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Politiques énergétiques des états membres de l AIE. Luxembourg. Rapport. Résumé

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Politiques énergétiques des états membres de l’AIE

Rapport 2014

Luxembourg

Résumé

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Luxembourg

Politiques énergétiques des états membres de l’AIE

Résumé

Rapport 2014

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1. Résumé   et recommandations clés 

RÉSUMÉ 

Depuis l'examen en profondeur réalisée en 2008, le Luxembourg a progressé sur la voie  d'un approvisionnement énergétique  plus sûr et  plus durable,  et a renforcé  son  intégration sur le marché central ouest européen sur la base d'une coopération régionale. 

Le Luxembourg favorise un approvisionnement énergétique plus durable et donne à  l'éco‐innovation et aux technologies énergétiques propres une place prioritaire dans la  politique de recherche et du développement. Le Luxembourg est le plus petit État  membre de l'AIE, ce qui ne l'empêche pas d'enregistrer le revenu par habitant le plus  élevé de l'OCDE. Il est donc bien placé pour poursuivre son développement vers une  économie durable et novatrice, en plein cœur du marché énergétique central européen.  

En conformité avec les recommandations de l'AIE, le gouvernement a lancé en 2009, en  collaboration avec les parties prenantes, un processus de livre blanc en faveur d'une  nouvelle stratégie énergétique nationale. En outre, de nouvelles initiatives ont vu le jour,  telles que le Pacte Climat avec les communes et le Deuxième Plan d'action  de réduction  des  émissions  de  CO2,  qui  inclut  51 mesures  inspirées  du  Partenariat  pour  l'environnement et le climat. Des efforts en faveur d'une diversification de l'utilisation  des carburants dans le secteur national des transports, de la promotion des transports  publics  et  du  déploiement  de  carburants  alternatifs  et  d'une  infrastructure  les  accompagnant, notamment des véhicules électriques, sont quelques‐unes des mesures  prévues par la Stratégie globale pour la mobilité et le Plan pour le secteur des transports.  

Le Luxembourg s'est fixé l'objectif ambitieux de réduire ses émissions de gaz à effet de  serre (GES) de 28 % par rapport au niveau de 1990 pour la période de 2008 à 2012 dans  le cadre du protocole de Kyoto. Cet objectif était en ligne avec les réductions historiques  d'émissions dans le secteur industriel. Il s'agit de l'objectif le plus ambitieux d'un État  membre de l'Union européenne, auquel s'ajoute un objectif de réduction de 20 % des  émissions de CO2 hors des secteurs couverts par le système d'échange de quotas  d'émission de l'Union européenne (EU‐ETS) à l'horizon 2020, par rapport aux niveaux de  2005. Les émissions générales de GES ont diminué de 8,2 % depuis 1990, et les émissions  de CO2 liées à l'énergie sont restées stables depuis 2008. Le Luxembourg s'est engagé à  augmenter la part des énergies renouvelables à 11 % de la consommation finale et à  10 % dans le secteur des transports. Il a fait le choix de l'efficacité énergétique, et vise  14,06 % d'économies d'énergie par rapport au niveau de 2007 d'ici à 2016, et 20 % à  l'horizon 2020. Le pays envisage d'atteindre l'objectif fixé à Kyoto en s'appuyant sur des  mécanismes flexibles, et a déjà constitué les réserves financières nécessaires via le Fonds  climat et énergie, principalement alimenté par la Kyoto cent, collecté sur les ventes de  carburant routier. 

De façon tout à fait louable, le gouvernement fait une priorité de la sécurité de  l'approvisionnement en pétrole, en gaz et en électricité. Des politiques de sécurité 

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énergétique sont en cours d'élaboration: le régime national de stockage de produits  pétroliers a fait l'objet d'une révision, une interconnexion électrique avec la France a vu  le jour, et l'intégration régionale du marché du gaz naturel avec la Belgique progresse  grâce à la fusion prévue des zones d'équilibrage belge et luxembourgeoise. Le marché  est fortement intégré depuis 2008. Le Luxembourg supporte activement l'intégration du  marché régional et bénéficie à présent du couplage des marchés et des prix dans le  Nord‐ouest de l'Europe, qui sera étendu au Sud‐ouest de l'Europe au courant de l'année  2014. 

