Université de Toliara
Colloque international
Posture universitaire face à l’exploitation des ressources stratégiques
Du 22 au 24 Novembre 2021 – Université de Toliara - Madagascar
Contexte
En tant que phénomène de mise en relation des différents pays de la planète, la mondialisation se manifeste par la libre circulation de toutes les ressources : capitaux, marchandises, biens, langues, cultures, services, savoir-faire et techniques, personnes,
… Elle crée une forte interdépendance, et comme dans tout phénomène social, il y a des puissants et des faibles, des avantagés et des démunis. Sans être antimondialiste, il importe de réfléchir sur les conséquences de la mondialisation dans les pays en développement afin de quitter l’espace des désavantagés – et non oubliés – de la globalisation.
En effet, vu l’abolition des frontières, il faut que chaque Etat-nation trouve sa place – d’où le concept de l’émergence qui est essentiel pour les pays non-occidentaux. En tant qu’acteur du développement, les universitaires ont leur rôle à jouer pour cette émergence, notamment celui de défendre les terrains de recherche et d’en faire des moyens de développement économique rapide et/ou sûr.
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
La présente manifestation scientifique se veut un espace de dialogues pour revoir les théories mondiales du développement auxquelles les pays de l’Autre Monde, ceux en voie de développement, servent de terrain d’essai. Il s’agit de récolter les travaux d’universitaires qui, mus par l’esprit critique faisant généralement défaut aux diplômés des pays anciennement colonisés, associent les recherches au développement. L’objectif est d’orienter le regard des chercheurs de toute discipline vers la considération du contexte local, des ressources existantes et de la souveraineté nationale, afin d’asseoir des actions de développement adaptées.
Dans le contexte qui prévaut dans les pays en développement, il importe de réagir et d’agir afin de revisiter avec un regard qui sort des lunettes occidentales les théories de développement à la mode et les actions qui en découlent. Celles-ci ne sont pas forcément universellement pertinentes et il appartient aux chercheurs et intellectuels des pays
« autres » d’en découdre et d’apporter des solutions et suggestions pour un recours équitable aux trois piliers de développement. Ainsi, le social en tant qu’objectif, et l’environnement en tant qu’outil, comme prôné par la théorie des trois piliers de développement, seront pris en considération pour assurer l’économie qui est alors un moyen.
Pour des questions de pragmatisme, nous souhaitons présentement faire pencher les chercheurs et administrateurs sur le cas des ressources stratégiques dont l’exploitation – pour le cas de Madagascar, par exemple – ne bénéficie pas, a priori, de l’application de la théorie des trois piliers. D’une manière isolée et sporadique, des universitaires prennent ces ressources comme objet d’étude et ont des constats et réflexions qu’il importe de communiquer, de dupliquer, et de constituer comme base d’actions de développement bâties sur la recherche.
Objectifs :
Réunir des chercheurs « appliqués » sur une plate-forme de réflexion multidisciplinaire, au bénéfice des îles et des pays côtiers en particulier, et en voie de développement en général.
Trouver l’équilibre d’administration et de gestion pour le développement durable, dans le cas de l’exploitation des ressources stratégiques.
Retombées attendues :
Des résultats de recherche appliquée pour le développement économique sont communiqués.
Un document stratégique sur la recherche appliquée pour le développement, inspiré des travaux présentés et des échanges, est élaboré.
Une plate-forme de réflexion et d’action pour poursuivre les recherches et appliquer les résultats est créée.
Des formations pour des recherches appliquées sont intégrées au programme d’enseignement des établissements.
Les recherches appliquées se développent dans les établissements universitaires, sans distinction de discipline.
Les chercheurs universitaires sont consultés par les administrateurs et décideurs pour la réalisation d’activités de développement exploitant les ressources du pays.
