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La collection du bibliophile Pierre Favre (1897-1986)

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La collection

du bibliophile

Pierre Favre

(

1897

-

1986

)

«Je lègue à la B ibliothèque p ublique et un iv er­ sitaire de la V ille de G enève la totalité de m a bibliothèque...»

«Je désire instam m ent que cet ensem ble soit déposé dans la m aison de m aître de L a G range, com p létan t ou p lu tô t au g m e n ta n t celui créé p a r m on arrière-grand-père G uillaum e F avre (1770- 1851)...»

L a rédaction du testam ent de Pierre Favre rem onte au m ilieu des années septante, modifiée seulem ent p a r u n codicille qui autorise la Biblio­ th è q u e p u b liq u e à insérer dans ses collections les ouvrages qui ne tro uveront pas de place à la villa de L a G range, parce q u ’ils présentent peu d ’intérêt bibliophilique ou q u ’ils font p a rtie de sa bibliothèque dite de travail.

Il s’agit d ’une collection d ’à peu près cent m ètres-rayon constituée p a r le fonds E d o u ard F avre provenant, après p arta g e, de la biblio­ thèq u e des O rm ea u x à P regny, quelques livres a y a n t ap p a rte n u au géologue A lphonse Favre et u n fonds pro v en an t de la bibliothèque d u colonel G uillaum e Favre de M erlinge. Ces fonds ne contiennent pas d ’ouvrages exceptionnels. E n revanche, une bonne m oitié de la collection cons­ tituée p a r P ierre Favre peu t être considérée com m e u n ensem ble de livres de valeu r dignes de figurer dans la réserve précieuse de n ’im porte quelle bibliothèque d u m onde.

P ierre Favre fut un bibliophile de renom m ée internationale. Ses relations avec le m onde des collectionneurs furent très étroites: les m arch an d s les plus réputés le courtisaient ardem m ent, le

L ’affaire J e tz e r à Berne en 1509: faux m iracles d ans u n couvent d o n t les q u a tre supérieurs furent brûlés (D e q u a ttu o r heresiar- chis ordinis P rae d ic a to ru m in civitate B ernensi com bustis an n o C hristi M . D . IX . — S trasb o u rg , 1509).

te n a n t au co u ra n t d ’heureuses trouvailles, ca r ils connaissaient bien sa passion p o u r tel ou tel sujet et ses exigences concernant la q u alité des exem plaires.

D ’autres, les Genevois surtout, voient en lui le m a rc h eu r infatigable que l’on a p u croiser sur les flancs de son cher Salève d ont il connaissait, com m e personne, les m oindres recoins.

D ’autres encore enviaient le cham p ig n o n n eu r chevronné qui savait trouver les cham pignons aux endroits les plus secrets.

Ses com pagnons de M obilisation des années 39-44 n ’ont loué que sa gentillesse et son sens de la cam araderie.

Pierre F avre est né le 28 ju illet 1897 com m e septièm e enfant d ’E d o u ard Favre et de M ath ild e G autier. Les origines genevoises de sa famille rem ontent a u d éb u t du seizième siècle. E n effet, c ’est en 1508 que François Favre ( f 1551) obtint la bourgeoisie. Il fut m em bre d u p a rti des «L iber­ tins» com m e son fils G asp ard ( f 1556) qui fut condam né, à l’issue d ’u n procès posthum e de lèse- m ajesté, p o u r avoir aidé les «Fugitifs», ces liber­ tins qui ont d û q u itte r Genève. Pierre Favre évoquait souvent, et non sans une certaine fierté, «l’exploit» de ces ancêtres si turbulents. Sa passion p o u r le seizième siècle trouve son explica­ tion, en p artie au moins, dans cette ad m iration. U n e au tre raison de son intérêt po u r l’histoire vient de son père, l’historien E d o u ard Favre (f 1942), d ont les conférences et les tra v a u x furent toujours évoqués avec respect. A lphonse Favre (f 1890), son g rand-père, s’est illustré dans les sciences de la terre; ses ouvrages sur la géologie du C a n to n et des environs de G enève faisaient autorité. M ais ce qui l’im pressionna d av an tag e, c’est le souvenir de son illustre arrière-grand-père,

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l’éru d it bibliophile G uillaum e Favre (f 1851), qui a su créer, à la villa de L a G range, l’une des plus intéressantes bibliothèques privées du C anton. Pierre F avre h ab ita it aux O rm eaux, où il était né, m ais il visitait souvent L a G range et raco n tait, avec plaisir, com m ent il avait réussi à to u rn er sur son socle, avec ses sœ urs, la m agnifique statue d ’Adonis et V énus, l’œ uvre de C anova. Il ne fut que logique de sa p a rt de souhaiter que sa p ro p re collection rejoigne celle de son arrière-g ran d -p ère ta n t adm iré.

C ’est en 1917 q u ’il fait sa m a tu rité au Collège de G enève et accom plit son école de recrues. Ses études d ’architecte le m ènent à Berne et à Zurich. P e n d an t la guerre de 39-44, il est mobilisé plusieurs fois. L a n atu re , les m ontagnes surtout, l’a ttire n t fortem ent. Il fait plusieurs fois le to u r d u M ont-B lanc, il visite les Dolomites. Ses excursions à vélo d u ren t plusieurs jours. G ra n d voyageur, en 1931, il est à Paris à l’Exposition coloniale et à Berlin, en avion, à l’Exposition d ’architecture. E n 1933, il est envoyé à Reim s a u Congrès de la Société industrielle.

