• Aucun résultat trouvé

Un nouvel an pas comme les autres

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Un nouvel an pas comme les autres"

Copied!
15
0
0

Texte intégral

(1)

'HVVLQFRXYHUWXUH5DMDHHW7KH6KDGH

`

,6%1

François A. Ntsama est docteur vétérinaire.

Passionné de lecture et d’ écriture, il signe là, après son premier recueil de poèmes, son premier recueil de nouvelles.

François A. Ntsama

François A. Ntsama et autres nouvelles

Aujourd’hui encore, tandis que certains hommes en jugent d’autres sur la base de ce qu’ils peuvent paraître pour eux, et que d’autres ne cessent de se mêler des amours et de la vie de ceux qui les entourent, d’aucuns quittent souvent les personnes qu’elles aiment comme des voleurs… Tous refusent ainsi d’aller au-delà des apparences, d’appliquer la devise latine duc in altum (avance en eaux profondes)…

Et pourtant, après le mois de décembre qui marque la fin d’une année, vient le mois de janvier qui marque le début d’une nouvelle année… C’est le paradoxe des cycles, le para- doxe de la vie. Les jours succèdent aux nuits, les nuits suc- cèdent aux jours…

Un nouvel an pas comme les autres et autres nouvelles est ainsi un recueil de huit nouvelles qui illustre la dure réalité de cette existence, qui peut tout nous donner d’une main, et aussitôt tout reprendre de l’autre, même ce que nous avons obtenu à la sueur de notre front. Texte après texte, se côtoient ainsi les cycles du crépuscule et de l’aube, de la jeunesse et de la vieillesse, des doutes et de l’espérance, de la différence et des similitudes, de l’homme et de la femme, de la trahison et de la loyauté, de la déception et de la certitude, de la peur et du courage…

Mais de courage et d’audace, n’est-ce pas ce dont a besoin tout homme qui voudrait s’affirmer ? N’y a-t-il pas une lueur d’espoir et d’inspiration sur les choses apparemment banales de la vie courante ?

Un nouvel an pas comme les autres

U n nouv el an pas comme les autr es

Lettres camerounaises

Un nouvel an pas comme les autres

+&$0(5281 6 /(775(6&$0(5281$,6(6 3) 176$0$ 1289(/$13$6&200(/(6$875(6 LQGG

(2)

Un nouvel an pas comme les autres

et autres nouvelles

(3)

Lettres camerounaises

Collection dirigée par Gérard-Marie Messina

La collection Lettres camerounaises présente l’avantage du positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante.

Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, la collection Lettres camerounaises s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique.

Déjà parus

Eustache OMGBA AHANDA, Les fleurs de l’âme, 2013.

Juste Magloire BASSOGOG DIBOG, Nog Ndourou. L’éprouvé, 2013.

Dieudonné Éric NGANTCHA, Obama, Seumi et l’école du village, 2013.

Dieudonné Éric NGANTCHA, Les gros champignons de Bangoulap, 2013.

Moussa HAMAN-ADJI, Les masques de la vanité, 2013.

Jeanne Marie Rosette ABOU’OU, Letter to Tita, vol.2, 2013.

Jeanne Marie Rosette ABOU’OU, Letter to Tita, vol.1, 2013.

Eugène Abel NTOH, Tempête sur le cocotier, 2013.

Grégoire NGUEDI, Coup de foudre à Bouraka, 2013.

Careen PILO, Quand l’espoir se réveille…, 2013.

Josué Delamour FOUMANE FOUMANE, La récompense d’un arriviste, 2013.

Benoît NDI, La Rose de Jérusalem, 2013.

(4)

François A. Ntsama

Un nouvel an

pas comme les autres

et autres nouvelles

(5)

© L’Harmattan, 2013

5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com

diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01206-3

EAN : 9782343012063

(6)

« La clef du coffre-fort et des cœurs, c’est la même », La Fontaine.

« Je n’aurai pas honte de protéger un ami, Et je ne me déroberai pas devant lui ; Et s’il m’arrive du mal à cause de lui, Tous ceux qui l’entendront se garderont de lui »,

Ben Sirac, Le sage (Siracide 22, 25-26).

