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La France ne tiendra pas son objectif de réduction des dépenses publiques de 21 milliards d’euros en 2015, 2 milliards manquant bel et bien à l’appel.

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(1)

ÉDITO

L E J O U R N A L D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É SOMMAIRE

N° 744 13 SEPTEMBRE 2014

Des voix de plus en plus nombreuses, d’économistes comme de politiques, s’élèvent pour contester la politique gouvernementale qui pèse lourdement sur les salariés, notamment les fonctionnaires, sans apporter de résultats. Et le ministre de l’Économie s’est livré à un difficile exercice de communication, mercredi 10 septembre, pour annoncer qu’en raison d’une croissance très faible et d’une inflation quasi nulle, les prévisions sur lesquelles avait été bâti le projet de loi de finances 2015 n’étaient pas avérées.

La France ne tiendra pas son objectif de réduction des dépenses publiques de 21 milliards d’euros en 2015, 2 milliards manquant bel et bien à l’appel.

Magnifique démonstration des effets d’une politique qui a asséché les recettes, diminué la consom- mation et, de ce fait, doit programmer de nouvelles coupes dans les dépenses publiques pour pallier les manques, jusqu’à la prochaine échéance. Reste que les inquiétudes sont fortes sur les outils qui seront utilisés pour retrouver les 2 milliards manquants.

Le budget qui sera présenté le 1

er

octobre au Conseil des ministres devrait toucher encore davantage le financement de la protection sociale, mais aussi les budgets des différents ministères ; à l’Éduca- tion nationale, cela peut concerner les crédits comme les emplois, actuellement budgétés mais non consommés du fait des problèmes de recrutement.

C’est donc bien à un nouveau tour de vis que doit s’attendre la population et à de nouvelles ponc- tions sur les services publics, alors que sont maintenues la programmation de 41 milliards d’euros d’allégements pour les entreprises, sans résultats probants sur l’emploi, et l’exigence première de réduction des déficits.

Pendant ce temps, la pauvreté s’étend en France comme le constate l’Insee, la situation sociale se dégrade, le chômage s’amplifie, touchant notamment 23,7 % des moins de 25 ans.

OÙ ONT-ILS LA TÊTE ?

Q u’un député, secrétaire d’État débarqué, invoque une phobie administrative pour justifier son oubli de payer ses loyers et ses impôts pourrait peut- être faire sourire dans un vaudeville.

Mais, confondre ce qu’impliquent ses responsabilités dans un pays qui souffre avec un « bon mot de salon » relève du mépris, de l’irresponsabilité.

Mépris, par exemple, pour ceux qui doivent faire face quotidiennement aux pressions et prescriptions de leur hiérarchie qui les mettent en situation de travail empêché ou ceux qui doivent sans cesse montrer patte blanche

IL NOUS FAUT REPRENDRE LA MAIN

Suite page 2

SORTIR DE LA CRISE

pour circuler ou, tout simplement, subvenir à des besoins élémentaires.

Irresponsabilité dans un contexte où l’extrême droite fait son lit du rejet qui s’installe de la classe politique.

Irresponsabilité d’alimenter ainsi le discours anti- administration dont ce pauvre homme serait une sorte de victime, discours récurrent mais dévastateur pour la construction des solidarités et d’une société plus juste qui sait protéger et aider les plus faibles.

La crise politique, économique et sociale imposerait plutôt, à l’inverse de ce spectacle pitoyable, de la probité et de l’imagination dans la recherche

d’alternatives, de perspectives solidaires et d’espoir.

nRoland Hubert,cosecrétaire général

CETTE SEMAINE 3

CONSEIL NATIONAL

CONSULTATION SOCLE COMMUN

FORMATION DES STAGIAIRES

ENJEUX 4-5

• BILAN DE RENTRÉE

• FONCTION PUBLIQUE

• DHG

• PROJET DE LOI SANTÉ

• LOI ALUR

• LOI SUR LE VIEILLISSEMENT

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

COLLOQUE FSU

REDOUBLEMENT

RENTRÉE DES CLASSES PRÉPARATOIRES

RECLASSEMENT DES ANCIENS CONTRACTUELS

SUR LE TERRAIN 7

ÉLECTIONS

PROFESSIONNELLES

ACTION GAGNANTE POUR UN COLLÈGE REP+

ÉTABLISSEMENT MOBILISÉ

© marialba-italia/Istockphoto.com

COLLOQUE

« Collèges REP+, état des lieux et devenir »

(2)

Suite de la page 1

SORTIR DE LA CRISE

IL NOUS FAUT REPRENDRE LA MAIN

Durcissant le ton, Manuel Valls, à quelques jours du vote de confiance, appelle à la discipline les députés de la majorité, en théorisant l’absence d’alternatives autres que l’accès au pouvoir du Front national et en confis- quant toute possibilité de débat démocratique.

La crise économique et sociale se double d’une vraie crise politique, les citoyens désertent le champ de l’action politique, laissant le terrain aux forces les plus réactionnaires.

Les pitoyables épisodes des ministres se pensant au-dessus des lois, le spectacle des divisions au sein de la majorité et la succession des gouver- nements achèvent de ruiner la confiance des Français envers la « classe poltique ».

Dans un tel contexte, le SNES-FSU estime urgent que le mouvement social s’unisse et se fasse entendre, que des débats soient organisés pour élaborer des revendications et des mobilisations unifiant secteur public et privé.

La FSU, par sa place dans le paysage syndical, peut jouer un rôle dans le dialogue entre les organisations et a proposé en ce sens une rencontre aux différentes confédérations. Il faut absolument revitaliser la vie démo- cratique, offrir aux salariés et chômeurs des perspectives, proposer des solutions pour en finir avec le capitalisme financier.

n Frédérique Rolet

Publicité

L

e premier congrès des Études de genre s’est tenu à Lyon du 3 au 5 septembre. Trois cent cinquante intervenant(e)s francophones, douze axes thématiques en trente-six ateliers, trois sessions plénières et trois films. Le congrès enten- dait montrer la diversité des études de genre en dressant le tableau le plus complet possible des recherches menées actuellement. Le SNES a parti- cipé à ces journées (http://genrelyon2014.sciences conf.org). Les ateliers « genre et éducation »,

« genre, famille, parenté », « corps, santé, société »,

« sexualité, hétéro-normativités et LGBT », « genre, production, marché » ont particulièrement attiré l’attention du SNES. Avec une pointe de frustration inévitable pour les autres ateliers.

