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Aléas et enjeux de la création d’entreprise
Pascal Bouillon, Nathalie Boulanger, Didier Lansiaux
To cite this version:
Pascal Bouillon, Nathalie Boulanger, Didier Lansiaux. Aléas et enjeux de la création d’entreprise.
Sciences de l’ingénieur [physics]. 1985. �hal-01909871�
Ecole Nationale Supérieure
des Mines de Paris
ALEAS
ET ENJEUX
DE LA
CREATION D'ENTREPRISE
Consultation
sur
place
Juin 1985 ^ Mémoire de fin d'année de:
Pascal BOUILLON Nathalie BOULANGER Didier LANSIAUX
Ingénieurs
des Mines
Ecole Nationale Supérieure
des Mines de Paris
ALEAS
ET ENJEUX
UE Là
CREATION D'ENTREPRISE
Consultation
sur
place
Juin 1985 Mémoire de fin d’année de:
Pascai BOUILLON Nathalie BOULANGER Didier LAN5IAUX
Nous tenons à remercier tout particulièrement Monsieur JALLAS,
Secrétaire Général de L'Agence Nationale pour la Création d'Entreprise, qui
nous a apporté son soutien et ses conseils pendant la durée de ce mémoire,
ains- aue toutes les personnes qui ont accepté de nous rencontrer.
Résumé
Le but de ce mémoire est de décrire et d'analyser le phénomène création d'entreprise sous les angles macroéconomique (les enjeux de la
création) et microéconomique (le créateur et les aléas de ia création).
On constate ainsi que la création d'entreprise, porteuse de grandes
espérances-- régénération du tissu industriel
- création d'emplois
- innovation,
ne répond pas, pour l’instant, à ces attentes. En effet, le chiffre
officiel des créations d'entreprises au sens juridique est de 100 000 pour
1984; par contre, selon nos estimations, le nombre de créations écono miques est plutôt de l'ordre de 20 000. Les emplois ainsi créés, seraient,
quart à eux, voisins de 60 000 .
Pourquoi un poids économique aussi faible ?
Parce qu'une typologie simplifiée sépare les entrepreneurs en deux cafégories
- le créateur légendaire, dont la réussite est éclatante
- le créateur artisan, qui va trimer toute sa vie, et dont
l'entreprise restera modeste en taille et en résultats.
Ce deuxième type d'entrepreneur est très largement majoritaire.
L'avenir des entreprises nouvellement créées est donc loin d'être aussi
rose que i on ne pourrait le croire.
Ainsi, en distinguant les différentes possibilités d'évolution des jeunes entreprises, on estime que 70% environ d'entre elles sont vouées à
l’échec ou au semi-échec (qui consiste à se trouver, en permanence, sur la
corde raide).
Le principal souci du créateur est donc d'éviter ces situations en
améliorant la qualité de son projet
Pour cela, il a avant tout besoin, pendant les premières années de la
vie de l'entreprise, de conseils (parrainage, recours aux services extérieurs)
De plus, ce type d'action contribuerait à diminuer le taux d'échec et de
semi-échec, et faciliterait de ce fait, le financement des nouvelles entreprises, qui relève pour i*instant, le plus souvent, du mécénat.
SOMMAIRE
Introduction du. phénomène a ) Statistiques du C.E.P.M.E. b ) Nombre de créations c ) Les enjeux a ) Le créateur légendaire b ) Le créateur artisan LiJ_)_L.e. devenir. a ) Le cas exemplaireb ) Le rachat avec plus-value
c ) L’entreprise de petite taille,
très rentable d ) Le semi-échec e ) L'échec
des projets
a ) Le réseau national d’accueil b ) L’aide au conseil c ) Organismes conseillers de la création Page 1 Page 3 Page 3 Page 5 Page 5 Page 7 Page 7 Page 7 Page 9 Page 9 Page 9 Page 10 Page 10 Page 10 Page 13 Page 13 Page 13 Page 13 Page 16 Conclusion Page 19
ANNEXES
I ) Enquête sur les entreprises créées en 1984 avec un capital supérieur à 1 MF
STATISTIQUES. DU C.E.P.M.E.
2 ) Tableau des créations et des défaillances pour les
années 1980 à 1984
3 ) Répartition des créations par région
4 ) Répartition des créations par capital
5 ) Les créations d'entreprises industrielles
AMPLEUR. ÜLLËÜEmENE
6 ) Extrait
de l’étude ‘Aspects
de la démographie
des
entreprises’ de TA.N.C.E.
7 ) Enquête de l’A.N.V.A.R.
8 ) Extrait de la revue ‘Banques* Juillet 1984
9 ) Extrait de l’étude n* 9 du Centre d’Etudes de l’Emploi
10 ) Un profil des créateurs, par le Centre d’Etudes de
l’Emploi
RRÜEiL DEL CREATEUR
11 ) Profil des créateurs d’entreprises:
* Profils extraits de l’étude ‘Aspects de la démographie
des entreprises’ de l’A.N.C.E.
* Extrait de ’la création d’entreprise: un enjeu local’
Notes et études de la Documentation Française
n*4709 et 4710
13 ) Fiches des 6 entreprises citées dans le mémoire
AMELIORAT IM.
14 ) L‘ aide A.N.V.A.R. pour la création d’entreprise
15 ) Le Fonds Régional d’Aide au Conseil
16 ) Programme de formation de la C.C.I. de Grenoble
LE-LINAMCEHENT,
17 ) Extrait d’une étude de la D.R.I.R. Centre
18 ) Le fonds national
de garantie
SOFARIS
Aléas et Enjeux de la
Création d'Entreprise
Les enjeux nationaux généralement reconnus de la création
d’entreprise sont :* la régénération et la revitalisation du tissu industriel
* la création d’emplois (les grandes sociétés n'en créant plus, il faut plus d’employeurs; le salut se trouve donc dans la création
d’entreprise)
* l’innovation
On entend également les discours suivants :
* Steven Jobs, Renault, ont commencé dans leur garage !
* 1% seulement des ingénieurs des grandes écoles créent leur
entreprise, c’est un scandale !
* l’épargne publique veut s'investir dans la création d’entreprise,
mais les pouvoirs publics ne font rien pour faciliter cela.
Qu’en est-il exactement?
Remarquons tout d’abord que Ea création d'entreprise est une notion purement juridique ( dépôt des statuts et inscription au greffe du tribunal
de commerce).
Cependant, la création d’entreprise est généralement entendue au sens
économique, comme la création d’une nouvelle activité par une personne
physique (et non morale).
Ceci exclut en particulier :
* la création d’une filiale par un groupe
* la reprise d’une société en difficulté sans changement d’activité
* les changements de statut
D’autre part, le mot entrepris» sous-entend un minimum d’organisation. Ceci écarte également :
* les petits commerces
Enfin, la création d’entreprise n’est pas un acte ponctuel dans le temps, mais un processus qui dure plusieurs années.
Nous nous référerons, dans la suite du mémoire, à cette notion de
création économique ( par une personne physique, avec un minimum d'organisation ).
-1LAMPIEUR PU PHENOMENE
a) Statistiques
du C.E.P.M.E.
(Annexes n’2, 3, 4 et 5)
Le nombre de créations économiques est difficilement mesurable. Par
contre, celui des créations juridiques est assez bien connu, par l'intermé
diaire des inscriptions au Registre du Commerce.
Le C.E.P.M.E., Crédit d'Equipement des Petites et Moyennes Entreprises,
est l'organisme chargé de regrouper ces statistiques.
*-Eÿfl.lution du nombre annuel de créations juridiques
Le nombre annuel de créations juridiques n'est disponible qu'à partir
de l'année 1980. 1980: 73.551 1981 : 78.647 ( + 7 % ) 1982:78.797 ( + 0,2%) 1983:81.379 ( + 3,3 %) 1984:88.479 ( + 8,7 %)Cette évolution est en partie due au nombre croissant des chômeurs
créateurs : 9.200 en 1979 13.800 en 1980 ( + 50 % ) 29.400 en 1981 (+113%) 39.900 en 1982 ( + 36 % ) 43.000 en 1983 ( + 8 %)
En ce qui concerne les entreprises industrielles et de B.T.P., on
dispose de séries chronologiques plus longues.
Au vu de ces courbes, l’évolution du nombre de créations d'entreprises
semble liée à celle de l'activité économique.
