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Les acouphènes: la recherche du silence...
Isabelle Vollmar Pierson
To cite this version:
Isabelle Vollmar Pierson. Les acouphènes: la recherche du silence.... Sciences pharmaceutiques. 2005. �hal-01733268�
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UNIVERSITE IiENRI POINCARE-NANCYl
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LES ACOUPHENES, la recherche du sil
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Présentée et soutenue publiquement
Le
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février 2005
Pour obtenir
Le diplôme d'Etat de Docteur en Pharmacie
par Isabelle VOLlMAR épouse PIERSON
née le
16
janvier
1980
Membres du JUI1J
:
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Mme Geneviève GRISON, Professeur associé et pharmacien
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Présentée et soutenue publiquement
Le 10 février 2005
Pour obtenir
Le diplôme d
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de Docteur en Pharmacie
par Isabelle VOLLMAR épouse PIERSON
née le 16 janvier 1980
Membres du Ju
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Président: Mr Claude VIGNERON
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Professeur
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:
Mme Geneviève GRISON, Professeur associé et pharmacien
Mr Jean SOULIS, Pharmacien
FACULTE·DEPHARMACIE UNIVERS ITE Henri Poincaré - NANCY 1
M
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ersonnel e
nseignant
2
004/2005
Doyen
Chantal FINANCE Vice Doyen Francine PAULUS
Présidentdu Conseilde la Pédagogie Pierre LABRUDE
Responsable de la Commission de la Recherche Jean-Claud e BLOCK
Directeur des Etudes Gérald CATAU
Responsable dela Filièreofficine Gérald CATAU
Responsab lesdela Filière industrie Jean-BernardREGNOUF de VAINS Isabelle LARTAUD
Responsabledela Filière hôpital Jean-MichelSIMON
DOYE
NHO
NORAIRE
M.VIGNERON ClaudePROFESSEURS HONORAIRES Mie BESSON Suzanne
MieGIRARD Thérèse M. JACQUEMichel M.LECTARD Pierre M. LOPPINETVincent
PROFESSEURS EMERITES
M.BONALy Roger M. MARTINJean-Armand M. MORTIER François M. MIRJOLETMarcel M.PIERF ITIE MauriceM. HOFFMAN Maurice MAIT RES DE CONFERENCES HONORAIRES
Mme FUZE LLIE R Marie-Claude Mme POCHON Marie-France Mie IMBS Marie-Andrée
PROFESSEURS M. M. M M. Mie
M
.
Mme Mme Mme MieM.
M. M. MmeM
.
M
.
M.M
.
M
.
M.
M.
M. MmeM
.
ASTIER Alain ATKINSON Jeffrey AULAGNERGilles BAGRELAlain BATI Anne-Marie BLOCK Jean-ClaudeCAPDEVILLE-ATKINSON Christine FINANCE Chantal
FRIANT-MICHELPascale GALTEAUMarie-Madeleine HENRYMax
JOUZEAUJean-Yves LABRUDEPierre
LAURAIN-MATIARDominique LALLOZLucien
LEROY Pierre MAINCENTPhilippe MARSURA Alain MERLINJean-Louis NICOLAS Alain
REGNOUFde VAINS Jean-Bernard RIHN Bertrand (Professeur associé) SCHWARTZBROD Janine SIESTGérard Pharmacie clinique Pharmacologie cardiovasculaire Pharmacie clinique Biochimie Toxicologie Santé publique
Pharmacologiecardiovascula ire
Virologie, immunologie
Mathéma tiques ,physique ,audioprothèse Biochimie clinique
Botanique,mycologie Bioanalyse du médicament
Physiologie,orthopédie,maintien à domicile Pharmacognosie
Chimie organique
Chimie physique générale Pharmacie galénique Chimie thérapeutique
Biologie cellulaire oncologique Chimie analytique
Chimie Thérapeutique Biochimie
Bactériologie, parasitologie Biochimie
MAITRES DE CONFERENCES Mme Mme M. Mme M. M. M. M. M Mme M.
M
.
M. M. M. Mme M. Mie M. M. Mie M. M. Mme Mie M. Mme Mme Mme Mme Mme M. M. M. Mme Mme Mme Mme Mme Mie M. Mme ALBERT Monique BANAS Sandrine BOISBRUN Michel BOITEUXCatherine BONNEAUXFrançois CATAUGérald CHEVIN Jean-Claude CHILLON Jean-Marc CLAROT Igor COLLOMBJocelyne COULONJoël DANGIENBernard DECOLIN Dominique DUCOU RNEAUJoël DUVAL Raphaël FAIVREBéatriceFERRARI Luc FONS Françoise GANTZER Christophe GIBAUDStéphane HINZELINFrançoise HUMBERT Thierry JORAND Frédéric KEDZIEREWICZ Francine LAMBERTAlexandrine LAMPRECHTAit LARTAUDIsabelle
LEININGER-MULLER Brigitte L1VERTOUXMarie-Hélène MARCHAL-HEUSSLER Emmanuelle MARCHAND-ARVIERMonique MENU Patrick MONALJean-Louis NOD ER Dominique PAULUSFrancine PERDICAK ISChristine PERRIN-SAR RADOCaroline PICHONVirginie
SAUDERMarie-Paule THILLy Nathalie TROCKLE Gabriel ZINUTTIColette
Bactériologie-virologie Parasitologie ChimieThérapeutique Biophysique, Audioprothèse Chimie thérapeutique Pharmacologie
Chimie généraleetminérale Pharmacologie
Chimie analytique
Parasitologie,conseilsvétérinaires Biochimie
Mycologie
Chimie analytique
Biophysique,audioprothèse,acoustique Microbiologi e clinique
Hématologie Toxicologie
Biologievégétale,mycologie Virologie Pharmacieclinique Mycologie,botanique Chimie organique Santé, environnement Pharmaciegalénique Biophysique,biomathématiques Pharmacie galénique Pharma cologie Biochimie Toxicologie Communication etsanté Hématologie Physiologie Chimiethérapeutique Biologiecellulaire Informatique Chimieorganique Pharmacologie Biophysique
Mycologie, botanique
Santépublique Pharmaco logie Pharmacie galénique
PROFESSEUR ASSOCIE
Mme GRISONGeneviè ve
PROFESSEURAGREGE
Pratiqueofficinale
M. COCHAUD Christophe Anqlais
ASSISTANTS Mme Mme Mme Mme BEAUDMariette BERTHE Marie-Catherine MOREAUBlandine PAVISAnnie Biologiecellulaire Biochimie
Pharmacognosie,phytothérapie Bactériolog ie
SERMENT DES ApOTHICAIRES
--<t-~
-Je jure, en présence des maîtres de la Faculté, des conseillers de l'ordre des pharmaciens et de mes condisciples:
D'honorer ceux qui m'ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma reconnaissance en restant fidèle
à
leur enseignement.D'exercer, dans l'intérêt de la santé publique, ma profession avec conscience et de respecter non seulement la législation en vigueur, mais aussi les règles de l'honneur, de la probité et du désintéressement.
De ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dignité humaine ; en aucun cas, je ne consentirai
à
utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes criminels.Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle
à
mes promesses.Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si
j'y
manque.
~~-REMERCIEMENTS
• A Mr VI GNERON, professeur de physio logie et d'hémato logie de
l'univer sit é Henri Poincaré de Nancy, qui me fait l'honneur d'accepter la présidence de ce jury de thèse.
Trouvez ici le témoignagede ma gratitude pour votre enseignement au cours de ces études de pharmacie et pour l'aide que vous avez bien voulue
apporter pour la réalisationde ce travail.
• A Mme GRISON,pharmacien d'officineet professeur associé,qui a accepté avec enthousiasme de s'intéresser
à
ce travail. Vos cours et vos conseils nous sont toujours précieux et nous permettent d'apporter unevaleur ajoutée
à
notre pratiquede la pharmacie.• A Mr SOULIS, pharmacien et ancien directeur de la CERP, vous quiavez
cité dansvot r elivr e ( les hauteurs de silence) :« le meilleur moment de mon existence: la nuit entre minuit et deux heures du matin, seul,dans le silence,
à
rêver aux mille choses qui m'occupent l'espr it », le problème des acouphènes ne pouvait que vous sensibi liser.Veuill ez accepter l'ex pr ession de ma profonde gratitude pour l'int ér êt que
vous avezbien voulu porter
à
ce travail.• A Maman, merci pour ton amour,tes conseils et ton soutien permanent.
• A Papa, si cette thèse pouvait apporter une petite réponse
à
tesacouphènes, ça serait la plusbelle réussite. Merci de me faire passer ton enthousiasme et tes motivations pour le métier de pharmacien.
• A mon mari,Sébastien,pour son amour, sa gentillesseet sa présence.
• A mon fils,Louis,pour ses sourires encourageants. • A toute ma famille et
à
tout ceux que j'aime,MERCI.« LA FACULTE N'ENT END DONNER AUCUNE APPROBATION,
NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES
THES ES, CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES
INTRODUCTION
1) QU'EST
-CE
QU'UN ACOUPHENE
?
