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Remarques sur la cohomologie des groupes kählériens nilpotents
Benoît Claudon
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Benoît Claudon. Remarques sur la cohomologie des groupes kählériens nilpotents. 2009. �hal-
00394872�
kählériens nilpotents
Benoît Claudon
14juin 2009
Résumé
Dansettenote,nousmontronsquelaohomologie desgroupeskäh-
lériens (virtuellement)nilpotentsportent unestruturedeHodgemixte
naturelle,lesmorphismesdeHopfdevenantdesmorphismesdestrutures
deHodgemixtes.Nous illustronsephénomènesurlesexemplesonnus
degroupeskählériensnilpotents(nonabéliens).
Remarks on the ohomology of Kähler groups
Abstrat
Inthisnote,weshowthattheohomologygroupsof(virtually)nilpo-
tentKählergroupsarenaturallyendowedwithamixedHodgestruture.
ThesestruturesmaketheHopfmorphismsintomixedHodgestrutures
morphisms. Weillustratethis fatwiththe studyofknownexamplesof
non-abeliannilpotent Kählergroups.
1 Introdution
SoitXunevariétékählérienneompatedegroupefondamentalΓ =π1(X).
Laohomologiedeesdeuxobjetsest reliépardesmorphismesnaturels:
Hk(Γ,C)−→Hk(X,C),
dont l'existene est due à Hopf. Pour les petits degrés, on peut bien sûr être
pluspréis;endegré0et1,esmorphismessontdesisomorphismes.En degré
2,ondisposedeplusd'unesuiteexateourte:
0−→H2(Γ,C)−→H2(X,C)−→H2(X,e C),
oùXe estlerevêtementuniverseldeX etlemorphismeH2(X,C)−→H2(X,e C)
étanteluiinduitparlaprojetionnaturelleXe −→X.Enpartiulier,H2(Γ,C)
est dedimensionnie.
Ilest ommunément admis que laohomologie des groupes kählériens de-
vrait seomporterd'unefaçonsimilaire àelle desvariétés. En partiulier,la
onjeture suivante est attribuée àCarlson et Toledo (relayée notammentpar
Kollár[Kol95℄):
LegroupeH2(Γ,C)est toujoursnon-nul(pour Γ ungroupekählérien inni).
Cependant,onnesaitpastropqu'elledevraitêtrelaformedesénonésendegré
plusélevé;eneet,ontrairementàelledesvariétésompates,laohomologie
desgroupesn'estpasnéessairementdedimensionnieendegré≥3(lepremier
exemple degroupedeprésentationnie dontlaohomologie est dedimension
innieestdûàStallings 1
[Sta63℄;pourlesexempleskählériens,voir[DPS09℄).
Indépendammentdesavoirsilaréponse àlaonjeture1.1est armative,
laquestionsuivanteest asseznaturelle :
Question 1.1
lesous-espaevetorielH2(Γ,C)est-ilunesous-struturedeHodgedeH2(X,C)?
En d'autrestermes,ondoitvérierl'égalité:
H2(Γ,C) = H2(Γ,C)∩H2,0(X,C)
⊕ H2(Γ,C)∩H1,1(X,C)
⊕ H2(Γ,C)∩H0,2(X,C) .
Dans sa plus grande généralité, laquestion 1.1 semble hors de portée des
tehniques atuelles(ou du moins néessiter une idée nouvelle). En revanhe,
dans le as des groupes nilpotents (voir la setion 4.2 pour les exemples de
groupeskählériensnilpotents),nousallonsonstaterquelaréponseestarma-
tive.
Théorème 1.1
SoitX unevariétékählérienneompatedegroupefondamentalΓvirtuellement
nilpotents.Lesgroupes de ohomologie Hk(Γ,C) (dedimension nie) sontna-
turellement munis de strutures de Hodge mixtes (fontorielles). De plus, les
morphismes naturels
Hk(Γ,C)−→Hk(X,C)
sont desmorphismesde shm.