(7)
(8)

Remerciements

Merci au Seigneur, à ma famille, à mes proches, et en particulier :

- À mon père Jean-Dieudonné Ntsama et à ma mère Mireille Lucienne Étendé ;

- À tous mes frères et sœurs pour leur indéfectible affection ;

- Aux familles Mvogo, Étendé, Ndoé Ebah, Ondoua Onana, Ayangma, Nodem, Nteme Ella, Omgba, Bihina, Fohom, Njikam, Ndjog, Rocour, Mvondo Ayolo, Champigny, Minlo Zang, Ondoua, Paba Salé, Youssifou, Mougnol,

- À M. Yéné, M. Nzang, M. Fredaigue, M. Mpouok, Mme Myriam, Mme Bouzri Najate, et aux abbés Yves et Épiphane.

Sincère merci à tous ceux qui m’ont aidé à écrire ce livre, notamment :

- À Junior, Gervais, Bruelle, Mansouf, Daniel, Brice, Roméo, Rita, Reine, Léonie, Ghizlaine, Hind, Nadia, Prisca, Patrick, Michèle, Élise, Maxwell, Steve, Élise, Bachirou, Gallus, Rajae, Zati, Sara, Razak, Yves, Cathy, Chevalier, Urbain, Blaise, Patrick Privat, Zineb, Saadia, Mahamat, Messan, Kéfil, Réhema, Marlyse, Gwladys, Laura, Danielle, Parfait, Ahlam, Loubna, Zine, Abdallah, Christian, Blaise Étoundi, M. Marcel Ébodé, Arnold, René, Amos, Valérie…, et à ceux dont j’ai oublié de mentionner le nom.

À tous ceux qui ne cessent de croire en moi et de m’encourager.

(9)
(10)

Baba, pardonne-moi

Il était midi environ lorsqu’Ibrahim arriva au premier poste de garde. Ibrahim était le principal héritier d’un consortium puissant. Il habitait avec sa famille dans un quartier résidentiel qui était leur propriété, ou du moins celle du consortium. Aussi insolite que cela puisse paraître, leur domicile était une vaste résidence de huit hectares située au sommet d’une colline. Une seule route permettait d’y accéder. Tout cela, conjugué à la présence de trois postes de contrôle, rendait difficile l’accès aux appartements de la famille. De fait, le premier point de contrôle se trouvait en bas de la colline, tandis que le second était attenant à la barrière de la résidence et le dernier au niveau du hall d’entrée de la maison.

Un remue-ménage régnait au niveau du premier point de contrôle. Ibrahim, intrigué par cette agitation inhabituelle, demanda au chauffeur de garer son véhicule sur le bord de la chaussée et interpella un des gardes. Ce dernier accourut avec diligence et se plaça près de la portière arrière gauche du véhicule dont Ibrahim avait abaissé partiellement la vitre :

- Que se passe-t-il ? interrogea Ibrahim.

- Rien que nous ne pouvons gérer, monsieur. Nous avons la situation sous contrôle.

Le garde tremblait en prononçant ces paroles, car il savait qu’un seul mot de travers de sa part, et il se retrouverait sans emploi et sans aucune perspective d’avenir. En effet, le consortium était très influent et surtout craint. Ce n’était pas une surprise, car c’était monnaie courante dans le monde et surtout en Afrique.

(11)

10 - Habib !

- Oui monsieur.

- As-tu des oreilles pour entendre ? - Oui monsieur.

- As-tu un cerveau pour comprendre ? - Je crois monsieur.

- Et moi je n’en suis pas sûr. Que t’ai-je demandé ? - Ce qui se passe.

- Alors, m’as-tu répondu ? - Non monsieur !

- Alors ?

- Monsieur, ce n’est…

- Habib ! C’est la dernière fois que je te reprends.

Contente-toi de répondre aux questions si tu veux conserver ton emploi. À quoi est dû tout ce raffut ?

- C’est juste un mendiant, monsieur.

- Un mendiant ? répéta Ibrahim abasourdi.

- Oui, un mendiant, monsieur.