* Répartition en fonction du capital sociaHcf annexe np4)
Le capital social des nouvelles entreprises est faible, puisque pour
1984:
59.2 % des entreprises ont un capital nul
36.2 % ont un capital non nul inférieur à 100.000 F
4,4 % ont un capital compris entre 100 KF et 1 MF
0,3 % ont un capital supérieur à 1 MF.
* Répartition par secteur d'activité (cf annexe n°2)
La répartition par secteur d’activité pour 1984 est la suivante :
88 479 créations d'entreprises au Registre du Commerce
dont 53 % dans le commerce 20 % dans les services
9 % dans l'industrie
7.5 % dans le B.T.P.
6.5 % dans l'hôtellerie-restauration
3.5 % dans un secteur indéterminé
Enfin, en ce qui concerne les entreprises industrielles, elles se créent principalement dans des secteurs traditionnels :
20% dans le secteur imprimerie presse édition
(cf annexe n°5) 17% 13% 8% habillement bois et ameublement travail des métaux
pour seulement 3,6% 2,7% 1,4% électronique instrumentation de précision informatique
Si, au chiffre du Registre du Commerce l’on ajoute les entreprises
artisanales, inscrites au Répertoire des Métiers ( en tenant compte des doubles inscriptions ), on obtient un total de l’ordre de 100.000
créations d’entreprises pour 1984
Cependant, sont notées comme création d’entreprise,
- les restructurations, ne créant pas d'activité supplémentaire
ex: division d’une sxiété en plusieurs
regroupement de plusieurs sociétés dans une holding passage du statut d'établissement à celui d’entreprise
- les reprises d'entreprises, sans changement d’activité
- les changements de statuts
ex: changement de siège social, de raison sociale ou de capital
- les petits commerces
11 faut donc fortement réduire le chiffre officiel pour obtenir le
nombre de créations effectives.
En effet, une bonne partie des créations dans le commerce sortent, comme nous l’avons précisé dans l’introduction, du cadre de notre mémoire.
Quant à l'écart entre création juridique et création économique,
plusieurs études ont été menées par des Chambres de Commerce
( Rhône- Alpes : créations d’entreprises industrielles dans la région Rhône-Alpes en 1978, et Midi- Pyrénées : recensement des créations d’entreprises ex-nihilo en 1977
pour les secteurs industriels et leB.T.P. ), et par 50FARI5 ( création d’entreprises industrielles, article paru dans la revue Banque, cf annexe n° 8 ).
11 ressort de ces études, que le ratio création économique/création juridique est de l’ordre de 3 à 4.
( Pour les entreprises au capital supérieur à 1 MF, ce ratio est égal à 8 ( cf annexe n* 1 ))
On en tire les estimations suivantes:
20.000 créations effectives
dont 2.000 industrielles (ratiode4)
dont 200 innovantes (estimation A.N.Y.A.R.)
elles-enjeu*
Les enjeux de la création d’entreprise sont également difficilement
mesurables. En effet, aucune statistique nationale n'existe, les fichiers de l’INSEE, du SES5I, ou de l’UNEDIC ne comportant pas la date de création de l'entreprise. Aucun suivi n’est donc possible.
Les seules données disponibles ne concernent que de très petits
échantillons (maximum 300 entreprises), qui sont donc fortement biaisés.
ex: * dossiers primés par LANVAR (cf annexe n°7)
* étude du Centre d'Etudes de l'Emploi : dossier de recherches n°9 (cf annexe n#9) * dossiers garantis par SOFARIS (cf annexe n° 8)
* enquête sur les entreprises au capital supérieur à 1 MF ( cf annexe n“ 1 )
Etant donnés les enjeux que l'on attribue généralement à la création
d’entreprise, il est surprenant qu’aucune statistique macro-économique n'existe sur ce sujet.
N.QjJs^v.Q.Qsiaii..gr.Q.s.sièr.ement..les..gst.imatlQns...s.aiYanie^
* pour la valeur ajoutée créée par ces nouvelles activités, il nous est difficile d’avancer un ordre de grandeur.
* par contre, en ce qui concerne le nombre d’emplois créés:
. On estime que le taux de mortalité des entreprises, dans leurs 3
premières années, est de l’ordre de 30%:
- dossiers garantis par SOFARIS : taux d'échec de 25 % (cf annexe n° 8) - dossiers primés par LANVAR : taux d'échec de 33 % (cf annexe n° 7)
- aspects de la démographie des entreprises de LANCE : taux d'échec de 25 % ( cf
annexe n°6)
. Cn estime également que 3 à 5 emplois sont créés en moyenne dans
les 3 ans (plutôt 7 pour une entreprise industrielle)
- enquête du Centre d'Etudes de l’Emploi : 3 emplois créés (cf annexes n°9 et 10)
Un calcul rapide donne une estimation du nombre d’emplois ainsi créés
annuellement :
20 000 * 70% * 4 = 56.000 emplois créés , soit 3% du nombre de
chômeurs.
On voit donc que la création d'entreprise n'est pas, à court terme, la
panacée pour résoudre le chômage. En ce qui concerne le long terme, il est impossible d’avancer tout ordre de grandeur, étant donné le caractère
récent de l’intérêt pour le phénomène création d’entreprise.
On peut expliquer de plusieurs façons le faible poids économique de la
création d'entreprise :
- la forte proportion de projets artisanaux ( cf Partie I! )
JULIE CREATEUR
Le projet de création, tel qu'il est habituellement conçu ( création
d’une nouvelle activité par une personne physique ) repose avant tout sur son Initiateur : te créateur d'entreprisB .
Comme pour l'ampleur du phénomène création, il y a dans l'esprit de
beaucoup une confusion des genres.
En effet, une typologie simplifiée distingue deux catégories d'entre preneurs : le créateur légendaire et le créateur artisan, et le grand public,
ainsi que les candidats créateurs n'en retiennent qu’une, la première.
a) le créateur légendaire
La mythologie de l’entrepreneur fait la part belle à ces self-made
men, qui, sortis du ruisseau, ont été animés du désir de fortune et de
puissance.
Ces génies de l’entrepreneurlat sont très rares, mais on ne parle que d'eux.
Exemple : Citroën, Renault, Yves Rocher, Salomon, Seb, Moulinex,
Leclerc...
Ces personnes dérangent : elles ont incroyablement réussi, ont bous
culé les habitudes, tout en commençant de façon artisanale. Elles ont eu de la chance et surtout, elles ont eu la bonne Idée au bon moment,
c'est-à-dire au moment où les consommateurs étaient prêts. Enfin, cette Idée correspondait plus à une évolution des habitudes de consommation qu’à une révolution.
Par exemple :
* Leclerc : les supermarchés représentent une nouvelle forme de
vente, liée aux changements de mode de vie ( utilisation de la voiture ). * Yves Rocher : utilisation des plantes ( écologie ) et début de la
vente par correspondance.
* Moulinex et Seb: développement de l'électroménager au moment
propice.
Cette catégorie d'entrepreneurs est atypique, ce qui entretient d’autant plus le mythe.
b) Le créateur artisan
Il représente l'écrasante majorité silencieuse des créateurs
d'entreprises. Son entreprise est, et restera petite ( moins de 10 salariés )
D'après l'enquête de Créez (annexe n° 12 ), 7555 des entreprises démarrent avec moins de
5 salariés et leurs créateurs ne prévoient pas de dépasser l'effectif de 10, dans les 3 8ns qui
En effet, le créateur veut rester le seul maître à bord, et ne fait pas appel au monde extérieur, que ce soit en conseils ou en capitaux.
95 % des 80.000 créations enregistrées au registre du commerce ont un capital inférieur
à 100.000 francs.
Il est au four et au moulin, et ne sera jamais un capitaine d’industrie, contrairement à son modèle mythique.
L’échantillon représentant ce type de créateurs étant important, on
peut en dresser un portrait-robot (cf annexes n° 11 et 12 ).
C’est un homme, marié, âgé d’environ 35 ans, commerçant ou
technicien ayant acquis un savoir-faire au cours de quinze années d’expé
rience professionnelle dans une PME. Ce n’est pas un innovateur (cf l-a). Il
n’a que des notions sommaires en matière de gestion, comptabilité et
finances. Si c’est un technicien, il connaît très bien son produit, mais rarement son marché, ce qui est susceptible de le conduire à l’échec ( cf lll-e ). Sa femme travaille souvent avec lui, assumant les tâches de
comptabilité et de gestion. Ses motivations sont :
* le besoin d'indépendance
* une perturbation sociale (ex:mise au chômage, ou un déplacement
géographique) qui joue le rôle de déclencheur. * le régionalisme (besoin de rester au pays)
Il va travailler 7 jours sur 7, 14 heures par jour, pour assurer le bon démarrage de son entreprise. Notons d’ailleurs que, pendant cette phase, ceci est le lot commun de tous les créateurs, y compris les génies de
l'entrepreneuriat.