DESCRIPTIF
Sur la base du contexte formulé, la présentation de postures d’universitaires actifs dans la recherche appliquée est souhaitée. Les sujets d’ordre pratique sont les bienvenus. Il s’agira, soit de donner des exemples d’actions pour justifier des théories ou des principes, notamment basés sur les piliers de développement afin de rester dans la multidisciplinarité ; soit, d’exposer des suggestions à partir de déduction pouvant découler d’observations d’échec ou de non-aboutissement de recherches appliquées, pour cause d’isolement ou de fermeture.
Les intervenants sont sollicités pour exposer leurs convictions, expériences et actions afin de susciter les réflexions, éveiller l’esprit critique, inspirer des activités de recherche- action, motiver à créer des ponts entre les chercheurs universitaires et les décideurs/développeurs. Les objets de communication peuvent être des documents de
méthodologie, de rapports ou de guide, tout comme ils peuvent être des réflexions théoriques et critiques. L’attention des intervenants est orientée sur l’un des objectifs qui est de jeter les bases d’un document de stratégie pour la contribution des chercheurs et universitaires dans l’exploitation des ressources stratégiques.
Thèmes abordés :
Sol, mines et après-mines :
Exploitation des sols par l’agriculture. Agronomie
Industrie minérale et histoire économique de Madagascar Prévention des risques dans le domaine de l’après-mine
Marines et continentales : Biodiversité marine et littorale
Gestion des ressources halieutiques Politique et gestion de l’environnement
Exploitation et protection des ressources naturelles
Humanités :
Ressources humaines et traditions Culture et civilisation
Population et environnement Faits sociaux et développement
PROGRAMME
Lundi 22 Novembre 2021 Matinée
8h30 - Accueil
9h00 - Discours d’ouverture
9h15 - Discours inaugural sur les ressources stratégiques
9h45 - Conférence fédératrice : Pr Mireille RAZAFINDRAKOTO et Pr François ROUBAUD, Directeurs de recherche IRD-DIAL, Rio de Janeiro (Brésil), Posture universitaire, de la réflexion à l’action – Exemple de la gestion du Makay.
10h30 – Discussion 11h – Cocktail
Après-midi
Séance 2 : Sol, mines et après-mine De 15h à 18h
Président de séance : Pr RAZAKAMANANA Théodore, Membre du Comité scientifique.
Intervenants :
Pr RAFOLISY Ratovonarivo (co-production), Laboratoire des Radioisotopes, Université d’Antananarivo, Caractérisation des exploitations et quantification des flux de nutriments d’exploitations mixtes d’agriculture-élevage de la région Vakinankaratra.
Dans les hauts plateaux de Madagascar, les cultures vivrières dominent l'agriculture, mais la production animale est presque systématiquement associée, dans des systèmes mixtes agriculture-élevage. La plupart des agriculteurs peuvent être décrits comme pauvres ou très pauvres. Une petite partie d'entre eux pourrait être considérée comme des agriculteurs aisés ou riches. Le but de cette étude est de caractériser les exploitations
des Hautes Terres du Vakinankaratra et d’analyser les flux de nutriments (NPK) de quelques exploitations agricoles de référence en vue d’analyser les modes de gestion des produits résiduaires organiques (PRO) et de quantifier les pertes de nutriments en fonction des pratiques de gestion des PRO par les fermiers. Une enquête a été effectuée sur 300 exploitations. Le choix des exploitants a été basé sur la relation de ces exploitations par rapport au FIFAMANOR. La collecte des données s’est faite lors d’entretiens semi-directifs auprès des exploitants pour collecter des informations sur la structure des exploitations et les pratiques de gestions des PRO. Sur cette base, une typologie a été élaborée à partir d’analyses statistiques multivariées. Neuf exploitations mixtes, intégrant l'agriculture et l'élevage dans le système de production, ont été sélectionnées à partir de la typologie. Les données sur les pratiques culturales ont été collectées par le biais d'enquêtes approfondies : mesures de la production quotidienne de fumier, du lait, du rendement des cultures, etc. Des analyses des teneurs en nutriments des cultures et des PRO ont été obtenues suite à l’analyse de ces produits. Enfin, des calculs des flux et du bilan des nutriments (NPK) ont été réalisées sur chaque exploitation.
