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Pénicilliose à Penicillium marneffei

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Academic year: 2022

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(1)

Pénicilliose

à Penicillium marneffei

Patrick BOIRON

Laboratoire de Mycologie,

Faculté de Pharmacie, Lyon, France

(2)

Historique

Découverte du champignon

Penicillium marneffei est un champignon dimorphique, découvert au Vietnam en 1956 par Capponi et Sureau

Ils l’isolent, la première fois, du foie d’un rongeur vivant sur les hauts plateaux du nord du pays : le rat du bambou, Rhizomys sinensis

Le champignon isolé est utilisé pour inoculer une souris de laboratoire, et les deux, souris et rat, sont expédiés à Segrétain, à l’Institut Pasteur à Paris pour examen

Ce dernier confirme qu’il s’agit d’une nouvelle espèce fongique et la dédie à H.

Marneffe, Directeur de l’Institut Pasteur d’Indochine

Expérimentalement, Penicillium marneffei se révèle hautement pathogène chez les hamsters, les souris et les rats, et non sur les lapins ou les porcs de Guinée,

provoquant une réticulose semblable à l’histoplasmose ou la leishmaniose

(3)

Historique

Premier cas d’infection humaine

En 1959, Segrétain décrit la première infection humaine : au cours de ces expérimentations il s’inocule accidentellement le champignon

dans un doigt

Neuf jours plus tard, il développe un nodule à l’endroit de l’inoculation, et, au niveau du

biceps, un cordon lymphatique sur lequel se formeront deux petits nodules en « grain de plombs »

Un ganglion légèrement hypertrophié

apparaîtra quelque jours plus tard à l’aisselle, puis une lymphangite et une adénopathie

axillaire

(4)

Historique

Une étude réalisée in vitro démontre la sensibilité de ce champignon à la nystatine

L’infection guérit après 30 jours de traitement à forte dose par la nystatine (20 millions d’unités par jours, soit 13 fois la dose journalière habituelle)

La réaction ganglionnaire s’efface rapidement, mais le cordon lymphatique et ses petits nodules

persisteront pendant plus d’un mois

(5)

Historique

• En fait, la guérison semble avoir été

spontanée : il a été démontré ultérieurement

que cette molécule était inactive par voie

orale chez les humains dans le traitement

d’infection naturelle à Penicillium marneffei

(6)

Infections naturelles

Le premier cas d’infection naturelle chez l’homme a été décrit en 1973 par DiSalvo

Il s’agit d’un pasteur américain de 61 ans, vivant en Caroline du Sud, et souffrant d’une maladie de Hodgkin traitée par radiothérapie

Après avoir voyagé en Asie du Sud-Est au cours de l’été 1970, il développe une pénicilliose focale de la rate

Celle-ci est découverte fortuitement lors d’une splénectomie en mai 1971, dans le cadre des investigations sur sa maladie de Hodgkin

La sensibilité de l’isolat à l’amphotéricine B a été testée, mais les auteurs ne mentionnent ni le traitement, ni la guérison éventuelle

Cependant, aucune atteinte fongique ne fut retrouvée dix ans plus tard lors de la vérification post-mortem

(7)

Infections naturelles

Ce premier cas de pénicilliose est considéré comme un accident isolé, jusqu’à ce qu’un second cas soit signalé par Pautler en 1984

Il s’agit d’un homme de 59 ans qui a voyagé en Asie du Sud-Est et qui présente des épisodes récurrents d’hémoptisie

Une pneumonectomie montre des granulomes et la mise en culture permet d’identifier Penicillium

marneffei

(8)

Pénicilliose associées à une autre pathologie

En 1984, Jayanetra rapporte 5 cas thaïlandais de pénicilliose à Bangkok

Ces malades sont âgés de 6 à 50 ans et sont décelés entre 1972 et 1982 :

Deux de ces patients ont une immunité normale et sont traités avec succès par l’amphotéricine B

Les trois autres ont des pathologies sous jacentes : tuberculose, désordre lympho-prolifératif ou lupus érythémateux disséminé au cours d’une grossesse

Ces patients décèdent et Penicillium marneffei est isolé de leurs tissus

(9)

Infections naturelles

Entre 1974 et 1988, seulement 20 cas d’infections à Penicillium marneffei ont été rapportés

Elles concernent :

Un américain ayant voyagé en Asie du Sud-Est

Un chinois vivant à Hong-Kong

Cinq patients thaïlandais

Onze adultes chinois et deux enfants chinois habitant le sud de la Chine

(10)

Pénicillioses naturelles

Deng prétend avoir découvert la première infection à

Penicillium marneffei humaine en 1964 au Guangxi en Chine

Cependant, à cause de la révolution culturelle qui s’est

déroulée de 1966 à 1976, sa découverte n’est publiée qu’en 1985, soit 19 ans après les faits

Il rapporte des cas d’épidémies de pénicilliose dans le sud de la Chine et en Thaïlande, parmi les autochtones sains ou immunocompromis présentant une mycose disséminée du système réticulo-endothélial, confondue avec l’histoplasmose

(11)

Pénicilliose et SIDA

En 1988, Phiehl et Peto décrivent, aux USA, le premier cas d’infection à

Penicillium marneffei associée au SIDA

(12)

Pénicilliose et SIDA

Ce n’est qu’en 1994, que Imwidthaya décrit le premier cas, datant de 1989, d’infection à Penicillium marneffei associé au VIH en

Asie, dans la région de Chiang Maï, au nord de la Thaïlande

(13)