 Le gouvernement a renforcé depuis 2008 le cadre institutionnel réglementant ses  politiques énergétiques et climatiques. Il a notamment créé Myenergy, une agence  nationale consacrée à l'énergie en 2009, et a réformé son système des statistiques de  l’énergie afin de consolider le recueil de données énergétiques par l'institut national de  la statistique STATEC. Le gouvernement luxembourgeois mérite d'être félicité pour ses  progrès considérables en matière d'efficacité énergétique, notamment dans le secteur  du bâtiment. Il s'est ainsi fixé des objectifs pour 2016 et jusqu'à 2020 dans le cadre de la  directive européenne sur l'efficacité énergétique. Il a peu à peu renforcé ses normes de  rendement énergétique tant pour les immeubles résidentiels que non résidentiels, et a  soumis l'octroi d'aides à l'investissement pour la rénovation d'immeubles résidentiels au  respect de ces normes. D'autre part, un accord volontaire a été conclu avec le secteur  industriel, afin d'économiser 7 % de l'énergie entre 2011 et 2016, sous le contrôle de  Myenergy. Il s'agit là d'accomplissements majeurs.  

Mais des défis considérables restent à relever d'ici à 2020 si le gouvernement souhaite  atteindre l’objectif d'une énergie sûre, durable, compétitive et abordable.  

Les émissions du secteur des transports augmentent, et leur réduction reste un défi  majeur. Cette hausse résulte de l'augmentation constante du nombre de travailleurs  frontaliers et des volumes importants de carburant vendu aux non‐résidents en raison  des différences de taxation avec les pays voisins. Une telle politique fiscale assure près  de 10 % du budget de l'État. 

La part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie finale augmente  lentement; elle passe de 1,4 % en 2006 à 2,9 % en 2011. Le Luxembourg se trouve sur la  bonne voie pour atteindre l'objectif intermédiaire européen fixé dans le plan d'action  national. Les énergies renouvelables ne représentant que 4,5 % de l'approvisionnement  total en énergie primaire (ATEP). Ainsi, le Luxembourg a la troisième plus basse  contribution d’énergies renouvelables  de tous les États membres de l'AIE, et selon ses  prévisions, sa contribution nationale devrait rester limitée. À ce jour, les tentatives de  collaboration avec les  États  membres de l'Union  européenne  sur  l'utilisation  de  mécanismes de coopération dans le cadre de la directive européenne 2009/28/CE sur les  énergies renouvelables n'ont pas encore porté leurs fruits.  

La sécurité énergétique occupe une place cruciale dans la politique énergétique du  Luxembourg, qui ne produit que peu d'énergie domestique et importe la quasi‐totalité  de ses besoins en produits pétroliers, gaz et électricité. Le Luxembourg est entièrement  dépendant en ce qui concerne les produits pétroliers et le gaz naturel, qui sont  nécessaires à couvrir les besoins dans les secteurs transport et chauffage. Il se trouve  donc exposé à des risques en matière de sécurité énergétique ainsi qu’à des défis  environnementaux.  Les  dix  prochaines  années  seront  certainement  porteuses  de  nouveaux défis. Le couplage des prix des marchés Central Ouest Européen et Nord‐Ouest 

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Européen en 2014 va permettre au Luxembourg de poursuivre son intégration sur un  marché élargi et lui donner l'opportunité de consolider son marché énergétique.  

Le Grand‐Duché entend atteindre ses objectifs en matière d'énergie renouvelable et de  politique climatique en concentrant essentiellement ses efforts aux niveaux européen et  international. Au‐delà de 2020, le gouvernement devra définir ses ambitions et sa  contribution à un système énergétique sûr et durable dans l'Union européenne pour  l'horizon 2030. Vu le niveau d'intégration régionale de ses marchés du gaz et de  l'électricité,  le  Luxembourg  risque  fort  d'être  touché  par  les  politiques  de  décarbonisation pratiquées par ses voisins, qui détermineront la situation future des  importations et de l'approvisionnement. En particulier, l'Energiewende (ou « transition  énergétique ») allemande et les contraintes de capacité dans le Sud de l'Allemagne  peuvent  accentuer  la  nécessité  de  renforcer  la  sécurité  d'approvisionnement  en  recourant à des ressources locales potentielles, dont les énergies renouvelables, et  l'alignement des politiques énergétique et climatique luxembourgeoises avec celles de  ses voisins régionaux.  