La recherche Trajectoires, itinéraires et rapports de genre dans l’enseignement du second degré, initiée par le SNES-FSU et coélaborée entre le SNES-FSU et des chercheuses, la recherche a été présentée au CN du SNES-FSU de septembre. Son originalité est d’être réalisée par deux chercheuses, Dominique Cau-Bareille et Julie Jarty, de disciplines différentes : l’ergonomie et la sociologie, qui ont travaillé sur le quotidien du travail, à partir d’entretiens d’ensei- gnant(e)s, pour analyser ce qui se joue sur les rap- ports de genre dans l’activité professionnelle. Il faut souligner l’importance de ces travaux pour pointer ces enjeux de société, enrichir la réflexion syndicale pour « mieux agir et transformer ».

ÉTUDES DE GENRE : DEUX ÉVÉNEMENTS LES LYCÉENS DANS LEURS LYCÉES

A

u printemps dernier, la situation de lycéens sans papiers a provoqué des réac- tions dans leurs établisse- ments et dans leurs villes. Les élèves, les enseignants refu- sent que des jeunes majeurs étrangers soient menacés d’expulsion, ils réclament que la loi régularise à 18 ans un jeune scolarisé. Actuellement, une lycéenne de Saint-Cloud (92) et son frère sont enfermés au Centre de rétention administrative (CRA) de Corne- barrieu à Toulouse. Ils doivent être expulsés vers le Brésil.

Cet automne, deux lois doivent être votées : l’une sur l’asile et l’autre sur le séjour des étrangers ; aucune d’entre elles ne prend en compte la situa- tion particulière des jeunes scolarisés qui devien- nent sans papiers à leur majorité alors qu’ils sont engagés dans un parcours de formation et qu’ils recherchent de ce fait même une place dans la société française. Le refus d’un titre de séjour pérenne empêche souvent la poursuite d’une formation qualifiante et la recherche d’un travail.

C’est un vrai gâchis pour ces jeunes et pour notre société.

Dès la rentrée, les enseignants doivent assurer ces jeunes majeurs de leur soutien et de leur aide.

n François Sauterey

DROITS ET LIBERTÉS

(3)

Pour la régularisation de la famille Manukyan

Greta et Haikaz Manukyan, lycéens de Chantilly et Senlis, n’ont pu faire leur rentrée le 2 septembre par peur d’une intervention policière. Sous le coup d’une OQTF malgré la décision du TA de Melun de les libérer du centre de rétention où ils étaient retenus depuis janvier, à la rue depuis que le préfet a décidé de les expulser, avec leurs parents, de leur logement à Creil, leur situation est d’autant plus dramatique que Greta est mère d’un bébé de 5 mois, Émilie.

Le S3 et les militants locaux du SNES-FSU se mobilisent pour obtenir la régularisation pour raison humanitaire de ces deux jeunes majeurs (18 et 19 ans), afin qu’ils puissent achever leurs études et que la petite Émilie commence sa vie autrement que comme une fugitive.

Calais : des migrants piégés

Le centre d’hébergement et d’accueil humanitaire d’urgence de Sangatte fut fermé en décembre 2012.

Cela n’a rien changé. On recense de 700 à 2 000 migrants qui essaient de gagner le Royaume-Uni,

« Terre Promise », voyage qui se termine parfois tragiquement. La plupart des migrants ne souhaitent pas vivre en France et peu demandent l’asile.

Surprenante initiative de la maire (UMP) de Calais : après avoir incité à la traque et à la dénonciation des migrants, elle propose la création d’un centre d’accueil de jour, approuvée par le gouvernement.

Pendant ce temps, le groupe d’extrême droite

« Sauvons Calais » agresse en toute impunité une lycéenne de quinze ans, engagée dans le soutien aux exilés, et la menace de mort...

Des cartables stéréotypés !

C’est une véritable provocation à laquelle vient de se livrer Mme Joëlle Ceccaldi- Raynaud, maire de Puteaux : chaque année, elle offre aux élèves de la commune un cartable... C’est bien ! Mais là où rien ne va plus, c’est quand les garçons se voient offrir un cartable bleu et les filles un cartable rose... avec comme bonus, un livre pour construire un robot pour les garçons, et créer des bijoux pour les filles ! Autant dire que Madame la maire n’est pas une partisane de la lutte contre les stéréotypes !

« Peu importe ce qu’on pourra vous dire, les mots et les idées peuvent changer le monde »

PETER WEIR

C E T T E S E M A I N E

Q

uatorze mille stagiaires (hors PLP et EPS) ont été affectés dans le second degré.

Les stagiaires issus des concours exception- nels, des concours réservés et ceux et celles avec une expérience professionnelle de plus d’un an et demi sont à plein temps, avec de quelques jours de

formation dans l’année à un jour par semaine. Ils représentent la moitié des sta- giaires. Le SNES- F S U s ’ i n d i g n e qu’une formation soit encore refusée à ces personnels souvent malme-

nés des années comme non-titulaires. Il appelle à une ouverture plus large des formations sur le temps de travail.

Les autres stagiaires sont à mi-temps. Parmi eux, 34 % doivent valider le M2MEEF qui leur sert de formation. Leur année sera ainsi éprou- vante puisqu’ils mèneront de front un service à mi-temps, le suivi et la validation du master.

REVALIDER UN MASTER : C’EST NON ! 66 % des stagiaires à mi-temps ont déjà un master ou en sont dispensés. Ils n’ont pas à valider le M2MEEF. Les textes réglementaires précisent qu’une commission académique doit établir pour chaque stagiaire une « formation adaptée » au sein de l’ESPE. Mais fin juillet, le ministère a précisé, dans un courrier, que tous les stagiaires devaient s’inscrire en M2MEEF, suivre les UE du stage, du tronc com- mun et rédiger un mémoire leur permet- tant de valider le mas- ter. Or, certaines acadé- mies (Bordeaux, Montpellier...) ont annoncé aux stagiaires qu’ils avaient aussi l’obligation de valider le M2MEEF pour être titularisés, s’ap- puyant sur les nouveaux arrêtés d’août 2014 fixant les modalités de titularisation qui com- prennent l’avis du directeur de l’ESPE.

Sur le terrain, l’incompréhension, voire la colère des stagiaires, monte à l’idée de devoir valider un nouveau diplôme, alors qu’ils sont déjà titu- laires d’un M2 ou en sont dispensés.

Le SNES-FSU intervient auprès des rectorats et du ministère(1)pour exiger la stricte application des textes qui ne prévoient pas la préparation du M2MEEF. Pour le SNES-FSU, un véritable parcours de formation d’adultes, concepteurs de leur enseignement et de leur pratique, construisant leur identité professionnelle, doit être mis en place et adapté aux véritables besoins de tous les stagiaires.

n Caroline Lechevallier, Grégory Bekhtari (1) http://observatoire-fde.fsu.fr/Lettre-a-la-ministre-de-l.html

UNE VÉRITABLE CACOPHONIE

FORMATION DES STAGIAIRES

La rentrée des stagiaires est marquée par une grande inégalité entre stagiaires, notamment au niveau des contenus et volumes de formation. Après être intervenu tout l’été pour améliorer l’affectation des stagiaires, le SNES-FSU continue à les défendre.