Pénicilliose et SIDA

Un rapport important concernant la

dissémination de l’infection à Penicillium

marneffei chez les patients infectés par le VIH est publié en 1994, par Supparatpinyo à Chiang Maï, Thaïlande, situé en zone d’endémie

En deux ans, 86 patients atteints du SIDA ont contracté cette mycose dans un hôpital

(14)

Pénicilliose et SIDA

Entre 1991 et 1997, la pénicilliose est

diagnostiquée chez 1.173 malades séro- positifs pour le VIH, dans le seul hôpital universitaire de Chiang Maï

(15)

Pénicilliose et SIDA

En 1992, le Ministère de la santé publique thaïlandais indique que la pénicilliose doit être considérée comme indicatrice du SIDA

(16)

Pénicilliose et SIDA

A Hong-Kong, situé en zone d’endémie, l’infection à Penicillium marneffei est :

La sixième cause de mortalité chez les patients sidéens

La troisième infection majeure chez ces personnes après la tuberculose extra-

pulmonaire et la méningite à Cryptococcus neoformans

(17)

Répartition géographique

Zones d’endémie

Les infections à Penicillium marneffei sont endémiques dans les zones rurales d’Asie du Sud-Est, plus

précisément au sud de la Chine (Guangxi), à Hong-Kong, en Thaïlande, au Vietnam et en Indonésie

(18)

Répartition géographique

(19)

Répartition géographique

• Mais il n’y a aucune raison de penser que

la pénicilliose à Penicillium marneffei soit

uniquement restreinte à ces pays

(20)

Répartition géographique

• En 1995, Ajello envisageaient la possibilité que ce champignon soit retrouvé dans de nouvelles régions, telles que le

Cambodge, le Laos, la Malaisie et la

Birmanie

(21)

Répartition géographique

Ces suspicions se sont confirmées puisque Ruxrungtham et Phanuphak, en 2001,

rapportent la présence d’un foyer d’infection au Laos

Sirisanthana, en 2001, décrit des cas de

patients infectés au Cambodge, en Malaisie et au Nord-Est de l’Inde, à Manipur

(22)

Répartition géographique

Une étude réalisée par Hsueh (2000)

démontre l’augmentation importante du nombre de cas d’infection à Penicillium

marneffei diagnostiqués à Taiwan, depuis le premier cas d’infection disséminée

décrite dans ce pays en 1994

(23)

Répartition géographique

Le nord de la Thaïlande, la région de Chiang Maï est particulièrement touché par l’infection à Penicillium marneffei

(24)

Répartition géographique

La région de Chiang Maï, ancienne capitale

culturelle, avec une

population de 1,5 millions d’habitants en 1994 est en plein essor

économique

(constructions et routes nouvelles)

(25)

Répartition géographique

Elle est située à 400 mètres d’altitude,

entourée de montagnes de 1.300 à 2.000 mètres, traversée de grandes

rivières et peuplées par une grande variété

d’espèces animales dont les rats de bambou

(26)

Répartition géographique

Entre 1991 et 1995,

période pendant laquelle le nombre de cas de SIDA en Thaïlande à été

multiplié par 13, plus de 550 cas d’infection à

Penicillium marneffei ont été décrits dans cette

région, et depuis 1995 le nombre de cas a doublé et est passé à 1.300

(27)

Répartition géographique

Une étude réalisée entre 1994 et 1998 sur 101.945 patients atteints par le VIH,

rapporte que 6,8 % d’entre eux sont

infectés par Penicillium marneffei dans les provinces du nord, alors qu’ils sont moins de 1 % dans le reste du pays

(28)

Répartition géographique

En effet, le sud de la Thaïlande est moins touché par cette infection

Songkhla est une des plus grandes provinces au sud de la Thaïlande, sa population en 1995 était de 1,1 millions

d’habitants

Entre 1994 et 1997, seulement 25 cas d’infections à

Penicillium marneffei ont été signalé à l’hôpital universitaire de Songkhla, alors que 821 cas de patients atteints du SIDA ont été rapportés

En 1996, seuls 4 cas ont été diagnostiqué contre 321 cas de SIDA, dans le même hôpital

(29)

Répartition géographique

La pénicilliose touche beaucoup plus rarement le patients non sidéens

Dans la période 1956-1994, chez les

malades non atteints de SIDA, 46 cas ont

été observés en zone endémique (Chine du sud : province de Guangxi et de

Guangdong, Hong-Kong, Thaïlande du sud : Bangkok)

(30)

Répartition géographique

Zones d’importation

Seulement 11 cas ont été décrits en France :

7 en 1995

3 en 1997

1 en 2000

Tous les cas de pénicilliose diagnostiqués en France (sauf un) sont des cas importés d’Asie du Sud-Est, que le malade en soit originaire ou qu’il y ait fait de fréquents voyages

(31)

Répartition géographique

Un seul cas d’un africain, contaminé à Paris, serait indirectement du à un accident de laboratoire

Il s’agit d’un médecin congolais n’ayant jamais visité l’Asie, ayant acquis une pénicilliose disséminée à Penicillium marneffei, trois mois après avoir fréquenté des cours de microbiologie tropicale à l’Institut Pasteur

Ce cas pose le problème d’une infection de laboratoire avec

simplement quelques spores aériennes infectantes sur un terrain sévèrement immunocompromis par l’infection à VIH, dépistée

seulement à l’apparition de la pénicilliose disséminée

(32)

Répartition géographique

Plusieurs cas d’infections à Penicillium marneffei ont également été décrits aux USA

Tous concernent des voyageurs ou des

immigrants venant des régions endémiques d’Asie du Sud-Est

(33)

