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Étude de la persistance d'un champ météorologique

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R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE

M ICHEL D EQUE

Étude de la persistance d’un champ météorologique

Revue de statistique appliquée, tome 31, n

o

3 (1983), p. 39-56

<http://www.numdam.org/item?id=RSA_1983__31_3_39_0>

© Société française de statistique, 1983, tous droits réservés.

L’accès aux archives de la revue « Revue de statistique appliquée » (http://www.

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Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques

(2)

39

ETUDE

DE LA

PERSISTANCE D’UN CHAMP METEOROLOGIQUE

Michel DEQUE Météorologie Nationale, 77 rue de Sèvres, 92100 Boulogne, France

RESUME

Lorsqu’on est en

présence

d’une série de valeurs

numériques

non

indépendantes

on peut

mesurer la persistance et rechercher les cycles

privilégiés

en étudiant le diagramme d’autocor- rélation. En

météorologie

et plus

particulièrement

en circulation

générale atmosphérique

on

a affaire à des champs. Pour une échéance donnée on peut

décomposer

un champ en diffé-

rentes composantes décorrélées dont la persistance décroît de la

première

à la dernière. Leur

mode de construction est analogue à celui des Composantes Principales mais au lieu de maximi-

ser la variance, on cherche à maximiser l’autocorrélation temporelle. Diverses applications de

ce type de

décomposition

sont menées sur une série de 10 ans de champs de

géopotentiel

à 500 mb simulés dans une

expérience

de circulation

générale

effectuée au Centre

Européen

de Prévisions

Météorologiques

à Moyen Terme.

I. INTRODUCTION

La

persistance joue

un rôle

important

en

météorologie

car elle sert de réfé-

rence pour une

prévision. Cependant,

toutes les variables n’ont pas la même

persis-

tance. Le

géopotentiel

à 200 mb évoluera

beaucoup plus

lentement que la nébu- losité.

Lorsqu’on

a affaire à une variable unidimensionnelle

(précipitations

en une

station)

on

peut

étudier la

persistance

par le

diagramme

d’autocorrélation

tempo-

relle. Plus les coefficients d’autocorrélation d’ordre k pk sont

proches

de 1

plus

la série est

persistante.

En outre

l’apparition

de pl,

proche

de 1 alors que les valeurs de pi pour i k étaient inférieures met en évidence un

cycle

de

période

k. Lors-

qu’on

a affaire à une variable multidimensionnelle et si la dimension est

grande,

il est hors de

question

d’étudier les

composantes

une à une, surtout si elles ne sont pas

indépendantes.

Une

expérience

de circulation

générale atmosphérique

a été

réalisée au Centre

Européen

de Prévisions

Météorologiques

à

Moyen

Terme

(CEPMMT) (Voir

André 81 - Rilat et

Thépaut 82)

pour modéliser le

comporte-

ment de

l’atmosphère pendant

10 ans.

Même en se

restreignant

au

champ

de

géopotentiel

à 500 mb

qui

résume le

mieux la circulation

générale

de

l’atmosphère,

il y a 2048

composantes (c.a.d

2048

points

sur une

grille

de 32 latitudes et 64

longitudes)

fortement corrélées entre elles. On a recours

classiquement

à une

décomposition

en

Composantes Principales

de ce

champ (Der Mégréditchian

et Mante

1981,

Lau

1981).

L’analyse

en

Composantes principales

de cette

expérience

a été

présentée

dans Volmer et al. 1982. Il se trouve que les

premières Composantes Principales

sont

plus persistantes

que les suivantes mais il

s’agit

là d’une

propriété

météorolo-

Revue de Statistique Appliquée, 1983, vol. XXXI, n° 3

Mots-Clés :

Persistance, Météorologie, Géopotentiel,

Circulation

Générale,

Auto-

(3)

gique

et non

statistique (il

suffit de traiter les

champs

dans le désordre chronolo-

gique :

les Directions

Principales

seront les mêmes mais les

Composantes Principales

ne seront pas

autocorrélées).

On va donc essayer de résoudre le

problème

de la

décomposition

d’un

champ

en

composantes

décorrélées dont les

premières

seront

plus persistantes

que les suivantes. Le but

poursuivi

est de faire le tri entre la

part

d’information

qui

se

conserve

pendant

une certaine durée et celle

qui

se

dégrade rapidement

au cours

du

temps.

Pour mesurer la

persistance

d’un

champ

de manière

globale,

il suffira de consi-

dérer la

persistance

des

premières composantes

et la

part

de variance

qu’elles

occupent

dans la

décomposition

du

champ

initial.

