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Journal of african clinical cases and reviews / Journal africain des cas cliniques et revues. Cas clinique

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Academic year: 2022

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www.jaccrafrica.com ISSN 1859-5138 Open access

Cas clinique

Corps étranger intracrânien de nature inhabituelle chez un enfant suite à un accident de la circulation routière, à propos d’un cas

A Ouangre*1, B Bere1, WSPA Yameogo1, SAK Bouda1, B Neya2, TD Yaogho2, TD Zoundi1, PV Zongo1, Salam Ouedraogo1, Souleymane Ouedraogo1

Intracranial foreign body of an unusual nature in a child following a road traffic accident, about a case

Résumé

Introduction : Les accidents de la circulation routière sont l’une des principales causes de traumatismes crâniens chez l’enfant et ils peuvent entrainer des lésions intracrâniennes avec la présence de corps étranger. Nous rapportons un cas inhabituel de la présence intracrânienne d’une dent suite à un accident de la circulation routière.

Cas clinique : Il s’agit d’un patient de 4 ans qui a été admis dans le service des urgences chirurgicales pour un traumatisme cranio encéphalique associé à un traumatisme fermé de la cuisse droite suite à une collision frontale de deux motocyclistes. Le patient a été accidentellement mordu par une autre personne.

A l’examen, il a été objectivé une plaie frontale, une fracture de l’os frontal et une déformation en crosse de la cuisse droite. L’examen neurologique du patient était normal. Le bilan radiologique a objectivé la présence d’un corps étranger intracrânien et une fracture supra condylienne du fémur droit. L’examen de l’autre motocycliste a mis en évidence une avulsion d’une dent. Les résultats des tests sérologiques du VIH, de l’hépatite B et de l’hépatite C réalisés chez les deux patients ont été négatifs. Le traitement chirurgical a

été réalisé en urgence. Les suites opératoires ont été simples.

Conclusion : La présence d’une dent intracrânienne est exceptionnelle. En cas de situation pareille, il faut se rappeler du risque de contamination du VIH et des hépatites B et C.

Mots-clés : accident ; circulation routière ; corps étrangers ; dent.

Abstract

Introduction: Road traffic accidents are one of the main causes of head trauma in children and they can lead to intracranial lesions with the presence of foreign bodies. We report an unusual case of the intracranial presence of a tooth following a road traffic accident.

Clinical case: this is a 4-year-old patient who was admitted to the surgical emergency department for cranioencephalic trauma associated with blunt trauma to the right thigh following a frontal collision of two motorcyclists. The patient was accidentally bitten by another person. On examination, it was objectified a frontal wound, a fracture of the frontal bone and a deformity in the butt of the right thigh.

The patient’s neurological examination was normal.

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The radiological assessment showed the presence of an intracranial foreign body and a supracondylar fracture of the right femur. Examination of the other motorcyclist revealed an avulsion of a tooth. The results of serological tests for HIV, hepatitis B and hepatitis C carried out in both patients were negative.

Surgical treatment was performed on an emergency basis. The postoperative course was simple.

Conclusion: The presence of an intracranial tooth is exceptional. In such a situation, we must remember the risk of contamination of HIV and hepatitis B and C.

Keywords: accident; road traffic; foreign bodies;

tooth.

Introduction

Les accidents de la circulation routière sont l’une des principales causes de traumatismes crâniens chez l’enfant [1, 2, 3,4]. Les enfants sont plus susceptibles d’avoir des traumatismes crâniens et des fractures du crâne que l’adulte. Cela s’expliquerait par le fait que le ratio entre la tête de l’enfant et leur corps soit plus élevé par rapport à l’adulte. En plus, la faible épaisseur de la boite crânienne et de l’absence de reflexes de protection lors d’une chute complètent cette surexposition aux traumatismes crâniens [5,6].

Il peut en résulter plusieurs types de lésions intéressant le crâne ou son contenu. La présence de corps étrangers au sein de la lésion est rare et il s’agit habituellement de plaies cranio-cérébrales pénétrantes [7, 8, 9, 10,11]. La présence d’un corps étranger d’origine humaine, notamment d’une dent a été exceptionnellement décrite [12]. Nous rapportons un cas inhabituel de la présence intracrânienne d’une dent suite à un accident de la circulation routière.

