R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
J. S TENGEL
Recherche d’un critère d’économicité pour un appareil de comptage
Revue de statistique appliquée, tome 5, n
o4 (1957), p. 101-109
<
http://www.numdam.org/item?id=RSA_1957__5_4_101_0>
© Société française de statistique, 1957, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Revue de statistique appliquée » (
http://www.sfds.asso.fr/publicat/rsa.htm
) implique l’accord avec les conditions générales d’uti- lisation (
http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou im- pression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou im- pression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
RECHERCHE D’UN CRITÈRE D’ÉCONOMICITÉ
POUR UN APPAREIL DE COMPTAGE
par
J. STENGEL
Ingénieur
à laCompagnie
des compteursL’étude
faite
ar~aif pour but de comparerdifférents types
decompteurs
degros calibres,
proposés
sur le marchéfrançais
par uneentreprise
et par des concur-rents. Elle devait permettre d’améliorer les conditions de la
production
en orientantles études en cours pour l’amélioration des
appareils,
et en diminuant le nombre de typesfabriqués.
Une telle
politique,
si elle est bien accueillie duresponsable
desfabrications,
dont elle
simplifie
le travail et abaisse lesprix
derevient, inquiète
par contre leresponsable
des ventes. Celui-ci craint de voir les clients s’adresser désormais à desproducteurs plus compréheiesifs
de leur casparticulier.
Laquestion
essentielle àlaquelle
doitrépondre
une étude de normalisation deproduction,
celle àlaquelle
lestatisticien doit
fournir
des élément,s deréponse quantitatifs
est donc la suivante :« Vers
quels appareils
sedéplacera
la demande desappareils
dont lafabrication
serasuspendue,
et ceci sousdifférentes hypothèses ?
~.DIFFICULT~S
DEL’ÉTUDE
D’UN BIEND’ÉQUIPEMENT
Le statisticien
qui
estchargé
d’élaborer desprévisions
fait comme tous ceuxqui
ne croient pas à la lucidité desvoyantes;
c’est-à-direqu’il
s’efforce d’extra-poler
lescomportements
observés dans lepassé .
Cequi
ledistingue
de lamajo-
rité des gens de bon sens, c’est
l’appel
à destechniques
d’observation desphé-
nomènes et de
représentation symbolique
des résultatsqui multiplient
considéra-blement ses
possibilités d’introspection.
Il
procède généralement
de lafaçon
suivante :1ère
étape :
Recherche desparamètres indépendants
entre eux, dont les lois de demande desproduits
considérés sont fonctions. Ilfaut,
à cestade,
un peu de bon sens,beaucoup d’intuition,
et surtout la collaboration de ceuxqui
sont "surle
tas",
avec tout le lotd’idées plus
ou moinsjustes, parfois
absolument faussesqu’ils apportent quand
on sait les faireparler.
2ème
étape :
Recherche d’une théorieexpliquant
la formation de la demande àpartir
de l’action de cesparamètres.
L’économiste vient alors au secours du statisticien et lui propose des formesmathématiques
de loi de demande.Hélas,
la
complexité
et la diversité descomportements
humains rendent l’élaboration de tels modèles extrêmementdifficile;
et on doit bien souventadmettre,
sans autrejustification
que celle de lasimplicité,
que les relations sont linéaires par rap- port auxparamètres
et à leur dérivéepremière.
3ème étape :
Utilisation de séries chiffrées et des méthodes del’analyse
statisti-que pour vérifier l’existence de ces liaisons et les
expliciter quantitativement.
4ème
étape : Extrapolation
L’extrapolation
desrégularités statistiques
ainsi mises en évidence estlégi-
time à une seule condition : c’est que la théorie élaborée au cours de la deuxième
étape
soitégalement applicable
aupassé
et au futur. Cette condition est trèsrestrictive en
pratique .
Elle exclut en effet les modèles linéairesauxquels
il aété fait allusion
ci-dessus,
pourlesquels l’hypothèse
de linéarité n’est pas uneconséquence logique
d’unereprésentation
valable des comportements humains.Il est aussi aventureux
d’extrapoler
de telles relations que deprolonger
unecourbe par la
tangente
en un de sespoints.
Telle est la méthode.