À l'avenir, le pays devrait saisir les occasions de favoriser une économie verte et  intelligente, des marchés de vente au détail compétitifs, des solutions de mobilité et de  transport intelligentes et l'intégration régionale des marchés de l'électricité à court et  long termes, afin de maximiser l’impact sur la sécurité énergétique tout en limitant les  coûts pour les consommateurs.  

FAÇONNER LE PROGRÈS  

SUR LA VOIE D'UNE ÉCONOMIE VERTE ET INTELLIGENTE 

Le Luxembourg a bénéficié d'une croissance économique forte et affiche le revenu par  habitant le plus élevé de l'OCDE. Il attire donc les travailleurs des autres pays européens,  ce qui entraîne une croissance de la population, une hausse de la consommation  d'énergie et une multiplication des constructions d'immeubles neufs. Avec son pouvoir  d'achat élevé et la taille de son territoire, le Luxembourg présente un important  potentiel de développement vers une économie verte intelligente et innovative à  l'horizon 2020.  

Une économie durable représente un objectif essentiel en faveur de la situation  économique et sociale du Luxembourg. Au cours de la première période couverte par les  engagements de Kyoto (2008‐2012), le pays a concentré ses efforts de réduction des  émissions au niveau international. D'ici à 2020, les émissions hors secteur EU‐ETS  devront enregistrer une baisse substantielle, notamment dans les transports, alors que  l'utilisation future des mécanismes flexibles de Kyoto sera certainement limitée. Le  Kyoto cent et le Fonds climat et énergie se sont avérés des instruments efficaces. Tout en  maintenant l'industrie pétrolière comme secteur économique important, le Luxembourg  devrait trouver une bonne balance rétablir l'équilibre entre les avantages économiques  et le coût environnemental des ventes de carburant aux non‐résidents, et devrait  considérer une hausse du « Kyoto cent » sur le carburant routier. Le gouvernement  devrait donner priorité aux actions définies par le Deuxième Plan d'action national en  vue de la réduction des émissions CO2 afin de favoriser les énergies renouvelables,  l'efficacité énergétique et d'autres solutions de décarbonisation, ce qui lui permettrait  de remplir ses objectifs à l'horizon 2020. En tant que siège de nombreuses institutions 

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européennes et internationales, la ville de Luxembourg compte un grand nombre de  bâtiments publics et de travailleurs frontaliers. L'efficacité énergétique des bâtiments  publics, la réduction des émissions dans le secteur des transports et l'éco‐innovation  devraient donc constituer des priorités clés. 

Depuis le dernier examen en profondeur en date, le gouvernement a démontré son  engagement à favoriser ces objectifs. Il a mis en place des programmes de recherche et  d'innovation afin de soutenir l'éco‐innovation dans le secteur de l'énergie, favorisé la  mise à disposition de nouveaux matériaux et définit des ambitions novatrices en matière  de technologies énergétiques propres. En 2011, le gouvernement a ainsi alloué au  secteur  énergétique  31 %  de  son  budget  total  de  recherche,  développement  et  démonstration (RD&D) de 79,67 millions d'euros. En outre, le Luxembourg a été en  mesure  de  multiplier  par  trois  ses  dépenses  en  RD&D  énergétique,  passant  de  24,65 millions d'euros en 2011 à 71,4 millions en 2012. Il s'est ainsi positionné en tête  des  États  membres  de  l'AIE  en  termes  de  rapport  entre  PIB  et  dépenses  gouvernementales  pour  la  R&D  énergétique,  ce  qui  représente  une  évolution  substantielle. 

Le gouvernement peut stimuler ses projets de technologies énergétiques propres en  renforçant ses capacités institutionnelles, pour développer son rayonnement et la  coopération au niveau international. Un engagement dans le processus de coopération  technologique de l'AIE sur les questions prioritaires, telles que les transports et les  systèmes énergétiques intelligents, pourrait apporter une valeur ajoutée à sa nouvelle  politique de RD&D. Le plan d'établissement d'une banque d'investissement « verte » au  Luxembourg peut être fructueux, à condition d'accroître l'ampleur des projets, par  exemple en développant des processus de coopération internationale dans le cadre de  programmes européens, tels que le programme ELENA mis en place par la Banque  européenne d'investissement, qui se concentre sur le financement d'initiatives locales  en faveur du développement durable, avec une priorité sur l'efficacité énergétique des  bâtiments. 