En degré2,onpeutmême êtrepluspréis.
Théorème 1.2
Souslesmêmeshypothèsesquei-dessus,la shmsurH2(Γ,C)estpure(depoids
2)et ona:
H2(Γ,C) = Im H1(X,C)∧H1(X,C)−→H2(X,C)
= Im
H2(Alb(X),C)−→α∗ H2(X,C) .
Enpartiulier, laonjeture1.1estvraiepourlesgroupeskählériensnilpotents.
Enutilisant[Del06℄, ilsut parexemplede supposerque legroupefonda-
mental deX estrésoluble.
Théorème 1.3
Silegroupefondamentald'unevariétékählérienneompate estrésoluble,alors
il estvirtuellement nilpotent.
1
legroupedéniparlaprésentation
ha, b, c, x, y|[x, a],[x, b],[y, a],[y, b],[a−1x, c],[a−1y, c],[b−1a, c]i
aungroupedeohomologiededimensionininieendegré3.
2.1 Groupes nilpotents
Soit G un groupe (de type ni) et Ci(G) sa suite entrale desendante
dénie par C1(G) = G et Ci+1(G) = [Ci(G), G] pour i ≥ 1. On notera Gi=G/Ci+1(G)lesquotients(nilpotents)orrespondants.Lesélémentsd'ordre ni de Gi forment un sous-groupe ni aratéristique noté Tor(Gi) et G∗i = Gi/Tor(Gi)estdonungroupenilpotentsanstorsion. Onpeutdonluiappli-
querappliquerlapropositionsuivante.
Proposition2.1 (Mal£ev,[Mal49℄)
Soit N un groupe de type ni, nilpotent et sans torsion. Il existe un unique
groupedeLienilpotent(dénisurQ)etsimplementonnexeNRetuneinjetion N ֒→ NR qui réalise N omme un réseau oompat de NR. On notera L(N)
l'algèbrede Liede NR.
Cettepropositionmontrequ'onpeutassoieraugroupeGunetourd'extensions entrales:
. . .−→ Li+1(G)−→ Li(G)−→. . .−→ L1(G)−→0,
oùl'onanoté Li(G) :=L(G∗i).Lalimiteprojetivedeette suiteestnotée L(G) := lim←−Li(G)
etestappeléelaomplétiondeMal£evdeG(siGestnilpotent,lasuiteestnie
et L(G) =L(G/Tor(G))estunealgèbredeLienilpotentededimensionnie).
2.2 Cohomologie des groupes
SoitG ungroupeet M unG-module (on serasurtout onernéparle as
du module trivial). L'assignation F : M 7→ MG qui aunGmodule assoie le
sous-module de ses éléments G-invariants est un fonteur de la atégorie des
G-modules verselle desgroupesabéliens, qui est deplusexat àgauhe. On
dénitalorslaohomologiedeGàvaleursdansM ommelefonteurdérivéde F :
∀k≥0, Hk(G, M) = RkF(M).
C'est aussilaohomologie duomplexe(C•(G, M), d) oùCk(G, M) est onsti-
tuée des appliations de Gk dans M (par onvention, C0(G, M) = M) et la
diérentielleétantdonnéepar:
df(g1, . . . , gk+1) =g1·f(g2, . . . , gk+1)+
Xk
j=1
(−1)jf(g1, . . . , gj−1, gjgj+1, . . .) + (−1)k+1f(g1, . . . , gk).
Dans le as des groupes nilpotents sans torsion, la ohomologie se alule
failementgrâeàlaomplétiondeMal£ev.
Théorème 2.1 (K.Nomizu[Nom54℄,voir aussi [Rag72℄)
Si Gest ungroupe nilpotent (detype ni)sans torsiond'algèbre de Lie L(G),
on disposedesisomorphismes suivants:
∀k≥0, Hk(G,C)≃Hk(L(G),C).
Enpartiulier, Hk(G,C)estde dimension niepour toutk≥0.