L’indigent s’était mis à gesticuler de plus en plus fortement lorsqu’il avait vu le véhicule se garer sur le bas- côté de la route. Les deux gardes qui s’occupaient de lui, avaient par conséquent de plus en plus du mal à le contenir. Ibrahim jeta un rapide coup d’œil vers le mendiant et les deux autres gardes qui faisaient tout leur possible pour l’empêcher de s’approcher du véhicule. Un rictus dégoûté se forma sur ses lèvres, alors qu’un pli barrait son front. Il dit :

(12)

11

- Qu’est-ce qu’il croit ? Que nous sommes une agence de charité ? Virez-le-moi de là !

Ibrahim remonta la vitre du véhicule, mettant un terme à la conversation. Le chauffeur redémarra en laissant Habib planté sur place comme un poteau. Ce dernier, irrité d’avoir été réprimandé, se dirigea vivement vers le vieil homme qui articulait des sons incohérents et lui asséna un coup de poing sur le visage. Le nez du mendiant se mit à saigner alors qu’il tombait à la renverse, car déséquilibré.

Habib ne s’arrêta pourtant pas là ; il donna un coup de botte aux côtes du démuni. Ce dernier se mit à se tortiller de douleur. Habib empoigna le vieil homme par les pieds, et le traîna à même le sol à quelques mètres de là. Des sons inintelligibles sortaient de la bouche du mendiant alors qu’il continuait à s’agiter de douleur pendant qu’on le traînait par terre. Son pauvre dos, meurtri et déformé par le poids des ans, se frottait contre le sol de l’asphalte au travers de sa vieille djellaba fatiguée.

Cet arrêt imprévu d’Ibrahim faillit le retarder. En fait, sa mère l’attendait dans un des restaurants chic de la capitale économique où ils devaient prendre leur déjeuner et faire la connaissance d’un potentiel partenaire financier européen. C’était donc plus un déjeuner d’affaires qu’un déjeuner familial. Ibrahim n’était pas encore à son aise avec le monde des affaires. Il devait avouer qu’il lui trouvait un intérêt limité et que si cela n’avait pas été la volonté de son père, il aurait choisi une autre voie.

En effet, trois ans auparavant, Ibrahim avait vu sa vie basculer du jour au lendemain. Tous ses projets d’avenir s’étaient retrouvés réduits à néant. La veille, il était inscrit en Grande-Bretagne dans une prestigieuse école d’art de Londres. Le lendemain, il était inscrit au Maroc, dans une école de management financier appartenant à sa famille. Il avait fait ce choix afin de se conformer aux dernières

(13)

12

volontés de son père et aux exigences de l’empire familial.

Mais à vrai dire, il n’avait pas eu le choix.

Sa mère, en le voyant pénétrer dans le restaurant, admira sa prestance. Elle était désormais consciente que son fils n’était plus un enfant, mais un homme. Un homme sur lequel elle pouvait désormais compter. En observant la démarche fière et arrogante de son fils, elle éprouva une bouffée d’orgueil et de fierté. Mais aussi un relent de désolation : son fils avait changé. Il avait changé depuis ce fameux jour. Il avait gagné en assurance et en confiance.

Effectivement, il n’avait plus rien de l’adolescent un brin rebelle et hippie qu’elle avait accueilli à son retour de Londres, il y a trois ans. Cependant, il avait perdu toute sa candeur et sa douceur. Il était devenu insensible et froid.

Son visage, imprégné de cynisme, apparaissait dorénavant comme taillé dans du roc. Il était amer et tellement désabusé :

- Bonjour maman, la salua son fils qui était parvenu près d’elle.

- Bonjour mon fils, répondit-elle.

Ibrahim se pencha vers sa mère qui était demeurée assise et l’embrassa.

- Comment vas-tu maman ? demanda-t-il en se redressant.

- Pour le mieux. Et toi ? - Bien.

- Ça fait un moment que nous t’attendons. Viens-tu des cours ?

Ibrahim regarda ailleurs avant de répondre, la mine froissée :

- Pas du tout.

(14)

13 - Et pourquoi ? insista sa mère.

- Je n’avais pas envie d’y aller. J’irai cet après-midi.

- Ibrahim…

- Maman, s’il te plaît… murmura Ibrahim.

