G ERGONNE
Variétés. Sur une réclamation de M. Hoëne-Wronski, contre quelques articles de ce recueil
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 3 (1812-1813), p. 206-209
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206
VARIÉTÈS.
a voir sur les surfaces une infinité de maxima et minima indéter-
minés, liés
entre eux par une courbe continue Enl’appliquant
àla
on peut
trouver des fonctions dutemps qui
deviennentdes maxima ou
minima,
pour tous tespoints
d’une surface courbeou d’une courbe à double courbure. selon que tous les coefficines de U
s’exanouiront,
par un ou par deux facteurs communs.Metz.,
le 2 mai 1810.VARIÉTES.
Sur
uneréclamation de M. Hoëne-Wronski ,
contrequelques articles de
cerecueil ;
Par M. GERGONNE.
PAR
une lettre insérée dans le Moniteur du 22novembre dernier,
M. Wronski se
plaint
del’espèce
de doute quej’ai maifesté,
aux pages 51et 137
de cevolume,
sur le succès de la méthodequ’il
a
publiée ,
pour la résolution deséquations algébriques
de tous lesdegrés,
et duparallèle
quej’ai
cherché à établir entre cette méthodeet celle de Bezout. Il me
reproche d’avoir,
dans la vue d’éviter leslongueurs
que, suivantmoi, implique
saméthode, indiqué
un autreprocédé
quej’appelle plus
court etpeut-être plus
direct. Cesobjec- tions ,
suivant M.Wronski,
n’étant nullementfondées, il
avaitd’abord
gardé
le silence :pensant
que la réflexion me ferait revenir demoi-même,
surun jugement trop précipité ;
maisvoyant ,
par l’article inséré à la pagei3y ,
queje persistais
dansl’opinion
quej’avais
d’abordémise;
que mêmeje
cherchais àl’étayer
encore , parde nouvelles
considérations ;
et que sur-toutje regardais
ma méthodecomme étant de - nature à
pouvoir
décider laquestion
d’une manièrepéremptoire ;
il a crudevoir ,
parquelques réflexions , prémunir
lepublic
contre mes insinuations.VARIÉTÉS.
207Dans ces
réflexions,
M. Wronski croit devoirdistinguer
laforme
des
racines
deséquations ( conjecturée , dit-il , depuis long-temps
de leur nature
qu’il
croit avoir découvert lepremier;
et il pense que c’estprincipalement
à cette connaissancequ’il
est redevable dusuccès de ses recherches. Il
regarde
la formation de cequ’il
aappelé équations fondamentales,
commel’unique
moyen deparvenir
aubut ;
etdéclare ,
enconséquence ,
que les diverses méthodesqu’on
pourra proposer à l’avenir ne différeront entre elles et de la sienne que par la manière
d’opérer
sur ceséquations,
pourparvenir
à laréduite. Il donne enfin un aperçu des causes
qui , jusqu’ici,
se sontopposées
au succès des méthodes de résolution deséquations ,
au-delà du
quatrième degré. (*)
M. W ronski termine en annonçant que , ces éclaircissemens étant les seuls
qu’il puisse
fournir sur saméthode ,
avant d’en avoirpublié
la
théorie ;
les observationsqui
lui seront faites ultérieurement sur cesujet,
si elles ne sont paslégitimées
par des calculsrigou-
reux ,
prouvant ,
suivantlui,
des vuestout-à-fait étrangères
à lascience ,
il est résolu den’y
donner aucune attention.Je dois d’abord
témoigner
masurprise
de cequ’ayant
oucroyant
avoir à se
plaindre
dequelques
articles des Annales demathématiques,
M. Wronski n’ait pas
adressé
sa réclamation au Rédacteur même de ce recueil. M’aurait-il doncsupposé
assez peuéquitable
ou assezmaladroit pour refuser de rendre cette réclamation
publique ?
ouplutôt
ne m’autorise-t-il pas à soupçonner que, sachant bien que les Annales ne sont lues que par desgéomètres,
il a voulu décliner de leurjuridiction ,
et enappeler
deleur jugement
à un tribunaltrès-respectable
sansdoute ,
maistrès-peu compétent
dans ces matières.Personne ,
si ce n’estpeut-être
M.Wronski ,
n’a puprendre
lechange ,
surl’opinion
quej’ai
manifestée aux pagesdéjà
citées dece
volume ;
chacun acompris
clairement que ce quej’énonçais
sousla forme d te , était chez moi le résultat d’une entière
conviction ;
(*) J’ai donné
quelques développement,
sur ce sujet , dans le Recueil de l’aca- demie au Gardponr I808,
pages 265 et suivantes.208
VARIÉTÉS.
