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II Preliminaires A Derivations et corps dierentiels Denition II.1 Soit A un anneau integre, une application@:A !A est une derivation si : 8a;b2A @(a+b) =@(a) +@(b) et8a;b2A @(ab) =a@(b) +@(a)b

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Texte intégral

(1)

DenisConduche et Nicolas Ratazzi Sous la direction de Hugues Randriambololona

0 juin 1999

I Introduction

Depuis Galois, nous savons qu'il existe une correspondance entre les les sous-corps du corps de decompo- sition M d'une equation algebrique sur un corps K, et les sous-groupes du groupe des K-automorphismes de M.Ritt et Kolchin ont developpe, a partir des idees de Picard et Vessiot, une theorie similaire en con- siderant l'extension attachee a une equation dierentielle lineaire. Le but de cet expose est d'expliciter et de demontrer cette correspondance. Ceci nous permettra de plus de voir sous quelles conditions une equation dierentielle lineaire est resoluble par quadratures.

Dans ce qui suit, les anneaux et les corps seront toujours supposes commutatifs.

II Preliminaires

A Derivations et corps dierentiels

Denition II.1 Soit A un anneau integre, une application@:A !A est une derivation si :

8a;b2A @(a+b) =@(a) +@(b) et8a;b2A @(ab) =a@(b) +@(a)b .

Le couple (A;@) est appele anneau dierentiel, et toutx de A veriant@(x) = 0 est une constante.

Proposition II.1. 1. Une derivation @ sur un anneau integre A admet une unique extension au corps des fractions K de A.

2. L'ensemble des constantes sur K est un sous-corps de K.

Demonstration : L'unicite est claire, caraa 1= 1 implique@(a 1) = a 1@(a)a 1. En posant

@(ab) = @(a)b a@b2 (b)on denit bien une derivation sur K ( la denition est valide car8c2K @(ab) =@(acbc) ).

La seconde assertion est immediate.

Exemples II.1

1. La derivation triviale: 8x2K @(x) = 0.

Celle-ci est certes peu interessante mais on remarque que c'est l'unique possible surQ. Par ailleurs, tout corps peut ^etre muni de la derivation triviale : en ce sens la theorie des corps dierentiels est une generalisation de la theorie classique.

2. Soit (A;@) un anneau dierentiel, notonsA[xi] l'anneau des polyn^omes en une innite de variables (xi)i2N. On peut prolonger@ en une derivation surA[xi], qui sera determinee de maniere unique par : @xi=xi+1. On a ainsi fabrique une indeterminee dierentielle et on note Afxgl'anneau dierentiel obtenu, ainsi queA<x>son corps des fractions (la derivation s'y etendant de maniere unique par la proposition II.1). Plus generalement, si K et L sont deux corps dierentiels tels que

(2)

K(L;@), et S un sous ensemble de L, on noteK <S >le plus petit sous-corps dierentiel de L contenant K et S.

Denition II.2

1. Soient (K1;@1), et (K2;@2), deux corps dierentiels. Une application ' : K1 ! K2 est un morphisme dierentiel si 'est un morphisme de corps et '@1 =@2'. On denit de m^eme isomorphisme dierentiel et automorphisme dierentiel.

2. (M;@1) est une extension dierentielle de (K;@) siM est un surcorps de K et si@1jK =@. On noteraC le corps des constantes de K et CM celui de M. On pourrait en fait montrer que toute K-extension peut ^etre munie d'une structure dierentielle compatible avec K (on peut trouver une de- monstration dans [?]).

Denition II.3Soity1;:::;yn2Kcorps dierentiel, on appelle matrice Wronskienne de (y1;:::;yn) et on noteWr(y1;:::;yn) la matrice carre de d'ordre n (@i 1yj)i;jn.

Lemme II.1. Soit(K;@) un corps dierentiel ety1;::: ;yn2K. On a : y1;::: ;yn sont lineairement independants sur C si et seulement si le wronskienjWr(y1;::: ;yn)6= 0j.