[1) Témoignagesdepatients
1.2) Pourquoietcommentsemanifestel'acouphène ? 1.2.1) Définitiond'unacouphène
1.2.2) Descriptiond'un acouphène 1.2.3) Données épidémiologiques
1.2.3.1) Prévalencedans la population adulte
1.2.3.2)Lesfacteursdeprévalenc edansla population adulte 1.2.3.3)Préval ence dansla population pédiatrique
1.2.4)Rappels anatomiqueet physiolo giqu e 1.2.4 .1) L'oreille externe
1.2.4. 2) L'oreille moyenne 1.2.4 .3) L'oreille interne
1.2.4.4) Physiologi edel'audition 1.2.4.5)Vascularisationdel'oreill e 1.2.4 .6)Innervationdel'oreille
1.2.4.7) Aires fonctionnellesdu cortex cérébral 1.2.5) Physiopathologie et étiologies
1.2.5.1) Acouphènes dont la causeest connue 1.2.5.1.1)Lescausesotologiqu es
1.2.5.1.2) Caus esau niveau dela tête et du cou 1.2.5.1.3)Autrescauses évoquées
1.2.5.2)Acouphènesidiopathiques,lesdifférentes pistes explorées 1.2.5.2.1) Rôle descellules ciliées externes
1.2.5 .2.2) La pistedu glutamate
1.2.5.2.3) Interventionsupposéedu système nerveuxautonome 1.2.5.3) Conclusion
1.2.6) Class ification desacouphènes 1.2.6.1) Acouphènesobjectifs 1.2.6 .2)Acouphènes subjectifs
II
) DETECTER ET PREVENIR L
ES
ACOUPH
ENES
ll.I) L'examen clinique
II.2) Interrogatoiredu patient: anamnèse
11.2.1) Les conditionsd'apparitiondes acouphènes 11.2.2)Les caractéristiques desacouphènes
II.2.3) Les symptômesassociés 11.2.4) Leprofil du malade
II.3) Lesdomainesdeprévention 11.3.1) Lutter contrelebruit
11.3.2) Luttercontre le stresset lesidéesnégativ es 11.3.3) Autresdomainesdeprévention
II.4) Supp orts offertsaux patients II.4.1) Le lien associatif
II.4.2) Les sites Internet
11.4.3)Lajournéenationaledel'audition 11.4.4) Lepharmaciend'officine 1 2 2 9 9 10 10 Il 12 12 13 13 14 15 18 24
2
8
30 30 31 31 34 34 34 35 36 37 40 40 41 424
2
424
6
47 4749
49
51 51 52 54 54 54 56 56 57III.)
LES TRAITEMENTS DES ACOUPHENES
57
1111) Traitementsdesacouphènesdont lacauseestconnue 57
III. 1.1) Traitem ent schirurgicaux 57
III.I.2)Traitem entde la malocclusion dentaire 58
1112)Traitementsdesacouphènesidiopathiques(cause supposéeou totalement
~WM~ ~
lIL2.1)Traitem ent s médicament eux 59
lIL2.1.1) La lidocaïne (XY LOCAINE®) 59
IIL2.1.2) Les médicaments qui agissentsur la circulation sanguine 60
III.2.l.3) Les anticonvulsivants 62
III.2.lA)Lesanti-dépr ess eur s 62
III.2.1.5) Lesanxiol ytiqu es 62
III.2.l.6) La corticothérapie 63
111.2.1.7) Les myorelaxants 63
lIL2.l.8) Le placebo 63
lIL2.2)La Tinnitus Retraining Therapy :thérapi epar réha bituation (TRT) 63
IIL2.2.1) Basesde la méthode 63
II1.2.2.2) Avantages et inconvénients decette technique 64
IIL2.2.3) Lesdeux éléments de la méthode 64
III.2.2.3.1) Le counselin g 65
111.2.2.3.2)L'installation d'un
«
bruiteur » 65IlI.2.3) Les médecines parallèles 68
lIL2.3.1) L'homéopathie 68
lIL2.3 .2) L'ostéopathie 69
1113) Nouveautésetesp oirs detraitements 70
IIL3.1) Entraînem ent spécifique du cerv eau 70
111.3.2) Un espoir de traitement par un anti-NMOA 71
III.3.3) A l'avenir. . . 71
I
V)
ACOUPHENES IATROGENES
TI
IV 1) Lesmédicaments ototoxiques 72
IV.1.1) Lesantibiotiques 73
IV.l.2) Les salicy léset autres anti- inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) 74
IV.1.3) Lesdiurétiques 75
IV. 1.4) Les médicaments anti-cancéreux : (chimiothérapie) 75
IV.l.5) Lesantipaludéens 75
IV.l.6)Autres médicaments 75
IV2) Etude depharmacovigilance 76
IV.2.l)Listedemédicament sototoxiques 76
IV.2.2) Analysede la synthèse de 100 dossiers tirés au sort dansl'Application
Nationale de Pharmacovigilance 79
CONCLUSION 85
\I(~
*
I/I)II/GlfSensation de «train squi passent dans la tête »,de grés illeme nt,detintem entde cloches,de
bruits de chutesd' eau ou de robinet qui fuit... une richessed'expression utiliséepar le patient
souffrant d'acouphènespour décrire son mal.
Les pratici en s utilisent aussi le term e de siffleme nt d'oreill e et surtout de bourdonnem ent
d'oreill e mêm e si ces term es préju gent d'une tonalit é aiguë ou grave que n'a pas toujours
l'acouphèn e.
L'acouphè ne, symptôme commun à un grand nombre de pathologies otologiques, provoqu e une gêne qui,chez certains,peutêtre invalidante. Il peut être un facteurdécl enchant
destent ativesde suicide.
L' étud e de cette sensation éminemme nt subj ective, est évide mme nt très difficile d'approche. S'ilest parfois possibl ed'identifier les circonstances à l'origin e de ce trouble,lesphénomènes
physiologiqu es sous-jacentsà l'acouphèn e chronique sont loin d'êtr e élucidés .
Quand aux tentatives thérapeutiques, elles sont multiples et les résultats à long term e se situent souventàla frontièrede l'effet placebo .
Dans la premi ère partie de ce travail, après avoirrelaté lestémoigna ges de patient s afin de
mieux comprendre leur ressenti, nous tent eron s de définir l'acouphène et d'en chercher les
causes.
La seconde partie sera destin ée aux méthodes de détection des acouphènes en parti culi er
lors de l'interro gatoire du patient et nous parleronsdes domaines de prévention ainsi que des supports offerts auxpatient spour lesaider àsupporterce mal.
Nousdétailleron s ensuite,en troisièm epartie,les différent es possibilitésde traitem ent s des
acouphènes qui sont actuelleme nt possibl es et nous évoquerons les nouveautés et espoirs de
traitement spour les années à venir.
Notre rôle de pharmacien est important dan s la détection d'acouphènes iatrogènes c'est pourquoi la quatrièm e parti e est consa crée aux médi cam ent s ototoxiques connus pour provoquer ou amplifier les acouphènes et nous donn erons les résultats d'une étude que nous
avon s réali sé en collaboration avec le centre de Pharmacovigilan ce de Nancy pour mettre en
1) QU'EST-CE QU'UN ACOUPHENE '?
1.1) Témoignages de patients
Ces témoignagesont été relevés en majorité sur le site Internet fran ce-acouphenes.org qui permet à chacun dedonner ses impressionssur ce symptôme. D'autrestémoigna ges ontété donnésdirectem ent àl'officine par despatient s se plaignant d'acouphènesrésistants aux
traiteme nts .
Les âges despati ent sne sont indiqués que lorsqu'ils sontconnus .
1) Laurent 21ans :
«Je suis dans la plus grande des détresses qUI puisse exister, je souffre d'acouphènes
bilatéraux depui s 3 ans. Il n'existe aucun trait em ent pour m'aid er et l'aveni r de nombreu x
jeun es risque de bascul er dans la surdité. Ma vie est un véritable cauchemar,je m'endors et me réveill e avec ces siffle me nts dans les oreill es. C'estcomme si j'avais un baladeur sur les
oreill es maisle problème est qu'onne peut pasledébrancher ».
2) Gilles 18 ans :
«
Je suis un garçon de 18 ans qui a eu le malheurde pénétrer un jour dans une discothèque.C'est là quej' ai fait la conna issa nce d'un mal que l'on nomme acouphène et pour lequel il n'existe aucun trait ement efficace. L'expérience est très pénible, le silence me manque
beau coup
»
.
3) Dami en 20ans :
«
La nuit devient mon pire ennemi, l'hiver égaleme nt. Tous deu x ont un effet en comm un,l'absenc e de paysa ge sonore propice au masquage de mes acouphènes. J'en arrive mêm e à pen ser que finalem ent un élevage de grillons m' accompagnant un peu partout constituerait l'alt ern ati ve idéale à cette intolérance. Mais un réel phénomèned'habituation s'est produit :je
parvien s ainsi au fil du temps à oublier ces siffle me nts à un point tel qu'unejournée entiè re pouva it se dérouler sans queje n'y prête une quelconque atte ntion. Je pense avec un certain recul que cette habituation résult e d'une red éfinition cérébrale de la notion de silence ; tous ces grésille ments ancrés au plus profond de mon crâne se doiven tde fai re parti e intégrante du
silence ambiant. J'ai don c déjà vécu sereineme nt pend ant un an et demi estima nt avoir
certaine recrudescence des acouphènes est survenue, remetta nt totalem ent en cause les multiples effor tsaccomplis
».