APRÈS LE CONSEIL NATIONAL

la construction d'une riposte du monde sala- rial tant public que privé ; pour cela, elle devra intégrer les préoccupations spécifiques des fonctionnaires sur les salaires et conditions de travail. La FSU plaidera en ce sens pour que la plate-forme fasse que le 16 octobre soit un jour de large mobilisation. Le Bureau national du SNES du 30 septembre arrêtera les décisions d'action au regard de l'évolution de la situation et de la prise de position de sa fédération.

En ce qui concerne l'avenir du Second degré, le SNES-FSU s'attachera à relayer la parole et les demandes des collègues telles qu’elles se seront exprimées dans les futures consulta- tions ministérielles sur le socle et l'évaluation, afin que soit respectée notre identité profes- sionnelle et que les futures réformes répon- dent aux attentes des personnels.

n Frédérique Rolet

CONSTRUIRE L’ACTION

L

e SNES-FSU, qui n’a jamais porté l’idée de socle commun, a pourtant fait le choix de s’engager dans les discussions en cours, avec pour objectif de sortir des logiques du socle de 2005 et d’en finir avec un livret personnel de compétences dont plus personne ne veut.

Respectant les équilibres construits pendant les débats de l’été 2012, le Conseil supérieur des pro- grammes (CSP) a conçu son projet de socle com- mun de connaissances, de compétences et de culture comme « le programme général » de la sco- larité obligatoire. Cette dernière est conçue comme devant faire « passer progressivement les jeunes de l’enfance à l’adolescence en construisant en eux et avec eux les connaissances et compétences indisso- ciables qui leur permettront de s’épanouir person-

nellement, de s’insérer dans la société où ils vivront, de participer, comme citoyens, à son évolution, d’ob- tenir les diplômes qui leur ouvriront la porte de l’em- ploi et d’acquérir ainsi une culture commune ».

UN NOUVEAU SOCLE... À CULTIVER Cette nouvelle mouture marque donc une rup- ture avec le socle de 2005. Il suffit pour s’en convaincre de constater le rejet qu’il suscite chez les défenseurs habituels de ce dernier...

Le SNES-FSU se retrouve dans cette conception des contenus enseignés et considère que ce nou- veau socle est une bonne base de débat. À l’oc- casion de la consultation de cet automne, les personnels doivent s’en saisir pour l’améliorer. Il s’agit aussi de ne pas laisser de prise à ceux qui

souhaiteraient qu’une liste de compétences vali- dées par un nouveau LPC remplace le DNB.

La lourdeur du questionnaire à renseigner et la difficulté de s’approprier dans un temps aussi court un texte aussi dense ne doivent pas empêcher les collègues de s’engager dans cette consultation. En collège, une demi-journée banalisée est prévue, il faut aussi la réclamer en lycée.

Des outils d’analyse et de réflexion seront en ligne sur le site du SNES-FSU dans les jours qui viennent, ainsi qu’un document pour permettre de rendre compte des débats. Ne manquons pas l’occasion de prendre la parole, haut et fort !

n Sandrine Charrier, contenus@snes.edu

Inscription aux concours

La note de service concernant l’organisation des concours de la session 2015 est parue au BOEN n° 23 du 5 juin 2014, page 34. Les inscriptions se font par internet : www.education.gouv.fr/

pid63/siac2.htmldu jeudi 11 septembre 2014 à 12 heures au mardi 21 octobre 2014 à 17 heures (heures de Paris).

En cas d’impossibilité de s’inscrire par internet, il faut faire une demande de dossier écrit auprès du service des examens et concours du rectorat d’inscription ou du SIEC pour les candidats franciliens.

© Fotolia.fr / Ilro

Quelque

12,3

millions d’élèves

font leur rentrée scolaire mardi dans les écoles (6,8 millions),

collèges (3,3 millions) et lycées (2,16 millions) publics

comme privés.

POUR L’AVENIR DU COLLÈGE ET DU SECOND DEGRÉ

La consultation ministérielle sur le projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture doit avoir lieu dans tous les collèges et lycées entre le 21 septembre et le 22 octobre. Elle constitue un enjeu extrêmement

important pour la réussite des élèves, pour nos métiers et pour l’unité du second degré.

URGENT

Programmes du collège

Participez

à l’enquête du SNES-FSU :

www.snes.edu/

Enquetes-disciplinaires.html

Le SNES sera reçu par le Conseil supérieur des programmes très prochainement et présentera le bilan

des enquêtes et ses propositions

EXPRIMEZ-VOUS !

P

riorité à l’Éducation certes, le slogan est beau, mais les traductions concrètes tardent à se faire sentir dans le Second degré.

Le gouvernement a bien recréé des postes après la saignée du quinquennat Sarkozy, mais l'augmentation démographique fait que les conditions d'encadrement dans les établisse- ments sont à nouveau difficiles. Les bilans réalisés lors de la tenue du CN du SNES-FSU font état de la lourdeur des effectifs conduisant à plusieurs mouvements dans les établisse- ments, de la multiplication des postes à compléments de service, de l’absence de remplaçants. En outre la persistance de la crise de recrutement laisse craindre que les emplois créés ne soient pas effectivement implantés dans les établissements.

REVALORISER !

Le Conseil national s'est prononcé pour que la question de la revalorisation des personnels du Second degré, essentielle pour l'attractivité, soit un axe fort de notre communication et de notre action. Cette revalorisation passe, en par- ticulier, par le dégel du point d'indice. Une réunion des fédérations de fonctionnaires se tiendra le 15 septembre avant l'ouverture la semaine suivante par la ministre Marilyse Lebranchu de discussions. Le SNES interviendra dans la FSU pour que soit élaboré, dans l'arc syndical le plus large, un plan d'action passant par des modalités diversifiées et des mobilisa- tions sectorielles de nature à préparer une grève rassemblant largement.

Dans le calendrier se profile une journée d'ac- tion le 16 octobre, lancée par la CGT pour dénoncer les choix austéritaires du gouver- nement. Elle peut constituer une étape dans

CONSULTATION

Droit syndical

Le ministère a publié un nouvel arrêté portant application du droit de tenir des réunions d’in- formation syndicales dans le second degré qui reprend les termes du texte de 1985. Si formel- lement ce nouvel arrêté ne modifie donc pas le droit existant dans le second degré, sa publication risque de réactiver, auprès des hiérarchies locales, la volonté de remettre en question certains élé- ments de ce droit acquis et ainsi d’en priver les personnels.