Les 300 exploitations enquêtées ont été classées selon la structure de l'exploitation et le mode de gestion des PRO. Elles ont été répartis en sept types d'exploitations : type1, des exploitations traditionnelles avec une petite surface agricole(26 % des enquêtés) ; type 2, des éleveurs de porcs qui cultivent des cultures vivrières (8 %) ; type 3, des agro-éleveurs avec un grand nombre de vaches laitières et des cultures horticoles (20 %) ; type 4, des petits éleveurs de vaches laitières (16 %) ; type 5, de grands éleveurs de vaches laitières avec une grande superficie de cultures vivrières (9%) ; type 6, des agropasteurs avec une importante superficie de cultures vivrières et un grand nombre de zébus de trait (13 %) ; type 7, des agroéleveurs avec une grande superficie de culture fourragère et un grand nombre de vaches laitières(8 %). Il a été constaté que parmi les modes de gestion des fumiers, les tas à l’air, les fosses à l’air et les fosses sous abris sont les pratiques les plus couramment pratiqués par les agriculteurs enquêtés, chacun de ces modes de gestion étant pratiqué par plus de 30% des agro-éleveurs. Le mode de gestion en tas sous abris est le moins pratiqué, avec une proportion inférieure à 3 %. Le bilan par hectare des 9 exploitations de référence varie pour N de 16 à 263 kg N an-1 ; pour P de 7 à 64 kg P an-
1 ; pour K de 22 à 64 kg K an-1. Au niveau de l’ensemble des exploitations, les bilans de nutriments sont donc positifs ou proches de l'équilibre. Les grands producteurs de lait obtiennent des résultats très positifs, notamment en achetant de grandes quantités d'aliments complémentaires pour les vaches laitières.
Mots clés : Bilan des nutriments, typologie des exploitations, Produits résiduaires organiques, Intégration agriculture élevage
VELONTAHINA Lamina Fototra Zafiry, RANAIVOSOA Tojoarimanana Hiratrianal, Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques, La potentialité possible de Madagascar vers un pays pétrolier.
Devant la pandémie de coronavirus, le secteur pétrolier s’est retrouvé démuni face à l’un des effondrements les plus précipités de la consommation de pétrole survenu au cours de l’histoire moderne. Désormais, il est estimé que le monde aura consommé en moyenne
92 millions de b/j en 2020 contre 100 en 2019 et que nous allons certainement faire face à un pic pétrolier. Selon l’AIE, en 2023 la consommation globale de pétrole devrait retrouver son niveau précédent la crise et la hausse actuelle des prix du pétrole peut faire l'objet d’une course vers l’exploitation de l’hydrocarbure. Madagascar, avec sa structure géologique favorable à la maturation de matières organiques, peut faire partie de cette course. En effet, Madagascar a une potentialité inouïe de ressources dans ses bassins sur le long de la côte Ouest, suivant les recherches géologiques et géophysiques depuis 1962 jusqu’à présent, dont les 49 852 km de lignes séismiques. Il est temps pour Madagascar d’actionner ce levier économique car la zone d'équilibre des prix du pétrole s'est durablement déplacée vers le haut. Un tel déplacement s'expliquerait notamment par une demande structurellement plus forte qui ne pourrait être satisfaite sans une hausse significative du coût marginal de production. En soulignant que le secteur peut affecter considérablement le secteur socio-économique par la création de plus de 6000 emplois durant l’activité pétrolière, il est également un des poids considérables dans les revenus économiques de l’État et le transfert technique aura un impact considérable dans l’avancée technologique de Madagascar. La valorisation des données techniques donnera à Madagascar une réputation internationale en matière d’hydrocarbure. Étant un investissement direct étranger, les compagnies pétrolières donnent la possibilité aux populations locales l’utilisation des biens, produits ou services disponibles et participent dans la concrétisation de plans de développement communaux.