Remarque 2.1
Laohomologied'unealgèbredeLie(L,[·,·])est elleduomplexe desformes
alternéesΛ•L∗,ladiérentielleétantdéniommel'ationdualedurohetde Lie[·,·] :L ∧ L −→ L.
Pour nir, mentionnons un outil très utile en ohomologie des groupes :
l'opération detransfert. Soit H ≤ G unsous-grouped'indie ni de G. L'in-
lusion H ֒→i G induit unmorphismei∗ : H•(G, M)−→ H•(H, M)mais, fait
remarquable,il existeaussiunmorphisme 2
allantdansladiretionopposée:
VH→G=V :H•(H, M)−→H•(G, M)
et quivérie:V ◦i∗= [G:H]Id.Onadon:
Proposition2.2 (voirprop. 10.4,p. 85[Bro82℄)
Si la multipliation par [G:H] estun automorphisme de M, l'appliation i∗ : H•(G, M)−→H•(H, M)estinjetive.Side plusH estunsous-groupe normal deG,laohomologie deGs'identieàlapartieinvariantesousl'ationdeG/H
de la ohomologie de H :
H•(G,C)−→∼ H•(H,C)G/H.
Remarque 2.2
L'existene de l'appliation V : Gab −→ Hab avait d'abord été observée par
Shur;letransfertfutensuitegénéraliséauxautresgroupesdeohomologiepar
Ekmann[Ek53℄.
L'interprétation géométrique des opérations de transfert peut se faire omme
suit:soitX(resp.Y)unK(G,1)(resp.unK(H,1))etsupposonspoursimplier
que X et Y ontune topologieraisonnable.L'inlusion H ֒→G orrespondà
unrevêtementnip:Y −→X;letransfert
VH→G:H•(Y,C)≃H•(H,C)−→H•(G,C)≃H•(X,C)
n'est autre que le morphisme d'intégration dans les bres (ou morphisme de
Gysin)
p∗:H•(Y,C)−→H•(X,C).
Aveetteinterprétation,onretrouvebienlefaitmentionnéi-dessus,àsavoir
V ◦i∗=p∗◦p∗= deg(p)Id = [G:H]Id.
2.3 Critère de 1-formalité
Danse paragraphe,nousrappelonslanotionde1-formalité d'unealgèbre
diérentiellegraduée(adgdanslasuite).Pourunedisussionplusomplètede
ettenotion,nousrenvoyonsà[GM81℄.
Dénition2.1
Une adg(M, d)estdite 1-minimalesi
2
lanotationV provientdel'allemandVerlagerung.
(ii) Mpeuts'érireommeunesuited'extensionélémentaire(ditedeHirsh)
C=M0⊂ M1⊂ M2⊂. . .
'est-à-dire Mi+1≃ Mi⊗V
(Vi)oùVi estplaé endegré 1.
(iii) dest déomposable :auours de haqueextensionélémentaire, d envoie Vi dansM+i ∧ M+i ,M+i désignantles élémentsde degrépositif de Mi.
Unmorphisme (d'adg) ρ:M −→ Aest un 1-modèleminimalpour (A, d)
si(M, d)est1-minimale etsiρ∗:H∗(M)−→H∗(A) induitunisomorphisme en degré0et1et estinjetif endegré2.
Un desintérêtsdeettedénitionrésidedanslaproposition suivante.
Proposition2.3 (Sullivan,voir[DGMS75℄)
Toute adgadmet (àisomorphisme près)ununique 3
1-modèle minimal.
Expliitons la onstrution dans le as qui va nous intéresser, à savoir elui
de l'algèbre de De Rham E•(X) d'une variété diérentiable X. On souhaite
onstruire indutivementun1-modèle minimalMX(1) −→ E•(X)qui donneun
isomorphismeendegré0et1etunmorphismeinjetifendegré2.Onommene
donparposer:
MX(1)(1) =^
(H1(X,C))
munideladiérentielled1 nulle,lemorphisme
ρ1:MX(1)(1)−→ E•(X)
orrespondantàunhoixdereprésentantsdeslassesdeH1(X,C)xéunefois
pourtoute.Onabienunisomorphismeendegré0et 1mais,endegré2,ona:
ρ∗1:H2(MX(1)(1)) =
^2
H1(X,C)−→H2(X,C).