Le SNES-FSU intervient au ministère pour que leurs droits, gagnés par l’action syndicale, soient rappelés dans la circulaire d’application qui est en cours d’écriture et pour qu’il impose à tous les recteurs, DASEN et chefs d’établissement que les conditions d’application de cet arrêté restent conformes aux usages habituels.

Le Conseil national a permis de dresser un bilan de cette rentrée. Force est de constater que les problèmes rencontrés dans les établissements restent beaucoup trop nombreux.

(4)

« Les paroles sont toujours une force que l’on cherche hors de soi »

STENDHAL

E N J E U X

Journée mondiale pour le travail décent

De très nombreux travailleurs font face à une insécurité dans leur emploi et l’on observe les plus hauts niveaux d’inégalité de mémoire d’homme.

Depuis deux ans, la moitié des ménages connaît soit le chômage soit une réduction du temps de travail et 1,2 milliard de personnes continue de vivre dans la pauvreté extrême. Les droits fondamentaux à une représentation syndicale et à la négociation collective sont menacés dans de nombreux pays, et dans d’autres, ouvertement attaqués. Les employeurs tentent même de porter atteinte au droit de grève, s’opposant à ce droit des plus fondamentaux pour l’OIT (Organisation internationale du travail).

Le 7 octobre, à l’occasion de la journée mondiale pour le travail décent, des rassemblements, des

Somalie : détention de dix-neuf journalistes

La CSI (Confédération syndicale internationale) a fermement soutenu l’action de protestation organisée par la Fédération internationale des journalistes (FIJ) à la suite de la détention par le gouvernement de dix-neuf journalistes et de la fermeture de stations de radio indépendantes. Selon des témoins, trois des journalistes ont été roués de coup pendant leur détention. « Les travailleurs des médias dans de nombreux pays et zones de conflits sont la cible d’actes d’intimidation, et malheureusement certains paient de leur vie. La Somalie ne peut aller de l’avant sur la voie de la démocratie que si la liberté de la presse est garantie », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

© Fotolia.fr / Grufnar

POSTES

À l’occasion du débat budgétaire de juillet, le gouvernement a confirmé son orientation de réduction des dépenses publiques... et la priorité à l’éducation.

A

u moment où s’élaborent dans les établis- sements les listes pour les élections aux conseils d’administration, ce réjouissant juge- ment du Tribunal administratif (TA) de Lille, annulant les décisions d’un principal, rappelle l’utilité de la représentation des personnels et les prérogatives de l’instance.

« CHEF ! OUI, CHEF ! »

Dans l’académie de Lille, en 2012, lors de la répartition de la dotation horaire globale, après un conseil d’administration clôturé d’autorité sans vote afin d’empêcher des amendements, le principal du collège de Montigny-en-Gohelle, lors d’un second conseil, s’est cru autorisé à interdire à nouveau au CA de s’exprimer libre- ment, le contraignant à rejeter massivement sa proposition initiale. Puis, il refusa toujours de mettre au vote les amendements, ce qui n’em- pêcha pas les représentants du personnel de le faire eux-mêmes, permettant au CA d’adop- ter à une écrasante majorité une structure et un tableau de répartition par discipline, en res- tant le cadre de la DHG. Le président annonce en séance qu’à ses yeux c’est illégal, qu’il est le seul à pouvoir accepter des amendements, ainsi il ne tiendrait pas compte de ce vote ! Le rectorat ayant suivi sa proposition initiale, la section avec l’aide du secteur de l’action juri- dique du SNES-FSU a introduit une requête auprès du TA.

MÊME AUX « CHEFS », LA LOI S’IMPOSE ! Dans son jugement du 29 avril 2014, le TA de Lille annule les deux décisions du chef d’éta- blissement car elles « sont entachées d’erreur de droit » : il estime que « le principal du col- lège de Montigny-en-Gohelle a méconnu le droit d’amendement ainsi que le vote du conseil d’administration tels qu’ils se sont exer- cés lors de la réunion du 16 février 2012 ». Ce jugement rappelle la souveraineté du CA en matière de répartition de la DHG : son droit d’amendement ne peut être limité par le chef d’établissement, président du conseil d’admi- nistration.

C’est un désaveu pour tous ceux qui imagi- nent ou soutiennent ces procédés antidémo- cratiques. Faisons l’optimiste pari qu’il est cui- sant pour des représentants de l’État de se voir rappeler que la loi s’impose à tous. Ce cas d’école démontre aussi que l’antienne « déve- lopper l’autonomie des établissements » claironnée sur tous les tons par le ministère et son administration n’a qu’un objectif : laisser prospérer les pires des comportements mana- gériaux.

Le combat collectif porté par le SNES-FSU à tous les niveaux apporte une belle victoire qui rétablit dans leurs droits personnels et usagers.

nGrégory Frackowiak S1 du collège, secrétaire académique adjoint, Lille

P

lus la crise économique et sociale se prolonge, plus les discours divisant les citoyens se multiplient. Alors que la crois- sance est en panne, que l’on parle beaucoup du déficit public, on entend dire que ce serait « la faute des fonctionnaires ». Les agents de la fonction publique de l’État (et particulièrement les enseignants et les personnels de l’éducation), ceux des col- lectivités territoriales et des hôpitaux, qui représentent au

total plus de 5 millions de personnes en France, seraient « trop nombreux », « pas assez effi- caces ». Ils seraient « mieux payés que les sala- riés du privé », « préservés de la précarité » et

« privilégiés grâce la garantie de l’emploi » dont ils bénéficient.

SERVIR L’INTÉRÊT GÉNÉRAL

Les exemples ne manquent pas qui montrent comment l’opposition des salariés entre eux est recherchée pour réduire les droits des uns et des autres, ou comment d’approximations en contre- vérités, les promoteurs des contre-réformes ten- tent d’agiter les oppositions. Les agents de la Fonction publique sous la pression de ces cam- pagnes sont invités à taire leurs revendications,

à accepter le gel de leurs salaires et des conditions de travail dégradées. Il y a bien un enjeu syndical actuel à rétablir les faits, à expliquer le choix du statut des fonctionnaires, le choix de confier à la Fonction publique des mis- sions étendues et celui de leur mise en œuvre au sein de la Fonc- tion publique. Il s’agit aussi par ce moyen de défendre le rôle des services publics, de défendre l’in- térêt qu’il y a pour tous les citoyens de notre pays à les doter de moyens à la hauteur des besoins. Il s’agit de faire connaître les valeurs qui animent les per- sonnels de la Fonction publique et de rendre aux agents la fierté de leurs métiers.

Argumenter, donner à comprendre en s’ap- puyant sur la statistique publique, sur diffé- rentes études, c’est ce que fait ce petit livre sous une forme facile à lire, celles de réponses courtes à 83 questions. À quelques semaines des élections professionnelles, c’est un outil pour la formation syndicale, le débat, le déve- loppement de l’action. nAnne Féray

(1) En finir avec les idées fausses sur les fonction- naires et la Fonction publique, par B. Groison. Éditions de l’Atelier en partenariat avec la FSU.