Répartition géographique

D’autres cas d’infections ont été décrit chez des patients en Angleterre, en Italie, en

Allemagne, en Suisse, en Suède, en

Australie, au Japon après leur visite en zone d’endémie

(34)

Réservoir naturel

Le réservoir de Penicillium marneffei reste incertain

Penicillium marneffei est un champignon

saprophyte du sol (isolé surtout pendant la saison des pluies)

(35)

Etat saprophyte

Le champignon pousse très bien sur la canne à sucre et les racines de bambou

Sa croissance est rapide et abondante

Elle se manifeste, sur la canne à sucre, par

l’étendue rapide (quelques heures) du pigment rouge caractéristique du champignon, colorant la plante entière en rouge ; et, sur les pousses de bambou, par la pigmentation en noir de la totalité du végétal

(36)

Réservoir naturel

Penicillium marneffei

est aussi l’hôte habituel d’un animal : le rat du bambou (Rhizomys sinensis)

(37)

Etat saprophyte

Penicillium marneffei a été également

retrouvé sous forme de spores sur le sol des terriers de ces rongeurs

Des spores ont également été mis en

évidence sur la fourrure des rats capturés de cette région

(38)

Etat parasitaire chez les réservoirs naturels

Des études épidémiologiques

effectuées en zone d’endémie depuis 1985 montrent que

Penicillium marneffei infecte :

Au Vietnam : les rats de bambou de l’espèce Rhizomys sinensis

En Chine du sud (région du Guangxi) : les rats de bambou de l’espèce Rhizomys pruinosus

En Thaïlande du sud (Bangkok) : les rats de

bambou des 2 espèces précédentes ainsi que les rats de l’espèce Cannomys badius

En Thaïlande du nord, Cannomys badius et Rhizomys sumatrensis

Rhizomys pruinosus

Cannomys badius

Rhizomys sumatrensis

(39)

Etat parasitaire chez les réservoirs naturels

Narendra (1999) rapporte que le genre Cannomys est également fréquemment

rencontré en Inde, au Nord du Bangladesh, au Laos, à Myanmar, au Népal, et que les trois espèces de Rhizomys sont présentes dans le Nord de l’Inde, le Cambodge, le

Laos, la Malaisie et à Myanmar

(40)

Etat parasitaire chez les réservoirs naturels

Les rats du bambou creusent leur terrier dans les fourrés de bambous et mangent les racines et les pousses de ces plantes ainsi que celles de la canne à sucre

Ils peuvent donc inhaler ou ingérer Penicillium marneffei et devenir un réservoir de ce champignon

(41)

Etat parasitaire chez les réservoirs naturels

Les souches isolées chez l’homme sont similaires aux souches isolées chez le rat dans leur développement, leur texture et leur pigmentation

(42)

Mode de transmission

Chez l’homme

Transmission à partir du réservoir naturel

L’infection à Penicillium marneffei ne

semble pas transmissible à l’homme par le rat du bambou !

(43)

Mode de transmission

En effet, les rats vivent éloignés des hommes dans des

montagnes reculées où seulement quelques

personnes résident

Jamais ils n’errent ou ne rentrent dans les maisons !

Ils sont considérés comme

étant un excellent gibier, mais seulement quelques hommes les mangent !

(44)

Mode de transmission

De plus, aucun des patients originaires de la région de

Guangxi (Chine du Sud) et atteints de pénicilliose n’a été en contact avec les rats du bambou

Un des patients malades était même végétarien

Ainsi la possibilité que les individus ayant mangé les rats puissent être infectés est éliminée, puisque aucune

relation de cause à effet statistiquement valable ne peut être retenue

De plus, Hilmarsdottir (1994) souligne que cette porte

d’entrée est inhabituelle pour un champignon filamenteux

(45)

Mode de transmission

Les hommes et les rats sont donc infectés probablement par un source

environnementale commune

(46)

Mode de transmission

Cependant, Penicillium marneffei peut se

transmettre à partir du réservoir naturel par la

voie transcutanée, notamment à l’occasion d’une égratignure

En effet, dans la littérature, on note un cas

d’infection à Penicillium marneffei par piqûre avec un clou et Segrétain s’est inoculé le champignon par piqûre avec une aiguille souillée

Mais il s’agit là d’infections accidentelles

(47)

Mode de transmission

Chez l’homme

Transmission à partir du réservoir naturel

Le mode de contamination n’est donc pas parfaitement établi

Par analogie avec d’autres mycoses endémiques, comme l’histoplasmose ou la coccidioïdomycose, ou avec d’autres infections à champignons filamenteux produisant de nombreuses conidies telle que l’histoplasmose, il est probable que la voie respiratoire soit la plus commune

La contamination se ferait par inhalation de poussière riche en spores, présentes dans l’environnement

Elles causeraient tout d’abord une infection pulmonaire avant dissémination

(48)

Mode de transmission

Duong rapporte un cas d’un homme

immunocompétent ayant contracté l’infection à Penicillium marneffei sans avoir été en zone

d’endémie

Il travaillait quotidiennement avec des réfugiés vietnamiens

On peut supposer que Penicillium marneffei a été porté par ces réfugiés ou par leurs affaires

personnelles et transmis au patient

(49)

Mode de transmission

On peut noter également la contamination par Penicillium marneffei d’enfants ayant acquis leur infection VIH par leur mère

(50)

Facteurs favorisants

L’âge

Cette infection fongique n’épargne aucune classe d’âge : les cas rapportés ont entre 3 mois et 72 ans (moyenne entre 30 ans à 38 ans)

(51)