RANJAVA Ambinintsoa Tiana, Office des Mines Nationales et des Industries
Stratégiques, Essai de traitement des minerais de carnotite (vanadate d’uranium de Folakara ) et de l’ uranothorianite du sud-est de Madagascar.
Une des problématiques à laquelle le monde doit trouver en permanence des solutions est celle du besoin énergétique. Notre société consomme énormément en énergie, vu les axes de développement adoptés par tous comme le tout-électrique (voiture tesla) Les énergies renouvelables présentent de nombreux avantages et sont des énergies propres, mais elles ont notamment l’inconvénient d’être tributaires du vent ou du rayonnement solaire. L’électronucléaire est un complément utile : il permet de produire de l’énergie de manière constante et rentable durant la majeure partie de l’année (des taux supérieurs à 90 % ont été régulièrement atteints dans plusieurs pays), de jour comme de nuit. De plus, il peut être déployé à grande échelle, ce qui le rend à même de répondre aux demandes d’électricité des villes et de l’industrie. En ce qui concerne l’avenir, des systèmes énergétiques hybrides innovants sont actuellement mis au point en vue d’associer l’électronucléaire à des énergies renouvelables pour produire de l’électricité, ou utiliser la chaleur des réacteurs nucléaires pour d’autres applications, comme le dessalement de l’eau de mer.
Une forte demande en uranium est fort probable vue la demande énergétique croissante enregistrée ces dernières décennies. Or le traitement de minerais d'Uranium est l'une des premières étapes du cycle du combustible nucléaire. Il consiste à concentrer par des procédés physico-chimiques les composés d'uranium présents dans les minerais. Il fait appel à des techniques hydrométallurgiques pour passer d'un minerai ayant 0,01 à 0,03
% U à un concentré d'uranium de 70 à 75 % U. (réf. OMNIS, 1986, p. 13).
Dans le cadre de mise en valeur des gisements uranifères de Madagascar, l’OMNIS a entrepris des recherches sur les minéralisations uranifères depuis plus de 45 ans. Pour
pouvoir élaborer des études de préfaisabilités, il lui est nécessaire d’avoir des données sur le traitement de ces minerais provenant des anciennes mines connues (Folakara et Tranomaro). Le but de cette présentation est de mettre en évidence les différents travaux d’essai de traitement des minerais d’Uranium effectués par le laboratoire de l’OMNIS.
Les résultats présentés ici nécessitent un approfondissement et une amélioration afin d’obtenir des résultats beaucoup plus représentatifs des deux types de minerais en étude en tenant compte du développement des méthodes de traitement actuelles.
Mardi 23 Novembre 2021 Matinée
Séance 3 : Marines et continentales (I) De 8h30 à 11h30
Président de séance : Pr RANDRIAMASITIANA Gil Danny, Membre du Comité scientifique.
Intervenants
Dr YOUSSOUF Ibrahim Jacky Antho, Université de Toliara, Recherches, base de la conservation des ressources naturelles et clef du développement durable de la communauté humaine.
Vus les différents systèmes de gouvernance forestière mis en place actuellement, la dégradation de ces derniers ne cesse d’empirer d’une année à une autre avec une vitesse alarmante. Cependant, l’application de cette décision est souvent difficile car des conflits d’intérêts sont constatés au niveau du gouvernement et des villageois qui vivent aux alentours des forêts.
Ainsi, comment peut-on inciter un développement durable de la communauté, d’un côté et de promouvoir une bonne gouvernance des ressources naturelles, de l’autre ?
Quel principe systémique doit-on adopter pour réduire la pauvreté et instaurer un équilibre socio-économique et culturel, sans endommager les ressources naturelles ?
