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Un pays de loups : (extraits des registres de la correspondance de Pierre-Louis du Fay, président du dixain de Monthey, de 1805 à 1843)

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Texte intégral

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UN PAYS DE LOUPS

(Extraits des registres de la correspondance de Pierre- Louis du Fay, président du dixain de Monthey, de 1805 à 1843.)

EN 1808, les loups causèrent de tels rava- ges dans les communes du dixain de Monthey que, pour les prévenir, les com- munes fixèrent une récompense de dix louis (160 francs de Suisse) pour chaque tête des dits animaux. L'Etat offrait de son côté une prime officielle de 16 fr. Les chasseurs devaient présenter la patte droite de devant et un certificat du président de leur commune au président du dixain, qui avisait le chef du départe- ment de l'intérieur; celui-ci remettait une assignation sur le receveur du dixain. Sous le régime des gouver- neurs, la prime était de 15 bâches (2 fr. 25) \ La des- truction des bêtes « dommageables », comme ours, loups- cerviers, oiseaux de proie était libre en tout temps et à chacun.

Louis Vieux et Joseph Very, de la commune du Val- d'Illiers prennent trois loups au piège entre le 4 septembre et le 11 novembre 1808. Jean-Antoine Nicollerat, du mê- me lieu, en détruit un le 18 novembre. Barthélémy Chap-

1 Règlement de 1541. (30 gros = 15 baches.) Code pénal pour le Bas-Valais vers 1780.

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pex en tue deux sur le territoire d'Outre-Vièze dans le courant de décembre; ce même mois, Pierre-Maurice Nicollerat et Baptiste Caillet-Bbis avec leurs consorts débarrassent la commune du Val d'Illiers de deux loups- cerviers.

Le 9 janvier 1809, un loup femelle est abattu sur le territoire de Monthey par deux citoyens de la commune, tes sieurs Pierre Barlatey et Joseph Emery; Maurice et Xavier Vuillioud et Joseph Riondet, de Collombey, en font autant à la même date; le 28 mai ce sont Jean-Louis Vieux et Joseph Very, de Val d'Illiers, qui se signalent par un exploit identique. Le 30 octobre un loup-cervier est victime de Jean-Louis Bovard, de Champéry, « com- mune du Val d'Illiers ». Le 29 novembre, grande battue dans les montagnes de Vionnaz : Jean-François Bres- soud, de Torgon, accompagné de vingt-trois chasseurs, en rapporte comme trophée un gros loup.

Le 1er juillet 1810, Joseph Very, du Val d'Illiers, se distingue par une nouvelle capture.

Pendant quelques années on ne trouve pas de mention de prouesses individuelles 1 : la contrée n'est pas pour au- tant délivrée de ces hôtes désagréables, puisque le 25 fé- vrier 1817, le président du Fay écrivait à son collègue de St-Maurice :

« J'ai l'honneur de vous informer que dans le but d'en-

» courager la destruction des loups qui paraissent être

» plus nombreux que les années précédentes dans cette

» partie du Valais, le Conseil de ce dixain a fixé à 60 fr.

» la gratification qui serait accordée à ceux qui tueront de

» ces animaux sur notre territoire. S'il entrait dans les

» convenances de vos communes de décerner quelque ré-

1 On sait que Champéry ne devint commune indépendante qu'en 1839.

2 De 1810 a 1825, est seul cité : Jean-Joseph Donnet, de Trois- Torrents, (19 mars 1817), pour un loup.

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» compense à ce sujet, nos espérances de détruire ces

» bêtes féroces ne pourraient que s'accroître davantage. » Le magistrat a encore l'occasion de réclamer la grati- fication officielle en faveur de :

Jean-Baptiste Caillet-Bois, F.-Maurice Nicollerat et Jean-Louis Vieux, du Val d'Illiers (24 décembre 1825).

Pierre Jardinier, Jean Rossier et François Juge, de Monthey (4 février 1826).

Jean-François Premand, de Trois-Torrents (9 juin 1826).

Louis Barlatey, conseiller de Monthey (27 juin 1827).

Casimir Vanney, de Vionnaz (3 avril 1827).

Les terribles carnassiers ayant causé de grands dégâts parmi les bestiaux en 1825, le Conseil de dixain alloue 60 fr. de récompense extraordinaire pour un loup au dessous d'un an et 120 fr. pour ceux d'un an et plus.

La situation ne paraît guère s'améliorer, car le diman che 21 juillet 1833 est publié dans les communes un ar- rêté du conseil désenal de Monthey du 11 juin augmen- tant la prime pour la destruction des loups pendant la saison d'été.

En moins d'un siècle, la Sibérie qu'était Monthey s'est transformée en une Attique où fleurit l'amour des scien- ces, des lettres et des arts : l'appui qu'y rencontre la So- ciété du Valais romand, en est, entre cent, une preuve palpable.

J.-B. B.

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