Voyons
maintenant comment elles’applique
à l’étudedes demandes de
plusieurs
biensd’équipement
concurrents.Quelques
remarquess’imposent :
1 -
L’introspection théorique
conduit à considérer la loi de demandeglobale
d’un typed’appareil
commel’agrégation
de lois de demandepartielle correspondant
àdes consommateurs de
comportement
différent. Sans pousserl’analyse jusqu’à
l’étude des lois de demande individuelle d’ailleurs inaccessibles à
l’expérience,
il faudrait diviser la clientèle en sous-ensembles
plus homogènes (Particuliers,
industriels, ...)
dont on peutespérer
que le comportement conservera une cer-taine
régularité
dans le temps.2 - Les
compteurs
sont des biens indirects. Leur demandeapparaît
corrélative- ment à la demande d’autres biensqui
sontl’objet
d’un besoin direct des consom-mateurs, en l’occurrence eau, gaz, électricité. Une théorie correcte doit rendre
compte
de cettedépendance
et introduire desparamètres caractéristiques
deslois de demande des biens directs.
On
aperçoit
lacomplexité
du modèleéconométrique
à établir . Pour le statis- ticien, celasignifie qu’il
devra étudier de nombreuses corrélations d’ordre mul-tiple.
En la circonstance, cette étude était d’autantplus
hasardeuse que l’infor- mationstatistique
était peu abondante et que l’éventualité d’uneenquête auprès
dela clientèle était à
rejeter
apriori.
C’est
pourquoi
on fut amené à concevoirl’analyse simplifiée
dontquelques
aspects sont décrits ci-dessous .UNE
HYPOTHÈSE
SIMPLIFICATRICE :UTILITÉ = ÉCONOMICITÉ
Les compteurs n’occasionnent à leurs utilisateurs que des recettes et des
dépenses exprimables
en francs, à l’exclusion de tout autre satisfaction ou désa-grément
dontl’appréciation
de la valeur estsubjective.
D’où l’idée deremplacer
la mesure de l’utilité du
produit
par une mesure de sa rentabilité. Ceci revient à fairel’hypothèse
suivante : le clientplacé
devant un choix entre deuxtypes d’ap- pareils techniquement acceptables optera
pour celuiqui
réalisera lecomptage
dans les conditions les
plus économiques .
En
fait, quand
onregarde
les choses deprès,
ce n’est pas évident. Il est utile depréciser
laportée
de cettehypothèse
de travail.1 - D’abord le concept de rentabilité ne bénéficie pas d’une définition universelle.
Les critères de rentabilité utilisés par les
praticiens
sontnombreux,
souventarbitrairement choisis. Nous reviendrons un peu
plus
loin sur cettequestion.
2 - Le client n’a ni le temps, ni
généralement
le souci de fairel’analyse
descharges et
recettes àprévoir.
La détermination des coûts derépartition
et despertes
dues au rendement parexemple,
demande des étudescomplexes
et dessources de documentation. A
l’exception
dequelques caractéristiques qui
peuventdonner lieu à des études
rapides
enlaboratoire,
le clientprocède
à des estima- tionsqui
sont souvent trèséloignées
desperformances
réelles.La lecture des revues
techniques
et des comptes rendus decongrès
confirmece
point
de vue. De cesanalyses
sortent des éléments decomparaison disparates,
notions de sécurité
d’exploitation,
J de fraisd’entretien,
dequalité
de mesure,qui
n’ont pas de dénominateur commun. Dans la
synthèse qu’il
enfait,
l’acheteur ap-précie
mall’importance
relative des différents postes dedépenses;
et il faut bienl’excuser
puisque
lapublicité
s’estprécisément appliquée
à introduire des er- reurs deperspective qui
mettent en valeur lescaractéristiques
lesplus
favora-bles.
3 - Il n’existe pas de
produits
pourlesquels
les seuls critères de choix sont les critères de rentabilité. Legoût
bien connu desingénieurs
pour les "belles solu-tions",
les effortsaccomplis
actuellement dans le domaine del’esthétique
indus-trielle en sont autant de
témoignages.
C’est
pourquoi
la définition d’unproduit
àpartir
de critères de rentabilité n’est valable que dans le cadre d’unepolitique
commercialeplus
vaste compre- nant :- une étude
indépendante
de l’étudeéconomique
tendant àadopter
les caractéris-tiques
de forme et de couleur aux tendances actuelles en matièred’esthétique
industrielle.