Soucieux de ces faits, nous avons développé les recherches dans certaines aires de conservation, pour avoir un équilibre entre la valorisation et la conservation de nos ressources naturelles, pour un développement rapide et durable de la communauté. En cas extrême, la valorisation peut devenir une surexploitation et la conservation une protection dont la première entraîne la dégradation des ressources et la deuxième l’inaccessibilité de la population environnante.
Les travaux de recherche assurent la collecte et l’analyse des données biophysiques d’une localité, lesquelles seront valorisées pour la conception des projets de conservation et de développement. Cependant, les projets de recherche doivent être inclusifs et
participatifs (Recherche Action pour le Développement) en adoptant le principe de subsidiarité, afin de réduire la pauvreté et instaurer un équilibre socio-économique et culturel, sans endommager les ressources naturelles.
De ces faits, les recherches vont devenir une base de la conservation des ressources naturelles et une clef du développement durable de la communauté humaine.
Mots clés : base, clé, communauté, conservation, durable, humanité, naturelle, recherches, ressources.
Dr Sylvain MAHAZOTAHY, Centre Universitaire Régional Androy, Ambovombe Androy, Espèces menacées de l’Extrême Sud de Madagascar : l’Asterochelys radiata, le Pyxis arachnoides var oblonga et l’Antipatharia sp. Constats et réactions.
La Diversité des ressources biologiques fait de plus en plus l’objet d’études croisées de plusieurs disciplines, aussi bien pour sa conservation que pour son exploitation et sa gestion durable. Cette communication s’intéresse à celle du domaine du Sud de Madagascar où le pourcentage d’endémisme faunistique couvre 99% pour les reptiles, 95% pour les amphibiens et 78% pour les oiseaux, 25% pour le Mollusque, et avec une variété d’autres espèces de Crustacée tout aussi endémiques.
De tout cela, on peut affirmer que la biodiversité aquatique et terrestre du domaine de l’Androy est immensément riche.
L’Androy abrite 2 espèces de tortues dont une endémique régionale, le Pyxis arachnoides var oblonga et l’autre, l’Asterochelys radiata.
L’Asterochelys radiata, une espèce emblématique de l’île, est maintenant classée en danger critique d’extinction sur la Liste rouge de l’UICN, et pourrait disparaître à l’état sauvage dans les 20 prochaines années. Ses noms vernaculaires sont Sokake, Razagne dans la région Androy, Sokake Kotroky dans la zone Mahafaly. Pour la discrétion, les trafiquants les appellent Quad, Taboara, Deux chevaux, Miaramila avec ses toiles d’araignées.
Le Pyxis arachnoides var oblonga a comme noms vernaculaires : Kapike, Razantsokake, Sokabato, et se trouve entre le fleuve de Menarandra et la rivière de Taranty. Cette espèce intéresse les trafiquants professionnels en vue d’exportation. Elle est classée en annexe I suivant CITES (CITES, 12 juin 2013).
Suivant l’IUCN, ces deux espèces sont menacées d’extinction à cause de la forte consommation et des exportations illicites.
Quant aux Antipatharia sp, ce sont des espèces marines et fortement menacées par des exploitations illicites. Il s’agit du corail noir invertébré, du nom vernaculaire de Tangoarake.
10h30 - Présentations des communications affichées
MANAHIRANA Jean-Jacques, École Doctorale Lettres, Humanités et Indépendance Culturelle
SOAZARA HAJARISOA Mirahasina, École Doctorale Lettres, Humanités et Indépendance Culturelle
VERIZA Espérant Flaubert, Domaine des Sciences de la Société
TANDRINA Suzanette Alphonsine, École Doctorale Lettres, Humanités et Indépendance Culturelle
RAVANOMANANTSOA Hery Nantenaina, École Doctorale Lettres, Humanités et Indépendance Culturelle
HADIDJA Aboudou, École Doctorale Lettres, Humanités et Indépendance Culturelle GASIMANDOVA Lahitsiresy Max, École Doctorale Sciences Marines et Halieutiques RAZAFINAMPOINARIVO Aro Ny Ando, École Doctorale Sciences Marines et Halieutiques
Après-midi
Séance 4 : Marines et continentales (II) De 15h à 18h
Président : Pr RANDRIANARIVELOJOSIA Milijaona, Université de Toliara, Membre Titulaire de l’Akademia Malagasy – Président de la Section Sciences fondamentales Intervenants :
Dr CUEVAS Carmen et Dr BUENOS Santiago, PHARMAMAR, Madrid (Espagne) : La biodiversité marine comme source de médicaments.