et que, si
je
n’avais pasmis ,
en titre de mes articlesRÉFUTATION
de la mdthode
proposée
par M.WRONSKI ,
etc. , c’était par purecourtoisie ;
que c’était la un de cesménagemens
queprescrit
l’ur-banité
française,
maisqui paraissent
être tout à faitétrangers
àM. Wronski. Il
prétend ,
dans son ouvrage , avoir donné lepremier
une méthode de résolution des
équations qu’on
ne soit pasobligé
de médiffer pour le
quatrième degré ; j’ai
dû observer que Bezout l’avait fait avantlui ;
etqu’en
outre cegéomètre
avaitréparti
lesracines de
l’unité,
entre les diverses valeurs del’inconnue,
de la manièrequ’il
le fait lui-même.Quant
à la distinction que M. Wronski cherche àétablir,
entre laforme
et la nature desracines , j’avoue
que
je
ne lacomprends
pas bien nettement , etqu’il
me semblemême que la forme des racines
d’une équation
en détermine aussi lanature. Si
pourtant
il entend parlà qu’il
a été lepremier
àapercevoir
que
chaque
racine devait renfermer des radicaux de sondegré
etde tous les
degrés inférieurs,
il se trompe encore enceci ;
carBezout ,
en
particulier,
apris beaucoup
de soin à mettre cette vérité danstout son
jour.
Je n’ai pas seulement donné la méthode que
j’ai
cru devoir suhs- htuer à celle de M. Wronski commeplus
courte etplus directe ; je
l’aiprincipalement présentée
commeportant
avec elle sa démons-tration , c’est-à-dire,
en d’autres termes comme n’étantpoint
uneénigme.
Du reste ,partant
du mêmepoint
que M.Wronski,
tendantau même but que
lui ,
admettant tout cequ’il
admet etuniquement
ce
qu’il admet
ne faisant enfin que des calculsrigoureux
etconformes à la
composition
connue deséquation ;
tout le monde-conviendra , je
pense, que, si nonprocode
n’obtient pas de succès, le sien ne saurait en obtenirdavantage ;
à moinscependant qu’il
n’aitdécouvert ,
entre les racines de l’un té , des relationsinaperçues.
jusqu’à lui ;
cequ’il
ferait bien a’crs (’e nous révéler.M.
Wronski,
en se retranchant derrière sesequations fondamen- tqles, prend,
eneffet,
unposte
tres-sùr, dans le( ual il y peud’apparence
que personne soitjamais
tente de 1 aiLr iorcer, lamethode,
ROTATION DES CORPS.
209méthode,
aucontraire , l’oblige
à combattre adécouvert,
et vouasans doute
pourquoi
il larejette.
En
résumé,
que M. Wronskidéduise,
soit de saméthode,
soitde toute autre
qu’il
luiplaira d’employer ,
etqu’il
pourra même tenir secrète, si cela luiconvient ,
une réduite rationnelle pour le 5.medegré ,
conditionnée comme il annoncequ’elle
doitl’être,
etdès-lors
je
m’avouevaincu; j’ajoute
que , pour l’intérêt de lascience , je
désire vivement que laprovocation
solennelle queje
lui adressetourne à ma confusion et à sa
gloire.
Il pourra à la véritéparaitre
humiliant à un
esprit
aussisupérieur
que lesien ,
de s’abaisser à des détailsd’application , dignes
tout auplus
desEuler,
des Vander- monde et desLagrange ;
aussi sera-ce làl’épreuve unique
queje réclame-
rai de sa
complaisance;
mais encore faut-il bienquil justifie
sa missionQue si ,
aucontraire,
M. Wronskipersiste
às’envelopper
deténèbres,
et à ne nous offrir que des promesses ; s’il seborne,
ainsiqu’il
l’a faitjusqu’ici
àexpliquer
desénigmes
par d’autresénigmes ;
si en un mot il
néglige
delégitimer
ses assertions par des calculsrigoureux; je
serai autorisé à penserqu’il
écrit dans des pues toutil fait étrangères
à lascience,
et fondéconséquemment à
neplus
donner,
àl’avenir,
aucune attention à sesproductions.
DYNAMIQUE.
Théorèmes
nouveaux surla rotation des corps solides ;
Par M. J. F. FRANÇAIS , professeur
àl’école impériale
de 1 artillerie
et dugénie
Au Rédacteur des Annales;
MONSIEUR
JE
me suisoccupé’ , depuis quelque temps,
d’un travail queje comptais
faireparaître
dans vosAnnales,
sur le mouvement deTom. III 3o