Mais, dans la majorité des cas ( cf lll-e ), son entreprise est soit
vouée à l'échec, soit difficilement viable: le combat pour la survie va se dérouler des années durant, pendant lesquelles le créateur va se dévouer corps et âme à son entreprise, sacrifiant toute vie extra-professionnelle.
Il sera soumis quotidiennement à des pressions extérieures ( relations avec les clients, banques, fournisseurs, administrations... ) et.il lui sera donc difficile d'avoir toute vision à moyen ou long terme.
En cas d'échec, il risque de perdre sa mise et plus ( en effet,
beaucoup de créateurs mettent leur patrimoine personnel en caution ), et de perdre socialement la face ( le droit à l'erreur n’est pas encore reconnu
aux créateurs malchanceux ).
Bref, ça peut lui coûter cher, ça n’est jamais facile et ça rapporte très rarement gros ! Pourtant, presque tous disent que si c’était à refaire, ils le referaient.
illlLE DEVENIR DE L'ENTREPRISE
Comme nous venons de le constater, l'avenir des entreprises
nouvellement créées est loin d’être aussi rose qu'on ne l'imagine. Nous
allons préciser ceci en distinguant les cinq grandes possibilités d'évolu
tion de l'entreprise : le cas exemplaire, le rachat avec plus value,
l'entreprise de petite taille très rentable, le semi-échec, et enfin l'échec.
a) Le cas exemplaire.
C'est le cas le plus souvent cité mais le plus rare. L'entreprise se
porte bien, se développe rapidement et devient leader dans son domaine
avec, à sa tête, toujours le même homme : c'est Yves ROCHER, SALOMON...
Ce cas est très rare, car les obstacles pour arriver à ce stade sont très nombreux comme on le verra par la suite.
D'autre part, les qualités nécessaires pour créer une petite entreprise
sont très différentes de celles qu'il faut pour en diriger une grosse. H y a donc souvent des passages de relais entre plusieurs dirigeants
successifs, qui correspondent chacun à une phase différente du développe ment de l'entreprise. ( Du reste, les entreprises qui sont le fait d'un seul
homme sont rarissimes).
C'est pour cette raison que le créateur d'APPLE, Steven JOBS, ne dirige plus son
entreprise bien qu'il y travaille encore.
Ceci pourrait expliquer en partie la multi-création; en effet, certains entrepreneurs créent une petite entreprise qui marche bien mais qu’ils ne veulent pas développer pour plusieurs raisons :
- ils travaillent sur un créneau étroit,
- ils ne se sentent pas capables de maîtriser une structure plus
imoortante.
Leur besoin d'entreprendre se traduit alors par la création d'autres
petites entreprises dans des domaines voisins.
b) Le rachat avec plus value.
L'entreprise se développe rapidement. Dans certains cas, cette rapidité est due à une fuite en avant ( vendre plus pour combler le trou de
trésorerie, mais ceci augmente surtout le besoin en fonds de roulement et donc le trou de
• trésorerie ).
Quoi qu'il en soit, l'entreprise dérange son environnement et a besoin
de capitaux pour financer sa croissance. Elle est alors, dans certains cas,
rachetée. ( Le rachat, même avec plus-value, est souvent mal vécu par le créateur qui a le sentiment de perdre son entreprise ).
Ainsi, NASA ELECTRONIQUE, grand distributeur de matériel vidéo et Hi-fi, a atteint, en
trois ans, un chiffre d’affaires de 400 MF : l’entreprise a alors été rachetée par un groupe industriel qui continue à financer sa forte croissance (cf annexe n* 13).
c) Entreprise de petite taille, très rentable.
L'entreprise a choisi un créneau étroit, mais porteur, qui n'intéresse
pas ses gros concurrents. Elle restera donc de petite taille mais sera rentable.
C'est le cas de MULT1-ELECTRONIQUE, entreprise rennaise de 30 personnes qui s’est spécialisée dans la gestion industrielle des codes ô barres. Elle a fait passer son capital de 300 kf à 1300 kf en 3 ans par incorporation de bénéfices ( cf annexe n* 13 ).
d) Le semi-échec.
L'entreprise survit mais est tout de même tombée dans un travers susceptible de la mener à l'échec ( ces travers seront décrits dans la
partie suivante ). Elle est donc en permanence sur la corde raide et doit sa
survie à la ténacité du créateur.
Cela représente environ 40% des cas.
Ainsi, l’entreprise E qui embouteille de l’eau de source, avait, au démarrage, sous-estimé les difficultés d'accès au marché. Elle a survécu grâce:
- aux apports de capitaux des actionnaires qui ont servi à combler les déficits des huit
premiers exercices (en espérant que les suivants seraient bénéficiaires).
- aux qualités médicales de l'eau qui étaient inconnues au départ et qui ont permis <:ne
différenciation du produit (cf annexe n* 13 )
e) Léchée.
L’échec correspond à une cessation d'activité ou à un rachat avec
moins-value. Il concerne, on l'a vu, environ 30% des entreprises .
Les cas d) et e) représentent donc 70% des entreprises
créées.
Cet échec a parfois des conséquences dramatiques pour le créateur (conséquences d'autant plus dramatiques que le créateur a laissé plus
longtemps la situation se dégrader ). En effet, beaucoup de chefs d'entre
prise mettent en caution leur patrimoine et même éventuellement celui de
leurs proches.
L'échec survient à différents stades du développement de l'entreprise
- Mauvaise connaissance du produit ou du marché,
- Mauvaise adaptation du projet au créateur (sur-dimensionnement du projet),
- Incompétence du créateur, en particulier en gestion,
- Enfin, une nouvelle entreprise est toujours très fragile.
e.l) Mise_auDQint.du.prQdu.it et de sa production industrielle
1 e premier stade, surtout pour des entreprises innovantes, est ^
mise du puinl uu pi uu'uil cl du sa foui kalion un soi iu
La durée de cette phase, pendant laquelle le chiffre d'affaires est nul, est souvent sous-estimée, ce qui peut entraîner la cessation
d'activité.
C’est ce qui est arrivé à C. Cette société avait mis au point un nouveau type de radiateur constitué d'une grande plaque de céramique. Malheureusement, il s'est avéré très difficile de
produire en grande série des plaques de la tailie requise. L'entreprise, après plus de 5 ans de
recherches, se trouve au bord du dépôt de bilan (cf annexe n° 13).
e2).C.Qm.mor.c ial.i satioa
La seconde étape consiste à s'établir sur son marché. Deux risques
d'échec sont alors envisageables :
* Une mauvaise estimation du marché:
Beaucoup de créateurs d'entreprises industrielles omettent de faire
une étude de marché croyant que leur produit va déchaîner l'enthousiasme
des consommateurs (cf annexe n° 12 ).
Ainsi, autour des années 1975, l’énergie solaire était très à la mode, et de nombreuses entreprises se sont lancées sur ce marché qui n'a jamais vraiment démarré.
* Une sous-estimation des difficultés d'accès au marché:
L'accès d'un nouveau produit sur un marché n'a rien d'automatique;
cela suppose :
- des investissements supplémentaires pour se faire connaître,
- une période de démarrage durant laquelle les ventes sont faibles.
Le créateur de l'entreprise E (cf annexe n° 13), par exemple, pensait qu’il suffisait de
mettre de l'eau de source en bouteille pour la vendre. C'était méconnaître le poids des grands
(Evian, Vittel,...) qui ont :
- des prix de revient plus faibles, - une bonne image de marque, - un réseau de distribution national.
e.3.)-Ls,p.Qtds des chargealixes
Au démarrage de l'entreprise, on l’a vu, il faut:
- mettre au point la fabrication,
- trouver des fournisseurs, en payant souvent le prix fort et
au comptant,
- trouver des clients.
Durant ce laps de temps, l'entreprise utilise petit à petit son
capital; la part des charges fixes est très élevée.
Pour amortir cette période difficile, beaucoup de créateurs
commencent par travailler sur un marché de base qui les intéresse moins
mais qui leur est directement accessible (il s'agit très souvent de
sous-traitance).