Au cours de l’histoire, depuis les temps anciens, nous sommes conscients de l’utilisation des remèdes naturels avec des propriétés thérapeutiques pour le traitement de certaines maladies. Au début, ces remèdes étaient des extraits ou des mélanges de diverses plantes. Si nous faisons la comparaison entre Terre et Mer, il faut savoir que la Mer couvre 70% de la planète. La biodiversité marine que nous connaissons est seulement une petite partie de celle qui existe, et dans leur évolution les organismes marins ont développé une grande variété de substances chimiques avec une activité biologique. Il est donc logique de penser que ces substances offrent des grandes opportunités pour le développement de nouvelles molécules.
Ainsi, PharmaMar mène à bien un programme de recherche qui implique différentes étapes pour la découverte de nouveaux composés d’origine marine. Dans une première étape les échantillons marins sont prélevés, et ils sont étudiés au laboratoire pour évaluer leur activité biologique. Dans une deuxième étape, la structure chimique de la substance responsable de l’activité est isolée et déterminée, pour développer un programme de synthèse chimique pour industrialiser le produit. Et finalement, si les résultats sont positifs, alors nous commençons les phases des essais cliniques sur les patients, jusqu’à mettre le médicament sur le marché si finalement il est approuvé.
Pr Laurent COUDERCHET, Université Bordeaux-Montaigne (France) et Dr VERIZA Francis, Université de Toliara, Exploitation des ressources halieutiques dans le Sud- ouest malgache : dégrader l’écosystème marin pour développer l’économie ?
Cette communication pose le problème d’un développement économique qui déstabiliserait les éléments de la chaîne écologique. La promotion des entreprises de collecte de produits halieutiques reste la principale cause de la dégradation des écosystèmes marins. Les cibles de pêche changent en fonction de la demande des collecteurs. Mis à part les poissons ordinairement pêchés, d'autres espèces ont été capturées sur demande. Finalement, aujourd'hui, l’exploitation des espèces est souvent dictée de l’extérieur, la majorité d'entre elles n’étant pas consommées par les pêcheurs vezo notamment l’aileron de requin, le concombre de mer, l’algue… Ainsi, les Vezo sont sous leur emprise.
Depuis les années 1990, les pratiques de pêche se sont intensifiées et les captures ont été de plus en plus ciblées pour répondre au besoin des marchés extérieurs.
L’amplification de ces pressions laisse des impacts négatifs durables d’un point de vue écologique. Ces pratiques dégradent l’environnement marin et la chaîne écologique dont les Vezo et leurs pratiques constituent un maillon essentiel. Le développement économique se répercute sur la gestion de ces écosystèmes fragiles. Mais en quoi ce développement économique affecte-t-il la gestion de l’environnement marin ?
La dégradation de la ressource est liée à une déconnection entre l’organisation du marché et des pêches, d’une part, l’état de la ressource de l’autre. Nous posons la question d’une ré-articulation des prélèvements avec les capacités de renouvellement de la ressource.
Mots clés : développement économique, marché mondial, environnement marin, ressource locale, vezo, littoral vezo, pêche.
Pr RAZAKAMANANA Théodore et Pr MARA Édouard REMANEVY, Université de Toliara, Enjeux socio-économiques de l'exploitation des ressources minéralo-biologiques stratégiques du sud Madagascar.