SUR LA VOIE D'UN APPROVISIONNEMENT ÉNERGÉTIQUE SÛR 

La sécurité énergétique du Luxembourg dépend étroitement de la dynamique des  marchés dans la région pentalatérale. Des marchés énergétiques ouverts et compétitifs  sont les meilleurs garants d'un approvisionnement sécurisé, s'appuyant sur des mesures  d'urgence et des politiques de sécurité soigneusement conçues pour le pétrole, le gaz et  l'électricité, coordonnées au niveau régional sur un marché énergétique européen de  plus en plus intégré. En 2014, l'AIE a examiné les mesures d'urgence mises en place par  le Luxembourg pour le pétrole, le gaz et l'électricité; ses conclusions sont présentées  dans cette examen en profondeur.  

La consommation de pétrole dans le secteur des transports a suivi une courbe en  hausse. Elle représente aujourd'hui 88 % des produits pétroliers, importés dans leur  totalité par divers itinéraires routiers, ferroviaires et maritimes. Pour assurer la sécurité  de son approvisionnement pétrolier, le Luxembourg constitue des stocks de pétrole  nationaux. Mais en raison de sa capacité de stockage limitée, il réalise la majeure partie  de son obligation de stockage AIE par des stocks à l'étranger. L'augmentation des ventes  de carburant entraîne  une hausse des  importations  et des  besoins  de stockage. 

Cependant, les permis relatifs aux deux tiers de la capacité de stockage de pétrole  nationale au Luxembourg auront expiré en 2019. Le gouvernement a présenté un projet 

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de loi sur l'organisation des marchés des produits pétroliers, qui inclut la création d'une  agence nationale de stockage, transposant la Directive européenne 2009/119/CE, et  dont l'adoption est prévue en 2014. Pour l'avenir, il sera primordial d'adopter et de  mettre en place rapidement le nouveau régime  de stockage, afin de garantir le  renouvellement de la capacité de stockage de pétrole au Luxembourg et dans ses  alentours.  

De même, le pays dépend de plus en plus des importations de gaz, en raison du rôle  croissant du gaz naturel dans les secteurs du chauffage et de l'électricité, ce qui entraîne  l'expansion du réseau de gaz naturel. Les importations proviennent principalement  d'Allemagne et de Belgique, et le stockage national est inexistant. Le Luxembourg ne  peut répondre aux pics de demande si le point d'entrée avec l'Allemagne, qui est  également l'infrastructure gazière la plus importante, n'est pas disponible pour le  système. Malgré le fait que le Luxembourg bénéficie d'une exception à la règle N‐1 du  règlement (UE) n° 994/2010, la coopération avec les opérateurs de réseau voisins et la  diversification des combustibles de chauffage et des voies d'approvisionnement restent  importantes. La fusion prévue des zones d'équilibrage de gaz belge et luxembourgeoise  garantit un approvisionnement diversifié en gaz. 

Le Luxembourg importe la majeure partie de ses besoins en électricité. Il dispose d'un  marché de l'électricité de petite envergure, et de deux zones d'équilibrage différentes  (Sotel et Creos). Il compte deux sites de production majeurs sur son territoire national: la  centrale hydroélectrique à accumulation par pompage de Vianden, et la turbine à gaz à  cycle combiné (CCGT) de Twinerg. Cependant, ces sites sont directement connectés aux  réseaux allemand et belge, et seul celui de Twinerg pourrait alimenter partiellement le  Luxembourg en électricité physique, si le besoin se faisait sentir. Le réseau électrique  national est équilibré par Amprion, un opérateur allemand de réseau de transport. Les  marges de réserves nationales sont serrées, et la capacité de transport pourrait bien  atteindre ses limites, la demande d'électricité étant amenée à augmenter dans les  années à venir. Le Luxembourg peut sécuriser davantage son approvisionnement en  renforçant son réseau national et l'interconnectivité régionale et/ou en investissant dans  de nouvelles  capacités de production  sur son  territoire  national.  Cependant,  les  perspectives de nouvelles centrales conventionnelles sont actuellement faibles. Une  nouvelle interconnexion avec la Belgique est prévue, dans l'intérêt commun des pays de  l’UE, et les capacités en énergies renouvelables devraient augmenter d'ici à 2020.  