4) Serge 35 ans :
«
Je n' aijamais su expliquer ce queje ressens exacteme nt. C'est très anc ien: un sentiment de malaise,dene pas être tout à fait là,entier. Il me vient souve nt une phrase : il memanqueune partie de moi-même. Où est-e lle? Où aller la cherc her? Ma mère a également des acouphènes. Elle n'est pas sujette à la dépression mais elle est très anx ieuse. Ma grand- mè re matern elle se plaignait égaleme nt de bruits dans les oreill es. J'ai vu beau coup de méd ecins, j'ai essayé beaucoup de trait em ent s.Je reviens sans cesse à la case départ. C'est infernal. Je me situe dans un monde parallèle. Dans l' entrepri se, je rencontre des problèm es d'organi sation dans le travail et dans les relations avec mes co llèg ues . Je me tais souve nt, d'oùdes conflits intern es professionnels etfamiliaux»,
5) Gérard :
«
La souffrance provoquée par les acouphène s est une torture épouvanta ble. Elle est obsédant e, lancinant e,démorali sant e. Toute joie est assombrie,toute contrariété estamplifiée, l'entourage peut en souffrir. Il faut lutter sans arrêt pour ne pas tomber de dépression en dép ression ».6) Joël 26 ans:
«
Le médecin que je vien s de rencontrer n'a pas voulu entendre parler de ce siffle me nt insignifi ant et invisibl e, il est vrai qu'une jambe en moins est un élément un peu plus persuasif etvisible !»
.
7) Sophie :
«
Je souffre d' acouphèn es depui s bientôt 6 ans. Je me SUIS rév eill ée un matin avec un siffle me nt aigu localisé dans la tête et, depui s ce jour,ces bruits ne m'ontpas quitté une seule seconde. J'ai appris à vivre avec, mais lorsqueje me retrouve dans le silence, ces bruits sont très agress ifs. Je souffre d'hyperacou sie et lorsqu emes enfa nts (4 et 2 ans) se mette ntà hurler, c'est très difficile à supporter. J'hésite souve nt à particip er à des soirées musicales car les siffle ments sont plus inten ses par la suite. Les acouphè nes perturbent éno rmé ment la concentration ».8) Marie-Francoise 55 ans :
«
Dans ce problème, rien ne se voit extérieurement, rien ne se mesure. Je suis enfermée dans une prison sonore où des avions prêts à décoller côtoient des téléviseurs en fin d'émission et des tourniquets de jardin. Je me bats en continu pour percer ce brouillage permanent, pour essayer de conserver des contacts sensés et structurés avec mon environnement».9) Henriette 72 ans :
«
J'endure depuis l'âge de 27 ans ces terribles acouphènes et une surdité devenue bilatérale. C'est dur de garder le sourire quand on souffre tant physiquement que moralement ».10) Paulette 55 ans :
«
Quand j'explique ma souffrance àquelqu'un,on me répond: mais en ce moment tu en as ? alors je craque car peu de gens comprennent quelque chose qui ne se voit pas et je ne trouve pas les mots. Une personne m'a dit: je te plains car moi, quand j'en ai pendant quelques secondes je deviens fou tellement ça m'énerve ».Il) Sylvain 24 ans:
«Je ne supporte plus la musique, j'évite les gens pour ne pas parler, je ne peux plus me concentrer, j'ai du mal à lire,pas question de regarder la télévision,j'ai du mal à m'endormir le soir avec ce bruit. Le dialogue est rompu. Pas question de vacances (mon épouse part seule). Pas de réunion familiale, de réveillon, de soirées, de concerts. Plus d'amis. Je suis parfois à la limite du désespoir. Les médecins me considèrent comme un farfelu ».
12) Yves 40 ans:
«
Etant victime d'acouphènes graves sans doute àcause du stress au travail, j'ai tout essayé depuis 2 ans pour les réduire, mais sans succès. Je considère que c'est une maladie professionnelle due à la tension permanente et à l'anxiété provoquée par certains métiers. Aujourd'hui à 40 ans, je me sens diminué par des sifflements aigus très douloureux à la moindre contrariété, au moindre écart de température ou dés que l'environnement ambiant dépasse 90 décibels».13) Patrice :
«
Les premiers symptômes d'acouphènes, la première impression ont été le bruit d'un petit ruisseau de campagne roulant sur des pierres. Ce n'était pas trop désagréable! Puis petit àpetit, approximativement une quinzaine de jours après les premiers bruits, est apparu un sifflement continu qui est allé rapidement croissant. Cela est presque insupportable. C'est nuit
et jouret24hsur24 queje subis cestraumatismes. Si quelqu'un peutmedonner un trucpour effacer ou toutau moinsdiminuer cett e grande gêne,je lui seraiextrême me nt reconnaissant
»
.
14) Roberte 70 ans:
«Je ne supporte plus le vent ni le froid à ca use de mes acouphèn es,je ne sors plus de chez moi. Comme nt ne pas être ango issée dans une tell e situation qui vous empêche de goûter la
. ? vIe .».
15) Philippe 36 ans:
«
Depuis quej'ai réalisé l' existenc e de ce bruit de fond permanent, c'est une obsession.J'ai l'impression d'êtreatteintd'une formedesurdité bruyanteextrême me nt handi capante ».16) Yves:
« N'étant bien que dans le bruit je parle fort et, de ce fait, me fait reprendre par mes amis et ma famille qui ne me cro ient pasquand je leurparle de mes acouphè nes...Les gens ne savent mêm e pas ce quece mot veutdire .. .
»
.
17) Ade line:
«
Je ne ressens pasde doul eur s parti culi ères. Mais il y a une rép ercu ssion sur ma vie sociale.Je ne peuxpas restertrop lon gtempsdan s un groupe qui parl e fort.Je ne peux pas être dans le silence complet et le soir, pour pouvoir m' endormir, il me faut écouter de la musique ou la radio. Si jeme réveillela nuit,je ne peux me rendormirque trèsdifficilem ent
»
.
18) Jacqueline 54ans :
«
Depuis 1994, suite à un choc émotif,j'entends continuelle ment un bruit dans la tête et les oreill es. Touj ours le mêm e, mais il peut varier d'inten sit é suiva nt les moments (env iro nneme nt, stres s, form e...). Découlent nombre de problèm es : angoisses, dépressions à rép étition,pas env ie de meretrouver ensoc iété, incapacit é àfaire cert ain eschoses.J'essaie de cac he rce handicap à monentourage, maisquelcombat perman ent! Je souffre de ce handicap,je me sens diminuée, il m'empêch e d' être
«
normal e » et de m'adonner à des activités norm ales. Depui s 4 ans, je n'ai pas pu lire un livre,je n'ai pas pu reprendre le pinceau alors que peindre éta it ma passion,je ne pren ds plus auc une responsabilité parpeurde ne pas être à la haut eur. .. Je m' endors avec le bruit,je me réveill e avec le bruit,je vis avec le bruit. S'il vousplaît,rend ez-moi le silence l».19) Régine :
«
Le chuintement permanent est usant, exaspéra nt, et gâche toute la vie, avec démolitionphysiqu e et morale. Cette misère permanente, incom prise même par les proches, entraî ne le
repli sursoiet ledésintéressement detout
»
.
20) Jacquelin e 70 ans:
«
Il y a quelqu es années, c'était par moment s, un petit grésillement dans l'oreille gauche, pisunsoir,ça s'est bloqué.Maintenant,dansla journée, c'est un sifflement plus ou moinsintens e
qui me traverse la tête de l'oreille gauche vers la droite. Dans la soirée, cela devient très
pénibl e. La nuit,allongée dansmon lit,ça devientuncauchema r! A mon avis, on nepeut pas supporter touteune vie un handi capde ce genre
»
.
21) Alain :
«Mes acouphènes sont perçus en permanence et connaissent des pICS pour des raison s
inconnues. Désorm ais, des autres désagrém ents viennent se greffer dessus : vertiges,
phénom ènes de jambes coupées, intoléran ce au bruit, fatigue auditive, fatigue générale,
problèmes intestinaux,mal dedos... ».
22)Hélène 31ans :
«
Je souffre d'acouph ènes depui s février 1992 à la suite d'un accident de voiture où j'ai euune triple fracture du crâne dont le rocher avec atte inte de l'oreille interne droite et
hémorragie interne. Depuis,j'ai été opérée du tympan et j' ai subit une intervention sur les
osselets. Je garde des séquelles : des acouphènes dan s l'oreille droite, des céphalées, des
vertiges et une baisse d'aud ition de 30 dB à droite et 35 dB à gauche. J'ai accepté assez
facilement la baisse d'audition, les céphal ées et les verti ges, mais il a fallu desmois voiredes années pour mefaire àl'idéequelesacouphènes sont à vie. Ily adeshauts et desbasdans ce
travail d'acceptation et dans les moments de fatigue ou de stress les acouphènes reviennent à
lacharge.Jebouchemon oreilledroitepour l'isolerdu bruit (aspirateur,sèche-cheve ux...)car
depui smon accident,elle a commedéfaut d'accumulerlesbruits».
