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Le th´eor`eme de Fagnano : le cas obtus

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(1)

Pr´eparation au CAPES, ORSAY, 2004-2005

Le th´

eor`

eme de Fagnano : le cas obtus

La preuve du th´eor`eme de Fagnano dans le cas obtus n’est pas difficile si l’on veut bien croire ce que dit la figure. Sinon, il faut s’attendre `a devoir faire quelques efforts ! Une bonne r´ef´erence1 sur tout ce qui concerne les polygones est le livre Math´ematiques d’ ´Ecole,

Cassini, 2006.

1. Un lemme.

Le lemme suivant sera utilis´e uniquement dans le cas du quadrilat`ere.

Lemme 1. Soit P = A1. . . An un polygone (pas n´ecessairement convexe) et soit M un

point int´erieur `a P. On a l’in´egalit´e A1M + M An ≤ A1A2+ A2A3+· · · + An−1An.

D´emonstration. On consid`ere la demi-droite [A1M ). Elle coupe le bord de P en un point

N tel que M soit situ´e entre A1 et N , et que N soit dans [AiAi+1], avec 1 < i < n, voir

ci-dessous Lemme 3 pour des pr´ecisions. On a donc, par l’in´egalit´e triangulaire, A1M +

M An ≤ A1M + M N + N An = A1N + N An. Mais, toujours par l’in´egalit´e triangulaire

(sous sa forme : la ligne droite est plus courte qu’une ligne bris´ee), on a A1N ≤ A1A2+

· · · + Ai−1Ai+ AiN et N An ≤ NAi+1 + Ai+1Ai+2+· · · + An−1An, d’o`u le r´esultat en

additionnant.

2. Le th´eor`eme de Fagnano.

Th´eor`eme 2. Soit ABC un triangle dont l’angle en A est obtus. Soient M, N, P trois points situ´es respectivement sur les segments [BC], [CA], [AB]. Le p´erim`etre du triangle M N P est minimal lorsque l’on a N = P = A et lorsque M est le pied H de la hauteur issue de A.

D´emonstration. Soit M N P un triangle comme dans l’´enonc´e. On construit, comme dans

le cas usuel, les sym´etriques Q et R de M par rapport `a (CA) et (AB) respectivement. On a M N + N P + P M = QN + N P + P R. Comme A est int´erieur au quadrilat`ere QN P R (voir ci-dessous, Lemme 4), le lemme 1 donne l’in´egalit´e QA + AR ≤ QN + NP + P R. Mais, par sym´etrie, on a QA = AR = AM . On voit que le p´erim`etre du triangle M N P est sup´erieur ou ´egal `a 2AM et, a fortiori, `a 2AH.

3. Les d´etails.

Pour les gens de peu de foi qui ne croient pas en la figure, voici des preuves :

1 Excellente mˆeme !

(2)

Pr´eparation au CAPES, ORSAY, 2004-2005

Lemme 3. Avec les notations du lemme 1, la demi-droite [A1M ) coupe le bord de P

en un point N ∈ [AiAi+1], avec 1 < i < n, et M entre A1 et N .

D´emonstration. Dans le cas d’un polygone quelconque, il faut savoir des choses,

essentielle-ment que la ligne polygonale (A1. . . An) partage le plan en deux composantes connexes

dont elle est la fronti`ere commune, l’int´erieur et l’ext´erieur du polygone. On consid`ere la droite (A1M ) et ses deux demi-droites oppos´ees [M x) = [M A1) et [M y). Comme le point

M est int´erieur et que la demi-droite [M y) rencontre l’ext´erieur de P, elle rencontre le

bord de P en (au moins) un point N (c’est de la connexit´e, on appelle ¸ca le lemme de passage des fronti`eres). De plus, M est entre A1 et N puisqu’ils sont sur des demi-droites

oppos´ees issues de M . Le point N ne peut ˆetre sur [A1A2] ni sur [A1An] sinon, M , qui est

entre A1 et N , serait sur [A1A2] ou [A1An] et ne serait pas int´erieur. Il est donc sur l’un

des [AiAi+1], avec 1 < i < n.

Dans le cas d’un triangle ABC on peut facilement montrer le lemme uniquement avec des arguments de demi-plans. Pour un quadrilat`ere, j’imagine que si l’on me mena¸cait de tortures raffin´ees, j’arriverais sans doute `a ´ecrire un preuve directe du r´esultat.

Lemme 4. Avec les notations de la preuve du th´eor`eme 2, le quadrilat`ere QN P R est non crois´e et le point A en est un point int´erieur.

D´emonstration. Il faut montrer que le quadrilat`ere est non crois´e, c’est-`a-dire que ses cˆot´es oppos´es ne se rencontrent pas, sinon la notion d’int´erieur n’a pas de sens. En revanche, on v´erifie avec Cabri qu’il n’est pas n´ecessairement convexe.

Montrons d’abord que [P R] et [QN ] ne se coupent pas. En fait, les secteurs saillants 

BAR et CAQ ne se rencontrent pas. Sinon, si I ´etait commun `a ces deux secteurs, la somme des deux angles M AI (celui qui contient [AB] et celui qui contient [AC]) serait ´egale `a 2π, donc on aurait M AR +  M AQ ≥ 2π. Or on a M AR + M AQ = 2 M AP + 2 M AN =

2 BAC < 2π.

Montrons ensuite que [P N ] et [QR] ne se coupent pas. Il suffit de voir que le segment [QR] est ext´erieur au triangle ABC. Il est clair que Q et R sont ext´erieurs au triangle et mˆeme qu’ils sont dans l’angle rentrant BAC. Si [QR] contenait un point int´erieur au triangle, il couperait donc les demi-droites [AB) et [AC) en des points S et T . L’angle saillant RAQ s’´ecrirait alors RAQ = RAS + SAM + M AT + T AQ = 2 SAM + 2 M AT =

2 BAC. Mais, comme BAC est obtus l’angle RAQ serait > π ce qui est impossible pour

un angle saillant.

Il reste `a montrer que A est int´erieur `a QN P R. Il suffit pour cela de montrer que la demi-droite [AM ) coupe le bord du quadrilat`ere en un unique point. Comme elle coupe [P N ] et seulement [P N ], c’est clair.

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