À la lumière de cette dépendance et de la nouvelle interconnexion, le Luxembourg se  trouve de plus en plus exposé aux développements de ses voisins belge, français et  allemand: part croissante des ressources renouvelables dans les réseaux, diminution de  la part de l'énergie nucléaire et mise au placard accélérée des capacités en carburant sur  le marché Central Ouest Européen (région CWE). Avec les possibilités de nouvelles  interconnexions, cette situation est susceptible de s'accentuer, rendant nécessaire la  mise en œuvre rapide et efficace de politiques permettant de redessiner les contours du  marché. Dans un scénario d'intégration renforcée du marché régional, la gestion des  deux zones d'équilibrage de l'électricité de Creos et Sotel, ainsi que le rôle joué par la  centrale à accumulation par pompage et par la CCGT de Twinerg méritent d'être  clarifiés.  

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CRÉER DES MARCHÉS DE VENTE AU DÉTAIL COMPÉTITIFS ET INTELLIGENTS 

Depuis  le  dernier  examen  en  profondeur  en  date,  la  création  d'une  entreprise  verticalement intégrée a transformé la concurrence sur le marché luxembourgeois du  gaz et de l'électricité. Enovos International est née de la fusion entre Soteg, Cegedel (les  deux principaux acteurs historiques du secteur énergétique) et Saar Ferngas. En réponse  à la recommandation précédente de l'AIE, un opérateur de réseau des transports a été  créé pour le gaz et l'électricité: Creos Luxembourg, à présent légalement dégroupé  d'Enovos Luxembourg. 

Au niveau de la vente d'électricité en gros, l'intégration à la zone tarifaire allemande et  la présence de 28 fournisseurs d'électricité au Luxembourg contribuent à la diversité de  l'offre. On ne compte néanmoins que peu de nouveaux arrivants, comme les principaux  acteurs des pays voisins (GDF Suez, E.ON et RWE) sont engagés, avec AXA Private Equity,  dans la société mère Enovos International, aux côtés de l'État luxembourgeois. Enovos  International détient 100 % d'Enovos Luxembourg et 75,43 % de Creos Luxembourg. Un  champion national présente certes des avantages pour le développement d'un marché  efficace, mais il peut également jouer en sa défaveur. Ainsi, du fait de sa taille, Enovos  peut générer des économies d'échelle et de champ. Néanmoins, sa position dominante  sur  les marchés national et régional pourrait susciter des inquiétudes quant aux  possibilités de développement de marchés efficaces, compétitifs et novateurs.  

Au niveau de la vente au détail, les consommateurs d'énergie sont libres de choisir leur  fournisseur depuis 2007; l'autorité réglementaire bénéficie aujourd'hui de compétences  élargies et fournit des informations sur les marchés ainsi que des comparatifs de prix. 

Les marchés du gaz et de l'électricité sont de taille réduite, avec une demande de  1,2 millions de mètres cubes (mm3) de gaz naturel et de 6,3 térawattheure (TWh)  d'électricité en 2012. Ils se trouvent sous la coupe d'Enovos Luxembourg et de ses  fournisseurs auxiliaires, Enovos ayant fourni 88 % du gaz au secteur énergétique, 100 %  à l'industrie et 54 % aux clients résidentiels, et près de 90 % du marché résidentiel de  l'électricité en 2012.  

En 2012, le taux de changement de fournisseur chez les consommateurs résidentiels sur  le marché de la vente au détail d'électricité et de gaz est resté inférieur à 0,1 %, un  niveau très faible par rapport aux près de 10 % enregistrés sur la majorité des marchés  plus compétitifs de l'Union européenne. Les gros consommateurs  luxembourgeois  bénéficient d'une offre plus variée, et 15,4 % des clients industriels ont changé de  fournisseur. Avec un pouvoir d'achat élevé et des tarifs nominaux de l'électricité proches  de la moyenne AIE, il est possible que les consommateurs n'aient qu'un intérêt limité à  rechercher  des  fournisseurs  alternatifs.  Néanmoins,  l'industrie  énergivore  luxembourgeoise (métallurgie, producteurs de ciment et de verre) et les ménages  recherchent une électricité à prix compétitif. 

Il est possible de rendre les marchés de vente au détail plus compétitifs et d'accroître le  pouvoir des consommateurs en développant des technologies plus intelligentes, un  accès rapide à des informations transparentes et une surveillance réglementaire intense. 