E n 1942, après la m ort de son père, Pierre Favre q u itte les O rm ea u x p o u r s’installer au num éro 39 de la G ra n d ’Rue.

C ’est a u m ilieu des années soixante, peu après m on entrée à la B ibliothèque p u blique, que j ’ai eu la chance de faire sa connaissance, lors d ’une vente aux enchères. Il venait souvent à la Biblio­ thèq u e p o u r faire des recherches sur ses dernières acquisitions ca r il n ’intégrait ja m ais u n livre dans sa collection sans avoir obtenu des renseignem ents et sur l’a u te u r et sur le texte, et sur la rareté de l’exem plaire. J ’ai eu le privilège d ’être invité à la G ra n d ’R ue, d ’y voir les dernières merveilles acquises et de l’écouter évoquer les circonstances de tel ou tel achat. Il ac h etait au x m eilleurs m om ents, avec discernem ent, et ne reg a rd a it pas à la dépense q u a n d il s’agissait d ’exem plaires rares, voire uniques. M ais il n ’était pas content que certains m arch an d s peu scrupuleux connais­ sant bien son faible p o u r un sujet aient voulu lui vendre au prix fort. Q u a n d il m e disait: «J’ai acheté ce livre p a r piété filiale», cela signifiait que la p u blication concernait sa fam ille et que le ven d eu r av a it voulu en tirer le m ax im u m de profit.

P ierre F avre fut passionné p a r l’histoire. Il cherchait surtout à rem onter à la source des faits historiques, à recueillir les nouvelles et les rela­ tions de tel ou tel événem ent. Il s’agit de p u b li­ cations souvent de quelques pages, d ont très peu sont parvenues ju s q u ’à nous. Il possède, entre autres, la Conquête de Gênes par Louis X I I le 27 avril

1507, qui est pro b ab lem en t le seul exem plaire

connu. L a Victoire de Louis X I I contre les Vénitiens (Paris, A. V érard , 1510) de C lau d e de Seyssel po rte l’ex-libris d ’E sm erian et de R a h ir. U n e p la q u e tte relate le sacre et le couronnem ent de

François I er à R eim s en 1514, successeur de Louis X II. L a bataille de P avie en 1525 où le roi fut c a p tu ré p a r l’arm ée de C harles Q u in t est rap p o rtée p a r Ein warhaffter Bericht (Erfurt, 1525) et p a r une p u blication de M ayence (1525) illus­ trée de gravures sur bois.

Le «sac de Rom e» en 1527 p a r les troupes du connétable de B ourbon fut annoncé la m êm e année en allem an d à N u re m b e rg et à Erfurt, en la tin à Cologne. L a paix de C am b rai, d ite la Paix des D am es entre Louise de Savoie et M arg u erite d ’A utriche est évoquée p a r Nicolas B érauld dans

Oratio de pace restituía (Paris, 1529). O n ap p re n d la

prise de R hodes p a r Suleim an I er dans le Summa-

rium der Brieff aus Candia Leipzig, 1524), et le siège

de M etz p a r C harles Q u in t en 1552 dans u n libelle de B. de S alignac (Paris, 1553).

L a victoire des chrétiens sur les T urcs à L ép a n te en 1571 sous la conduite de don J u a n d ’A utriche a eu u n retentissem ent considérable en Europe. Pierre F avre a réussi à réu n ir cinq pièces, l’une plus ra re que l’au tre, sur cet événem ent c a p ita l : Discours du préparatif et expédition faite par la

très illustre seigneurie de Venise contre les Turcs (Paris,

1570), Entiers discours de la victoire des chrestiens à

l’encontre des Turcs (R ouen, 1571), Lettre de Venise du 19 octobre 1571 (Paris, 1571), Warhafftige Beschrei- bung (Augsburg, 1571) et Zeittungen von dem grossen Christen Sieg (N urem berg, 1571).

Le récit des deux atte n ta ts contre G uillaum e le T a c itu rn e fut publié, en ce qui concerne le prem ier, à Anvers en 1582 et, en ce qui concerne le second, m ortel celui-là, à Delft en 1584.

C ’est u n événem ent de tout au tre ordre, appelé l’affaire Jetzer, qui secoua la ville de Berne en 1509. Jetzer, u n novice d u couvent des dom ini­ cains, avait arran g é des apparitio n s de la V ierge et de Jésus. U ne fois la supercherie dévoilée, on b rû la les q u atre supérieurs du couvent. A ttribués à T h o m as M u rn er, des libelles furent publiés la m êm e année, en 1509, à S trasbourg, à M u n ich et à Leipzig. L ’ouvrage de M arcepallo sur l’affaire a vu le jo u r à la m êm e époque.

L ’histoire m ouvem entée de la F rance depuis le règne de François II ju s q u ’à l’assassinat de H en ri IV en 1610 a v éritablem ent passionné P ierre Favre. A vertissem ent, déclaration, discours véritable, exhortation, rem ontrance, tom beau, tum u lte: voilà les titres les plus fréquents des publications qui suivent, presque pas à pas, les événem ents souvent tragiques de cette époque. L ’Histoire du tumulte d’Amboise d ate de 1560. Elle est suivie d ’u n curieux livret, en français et en allem and: Prières ordinaires des soldats de l’armée

conduite par monsieur le Prince de Condé (1562). U n Arrêt rare innocente G asp a rd de Goligny de

l’assassinat de François de Guise (1566). L a victoire à J a rn a c sur le prince de C ondé est narrée p a r A. Sorbin dans Allégresse de la France par

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L a b a ta ille de Pav ie en 1525 où le roi François I er fut c a p tu ré (R o. K eyserliche schiacht m it den K ö n ig von F ranckreich... — M ay en ce, 1525).

