HAL Id: jpa-00242103
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Submitted on 1 Jan 1904
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Correspondance
J.-El. David
To cite this version:
J.-El. David. Correspondance. Radium (Paris), 1904, 1 (10), pp.127-128. �10.1051/ra-
dium:01904001010012701�. �jpa-00242103�
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un dispositif qui perlllu d’opérer avec un tube de
Crookes ordinaire qui est déplace alternativement à
gauche et à droite de la façon suivante : l’ampoule est
fixée sur un support mobile autour d’un axe en occu-
pant l’extrémité. Entre cet axe et une boite isolante dans laquelle le tube est assujetti se trouve un galet qui se déplace dans une gorge fraisée a la surface d’une poulie. La gorge présente deux sillons parallèles occupant environ une demi-circonférence et raccordés
entre eux. En lui donnant un mouvement de rotation le tube oscille autour de l’axe et fournit alternative- ment deux sources de rayons X. M. Guilloz a, en outre,
rcmal’quc quc le nonlbre d’altcrllanccs à obtenir pou- vait être abaissé jusqu’à deux par seconde. Mais il faut pour l’observateur un enirainciiicni tout particulier.
Au lieu d’avoir un mouvement alternatif du tube,
nous avons songé à lui communiquer un mouvement
circulaire 1.
Le tubc est pris dans une double pince en bois quc l’on fixe sur une coulisse formant un diamètre d’un
disque circulaire; la place occupée sur la coulisse per-
met de régler l’écartement des deux sources qui se produisent de part et d’autre de l’axe, suivant un
lllênle diamètre horizontal. Chacune des électrodes est réunie a une bandc métallique sur chacune desquelles
viennent frotter deux balais cn communication avec la
source électrique à haut potentiel. On utilise par un
accouplement convenable la relnarque faite par NI. Guilloz relativement au nombre d’alternances par seconde nécessaires pour obtenir la sensation du relief.
Les résultats que nous avons obtenus en faisant tourner le disque à raison de cinq tours par seconde
sont complètement satisfaisants.
Nous nous sommes servis d’une source de courant
continu, et d’un interrupteur mécanique nous don-
nant dix interruptions par seconde, l’axe de commande
de l’interrupteur était relié mécaniquement à celui du disque de façon que chacune des interruptions se fasse toujours sur le mémc diamètre horizontal. Un stro-
boscope, tournant synchroniquement avec l’interrup-
leur et le disque, nous démasquait alernativement l’0153il droit et l’0153il gauche.
L’Électrotherme. - L’emploi de la chaleur
comme agent thérapeutique dans le traitement de diverses an’ections est de plus en plu.... en vogue, mais si la chaleur sèche est très supportalbe pour le malade.
il est loin d’en être de même de la chaleur humide, et c’est pourquoi tous les inventeurs se sont efforées de créer des appareils permettant de produire un ah’
chaud et rigoureusement sec. M. le Dr Lindemann l’ait construire par la maison Luthi et Buhtz un
nouvel appareil, qu’il appelle Electrotherme 1 . qui pcrlnet de réaliser en quelques minutes et de iiiaiii- tenir invariable une telnpérature donnée entre 80 et
160 degrés.
Glle caisse en bois, revêtue d’une couche d’amiante, porte à son intérieur une série de résistances au-
dessus desquelles est ménage un espace dans lequel
on introduit, en le faisant reposer sur des coussins en
amiante, le membre a traiter2. Des lampes à incandes-
cence, également situées dans la caisse, permettent de
suhre la marche du traitement en observant la partie
traitée au travers d’un jour pratiqué dans le couver-
cle. Enfin, une ouverture spéciale permet à l’hiinii-
dité éventuellement existante de s’échapper. Les appareils de réglage se trouvent sur un des côtés de la caisse et donnent la possibilité de régler le fonc-
tionnement de l’Électrotherme. Avec l’appareil du
1), Lindemann le traitement commence sous l’action d’une température de 70 degrés que l’on n’élève que très progressivement dans les séances suivantes, sui-
vant la sensibilité des parties traitées. Ce même appa- reil peut servir pour bains de lumière blanche ou colorée cn mettant les résistances de chauffage hors
circuit.
La consommation, lorsque les lampes est les résis- tances sont en circuit, est au maximum due 7 ampères.