23) Simone 85 ans:
«
Malgré mon âge avancé,je souffre de cette maladi e depuis deux ans. On medit touj ours:et c'est insupportable. C'est parfois tellement puissant dans ma tête que je suis incapable
d' entendrema voix
».
24) Roland:
«Au moment oùsedéclarela crise d'acouphènes,une sensation très vived'anxiétém'étreint.
Je latraduis par la réflexion suivante :Cettefois-ci,c'estencore plusJort qued'habitude, et cela ne va pas s'arrêter ! Cette idée devient une obsession tant lesacouphènes sont gênants. Mais en tout cas, plus on y pense, plus sont perçus les acouphènes, c'est un cercl e vicieux.
L'angoisse enclenche une sorte deréflexe immédiat qui fait penserqu' à cette nouvelle phase
il n' y aura pas defin. Les sentiments omniprésents danscette situation convergent tous vers l'accentuation du phénom ène :inquiétant ,oppressant , angoissant, harcelant , obsédant,gênant, exacerbant,déprimant
»
.
25) Marie-Jeanne :
«
En décembre 1994, au cours d'un repas avec des amis, me voilà avec des bruits dansl'oreille gauche. Je pense que cela va partir. Ces bruits me rappelant ces bruits qui nous font dire : On parle de vous! Revenue au silence, ces bruits continuent. Je pense d'abord aux
grillons qui viennent les soirs d' été chanter sous ma fenêtre.Je laisse passer quelqu es jours
puisje vaisconsulter mon médecin. Il medit :c'est peut-être un bouchon decérumen,on va nettoyer l'oreille. Après ce lavage, rien de nouveau. Il me prescrit des calmants. Je fais ma
dépression : je maigris,jene mangeplus,je sors avec mespilules en poche,j'ai peur detout et de tous. Je ferme ma maison. Je ne parle plus à personne de mes oreilles, à quoi bon ?
Personnene comprend ! Aujourd'hui,je sais que ce n' est pas unemaladie mais un handicap.
J'ai été beaucoup mieux depuis que je l'ai accepté. Moins j'en parle, mieux je me porte! Finalement, c'est un handicap qui me convient assez bien : il ne se voit pas et, comme je
n'aimepas attirer la pitié ... ».
26)Nicole :
«
Mon acouphène s'est déclaré de façon insidieuse à la suite de la prise d' antibiotiques. J'ai bien sûr consulténombrede spécialistes, mais aucun nem'a apporté de soulagement ».27) Gisèle 70ans :
«
Depuistroismoisje suis soignée pourdu tintamarredansles oreilles.C'est trèsdésagréable. Les généralistes sont impuissants.J'ai vu unspécialiste et j'en suis à mon 4èllletraitement.Les médecins ne nous prennent pas au séri eu x, pourtant c' est pire qu'une maladie pour ceux
qui subissentces bruits l»,
28) Georgett e 84 ans :
«
Lesacouphèn es queje traîn e depuis env iron 30 ans? Je ne peu x dire la date exacte de leurdébut. Cela a comme ncé par un bourdonnem ent très léger, intermittent de l'oreill e gauche. Puis, au fil des mois, ce bourdonnem ent est devenu continu. Puis de plus en plus f011.
L'oreill e droite s'est prise de la mêm e façon quelques années après, le bruit étant un peu
moins fort. Vous imagin ez quel problèm e cela a été pour moi de supporter ce supplice continuel au milieu destraces de la vie.Jemedemande parfois commentj'ai fait pour tenir ».
29) Bernard:
«
Un train à vape ur dans la tête conjugu é au cré pite me nt d'une ligne électrique haute ten sionpartempsd'orage
».
30) Liliane:
«Le pluspénible,c'est de ne plusjamais être dan sle calme abso lu», 31) Yvonne :
«
C'est incro yabl e, on est capa ble d'aller sur la lune mais on n' est pas capa ble d' all er dan snosoreill espour trouver une solution l».
32)Annie :
«
Je ne peux téléphoner que 3 ou 4 minutes pour un renseignem ent urgent car le bruit dansl'oreill eaugment e mon acouphèn e et medonnedesverti ges ».
33) Laurent 20 ans :
«
Je n'aim e pas le mois de févri er. J'avais attrap é une forte grippe,suite à laqu ell e le méd ecin avait prescrit des antibiotiques . Ce n' est que plus tard que j'ent endi s mes premi ers siffle me nts. Je n'arrive pasàsituer celadan sle temps. Pendantde longs mois,j 'ét ais per suad éque ce traitem ent éta it à l'origin ede mes souffra nces. L'adolescenc e estsouve nt une période
difficile, mais quand on se retrou ve à 20 ans, du jour au lendem ain avec des siffle me nts perçus que par soi-mê me, sans comprendre pourquoi... !C'est encore plus dur. J'ai perdu à ce jour la passion pour la lecture. Je me réfu giai s dans ma chambre, à ne pouvoir dire aux autres ce que je ressentais au fond de moi. Au bout du compte :dépression etenv ie de partirà
sophrolog ie, cela m' a beaucoup aidé à surmo nter mes angoisses. Je souffre d' acouphènes depui s 3 ans mais ce n' est pas pour autant que je m' y habitue. Je prend s chaque jour le bus pour me rend re au lycée et je nepeux m' em pêcher de pense r qu'unjour ou l'autre, ces accros du baladeur connaîtrontdes acouphènes et des trèsmau vaises périodes».
34)Thérèse 65 ans:
«
Aujourd'hui je n'en tend plus du tout mais les bourdonn em ent s sont touj ours là! C'est terribl e à vivre».35) Nathalie:
«
De la grosse caisse au marteau piqueur, de la tronçonneu se à l'avion super sonique, d'une invasion de sautere lles à la corne de brume, où est le chant des mou ett es et le bruitde la mer de ma Bretagne adorée? Je n'ai que le bombardem ent de bruits cacopho niques qui rende nt ma viechaotique,sus pendueà des somnifères ».La majo ritédes patien ts ontconsultéau moin s trois médecin s pourleurs acouphènes et les patie nts sont souve nt persuadés que le médec in ne peut pas comprend re la situat ion qu'ils vive nt. La réponse
«
il faut vivreavec» (car ilest important de compre ndre que 1'ha bituat ion est le grand allié thérape utique de l'acouphèn e) est compr ise sur le mode«
vous êtes un maladeimagin aire » plutôt que«
ne vous inquiétez pas,ce n' est pas grave ».Dans ces témoignages, nous retrouvon s souve nt la notion de détresse, d'incompréhension, du manque d' écoute de l'entourage et des professionnels de santé. Ces symptômes retentisse ntgraveme ntsur la santéet lespatients aimeraient unemeill eure prise en cha rge .
1.2) Pourquoi et comment se manifeste l'acouphène?
1.2.1) Définition d'un acouphène
L'acouphène, du grec akouein (entendre) et phainen (sem bler) est une sensation auditive anormale, le plus souvent perçue exclusivement par le sujet lui-même (acouphène subjectif) oupouva nt être perçuepar autrui(acouphèneobjectif) .
«
Chants dugrillon» ou«
bruit d'une lign e à haute tension »,qu'ils soientgraves ouaigus, les acouphènes sont difficiles à supporter au point de retentir gravement sur l' équilibre psychologique.Dan s tous les cas,la sensation est cons idéréecom me désagréabl e.Le sujet souffrant d'acouphènesreconnaît que les bruits perçu s ne correspondentà aucune réalit é extérieure.
Ce symptôme est extrême me nt ancien et connu dans toutes les civilisations :en 400 avant JC, Hippocrat e se plaignait de ses acouphènes. Citons d'autres acouphéniques célèbres tels queV.Van Gogh ou L.Van Beetho ven .
1.2.2) Description d'un acouphène(44)
L'acouphè ne est le plus souvent un son aigu (env iron 75% des cas) et perm anent (da ns env iron 50% des cas).
Les sons peu vent être entendus dans une oreill e, dans les deux oreill es ou d'une manière diffuse
«
dan s la tête»
.
Les acouphè nes sont dan s 50% des cas bilatérau x et lorsqu 'ils sont unilatéraux, ils prédominent à gauche (ceci est une constatation, la cau se est encore inconnue).Les bruits peuvent être continus ou intermittent s,parfoi s synchronisés avec les battem ent s cardiaqu es,on lesdits alors
«
pulsatiles ».L'intensité est variable, elle est liée à différent s param ètres dont le niveau de vigilance, l'environn em ent sonore ou encore le cycle nycth ém éral (cycle veille-repos) . Dan s lajournée,
les bruits env ironna nts font oublier les aco uphè nes, mais la nuit dans le silence ou au calme avec un livre, les bruits revienn ent de plus belle, empêc hant de dormi r ou de se concentrer. L'intensité des bruits parasites a pu être appréciée grâce au masquage sonore : le niveau d'intensité est apparu comme faible puisqu'inféri eur à 6 décib els dans env iron 80% des cas. Ceci contraste rem arquablem ent avec l'important retenti ssem ent psychologique du phénomène.