Onposedon
V2= Ker(ρ∗1) = Ker(
^2
H1(X,C)−→H2(X,C))
et ononsidèrel'extension
MX(1)(2) =MX(1)(1)⊗^ (V2)
et d2 est dénie sur V2 omme l'injetion naturelle V2 ֒→ V
(H1(X,C)) = MX(1)(1).Pourdénir
ρ2:MX(1)(2)−→ E•(X),
onledénitsurV2.UnélémentvdeV2,vuomme2-lasse,estexate:v=du.
Onposealorsρ2(v) =u(ànouveauenfaisantunhoixdeprimitive).Examinons l'eet deetteextension auniveauohomologique. CommelesélémentsdeV2
3
parler d'uniiténéessited'introduire lesnotions depointsbases etd'homotopies entre
adgpourlesquellesnousrenvoyonsunefoisenoreà[GM81℄.
ne sontpasfermés (pourd2),onne hangepaslaohomologie endegré1.En
degré2,onasuppriméledéfaut d'injetivitéprovenantdunoyaude
^2
H1(X,C)−→H2(X,C)
maisonaéventuellementintroduitdenouveauxélémentsde
V3= Ker
ρ∗2:H2(MX(1)(2))−→H2(X,C) .
Laonstrutionseproduit donindutivementenposant
MX(1)(i+ 1) =MX(1)(i)⊗^
(Vi+1) ave Vi+1= Ker
ρ∗i :H2(MX(1)(i))−→H2(X,C)
etenonstruisantdi+1 etρi+1 ommenousl'avonsfaitpourpasserdeMX(1)(1)
àMX(1)(2).Le1-modèleminimaldeE•(X)estalorsobtenueenprenantlalimite
indutivedeettesuited'extension:
MX(1)=[
i≥1
MX(1)(i).
Ceimènenaturellementàladénitionsuivante.
Dénition2.2
Une variété diérentiable X est dite 1-formelle si son algèbre de De Rahm (E•(X), d) l'est, 'est-à-dire si (E•(X), d) et (H•(X), d) ont même 1-modèle
minimal.
Pournir,signalonsleritèresuivantde1-formalité(dûàMorgan)portant
uniquementsurlegroupefondamental.
Théorème 2.2 (th.9.4, p. 198[Mor78℄)
Une variété diérentiable X (dont le groupe fondamental est de présentation nie)est1-formellesietseulementsil'algèbredeLieL(π1(X))estdeprésenta-
tionquadratique.Ceiestégalementéquivalentàlasurjetivitédel'appliation:
H2(L1(π1(X)),R)−→H2(L(π1(X)),R).
Eneet,laorrespondaneexistanteentre1-modèleminimaldeE•(X)etom-
plétiondeMal£evdugroupefondamentalestunesimpledualité.
Théorème 2.3 (Sullivan,voirependant[DGMS75℄)
SoitX unevariétédiérentiabledontlegroupefondamentalestdeprésentation nie.Le1-modèle minimal de l'algèbre deDe RhamE•(X)
MX(1)(1)⊂ · · · ⊂MX(1)(i)⊂MX(1)(i+ 1). . .
etla omplétionde Mal£evde π1(X)
. . .−→ Li+1(π1(X))−→ Li(π1(X))−→. . .−→ L1(π1(X))−→0
sont duauxl'unde l'autre.
Remarque 2.3
Lefaitqueladiérentiellevéried2= 0setraduitexatementparl'identitéde
Jaobiauniveaududual.