D’autres, au contraire, ne parviennent jamais à sortir de cette phase critique car leurs charges fixes sont trop lourdes (sur-inves
tissement, effectif trop important,...).
C'est le cas de NI, société de production de films vidéo. Pour démarrer le plus vite possible, elle a dû s'installer dans des locaux distincts de ceux qui avaient initialement été
prévus. Les travaux d'installation des studios ont été, de ce fait, beaucoup plus importants. Après
trois mois d'existence, les dirigeants essaient de trouver de nouveaux capitaux sous peine de
cessation d'activité (cf annexe n* 13).
e4) l e noint mort
Les entreprises qui franchissent cette étape parviennent ensuite au
point mort (équilibre entre les charges et les recettes d'exploitation).
Elles doivent alors faire face à deux nouveaux problèmes :
* Le trou de trésorerie
Durant cette phase, en effet, le phénomène s'accélère. Les ventes
et la production augmentent. Le besoin en fonds de roulement suit, et la trésorerie chute. Or, cette notion de besoin en fonds de roulement est très
mal maîtrisée par les créateurs qui ont tendance à le sous-estimer
largement et donc à sous-estimer d’autant le trou de trésorerie atteint
autour du point mort.
L’entreprise S. avait mis au point un micro-ordinateur qui a eu un gros succès au SICOB 1983: 450 commandes. Malheureusement, elle n’a pu y faire face, financièrement parlant, et a déposé son bilan un an plus tard (cf annexe na 13).
* La réorganisation
Une fois atteint le régime de croisière, l’entreprise se réorganise.
Il ne faut plus mettre en place mais gérer et le créateur doit s'adapter à ceIV) AMELIORATION DES PROJETS
Lorsque l'on évoque l'aide à la création d'entreprise, on pense souvent
à son financement : améliorer le système d'attribution des primes, attirer l'épargne publique vers la création ...
C'est mettre la charrue avant les boeufs. En effet, le principal
problème des créateurs, on vient de le voir, est d'éviter l'échec ou le
semi-échec (cas d et e ).
Ils ont donc besoin de conseils pour mettre le maximum de chances de
leur côté et, si nécessaire, pour cesser leur activité le moins mal
possible.
Plusieurs types d’actions sont envisageables :
Tout d'abord, le créateur a besoin de trouver dans sa région un intervenant capable de le guider au milieu de la jungle des guichets
( D.R.I.R., C.C.I., Préfecture, Tribunal de Commerce, Comité d'Expansion
Economique, Conseil Régional, administration sociale et fiscale,
inves-tisseurs ... ).
(Monsieur Yickerv, de l'I.N S E.A D., a dénombré dans une enquête 25 guichets dans la
ville de Bordeaux)
Un réseau national d'accueil est d'ailleurs mis en place, en ce moment,
par F Agence Nationale pour la Création d'Entreprise .
On oeut également inciter les créateurs à recourir aux consens
extérieurs (étude de marché, étude technique ou financière, conseil
juridique ...), en subventionnant en partie ces études.
L'A.N.VAR. a déjà institué ce type d'aide au conseil pour les
entreprises innovatrices. L'aide peut aller jusqu'à 75% du montant total de
l'étude (cf annexe n°!4).
Il existe également des Fonds Régionaux d'Aide au Conseil depuis
cette année (cf annexe n° 15). Mais ils ne sont pas spécifiques aux
créations d'entreprises et ne sont, pour l'instant, pas très connus .
Enfin, il faut favoriser les organismes qui aident les créateurs à améliorer leur projet et à l'adapter à leurs aspirations.
C'est ce que font certaines Chambres de Commerce et de l'Industrie,
des Clubs de Créateurs comme, par exemple, celui de l'Essonne (C.J.2.E), et
c 1.). Les .LC,1
Certaines C.C.I. s’intéressent de près à la création d’entreprise :
- En organisant des cycles de formation pour permettre à l’entre preneur :
* d’évaluer son projet et de prendre conscience des diffi
cultés qu’il présente,
* de combler ses lacunes
(un tel programme de formation vient d’être mis en place à la C.C.I. de
Grenoble (cf annexe n* 16)).
- En conseillant directement les entrepreneurs qui le souhaitent, durant les premières années de la vie de l’entreprise. Ceci suppose qu’une même personne de la C.C.I. suive la nouvelle société le temps nécessaire.
- En aidant des clubs de créateurs à mener leurs initiatives de
parrainage ( mise à disposition de permanents, subventions...)
c2IL£.CJ2,L
Le Club de Créateurs de l’Essonne a mis au point un système d’accueil
des candidats créateurs qui fonctionne ainsi :
- Il débute par un stage de 4 Jours qui a pour but de sensibiliser le
créateur à ses lacunes, de façon à ce qu’il les comble.
Durant ce stage, il commence, avec les autres créateurs et
avec les conférenciers, à évaluer son projet.
- Lorsque le candidat se décide à créer son entreprise, 11 peut
demander la formation d’un groupe de parrainage. Ce groupe est
constitué de 3 ou 4 personnes: anciens créateurs, membres de la C.C.I., banquiers... Il se réunit au moins une fols par mois pour analyser la situation de l’entreprise et pour aider rentre-preneur à résoudre ses problèmes.
Il est toutefois bien entendu que c’est toujours ce dernier qui
décide.Ce système, qui s'adresse à des personnes fermement décidées à créer leur entreprise, a obtenu de très bons résultats: en 4 ans, 11 y a eu 5 échecs sur 200 créations (dont une cinquantaine a bénéficié d’un groupe de
parrainage ), alors que les projets ne sont pas sélectionnés au départ. Malheureusement 11 est difficilement généralisable car 11 repose sur le bénévolat et sur le dynamisme de son président.
D'autres organisations mènent des actions analogues : L'ETHIC ( parrainage par un chef d'entreprise ), Eure-Initiative, ou certaines
pépinières d'entreprises ( l'intérêt de ces dernières est d'ailleurs avant
tout la fonction conseil ).
c3) Sociétés de financement
Certaines sociétés de financement comme Sofirem ( filiale des
Charbonnages de France ), chargées de (re)créer un tissu industriel dans une zone géographique donnée, interviennent, en particulier, en fonds
propres dans des entreprises en création.
Elles se distinguent des sociétés de financement classiques, car
elles prennent le risque de participer au conseil d'administration de la
nouvelle entreprise malgré l’article 99 de la loi du 13 Juillet 1957, qui
stipule, qu'en cas de liquidation de biens, elles peuvent être appellées en
comblement de passif.
Ainsi, une même personne suit l'entreprise pendant les premières
années de sa vie.
Ces types de conseils lui sont très utiles car ils sont, en général, prodigués par une personne expérimentée.
V) LE FINANCEMENT.QLLAXBEAI1.QM
Bien que le financement ne soit pas le premier problème qui se pose
aux créateurs, nous allons l'évoquer rapidement pour signaler que là encore, 11 y a deux types d'entreprises : celles qui intéressent les
Investisseurs privés, et les autres.
Depuis quelques années, les pouvoirs publics ont essayé de favoriser
l'Investissement dans les entreprises en création en Instituant, en
particulier, un statut spécial pour les Sociétés de Financement de
l’Innovation ( transparence fiscale, fonds de garantie Sofaris (cf annexe n# 18), second marché...).
Ces sociétés se sont de ce fait multipliées et se trouvent
confrontées à plusieurs difficultés: le risque de la création, la sortie, le
manque de projets et les possibilités de participation à la vie de
l'entreprise.
Ainsi, d'après notre enquête (cf annexe n* 1 ), 11 y a eu, en 1984, 24 créations ex-nihilo qui avalent un capital supérieur à IMF.
2 d'entre elles seulement ont été financées par des 5.F.I., 5 par d'autres Investisseurs privés (banques d'affaires, compagnies
d'assurance...).
*L.e risque de.la.création
L'Investissement dans des entreprises en création est très risqué . D'autre part, les plus-values envisageables en France sont plus faibles qu'aux U.5.A car l'étroitesse relative du marché français réduit la
croissance de ces nouvelles entreprises.
Ainsi les 5.F.I., malgré l'existence d'un fonds de garantie, doivent, pour équilibrer leurs comptes, se tourner de préférence vers les entre prises en développement, dans lesquelles l'investissement est moins
risqué.
* La.SQLüe.
Les financiers veulent en général récupérer leur mise dans les cinq
ans Jusqu'à l'ouverture du second marché, les clients potentiels étaient en majorité des industriels, ce qui effrayait souvent les créateurs et
restreignait considérablement les possibilités de sortie.