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ses Mémoires de la 3 e guerre civile et des derniers troubles

de France sous Charles I X (1570). U Exhortation aux François pour vivre en concorde... (Paris, 1570) est

l’œ u v re de Loys Le Roy. L ’Allégresse chrestienne, ce violent p am p h let contre les protestants a u lende­ m ain de la S aint-B arthélem y fut publié p a r J e a n T o u c h a rd (Paris, 1572). De furoribus gallicis, le plus im p o rta n t docum ent contem porain sur la S aint- B arthélem y et le m eu rtre de Coligny a v u le jo u r en 1573 sous l’adresse fictive d ’E dim bourg. Le livre de J e a n H elvis Les tombeaus et discours des fa is

et déplorable mort du Prince Claude de Lorraine (vers

1573) contient une ode de R ém y Belleau. Les libelles contre C ath erin e de M édicis, en la tin ou en français, d aten t de 1575. Le Toscin contre les

massacreurs et auteurs des confusions en France (Reim s,

1579) est relié p a r D erôm e et provient de la collection Stroehlin. \L Incendiurn calvinisticum

renferm e plusieurs pièces contre le roi de N av arre, le futu r H en ri IV , qui est accusé de vouloir convertir les luthériens a u calvinism e (1584).

L a Remonstrance au Roy tenant ses Etats en sa ville

de B loys (Lyon, 1588) nous am ène au tem ps de la

Ligue. IL Excellent et libre discours sur l’état présent de

la France (1588) de H u ra u lt du F ay est une pièce

L a victoire des chrétiens sur les T u rcs à L é p a n te en 1571 (L ettre de V enise d u X I X o ctobre 1571. — Paris, 1571).

L ’assassinat d u c a rd in a l de L o rra in e et d u d u c de Guise (Le m e u rtre des deu x frères. — S .I., 1589). t>

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P a m p h le t contre les ligueurs (H istoire des singeries de la Ligue. - S .I . , 1595).

im p o rta n te de l’époque. H enri I II est la cible préférée des ligueurs. D ans u n recueil, il y a dix- huit (!) libelles reliés ensem ble (Paris et Lyon, 1589-1590), tous contre le roi. L a Vie et Faits nota­

bles de Henry de Valois existe en deux éditions diffé­

rentes, les deux de 1589. Le m eu rtre du duc de Guise et d u card in al de L orraine a donné lieu à plusieurs publications (Paris et L yon, 1589). Q u a n d , à son tour, le roi fut assassiné p a r le m oine Ja cq u e s C lém ent, les ligueurs exprim èrent leur joie dans u n p am p h let ainsi titré: Admirable et

prodigieuse mort de Henry de Valois (Paris, 1589).

Q u a n t à J e a n de la T aille, il se m oque des ligueurs dans son ouvrage intitulé Histoire des

singeries de la Ligue (1595).

H enri IV entre à Paris en 1594. U n e année plus ta rd p a ra ît Y Entrée de très grand Henry I V en sa

bonne mile de Lyon (Lyon, 1595); les illustrations en

sont attribuées à Perissin. L ’assassinat p a r R availlac, en 1610, de H enri IV a suscité d ’innom brables publications. Pierre F avre en a acquis plusieurs recueils qui totalisent une cin q u an ta in e de pièces datées de 1610. Le Voyage

de Maître Guillaume dans l’autre monde vers Henry le

Grand (Paris, 1612) est l’œ uvre de G uillaum e

M a rc h an d , le fou de H en ri IV.

Le m ariage de Louis X II I avec A nne d ’A utriche en 1615 est relaté dans un libelle très rare, a p p a rte n a n t à la bibliothèque de Ruggieri, favori de C ath erin e de Médicis. L a Trompette

Françoise ou réveille-matin aux Parisiens (1616) a pour

sujet l’assassinat de Concini. D u Bosc de M o n ta n d ré est l’a u te u r d ’un violent p am p h let dirigé contre A nne d ’A utriche et le ca rd in al de M a za rin sous le titre Le Sceptre de France en

quenouille par les régences des Reynes (1652). Le Passe- temps royal de Versailles ou les amours secrètes de M me de Maintenon fut publié à C ologne (1712).

Portefeuille d’un talon rouge (Paris, l’a n 178*),

pièce satirique contre la reine M arie-A ntoinette, est l’u n des rares survivants d ’u n texte dont les exem plaires furent p o u r la p lu p a rt détruits a v a n t la mise en vente. N ous voici arrivés à la R évo­ lution française avec la publication des Gravures

historiques des principaux événements depuis l’ouverture des Etats-Généraux en 1789 (Paris, 1789-91) dont les

52 planches en couleur sont croquées sur le vif p a r Ja n in e t. L a Relation du massacre des Gardes-Suisses du

Roi (Paris, 1792) est suivie p a r un très rare Alma­ nach des Républicains p a r Sylvain M aréch al (1793).