On deduit de ce lemme qu'une equation dierentielle lineaire de degre n a au plus n solutions lineaire- ment independantes dans une extension dierentielle.

Denition II.4 Soit (K;@) un corps dierentiel etL(y) = Pni=01ai@iy+@ny = 0 une equation dif- ferentielle lineaire, avec pour touti,ai dans K.

Si (M;@1) est une extension dierentielle de K, telle queCM =C et M=K<u1;::: ;un>ou les ui

sont n solutions independantes deL(y) = 0 (*), alorsM est appelee extension de Picard Vessiot de K associee a (*).

Remarquons des a present, certaine similitude entre la theorie de Galois classique et la theorie de Galois dierentielle : dans la theorie classique, a une equation algebrique on associe son corps de decomposition, ici a une equation dierentielle lineaire on associe son extension de Picard Vessiot. On indique, a titre culturel, le resultat suivant demontre dans [?] :

Proposition II.2. Si K est de caracteristique 0 et C algebriquement clos, l'extension de Picard-Vessiot de K associee a (*) existe et est unique a isomorphisme dierentiel pres.

B Le groupe de Galois dierentiel

Denition II.5

1. Soit (M;@) l'extension de Picard Vessiot de (*). Le groupe de Galois dierentiel de (*), (ou de (M/K)) est l'ensemble des K-automorphismes dierentiels de M. On le noteGal@(M=K).

2. Soit L une sous K-extension de M, posons L:=f'2Gal@(M=K)= '(a)=a8a2Lg=Gal@(M=L), et pourH Gal@(M=K) =G, posons H :=fa2M = '(a)=a8'2Hg=MH.

Lemme II.2. L est un sous-groupe de G et H est un sous-corps dierentiel de M. De plus L= L, et H = H.

Denition II.6 Les sous K-extensions L de M (respectivement les sous-groupes H de Gal@(M=K)) sont dits fermes si L=L, (respectivement si H =H).

Malheureusement ceci laisse completement de c^ote un point veritablement important : quel corps ou sous-groupe est ferme ? An de pouvoir poursuivre notre etude, et notamment pouvoir repondre a cette question, nous devons maintenant introduire de nouveaux outils.

(3)

III Strucure algebrique du groupe de Galois dierentiel

A La topologie de Zariski

Denition III.1 Soit C un corps etn2N, un ensembleF 2Cn est Zariski ferme (ou Z-ferme) si :

9SC[X1;::: ;Xn] tel queF=Tf2Sf 1(0): Remarquons immediatement que : \

f2Sf 1(0) = \

f2<S>f 1(0); ou < S > est l0ideal engendre par S: De plus,C[X1;::: ;Xn] etant noetherien, on se ramene au cas ou S est ni.

Denition III.2 On dit qu'un espace topologique verie la condition de la cha^ne descendante, si : si F1 F2 F3 ::: est une suite decroissante de fermes, alors onFn = Fn+1 pour tout n assez grand.

Proposition III.1. Les ensembles Zariski fermes denissent une topologie sur Cn. On l'appelle la topologie de Zariski sur Cn. De plus, muni de cette topologie, Cn verie la condition de la cha^ne descendante.

Corollaire III.1. Toute partie deCnmuni de la topologie de Zariski est l'union disjointe d'un nombre ni d'ouverts fermes connexes (pour la topologie induite).

Demonstration : Le resultat decoule facilement de la propriete de la chaine descendante.

Exemples III.1

1. Sin= 1 les ensembles Zariski fermes sont : C, l'ensemble vide et les ensembles nis.

2. Si on considereGLn(C) comme sous ensemble deCn2+1, c'est- a-dire,

GLn(C) =f(A;a)2Cn2+1 = a:det(A) = 1g, alorsGLn(C) est Z-ferme dans Cn2+1. De plus la multiplication et l'inverse sont continus.

Denition III.3On dit qu'un sous-groupe G deGLn(C), en tant que sous ensemble deCn2+1, est un groupe algebrique lineaire s'il est ferme pour la topologie de Zariski.