Cas clinique

Nous rapportons le cas d’un patient de 4 ans qui a été admis dans le service des urgences chirurgicales du Centre Hospitalier Universitaire Régional de

Ouahigouya (CHUR-OHG) pour un traumatisme cranio encéphalique associé à un traumatisme fermé de la cuisse droite. Le patient était un passager arrière sur une motocyclette. Ce motocycliste serait entré en collision frontale avec un autre motocycliste roulant à vive allure. Au cours de la collision, l’enfant non sanglé sur la motocyclette, aurait été projeté sur le motocycliste d’en face avec réception de son crane sur la face bouche ouverte de ce dernier. Il s’en est suivi une morsure accidentelle de la tête de l’enfant avec une ouverture cutanée. La réception de l’enfant au sol a engendré un traumatisme fermé de la cuisse droite. L’accident a eu lieu dans un village situé à 8 kilomètres de la ville de Ouahigouya et sur une piste rurale. Il y eu une perte de connaissance initiale de brève durée. Il n’y a pas eu de notion de vomissement ni de convulsions. Le patient a été transporté vers le centre de santé et de promotion sociale de la localité où il bénéficia d’un pansement compressif. Il a été ensuite référé au CHUR-OHG où il a été reçu 8 heures après le traumatisme. L’examen neurologique du patient était normal. L’examen locorégional de la tête a mis en évidence une plaie frontale, latéralisée à droite, irrégulière, a berges contuses, hémorragique, mesurant environ 7 cm de grand axe et mettant à nu l’os frontal. L’examen de la cuisse droite a mis en évidence une déformation en crosse. Devant l’importance de l’hémorragie, il a été réalisé en urgence une suture hémostatique de la plaie avant la réalisation d’un bilan radiologique. Le scanner n’était pas disponible dans notre hôpital. La radiographie du crâne a mis en évidence la présence d’un corps étranger radio-opaque lancéolé intracrânien siégeant au niveau frontal latéralisé à droite (figure 1) ressemblant à une dent et jouxtant une solution de continuité osseuse.

La radiographie de la cuisse a mis en évidence une fracture supra condylienne du fémur droit. L’examen de l’autre motocycliste a mis en évidence une avulsion de la dent 13. Les résultats des tests sérologiques du VIH, de l’hépatite B et de l’hépatite C réalisés chez les deux patients ont été négatifs.

Le patient a été conduit une seconde fois, le même jour, au bloc opératoire et a été opéré sous anesthésie

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générale. La chirurgie a été menée en deux temps.

Dans le premier temps opératoire, il a été réalisé un lâchage des fils de sutures. On découvre une dent qui traverse l’os dans toute son épaisseur. Il a été réalisé l’extraction de la dent (figure 2) et un parage de la plaie. L’exploration de la plaie n’a pas mis en évidence une déchirure ou une contusion de la dure mère. La plaie a été ensuite suturée. Cette dent correspond à une canine (figure 3). Dans un second temps, il a été réalisé une ostéosynthèse du fémur droit par embrochage en croix complété par une attelle. Un traitement médical à base d’antalgiques, de vaccin antitétanique et d’antibiotiques a été administré en post opératoire. Les suites opératoires ont été simples.

Le séjour hospitalier a été de 17 jours. La cicatrisation de la plaie opératoire du scalp a été obtenue au bout de 16 jours. La consolidation de la fracture fémorale a été constatée au bout de 68 jours. L’examen de contrôle à trois mois post opératoire a été normal.

Le patient ayant perdu sa dent au cours de l’accident, a été transférée dans le service d’odontologie pour sa prise en charge.

Figure 1 : Radiographie du crâne de face (a) et de profil (b) méttant en évidence une opacité lancéolée, la dent et une fracture du crâne (flèche rouge)

Figure 2 : Photographies (a, b, c) peropératoire illustrant l’extraction du corps étrangers qui est une dent.

Figure 3 : Photographie illustrant la dent qui correspond à une canine située à côté de la lame de bistouri

Discussion

L’accident de la circulation routière est l’une des étiologies des traumatismes crâniens chez l’enfant [1, 2, 3,4]. Le risque de survenue d’un traumatisme crânien chez l’enfant est important. En effet, environ 44% des traumatismes crâniens de l’enfant lors des accidents de la circulation routière concernent les passagers [3]. Le port du casque chez le motocycliste permet de réduire les traumatismes crâniens dans 80% des cas [3]. La présence de corps étrangers intracrâniens suite à un traumatisme crânien est rarement rencontrée [11]. Cela est d’autant plus rare lorsque le traumatisme survient lors d’un accident de la circulation routière [12]. Il s’agit habituellement de plaies cranio-cérébrales pénétrantes. Des objets tels que le clou, la barre de fer, des ustensiles de cuisine, des outils électriques, des stylos, un poignard, un projectile de fusil ont été à l’origine de ce type de lésions [7, 9, 10,11]. Dans notre étude, le corps étrangers était d’origine humaine, une dent.