FONCTION PUBLIQUE

A

lors que l’objectif est d’économiser 50 mil- liards d’ici 2017, les 60 000 créations d’em- plois dans l’éducation sur le quinquennat, pro- grammées dans la loi de refondation, sont confirmées. Mais leur réalisation en termes d’im- plantation de postes dans les établissements continue à se heurter à une crise de recrutement qui reste sévère. Les conditions d’encadrement dans les établissements à cette rentrée sont à nouveau très difficiles.

SUR LE TERRAIN

Les 2 500 créations d’emplois du second degré au budget 2014 sont consacrées pour l’essen- tiel au rétablissement d’une décharge de ser- vice des stagiaires, à hauteur d’un mi-temps à cette rentrée, ce qui est positif. Mais il reste moins de 1 000 emplois pour prendre en charge la hausse du nombre d’élèves, prévue de l’ordre de 30 000.

De plus, rien ne dit que la totalité de ces emplois nouveaux sera effectivement utilisée du fait de la difficulté à trouver des enseignants pour les couvrir. En effet, du fait du cumul des déficits de recrutement sur les années 2012 et 2013, l’équi-

valent de près de 7 000 emplois n’ont pas été consommés pour le seul second degré en 2013.

Cette crise de recrutement a pesé très forte- ment sur nos établissements pour l’année sco- laire dernière, mais a aussi des effets pour celle qui commence, d’autant que la situation ne s’est pas inversée.

DIFFICULTÉS MULTIPLES

Les difficultés sont multiples. La plus visible à la rentrée est la lourdeur des effectifs : 35 élèves par classe en Seconde, au-delà en Pre- mière et Terminale, et entre 28 et 30 en collège, y compris dans certains relevant de l’éducation prioritaire ; élèves... non affectés une semaine après la rentrée et ouverture de classes en urgence. Nous avons aussi à faire face à la multiplication des postes à compléments de service, à une absence de remplaçants dis - ponibles dès maintenant dans certaines disciplines, à des postes non pourvus et des pressions pour accepter les heures supplé- mentaires, des moyens en vie scolaire qui ne suivent pas l’augmentation des effectifs... Dans les REP+, les moyens horaires correspondant à

la pondération n’ont pas toujours été attri- bués et la mise en place de cette pondération ne va pas sans difficultés. S’ajoute à cela pour les stagiaires des conditions d’affectation et de formation qui relèvent de la plus grande

improvisation et mettent ces personnels dans des situations très souvent éprouvantes.

Peser sur les choix de politique éducative est décisif pour que la priorité à l’éducation soit

effective. nFabienne Bellin

DHG LE TRIBUNAL CONFIRME LES DROITS DES CA !

EN FINIR AVEC LES IDÉES FAUSSES

Le CA est une instance importante pour la vie de l’établissement ; pourtant, régulièrement, et notamment au moment de l’étude de la DHG, il semble ne plus être qu’une « chambre d’enregistrement ». Récit d’une lutte victorieuse pour imposer la démocratie au sein des CA.

RENTRÉE TECHNIQUEMENT DIFFICILE

83 idées fausses sur les fonctionnaires et la fonction publique démontées dans un petit livre de poche pour tordre le cou aux clichés et rétablir des vérités. L’ouvrage de Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, est en vente en librairie depuis le 11 septembre(1).

heures par an 782

Les enseignants français

ont un niveau de qualification élevé et passent plus de temps devant les élèves que la moyenne

heures par an 924

contre

(5)

E N J E U X

TAFTA

Le projet de partenariat transatlantique TAFTA, négocié dans l’opacité totale depuis juillet 2013 entre l’Union européenne et les États-Unis, vise à niveler par le bas toutes les normes (sociales, économiques, sanitaires, culturelles et environnementales) en les plaçant sous le contrôle de tribunaux supranationaux d’arbitrage privé.

Refusant que les services publics, le droit du travail, la protection sociale, les activités culturelles soient livrés aux appétits des investisseurs privés, le SNES appelle avec la FSU les personnels à signer massivement la pétition en ligne du collectif

« Stop Tafta » (www.collectifstoptafta.org), à s’investir dans les comités locaux qui se mettent en place et à participer à la journée européenne d’action contre TAFTA le 11 octobre.

5 octobre : journée mondiale des enseignants

Avant le 5 octobre, merci d’envoyer un message au secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, pour dire que vous défendez l’Éducation de qualité pour tous, l’inclusion de l’éducation parmi les objectifs pour le développement pour l’après-2015, la campagne mondiale en faveur de la scolarisation de toutes les filles :

par courriel à wtd@ei-ie.org;

Je soussigné(e)………, défends une Éducation de qualité pour tous, l’inclusion de l’éducation parmi les objectifs pour le développement pour l’après-2015, et la campagne mondiale en faveur de la scolarisation de toutes les filles ;

ou par SMS au + 32 473 535735: je défends l’Éducation de qualité pour tous ;

ou sur Twitter avec le hashtag #unite4ed: Je défends l’Éducation de qualité pour Tous, l’inclusion de l’éducation aux objectifs post-2015 et la scolarisation des filles #unite4ed.

partie gouvernance, dont les principales dis- positions ont été retirées du texte du fait de la réforme sur la territorialisation, un amende- ment maintient les CODERPA et intègre les représentants des organisations syndicales des retraités dans la composition du Haut Conseil de l’Âge. C’est une avancée qui n’est certainement pas étrangère aux mobilisations des retraités, notamment celle du 3 juin.

OBJECTIF DÉTOURNÉ

Si le SNES-FSU se réjouit de la discussion de la loi au Parlement, il dénonce son manque d’ambition.

Faute d’un financement suffisant, l’actuel projet, centré sur la seule prise en charge à domicile, ne pourra répondre aux besoins des personnes, des familles, des personnels. La question doulou- reuse des EHPAD est abandonnée. Surtout, le retard annoncé de la mise en œuvre de la loi est inadmissible et inquiétant. Alors que les retraités payent depuis 2013 la Contribution addition- nelle de solidarité pour l’autonomie (CASA), à l’origine destinée à financer la perte d’autonomie, celle-ci sera encore détournée de son objectif.

Les retraités du SNES-FSU entendent intervenir dans le débat pour obtenir une loi conforme aux attentes. nMarylène Cahouet

L

e projet de loi dont les grandes lignes ont été révélées le 19 juin et qui sera présenté ce mois-ci au Conseil des ministres et examiné début 2015 à l’Assemblée nationale, comprend nombre d’articles visant à donner corps à la « Stratégie nationale de santé » lancée par Marisol Touraine en octobre 2013 pour « relever les défis auxquels notre système de santé est confronté ».