Depuis l'apparition du second marché, une autre possibilité théorique existe. Reste à savoir si elle pourra être mise en pratique (cf Mémoire de P.
MESSULAM et 0. HER2 ).
quLMécgssgoL lesJnyestisseurs privés
* Le. manquejde..p.raj.els
On entend souvent dire, dans les milieux financiers:
Il y a un milliard de francs qui cherche à s’investir, mais il
n'y a pas de bons projets.
Un bon projet doit avoir de nombreuses qualités:
- être industriel et innovant ( type Silicon Valley )
- être présenté par une équipe complémentaire et de haut niveau - avoir un fort potentiel de croissance (possibilité de sortie
rapide)
- ne pas être trop risqué (cf § précédent)
- avoir un capital de départ important ( le coût de gestion d’un
dossier est de l'ordre de 100.000 francs et les investisseurs ne veulent pas
dépasser, en général, 30% du capital ).
De tels projets sont très rares : 20 par an environ
Ceci explique la citation précédente et la surenchère inquiétante
constatée sur ces projets.
* P.3rtjc.lDatiQn...à.J3-Vi.eLdeJ.:entrepr.lse.
Enfin, l'individualisme des entrepreneurs et l'article 99 sur les
défaillances d'entreprises que nous avons déjà évoqué, conduisent les 5.F.I.
à ne pas participer au conseil d'administration des sociétés qu'elles
financent et à se comporter plus en Investisseur financier qu'en partenaire
actif.
fr)_Las_autrES.- entreprises
L'investissement en fonds propres dans les autres entreprises semble
indispensable au vu d'une étude faite par la D.R.I.R. Centre sur les plans de
financement de 45 entreprises (cf annexe n’ 17), qui établit que:
- les concours publics représentent 50% de l'apport des actionnaires,
- le ratio emprunt / fonds propres est de 1,40
- les ressources ne couvrent que 97% des besoins, même en tenant compte d'une M.B.A. très forte ( 18% des besoins).
Néanmoins, cet investissement n'est pas rentable, ce qui se comprend aisément au vu des parties 11 et i ! I .
Ainsi, les 5.D.R. qui se sont lancées les premières dans ce métier ont
- Au total 168 millions de francs ont été investis
- Les pertes dues à des défaillances s'élèvent à 31,5 MF
- La durée de vie moyenne des participations est de 11 ans
- Sur cette durée de vie moyenne, le taux de rentabilité annuel est négatif.
L'apport en fonds propres extérieurs s'apparente donc au mécénat. Il
est fait par l'Etat et par certains grands groupes industriels et ne peut pas, en l’état actuel des choses, attirer l'épargne publique.
* mat
L'Etat intervient sous deux formes :
- Attribution de primes (cf annexe n° 19)
- Garantie d'une partie du risque (65%) pris par un investisseur
(S.F.I., S.D.R., C.E.P.M.E ...) grâce au système Sofaris (cf annexe n818)
* Les grands groupes
Les grands groupes industriels comme ELF Aquitaine , C.D.F., Usinor...,
ont fondé des sociétés de financement ( Sofrea, Sofirem, Sodinor...) pour
recréer un tissu industriel dans les zones où ils ferment de gros établis sements .
Ces différents types d'intervention sont le plus souvent réservés à
des entreprises industrielles et subordonnés au nombre d'emplois créés ou
au montant de l'investissement effectué.
Ceci induit quelques effets pervers tels que sur-investissement ou
sur-embauche ce qui, on l'a vu, peut conduire au dépôt de bilan. En fait, il
existe une seule prime spécifique à la création d'entreprise : la P.R.C.E.
Toutes les autres interventions décrites sont également valables pour des entreprises en développement et sont attribuées dans un but précis: création d'emploi, investissement...
Or la création d'entreprise n'est qu'une des façons d'atteindre ces objectifs.
CONCLUSION
On attend actuellement beaucoup de la création d’entreprise, en
espérant que ces nouvelles sociétés prendront le relais des grandes pour créer des emplois, innover, régénérer le tissu industriel...
Pour s'en convaincre, il suffit de constater, qu’à l'exception de la P.R.C.E., les primes affectables à la création d’entreprise ne lui sont pas spécifiques et sont fonction de la création d’emplois, du caractère
innovant du projet, de l’impact sur le commerce extérieur...
Autant d'objectifs qui sont également accessibles par des entreprises déjà existantes et surtout par elles.
En effet, on estime que les nouvelles entreprises ont créé environ 60.000 emplois en 1984 (soit 3% du nombre total de chômeurs).
Quant à la P.A.T., prime visant à favoriser la création d'emplois, elle a été attribuée pour 10 à 20% seulement à des entreprises en création.
Deux questions se posent alors:
Pourquoi le poids économique de la création d'entreprise est
il si faible?
* Tout d’abord, la grosse majorité des créations sont artisanales: le créateur sera toujours seul maître à bord, avec, à sa disposition, peu de moyens (capital inférieur à 100.000 francs et souvent nul) et peu de
salariés (moins de 10).
De plus, son entreprise est vouée, dans 70% des cas, à l'échec ou au
semi-échec. Son problème principal ne sera donc pas de gagner de l'argent
mais plutôt d’éviter d'en perdre. Pour cela, il aura surtout besoin de
conseils, sous forme d’initiatives de parrainage ou de subventions pour
recours aux services extérieurs.
* D’autre part, il y a très peu de projets d’envergure, c’est-à-dire
susceptibles de connaître un fort développement.
De tels projets nécessitent en effet des fonds propres importants, de
la créativité (avoir une idée nouvelle) et des compétences très variées:
Il est rarissime qu’une seule personne puisse disposer de tous ces
atouts.
La création d’entreprise ne devrait donc plus être l'affaire d’un seul homme: LE CREATEUR, mais plutôt celle d’une EQUIPE, composée de
dirigeants et de pourvoyeurs de capitaux (personnes physiques ou morales).
C’est d’ailleurs le cas des exemples les plus cités comme, par exemple, APPLE.
Pourquoi, compte tenu de son faible poids économique, la création d’entreprise est elle si populaire?
Tout d’abord ce phénomène est difficilement contrôlable, donc difficilement mesurable. Chacun doit, par conséquent, faire ses propres estimations (plus ou moins optimistes), sur l’importance de ce poids économique.
D’autre part, la création d’entreprise reste pour beaucoup le meilleur
symbole de l'esprit d’entreprise, du dynamisme ...
L’aventure des héros de la création, comme celle des médaillés
Olympiques ou des vainqueurs de l'Everest fascine et fait toujours rêver.
Elle est là pour rappeller que la fortune est à portée de la main pour
Entreprises
créées
en
1984
avec
un
capital
supérieur à 1 MF
Les 233 entreprises qui, selon le Bulletin Officiel d’Annonces Civiles et Commerciales (BODACC), se sont créées en 1984 avec un
capital supérieur à 1 MF, ont fait l'objet d'une enquête téléphonique
destinée à en préciser le profil.
En éliminant de l’échantillon les entreprises:
- qui n’ont pu être contactées (35),
- qui, existant antérieurement, ont été l’objet en 1984 d’une
restructuration ou d’un simple aménagement juridique (31),
- qui n’avaient pas encore démarré au moment de l’enquête
(5), ou qui avaient déjà cessé leurs activités (5),
- et enfin celles dont la publication au BODACC était erronée
(18),
c’est finalement un ensemble de 139 entreprises qui ont été
étudiées, se répartissant comme suit:
-24 créations ”ex-nihilo’’, au sens de création par une ou
plusieurs personnes physiques agissant seules,
-27 créations à l’initiative de personnes physiques, mais ( au
contraire de la catégorie précédente ) avec la participation et l’appuid’entreprises existantes, -30 reprises,
-58 filiales, créations à l’initiative d’une ou plusieurs
personnes morales.
- en rapprochant les 233 entreprises de l’échantillon de base
des quelques 88.479 entreprises ayant été inscrites au Registre du
Commerce en 1984, on note la faible proportion ( de l'ordre de 3 pour
1000) des entreprises se créant avec un capital supérieur à 1 MF; ceci
constitue un élément supplémentaire montrant la relative médiocité des
fonds investis dans les affaires en création.
- en s'intéressant aux 24 créations ex-nihilo, on constate qu'elles ne représentent que 12% des 200 entreprises contactées.