- un effort d’information
objective
de la clientèle concernant la rentabilité rela- tive desappareils
concurrents.QUELQUES
ASPECTS ESSENTIELS DEL’ÉTUDE D’ÉCONOMICITÉ
D’UN APPA- REIL DE COMPTAGELes facteurs
qui
interviennent dans le calcul de l’économicité descompteurs
sont les suivants :
- ceux
qui
sontij connus exactement : Prix d’achatErreurs de
comptage
Pertes
(pertes
decharge,
J consommationpropre).
- ceux
qui dépendent
de l’installation et dont on s’efforce de donner une re-présentation paramétrique simple :
rCoût d’installation
Courbes de débit d’utilisation Coût des
pertes
Prix du fluide ou de
l’énergie comptée.
- ceux
qui
sontaléatoires,
dont on détermine les fonctions derépartition : Réparation
Usure
Renouvellement
Dispersion
de la fabricationCes facteurs ont été
analysés
et mesurés en utilisant destechniques
familiè-res aux lecteurs de cette revue
(Sondage
dans desfichiers,
Janalyse
de la varian- ce ; estimation deparamètre,
Jajustement).
Par contre, la
phase suivante,
1qui
a étudié comment ces facteurs se combi-nent
(par exemple :
erreurs decomptage
variables avec le débit et courbes dedébit, pertes
decharges
et coût del’énergie)
pour donner naissance à des flux dedépenses
et de recettes, et comment ces fluxpeuvent
se comparer et s’addition- ner, aprésenté quelques
difficultésqui
sont maintenantexposées.
1 - Choix d’un
objectif
Les cahiers des
charges
fixentgénéralement
deslimites,
1supérieures
ou in-férieures des erreurs de mesure, 1 variant avec le débit. Sur un
graphique
portanten abscisse le débit et en ordonnée les erreurs sur la mesure de ce
débit,
la courbe ducompteur
doit se situer à l’intérieur d’une zone bien définie.Quand la courbe de débit de l’utilisateur est connue, c’est-à-dire
prévue
avecassez de
précision,
on peutrégler
lecompteur
defaçon
telle que les erreurs secompensent.
Mais il estégalement possible,
tout en maintenant la courbe d’er-reur dans la zone définie par le cahier des
charges,
derégler
lecompteur
de fa- çon à cequ’il surcompte
ousouscompte systématiquement.
Dès
lors,
lespoints
de vue des distributeurs et des consommateurs,quant
à l’économicité descompteurs
sont contradictoires : certains distributeurs accueillent favorablement les constructeursqui
réalisent desdécalages systé- matiques.
Les consommateurspréféreront
naturellement lescompteurs qui
prennent du retard.Or,
la clientèlecomprend
des distributeurs et des consom-mateurs....
Pour trancher ce
conflit,
la tradition commerciale de laCompagnie
afait choisir le
point
de vue d’un arbitreimpartial,
c’est-à-dire desappareils
de
comptage
dont la distribution des erreurs a une moyenne nulle. Mais il est essentiel de noterqu’aucune
étudeobjective
n’a déterminé si cettepolitique
conduisait à la maximation du
profit
del’entreprise,
J critère absolu d’une bonne décision .D’une
façon générale,
le choix del’objectif
est trèsimportant.
L’arbre em-pêche
souvent de voir la forêt. Parexemple,
on améliore lecompte d’exploita-
tion d’un service de
production,
mais on met en difficulté les services financiers dusiège
social;quelques hypothèses
un peutrop simplistes
sur lescharges
fi-nancières occasionnées par les stocks y suffisent. Combien de calculateurs de séries dites
économiques
connaissent parexemple
l’incidence fiscale dans les fraisd’immobilisation,
combien savent comment sont calculés les intérêts etagios
suivant la nature du crédit ?Inversement, si on
adopte toujours
le critère duplus grand profit
de l’entre-prise,
on est amené à introduire dans le schéma d’ungrand
nombre deparamè-
tres, parexemple
un taux d’intérêt variable suivant l’état de latrésorerie,
le coûtmarginal
du crédit étantplus
élevé au moment des échéances difficiles.L’introduction de telles considérations conduit
rapidement
à poser desproblèmes qu’on
estincapable
de résoudre.On touche ici à une difficulté de la recherche
opérationnelle.