Lemme III.1. Si G est un sous-groupe de GLn(C) (muni de la topologie de Zariski) et H un sous- groupe Z-ferme de G, alors le normalisateur de H,NG(H), est Z-ferme.

Demonstration: Soith2Het':G!G,a7!aha 1. ' 1(H) est ferme car'est continue et H est ferme. AinsiT' 1(H) est fermee et de m^eme l'ensemblefa = a 1HaHgest ferme, d'ou le resultat.

B Deux lemmes algebriques

Lemme III.2. Soit K un corps dierentiel de corps des constantes C algebriquement clos et L une extension dierentielle de K, de corps des constantesCL.

1. soient (f)2I (I ensemble quelconque) et g des polyn^omes a n indeterminees sur K, alors : si

82I f= 0 etg6= 0 a une solution dans CL, il existe deja une solution dans C.

2. Soitk1;::: ;kr2CL, alors, si(k1;::: ;kr) sont algebriquement dependants sur K, ils le sont deja sur C.

(4)

Demonstration : Soit (u) une base de K sur C, f=Phu ou les h 2C[X1;::: ;Xn] sont uniques. Grace au wronskien, on constate que les (u) restent lineairement independants surCL, donc si x 2 CL est tel que 8 f(x) = 0, alors8; h(x) = 0. Posons alors J l'ideal engendre par les (h),J 6=C[X1;::;Xn], donc le theoreme des zeros de Hilbert (cf [?]) applique a J nous indique que lesh s'annulent deja sur C.

Ecrivonsg=Ptu avect 2C[X1;::: ;Xn] et supposons par l'absurde que : h(x) = 0)g(x) = 0sur C : Dans ce cas; 8 t(x) = 0

donc le theoreme des zeros de Hilbert nous dit que : si I est l'ideal engendre par les (h), alorstr2I avec (r) une suite d'entiers : toute solution du systeme dansCL annule g, contradiction.

Pour la seconde partie : si f est telle que f(k1;::: ;kr) = 0 sur K, alors f =Phu, donc par l'argument precedent : 8 h(k1;::: ;kr) = 0;d'ou le resultat.

On notera dans la suitedegtr(I=K) =nle degre de transcendance de I sur le corps K. On trouvera la denition et les proprietes elementaires dans [?].

Lemme III.3. Soit K un corps et I un anneau integre contenant K, de degre de transcendance n ni sur K, et soit P un ideal propre premier de I, alors le degre de transcendance de I/P sur K est strictement inferieur a celui de I sur K.

Demonstration : degtr(I=K) = n. Soit u dans P, non dans K. u n'est pas algebrique sur K, car sinon u est inversible (I integre donc le terme constant de PmK(u) est non nul). On complete u en une base de transcendance (u=u1;::: ;un) sur I. La surjection canonique :I !I=P est un homo- morphisme d'algebre qui induit une application deK[u1;:::;un][X] dansK[(u2);:::;(un)][X]. Pour y2I, envoie un polyn^ome anulateur dey sur un polyn^ome anulateur de(y). Donc I/P algebrique surK[(u2);:::;(un)], doncdegtr(I=P)n 1:

C La structure algebrique de Gal@(M=K)

Denition III.4 Soient M et L deux K-extensions dierentielles. L'application : M ! L, K- isomorphisme dierentiel est un isomorphisme admissible si il existe un corps N qui est une extension dierentielle de M et de L.

Remarquons que si est un isomorphisme admissible de M, extension de Picard-Vessiot de (*), dans L, alors pour tout i,L((ui)) = 0 donc,8i (ui) =Pnj=1kijuj aveckij2CN (ouN est une extension dierentielle de M et L). Or est bijectif donc (kij)i;jn est dansGLn(CN).

Lemme III.4. Soit (K,C) corps dierentiel et M=K<u1;::: ;un> une extension de Picard-Vessiot de K. Il existe S ensemble de polyn^omes de C[X1;::: ;Xn2] tel que :

1. Si est un K-isomorphisme admissible de M, la matrice(kij)i;jn associee est telle que (kij)2Tf2Sf 1(0).

2. Si N est une extension de M et(kij)i;jn 2GLn(CN)\Tf2Sf 1(0), il existe un K-isomorphisme admissible de M dans N, dont la matrice associee est (kij).

