LAMBERT Secrétaire Général de l’Amicale du 144ème RI Bulletin de l’Association des Officiers et Cadres de Réserve de Bordeaux-Gironde.

Directeur de publication : Gérard Jouglas Rédacteur en chef : Alain Leray

Comité de rédaction : Rémi Baudinet, Jean-Claude Césari, Michel Passicos, Pierre Phiquepal d’Arusmont.

AOCR-BG - Maison du Combattant 97, rue de Saint-Genès - 33000 BORDEAUX

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