Les éléments d'information obtenus auprès des dirigeants des
entreprises permettent de tirer les enseignements globaux suivants:al Criât ions. àJ'init.iative
de, personnes
physiques
( entreprises relevant des deux premières catégories
définies ci-dessus)En moyenne, ces entreprises créent 15 emplois dans le courant
de leur première année d'existence.
Leurs secteurs d'activité sont, par ordre d'importance:
- les industries de transformation (20% ) - l'industrie des loisirs (16%)
- la distribution (14% ) - les services ( 12% )
- les technologies de pointe ( 12% ), entreprises de la
seconde catégorie uniquement
- l'agro-alimentaire ( 8% )
- la chimie ( 8% )
- l'électronique / informatique ( 6% ).
Ces entreprises sont relativement innovantes puisque 12 d'entre
elles, soit 24%, ont un produit ou mettent en jeu un procédé comportant de l’innovation.
Quant à localisation géographique, la Région Parisienne (22% )
puis le quart Sud-Est (20% ) ont les faveurs des créateurs. Les régions de
conversion ( le Nord et l'Est, avec respectivement 10 et 4% ) semblent en
revanche boudées des créateurs.
La majorité d'entre ell^s (60% ) ont un capital compris entre 1 et
2 MF. La répartition dans les autres tranches s’établit comme suit : 22%
entre 2 et 5 MF, 12% entre 5 et 10 MF, et enfin 4% au-delà de 10 MF
Près d'une entreprise sur deux (47% ) a reçu une ou plusieurs
- 20% d'entre elles ont par ailleurs un organisme à caractère
public (10!, 1RP, SDR,...) comme actionnaire
- 10% ont une société de financement de l'innovation à leur capital
- 30% ont reçu l'appui d'investisseurs privés autres ( banque d'affaire, compagnie d’assurance,...)
b) Reprises
On a dénombré 30 reprises d'entreprises, dont 6 par les salariés,
10 par d'autres personnes physiques, et les 14 restantes par des
personnes morales.
On constate qu'une entreprise sur deux ayant fait l'objet d'une
reprise exerce son activité dans le domaine des industries de
transformation; les autres secteurs significativement représentés, avec
chacun 10%, sont la distribution et l'industrie des loisirs.
Ces entreprises ont une répartition sur le territoire national plus uniforme que les créations ex-nihilo examinées précédemment:
l’Ouest et le quart Sud-Est dominent légèrement, avec respectivement 23 et 20% des implantations, devant le Nord et la Région Parisienne ( 17% chacune ).
Pour le montant du capital, en revanche, la répartition par tranche est très proche de celle constatée pour les créations ex-nihilo :
- 57% des entreprises se situent dans la tranche 1 à 2 MF,
-33% : - 2 à 5 MF,
-7% - 5 à 10 MF.
-3% -10 MF et plus.
Notons enfin que 12 d'entre elles, soit 40%, ont bénéficié d'aides
de l’Etat.
clEiliâJÊS
Près de 40% des filiales ont une activité de service, et 20%
d'entre elles sont des entreprises de commerce et de distribution; les secteurs industriels, qui étaient apparus comme dominants pour les
créations ex-nihilo et les reprises, sont ici sensiblement moins
Elles sont, à 65%, localisées en Région Parisienne. Les autres
régions relativement concernées sont le quart Sud-Est et l'Ouest avecrespectivement 15 et 7%.
Le capital des filiales est, d’une manière générale, d’un niveau
plus élevé que celui des créations ex-nihilo et des reprises : 32% des filiales ont un capital supérieur à 5 MF ( dont 16% supérieur à 10 MF ), contre respectivement 16% et 10% pour les créations ex-nihilo et les
Annexe n°
Annexe n°
Annexe n°
Annexe n°
2 : Tableau des créations et des défaillances
pour les années 1980 à 1984
3 : Répartition des créations par région
4 : Répartition des créations par tranche de capital
5 : Répartition des créations d'entreprises industriel!1980 1981 1982 1983 Créations d'entreprises 1984 25000 t 20000 15000 10000 5000 AUTRES , ÜJ HOTELLERIE B.TP. INDUSTRIE SERVICES EÜ3 COMMERCE' 1980 1981 1982 1983 1984 Défaillances d Entreprises
Ensable dt»s aprtrurs, ~""i"— —mCCS TOTAL mue i - . t — ? B fl 5 1996 Taux de création rsv> lûft/i ! 0/ \ 8Î8Î808 §. fe«<o 1991 19.721 1 9 a ? 20.172 20.829 26.156 en 1^0*+ [ n) 10,6 i« C&9®98fa»-fir<tnm 1.355 1.331 1.363 1.350 5,5
$• Plc&ilf
1.706 1.586 1.718 1.872 6,5 8. lf»«t«'»VdP&a»él9 1.776 1.363 1.371 1.660 5,2 5. (tdrï 2.526 2.138 2.655 2.658 5,3 e. b«h 3.720 3.660 3.965 3.713 5,8 ?, llffllM 2.201 2.001 2.137 2.172 5,6 0, ât«M9 1.668 1.331 1.695 1.753 5,4 ©. rr«fl<fe9-C»at6 1.189 1.080 1.162 1.196 6,1 19, B«»99 -B^ssæéla 1.731 1.868 1.839 2.111 7,7 19. Paya-^a-îa-teîps 3.275 3.528 3.578 3.962 6,2 II. 8P§*a$«0 3.005 3.256 3.362 3.272 6,2 19. IImoqIo 765 779 721 786 4,4 U, ëtftcpfao 1.299 1.388 1.353 1.678 5,1 13* Palteo-CfcêreatM 2.698 2.699 2.606 2.799 9,1 10» SçaUsia® 6.101 6.169 6.307 6.635 7,6 17. 3.352 3.665 3.377 • 3.656 7,1 10. 1.662 1.606 1.700 1.679 5,2 10. g&SftÔoâîfl9« 7.662 7.615 7.768 0.077 6,7 f3« t09f99^««090S9lU9l9 6.699 6.688 6.916 5.320 12,7 fl. ppessfcse-CÊU-é’Êtac* §.717 9.077 8.976 9.706 9,1 M. C«P90 ‘ - I 668 >-682 651 698 14,7 MOYENNE 7,7ANNEXEN°3
Répartitiondescréationsdrentreprisesparrégion
nord 1 PAS DE CALAIS PICARDIE haute NORMANDIE RASSE NORMANDIE CHAMPAGNI AROENNE LORRAINE BRETAGNE PAYS DE LA LOIRE BOURGOGNE fRANCHE COMTE LIMOUSIN AUVERGNE wmÔNEALPES MIDI-PYRENEES
Taux de création des entreprises commerciales en 1981
Immatriculations au registre du commerce/Nbre d’entreprises au 1/1/1982 (SIRENE) Moyenne nationale: 6,5 %> - de 5% 5 à 6,4% 6,5 à 8% + de 8%
VEüTILATIOIt PA& TAILLE D * ENTREPRISE î industrie B.?. P.
AfltftS
PAS OC CAPITAL (1) CAPITAL SOCIAL 100 KF OC 100 KF A 1.000 KF CAPITAL SOCIAL^» t.I00K
1980 1981 1982 193 Z 1984 1980 1981 1982 198Z 1984 1980 1981 1982 1983 1984 1980 1881 184Z 1983 1934
i@îAL Aaasu 3.682 3794 3777
3771 3671 6644 8250 8682 9260 9710 564 684 804 968 1097 91 81 81 81 93
VENTILATION PAS TAILLE D1 ENTREPRISE î commerce autres services hôtellerie-restauration
lBïâl âOSGCL 44775W5305 44518 4560; 48388
14566 16776 166331714; 20060 1141
1211 |
^ 1560|
1891 2285 138 105 100VENTILATION PAR TAILLE D*ENTREPRISE ï ensemble des secteurs
total âûssii 48541 J i 4926Ü4849E 1 4953C 52361 22845 27026 328336 L 3199: 1915 2154 2723 3309 3882 250 207
EEH
1983 1 * Nnmh rp rip % Rang Nombre de créations % Rang •• 1 créations i SECTEURS SECONDAIRES II 14. Proc t.