Facteurs favorisants

• Selon une étude réalisée par

Chariyalertsak en 1997, les malades sidéens atteints de pénicilliose à

Penicillium marneffei seraient plus jeunes

que les malades sidéens sans pénicilliose

(52)

Facteurs favorisants

En 1995, Drouhet et Dupont rapportent seulement 5 cas d’infection à Penicillium

marneffei chez des enfants, non atteints de SIDA :

2 nourrissons de sexe masculin, de 4 et 6 mois

2 autres garçons de 11 ans de Hong-Kong

1 fillette thaïlandaise de 6 ans

(53)

Facteurs favorisants

Le sexe

• Environ 90 % des patients atteints par

cette pénicilliose sont des hommes

(54)

Facteurs favorisants

L’immunodéficience

Penicillium marneffei est pathogène chez les immunocompétents ainsi que chez les immunodéprimés

Chez les premiers, l’infection est

généralement moins sévère que chez les seconds

(55)

Facteurs favorisants

Dans la population atteinte, plus de 80 % sont des patients immunodéprimés

Les patients à un stade avancé de l’infection par le VIH (CD4 < 100 / µL) par exemple, ou atteints de cancer s’accompagnant d’une

neutropénie importante (neutrophiles < 100 µL) ont un risque particulièrement élevé de développer une infection fongique

(56)

Facteurs favorisants

Malnutrition

• Fortune (2001) suggère que chez les patients non immunodéprimés,

diagnostiqués au Guangxi surtout, la

malnutrition pourrait jouer un rôle

(57)

Facteurs favorisants

Origine pathologique

Malades atteints par le virus du SIDA

Le SIDA est un facteur prédisposant important pour l’infection à Penicillium marneffei

En effet, Supparatpinyo et Sirisanthana (1994) ont

montré une corrélation entre la croissance de l’épidémie de SIDA, dans le Nord de la Thaïlande, et celle du

l’infection à Penicillium marneffei au cours des dernières années

(58)

Facteurs favorisants

Nombre de

lymphocytes T4 / µL Nombre de cas infectés par Penicillium marneffei et par le VIH

0 à 50 52 (71,2 %)

51 à 100 15 (20,5 %)

> à 100 6 (8,2 %)

Cependant, l’infection à Penicillium marneffei n’est pas une manifestation précoce du SIDA

Dans une étude, le taux des lymphocytes T4 de 80 cas de patients infectés par Penicillium marneffei et par le VIH,

était très bas (surtout < 50 / µL)

(59)

Facteurs favorisants

Selon une étude réalisée à l’université de l’hôpital de Genève, la prise d’antibiotiques pendant une durée de 7 jours, serait un

autre facteur favorisant encore l’apparition de l’infection à Penicillium marneffei chez les patients déjà atteints par le VIH

(60)

Facteurs favorisants

Aujourd’hui, la quasi-totalité des patients atteints de pénicilliose à Penicillium marneffei souffrent du VIH

C’est pourquoi cette infection est considérée

comme une pathologie définissant le stade SIDA

en Thaïlande, et tend à le devenir dans le reste de l’Asie du Sud-Est, au même titre que la pneumonie à Pneumocystis carinii ou la méningite à

Cryptococcus neoformans

(61)

Facteurs favorisants

Origine pathologique

Malades non atteints par le virus du SIDA

Différentes pathologies provoquant une immunodéficience sont également rencontrées :

Maladie de Hodgkin

Lymphome

Lupus érythémateux disséminé

Tuberculose

Transplantation d’organe

Traitements immunosuppresseurs : corticothérapie, azathioprine ou chimiothérapie

Utilisation chronique de stéroïdes

Alcoolisme chronique

(62)

Facteurs favorisants

Environnement

Il existe une variation saisonnière de l’infection humaine à Penicillium marneffei

Les infections à Penicillium marneffei sont

nettement plus fréquentes pendant la saison des pluies, de mai à octobre, que pendant la saison sèche, de novembre à avril

(63)

Facteurs favorisants

Il pourrait s’agir d’un développement du réservoir naturel grâce à des conditions

favorables à la croissance du champignon pendant cette période

(64)

Facteurs favorisants

Mais ceci peut n’être qu’une coïncidence,

les rats du bambou se reproduisant pendant la saison des pluies …

(65)

Période d’incubation

L’apparition des symptômes est souvent

brutale après un délai d’incubation inconnu mais pouvant être de plusieurs années

Il serait généralement compris entre 4 et 8 semaines

(66)

Période d’incubation

Chaque cas clinique peut provenir :

Soit d’une infection primitive

Soit d’une réinfection

Soit d’une réactivation d’une infection latente

C’est pourquoi, pendant un temps plus ou moins long, certaines personnes ne vont pas développer de

symptômes

La réactivation du parasite par immunosuppression provoque l’apparition d’une forme disséminée

(67)

Clinique

Les manifestations cliniques de l’infection à Penicillium marneffei, chez les sujets

immunocompétents et chez les patients sidéens sont identiques

Mais l’évolution est plus rapide et les

symptômes plus intenses chez les malades

immunodéprimés, chez lesquels l’infection est généralement disséminée

(68)

Clinique

Dans une étude réalisée sur 117 malades atteints de SIDA et de 46 sujets non-sidéens infectés par Penicillium

marneffei, les pourcentages des manifestations cliniques des deux catégories sont semblables en ce qui concerne :

La fièvre

Les lésions cutanées, respiratoires, ganglionnaires, hépatospléniques

Mais dans le groupe des malades VIH +, la rapidité et la gravité des symptômes est frappante en l’absence de

traitement précoce

(69)