Ceci inclut un renforcement de la réglementation régissant les réseaux, une surveillance  de la transparence et des exigences en matière de dissociation, notamment en termes  de distribution et d'approvisionnement. Une surveillance rigoureuse par le régulateur  doit permettre d’éviter les incitations de faire peser des coûts sur l'entreprise de réseau  au sein d’entreprises légalement dissociés. Elle évite en outre que les possibles gains  exceptionnels n'entraînent des incitations à plafonner les revenus encourageant un tel 

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comportement. Conformément à leur mandat, le régulateur et Myenergy devraient  sensibiliser et informer les consommateurs sur les marchés de l'énergie, et encourager  les  changements  de  fournisseur,  la  mise  à  disposition  de  tarifs  dynamiques  et  l'harmonisation des changements de fournisseur et de la facturation. 

Vu le poids des transports et du transit transfrontaliers, une collaboration avec les pays  voisins  afin  d'encourager  les  transports  « verts »,  la  mobilité  intelligente  et  le  déploiement d'une infrastructure énergétique appropriée permettrait de réduire les  coûts, de limiter les contraintes technologiques et d'augmenter l'interopérabilité sur un  marché  de  plus  large  envergure.  Étape  historique,  le  Luxembourg  est  appelé  à  développer un système énergétique intelligent par le déploiement sur son territoire  national de compteurs et réseaux intelligents et d'une infrastructure de recharge  publique  pour  véhicules  électriques  et  solutions  de  mobilité  intelligentes.  L'AIE  encourage le gouvernement à mettre en place ces mesures importantes et à les  déployer selon une approche régionale durable et de ville intelligente.  

Dernier point, mais  non des moindres, une intégration  des marchés  permettrait  d'intensifier la concurrence. L'intégration régionale renforcée des segments de marché,  notamment  des  marchés  d'équilibrage du gaz et  de  l'électricité  et  des  marchés  intrajournaliers, devrait par conséquent rester un pilier clé, compte‐tenu de la part  croissante des énergies renouvelables sur ces marchés.  

UNE STRATÉGIE ÉNERGÉTIQUE ET CLIMATIQUE DE LONGUE HALEINE 

L'étude spéciale Redéfinir les contours du débat énergie‐climat, présentée dans le cadre  du World Energy Outlook 2013 de l'AIE,  a souligné que les mesures  d'efficacité  énergétique mises en place dans les secteurs du bâtiment, de l'industrie et du transport,  ainsi que l'élimination des subventions aux combustibles fossiles, sont des mesures clés  susceptibles de freiner la hausse des émissions liées à l'énergie dans les dix prochaines  années, sans entraîner de coûts économiques nets.  

Jusqu'en 2020 et au‐delà, le gouvernement devrait fixer un ordre de priorité parmi les  51 mesures définies dans le Deuxième Plan d'action en vue de la réduction des émissions  de CO2 afin de concrétiser ces actions et de réévaluer le potentiel en matière d'énergies  renouvelables, puis il devrait adopter des plans rentables pour leur déploiement. Le  Luxembourg devra, en concertation avec toutes les parties prenantes, définir ses  ambitions au‐delà de 2020 et présenter une vision à long terme de son système  énergétique jusqu'en 2030‐50, dans un contexte où les pays voisins adoptent des  politiques ambitieuses de décarbonisation. Le processus national de Livre blanc offre au  Luxembourg l'occasion de finaliser sa stratégie énergétique et climatique pour 2030. 

Cette stratégie permettra au pays de participer plus efficacement aux discussions en  cours au sein de l'Union européenne et d'atténuer les risques potentiels nés de sa  dépendance régionale des importations de carburant.  

Une telle stratégie énergétique  et  climatique  devrait  garantir  la  consistance  des  instruments et l'exploitation des synergies entre les efforts en faveur de l'amélioration  de l'efficacité énergétique, la part des énergies renouvelables et le développement d'une  demande plus flexible au moyen de compteurs intelligents et de véhicules électriques. La  stratégie devrait être étayée par des scénarios solides, tenant compte du contexte dans  lequel se trouve le Luxembourg, des évolutions technologiques, et des tendances en  matière de consommation d'énergie et d'émissions de CO2.  

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La sécurité de l'approvisionnement électrique du Luxembourg ne peut être sortie du  contexte du marché Central Ouest Européen (région CWE). Le couplage des prix et  l'intégration du système aux marchés Central Ouest Européen et Nord‐Ouest Européen  sont amenés à prendre de l'ampleur, et le Luxembourg devrait évaluer les implications  d'une telle évolution et les opportunités de politiques d'approvisionnement plus sûres  dans un tel contexte. 