Si les malades souffrant d'acouphéni e atte ignent parfoi sdes niveau x pré-sui cidaires, c'est certainementà cause destroubles dusomme ilsecondaires à ce symptôme et dont se plaignent plus de 50% des patient s.
1.2.3) Données épidémiologiques
En France, l'on estime de 2 à 4million s le nombrede patient s souffrant d'acouphènes età 25 000 lenombrede ceux-c i réellem ent gênés au pointde cons ulter inlassabl em ent. (52)
Tous les âges (adultes comme enfa nts), homm e ou femme sans distin ctio n, problèmes auditifs ou non,sontconcernés.
Malh eureusem ent, il n'y ajamai s eu d' étude épidé miologique à grande échelle en France. Pour estime r le nombre d'acouphéniques, nous nous fondons sur les études réalisées par nos
voisins proches, notamm ent l' Allemagne ou la Grande- Bretagne où le mode de vie est assez similaireau nôtre.
1.2.3.1) Prévalence dans la population adulte(38)
L'une des estimations les plus préci ses sur la préval ence des acouphènes a été réali sée en 1995 en Grande- Bretagne au cours d'une étude nationale sur l'audition. Cette enquête
épidémiolog ique rigoure use a étéaccomp lie en deu x étapes.
Dans la prem ière phase un questionnaire fut envoyé à 48 000 adultes tirés au SOli sur les
listes électorales de quatre villes (Cardi ff, Glasgow,Nottingham, Southampton), avec un tau x
de réponsede 80%.
Ce questionnaire était limité aux acouphènes prolongés, c'est à dire se maintenant au moins 5 minutes, et spontanés, excluant donc les acouphènes temporaires provoqu és par le
bruitou une infectiondes voiesaériennes supérieures.
Dans la seconde phase, une éva luation clinique plus approfondie (comp ortant histoire
médical e et professionnelle, otoscopie, audiométrie) porta sur un échantillon de 3200 personn es,sélectionnées à partirde répondeurs de la premièrephase.
Les résulta ts les plusmarqua nts de cette enquête sont les suivants :
Environ 10%des adultesont(ouonteu) des acouphènes prolongés spo ntanés.
Apeu près 5% ressent ent une gêne moyenn eousévère et 5% destroublesdu somme il. L' ensembl edesdeux typesdeplaintes étantéprouvé parenviron 6%des suj ets.
Ces données suggè rent qu' en Grande-Bre tag ne, ily aau moins 2millionsd'adultesatteint s de
la sorte.
On peutpenserque la prévalenceestvoisineen France,où la popul ation estsimilaire.
Près de 1%des sujetsestime que les acouphènes perturbent sévèrement laqualité de
vie.
Environ 0,5% considère que les acouphènes rédui sent demanière sévère la capacitéà
mener une vie normale.
Cecicorrespondra itrespectivementà au moin s 400 000 et 200 000 personnes dans
notre pays.
Près de7%des adultes consultent,à un momentou à un autre leur médecin de famille
pour des acouphènes,qu'ilssoient isolés (3,5%) ou associ ésàune gêne auditive subjective (3,5%).
1.2.3.2) Les facteurs de prévalence dans la population adulte
On relèvetrois facteurs important s dan sl'app ariti on des acouphè nes : l'âge, le bruit,l'activit é socio-économique.
L'AGE:
La prévalence d'acouphènes spon tanés augmente de 4,3% dan s la classe d'âge 17-30 ans à 15,8%dans la tranched'âge61-70ans.
LE BRU IT :(travail dans lebruit)
La prévalence d'acouphèn es spontanés prolongésest de 7,5%si l'exposition professionn elle a été nulleou faibl e.
Elleesten revanche de 20,7% si les perso nnes ontété soumises à un bruit important dansleur vie active.
L'ACTIVITE SOCIO-ECONüMIQUE:
Laprévalence la plus forte se situechez des personn es exerçant des activités manuelles : 9,5%
contre 8% chez les autres (indépendamme nt de l' expo sition au bruit).
De plus, l'âge, l'expo sition au bruit et les facteur s soc io-écono miques paraissent agir par l'intermédi aire de la perte auditive qu'ils favorise nt.
Cette observation renforce l'idée selon laqu elle tout processus capable de causer une surditéest probableme ntaussi enmesure de provoquerun acoup hène.
1.2.3.3) Prévalence dans la population pédiatrique
Les études sont très peu nomb reu ses et les données ne sont pas auss i indicati ves que chez l'adulte.
D'après les études décrites dans l'EMC (38), on découvre que contraireme nt à l'adul te, les acouphènes sontdécrits comme étant interm ittents par l'immense majorité des enfants.
D'autr e part,une gêneélevée serait rare,certaine me nt parce que l'enfant cons idère plus l' acouphène comme un phénomè ne normal et aussiparce que les enfants sont peut -êtremoin s souvent soumis quel'adult e à des facteurs psycho log iques suscepti bles de rendre l'acou phène
plus perturbateur.
Ilest égalementpossiblequecertai nesplaintes d'enfantssur leurs acouphènessoient ignoréesdeleurs parents.
1.2.4) Rappels anatomique et physiologique
L'oreill e se divise en trois grandes régions :l'oreill e externe, qui capte lesondes sonores et les dirige vers l'intérieur, l'oreill e moyenne, qui achemine les vibration s à la fenêtr e du vestibule,et l'oreill eintern e,qui abrite les récepteurs de l'ouïe et del' équilibre.
Fenêtreovale
~:~~~~cula
ir
e}
Appareil vestibulai re Utricule etsaccule ,1::-- - - Trompe d'Eustache ""="~----Fenêtreronde Osselets del'oreille Membrane tympanique/
Pavillon del'oreille\
Conduitauditifexterne
Oreille externe
Oreille Oreille moyenne interne
Figure 1:anatomiede l'oreille (50)
1.2.4.1) L'oreille externe
Ellecomprend le pavillon de l'oreill e,le conduitauditifexterne et letympan.
Lepavillon de l'oreill e ou auriculeest la partie saillante en forme de coquille; il est formé de cartilage élastique et recou vert de peau . Son bord est appelé hélix et sa partie inféri eure lobule. Le pavillon est rattaché à la tête pardes ligam ent s et des muscles . Le conduit auditif externe ou méat acoustique externe,est un tube courbé d' environ 2,5 cm de long; creusé dans l'ostemporal,ils'étend du pavillonau tympan.
Letympan ou memb rane du tymp an, est une mincecloison serni-transpare nte qui sépare le conduit auditif externe et l'oreille moyenne. Il est recouvert d'épid erme et tapi ssé d'un
épithélium simple cubique. Entre les couches de l' épithélium se trouve un tissu conjonctif composédefibres collagè nes, defibres élastiqueset defibroblastes.
On trouve dans le conduit auditif externe des glandes sébacées spéc ialisées appelées glandes cérumineuses, elles secrètent le cérume n. Près de l'ouvertur e du conduit auditif externe, on trou ve auss i quelques poils qui, avec le cérume n empêc hent la poussière et les corps étrange rs de pén étr er dans l'oreille. Le cérumen sèche et tombe hors du conduit auditif mais lorsqu 'il est produit en trop grande quantité, il peut former un bouchon et ainsi nuire à l'audition.
1.2.4.2) L'oreille moyenne
C'est une petite cavité remplie d'air, tapi ssée d'un épithé lium, elle est creusée dans l'os temporal.
Le tympan la sépare de l'oreill e externe et elle est séparée de l'oreille intern e par une mince cloison osseuse percée de deux petit es ouvertures recou vertes d'une membran e (la fenêtre duvestibule et la fenêtre de la cochlée) .L'oreille moyenn e contient lestroisplus petits os du corps humain, les osselets de l'ouïe, qui sont rattac hés à sa paroi par des ligam ent s et entre eux par des articulations synov iales. Ces os sont le marteau (le malléus), l' enclume(l 'incus) et l' étri er (lestapès). Leursnoms évoquent leur s formes.
Le marteau est rattaché à la face interne du tympan et il s' articul eavec l' enclumequi e lle-mêm e s'articule avec l' étri er. La base de l'étri er s'aj uste dans la fenêtre du vestibule ou fenêtre ovale.
La fenêtre de la cochlée ou fen être ronde se situe juste au-dess ous de la fen être du vestibule,elleestentourée d'unemembrane appelée membrane secondaire du tymp an .
En plus des ligam ent s, deux minuscul es muscles squelettiques sont attachés aux osselets. Le muscletenseur du tympan, innerv é par le nerfmandibulaire,tend le tympan eten limite les mouvem ent s afin de prévenir les lésion s de l'oreill e intern e dues aux bruits forts. Le muscl e stapédien, innervé par le nerf facial, est le plus petit muscle squelettique. Il atté nue les fortes vibrations de l'étrier dues aux bruits forts et, de ce fait, prot ège la fenêtre du vesti bule mais diminue la sens ibilité auditive. Une paralysie du muscle stapédien entraîne une hyp era cou sie (exagération de la sens ibilitéauditive) .