Clinique

(70)

Clinique

Dans quelques cas, on note l’apparition d’une fongémie, d’une diarrhée (surtout chez les enfants atteints du VIH)

(71)

Clinique

Des infections de la moelles osseuses, des leucocytoses, des ulcères génitaux sont

moins souvent observés

(72)

Clinique

Encore plus rarement, on décrits des

péricardites, des pleurésies, des lésions ostéolytiques et des arthrites

(73)

Signes généraux

La fièvre

La fièvre oscille entre 38 °C et 39 °C, s’élevant parfois à 39 – 40 °C

Elle est soit persistante soit intermittente, à poussée subite dans beaucoup de cas

Elle s’accompagne ou non de frissons

(74)

Signes généraux

L’amaigrissement

L’amaigrissement est souvent secondaire à une anorexie ou une dysphagie

Globalement, on note une altération de l’état général

Les malades sont asthéniques, somnolents et pâles

De plus, chez les enfants, la croissance est perturbée

(75)

Signes généraux

L’anémie

L’anémie sévère, parfois avec

thrombocytopénie, caractérise l’infection chez les jeunes enfants

Elle est même devenue un indice chez ces

enfants de l’association de l’infection par le VIH et de celle de l’infection à Penicillium marneffei

(76)

Signes généraux

L’hépato-splénomégalie

L’hépato-splénomégalie est fréquemment observée

Révélée par l’examen clinique, elle est confirmée par l’échographie

Elle traduit l’augmentation du poids du foie et de la rate, respectivement multipliés par 3 et 8

(77)

Lésions cutanées

La connaissance des signes cutanées de la pénicilliose à Penicillium marneffei est fondamentale car ces signes sont souvent la première manifestation clinique de cette infection, ils caractérisent sa dissémination

(78)

Lésions cutanées

Elles surviennent chez 70 % environ des patients infectés et apparaissent très

rapidement bien avant les manifestations digestives, l’anémie et les manifestations respiratoires

(79)

Lésions cutanées

Ces lésions cutanées de dissémination sanguine sont similaires dans les deux

catégories de malades atteints ou non du SIDA

Ainsi lors d’un examen clinique, la présence de lésions cutanées doit faire suspecter le

diagnostic d’infection fongique et en premier lieu d’infection à Penicillium marneffei si la notion de séjour en Asie du Sud-Est existe

(80)

Lésions cutanées

En Thaïlande, plus particulièrement dans la région de Chiang Maï, plus de 20 % des

patients atteints du SIDA développent une infection systémique, avec dans 68 % des cas, des manifestations cutanées dues à Penicillium marneffei

(81)

Lésions cutanées

Les lésions peuvent se localiser sur le visage, le cou, la partie supérieure du tronc, le pavillon de l’oreille

(82)

Lésions cutanées

Elles atteignent

également les membres supérieurs ainsi que les extrémités (bras, avant- bras, mains, doigts,

jambes)

(83)

Lésions cutanées

L’aspect de ces lésions est essentiellement celui de papules

Elles sont parfois

nombreuses et prennent la forme d’un rash

généralisé (éruption

papuleuse généralisée dans 87 % des cas)

(84)

Lésions cutanées

Elles sont en forme de dôme avec un sommet arrondi et ont le plus

fréquemment une

ombilication nécrotique centrale

(85)

Lésions cutanées

• Ces lésions cutanées peuvent être

confondues avec les lésions cutanées de la tuberculose, de molluscum

contagiosum, de la cryptococcose et de

l’histoplasmose

(86)

Lésions cutanées

Plus rarement, un aspect croûteux, un aspect de

granulome, de folliculite ou des lésions

acnéiformes (2 %)

peuvent être observés

(87)

Lésions cutanées

D’autres manifestations dermatologiques sont aussi parfois observées :

Pustules

Papules sans ombilication centrale

Eruptions maculo-papuleuses

Abcès, ulcères,nodules cutanés ou sous cutanés

(88)

Lésions des muqueuses

• Les tissus cutanés et sous-cutanés sont affectés, ainsi que les muqueuses

buccales, gingivales, palatales,

pharyngées, génitales et conjonctivales

(89)

Lésions des muqueuses

Au niveau bucco-pharyngé, on peut observer : des

papules de la muqueuse

buccale, des pharyngites ou rhinopharyngites, des

amygdalites, des ulcères (palais mou, oropharynx, amygdales)

(90)

Les lésions otorhino-laryngologiques et pulmonaires

L’atteinte respiratoire se manifeste

essentiellement par une toux, généralement improductive et persistante, et plus rarement par une dyspnée, une douleur thoracique

et /ou des crachats hémoptoïques

Les patients se plaignent également parfois de douleurs au niveau de la poitrine

(91)

Les lésions otorhino-laryngologiques et pulmonaires

Ces symptômes précèdent ou

accompagnent une évolution pulmonaire plus sévère telle qu’une broncho-

pneumonie, un abcès pulmonaire ou une pleurésie

Duong, en 1996, évoque même le diagnostic d’un abcès rétro pharyngé causant une

obstruction des voies respiratoires

(92)

Les lésions otorhino-laryngologiques et pulmonaires

Les manifestations pulmonaires de l’infection à Penicillium marneffei ressemblent aux

symptômes de la tuberculose pulmonaire

En outre, certains patients ayant des

antécédents de tuberculose, le médecin pense d’abord à une réactivation, avant d’envisager, après échec du traitement antituberculeux, une autre étiologie

(93)