Les Bêtes féroces de la Révolution (Paris, 1794) est u n écrit — il n ’y en av ait pas b eaucoup — antirév o lu ­ tionnaire. Le Journal de ce qui s’est passé à la Tour du

Temple pendant la captivité de Louis X V I (Londres

1798) de J.-B . C léry est relié p a r le com te de C aum ont, en exil à Londres, et dédicacé à Cléry. L a Passion et la mort de Louis X V I, roi des juifs et des

chrétiens (A Jéru salem , 1790) du b aro n Ja cq u e s

M enou et qui est ornée d ’une gravure m o n tra n t le roi crucifié sem ble être u n ouvrage posthum e. The

life o f Napoléon de W . C om be est illustré de cari­

catures de C ruikshank (Londres, 1815) et porte l’ex-libris de P au l E lu ard . L ’Almanach des Girouettes (Paris, 1815) rend bien com pte de la versatilité d ’opinions après la chute de l’E m pereur.

Pierre F avre a suivi, avec l’atten tio n d u spécia­ liste, l’histoire religieuse de tout le seizième et dix- septièm e siècles m e tta n t l’accent sur les contro­ verses et essayant d ’acq u érir les publications des différents antagonistes. L ’œ uvre des grands réfor­ m ateurs a sa place dans sa collection, en com m ençant p a r celle de C alvin: Y Institution en trois éditions genevoises différentes (J. G érard, 1550; A. R eboul, 1561; J . Bourgeois, 1562), le

Catéchisme en espagnol (J. G éard, 1550), l’ouvrage

contre les erreurs de M ichel Servet (R. Estienne, 1554), la Congrégation faite en l’Eglise de G enève (V. Brès, 1562) et la Somme de théologie de

Melanchton (J. G érard, 1546) trad u ite p a r Calvin.

P a r ailleurs, le Passevent parisien respondant à Pasquin

Rommain (s.l., 1555) est une a tta q u e violente

contre C alvin com m e le Combat du fidèle Papiste d ’A rtus Désiré (R ouen, 1550). De vera et falsa reli-

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nale des Dialogi d ’U lrich von H u tte n est de 1520. J o h a n n F u ndling lui, s’a tta q u e à L u th e r dans

Anzaigung zwayer falschen Zungen des Luther s

(L andshut, 1526), ainsi que J o h a n n Eck dans ses

Lieux communs contre Luther (Paris, 1562).

L ’Alcoran des Cordeliers, d onné p a r C o n rad

Badius à G enève en 1556 et 1560, est la réponse satirique des protestants à l’ouvrage de B. de Pisis qui m e tta it en parallèle la vie de saint François d ’Assise et celle de Jésus-C hrist (M ilan, 1510). D ’ailleurs, l’Eglise de R om e reste la cible préférée des pam phlétaires. L a vente des indulgences est critiquée dans Taxe Cancellarie apostolice (Paris, 1520), la conduite des papes dans les Satyres chre-

stiennes de la cuisine papale (Genève, 1560) et dans YHistoire de la Mappe-Monde papistique (1567). L a Défense des empereurs, rois... contre la censure des papes de Rome (1607) a cette p a rticu la rité que l’exem ­

plaire, prélevé p a r u n A nglais en 1815, provient de la bilbiothèque de B o n ap arte à Saint-C loud. L a papesse Je a n n e est évoquée p a r A lexandre Cooke (Sedan, 1633) et F erra n te P allavicino publie son rom an satirique contre la C our de R om e en 1643 sous le titre de II divortio celeste.

L a Lettre déclaratoire de la doctrine des pères jésuites, écrite p a r Pierre C oton, confesseur d ’H en ri IV et de Louis X II I (Paris, 1610) a provoqué la p u b li­ cation de Y Anticoton ou la réfutation de la lettre du père

Coton (1610) et la Response à l’Anticoton de Behotte,

en 1611. U n au tre libelle contre le père C oton po rte le bien curieux titre: Le remer ciment des Beur-

rières de Paris, au sieur de Courbouzon Montgommery (A

N iort, 1610). L ’Art d’assassiner les Rois enseigné par

les Jésuites à Louis X I V et Jacques I I fut publié à

Londres en 1696.

Les Acta martyrum de J e a n C respin (Genève, 1556) évoquent le souvenir des victim es des guerres de religion de m êm e que YHistoire générale

des églises évangéliques des Vallées de Piémont ou Vaudoises de J e a n Léger (Leyde, 1669). L ’ouvrage

de R . V erstegan, Théâtre des cruautés des Hérétiques

de notre temps (Anvers, 1588), est une violente

a tta q u e contre H enri V III et la reine Elisabeth. Les poètes et écrivains, ceux du X V Ie surtout, occupent une place d ’hon n eu r dans la biblio­ th è q u e de Pierre Favre. Leurs ouvrages sont souvent som ptueusem ent habillés offrant toutes les couleurs du m aroquin. Les Mimes d ’A ntoine B aïf (Paris, 1581) sont reliés p a r T ra u tz - B auzonnet com m e le Parnasse satyrique attrib u é à T héophile de V iau. L a prem ière édition des