La disposition de cet appareil réalise un sensible progrès, en ce sens qu’il sc met i l’abri de la critique,
faite aux. appareils similaires à chauffage par courant
électrique traversant des résistances métalliques, parce
qu’il évite les contacts accidentels provoquant soit un choc électrique, soit des brûlures graves.
H. du
CORRESPONDANCE
La Rédaction n’est pas responsable des opinions exprimées par ses Correspondants. Toute communi- cation anonyme n’est pas insérée dans ces colonnes.
L’Hypothèse en météorologie
Malgré une documentation colossale déjà et incessamment accrue, les phénomène"’ atmosphériques n’ont pas encore été reliés, de manière a valoir proprement le nom de science, u la météorologie. 11 n’B a ni ampleur ni cohésion dans les expli-
1. Revue Radioteclinique. september 1904.
cations proposées. Sauf dans un nombre de cas extrêmement restreint, et pour une durée de quelques heures seulement,
aucune prévision sûre ne découle des règles formulées.
Si compliqué que soit le jeu des agents météorogiques.
il aurait livré son secret si les éléments tenus pour respon- sabler étaient seuls à intervenir. Il tant donc bien admettre
qu’il y a des facteurs ingorés à l’action desquels on doit rattacher des variatins autrement inexpliquables.
Cette question des facteurs insoupçonnés s’est imposée.
1. Electrotechnische Mitteilungen.
2. L’Electricien . 1904. p. 345.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01904001010012701
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il y a de cela vingt e1 un ans, à un maître secondaire de la
petite ville de Nidau 1.
Les études et le, réflexions de M. )IarLi l’ont conduit a
une idée qui nous paraît digne d’être exposée ici. Xon que cette idée exprime d’emblée la mérité, mais l’explication
de )1. Marti présente un intérêt d’autre sorte : l’enchal- nelnent des considérations qui l’y ont conduit a, mc semble-t-il, le caractère de la trouvaille géniale. Cela n’implique point d’ailleurs que la trouvaille soit vraie;
mais vraie ou fausse, elle est de nature à faire progresser la science comme toutes les idées qui, signalant un lien possible non encore perçu, font jaillir une étincelle sur la paroi obscure de l’inconnu.
A force de re fléchir )1. Marti en vint à se demander si une
violente perturbation, à laquelle il avait assisté le 19 mai 1888, n’avait pas été déterminée par quelque irritation superfi-
cielle de la surface du soleil qui sc serait transmise, par le moyen d’une radiation non encore soupçonnée, à l’atmo- sphère terrestre.
Mais où chercher c(’ttc l’acllatl0n ?
M. Marti se demanda pour commencer à quel caractère se
reconnaîtrai l’agent, puis quels étaient le mode et la durée de l’ad ion.
flr, la perturbation du 19 mai 1888, et quelques autres
que M. eut l’occasion d’observer clans la suite, furent
soudaines et s’évanouirent de même. 11 pensa que la « cause irritante » devait, elle aussi, è tre de hrèBe durée. Et comme,
parmi les phénomènes cosrniques du système solaire, les conjonctions de planètes sont les plus courts, ce fut à ces
conjonctions que notre auteur rapporta, jusqu’à preuve con-
traire, les perturbations de l’atmosphère terrestre.
Le rapprochement, cela est certain, parait choisi parmi
les plus absurdes. L’esprit scientifique exige cependant qu’aucune hypothèse ne soit écartée sans examen. A cet examen, M. Marti s’est livré en compilant, d’abord des docu- mcnts publiés par le bureau central météorologique suisse, puis des observations recueillies en France, en Italie et dans l’Europe centrale, et cela pour des périodes assez longues.
Ce travail a conduit notre auteur à cette conclusion que
quatre-vingts pour cent des cas examinés confirment sa
supposition.