Après inventaires des ressources minéralo-biologiques stratégiques et identification de plusieurs enjeux socio-économiques, on constate particulièrement la non intégration sociale de l'exploitation, prouvée par la pauvreté de la population.
Face à ces enjeux nous suggérons la participation effective des Universitaires avant, pendant et après l'exploitation. La mise en place d'un fonds national de la recherche serait très souhaitable. L'université et l'investisseur doivent avoir une franche collaboration, où l'université autonome est fortement liée à tout investisseur.
Mercredi 24 Novembre 2021 Matinée
Séance 5 : Humanités
Président : Pr René de Roland Lily ARISON, Membre du Comité scientifique.
Dr Georgetta STOÏCA (co-production), Centre Universitaire de Formation et de Recherche (CUFR), Mayotte, Vatohara trano fia/Le récif, c’est la maison des poissons ! La dégradation des récifs coralliens (20% ont été détruits en 30 ans et 15% sont en conditions critiques), qui représentent 1% des écosystèmes côtiers, mais concentrent 30% de la biodiversité marine, pourrait induire une crise de sécurité alimentaire conduisant au déplacement des populations des zones côtières (Wilkinson 2008, Bell et al. 2009).
Dans le contexte de l’augmentation de la démographie côtière, d'une dégradation mondiale des récifs coralliens, des effets du changement climatique, de la surexploitation des ressources et de la perte de la biodiversité, la présente communication aborde la problématique de la gestion des zones côtières, et plus particulièrement des écosystèmes coralliens, vue à travers le prisme des générations futures. Cette étude repose sur les données de terrain recueillies dans trois villages situés dans le sud-ouest de Madagascar (Sarodrano, Anakao, Saint Augustin) et interroge les représentations que les enfants ont des récifs coralliens dans un contexte où la population locale a une forte interaction avec la mer.
L’objectif de cette présentation est d’apporter une contribution à la compréhension des transformations des communautés côtières de pêcheurs en lien avec les transformations des milieux naturels, les représentations des récifs coralliens et leur conservation pour et par les générations futures.
Cette communication prendra appui sur la littérature anthropologique qui traite de ce domaine d’étude (Orlove 2005, Crate 2011, Lazrus 2012) tout en tenant compte que les
« méthodologies et les pratiques sont encore peu définies » (Crate 2011), notamment en ce qui concerne la recherche interdisciplinaire qui est à la base de cette étude.
Les questions que nous traiterons lors de cette communication seront les suivantes :
• Que représentent les récifs coralliens pour la population locale ?
• Quels types d’activités de sensibilisation à la préservation des récifs coralliens sont mis en place localement au niveau de l’enseignement scolaire ?
• Quel rapport les enfants ont-ils aux questions liées à la préservation de l’environnement et quels types de connaissances détiennent-ils par rapport à celles-ci ?
Dr RAZAFIHARISON Andriamanantena, Université de Toliara, Réflexions sur les impacts de l’exploitation de la mer dans le Sud de Madagascar.
La région du Sud Ouest est classée comme une des régions de Madagascar ayant une vaste côte, d’une longueur de 530 km, et abritant des ressources halieutiques et marines identifiées comme ressources stratégiques. Les diverses exploitations de celles-ci ont des impacts socioéconomiques et culturels dans la vie des communautés dans la région.