Il s’agit d’un corps étranger exceptionnel. Elle était localisée dans l’espace extradural. Dans la revue de la littérature, nous avons retrouvé un seul cas de corps étranger intracrânien d’origine dentaire suite à un accident de la circulation et il s’était agi d’une plaie cranio cérébrale pénétrante avec la présence de dents dans le parenchyme cérébral [12]. Les morsures humaines sont habituellement le résultat d’une agression sexuelle, d’un abus chez un mineur, d’altercations physiques (morsure de défense), et même au cours d’un rapport sexuel consenti. D’une

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manière générale, les morsures se rencontrent chez l’enfant à la garderie [13, 14,15]. Cette morsure peut être non intentionnelle ; par exemple lorsqu’au cours d’une rixe, le coup de poing d’un des protagonistes échoue sur les dents de l’autre [13]. Dans notre cas, il s’était agi d’une morsure non intentionnelle, survenue au cours d’un accident de la circulation ; au cours de la collision de deux personnes. La morsure de la tête de l’enfant, dont l’os du crane est fragile par une dent solide d’un adulte et la force d’impaction pourrait expliquer la fracture du crâne. De plus, l’avulsion dentaire de l’adulte et la fracture fémorale de l’enfant pourraient témoigner de la violence du traumatisme.

Dans notre étude, les tests sérologiques du VIH, de l’hépatite B et de l’hépatite C ont été réalisés chez les deux patients et les résultats ont été négatifs. La prise en charge chirurgicale a été précoce et le parage a été méticuleux. Un traitement antibiotique et une vaccination antitétanique ont été instaurés. Les suites opératoires ont été simples. En effet, en cas de morsure, il est recommandé d’effectuer le parage de la plaie dans un délai de 06 à 8 h. Ce délai peut être étendu à 12 heures. Cela permet de minimiser le risque infectieux [13]. En général, le risque infectieux est minime dans les plaies causées par des morsures humaines [14,15]. Les précautions habituelles prises en cas de blessure devraient faire chuter le risque d’infection bactérienne à presque zéro [14]. L’antibioprophylaxie en cas de morsure n’est pas recommandée [13].

Cependant il existe un risque de transmission des infections bactériennes chez le sujet adulte, surtout au cours d’une rixe [14]. Le risque infectieux est grand lorsque la plaie est profonde, contaminée, avec une importante destruction tissulaire, un œdème et une faible perfusion tissulaire [13]. Dans notre cas, la circonstance de la morsure était exceptionnelle. Il s’agit d’une lésion suite un accident de la circulation routière (piste rurale) et le patient est tombé sur un sol pouvant être considéré comme souillé. La plaie était importante, délabrante, souillée et il existait une fracture du crâne. Toutes ces conditions ont motivé la mise en place du traitement antibiotique chez notre patient. Il est recommandé de réaliser la vaccination

antitétanique lorsque le patient n’a pas reçu toutes les doses recommandées [15]. Le patient de notre étude n’était pas à jour de son vaccin antitétanique.

En cas de morsure humaine, lorsque la peau n’est pas traversée, le risque de transmission de l’hépatite B, de l’hépatite C et du VIH est nul. Seule une morsure qui traverse la peau peut transmettre l’hépatite B et l’hépatite C, surtout lorsqu’il existe un saignement important [14,15]. Le risque de transmission du VIH lors d’une morsure même si elle traverse la peau, est extrêmement improbable. Il existe cependant un risque en cas de saignement important. Le risque concerne autant le mordeur que le mordu. Il n’est pas recommandé d’initier un traitement antirétroviral contre le VIH après une morsure [15]. Toutes ces considérations scientifiques ont guidé notre conduite pratique.

Conclusion

La présence d’un corps étranger intracrânien surtout chez l’enfant suite à un accident de la circulation est rare. La nature humaine du corps étranger qui est une dent, est exceptionnelle. La prise en charge précoce permet de minimiser les complications. Il faut toujours se rappeler du risque de contamination du VIH et des hépatites B et C lorsque la morsure humaine traverse la peau et est à l’origine d’un saignement abondant et il faut toujours réaliser les tests sérologiques correspondants.

*Correspondance

Abdourahmane OUANGRE ecarlat01@yahoo.fr

Disponible en ligne : 22 Mars 2022

1 : Service de Chirurgie Générale du Centre Hospitalier Universitaire Régional de Ouahigouya (CHUR-OHG) 2 : Service de Chirurgie Pédiatrique du Centre Hospitalier

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Universitaire Pédiatrique Charles de GAULLE (CHUP- CDG)

© Journal of african clinical cases and reviews 2022 Conflit d’intérêt : Aucun

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Pour citer cet article :

A Ouangre, B Bere, WSPA Yameogo, SAK Bouda, B Neya, TD Yaogho et al. Corps étranger intracrânien de nature inhabituelle chez un enfant suite à un accident de la circulation routière, à propos d’un cas. Jaccr Africa 2022; 6(1): 348-352

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