Sa mère marqua une brève pause avant de reprendre : - À ta guise mon fils.

Puis, elle se retourna vers l’Européen d’une cinquantaine d’années qui était assis en face d’elle :

- Désolée que vous ayez assisté à cette petite mise au point familiale.

- Ce n’est pas grave. Rares sont devenues les mères qui se soucient véritablement de l’avenir de leur progéniture. Par conséquent, c’est donc toujours un plaisir pour moi d’en voir une qui veuille le bonheur de son enfant et qui s’attelle à la tâche pour parvenir à cet objectif.

- Vous êtes trop aimable Monsieur Perrin, commenta la mère d’Ibrahim.

- Ce n’est que la pure vérité Madame Saïfi.

- Je manque aux commodités. Prends place s’il te plaît mon fils.

Ibrahim s’assit à droite de sa mère à mi-distance entre elle et Monsieur Perrin.

- Monsieur Perrin, je vous présente mon fils Ibrahim, reprit Madame Saïfi dès que son fils fut confortablement installé.

- Ravi de faire votre connaissance, monsieur, fit Perrin aimable.

(15)

14

- Ibrahim, voici Monsieur Perrin, vice-président du groupe Fletcher et Perrin.

- Enchanté, répondit Ibrahim.

Les deux hommes se serrèrent cordialement la main.

Après l’échange de quelques mondanités, ils se mirent à table. Ibrahim mangeait en silence, se contentant de répondre aux questions lorsqu’elles lui étaient destinées.

La plupart du temps, il se bornait à écouter la conversation entre Monsieur Perrin et sa mère. Sa présence n’était pas indispensable, car il n’avait pas encore son mot à dire dans les véritables négociations. Cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas consulté pour certaines décisions. Mais son avis était plus consultatif que décisif. Il était donc là surtout pour apprendre et acquérir le doigté nécessaire pour pouvoir diriger le consortium.

Le déjeuner d’affaires se termina vers deux heures de l’après-midi. Ibrahim prit immédiatement congé de Monsieur Perrin et de sa mère. Son chauffeur, Mohammed, le déposa directement dans son établissement scolaire. Il était d’humeur maussade depuis son réveil le matin. Et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il n’était pas parti à l’école. Il pouvait se le permettre de par son statut, sans craindre aucune sorte de représailles de la part de ses enseignants.

C’est d’ailleurs avec une attitude nonchalante qu’il fit son entrée en cours. Il était en retard de quinze minutes, mais il n’en avait nullement cure. Il alla prendre place au fond de l’amphithéâtre. L’enseignant ne broncha pas. Il connaissait personnellement le jeune homme depuis son jeune âge. Avant d’enseigner dans cette institution, il avait été engagé pour donner, à sa sœur et à lui, des cours particuliers à domicile. Il était certes bien rémunéré, mais les relations avec les enfants s’étaient avérées difficiles, surtout à cause de leurs ego. Ibrahim et sa sœur avaient

Références

Documents relatifs

Mais très vite elle arrête ses pitreries, car la bouche vient de lui répondre : -Bonjour, Jeanne?.

« Ce n’est pas la dépendance physique qui signe l’addiction, confirme Michel Lejoyeux, mais bien la relation de contrainte à un produit. » Par exemple, un patient qui

Des Gens comme les autres valut aussi l'Oscar du meilleur second rôle à Timothy Hutton (avec ses 19 ans, il fut et reste le plus jeune lauréat d'un Oscar) et recompensa

Bien sûr nous le savons, les textes de nos congrès le disent (La féminisation s’inscrit dans la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes dans notre société. Thème

Tige de prothèse articulaire de hanche cimentée alliage de titane, Ceraver.

• En analysant ses tirs, il remarque qu’il a toujours tiré en dessous de la pièce... • Il décide d’employer un Viseur Laser pour viser.. •

Qui cachent leurs (15) sous leur pardessus Voilà le secret des petits bossus... C'est joli, mais ce n'est

Un rêve m'a dit une chose étrange, Un secret de Dieu qu'on a jamais su : Les petits bossus sont de petits anges Qui cachent leurs ailes sous leur pardessus Voilà le secret