RECOMMANDATIONS CLÉS 

Le gouvernement luxembourgeois devrait : 

Accroître la visibilité du pays en tant qu'économie verte et intelligente. 

Pour atteindre les objectifs climatiques à l'horizon 2020, il devrait envisager une  hausse du Kyoto cent sur les ventes de carburant routier, afin de renforcer la base de  revenus du Fonds climat et énergie et de soutenir le développement des énergies  renouvelables, l'efficacité énergétique et d'autres solutions de décarbonisation. 

Participer de manière proactive à la coopération internationale en matière de  politique énergétique, y compris en termes de technologie et d’innovation, afin  d'exploiter pleinement le potentiel des investissements publics en R&D énergétique,  en particulier en faveur de la mobilité intelligente,   de l'efficacité énergétique, de  l'éco‐innovation et des matériels innovants. 

Développer des marchés du gaz et de l'électricité efficaces, compétitifs et novateurs  en les intégrant aux niveaux régional et européen. Ceci inclut l'optimisation du  fonctionnement et de la coordination du système, le renforcement de l’intégration  des marchés du gaz et de l'électricité, notamment sur les marchés intrajournaliers et  les marchés d'équilibrage, pour une intégration plus efficace et rentable des énergies  renouvelables. 

Développer une stratégie énergétique et climatique intégrée à l'horizon 2030‐50, sur  la base de scénarios de demande et d'approvisionnement robustes, une vision  commune du développement du système énergétique et des besoins en nouvelles  technologies,  ainsi  que  des  mesures favorisant  l'intégration  régionale afin de  renforcer la sécurité énergétique du pays.  

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9, rue de la Fédération, 75739 Paris cedex 15 Printed in France by IEA, July 2014

(612014081E1) ISBN 9789264211391; ISSN 1021-3872

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Depuis l’année 2008, le Luxembourg axe sa politique énergétique sur la diminution des émissions de CO2 dans le secteur des transports et de l’industrie, et sur l’encouragement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique à l’horizon 2020. Le pays a su stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre, grâce à une baisse d’activité de ses industries énergivores et à la mise en place de politiques gouvernementales en faveur d’une meilleure efficacité énergétique, notamment dans le bâtiment. Depuis 2009, les politiques nationales de recherche et de développement (R&D) ont favorisé l’éco-innovation et les technologies énergétiques propres. En 2012, les dépenses gouvernementales en faveur de la R&D, exprimées en ratio du PNB, étaient les plus élevées parmi les États membres de l’AIE. Le Luxembourg est en train de créer une plate-forme nationale pour les compteurs intelligents et les véhicules électriques ; il s’agit du premier développement de ce type à une échelle nationale.

Mais le Luxembourg doit faire face à plusieurs défis énergétiques. La consommation de pétrole est en pleine augmentation dans le secteur des transports, en raison de la hausse des ventes de carburant routier, principalement due à une politique de taxation plus avantageuse que celles des pays voisins. Ceci entraîne une hausse des émissions du Luxembourg et de ses besoins en stockage pétrolier. D’autre part, le pays importe la totalité de ses besoins énergétiques ; la sécurité énergétique constitue donc une priorité absolue. Pour remédier à ce problème, le Luxembourg a œuvré pour une plus forte intégration régionale, notamment en fusionnant son marché gazier avec celui de la Belgique et en développant son interconnexion électrique avec la France et la Belgique. Cependant, les bénéfices nés de l’intégration régionale des marchés énergétiques de gros ne se sont pas encore répercutés sur les marchés de détail. En outre, alors que le commerce régional de l’électricité est en plein essor et que les pays voisins mettent en place d’ambitieuses politiques de décarbonisation et des marchés de capacité, le Luxembourg va devoir définir les priorités de sa stratégie énergétique jusqu’en 2030.

Ce rapport analyse les défis devant être relevés par le Luxembourg en matière de politique énergétique, et formule des recommandations pour chaque secteur. Il a pour objet de guider le pays sur la voie d’un avenir énergétique plus sûr et plus durable et de l’aider à développer sa stratégie énergétique à l’horizon 2030.

Luxembourg

Politiques énergétiques des états membres de l’AIE

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