3.1 Formalité et groupes nilpotents
Les résultats de lasetion préédente s'applique pleinement à la atégorie
desvariétéskählériennesompatesommelemontrelerésultat suivant(dont
ladémonstrationestuneonséquenediretedulemme duddc).
Théorème 3.1 ([DGMS75℄)
Toute variété kählérienne ompate X est formelle; plus préisément, les al- gèbres (E•(X), d) et (H•(X),0) sont équivalentes via l'algèbre (Ed•c(X), d) des
formesdc-fermées.Enpartiulier,unevariétékählérienneompateest1-formelle.
Rappelonsla
Dénition3.1
Une adg (A, d) est dite formelle sielle est équivalente àsa propre algèbre de ohomologie (ave diérentielle nulle); 'est-à-dire si il existe une haîne de
quasi-isomorphismes :
(A, d)←−(C1, d1)−→(C2, d2)←−. . .←−(Cn, dn)−→(H•(A),0).
UnevariétédiérentiableXestditeformellesisonalgèbredeDeRham(E•(X), d)
l'est.
Nouspouvonsdès àprésentdémontrer lethéorème 1.2grâe au ritèrede
quadratiité.
Démonstration du théorème1.2 :
Soit X une variété kählérienne ompatedont le groupe fondamental est nilpotentsanstorsion.Lethéorème2.1s'applique etona:
∀k≥0, Hk(π1(X),R)≃Hk(L(π1(X)),R).
Or,d'aprèslesthéorèmes2.2et3.1,onsaitquelaèhenaturelle
H2(π1(X)ab,R)≃H2(L1(π1(X)),R)−→H2(L(π1(X)),R)≃H2(π1(X),R)
est surjetive.Or,ommelegroupedegauheest aussi
H2(π1(X)ab,R)≃H1(X,R)^
H1(X,R),
onabien :
H2(π1(X),R) = Im
H1(X,R)^
H1(X,R)−→H2(X,R) .
Dansleasgénéral(π1(X)virtuellementnilpotent),onsaitqueX admetun
revêtementgaloisienniY −→X degroupedeGaloisG=π1(X)/π1(Y)ettel
queπ1(Y)estnilpotentsanstorsion.Onpeutappliquerladisussionpréédente
àY etonobtientdonunmorphismesurjetif:
H2(π1(Y)ab,R)−→H2(π1(Y),R).
En onsidérant leséléments G-invariantsdees deux espaes(G agitnaturel-
lement sur π1(Y)ab) et en appliquant la proposition 2.2, on obtient la même onlusionpourH2(π1(X),R).
Touteimontre enpartiulierqueH2(π1(X),C)estunesous-struturede Hodge de H2(X,C) (omme image d'un morphisme de struture de Hodge).
Enn,lefaitque
Im
H1(X,C)^
H1(X,C)−→H2(X,C) 6= 0
(pourune variétékählérienneompate) estune onséquene diretedu théo-
rème de Lefshetz diile et du fait que H1(X,C) est lui-même non nul (un
groupenilpotentinniadmetdesquotientsabéliensinnis).
Remarque 3.1
La démonstrationi-dessus nenéessiteen réalitéque la1-formalité(et le a-
ratèrenilpotentdugroupefondamental)deX.
3.2 Exemples non-kählériens
Nous venons de montrer dans la setion préédente que, pour un groupe
kählériennilpotentΓ,l'appliationnaturelle
H2(Γab,C)−→H2(Γ,C)
étaitsurjetive.Pournousonvainrequeeiestbienspéiqueauaskählérien
(aumoinsauasdesvariétés1-formelles),voiiquelquesexemples.
Exemple 3.1
SoitGlegroupedeHeisenbergréel,ΓleréseaudesélémentsdeGàoeients
dans Z et onsidérons la variétédiérentiableX = G/Γ. Le groupe Γ s'érit
donommeuneextensionentrale
1−→Z−→Γ−→Γab≃Z2−→1.
Cettedéompositioninduitune suiteexate
0−→H1(Z)−→H2(Γab)−→H2(Γ).