A un moment donné, dit-il en substance, une conjonction
a lieu, par rapport au soleil, de deux planètes considérées
comme un couple actif. Soit dit en lllssallt, et pour des rai-
sons que l’on trouvera dans la brochure signalée, ces couples sont, principalement Mercure-Saturne, puis Mercure-
Uranus puis Vénus-Jupiter, enfin Vénus-quelqu’un des asté-
roïdes. Au moment oii a lieu la conjonction, te point de la
surface du soleil, situé dans la ligne des deux planètes, reçoit
une irritation d’une espèce particulière, mais susceptible de
durer deux el même trois mois entiers. Cette sorte de pôle
d’irritation est entraîné dans le mouvement de rotation du soleil, et fait ainsi le tour de l’astre en 26,3 jours a peu
près. Au moment où la terre se trouve sur le passage des rayons (lui vont du centre du soleil au point affecté, l’irri-
tation se communique à l’atmosphère terrestre, et des 1’e1’- turbations y sont engendrées qui provoquent les orages en
1. Die Wetterkräfte der strahlenden Planetenatmosphären,
von f;. MARH. Sckundar-Lehere in Nidau, Schweiz. Nidau, Buchdruckerei E. Weber.
été, les tourmentes en hiBer. La même sorte de perturba- tion se reproduira 26,5 jours, 33 jours après,
de plus en plus atténuée, puisque, à ces époques séparées
par l’intervalle d’une rotation synodique solaire, la plage
irritée du soleil dardera de nouveau notre globe avec des
intensités décroissantes.
Il importe cependant, d’observer que les constantes locales ne perdent pas leurs droits, et que, pour chaque lieu,
les phénoménes conséquents se produisent avec un retard plus ou moins grand. Pour les uns, la perturbation a lieu le jour même, ou des le lendemain du jour où le p£lc d’irrita-
tion du soleil est censé avoir agi. Pour tes autres, elle arrive
trois, quatre, cinq jours plus tard on même davantage. L’in-
tensité varie aBec la saison et s’atténue aux retours succes-
(le la période de 26, 3 jours.
Les affirmations de lJ. Marti sont corroborées par un cer- tain nombre de tahles qui occupent une quinzaine de pages u la fin de son exposé. Nous ne sommes pas en mesure d’en
garantir l’exactitude, mais d’autres pourront s’y appliquer;
il vaut la peine d’cssaa er. Car, en effet, des influences à dis- tance autres que la gravitation et la mmiérc ne sauraient
être exclues (t priori. On connaît déjà celles qu’exercent
les tornaclos de la surface du soleil, qui se traduisent sur notre globe par des orages magnétiques. Rien ne s’oppose à
ce qu’il y ait des actions réciproques entre les atmosphères
des planètes : de même qu’il v a des rayons calorifiques
lumineux et qu’il y en a d’obscurs, il peut Y av oir des actions magnétiques lumineuses, telles les aurores boréales,
et il peut y en avoir d’ohscures dont rien jusqu’ici, pas même le tressaillelnent de l’aiguille aimantée, n’av ait révélé l’existence; enfin il peut y avoir des actions a distance
insoupçonnées, qui ne soient ni caloriques, ni magnétiques,
mais sui generis, comme les rayons (1 e Becquerel ou les rayons N.
En résumé, l’idée de M. Marti, fort originale, s’est éla- borée chez lui, siiix ani une méthode d’induction n laquelle
on ne saurait objecter. Son protagoniste appelle d’ailleurs
la critique à vérifier ou a infirmer l’hvpothèse au moyen d’un contrôle qu’il a été le premier à instituer. Que veut-
on de plus? Képler et Newton n’ont ni raisonné, ni agi
différement.
Nous prions toutefois le lecteur de noter qu’en exposant
la théorie de M. Marti et les bases qu’il lui donne, nous n’entendons point faire acte d’adhésion irraisonnée. Si la méthode qu’il a sllit le pour parvenir est inattaquable, les
preuves dont il l’appuie ne sauraient être acceptées sans
réserve.
Nul ne sait ce qu’il adviendra de l’hypothèse si hardiment
c Hicue et proposée par M. Marti. Il est prohahl(1 que si ellt’
contient une part de vérité, elle ne la contient pas toute : si deux ou trois sortes de radiations interplanétaires agissent,
sur le soleil et du soleil sur la terre, il y a gros à parier qn’il en existe d’autres encore dont tes phases anachroniques
aux précédente, doivent jeter quelque confusion dans tes
phénomènes résultants. Il est assez piquant toufufois de pré-
voir dès aujourd’hui que si elle sc trouve fondée, la théorie de M. Marti aura pour effet assuré une renaissance de l’astro-
logie, (lui serait a l’ancienne ce que la chimie de Lavoisier et de i alll l’Hoff est à celte de Roger Bacon et de Raymond
Lulle.
Lausanne, C5 aoùt 1904.
J.-El. DAVID.
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