Le muscle ten seur du tympan et le muscle sta pédien se contractent en une fraction de seconde, si bien qu'ils protègent l'oreill e interne contre les bru its forts prolon gés mais non contre lesbruits secs comme lesdétonations des armes à feu.
La paroi antérieure de l'oreille moyenne comporte une ouverture qui mèn e directement dans la trompe auditive, ou trompe d'Eustache. Constituée d' os et de cartilage hyal in, la trompe auditive relie l'oreill e moyenne au nasopharynx (partie supérieure de la gorge ). L' extrémité pharyngienn e de la trompe auditive est normalem ent ferm ée ; elle s'ouv re
pendantla déglutition et lebâillement afin delaisser l'air entrer dansl'oreille moyenneou en
sortir jusqu' à ce que la pression y soit égale à la pression atmosphériqu e. Si les pression s s'équilibrent, le tympan vibre librement sous l' effet des ondes sonores. Dans la situation
contraire, cela peut provoqu er une douleur intense, une diminution de la sensibilité auditive,
des bourdonn ement s d' oreille et des vertiges . La trompe auditive est malheureusement un passage par lequel les agents patho gènes en provenanc e du nez et de la gorge peuvent passer etatteindre l'oreillemoyenne.
1.2.4.3) L'oreille interne
Elleest aussi appelée labyrinthe à cause de ses canaux tortueux.
L'oreille interne comprend deux parties : un laby rinthe osseux et, à l'intérieur de celui -ci,
un labyrinth e membraneux. Le labyrinth e osseux est une série de cavités creusées dans l'os
temporal et réparties en troisrégion s :lescanaux semi-circulaires, le vestibuleet la cochlée. Les canauxsemi-circulaireset le vestibuleabritent les récept eursdel' équilibre.
La cochléeabrite lesrécept eursdel'ouïe.
Le labyrinth e osseux est tapisséde pério ste et rempli de périlymph e (sembl abl e au liquide cérébro-spinal au point de vue chimique). La périlymph e entoure le labyrinth e membraneux, série de sacs et de tubes qui épouse la forme du labyrinth e osseux dans lequel elle est
contenue. Lelabyrinth e membraneux est tapi sséd'un épithéliumet rempli d' endolymphe (très
riche en ions potassium qui interviennent danslaproduction des signauxauditifs).
Le vestibul e est la parti e centrale de forme ovale du labyrinth e osseux. A cet endroit, le
labyrinth emembraneux contientdeux sacs :l'utricul e et lesaccule , reliés par un petit conduit.
Au-dessus et à l'arrière du vestibule s'étendent les trois canaux semi-circulaires osseux
(antérieur,postérieur et latéral), qui sont dispo sés à angle droit les uns par rapport aux autres. Les canaux semi-circulaires antérieur et postérieur sont orientés verticalement , tandisque le canal semi-circulaire latéral est orient é horizontalem ent. A l' extrémit é de chaque canal se
trouve un renflement appelé ampoule. Les partiesdu labyrinthememb raneux qui sontsituées
à l'intérieur des canaux semi-circulaires osseux sont appelés conduits semi-circulaires membraneux,ils communiquentavec l'utricule duvestibule.
La cochlée est un canal osseux en formede spiralesituéà l'avant du vestibule. Sem blable
à une coquille d' escargot, elle décrit presque trois tours autour d'un axe osseux appelé
modiolus. La cochlée est divisée en trois cavités. Les cloisons qui séparent ces cavités ont collectivement la forme d'un Y. Les cavités sont la rampe vestibulaire, la rampetympanique et le conduit cochléaire. La lame basilaire de la cochlée (partie qui sépare la rampe
tympanique du conduit cochléaire) porte l'organe spiral ou organe de Cort i (feuillet enro ulé
de cellules épithéliales qui comprend des cellules de soutien et environ 16 000 cellules
sensor ielles ciliées qui constituent les récepte urs de l'ouïe. L'extrémité apica le de chaque
cellule sensor ielle ciliée porte de 30 à 100 stéréoci ls (longues et fines microvill osités
disposées en plusieurs rangées ).
•
Cellules ciliées
sensorielles externes Membranetectoriale
- - / - - -- -Membrane basüaire - " " " < - - - - -Cond uit cochléaire Orqane :--r - - -de Corti Rampe vestibulaire
Rampetympanique- :
(b)
Membranetectorrale
.,.':--!-- - - - Membranetectoriate
Nerf auditif
~;i...i.'-=='----Conduitccchtéauo
Fenêtre ronde (a) Cochlée Hélicotrème Cavitéde l'oreille moyenne Enclume Membrane tympanique Marteau Conduit audilif externe
Fibres nerveuses Membrane basuairs (c)
Figure 2 : oreille moyenne et cochlée(50)
(a) :anatomie macro scopique del'oreill e intern e et de la coc hlée (b) : coupe transversale de lacochlée
Constituant Siège Fonction Oreille externe
Pavillon
Conduitauditifexterne
Membranetympanique (tympan)
Cartilagerecouvertdepeau,bilatéral
Tunnelcreusé dansl'ostemporal allant de l'extérieurau
tympan
Membranemince séparant l'oreille externedel'oreille moyenne
Recueille lesondes sonoresetlestransmetàl'oreill e
moyenne
Recueille lesondessonoresetles dirigejusqu'autympan
Conduit les ondessonores autympan;lespoilset la
subs-tancecireuse (cérumen) qu'ilsécrètepiègent lescorps étrangers
Vibre sous l'action desondes sonoresce quimetenbranle
la chaînedesosselets
Oreille moyenne Transfère lesvibrationsdu tympanau liquide
contenu dans la cochléeetamplifie,cefaisant,
l'énergiedu son
Marteau, enclume,étrier Chaînedetroisosseletstraversantla cavité del'oreille
moyenne; lemarteauest attachéautympanetl'étrier l'est fi la fenêtreovale
Oscilleen synchronieavecletympanetdéclenchedes
vaguelettesdemêmefréquenceduliquidecochléaire
Oreille int erne; cochlée Fenêt re ovale (ouduvestibule)
Rampesvestibulaire et tympanique Conduit cochléaire
Abritelesystème sensoriel de l'audition
Membraneminceill'entréedelacochléeséparantl'oreille Vibreàl'unissondesmouvements del'étrier auquelelle
moyennede larampesupérieuredela cochlée (tympani- est fixée et metenmouvementle liquide cochléaire que)
Canauxhélicoïdauxsituésdansla cavitécochléairedel'os Contiennentdu liquide(périlymph e)misen mouvement
temporal parlesoscillations delafenêtreovale
Canalencul-de-sacsituéentrelesrampestympanique et Contientdu liquide (endolymphe);abrite lamembrane
vestibulaire basilaire
Oreilleinterne; appareil vestibulaire
Plancherdu conduitcochléaire
Dansle conduit cochléaire,reposantsur lamembrane basilaire
Membrane minceséparantla rampeinférieure (
vestibu-laire)dela cochléedel'oreille moyenne
Membrane fixesurplombant l'organe de Corti dans
laquelle estenchâsséel'extrémitédes cils(stéréocils)des cellulesciliéessensorielles
Vibreàl'unisson desmouvements des liquidesde la
cochlée;est lesupportde l'organedeCorti
Contientlescellulessensorielles ciliéesqui sontles
récepteursduson et produisentdespotentielsrécepteurs
en casdeflexion descilscauséepar les mouvementsdes liquides cochléaires
Responsable de la flexiondes stéréocils quandla mem
-brane basilaire sedéplaceparrapportàlamembrane
tee-toriale quiestfixe
Vibreàl'unissondesmouvementsdela périlympheet
atténue les variationsdepressiondansla cochlée;necon
tribue pasàla réceptiondu son
Abritelesystèmesensoriel del'équilibre et fournit
des informations essent iell esau maintiendela
posture et del'équilibr e
Troiscanauxsemi-circulairesoccupant chacun un destrois Détectentles accélérations rotatives etangulaires plans del'espace,situésprèsdela cochléedanslaprofon
-deur del'ostemporal Canauxsemi-circulaires
Membranetectoriale Membranebasilaire
Organe de Corti (organespiral)
Fenêtre ronde (ou de la cochlée)
Utricule Renflement du labyrinthemembraneuxsitué dansune Détecte 1) leschangements deposition dela têteparrap logetteosseuse entrela cochléeetles canauxsemi-drcu- portàla verticale,et 2)l'accélérationlinéairedirigéehori
laires zontalement
Saccule Renflement dulabyrinthe membraneux reliantl'utricule aux canaux semi-circulaires
Détecte 1)leschangementsdepositiondelatêteparrap portàl'horizontale,et 2)l'accélérationlinéaire dirigée verticalement
1.2.4.4) Physiologie de l'audition
L'auditionconstitue l'aboutissement des événements suivants:
Lepavillonde l'oreill e dirigelesondes sonores dansle conduit auditifexterne .