Pourdesraisonsdedimension,ononstateimmédiatementquelaèhe
H2(Γab)−→H2(Γ)
estidentiquementnullealorsqueH2(Γ)nel'estpas.En eet,ommeX estun K(Γ,1),ladualitédePoinaréentraîne :
H2(Γ)≃H2(X)≃H1(X)∗≃H1(Γ)∗6= 0.
Exemple 3.2
Pourobtenirunexempledevariétéomplexe(plusprohedelasituationkählé-
rienne),onreprendl'exemplepréedentmaisaveettefoisdesoeientsom-
plexes.SoitdonGlegroupedeHeisenbergomplexe,Γleréseaudeséléments
deGàoeientsdansZ[i]etonsidéronslavariétéomplexe(non-kählérienne)
X =G/Γ.CommeΓab≃Z4,legroupeH2(Γab)est dedimension6.Or,X est
à nouveau unK(Γ,1) et ona don H2(Γ) ≃H2(X) et il est bien onnu que b2(X) = 8.LaèheH2(Γab)−→H2(Γ)nepeutdonpasêtresurjetive.
4.1 La shm de Morgan
Lethéorème1.1estenfaitune réérituredesrésultatsdeMorgan[Mor78℄.
En eet, d'après [Mor78℄, on peut munir le 1-modèle minimal d'une variété
kählérienne ompate d'une struture de Hodge mixte (shm 4
dans la suite)
fontorielle.Pluspréisément,siX estunevariétékählérienneompate,notons
ρX:MX(1)−→ E•(X)le1-modèleminimaldesonalgèbredeDeRham.Comme X est formelle (théorème 3.1), (E•(X), d) et (H•(X),0) ont même 1-modèle
minimalet ondispose d'unmorphisme
σX :MX(1)−→H•(X).
Théorème 4.1
Avelesnotationsi-dessus, l'algèbre(MX(1), d(1))possède une shm fontorielle vériant :
(1) la diérentielled(1) et leproduit dansl'algèbre MX(1) sont desmorphismes
de shm.
(2) l'appliation σX :MX(1) −→H•(X,C) estunmorphismede shm.
La ltration par le poids W• de MX(1) est donnée par la desription de MX(1)
omme l'union roissante des sous-algèbres MX(1)(n) (et est don duale de la
suiteentraledesendante,ladualitéétantfournieparlethéorème2.3).Lal-
trationdeHodgeF• provientelledeelledeH1(X,C).
Commementionnéi-dessus,lethéorème1.1onsistemaintenantàréinter-
préterlesrésultatsdeMorganentermesdeohomologiedugroupeπ1(X)(dans
leasnilpotent).
Démonstration du théorème1.1 :
SoitdonX dontle groupefondamental est(dansunpremier temps)nil- potent sans torsion. D'après les théorèmes 2.1 et 2.3, on dispose des isomor-
phismes:
H∗(π1(X),C)≃H∗(L(π1(X)),C)≃H∗(MX(1)).
Onpeutalorsappliquerlethéorème4.1;ommeMX(1) admetuneshmqui fait
deladiérentielleunmorphismedeshm,ette struturepasseenohomologie
eteproédénouspermetdondedéniruneshmsurlaohomologiedeπ1(X).
D'autrepart,ommelemorphisme
σX :MX(1)−→H∗(X,C)
est àla foisun morphismed'algèbres et unmorphismede shm, lemorphisme
induit
σ∗X:H∗(π1(X),C)≃H∗(MX(1))−→H∗(X,C)
est bienunmorphismedeshm.
Siπ1(X)estseulementsupposévirtuellementnilpotent,onsait qu'iladmet unsous-grouped'indieninilpotentsanstorsion.SionnoteY −→Xlerevête-
mentétaleni(galoisien)orrespondantàesous-groupe,ladisussioni-dessus
4
pourlesnotionsonernantlesshm,nousrenvoyonsà[PS08℄.