Les lésions otorhino-laryngologiques et pulmonaires

En cas d’atteintes

pulmonaire, l’aspect radiologique est le plus souvent celui d’un infiltrat réticulo- nodulaire diffus ou

d’une lésion cavitaire

(94)

Les lésions otorhino-laryngologiques et pulmonaires

Beaucoup plus rarement sont décrits une atteinte alvéolaire diffuse, un syndrome interstitiel localisé ou un épanchement pleural

(95)

Les lésions otorhino-laryngologiques et pulmonaires

Quelque patients souffrent de maux de gorge ou d’angines pustuleuses

Des atteintes de type ulcère pharyngé sont rarement observés

Penicillium marneffei est aussi à l’origine

d’infections au niveau des oreilles et des sinus

Enfin, des congestions nasales et des épistaxis ont été rapportés

(96)

Lésions osseuses

Les lésions osseuses (ostéolyse avec abcès à polynucléaires) sont assez fréquentes

chez les adultes ayant une pénicilliose sans SIDA, avec une bonne réponse immunitaire

(97)

Lésions osseuses

Les lésions ostéolytiques de l’adulte non infecté par le VIH affectent les côtes, les os longs, la

cage thoracique, le crâne, les vertèbres, les

régions scapulaires et temporo-mandibulaires et ressemblent cliniquement à celles observées dans l’histoplasmose africaine disséminée à

Histoplasma duboisii, à la blastomycose

disséminée à Blastomyces dermatitidis et à la tuberculose

(98)

Lésions osseuses

En 1993 Sirisanthana et Sirisanthana, ont rapporté des lésions osseuses chez deux nourrissons (9 et 12 mois) atteints de SIDA et d’infection à Penicillium marneffei dont

les doigts présentent des lésions ostéolytiques des phalanges avec

gonflement des doigts, des mains et des lésions cutanées métastatiques

(99)

Paramètres biologiques

Au cours de l’infection à Penicillium

marneffei, certaines valeurs biologiques peuvent être altérées

(100)

Paramètres biologiques

La formule sanguine peut être modifiée :

Anémie

Thrombopénie

Leucopénie

Neutropénie

Lymphopénie

(101)

Paramètres biologiques

Sont rapportés également des cas :

De perturbation du bilan hépatique avec une cytolyse et/ou une cholestase

D’un syndrome inflammatoire avec une vitesse de sédimentation parfois augmentée

Dune altération de la fonction rénale

D’une augmentation du taux de phosphatases alcalines, et d’une élévation moindre du taux de transaminases et de bilirubine

(102)

Anatomopathologie

L’examen histopathologique est pratiqué sur du matériel biopsique ou autopsique

Les coupes tissulaires sont traitées par différents

colorants : hématoxyline -éosine, acide périodique - réactif de Schiff (PAS),

Gomorit-Grocott

(imprégnation argentique- méthénamine), Giemsa

(103)

Anatomopathologie

Penicillium marneffei envahit la peau et les organes

profonds, particulièrement les poumons et le système

réticulo-endothélial

Les histiocytes semblent être les cellules cibles du

champignon, à l’intérieur desquelles celui-ci se

développe

(104)

Diagnostic

L’établissement d’un diagnostic exact est important car cette infection est potentiellement curable

Le diagnostic clinique est rendu difficile par l’absence de spécificité des symptômes

Le diagnostic biologique se heurte aux difficultés d’orientation du laboratoire, d’interprétation des cultures, de reconnaissance histologique et d’identification du pathogène

Les microbiologistes n’ont pas toujours considéré Penicillium marneffei comme pathogène et l’ont parfois écarté en tant que contaminant

(105)

Diagnostic

Dans les région d’endémie de Penicillium marneffei, le diagnostic de tuberculose a souvent été porté à tort et la pénicilliose a longtemps été confondue en Chine avec l’histoplasmose à Histoplasma capsulatum

(106)

Diagnostic

En France aussi, des confusions sont possibles

En 2000, Rosenthal rapporte le cas d’un homme de 51 ans, vivant dans la région niçoise, séropositif pour le VIH et

immunodéprimé ayant été hospitalisé pour une fièvre à 39 °C évoluant depuis près d’un mois avec un amaigrissement de 6 kg

Son tableau clinique est compatible avec une leishmaniose viscérale, mais plusieurs séjours en Asie du Sud-Est sont

rapportés et le diagnostic d’infection disséminé à Penicilliose marneffei est porté

(107)

Diagnostic

A l’origine de cette confusion diagnostique, il y a le fait que dans le bassin méditerranéen, zone d’endémie de Leishmania infantum, la leishmaniose viscérale n’est pas

exceptionnelle chez les patients infectés par le VIH, et représente la troisième infection

opportuniste la plus fréquente dans certaines régions d’Espagne ou du Portugal

(108)

Diagnostic

Le diagnostic clinique reste donc difficile chez ces sujets compte tenu des

similitudes cliniques avec les autres

affections opportunistes (histoplasmose, cryptococcose, tuberculose)

(109)

Diagnostic

Ainsi le diagnostic d’infection à Penicillium marneffei, repose :

Premièrement sur la notion de séjour en zone d’endémie chez un patient immunodéprimé

Deuxièmement sur la réalisation d’examens

directs (mise en culture, inoculation) et indirects (mise en évidence d’anticorps sériques, détection d’antigènes circulants)

(110)

Différents types de prélèvement

Les échantillons les plus utiles pour

l’isolement du champignon sont la moelle osseuse et les ganglions lymphatiques, et dans une proportion plus faible, le sang

(111)

Différents types de prélèvement

L’isolement de Penicillium marneffei est effectué à partir des échantillons cliniques suivants :