jetion de minéraux divers 6 0,08 38 7
/
0,09 38
15. Prodjetion de matériaux de
construc-tion et de céramique 187 2,47 10 183 2,30 11
16. Indu strie du verre
»
42 0,55 27 53 0,67 22
17. Industrie chimique de base 94 1,24 17 83 1,04 18
18. Para :himie 82 1,08 19 90 1,13 17 19. Indu i-strie pharmaceutique. 25 0,33 32 20 0,25 31 20. Fond •rie 13 0,17 37 12 0,18 36
21. Trav aux des métaux 631 8,34 3 612 7,70 3
22. FabrIcation de machines-agricoles .. 43 0,57 26 49 0,15 24
23. FabrLcatlon de machines-outils 69 0,91 21 50 0,63 23
24. Prodjetion d'équipement industriel . 328 4,33 7 405
5,09 7
25. Fabrication de matériel ce
manuten-tion de matériel pour les mines, la
'aidé•urgie, le génie civil 60 0,79 23 45
0,57 25
26. Indl
1
ut-trie de l'armement 0 0,00 40 2 0,02 39
27. Fabr cation de machines de bureau et
de !«. itériel de traitement de
l'Infor-nati< 63 0,83 22 110 1,38 14
28. Fabr cation de matériel électrique . V 212 2,80 9 193 2,43 10 29. Fabr cation de matériel électronique
?oo
ménaj; er et professionnel 277 3,66 8 coo 3,62 8
30. Fatjr .cation d'équipement ménager ... 31 0,41 30 19 0,24 32
31. Consi
ruction de véhicules automobiles 87 1,15 18 72 0,91 201984
ANNEXEN5:Répartitiondescréationsd'entreprises
industriellesparsecteurd'activité
j
1:
i
32. Cqr
îjstruction navale
44 0,58 25 33 0,41 29il
33. Coristruction aéronautique 23 0,30 33 18 0,23 34
34. Fabrication d* instruments et
maté-rU1s de précision 1/1 2,26 12 214 2,69 9
35. Industrie de la viande 109 1,44 15 83 1,04 18
36. Industrie laitière
1
28 0,37 31 17 0,21 35
37. Fab^rication de conserves 71 0,94 20 45 0,56 25
i- |
38. Boulangeries industrielles 21 0,28 35 25 0,31 30
39. îrsvail du grain 57 0,75 24 34 0,43 28
40. Fatrication de produits alimentaires
divers 105 1,39 16 107 1,35 16
41. Fatrication de boissons et alcools 22 0,29 34 19 0,24 32
42. TXcnsformatlon du tabac 1 0,01 39 1 0,01 40
43. Inc ustrie des fils et fibres
artifi-ci«ls et synthétiques 0 0,00 40 1 0,01 40
44. Incustrie textile 181 2,39 11 144 1,81 13
45. Industrie du cuir 114 1,50 14 r 108 1,36 15
46. Inc ustrie de la chaussure 41 0,54 29 38 0,48 27
47. Inc ustrie de l'habillement 1168 15,43 2 1361 17,12 2
48. Tr^ vail mécanique du boi3 453 6,05 6 535 6,73 5 49. Incjustrip de l'ameublement 536 7,08 4 478 6,01 6 50. Industrie du papier et du carton .*
1 •
42 . 0,55 27 69 0,87 21
51. Imprimerie, presse, édition
1450 19,16 1 1566 19,70 152. Industrie du caoutchouc
19 0,25 36 8 0,10 3753. Transformation des matières
pre-micres 153 2,02 13 158 1,99 12 1 54. Industrie diverses 1 505 6,67 5 592 7,45 4 TOTAL 7565 100,00 7947
100,00
j
j
Annexe n° 6 : Extrait de l'étude de l'A.N.C.E.
"Aspects de la démographie des entreprises"
Annexe n° 7 : Enquête de 1' A.N.V.A.R. sur les entreprises
primées au Salon de Tarbes
Annexe n° 8 : Extrait de la revue "Banques" de Juillet 1984
Annexe n° 9 : Extrait de l'étude n°9 du Centre d'Etudes de l'Emploi
Annexe n°10 : "Profil des créateurs d’entreprises" par le
Evaluation du taux de mortalité infantile
Diverses enquêtes partielles apportent des informations sur le taux d'cchcc des entreprises nouvelles.
L'nqaflt da CNME
Dix ans après leur création, le CNME a analysé l’échéancier et Ica causes de disparition de 256 entreprises créées en 1969 (').
En 1979, 159 poursuivaient leur activité, 97 soit 38% avaient disparu.
L’échéancier des disparitions était le suivant:
— I” année: 10 % — 2* année: 5 %
— 3' année: 3.5%
— 4* année: 4.5%
— 5* année: 1,5%
Le risque de disparition est maximal au cours des 4 premières années.
L’analyse du risque selon le montant des fonds propres des entreprises
apporte également quelques renseignements:
— le risque de disparition des SARL est toujours supérieur â celui des SA sauf pour les SA âgées de plus de 3 ans;
— le risque d'échec au cours de la première année est deux fois plus
élevé pour les SARL que pour les SA. Quelques données régionales
Les CRCI du Nord-Pas-de-Calais et de Rhône-Alpes ont réalisé un suivi des entreprises créées dans leur région.
Nord- Pas-de-Calais
L'enqucte concernait l’agglomération de Lille-Roubaix-Tourcoing et portail sur 155 entreprises creces en 1980
En décembre 1982, 24 V» des entreprises n'existaient plus.
Le taux d’échec était variable selon les secteurs:
— I ! % pourTindustric;
— 29 % pour les services;
— 40 V» pour le BTP.
(I) ttabtu» ( NME ü-»J— J* irumnre 19'"S • VMf o 4a oie<-KH àe l>*i|.
Rhône-Alpes
L’enquête a porté sur 299 entreprises à caractère industriel créées en
1978.
Au 31 décembre 1980. on constatait que 69 entreprises avaient disparu soit un taux d'échec égal à 23 % 2 à 3 ans après leur création. Enquête sur les chômeurs créateurs d’entreprises
Une enquête, réalisée en 1982 par le ministère de l’Emploi, a permis de
cerner le taux de maintien ou d'échec des entreprises créées par les
chômeurs bénéficiaires de l’aide aux chômeurs-créateurs d’entreprises.
Au bout d’une année, le taux de disparition de ces entreprises serait égal â 15 %
Ces données doivent cependant être considérées avec prudence, une
part non négligeable des créateurs enquêtés n’ayant pas répondu au questionnaire. Une enquête complémentaire réalisée auprès de six départe
ments montre que le taux d’échec serait égal à 33 %.
Conclusion
La confrontation de ces différents résultats permet de cerner assez précisément le taux de mortalité des entreprises industrielles.
La première année, ce taux d'échec serait d'environ 10%; au bout de
3 ans. environ 20% des entreprises auraient failli.
Le BTP et le secteur des services connaîtraient un à deux ans après leur création des taux d'cchcc très supérieurs à l'industrie (40 V* pour
BTP, 29% pour le' vervices).
La mortalité infantile est donc un phénomène qui touche une proportion
encore trop importante «Je jeunes entreprises.
Vanable selon les secteurs d'activité et le montant des fonds propres
des entreprises, cette mortalité tient à des raisons â présent bien connues,
dont deux essentielles:
— le manque de cohérence entre le projet du créateur et le créateur
lui-même,
— l’insuffisance des capitaux permanents de l’entreprise tant au démar rage de l'entreprise, que dans sa phase de première croissance. Pour mémoire, nous rappelons dans Je tableau suivant les chiffres*
«officiels» es créations et défaillances d'entreprises Etant donné les
multiples defauts déjà signales de ces statistiques, ces chiffre* sont à considérer avec prudence.
ÀMVÀR
ANNEXE N° 7
Enquête de TA.N.V.A.R.
sur les entreprises primées au Salon de Tarbes
L1ANVAR a effectué une petite étude sur les
créateurs d'entreprise exposés au Salon de Tarbes en 1980, et ayant
bénéficié d'une aide & l'innovation.
Cet échantillon, sélectionné, rappelons-le par les Délégués Régionaux, représentait 41 entreprises, pour un montant d'aide de 3,4 MF.
Les résultats nous montrent que la tendance a été Inversée x les
statistiques courantes montrent que dans un délai de 3 ans, 2/3 Ô 3/4
des entreprises créées disparaissent.
Or, sur cet échantillon, 2/3 des entreprises sont encore en vie,
5 ans après.
Plus précisément, il apparait que x
- 14 entreprises ont déposé leur bilan ou cessé leur activité. - 13 entreprises vivent toujours, sans conrtaitre toutefois une
expansion très forte (en général quelques salariés), - 14 entreprises ont connu un fort développement.