Les ondes sonores font vibrer le tymp an. L' amplitude de ses mouvements, très faible, dépend de l'intensité et de la fréquence des ondes sonores . Il vibre lentem ent sous l'effet de sons de basse fréquence (graves) et rapide me nt sous l' effet de sons de haute fréquence
(aigus).
La partie centra le du tymp an transmet les vibrat ions au marteau. Celui-ci les transmet
ensuiteà l'enclumequi lestransmetà l' étri er.
L'étrier transmet ses vibrations à la fenêtredu vestibule.Celle-c i vibreenv iron20 foisplus vigoureuse ment que le tympa ncarsa surfaceest beaucoup plus petite.
Les vibrat ions de la fenêtre du vestibule décl enchent des mouvem ents ondulato ires dans la
périlymphe de la cochlée (car la fenêtre du vestibule pousse sur la périlym phe en bom bant vers l'intérieur ).
Les mouvem ents ondulatoires de la périlymphe se transmettent de la rampe vestibul aire à la ramp e tympaniquepuis àla fenêtre de la cochlée,qui bombe alorsdansl'oreill emoyenn e.
En déformant les parois de la rampe vestibulaire et de la ram pe tympanique, les mouvements ondulato ires de la périlymphe font vibrer la paroi vestibulaire du condu it
cochléaire ; elles se transme ttentainsià l'end olymphe contenue dansle canalcochléaire.
Les mouvem ents ondulatoiresde l' endol ymphe fontvibrer la lame basilaire de la cochlée,
ce qui dépla ce les cellul es sensorielles ciliées de l' organe spiral contre la membrana tectoria (membrane gélatineuse flexibl e qui recou vre l'organe spiral et entre en contact avec les cellules senso rielles ciliées) . Lefléchi ssement des stéréocils produit des potenti els récepteur s quiengendrenten bout de ligne des influx nerveux .
Selon leur fréquence, les ondes sono res font vibrercerta ines régions de la lam e basilaire de
la cochlée plusfortementque les autres. Autreme nt dit,chaquesection de la lam e basilaire est accordée à une fréqu ence particulière.
L'intensité des sons est déterminée par l'amplitude des ondes sonores . Les ondes sonores de grande amp litude font vibrer la lame basilaire davantage de sorte que la fréquence des influx nerveux augmente.
Les cellules sensorielles ciliées convertisse nt les vibrations mécaniques en signaux
Courburedes stéréocils causant un potentielrécepteur
Figure3 : courbure desstéréocils des cellules sensorielles ciliées du fait dela déformation de la membrane basilaire (50)
Aprèsdépolarisation, les cellulesciliées internes libèrent unneuro tra nsmetteur dansleurs
synapses avec les fibres auditives : le glutamate.
Le glutamate utilisé par les cellules ciliées internes excitées va se fixeren partiesurles
récepteurs post-synap tiq uesoùilest responsable du message dans la fibre nerveuse. C'estun
neurotra nsmetteur d'excitation rapide .
Les cellules glialescapte nt le glutamate excédentaire dan sl' espace intersynaptiquepour le
transformer englutamine non toxique. La glutaminealors recapt ée par les cellules ciliées
Dans <' l'oreille
\.
0naes-?(mores
Vibrationdela membranetympanique
Vibrationdesosseletsdel'oreille moyenne
Vibrationdela fenêtre ovale
Déplacementsdeliquidedanslacochlée
Vibrationde la membrane basilaire
Courburedes stéréocilsdes cellulesréceptricesciliées
de l'organede Cortidue au fait qu'elles suivent les déplacementsde la membrane basilaire alors que
l'extrémité des stéréocilsest enchâsséedans la
membranetectorialefixe
Potentielsrécepteursgraduels des cellulesréceptrices
Variationde la fréquence des potentiels
d'actiondansle nerf auditif
Figure4 : transduction du son (50)
Vibrationde
la fenêtreronde
Dissipationdel'énergie
(indépendantede
Conduitcochléaire (a)
)
)
Cochlée Membrane tectorlale Orga nede Corti Membrane basilaire \~,
, \1Moyennefréquence1
1 Hautefréquenc e '1~--H----t-/--Stéréocils
E
1 Bassefréquenc e 1if
J \
···
Enclume 3,000 ~,..,.-rnn-,....L 1,500 MarteauExtrémitélarge,flexible
dela membrane basilaire,rl==1-:":'b:::t~~
prèsdel'hélicotrème
(b) (c)
Transmissiondes ondessonores
a) L'ébranlementduliquide delarampevestibulaire dû auxvibr ati ons de la fenê treovalese propage dans deux directions:1)le long dela
rampe supérieure(vestibulaire),autourdel'hèllcotrèrnepuislelong de la rampe inférieure (cochléaire)ce qui fai t vibrerla fenét reronde (flèche;
bleuesen traitco nrlnu]; 2) par unracco urci,àfraversla membranebasilaireverslaram pe inférieure(flèchebleueentrait interr ompu),Le
premiertrajetsertseulementildissiperl'énergiedu son:le second estill'originedel'activation desrécepteursdu sonencausantlaflexiondes
stérèocllsdue audéplacementdescellulessenso riellesciliées del'ap pareil de Cortl,solidaire dela membranede Cortien trée envibration.pë: rapportillamembrane tectorialefixe.b)Chaque région dela membran ebasilaire aune fréquence de vibrationoptimale(résonance).c) Parti/ étroite, rigidedela membrane basilaire.pro chedelafenêtr e ovale,résonneilunefréquencerapide correspondan taux tonsaigus.la parlie larg e. flexible.présdel'hèlicotrèrne.résonneàunefréquencelente corr espondan t aux tonsgraves.
Oreilleexterne Méat aco ustiqu e externe '---..----' une Amp nïude viorauon Oreillemoyenne Osse lets Tympan (manéus,jnCJs elstapès)
Amplification dansl'oreille 1ovenne
Oreill eintern e
Fenêtre b~tJj:::::escc":t:mosdl'lSlesC(l K1l;I!Scc:r:'c3ires du vestib ule ?arj €s&if=ér.eLree!:n1efrr.êd:a:re Pa~!.anférie"Jre
Temp s
Figure6 : trajet des ond es son oresdans l'oreille (47)
Pourexciter les cellulessensorielles ciliées dansl'organ e sp iral del'oreilleinterne,les ondes
sonores doiventtraverser del'air,des membran es,des os et des liquides.
Formation desondes sonores
L'auditio nest laperception del'énergiedu son.
Les ondessonores correspondentàlaprogression de vibrationsde l'air dues àl'alternance de zones dehautepressionoù lesmoléculesd'air sontcomprimées, et debassepression oùelles
sont raréfiées. c: o 'u; li) ~ a.. 1 - -- - - Temps-- - -
-Figure 7 : formation des ondes sonores(49)
Toutappareilcapable deproduireunetelleperturb ation est une source sonore.
L'énergie du sonsedissipeprogressivementau furetàmesure quel'onde sonore s'éloigne de
la source qui luiadonnénaissance.
L'intensité dusondiminue jusqu'àce qu'ilmeure quand l'énergie résiduelle ne suffit plus à ébranlerde nouvelles moléculesd'air.
Les caractéristiquesd'unson
Le son est caractéris é par son ton (hauteur),son intensité(force) et son timbre
(qualité). Ton depen' defa ' équenc Note grave
NWV\
Notehaute Même intensité Même note Fort Faiblec
_
fWVI/V\NW ~ . /IV\
M M
Timbre pnd esharmoniques Tonpur Harmoniques différentes Même intensité etmême noteFigure 8 : propriétés des ondes sonores (50)
Leton (par exemple un mi ou un do), est déterminépar la fréqu encedesvibrations.
Plus la fréqu enc e estgra nde, plus le son est haut.
L'oreill e humaine estsens ible à des fréqu enc es sonores allant de 20 à 20 000 Hz (Hert z) et la sensibilitéest maximalepour desfréquencesmoyenn es de 1000 à4000 Hz.
L'intensitédépend de l'amplitude desondes sonoresc'est à direde la différenc ede pression
entre les zones decompression à haute pression et de raréfactionàbassepression.
Plus l'amplitude d'un son audible est grande, plus fort est le son. L'oreill e humaine est
sensible à des sons d'amplitudetrèsdifférent e.L'unité d'intensité est ledécibel (dB).
Intensité relativepar rapport
au plusfaib leson audible
(seuildel'audition)
10fois plusintense
Int ensitécomparéede sons courants
Natur e Intensité
du son en décibels
(dB)
10 dB Bruissement
des feuilles
Tic-tac 20dB 100 foisplus intense d'une montre
Conversation 60dB 1 mil lionde fois plus intense
normale
Cri 90 dB
millemillions(1 milliard)de fois plus intense
Concert de rock 120 dB 1 million de millions de fois plus intense
Décollaged'un 150 dB 1 milliard de millionsde fois
avionàréaction plus intense
Ta blea u2: int ensité comparée de sons cour ants (50)
Letimbredépend desharmoniquesquisontles fréquences superpo séesà la fréquenc e
fondamentaleresponsable de lahauteur.