Prélèvement de moelle osseuse

Ponction ganglionnaire

Prélèvement cutané

Sang

Prélèvement de lésion muco-cutanée (papule palatale, ulcère génital ou pharyngé)

Expectoration

Liquide céphalo-rachidien (LCR)

Liquide de lavage broncho-alvéolaire (LBA)

Liquide d’écoulement des abcès

Urines

(112)

Différents types de prélèvement

Pour la recherche d’anticorps, on réalise un prélèvement sanguin

Pour la recherche d’antigènes, les

prélèvements de sang, de liquide de lavage broncho-alvéolaire, d’urine et de liquide

céphalorachidien sont plus communément effectués

(113)

Examen direct

L’examen microscopique des frottis ou des coupes histologiques de biopsies, colorées au Giemsa, PAS, Gomori-Grocott est

actuellement le moyen de diagnostic le plus rapide et certain de pénicilliose

Il permet de gagner quelques jours sur l’obtention des cultures

(114)

Examen direct

Lorsqu’il y a des lésions cutanées, il suffit de gratter les papules ou de soulever les croûtes et d’étaler le matériel récolté sur une lame pour obtenir un frottis qui coloré au Giemsa permet d’identifier les éléments fongiques, tissulaires, les seuls qui donnent un diagnostic de certitude

(115)

Culture

La culture du champignon est facilement obtenue à partir des prélèvement cliniques sur milieu

gélosé glucosé de Sabouraud, additionné de chloramphénicol / gentamicine à 25 °C et sur

gélose au sang, gélose sang – cerveau - cœur à 37 °C

Cependant, la culture de Penicillium marneffei à partir de ces élément est dangereuse à manipuler

(116)

Culture

Les hémoculture par le procédé lyse - centrifugation effectuées dans certains laboratoires, ainsi que des hémocultures sur des bouillons de culture pour

bactériologie ou le milieu liquide de glucosé citraté de Sabouraud permettent l’isolement du champignon

(117)

Culture

Les caractères mycologiques, pinceaux de types biverticillé avec 3 à 5 séries de métules courtes sur milieu de

Sabouraud …

(118)

Culture

… avec un pigment rouge diffusant dans la gélose …

(119)

Culture

… des vrilles et filaments arciformes sur milieu au moût de bière ou milieu PC

permettent l’identification de Penicillium

marneffei, le différenciant de nombreuses autres espèces à pigment pourpre ou rose

(120)

Inoculation à l’animal

Pour identifier précisément Penicillium marneffei, il faut observer la forme

parasitaire, tissulaire,

septée, qui en absence de matériel pathologique

humain, peut être obtenue rapidement par inoculation du champignon chez

l’animal par voie intra-

péritonéale ou intraveineuse

(121)

Inoculation à l’animal

Penicillium marneffei est inoculable à la souris, au hamster, au rat à partir de cultures

(122)

Inoculation à l’animal

Les broyat des lésions permettent la

reproduction

expérimentale de

l’infection, qui évolue au terme d’une

incubation de l’ordre de dix jours à un mois

(123)

Diagnostic différentiel

Sur le plan clinique

Tuberculose

(Mycobacterium tuberculosis ou

Mycobacterium bovis) à

cause des signes généraux, pulmonaires, digestifs, de

l’atteinte péricardique, de l’hépato-splénomégalie et des adénopathies

(124)

Diagnostic différentiel

Histoplasmose à

Histoplasma capsulatum à cause des signes

généraux, pulmonaires, des atteintes cutanées et digestive et péricardique

Pénicilliose

Histoplasmose

(125)

Diagnostic différentiel

En théorie, histoplasmose à Histoplasma

duboisii, mais cette dernière ne se contracte qu’en Afrique noire

(126)

Diagnostic différentiel

Cryptococcose à Cryptococcus

neoformans à

cause des signes généraux, des

atteintes

pulmonaires,

cutanées et ostéo- articulaires

Pénicilliose

Cryptococcose

(127)

Diagnostic différentiel

Leishmaniose

(Leishmania infantum, Leishmania tropica,

Leishmania major,

Leishmania ethiopica) à cause des signes

généraux, hépato-

splénomégaliques, des adénopathies, de

l’atteinte cutanée Pénicilliose

Leishmaniose

(128)

Diagnostic différentiel

Molluscum contagiosum (poxvirus) à cause de la similitude des lésions

cutanées

(129)

Diagnostic différentiel

Sur le plan mycologique

Cryptococcose à Cryptococcus neoformans

Cryptococcus neoformans se présente sous forme de levures ovales ou arrondies (3 à 8 µm de diamètre), entourées d’une épaisse capsule mucopolysaccharidique

caractéristique, mise en évidence au muci-carmin, sur les coupes histologiques

Pénicilliose

Cryptococcose

(130)

Diagnostic différentiel

En culture, sur milieu de Sabouraud, sans

actidione, on obtient des colonies très muqueuses de coloration beige

La capsule est mise en évidence à l’examen

direct par coloration à l’encre de Chine

Cryptococcose

Pénicilliose

(131)

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel mycologique doit surtout être fait avec Histoplasma

capsulatum

Histoplasma capsulatum est également un champignon thermiquement

dimorphique, proliférant à l’intérieur des histiocytes, mais se reproduisant par bourgeonnement

On observe donc des formes levures mais jamais d’élément septé

De plus, la cellule levuriforme de

Penicillium marneffei diffère de celle de Histoplasma capsulatum par une plus grande variation de taille, allant de 3 à 8 µm de diamètre

Pénicilliose

Histoplasmose

(132)

Diagnostic différentiel

Histoplasmose Pénicilliose

(133)

Diagnostic différentiel

Leishmaniose

(134)

Diagnostic différentiel

A température ordinaire, en culture sur milieu de

Sabouraud ou dans le sol des régions d’endémie, il se présente sous forme

mycélienne

Penicillium marneffei

Histoplasma sp.