Au-delà de la mesure phare qui consiste à géné- raliser d’ici 2017 le tiers payant chez les méde- cins, le texte comporte diverses mesures néces- saires comme la réalisation de tests rapides d’orientation diagnostique pour le VIH ou encore la simplification de l’accès des élèves à la contra- ception d’urgence dans les établissements sco- laires du second degré.

Il permet aux parents de choisir un médecin traitant pour leur enfant afin que leur parcours de soins soit mieux coordonné, introduit la notion « d’action de groupe » pour que les patients victimes de dommages médicaux puis- sent faire des recours collectifs et instaure un

cadre pour l’expérimentation sur six ans de

« salles de shoot » pour réduire les risques aux- quels s’exposent les toxicomanes.

LOIN D’UNE PROTECTION SOCIALE DE HAUT NIVEAU

S’il annonce, dans le cadre de la priorité à la pré- vention, un renforcement de l’éducation à la santé, il ne prévoit pas les moyens de promouvoir la santé en milieu scolaire – alors qu’il est urgent de reconstruire une vraie médecine scolaire – ni de prévenir les pathologies liées au travail.

La notion de service public de santé disparaît au profit d’un « service territorial de santé au public » auquel le secteur lucratif pourra parti- ciper. La loi « HPST » que le candidat Hollande avait promis d’abroger n’est pas remise en cause.

L’alignement stratégique entre l’État et l’assu- rance maladie est renforcé, ainsi que le pouvoir des ARS (Agences régionales de santé). Les mis- sions de l’hôpital public sont réaffirmées mais elles restent ouvertes à la participation – mieux

encadrée – du secteur privé. Quant aux condi- tions de travail des personnels hospitaliers, rien n’est prévu pour les améliorer.

Malgré un ensemble hétéroclite de mesures indispensables, ce projet de loi ne traduit pas

l’ambition affichée de réduction des inégalités en matière d’accès aux soins.

On est très loin de la nécessaire reconquête d’une protection sociale de haut niveau pour

tou(te)s. nMonique Daune

MALADE DE L’AUSTÉRITÉ

PROJET DE LOI SANTÉ

Le projet de loi santé affiche certes la volonté de renforcer la prévention et la promotion de la santé, de faciliter le parcours de santé des patients et de lutter contre les barrières financières à l’accès aux soins. Mais les dépenses de santé resteront, au-delà des belles formules, soumises à la logique d’austérité budgétaire.

S

eulement 330 000 logements avaient été réa- lisés en 2013, bien loin des 500 000 espérés ! Le Premier ministre a énoncé les trois priorités du gouvernement (simplifier, assouplir et encoura- ger) pour lever les blocages dans ce secteur sans pour autant donner d’objectifs chiffrés en termes de constructions globales attendues. Il a annoncé que l’encadrement des loyers prévu à partir de cet automne ne serait finalement appliqué « à titre expérimental » qu’à Paris et que le disposi- tif ne serait au mieux pas généralisé aux autres agglomérations avant 2017.

PRIME À LA SPÉCULATION

Il revient donc non seulement sur l’engagement n° 22 du candidat Hollande mais aussi sur une des mesures phares de la loi ALUR, pourtant adoptée par le Parlement en février dernier. Plusieurs col- lectivités ont déjà réagi aux annonces en décla- rant que leurs villes avaient besoin dès mainte- nant d’une régulation des loyers.

Le dispositif d’investissement locatif dit « Duflot », qui permet de payer moins d’impôts quand on achète un logement pour le louer, est par ailleurs modifié pour offrir « aux investisseurs plus de souplesse et d’opportunités ». Rebaptisé « Pinel », du nom de l’actuelle ministre du Logement, le nouveau dispositif permet aux investisseurs de réduire la durée de leur engagement de location à six ans, avec un avantage fiscal ramené à 12 %

du prix d’acquisition du logement (contre res- pectivement 18 et 21 % en cas d’engagement sur neuf et douze ans), et de louer à leurs ascen- dants ou descendants (sous certaines conditions qui restent à préciser). Au lieu d’aider les vic- times de la spéculation et du logement cher, alors que le logement connaît une crise d’une gravité extrême, le gouvernement fait le choix de rassurer les investisseurs immobiliers qui ne visent que la rentabilité à court terme. nM. D.

(1) Loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové

L’ENCADREMENT PAR LA FENÊTRE

LOI ALUR

Manuel Valls a présenté ses mesures pour « lutter avec détermination et

pragmatisme contre la crise de ce secteur ». Son « plan de relance du logement » remet en cause l’encadrement des loyers qui était une mesure hautement

symbolique de la loi ALUR(1)et le dispositif d’investissement locatif de Cécile Duflot.

L

e 8 juillet, la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté à l’unani- mité le projet de loi relatif à l’adaptation de la société au vieillissement en y ajoutant 79 amen- dements qui ne remettent pas fondamentale- ment en cause le texte initial. Plusieurs visent à renforcer le respect des droits et libertés des per- sonnes âgées. Redevenue députée, Michèle Delaunay a fait voter des textes destinés à ren- forcer l’accompagnement de la fin de vie et à systématiser les soins palliatifs des résidents en EHPAD. « Les résidences autonomie (ex-logements- foyers) pourraient accueillir en leur sein, au même titre que des personnes âgées ou handicapées, des étudiants ou des jeunes travailleurs, afin d’y pour- suivre l’objectif de la cohabitation intergénéra- tionnelle. »

« FORFAIT AUTONOMIE »

Les députés proposent aussi de mutualiser et d’externaliser avec centres sociaux ou clubs des aînés les prestations d’animation financées, au sein des résidences autonomes, par le futur

« forfait autonomie ». Un amendement prévoit aussi de faciliter l’accès à la nationalité fran- çaise des étrangers ascendants de Français et présents sur le territoire depuis 25 ans. Sur la

© Fotolia.fr / Kurhan

Retraités : actions du 30 septembre

Pour tous, actifs et retraités, la rentrée s’effectue sous les pires auspices. Avec le chômage, la question centrale est celle du pouvoir d’achat qui ne cesse de se dégrader. Les mesures régressives s’accumulent et il serait trop long de les énumérer mais elles impactent toutes le pouvoir d’achat. Après le report des pensions au 1eroctobre, le gel des pensions pour les retraités qui ont plus de 1 200 euros de pension alors que les dépenses contraintes augmentent. Les pensions deviennent une variable d’ajustement remettant ainsi en cause la nature même de la retraite, salaire continué.

C’est insupportable. Dans le prolongement de la forte mobilisation unitaire du 3 juin, le SNES-FSU appelle les retraités à assurer la réussite des actions unitaires locales pour se faire entendre, le 30 septembre, pour le pouvoir d’achat.