Un diapasonémet un son pur maisla plupart dessonsnesont paspurs.
Larichesse en harmoniquesdétermin e la qualitédu son.
Elles permettent dereconnaîtr e lasource d'un son puisqu echacun ea sa propre richesseen
harmoniques.
Grâceau timbre,on peut reconnaîtreun interlocuteur au téléphone.
.
P
.
P
/\Sonpur Son musical Bru it
Figure 9 :son pur, son musicalet bruit (61)
Son pur: vibration caractérisée parune seulefréque nce
Son musical : son pur oùs'aj outent desharmoniques
Bruit: pasde fréquencecaractéristique p : période,i:inten sité,t : temps
1.2.4.5) Vascularisation de l'oreille
Système artériel:
Chaque division del'aorte émet des artères qui se divisent en rameauxdistributeurs conduisantaux organes.
Avant depénétrerdans l'ai sselle,l'artère subcIavière droite émetvers l'encéphal eune grosse brancheappelée artère vertébrale droite. Elles'unitàl'artèrevertébral e gauche pour
former l'artère basilaire.
L'artè re basilaireirriguele cerveletet l'oreille interne.
Système veineux:
Trois pairesde veines recueillent lamajeurepartiedu sangvenant de latête: les veines
jugulaires intern es,jugulaires externes,etvertébrales.
En prolongement desveinesjugulaires externes, lesveinesauriculairespostérieures
Artères
des
tinées
au
cerveau
e
t
aux m
éninges
vo n:AUSSI ifSl'LA{\iCf-IISJo.:?9
l~drlll'~)lIrn.:...10Id l(' 11d('
l',1IIi,rt'O((Ipit.llt'~\Hl{h e-Alli' ll'«('r('bt'll('lJ ~f' Inl(' rf h lntp(I ('ure R,lllH'.ll1l1l(·I\I I1).!,(' pn~It-'ri(JlIldpLn!('1"1' 1)lhllyngic·/uH.' .1~n·n(111'1t,:-?"ll l<"llt' ..\rt l 'I( ''';\-,prtéhr,llt·s droite'el~:.tlI(..h(' {p.lf1Îl'intr,H r:1I1;('I1I1(' R.Hll(',HJIll(\n in:-;p po;"ll'rit'Uf d<'l',Hll'l'(' \·l·rt{~!)r.,I(\- - - -- " R. lI 11l.',ll i1l1('nin~l'.IIlIl'ric'ul dl'Lutl'n'n·rti·hr.lle· Art (\ rpH'rl(\l>rll\e (p,"ll'lil'( 'fv k"lt'Î Pf(H('~"ill ~ tr.msvr-r...(·dt·Ch ;"\rtl'f( 'illlt\r('o~I"I(' ..upri'l1H' ,.\ !"li 'I"(' nHllll lll nlCU1lC 1)()<o;! ('rit' llH' Siou-t.1\'l' rrl('t1x l\ rli'r<' Illt·· nin~t\( ' mO\" ('I1IÎ{' ""'~I::ii'f.---'.'!-_---~+-- "rti· rl' m.rxi.l.ur« ,"ni'f(' !{'mpOf rlh ' ~up (· riici tll1t· ,\rli'\I ' c.lIlJtidp (',\!t' Il'll'
.'\rll'ft·(', ll"o lidt'COli1IIILI111'
I"n>nl·th\T( )-('('f\'il~~I
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de
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V('ine{)l!Ij..,S.lÎn·- -- -_:M
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vc iucs.1h-(:\ ol~lirt:.;~
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Vpin c..~p.1I.1 lin(.'
J}lp'\lI~pl("rygoïdi l'Il
Veine'41!>i.IJe:Supt'fieur!'
Vein e-{.Hi'llt'profo nde
VeÎn l':i I1l<1Xil!.lirp...
VeilH~!l1en lolll1ii.'r(' Ve-ine ('1 .1(1(:'(('r',l(1,11( ,:-Vpillep,ll.llirwexll'fll( ' Vpil1l':'~llp IJjI (} dunerfh}'poglo ~~p V('ill('prufondedp1.1Idl1guPrrnis.in: 1ll('di~1h'IJl('ntIl'musclel1yo.glos.;,('
VPi/h.'lingu.l!('
AnitSI<HllO Sl'l1\'(' C1,1vt'iIlP
juglll.lire..ln lt"'ripUfl'f(011,')'\'.1
"pillel.lfy ngé'e~lIJl{'ri ('urp V('ÎIH'Ihy'rl>ïdÎPnnc Slll}{'ril'UfP
CI.lIlell'th \,roïell' VC'iIlPrhYl'oïdif'I1Il ('movonru -"t'in('sthrroïui<'nrw....inll'rit>tm·... fefm;n,l i...on(/p1.1\'('i ne jUgUl.l!f( '.111!l'rip un'('J u ;J("'(')- - - -l:..._.e: Vcin«brdchio·n"'ph..rliqu«gaLl(I1t' ...Vl'iJ1(\('1tlrlc"r(' oCCÎpilcllps ' Veint'et(1rI~~rp lC'mIJo"(llt'~ "'tq){.\ rlù i{'lIl'~ "t'jrH'Irans\p(s C'dt'1.1j,le t '{(OiJj)("( ' ! VpÎn('.1uriclIl.lireposl é·rit'lIH.' Vt'inen·~lro ·m andiIHl lairt'
Vl'În C'juglll(li(l'pxt( ' rrH.'icoUp{'l')
Vpilleel<H! Î'rL',,!\' {> ()Itlir(> ~ ill it-n('ll f(' ~ Veine{!!,Int'fp()("(.:ipittllp.., NerihypogJ o~~P(XII) Trnnr:Ih)fo.!inguo.it1LÎ\)' i\nl' rl'c.lrotidcp\tc:rlll' VeirH'juguJ.lirpinl<~n H.\ Ar h-'r(' -:,1[(Jlid econuu um -Nt'r {\\lgut'(X,<'1 Iro nes~Illpal hiqlH.' :\lus llpsr alc)IlPI1l()Y (~1l '\\1I) c1(~l,c<.llè'I1('.HlI('ripLJl \feint'jugul.'irp('xtl'nH'ICUlq1i 'I',1 VtlilH,'ccrvir.ilo Ir. lI1svl'r",t'(CO UP("Jl'\
1.2.4.6) Innervation de l'oreille
Le ner f auditif(VIIIème pairede nerfs crâniens) est formé de nerfs cochléa ires et de ner fs
vestibulaires :ilest appelé ner f vestibulo-cochléaire.Ilest mixte (principalementsens itif).
La fonction sensorielle de la partie vestibulaire du nerf est la transmi ssion desinflux nerveux
associés à l'équilibre. Sa fonction motrice consiste au réglage de la sensibilité des cellules
ciliées.
La fonction sensorielle de la part ie cochl éaire du ner f est la transm ission des influx nerveu x
associés à l'audition. Sa fonction motrice peut influer sur le fonctionnement des cellules
ciliéesen modifiant leur transmi ssion et leur réponsemécaniqueau son.
Il est important de noter qu'une lésion des nerfs cochléaires peut cause r l'acouphène ou la surdité.
N
erfs au
tonomes
de la
tête
VOlf~/\()SSIUSI)I.I\NCHES:J'J,40,47_81.11.)_ '2 (), 127,128,151 i"l'risgr.lIld('1 pt~li lpclld l in~ i\:<'d.11\'f"'ol.Jirl' ÎI11{' rÎ('ur Can~lion suhm.md ihulaln. Npri~1l<1~<.1lr\ :-oUI){'rcl-I)()~I(' fivur ptil1i('ro-I (1Il~ r~11 0.primavillairc-(V.;) . 'Jt'r1oph talmiqu«(V1J :-..,'r i"'UIO-Ill OI" '"(1111 /\rl i' f('ctlfolideCOflll llUlh'et sonplcvu -/\rh-'«' ccHotidl '('X!{'f1H' plsonpk'\u~ ' PIÎgr.lnclp(,tr<.'" 'Jl' r1pvtrvu xprofond~l'ridur,)n.llplPrygoïc!i<.'1li"ic!Î('I1 '
I\{'d1.11'\Ilg(' "'lIPl'ril'U1
(COti JJt"'j- - - 1
,,-riIrijuI1 H'.H1IV)
Sinu:-.c,lroliclil'11- ---j-'-.-5HI-\: CUl{!t'dll l\mp.lll ----~ .-\rt~··r"l'('1p!('\U~ (.Hotidp~in(l· nl(.'~ \!t'â r11,Hl<iiIHI!.lÎrc'.v~l Cdn~IiDJ1U'f\' ÎC.11 :-lll)l'fi elii- - -- ..../ i'\t'r1 tMol id ('int l'In t' lrom ,ymp,Hl1iqul'("t'f\' ildl Br.HKIH'cclrolidiplHH'du Ill'lfd( h~O·phM\I1\~ipli R..lIllt'.HIcdrc1i,HllIl' tprvictl!:-.upl'ril'LJf d~IIWll \.Igll('---+-~
NERFS CRÂNIENSETCERVICAUX PLANCHE 125