L’exploitation de la mer se présente sous différentes formes :
- la pêche traditionnelle et la pêche artisanale qui sont dans la majorité des cas pratiquées par des petits pêcheurs de l’ethnie Vezo ;
- la pêche industrielle qui est presque sous une situation illicite et clandestine. Cette exploitation ne rapporte qu’une somme symbolique à l’Etat Malagasy et, en même temps, détruit l’activité des petits pêcheurs en perturbant l’environnement des poissons et en entraînant la diminution en quantité des poissons. Cela a des répercussions majeures sur la vie socioculturelle et économique des communautés Vezo ;
- l’exploitation de sel marin qui assure le ravitaillement en sel dans plusieurs régions de Madagascar ;
- la pratique de la culture d’algues et de l’élevage d’holothuries ;
- le transport maritime sous ses différentes formes : transport en pirogue, en embarcations motorisées, en boutres, incluant le développement du tourisme et la communication par voie maritime et l’existence du port de Toliara ;
- l’exploitation du grand récif corallien de Toliara (18 km de long et de 1,1 à 2,9 km de large) pour la pêche, la construction, des activités touristiques et scientifiques.
A cause de la surexploitation, le patrimoine récifal de Toliara se dégrade d’une manière a priori irréversible. Certes, beaucoup de recherches et des travaux de protection et de conservation ont été effectués, mais principalement dans le domaine des sciences marines. La quasi-absence d’études anthropologiques pénalise les actions entreprises pour la valorisation de cette ressource stratégique en vue d’une gestion durable.
L’existence d’une telle ressource stratégique ne profite pas au développement de la région du fait que ses exploitations n’entraînent aucun vrai développement socio politique, technique et environnemental. On constate un manque dans la conjugaison de
l’exploitation de la mer et du développement durable pour le profit des communautés de pécheurs et de la région Sud Ouest.
Pr ANDRIAMAMPIANINA Hanitra Sylvia et Dr RANJANIRINA Ndroso Farasoa, Université de Toliara, Posture universitaire face à l’exploitation des ressources stratégiques : synthèse des communications et des discussions, et perspectives.
L’essor de la mondialisation, rajouté à la situation postcoloniale, limite l’essence de l’universitaire dans les pays économiquement faibles. Ces faits conduisent à l’amenuisement de la recherche et anéantissent l’apport de l’universitaire au développement d’un pays. Or, la raison d’être et la valeur des résultats de recherche se trouvent dans leur contribution à l’amélioration de la vie socioéconomique, politique, culturelle, en s’appropriant la réalité existante.
En tant qu’acteur de développement, chaque universitaire doit articuler pensée et action afin d’apporter une innovation et un changement dans la société qui est et doit être la finalité de toute recherche.
Ce colloque sur la posture universitaire face à l’exploitation des
ressources stratégiques a pour objectif de faire porter le regard des acteurs concernés sur la nécessité d’opérationnalité sans toutefois se laisser assujettir par le marché, et d’échanger des expériences en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Il s’agit de revoir ensemble et d’orienter ou de réorienter les activités universitaires, de faire prendre conscience de l’importance de la recherche qui est elle-même un outil stratégique pour le développement.
La présente communication se chargera de recueillir les communications, les réflexions et les échanges à ce sujet pour en faire la synthèse et en retracer les perspectives.
Après-midi
Manifestations culturelles et fin du colloque.
Maîtres de Cérémonie durant l’événement : Dr VERIZA Francis
Yasmine SOILIHI Secrétaires :
Pr ANDRIAMAMPIANINA Hanitra Sylvia Dr RANJANIRINA Ndroso Farasoa
PORTEUR DU PROJET
Plateforme Assurance Qualité pour l’Enseignement Supérieur et la Formation à la Recherche (AQuESFR) de l’Université de Toliara
COMITE DE PILOTAGE Comité d’organisation :
Président : Dr RAZAFIHARISON Andriamanantena Pr MARA Edouard Remanevy
Pr ANDRIAMAMPIANINA Hanitra Sylvia
Comité scientifique :
Président : Pr MARA Edouard Remanevy Pr Hélène VELASCO
Pr RANJEVA Raymond
Pr RANDRIAMASITIANA Gil Danny Pr RAZAKAMANANA Théodore Pr RENE DE ROLAND Lily Arison
Comité technique : Dr VERIZA Francis
Dr RAVOLOLONIAINA Annie Zoé CONTACTS
presidence.univtoliara@gmail.com