ADAPTATION DE LA SOCIÉTÉ AU VIEILLISSEMENT

UNE LOI À AMÉLIORER

Ce projet, le premier en discussion pour la rentrée parlementaire, comporte toujours des insuffisances, notamment en matière de financement.

Mobilisation le 3 septembre

La FSU, avec Solidaires, la CGT, ATTAC, l’UNEF, la CNL, le DAL et le Syndicat de la Magistrature ont manifesté contre l’abandon de l’encadrement des loyers et les cadeaux faits aux promoteurs. La crise du logement en France touche pourtant 10 millions de personnes.

D’autres journées d’action sont prévues du 18 au 20 septembre et lors du congrès HLM à Lyon.

L’UNEF entend aussi mener campagne lors de la rentrée universitaire car c’est une préoccupation pour les étudiants confrontés au manque de place dans les cités universitaires et au prix élevé des loyers. Question aussi sensible pour nos jeunes collègues et parfois douloureuse pour les familles.

Le SNES prendra toute sa place dans ces mobi- lisations pour le droit au logement.

« Un bienfait perd sa grâce à le trop publier »

PIERRE CORNEILLE

1 sur 5

échappe à l’impôt.

« Les différentes formes d’évasion et de fraude fiscale représenteraient

de [...] 60 à 80 Mds»

(6)

« Et par le pouvoir d’un mot, je recommence ma vie, je suis né pour te connaître, pour te nommer : Liberté »

PAUL ÉLUARD

M É T I E R S , C A R R I È R E S

Académie de Rouen : grève de rentrée !

Les collèges R. Rolland (Le Havre) et F. Léger (Petit-Quevilly) se battent pour leurs élèves ! Grève le jour de la rentrée, collège mort le lendemain à l’initiative des parents d’élèves solidaires, demandes d’audiences au DASEN et à l’IA, opérations médiatiques dans la presse locale... Tous les moyens sont mobilisés pour mettre fin à des classes surchargées (entre 25 et 29) puisque les autorités, alertées dès le printemps dernier, ne consentent aucun moyen nouveau. Collègues et parents ensemble dénoncent ces zones où, malgré les CSP très défavorisées, l’éducation n’est pas prioritaire !

Rentrée 2014 :

à part ça tout va bien

Le jour de la rentrée scolaire des élèves, 56,2 % des établissements comptaient au moins un poste non pourvu d’enseignant, indique une enquête réalisée par le SNPDEN, principal syndicat des chefs d’établissement, auprès de 2 849 établissements. Un ou deux postes étaient vacants dans 41,2 % des cas déclarés et

« plus de deux postes » dans 15 % des EPLE répondants. Ces proportions sont plus fortes en lycée compte tenu des effectifs.

Les métiers de l’éducation sont sous tension : crise du recrutement,

mobilité, reconversion... L’Institut de recherches de la FSU ouvre des pistes de réflexion lors d’un colloque qui aura lieu de 13 octobre.

E

n plus de son coût (1,15 milliards d’euros par an pour le second degré selon le Conseil national de l’évaluation du système scolaire, le CNESCO), le redoublement est, selon les études scientifiques, peu rentable et même, dans la majorité des cas, pédagogiquement néfaste. Alors pour- quoi les conseils de classes proposent-ils parfois le redouble ment contre l’avis des parents ? Pourquoi les parents le demandent-il parfois contre l’avis des enseignants ? Quelles sont les conséquences du redoublement sur les élèves ? Sont-elles les mêmes aux différents stades de la scolarité ?

EN QUÊTE D’ALTERNATIVES

En 13 ans, le taux de redoublement a été divisé par deux en Troisième, par plus de quatre en Qua- trième, presque par cinq en Sixième et Cinquième.

C'est en Seconde GT que le taux est le plus élevé dans le second degré (7,9 % en 2013), suivi par la classe de Terminale (5,8 %). Néanmoins, même au lycée, les baisses sont frappantes : le taux de

redoublement en fin de Seconde GT a été divisé par deux en 13 ans ; le taux de redouble- ment en Terminale a été quasiment divisé

par trois.

Pour le SNES-FSU, si la situation doit évoluer, il faut que l’institu- tion propose des alternatives au redoublement. La baisse actuelle des taux est avant tout liée à une politique volontariste des académies, ayant pour objec- tif principal de faire de la place dans les classes, dans un contexte de hausse des effectifs, et de diminuer le coût de la scolarité (une année dans le second degré coûte environ 10 000 euros par élève). Les économies réalisées doivent être injec- tées dans la formation continue des enseignants et dans les dispositifs alternatifs.

En ce sens, la conférence de consensus initiée par le CNESCO est une bonne initiative. Le SNES- FSU engage les établissements à entrer dans le dispositif et à adresser leurs questions et reven- dications aux chercheurs participants. Contactez secretairesg@snes.edu.

n Valérie Sipahimalani

REDOUBLEMENT

NE PAS FAIRE L’ÉCONOMIE D’UNE RÉFLEXION

E

n classes préparatoires BCPST (Biologie, chimie, physique et sciences de la Terre), la réforme des programmes de sciences-physiques s’inscrit dans la continuité de celle, très critiquée, du secondaire. Si la première année semble adaptée au nouveau public, la deuxième année est, en revanche, très chargée. Au concours Agro-Véto, les nouvelles épreuves écrites de physique-chimie, très ouvertes, laissent craindre des résultats aléa- toires pénalisant des étudiants moyens mais sérieux. L’évaluation par compétences, notion qui reste floue, est mise en avant, mais pour quels résultats ? Quant à la nouvelle épreuve « argu- mentation et échange », son intitulé recueille incompréhension et méfiance.

OPACITÉ GÉNÉRALE

Le SNES-FSU déplore le manque d’information concernant les autres concours scientifiques.

Même l’informatique, pourtant nouvelle matière, n’a fait l’objet d’aucun sujet zéro. Une nouvelle épreuve de modélisation, qui n’est pas spécifi- quement rattachée à une discipline, a été pro- posée par le concours commun polytechnique, avec un coefficient conséquent. D’autres concours proposent des sujets mélangeant plusieurs dis- ciplines. Tout cela pose le problème de leur éva- luation (quels correcteurs ?) et de leur préparation.

Le SNES-FSU a en particulier demandé au minis- tère que les coefficients des épreuves respectent

l’équilibre des disciplines enseignées au cours de la préparation.

En prépas littéraires, au concours de l’ENS Paris (École normale supérieure), on note quelques nouveautés. La plus importante concerne le total des coefficients de l’oral qui va passer de 14 à 20. Le risque est que cette mesure défavorise certains étudiants de province pour qui affronter l’oral revient à s’aventurer, à armes inégales, sur une terra incognita.