Poemata de T héodore de Bèze sort de l’atelier

parisien de C onrad Badius en 1548. L ’édition genevoise de 1550 sera reliée en m aro q u in citron, tandis que les Juvenilia (vers 1550) seront en m a ro q u in violet. L a Louange des Femmes, invention

extraite du Commentaire de Pantagruel (De Tournes,

1551) porte la reliure de N iedrée; Le Fort inexpu­

gnable de l’honneur du sexe féminin de François de

Billon (Paris, 1555) est en reliure de l’époque. O n

recense huit œ uvres de Jo a ch im D u Bellay dont q u a tre en édition originale parues entre 1558- 1560, com m e l’Hymne au Roy. O n lui doit encore

YEpithalame sur le mariage de Philibert Emanuel duc de Savoie et la princesse Marguerite de France (Paris,

1559). R onsard est l’a u te u r de Y Elégie sur les trou­

bles d’Amboise en 1560 (Paris, 1563). L ’Histoire de Charles I X de Sorbier (Paris, 1574) cache u n

sonnet inédit de R onsard. L a Lyre chrestienne (Lyon, 1560) contient diverses chansons à l’usage des protestants avec des textes de Bèze, D u Bellay, etc. L a Muse chrestienne, anthologie p aru e en 1582 à Paris, recense deux cent cin q u an te poèm es de Baïf, Belleau, D u Bellay, R onsard, etc. Le recueil de J e a n M a ro t (vers 1532-1533) est en édition originale, tandis que l’œ uvre de C lém ent M aro t, son fils, est représentée p a r Cinquante-deux psaumes

de David (1550) et p a r l’édition parisienne de ses Œuvres (1552). L ’ouvrage original très rare de

B onaventure Des Périers, la Prognostication des

prognostications (1537) a tta q u e les faiseurs d ’a lm a ­

nachs qui fleurirent dans toute l’Europe.

L ’édition hollandaise de D on J u a n de M olière,

Le Festin de pierre (1693), est la prem ière édition

com plète de la com édie. Il n ’est pas facile de trouver un exem plaire de YHistoire prodigieuse et

lamentable de Jean Fauste, grand magicien (Cologne,

1712) trad u ite p a r P. C ayet et reliée en m aro q u in rouge p a r Belz-Niedrée.

V oltaire est là, lui aussi, en vers et en prose. Ses

Poèmes sont en p rem ier tirage des C azin, en m a ro ­

q u in ancien (Genève, 1777). L a Guerre civile de

Genève est présente en deux éditions différentes (A

Besançon, 1768); celle illustrée de six gravures reste p lu tô t rare. D ans l’exem plaire original de M icrom égas (Londres, 1752), on a relié deux feuillets de variantes, pro v en an t d ’u n au tre tirage.

L ’Epître du Diable à Monsieur de Voltaire (1760),

ouvrage attrib u é à C laude M arie G iraud, contient trois gravures d ont l’une est répétée.

Si les livres de voyage sont bien représentés dans la bibliothèque de son arrière-g ran d -p ère G uillaum e F avre, les acquisitions de P ierre Favre form ent un ensem ble non m oins valable p a r leur choix judicieux. L a Cosmographie du Levant d ’A ndré T h ev et (Lyon, J . de T ournes, 1554) est ornée de vingt-cinq figures de B ernard Salom on; YHistoire

de Berry de J e a n G haum eau (Lyon, 1566) est

illustrée p a r J e a n A rnoullet; la m eilleure icono­ g rap h ie sur la Palestine d u X V II e siècle se trouve dans E l devoto peregrino, viage de Terra Santa d ’A ntonio del Castillo (M adrid, 1656); Y Ausführ­

liche und grundzichtige Beschreibung des Königreichs Frankreich (Francfort, 1690) contient cent seize

vues de petit form at des villes de France. P our faciliter les voyages, on édite des atlas de petit form at. L ’Atlas portabilis de L otter (Augsbourg, 1740) qui donne vingt-neuf cartes coloriées, Y Atlas

géographique de Z annoni (Paris, 1762) qui en a

vingt-six, et Y Atlas maritime de Bonne (Paris, 9

(9)

Libelle satiriq u e co n tre V o lta ire (G irau d , C. L. E p ître d u d iab le à M o nsieur de V oltaire... — A ux Délices, près G enève, 1760).

Prise de la B astille, g ra v u re p a r J a n in e t (G rav u res histo­ riques des p rin c ip a u x événem ents depuis l’o u v ertu re des E tats-G én érau x en 1789. — Paris, 1789-91). !>

1778), d ont m êm e le texte est gravé, en sont des exemples.

P o u r en revenir à la Suisse et aux environs, il faut citer les Voyages dans les Alpes de H.-B. de Saussure (N euchâtel, 1779-96), la superbe 2e édition d u Voyage pittoresque de Genève à Milan de L ory fils (Bâle, 1819) avec ses trente-cinq p la n ­ ches à l’a q u a tin te, le Voyage pittoresque au lac de

Genève ou Léman (Zurich, 1820), le livre de C harles

M alo, intitulé Le Simplon, promenade pittoresque de

Genève à Milan (Paris, 1824), dont les gravures

coloriées sont de form at in - 12. A Bâle, en 1826, on édite les Souvenirs de la Vallée de Chamonix de S am uel B irm ann, illustrés de vingt-cinq gravures. Il ne faut pas oublier l’édition genevoise d u Voyage

pittoresque aux Alpes Pennines d ’A lbanis de B eau­

m o n t (1787) qui est illustré de douze eaux-fortes rehaussées de couleur. L a Collection des habitations

rurales dans les X X I I Cantons de la Suisse (Zurich,

s.d.), présen tan t une gravure pour ch aq u e canton, est u n ouvrage q u ’il est rare de trouver.