Demonstration : Soit ' : yi 7! ui de Kfy1;:::;yng dans M l'evaluation, morphisme dierentiel canonique, ou y1;:::;yn sont des indeterminees dierentielles. = Ker ' est un ideal dierentiel premier (car Im'integre) deKfy1;:::;yng:Soit l'homomorphisme dierentiel deKfy1;:::;yngdans M[ci;j] deni par (yi) = Pnj=1ci;juj. Posons = ( ) et S l'ensemble des polyn^omes de C[ci;j] obtenus en decomposant les elements de sur une base deM. On va montrer que S est l'ensemble cherche.

(5)

1. Soit un K-isomorphisme dierentiel admissible de M (ui 7! Pnj=1ki;juj). Le diagramme suivant commute (oup(cij) =kij) :

Kfy1;::: ;yng ' //

M

M[(ci;j)] p //L

Donc, etant envoye sur 0 dans L, l'est aussi, et par l'argument utilise dans la demonstration du lemme III.2, S s'annule en (ki;j).

2. Soit (kij)i;jn 2 GLn(CN)\Tf2Sf 1(0). On a Ker (') Ker ( op ) donc, par propriete universelle, il existe , K-homomorphisme dierentiel de Kfu1;:::;ung dans Kfu1;:::;ung, avec ui =Pnj=1ki;juj. Il sut de montrer que est injectif : on pourra alors etendre au quotient M et conclure.

Supposons donc non injectif : (pour alleger les notations on ecrirau= (u1;:::;un) etk= (ki;j)).

On poseP =Ker et on applique le lemme III.3 sur les degres de transcendance :

degtr(K<u> =K)< degtr(K<u> =K). Or, par additivitee des degres de transcendance on a : degtr(K<u> =K) +degtr(K<u;u>=K<u>) =degtr(K<u;u> =K<u>) +degtr(K<u> =K) D'ou :

degtr(K<u>(k)=K<u>) = degtr(K<u;u> =K<u>)

< degtr(K<u;u> =K<u>):

carK<u;u>=K<u>(k) : Wr(u)(kij) =Wr(u). Or en appliquant le lemme III.2 auxki;j2CNon en extrait une famille algebriquement libre maximale sur C, qui reste algebriquement libre surK<u>. Doncdegtr(C(k)=C)degtr(K<u;u> =K<u>);d'ou l'egalite.

De m^eme, en remplacant etupar 1et u,

degtr(CK<u>(k)=CK<u>) =degtr(K<u;u> =K<u>). Et visiblement :

degtr(CK<u>(k)=CK<u>)degtr(C(k)=C). D'ou la contradiction.

Nous pouvons maintenant enoncer un des resultats majeur de notre etude, qui decoule immediatement du lemme precedent :

THEOREME III.1. Le groupe de Galois dierentiel d'une extension de Picard-Vessiot est un groupe algebrique lineaire sur le corps des constantes.

Avant de pouvoir plonger plus avant dans la theorie de Galois dierentielle, et d'arriver a l'enonce de la correspondance entre sous-groupes fermes et sous K-extensions fermees, nous devons etudier plus en details les particularites introduites par le mot dierentiel : plutot que de travailler directement sur des automorphismes, nous passons par l'intermediaire d'isomorphismes admissibles. Selon I.Kaplansky, l'introduction de ces objets, et les complications qu'ils apportent, sont inevitables si l'on veut pouvoir traiter le sujet a un niveau qui reste relativement elementaire.

IV Outils d'algebre dierentielle

A Extension d'ideaux premiers

Lemme IV.1. Soit I un ideal dierentiel d'une Q-algebre A, et soit a2A tel que 9n an2I. Alors (@a)2n 12I. En particulier, pI est un ideal dierentiel.

Demonstration : On sait que@(an) =nan 1@(a)2I (ideal dierentiel), donc, commeQ A, on a an 1@(a)2I: On montre alors par recurrence, que : 8k an k(@(a))2k 12I, et on conclut en appli-

quant ceci an=k.