Région Société Effectif C.A. annuel
(approximatif)
A L’ISSUE DU SALON DE TARBES
Activité
Alsace DANGEL
Centre * CABLELEC
Haute-Normandie RUBALIN
Languedoc- • OCCITANE DÉ CONSTRUCTION
Roussillon METALLIQUE
Nord-Pas-de-Calais DILOR
je*
VIERSTRAETE
Rhône-Alpes EXTRAMET (S.R.C.)
Transformation de véhicules de série 47
en véhicule quatre roues motrices
Fabrication d'armoires électriques
Transformation du lin pour emploi 20
en filature (avec d'autres fibres)
Fabrication d'échelles d'échafaudage
(techniques de magnéto-formage)
Spectromètre Raman 25
Machines de commande numérique pour découpe de grosses pièces
Métallurgie-chimie 18
* Le3 3 cas du Centre ont eu un bon développement, bien terminé leur premier programme et bénéficié d'une
en 1982 (sociétés CABLELEC, 3C, AUDIOANALYSE)
20 MF
13 MF
6 MF
6,2 MF
nouvelle aJ.ce
** 4 cas sur 6 connaissent un bon développement s il faut ajouter aux 2 cités MICROPROSS et HDG LA TUILE SOLAIRE
CENTRE D'ETUDES DE L'EMPLOI RECHERCHE N° 9
Annexe n° 11 : Profil des créateurs d'entreprises - extrait de l'étude de 1' A.N.C.E.
"Aspects de la démographie des entreprises"
- extrait de "la création d'entreprises: un enjeu local"
Notes et Etudes de la Documentation Française n° 4709
Annexe n° : Fiches des 6 entreprises citées dans le mémoire - NASA ELECTRONIQUE - MULTI ELECTRONIQUE - SOCIETE E. - SOCIETE C. - SOCIETE NI - SOCIETE S.
Monsieur Brissaud, de formation commerciale, était directeur chez
Darty. Il a remarqué que ce dernier était absent du créneau: matériel hi-fi
et vidéo.
Il a donc décidé, en 1980, de créer une entreprise de grande
distribution pour ce type de produits. Il a réuni, pour ce faire, 30MF auprès de 200 actionnaires et a ouvert 50 magasins, constitués chacun en S.A.R.L., sous le même nom de marque: NASA ELECTRONIQUE.
Cette société a connu un très fort développement pour atteindre, en 3
ans, un chiffre d'affaires voisin de 400 MF.
Ce faisant, elle dérangeait beaucoup son environnement: la
concurrence, les fournisseurs et les banques.
La majorité du capital (60%) a alors été cédée au groupe industriel
Fives-Cail Babcock (avec une plus-value conséquente) pour plusieurs raisons:_ cela facilitait le financement du développement qui s’est d’ailleurs poursuivi,
La société Multi-Electronique a été créée en Mars 1981 à Pacé (près de Rennes) par Monsieur et Madame GY, avec un capital de 300 000 F. Mr et
Mme GY avaient déjà créé deux autres sociétés auparavant, dans le même
domaine d'activité.
Mr GY, ingénieur ENAC, est directeur technique; Mme GY est directeur général.
En 1981, l’activité de la société était la maintenance d'appareils de
mesure. De très gros investissements en recherche-développement ont été
effectués ( 85% du chiffre d'affaires 1981, 93% en 1982 ). La société
développe ainsi un produit original: système de lecture électronique de
codes à barres, pour applications industrielles (exemple: gestion destocks), et offre d'autres services : assistance en électronique,
conception de logiciels. Ses principaux clients sont EDF, Thomson, et
différents industriels locaux ( 600 clients ).
Le chiffre d'affaires est passé de 300 KF en 1981 à 7 MF en 1984 ( 1 MF en 1982 et 3 MF en 1983 ), les effectifs croissant de 3 à 30. Le capital
a été augmenté successivement par incorporation des bénéfices (jusqu'à
1,26 MF en juillet 84).Mr et Mme GY ont créé une agence Multi-Electronique à Lille, et ont un
nouveau projet de création d’entreprise pour l’utilisation du laser dans leLa société E. a été créée en 1978 par Monsieur C.( avec un capital de 350 000 F.
Mr C. est fils d'agriculteurs, et autodidacte. Il a commencé sa vie
professionnelle comme épicier ambulant, puis a créé un petit supermarché.
L’activité de la société E. est la mise en bouteille et la commer
cialisation d’une eau de source dont les propriétés diététiques sont excellentes ( bien meilleures qu'Evian ou Vittel, selon plusieurs rapports
médicaux).
Les investissements ont été de l’ordre de 10 MF, et le chiffre
d'affaires pour 1984 n'est que de 5 MF. En effet, la société, compte tenu de
sa très petite taille, a rencontré d’énormes problèmes de commer
cialisation face à la concurrence des géants cités ci-dessus. Néanmoins,
elle a pu, grâce aux vertus médicales de l’eau, qui étaient inconnues au démarrage, différencier son produit et l’introduire sur de nouveaux marchés: les Hôpitaux de Paris et les magasins de diététique.La société est déficitaire depuis sa création et espère sortir du rouge
cette année.
Elle a survécu grâce à la ténacité et aux sacrifices de Monsieur C. et de sa famille.
Monsieur B. est un inventeur. Il a créé en 1975 une entreprise, C., pour
mettre au point la fabrication industrielle de grandes plaques de
céramique (ce qui ne se fait pas encore).
Ce procédé a de nombreuses applications potentielles, et, en
particulier, on pourrait s’en servir pour faire des radiateurs à rayonnement avec différents avantages:
_ esthétique, décoration
_ économies d’énergie
_ homogénéité de la chaleur dans toute la pièce (plus de sensation
de froid aux pieds).
Monsieur B. a déposé plusieurs brevets au fur et à mesure de
l’avancement de ses recherches:
_ Brevet E pour la machine susceptible de produire de telles plaques; la licence a été cédée en 1981 à une entreprise allemande pour
500 KF.
_ Brevet de découpe des plaques avec extension aux U.S.A. _ Brevet pour un four à billes; licence cédée pour 300 KF
La société a été soutenue par l'A.N.V.A.R. et le Conseil Régional.
Malheureusement, Monsieur B. n’a toujours pas pu dépasser le stade du prototype et la société est actuellement au bord du dépôt de bilan. Seule possibilité pour s’en sortir: le rachat, mais les négociations sont
Un groupe de six amis, travaillant dans l’industrie cinématographique
(plusieurs venaient de la même compagnie de distribution de films, F), ont
créé une société de production et de post-production (montage) de filmsvidéo avec l’appui de F.
Cette entreprise a démarré avec un capital de 2MF en décembre 1984: . 50% est détenu par les créateurs,
. 23% par F.
Les problèmes ont commencé lorsque l'équipe dirigeante a constaté
que les locaux qui avaient été retenus ne seraient pas disponibles à la dateprévue.
Elle s’est donc mise en quête de locaux de rechange. Ceux qu’elle a
trouvés étaient libres au moment souhaité mais étaient moins bien
adaptés à l’activité de l’entreprise.
Le montant des travaux d’installation des studios (qui était au départ évalué à 9MF) a donc dépassé les prévisions de beaucoup .
Quatre mois après le démarrage, l’entreprise cherche de nouveaux
La société S. a été créée en 1979 sur la Z1RST de Meylan, par deux universitaires.
Elle avait pour activité la conception et la fabrication de
micro-ordinateurs.
L’entreprise a connu un développement ’à l’américaine'.
Le chiffre d’affaires 1982 a été de 24 MF, la société employant alors
40 salariés. Un gros effort d'exportation a été fait en 1983, puisque 55%
de son chiffre d’affaires concernait l’étranger: S. était, en particulier,
fournisseur officiel et exclusif de Madagascar.Les dirigeants ont annoncé au Sicob 1983 un nouveau micro-ordinateur scientifique; Ils ont enregistré 450 commandes. Malheureu sement,la société, qui n’avait pas prévu une telle demande, n’a pas pu y faire face.
Elle a déposé son bilan en août 1984, licenciant les deux-tiers de son
personnel. Elle a été rachetée, emploie aujourd’hui 25 personnes, et
Annexe n° 14 : L'Aide à l'Innovation, Spécifique à
la Création d'Entreprise
Annexe n° 15 : Le Fonds Régional d'Aide au Conseil
Annexe n° 16 : Le Programme de Formation de la C.C.I.