La mise enéquation complète
duproblème
del’entreprise
est uneopération
insensée. Lechercheur
sait,
auplus,
trouver la ou les solutions lesplus
favorables pour atteindre desobjectifs partiels (augmenter
la rentabilité desinvestissements,
accélérer la rotation desstocks...).
Il estplus
quejamais
nécessaire que la directiongénérale
définisse cessous-optimum qui fixent,
pour les cher-cheurs,
le cadre de leursétudes,
et pour les services d’exécution les conditionsde validité des conseils
qui
leur sont donnés par les groupes de rechercheopé-
rationnelle. En l’absence d’une
politique
clairementexplicitée, l’entreprise
de-vient une tour de Babel où cadres
hiérarchiques
et cadres fonctionnels nepeuvent
collaborer .2 - Choix du critère d’économicité
Les critères de rentabilité des investissements utilisés par les
praticiens
sont nombreux.
Citons, parmi
lesplus
courammentemployés :
, - différence duprix
de revient de l’unité d’oeuvre avant etaprès
l’investisse- ment- temps d’amortissement du
capital, qui
doit être inférieur à3,
5 ou 10 ans-
rapport
dugain
annuel réalisé sur leprix
derevient,
aucapital
immo- bilisé.Ces critères sont fondés sur des notions intuitives. Il est certain
qu’il
estintéressant : .
- d’abaisser le
prix
de revient- d’amortir
rapidement
le matériel- d’assurer un bon rendement du
capital
immobilisé.Mais toutes ces méthodes sont
critiquables;
et il serait aisé de montrer surdes
exemples,
àquelles
décisions erronées’ellespeuvent
conduire. On peut en effet leurappliquer
une ouplusieurs
des remarques suivantes :1 - Traiter à
égalité
des valeurs intervenant à desépoques différentes;
cequi
revient ànégliger
le taux d’intérêt del’argent (cf. ci-dessous).
2 - Utiliser des lois d’amortissement arbitraires : par
exemple
l’amortisse- ment fiscal en 10 ans par annuité constante, cequi
necomprend
pas les frais de financement et necorrespond
pasgénéralement
aux conditions d’utilisation.3 - Ne pas être conforme à ce critère absolu de
gestion optima qui
est pourl’entreprise
leplus grand profit,
et pour un servicepublic
un certainconcept
d’intérêtgénéral.
4 -
Enfin,
et cetargument
estdéfinitif,
onpeut
leurreprocher
d’être nom-breuses,
et, bien que ne s’excluant pasmutuellement,
de conduire à des résul-tats contradictoires .
Il est donc nécessaire de construire un indicateur d’économicité permettant de choisir sans
ambiguïté
entreplusieurs
solutionstechniquement
réalisables.NOTION DE VALEUR ACTUELLE
Si
in
est le taux d’intérêt del’argent placé
actuellement et réalisable à l’é- chéance de npériodes (mois, années, ...)
la valeur actuelle d’une sommeAn
in-An
tervenant à
l’époque
n est :Ao = (1 + in)" .
C’est aussi la sommequ’il
fautplacer
B1 + in/
maintenant au taux
in
pour obtenirAn
àl’époque
n.En effectuant ce genre de
placement,
nous manifestons notre indifférence dans le choix entreAo disponible
immédiatement etAn disponible
au bout de npé-
riodes. C’est dans ce sens que les valeurs
Ao
et An intervenantrespectivement,
immédiatement et dans n
périodes
sontéquivalentes.
Nous pouvonsdonc,
par l’intermédiaire des tauxd’intérêts,
affecter les sommes intervenant à différentesépoques
de coefficientsqui
les rendentcomparables
et additionnables. D’où le :,~ ~
CRITERE DIECONOMICITE D’UN COMPTEUR,
Dans un choix entre
plusieurs
solutionstechniquement
réalisables d’un mê-me
problème
decomptage,
cellequi
assure leplus grand profit
est cellequi
rendmaximum la valeur actuelle des revenus nets futurs :
(1)
f Rn - Dn Rn :
recettespendant
lapériode
nn=1 201320132013201320132013
(1
+in)n
Dn :dépenses
If If If "Cette valeur constitue donc un indicateur d’économicité.