(6)

Lemme IV.2. Soit A un anneau dierentiel, I ideal dierentiel radical et S A. Si ab 2 I, alors a@(b)2I et@(a)b2I.

De plus, siT =fx2A = xSIg, alors T est un ideal dierentiel radical de A.

Demonstration : Comme@(ab) =a@b+@(a)b2I, on aa@(a)b@b+(a@b)22I;ainsi : (a@b)22I et comme I est radicala@b2I.

De plus, T est clairement un ideal, il est dierentiel par l'argument precedent, et I radical donne facile-

ment T radical.

Remarquons que si A est un anneau commutatif et (Is)s2S une famille d'ideaux radicaux, alorsTs2SIs

est un ideal radical. De plus, sur un anneau dierentiel, une intersection quelconque d'ideaux dieren- tiels est un ideal dierentiel. Ainsi, siSA, il existe un plus petit ideal radical dierentiel contenant

S : \

I ideal rad diffSI:

On le notefSg:

Lemme IV.3. Soit A un anneau dierentiel, a2A etSA, alors : 1. afSgfaSg

2. si T A, alors fSgfTgfSTg:

Demonstration : PosonsS1=fx2A = ax2faSgg. C'est un ideal radical dierentiel par le lemme IV.2, etS S1)fSgS1)afSgaS1faSg:

De m^eme,T1 =fx 2A = xfTgfSTggest un ideal radical dierentiel et contient S donc contient

fSg:

Lemme IV.4. Soit A un anneau dierentiel et T un sous ensemble multiplicativement clos de A. Soit Q un ideal radical, maximal sur l'ensemble des ideaux J tels queT\J =;, alors Q est premier.

Demonstration : Supposons par l'absurde que : 9a;b2A ab2Q; a =2Qetb =2Q.

fQ;agetfQ;bgsont des ideaux dierentiels radicaux contenant strictement Q. Ainsi, il existet1dans T\fQ;aget t2dansT\fQ;bgavect1t22(T\fQ;ag)(T\fQ;bg)fQ;agfQ;bgQpar le lemme

IV.3, d'ouT\Q6=;;contradiction.

Proposition IV.1. Soit B un anneau dierentiel et A un sous anneau dierentiel de B. Soit I un ideal dierentiel radical de B tel que P =I \A est un ideal dierentiel premier de A. Dans ce cas, I peut

^etre etendu en un ideal dierentiel premier de B, I1, avec I1\A=P:

Demonstration : Posons T =fx 2A = x =2Pg. Comme P est premier, T est multiplicativement clos. SoitI1un ideal radical, maximal au sens du lemme IV.4, et contenant I (existe par le lemme de Zorn). Le lemme IV.4 donne alors : I1est premier, I1\AP et contientI\A=P:

Proposition IV.2. Soit B un anneau dierentiel, A un sous-anneau dierentiel et I un ideal dieren- tiel radical de B tel que : (ab2I (a2A; b2B))(a2I ou b2I) ): Alors : I peut s'ecrire comme une intersection d'ideaux(I) dierentiels premiers de B tels que8 I\A=P (avec P =I\A).

Demonstration : Notons que P est un ideal dierentiel de A. Soitx2B x =2I, on veut construire un idealIx dierentiel premier de B, contenant I, tel queIx\A=P et tel quex =2Ix:On aura alors I =TIx:SoitT =faxn = a2A a =2P n2Ng; T est multiplicativement clos car P est premier, et par hypotheseT\I =;, donc il existe un ideal de B dierentiel radicalIxmaximal tel queIx\T =;et contenant I (par Zorn). Ainsi le lemme IV.4 implique queIx est premier.