Rappel : les adhérents enseignant en classes pré- pas peuvent s’inscrire à la liste de diffusion du SNES-FSU qui leur est dédiée, en envoyant un courriel au secteur prépas.

nJean-Hervé Cohen, Julien Luis, prepas@snes.edu

C

ette journée sur le thème de la « reconver- sion des enseignants » est organisée par l’Institut de recherches de la FSU. Il s’agit d’ap- porter des réponses à une vraie demande de certains collègues qui, confrontés à des réformes comme celles des STI ou du bac techno agricole, envisagent des reconversions vers d’autres disciplines, d’autres missions ou vers le secteur privé.

Les collègues savent bien que les mutations technologiques et les transformations des métiers de l’industrie et des services entraînent nécessairement des modifications des struc- tures de formation et des évolutions des conte- nus disciplinaires. Mais les réformes récentes n’ont pas répondu de façon pertinente à ces évolutions. Cette inadéquation croissante est sans doute également une des raisons de l’aug- mentation du désir de reconversion.

DES ENQUÊTES POUR COMPRENDRE L’enjeu est de comprendre les mécanismes que mettent en œuvre des collègues qui sont par- fois confrontés à des situations professionnelles extrêmement difficiles.

Les ministères ont également commencé à tra- vailler ces questions, à l’image de l’enquête impul- sée par le CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) du ministère de l’Édu- cation nationale sur les conséquences de la mise en œuvre de la réforme STI2D sur le travail réel des professeurs de STI. Les résultats de cette enquête confortent les analyses du SNES-FSU notamment sur la perte de sens des formations pour les élèves, le déficit en formation des enseignants, le manque d’accompagnement par le corps d’inspection...

Voir le site du SNES : www.snes.edu/-Actualites-et- preparation-de-.html

Le colloque de l’institut de la FSU permettra d’avoir un regard croisé sur cette question de la reconversion entre syndicalistes de différents secteurs, membres de CHSCT et chercheurs en sociologie et ergonomie du travail. Il devrait permettre aussi de construire des stratégies syndicales permettant de répondre aux demandes des personnels.

Vous pouvez encore vous y inscrire via votre section départementale FSU ou votre syndicat national sur http://formation.fsu.fr/spip.php?

article1410 nThierry Reygades

© Clément Martin

LA RECONVERSION DES ENSEIGNANTS

COLLOQUE FSU

Cette rentrée marque l’aboutissement de la rénovation des programmes dans la plupart des filières. Les grandes écoles préparent leurs nouvelles maquettes de concours, mais les informations que les collègues reçoivent suscitent certaines inquiétudes.

C

ette mesure s’applique aux stagiaires de la rentrée 2014. Les contractuels ayant réussi les concours lors de sessions antérieures ont la possibilité de demander la révision de leur classement. Les anciens contractuels nommés stagiaires à la rentrée 2014 verront leurs services repris pour leur classement dans le corps des agrégés, certifiés, CPE, CO-Psy, PLP ou PE, à hauteur de la moitié de leur durée jusqu’à douze ans, des trois quarts au-delà de douze ans. La clause de sauvegarde de la rémunération appli- quée depuis la rentrée 2013 est maintenue. De ce fait, si le classement dans le corps de fonctionnaire aboutit à un traitement inférieur à celui que l’in- téressé(e) percevait comme contractuel(le), il ou elle conserve, à titre personnel, le bénéfice de sa rémunération antérieure. Il faudra pour l’appli- cation de cette clause justifier de six mois de service dans les douze mois précédant la nomi- nation en tant que stagiaire.

POSSIBILITÉ DE RÉVISION

A la demande de la FSU, les contractuels nommés stagiaires lors d’une précédente rentrée pour- ront demander la révision de leur classement. La demande devra être formulée avant le 6 mars

2015 et l’acceptation de la proposition de nou- veau classement formulée dans les deux mois qui suivront sa transmission. Cependant, les ser- vices effectués depuis la nomination en tant que stagiaire et jusqu’à la rentrée 2014 seront neu- tralisés dans le calcul. La FSU a contesté cette restriction en déposant un amendement au Comité technique ministériel du 9 juillet ; l’UNSA et le SGEN n’ont pas soutenu cette demande !

QUELLE CONTREPARTIE ?

Enfin, le ministère a choisi en « contrepartie » de ne plus verser la prime d’entrée dans le métier à tous les lauréats ayant une expérience d’ensei- gnement de trois mois ou plus. La FSU a contesté cette logique de contrepartie en votant contre cette modification des conditions de versement de cette prime tandis que trois syndicats choi- sissaient de s’abstenir (UNSA, SGEN, SUD).

Malgré ces restrictions, la modification des règles de classement constitue une avancée effective, due à une intervention syndicale résolue des syn- dicats de la FSU.

nAnne Féray (1) Décret 2014-1006 du 4 septembre 2014

RECLASSEMENT DES ANCIENS CONTRACTUELS

UNE AVANCÉE IMPORTANTE

Fruit de l’intervention syndicale, un décret récemment publié(1)supprime la clause du butoir, laquelle avait souvent pour effet de priver les contractuels titularisés de toute reprise d’ancienneté.

PROGRAMMES ET CONCOURS EN PRÉPAS

TOUT EST NOUVEAU

Nomination de Najat Vallaud- Belkacem : les anti-égalité reviennent à la charge !

À peine était-elle nommée que déjà Mme la Ministre faisait l’objet de l’attaque raciste et sexiste des réactionnaires qui s’étaient opposés aux ABCD de l’égalité et à toute volonté de lutter contre les LGBTphobies à l’école.

Certains responsables politiques, en particulier un ancien ministre de l’Éducation, ont eux aussi avancé qu’elle devait clarifier sa position sur la « théorie du genre qu’elle voulait promouvoir ».

Oui l’école, pour accomplir sa mission, a besoin de sérénité. Il faut que les personnels puissent accomplir leurs missions loin des polémiques stupides et inutiles, parce qu’infondées.

L’égalité filles-garçons et la lutte contre les discriminations doivent être un sujet de plein droit

Nombre d’élèves

Il y aura en moyenne 25,8 élèves par classe en maternelle, 22,9 élèves par classe à l’école élémentaire,

24,8 élèves par classe au collège, 19,3 élèves par classe

au lycée professionnel et 29,8 élèves par classe au lycée

général et technologique (source : MEN).

© Ufotopixl10 - Fotolia.fr

Les comparaisons internationales montrent que la France est l’un des pays de l’OCDE où l’on redouble le plus (4erang sur 34). Se contenter d’énoncer ce classement pour en déduire qu’il faut supprimer cette pratique semble un peu court pour convaincre les enseignants, mais aussi les parents.

Références

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