Le critère ci-dessus est
applicable également
pour un servicepublic puis- qu’il
satisfait à ce critère d’intérêtgénéral qui
est la maximation du rendement social(2)
Il
suggère
unerègle
d’or.- En
économie,
l’avenir seulcompte
et ses corollaires :
- sauf incidence fiscale
particulière,
l’investissementoptimum
nedépend
pas de larègle
d’amortissement.- Il est nécessaire de faire des
prévisions :
Quand des
prévisions
s’avèrent très difficiles àobtenir,
laplus
mauvaiseméthode est celle
qui
semble ne pasexiger
leurexplicitation.
C’est lamorale,
àl’usage
del’économiste,
de l’histoiré de l’autruchequi
se cache la tête sous l’aile.CHOIX DES TAUX D’ACTUALISATION
Faute d’un marché financier
concurrenciel,
ils’applique
en France bien des taux d’intérêt. Il faut s’efforcer de trouver celuiqui s’applique
le mieux auprojet
étudié. A titred’indication,
nous avonsadopté 6%, quelles
que soient lesépoques.
in = i = 6 %
Exemple : Application
du critère d’économicité à lacomparaison
de compteurs d’eau demême type
mais de calibre différent. Recherche du calibreoptimum.
Les facteurs
qui
interviennent sont : leprix
du compteur et lespertes
decharges.
Les
paramètres
sont :D : calibre du
compteur,
Q : débit moyen enm3/R
e :
prix
del’énergie
t
: temps
d’utilisationp : rendement du groupe de pompage i : taux d’intérêt
Formule de
prix
descompteurs .
Pour un
type
déterminé decompteurs,
leprix
est une fonction du calibre de la formeP = ex. D3 + r oc
constantes(1)
Précisons que ce critère n’est pas utilisable pour l’arbitrage entre plusieurs utilisations d’un même capital. Il faudrait alors utiliser un critère de rentabilité de l’argent. Cf. à ce sujet : Electricité de France. Essais de détermination d’un critérium de valeur des équipements(note
bleue -
déc .19 53) .
(2)
Cf. ALLAIS M. : A la recherche d’une discipline économique.Pertes de
charge :
Le réseau des courbes de
pertes
decharge
a pourexpression analytique :
La
puissance dépensée
par lespertes
decharge
est :La
dépense d’énergie pendant
letemps
dt estLa valeur actualisée des
dépenses d’énergie :
Or
L’expression
de l’indicateur d’économicité est :V est minimum pour
3 - Introduction de valeurs aléatoires - Coût du
risque
Dans une
première approche
duproblème,
on peut supposer que lesdépenses
et recettes futures sont connues exactement. Ceci n’est pas tellement restrictif
puisqu’il
estpossible d’envisager
différentesperspectives
d’avenir et de voirquelle
est leur influence sur le résultat.Mais une meilleure
approximation
est obtenue en considérant certains para- mètres pour cequ’ils
sont, c’est-à-dire des variablesaléatoires,
et cela d’autantplus
que leur distribution deprobabilité peut
être déterminée. Le critère d’éco- nomicité doit être transformé pour y introduire des variables aléatoires. Géné-ralement,
on donne lapréférence
à la solutionqui
est la meilleure en moyenne ;en termes
plus
savants, on s’efforce de rendre maximuml’espérance
mathémati-que de la valeur actuelle des revenus nets futurs...Et on est ramené à la solution
précédente
à condition deremplacer
les valeurs certaines par les moyennes des distributions .En
effet,
la fonctionéconomique
est linéaire parrapport
aux variables aléa- toires et :E
(ax
+by
+cz)
= aE(x)
+ bE(y)
+ cE(z)
Utiliser cette condition de maximation de
l’espérance, équivalait
dans cette étudeà
négliger
les erreurs decomptage,
nulles en moyenne, alorsqu’elles
sont dé-ter minante s dans le choix que fait le client.
D’une
façon plus générale,
l’utilisation de latactique
du revenu moyen maxi-mum conduit à la ruine avec une
probabilité égale
à 1 celuiqui
l’utilise pour desopérations répétées
indéfiniment( 1) .