L a passion de l’historien et la curiosité profes­ sionnelle de l’architecte expliquent aisém ent la présence d ’ouvrages anciens sur les édifices de la

ville de Paris dont la valeu r docum entaire n ’est plus à dém ontrer a u jo u rd ’hui. Les plus anciennes vues des villes d ’E urope, d o n t celle de G enève, se tro u v en t dans YEpitome de la Corographie d’Europe (Lyon, A rnoullet, 1553). Les figures d u Labyrinthe

de Versailles de Ch. P e rra u lt (Paris, 1679) sont

gravées p a r Sébastien Le Clerc; la Nouvelle

description de la Ville de Paris p a r G. Brice d ate de

1725; les huit volum es de la Description de Paris de P iganiol de la Force (Paris, 1742) contiennent septante-six planches gravées; nonante-six vues sont présentées dans la Description historique de Paris de Beguillet (1779-81); les cent-treize estam pes de form e ronde des Vues pittoresques des principaux

édifices de Paris (vers 1789) sont gravées en couleur.

C itons aussi trois ouvrages sur Paris publiés à Londres: A Sélection o f2 0 o f the most picturesque views

in Paris (1803) de T h. G irtin dont les gravures

sont en aq u a tin te, com m e celles de Picturesque

views o f public édifices in Paris (1814) de S egard et

T estard ; les vingt-deux dessins originaux de N attes (1806) croquent Paris, V ersailles et Saint- Denis. Soixante-six gravures de g ran d form at ren d en t précieux l’ouvrage de Louis-Pierre

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B altard (Paris, 1803-1805). L a Notice sur le Palais

des Tuileries de V iollet-le-D uc im prim ée sur p ap ier

rose sem ble être la seule encore existante.

L a collection P ierre F avre est suffisam m ent riche en livres illustrés p o u r q u e l’on puisse suivre l’évolution de l’illustration, de la xylographie, des différentes techniques de la taille-douce, ju s q u ’à la lithographie. J u s q u ’à la fin d u seizième siècle, on utilise, presque exclusivem ent, la g ravure sur bois. Yd Exposition des Evangiles en françoys (Lyon, 1498) en contient une bonne cinquantaine. Les

Livres d’heures im prim és p a r T h ie lm an K erv er sur

vélin (juin 1502 et décem bre 1502) sortent de l’ordinaire aussi bien p a r la b ea u té des gravures à pleine page que p a r les encadrem ents très variés. Le très p o p u laire Livre d’emblèmes d ’A lciat d ate de 1536; les nonante-deux gravures de Historiarum

veteris instrumenti icônes (Lyon, 1538) sont d ’après

les dessins de H an s H olbein. D ans le genre des livres d ’em blèm es, on trouve deux ouvrages publiés p a r G. G ueroult à Lyon chez A rnoullet en 1550, une Picta poesis que B. A neau a fait im prim er à L yon en 1552. L a Biblia sacra est

illustrée de cent non an te-h u it bois de B ernard Salom on (Lyon, de T ournes, 1554) et c’est lui qui grave encore les bois des Fabulae d ’Esope chez de T ournes en 1570. Les Devises héroïques paraissent égalem ent chez de T ournes en 1557.

Le livre de Boccace intitulé De claris mulieribus serait l’u n des prem iers livres im prim és à Berne (M . A piarius, 1539). U Entrée de Charles I X à Paris p a r Sim on B ouquet (Paris, 1572) sera, avec ses seize gravures sur bois, l’u n des plus b eaux livres de fête p u blié en F rance au X V Ie siècle. Il contient des vers de R onsard, Baïf, A. Codoré. P arm i les impressions genevoises illustrées, il faut m entionner Y Antithèse des faits de Jésus-Christ et du

pape (en français et en latin, 1578, et en allem and,

1576). Les icônes de T héodore de Bèze ont vu le jo u r en 1580.

L a prem ière édition illustrée de L a F ontaine avec les gravures en taille-douce de R o m ain de H ooghe a p a ru à A m sterdam en 1685. A utrem ent célèbre est la gran d e édition en q u a tre volum es in-folio (Paris, 1755-1759) des Fables choisies avec les deux cent septante-cinq figures d ’O u d ry . A

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titre de curiosité, on peut encore en m entionner une édition illustrée p a r u n groupe d ’artistes ja p o n a is (Tokyo, 1894). O n cite l’édition p a ri­ sienne en cinq volum es d u Décameron de Boccace (1757-1761, relié p a r Allô en m a ro q u in citron) com m e l’u n des livres illustrés les plus réussis de to u t le X V I I I e siècle. Les gravures qui y figurent sont l’œ uvre de G ravelot, Boucher, Eisen et Cochin. L ’édition donnée p a r D idot en 1797 d u

Voyage de Gulliver de Swift contient des figures en

double état de Lefebvre.

Les œ uvres de R odolphe Tôpffer ne sau raien t faire défaut dans la collection d ’u n bibliophile genevois. L a p lu p a rt sont en édition originale ou dédicacés. Le Docteur Festus m érite une m ention spéciale c a r l’exem plaire contient les quinze planches refusées p a r l’éditeur, qui les av ait jugées tro p gauloises!