De plus, 12=P (sinon P=A, doncI=B : I =I) doncx2T i.ex =2Ix:

Enn, soita2Ix\A, d'ouax2Ix: sia2P c'est ni, sinonax2T\Ix =;ce qui est impossible,

doncP =I\AIx\AP:

(7)

B Un lemme sur les anneaux de polyn^omes

Lemme IV.5. Soit K un corps et L une K-extension. Soitbun ensemble eventuellement inni B=L[(Xi)i2b],A=K[(Xi)i2b], P un ideal de A, J ideal engendre par P dans B etI =pJ, alors :

1. Si P est un ideal radical alors I\A=P.

2. Si P est un ideal premier et si ab2I avec a2A b2B, alors a2P ou b2I.

3. SiCar(K) = 0 etP 6=A, soit Y une des indeterminees ets2L s =2K, alors Y s =2I. Demonstration : L est un K-espace vectoriel, si dimKL = 1 le lemme est trivial. On suppose desormaisdimKL2:

Soit (u)2a une base de L sur K. On choisit deux elements particuliers u1 et u2 de cette base.

Quitte a multiplier par u11 on suppose m^eme queu1 = 1. Tout elementf de B s'ecrit de maniere uniquePfu avecf2A. Un tel f appartient aA si et seulement sif= 0 pour 6= 1. De plus J =fPpu= p2Pg, doncJ\A=P:

1. On suppose que P est un ideal radical et que b2I\A. Alors9n bn 2J\A=P radical donc b2P doncP =I\A.

2. Si P est premier et ab 2 I avec a 2 A et b 2 B, alorsanbn 2 J. De plus, bn 2 B implique bn=Pfu, donc8 anf2P. Sia2P c'est ni, sinon8 f2P, doncb2I.

3. On suppose par l'absurde queY s2I. Alors9m(Y s)m2J. Posons donc

I0=ff 2L[Y]= f2Jg. C'est un ideal de L[Y], donc principal : ecrivons donc I0 = (f0). Comme (Y s)m2I0, on a f0 =(Y s)m.

Sif02LalorsJ =B et doncP =Aimpossible par hypothese. Ainsif0= (Y s)r ; r1. Dans la base (u)2a on peut prendreu2 =s. Mais f0 2J donc (Y s)r =Ppu avec 8 p2P. Ainsi

8 p 2J, en particulier p1 2 J: Or p1=Yr+ 0Yr 1+ (car (Y s)r = Yr rsYr 1+ et s=u2). Le polyn^omep1 appartenant a I0 on a p1 =f0f ouf 2L[Y] et p1 et f0 sont unitaires de m^eme degre, doncp1=f0, doncrs= 0 etCarK= 0 : contradiction.

C Les isomorphismes admissibles

On peut maintenant enoncer les deux propositions concernant les isomorphismes admissibles.

Proposition IV.3. Soit M un corps dierentiel de caracteristique 0, K et L deux sous-corps dif- ferentiels etS : K ! L un isomorphisme dierentiel. Alors S peut ^etre etendu en un isomorphisme admissible deni sur M.

Demonstration : Soit (u)2aune base de M sur K. Par induction transnie sur aon se ramene au probleme suivant : etant donneu2M u =2K, on cherche a denir une extension de S a u, l'image de u etant dans une extension convenable de M.

SoitKfugl'anneau integre obtenu en adjoignant u a K, etKfygl'anneau obtenu avec y une indeter- minee dierentielle. '1 : Kfyg ! Kfug est un morphisme dierentiel, P = Ker '1 est un ideal

y7 !u dierentiel premier.

Grace a S, on envoieP1 sur P ideal dierentiel premier de Lfyg(car S surjectif). Soit alors J l'ideal deMfygengendre par P : il est clairement dierentiel, posons I =pJ. Le lemme IV.1 nous dit que I est un ideal (radical) dierentiel deMfyg, le lemme IV.5 nous donnant I\Lfyg=P. Enn par la proposition IV.1 on peut etendre I en un ideal premierI1 deMfygsatisfaisantLfyg\I1=P.

Considerons:Mfyg!Mfyg=I1la surjection canonique on a : Kfyg!S Lfyg! Lf(y)g

Ker jLfyg=I1\Lfyg=P, doncKer jLfygS =P1. On a ainsi l'isomorphisme : Kfug'Kfyg=P1'(Lfyg'Lf(y)g

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