C’est cequi
conduit lescompagnies
d’assu-rance à introduire dans leurs
primes
deschargements
de sécurité.Il faut donc faire intervenir dans les calculs la
dispersion
des distributions.Les théoriciens
proposent
deux modesd’attaque
de ce genre deproblème ?
la mé-thode de de FINETTI se propose de limiter le
risque
de ruine dans le casd’opé-
rations
répétées.
Les théories de VON NEUMAN insistent sur ladissymétrie
existant entre les
risques
degain
et deperte (2).
Cette deuxième
approche
semblaitplus
conforme aux données de notre pro- blème. Les coûts des erreurs aléatoires decomptage s’analysent
en effet de lafaçon
suivante : unjeu équitable
estproposé
à nos clients dont les valeurs desgains
etpertes
sont connues enprobabilité.
L’évaluation durisque
ainsi encouruest essentiellement
subjective.
Si le client a untempérament
dejoueur,
c’est-à-dire
qu’il
aime lejeu
enlui-même,
lerisque
introduit uneplus
value. L’achat d’unappareil
decomptage
lui semblera uneopération plus
intéressante que laparticipation
à desjeux
nonéquitables;
la loterienationale,
parexemple.
Nosclients,
servicespublics
ou consommateursd’eau,
gaz etélectricité,
sont cer- tainement d’un naturelplus prudent.
Il était
impensable
d’effectuer par uneenquête
une mesure de leurpropension
au
risque.
C’estpourquoi, partant
dequelques
considérationsgénérales qui
neheurtent pas le bon sens, on a construit une
représentation
de lapsychologie
durisque, qui
conduit à des calculs commodes. Ces considérations sont les suivan- tes :- le consommateur attache
plus d’importance
à la surfacturationqu’à
la sous-facturation
(coefficient
d’utilité : 1 et0,25)
- il est
prudent
et désire limiter ses pertes .- il considère
qu’un
très boncompteur
a, des erreurs normales : la valeur psy-chologique
despertes correspondantes
est nulle.- Les surfacturations n’étant
jamais considérables,
il attache la même valeur à toute erreur de un franc enplus
de cette erreur normale.- La surfacturation n’atteindra
jamais
en aucun cas des sommes considérables.Il pourra
donc,
dans son évaluationprévisionnelle, négliger
cellesqui
n’ontqu’une probabilité 0,05
auplus
d’être atteintes.La
représentation graphique
de ce comportement est la suivante : Les cour-bes de facturation
cumulées, qui
sont desescaliers,
sontschématiquement
re-présentées
par des courbes continues.(1)
Sur ce sujet, cf. par exemple : FELLER : An introduction to probability theory and its applications, chap. 14 .(2)
Sur ce sujet, cf : MASSE : Stratégies et décisions économiques - applications aux entre-prises, chap.I, Editions du CNRS. ..
S : Surfacturation
qui
a P = 0, 95 de ne pasêtre
dépassée.
N : Surfacturation normale.
R : Surfacturation dont le
risque
est im-posé
au client.R est une fonction
quadratique
du temps(en supposant
que les erreurs successives s ontindépendantes).
t.
(~R~t
pour lapériode
de facturation t, t+~t
est fonction linéaire décroissante de(~R)t =
a-(3 t.
De même on peut obtenir une évaluation de la sousfacturation dont le
risque
est
imposé
-La valeur actuelle des inexactitudes de
comptage
estn : nombre d’années de fonctionnement
prévu.
valeur
qui peut
désormais entrer dans l’indicateur d’économicité du compteur.CONCLUSION
Si de cet
exposé
il ne faut retenirqu’une idée,
ce sera celle-là : pour lespécialiste
d’étude de marché comme pour le chercheuropérationnel,
la difficul- té essentielle n’est pas d’ordretechnique: quantités d’organismes
etd’ingénieurs-
conseils sont
prêts
à lui venir en aide. Laqualité
de son travaildépend
essen-tiellement de la manière dont il collabore avec lui ou ceux dont
dépend
la décisionà
prendre .
Le choix del’objectif
à atteindre, J le choix ducritère,
les fructueuseshypothèses simplificatrices prennent
une valeurobjective
s’ils s’inscrivent dansune
politique
dont la réalisation mobilise la volonté de tous les membres del’entreprise .
D’ailleurs ceci est inscrit dans l’histoire des sciences
puisque
le mot "re-cherche