(135)

Examen sérologique

Des méthodes de diagnostic sérologique

sont réalisables en zone d’endémie pour la mise en évidence d’anticorps mais aussi

d’antigènes circulants, mais elles ne sont pas de pratique courante en France

(136)

Examen sérologique

De plus, les test sérologiques détectant les

anticorps circulants paraissent être spécifiques des patients immunocompétents

En revanche, cette approche diagnostique est rendue difficile chez les immunodéprimés, chez qui les anticorps ne sont pas toujours

détectables

Toutefois, la détection d’antigène est efficace chez ces patients

(137)

Détection d’antigènes

La détection des antigènes se fait grâce à plusieurs techniques

Il peut s’agir :

De l’immunodiffusion :

Les derniers tests d’immunodiffusion développés détectent les antigènes aussi bien dans le sérum que dans l’urine

La spécificité de ce test est bonne : en effet, il n’existe pas de réaction croisée avec l’histoplasmose, ni avec la cryptococcose et aucun faux positif n’a été décelé

(138)

Détection d’antigènes

Du test d’agglutination au latex :

Il révèle les antigènes sériques d’animaux souffrant de pénicilliose

L’épitope galactomannane commun au genre Aspergillus et

Penicillium est reconnu par un anticorps monoclonal absorbé sur des bille de latex

Sa spécificité et sa sensibilité sont élevées (97,6 % et 96.2 %)

Ce test est plus performant que le test de l’immunodiffusion pour la détection d’antigène chez les sujets séropositifs et il n’existe

pas de réaction croisée avec l’aspergillose, la candidose invasive, la cryptococcose ou l’histoplasmose

(139)

Détection d’antigènes

Des tests immuno-enzymatiques et radio- immunologiques :

Ce sont des techniques relativement

compliquées et laborieuses par rapport au faible nombre d’échantillons analysés dans la plupart des laboratoires

L’interprétation de ces techniques intéresse uniquement les laboratoires importants

(140)

Détection d’anticorps

Les anticorps détectés sont des IgG

dirigées contre les antigènes suivants :

Les conidies (lors de la phase d’invasion tissulaire)

Les formes levures (lors de la phase de multiplication tissulaire)

(141)

Détection d’anticorps

Les techniques utilisées sont :

L’exoantigène-immunodiffusion :

Les antigènes, isolés à partir du filtrat de culture mycélienne, détectent les anticorps du sérum des patients infectés

Ce test permet l’identification spécifique de Penicillium marneffei

Il est aussi utilisé pour d’autres champignons dimorphiques

responsables de mycoses systémiques opportunistes, et dans tous les cas où les caractéristiques morphologiques sont

équivoques

(142)

Détection d’anticorps

L’IFAT : “Indirect immunofluorescent anticorps test” :

Ce test peut être pratiqué sur des coupes histologiques ou sur du sérum

Cette technique permet d’évaluer l’augmentation du titre de certains anticorps

Sa sensibilité et sa spécificité sont bonnes

Cependant l’éventualité d’une réaction croisée avec

d’autres champignons dimorphiques existe et nécessite vérification

(143)

Traitement de première intention

L’amphotéricine B

L’amphotéricine B administrée par voie intra-veineuse est considérée comme le traitement d’attaque de

référence

Les recommandation actuelles préconisent une

thérapeutique initiale par amphotéricine B à raison de 0,6 mg / kg / jour pendant 2 à 4 semaines

Ce traitement est prescrit pour la plupart des infections et pour les patients les plus sérieusement atteints

(144)

Traitement de première intention

Cependant, l’amphotéricine B peut présenter une certaine toxicité

Selon Sirisanthana (1998), un traitement

prolongé avec de forts dosages d’amphotéricine B est toujours associé à une anémie, une

diminution de la fonction rénale, une

hypokaliémie, une fièvre, des maux de tête, des nausées, des vomissements ou des malaises

(145)

Traitement de première intention

De plus, de nombreuses souches de Penicillium marneffei ont une sensibilité intermédiaire ou sont

résistantes à l’amphotéricine B (41 % dans l’étude de Sobottka 1996)

Ainsi, les patients nécessitent de fortes doses pour que leur état s’améliore et 23 % des patients ne répondent pas à ce traitement

Ce taux substantiel d’échecs est attribuable à la gravité de l’infection et à la mise en route tardive du traitement

(146)

Traitement de première intention

L’itraconazole

L’itraconazole est utilisé comme alternative, dans le traitement de première intention, avec des succès thérapeutiques

intéressants

Son utilisation est un traitement de choix lorsque la

thérapeutique par voie orale est possible, ou lorsque la toxicité de l’amphotéricine B (contre-indications, effets secondaires) est un facteur limitant sa prescription

L’itraconazole est ainsi recommandé comme alternative quand les patients présentent une affection modérée ou bénigne

(147)

Traitement de première intention

La posologie est de 400 mg / jour (200 mg deux fois par jour, per os) chez les adultes, et 5 mg / kg / jour chez les enfant, pendant 6 à 8

semaines

Ce traitement a l’avantage de ne pas avoir d’effets indésirables graves

Le taux de non-réponse clinique à l’itraconazole s’élève à 25 %

Références

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