D eux ouvrages de «chinoiseries» figurent dans la collection Favre. Les deux sont ornés des gravures de H elm an d ’après les dessins envoyés depuis la C hine p a r le m issionnaire A m iot. Le p rem ier est une biographie de Confucius (Paris, 1788), le second concerne les Faits mémorables des

empereurs de la Chine (Paris, 1788).

Les livres illustrés m odernes don n en t l’im pres­ sion de ne pas être à leur place dans cet ensemble. E n to u t cas, ils n ’étaient pas les favoris de Pierre F avre qui n ’aim ait pas ces publications a y a n t l’air d ’être confectionnées à l’usage de pseudo-biblio­ philes. Ils m éritent p o u rta n t l’existence, tel le

Diable amoureux illustré p a r les gravures de

L ab o u reu r (1921), les Noces de R a m u z avec les illustrations coloriées à la m ain de T héodore Straw insky (N euchâtel, 1943), le Jean de Noarrieu de Francis Ja m m e s avec les gravures de M a ria n n e C louzot (1947) ou les Poésies de Sappho ornées d ’eaux-fortes ainsi que d ’u n dessin original de Ja cq u e s H o u p lain et dédicacées à Pierre Favre.

Les ensembles suivants se ra tta c h e n t égalem ent à la catégorie des livres illustrés. Les ouvrages consacrés au x costumes suisses sont rem arq u ab les p a r la fraîcheur de leurs coloris. Les dessins de F. N. K oenig sont publiés en sept petits cahiers (Zurich, 1811) avec texte allem and-français, les

Costumes suisses en miniature de Félix M eyer p ara is­

sent à Z urich (1835). Les figures de J.-B . B. Eyres

La Suisse ou costumes, mœurs et usages des Suisses

(Paris, 1820) sont inspirées des gravures de Lory, tandis que R e in h a rd t fait preuve de plus d ’origi­ nalité dans son recueil publié à L ondres en 1822, com m e le R o m ain Bartolom eo Pinelli avec ses quinze eaux-fortes coloriées.

Les livres sur les poissons doivent être m entionnés ca r ils se distinguent et p a r leur rareté et p a r leur beauté. Les figures de l’Aquatilium

animalium historiae de H ipolito S alvani (R om e,

1554) sont gravées sur argent, tandis q u e celles qui o rnent le traité de P. Belon La nature et diversité

des poissons (Paris, 1555) sont gravées sur bois.

L ’A bbé B onnaterre dédie son Ichtyologie (Paris, 1788) à N ecker. D ans l’ouvrage édité à Londres vers 1825 de R. N o rth A treatise on fish and fish-

ponds, les gravures coloriées de E. A lbin sont

datées de 1749. D eux livres concernent les pois­ sons du L ém an: Figures pour l’histoire abrégée des

poissons du lac Léman de Louis Agassiz (Genève,

Paschoud, 1826) et Y Histoire naturelle des poissons du

bassin du Léman de G. L unel (Georg, 1874).

«29 avril 1951: Belle cueillette de m orilles à Messery». V oilà une phrase, tirée du jo u rn a l de Pierre F avre, qui explique la présence de livres de m ycologie en g ran d nom bre dans sa bibliothèque. O n y trouve u n Memento de la cryptogamie des envi­

rons de Paris qui est un recueil de cent dessins

originaux; les différents traités des cham pignons comestibles qui o nt p o u r a u te u r J. J . Poulet (Paris, 1790), C. H . Persoon (Paris, 1819), J. R oques (Paris, 1842) et F. S. C ordier (Paris, 1876). Les champignons comestibles de la Suisse sont l’œ u v re de R. B lanchet (L ausanne, 1847) et ceux du C a n to n de N euchâtel celle de L. F avre-G uil- larm od. Le plus im pressionnant de ces recueils est sans conteste l’ouvrage en cinq volum es de J . Chr. Schaeffer concernant les cham pignons de la B avière (R atisbonne, 1762-1772) d ont l’atlas contient trois cent tren te planches coloriées, et qui a a p p a rte n u à P yram e de C andolle.

P o u r certains types de bibliophiles, l’h ab il­ lem ent du livre prim e sur le contenu, et p o u r eux il est tout à fait secondaire si le m agnifique m a ro ­ q u in arm orié ne couvre q u ’un vulgaire livre de com ptes d ’une b ibliothèque princière au lieu d ’o rn er la prem ière édition d ’une œ uvre qui a m a rq u é l’histoire de la pensée hum aine. Il en est to u t au tre m en t p o u r P ierre F avre qui aim ait à voir jo lim ent relié le plus hum ble exem plaire de sa bibliothèque, et cherchait sciem m ent à posséder dans les m eilleures conditions possibles les livres q u ’il affectionnait, quitte à rach eter la m êm e édition si elle présentait u n a ttra it p a rti­ culier. Ainsi, on retrouve dans sa collection les nom s les plus prestigieux de l’histoire de la reliure artistique: Bedford, Bozerian, B radel, C apé, C ham bolle-D uru, D erôm e, K oehler, Le Gascon, L ortic, N iedrée, P etit, R osa, Sim ier, T h ib a ro n , T rau tz-B au zo n n et, Vogel — et on p o u rra it conti­ n u er la liste. B eaucoup de reliures, les anciennes surtout, ne sont pas signées, loin de là, m ais elles n ’en représentent pas m oins des chefs-d’œ uvre.

Les reliures arm oriées n ’y sont pas rares. Têtes couronnées, personnages historiques, bibliophiles célèbres: u n p etit go th a des collectionneurs. Les deux volum es en m a ro q u in olive à la D u Seuil de

Y Histoire généalogique de la maison de France (1619)

p o rten t les arm es de Louis X II I ; la Bible de Mons im prim ée p a r les Elzevier a a p p a rte n u à Louis X IV ; la Semaine sainte à M a d am e A délaïde, fille de Louis X V ; la Conjuration de Conchine (Paris, 1618) à la m arquise de P o m p ad o u r; le Ju stin des

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Elzevier, en m aro q u in rouge doublé de m aroquin olive, à Philippe V , duc d ’A njou et roi d ’E spagne;

YHistoire de l’Ancien et du Nouveau Testament p a r

L em aître de Sacy (1757) en m aro q u in rouge fleurdelisé à M arie-Josèphe de Saxe, m ère de Louis X V I; les Proverbia Davidis regis de C astellion (Bâle, s.d.) à Frédéric G uillaum e, duc de Saxe; le

Breviarium praedicatorum (Venise, 1531) a u prince

C harles Louis de Bourbon. L ’ouvrage de M elanchton In Evangelia... (Leipzig, 1557), et les

Emblèmes de S aav ed ra sont aux arm es et au chiffre

d u prince Essling. Bozerian a relié les dix volum es de Cicéron (Elzevier, 1642) aux arm es de L ord S tu a rt de R othesay, am bassadeur à Paris. Le G ascon a signé plusieurs impressions elzeviriennes au chiffre de H a b e rt de M ontm or, conseiller au P arlem ent de Paris. Le Blason des armoiries de B ara (Lyon, 1581) porte les arm es de Le Fèvre de C a u m a rtin , m arquis de St. Ange, et la signature d u com te de Caylus.

U n recueil de pièces italiennes (1535-36) rela­ tives à la lutte de C harles Q u in t contre les T urcs provient de la bibliothèque de C olbert; Du grand et

loyal devoir envers le roy (1565) de R égnier de la

P lanche est orné des arm es d u duc de Richelieu, tandis que le Traité des reliques de C alvin (fin X V Ie siècle) a p p a rte n a it au b aro n de V endeuvre. L a

Source d’erreur de Bullinger (Genève, 1560) est aux

arm es de P. A. d u C am bout. Les Opuscula de J a n Huss (Strasbourg, vers 1523) figuraient dans la collection d u com te d ’H oym , m inistre du roi de Pologne en France, et Y Odyssée en vers burlesques (Elzevier, 1653) dans celle d u com te de Lagondie. L ’Exhortation à la paix aux Catholiques François à

Poictiers (1574) et deux recueils de p laquettes

d ’impressions lyonnaises (1563-1594) p rovenant de la bibliothèque d u com te de B éarn p o rten t ses arm es et son chiffre estam pés à froid à l’intérieur des deux plats de la reliure.

Le b aro n de L ongepierre, secrétaire d u duc de Berry, n ’a mis d ’a u tre signe hérald iq u e sur ses livres que la Toison d ’or, ainsi q u ’on le voit sur les trois volum es de S atyre M enippée (R atisbonne, 1709) et sur les deux volum es de II Petrarca con

nuove spositiom (Lyon, 1564).

L ’ex-libris, au tre forme de m a rq u e de l’a p p a r ­ tenance à u n p ropriétaire, est apposé à l’intérieur d u prem ier p la t d u livre. A rm orié ou non, gravé ou lithographié, il nous rélève le nom du collec­ tionneur, célèbre ou modeste. D ans la collection de Pierre Favre, il n ’est pas rare de rencontrer l’ex-libris des D idot, Fick, J a n in , L agondie, L urde, M ortim er, Raisin, R e n o u ard , Stroehlin, V iollet-le-D uc, Yemeniz — p o u r ne m entionner que les plus connus.

Il m ’est agréab le de term iner ce choix de livres p a r trois impressions genevoises qui rem ontent aux prem iers tem ps de l’im prim erie à Genève. Le

Confessionale de St A ntonin a vu le jo u r dans

l’atelier de Louis Cruse vers 1480, le Cordiale de

G erardus de V liederhoven provient d u m êm e atelier après 1487. Le Manuale ad usum Tarenta-

siensem (Jean Belot, 1508) est le seul exem plaire

com plet connu.

C ette longue énum ération a l’am bition d ’être représentative d ’une collection d ont seul le c a ta ­ logage com plet révélera toutes les richesses. D ’a u tre p a rt, p a r cet article, je voulais rendre hom m age en m êm e tem ps a u bibliophile Pierre F avre qui a su créer une bibliothèque com p arab le aux m eilleures collections privées, et a u citoyen Pierre F avre qui, p a r ce legs, voulait honorer Genève.

Antal Lokkos

R eproductions de J.-M . M eylan

U n choix de livres p ro v en a n t de la collection de P ierre F avre sera présenté à la Salle Lullin de la B ibliothèque pu b liq u e à p a rtir d u 15 novem bre 1989.

«Ils l’on crucifié e n tre deu x larro n s (L a passion et la m o rt de Louis X V I, roi des juifs et des chrétiens. — A Jéru sa le m , 1790).

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