II. COMPOSANTES PERSISTANTES - DEFINITION ET PROPRIETES

a)

Position du

problème

Fixons k E N intervalle de

temps correspondant

à

l’autocorrélation,

k = 1

pour chercher la

persistance,

k &#x3E; 1 pour chercher les durées de retour

(par défaut,

k vaudra

1).

Considérons une série de N

champs

de dimension p, Zn.

On cherche à obtenir

des

séries

xi n n = 1, N ; i = 1, p

par combinaison linéaire de Zn telles que

xl

maximise l’autocorrélation à k

jours (ou

k unités

quelconques

de

temps) x2

maximise l’autocorrélation à k

jours

sous la contrainte d’être non corrélée à

x 1, x3

maximisant sous la contrainte d’être non corrélée à

xi

et à

x2

etc. Cette démarche est semblable à celle

qui

mène à la définition des

Composantes Principales :

on cherche des séries

zi n

n =

1, N ;

i

= 1,

p par combi-

naison linéaire de Zn telles que

z 1

maximise la

variance, z2

maximise la variance

sous la contriante d’être non corrélée à

z ,

etc.

Les conditions sur

xi

sont

indépendantes

de la moyenne et de la

variance ;

pour que le

problème

ait une solution

unique

nous poserons des conditions ana-

logues

à celles

requises

pour les

Composantes Principales.

Celles-ci étant

centrées,

nous

imposerons

aux

Xl

de l’être. Le

champ

Z =

{Zn/n

=

1,N}

se recompose

en

Zn = 03A3 zinCi

C1

est un vecteur normé de dimension p.

Nous

imposerons

d’avoir la

recomposition

de Z en

est un vecteur normé de dimension p.

b)

Résolution du

problème

Soit Z la moyenne

temporelle

de Z. Posons

On pose

(4)

Wk 2 (Wk

+

Wk

est une matrice

symétrique.

Soit B un vecteur de dimension p. Si xn =

B’(Zn - Z)

L’autocorrélation

des xn est

B’WkB B’VB = BWkB B’VB

L’écriture

algébrique

du

problème posé plus

haut est :

B’Wk B

..

B’Wk B

On cherche

B1

maximisant

puis B2

maximisant 1 - sous la

B VB B VB

contrainte

E (xi X2

= 0 soit

B’1VB2 =

0.

La solution de

ce

problème classique

est obtenue à

partir

des vecteurs

propres

de

V-1 Wk

et

Wk V-1. Soient r 1 , r2 , ... rp

les valeurs propres de

WkV-1 (ri

r2 &#x3E; ... &#x3E;

rp) respectivement

associées aux vecteurs propres

81 e2

...

03B8p

orthonormés

(pour

la

métrique

V-1 :

03B1in

=

03B8’iV-1 (Zn - Z)

pour 1 n N est la solution du

problème

de maxi-

misation. La variable

ai

est centrée et décorrélée avec les

aj j

-=1= i. On a :

Nous choisissons les

scalaires {31

afin que les vecteurs

ri = 03B8i 03B2i

soient normés

(pour

la norme

usuelle). Il vient (3i

=

(03B8 ’i03B8i) 1/2

La solution du

problème peut

donc s’écrire sous forme définitive :

xi

est la ie .

Composante

Persistante.

Et

0393i la

ie Direction Persistante

L’autocorrélation de

xi

est

ri.

Les

xi

sont centrés et décorrélés.

La variance de

xi

est :

Les

8 1 étant

V-1 orthonormés la somme des variances des xi est Tr V comme

pour les

Composantes Principales.

On définira donc la

part

de variance

expliquée

par la ie

Composante

Persistante :

03B8’i03B8i/Tr

V.

Les m

premières Composantes

Persistantes

portent

moins de variance que les

m

premières Composantes Principales,

ce

qui

est naturel

puisqu’elles

n’ont pas été construites dans ce dessein.

(5)

III. APPLICATION AU GEOPOTENTIEL à 500 mb

a)

10 hivers

globaux

Une

expérience portant

sur une

période

de 10 ans réalisée en 1981 avec le

modèle

spectral

T 21

(troncature

à 21 nombres d’onde zonaux et méridiens soit 484

degrés

de

liberté)

du CEPMMT fournit un

important

fichier de données

glo-

bales dont nous n’avons retenu que le

géopotentiel

à 500 mb en coefficients spec- traux

tronqués

sur une T 13

(troncature

à 13 nombres d’onde zonaux et méri-

diens)

afin d’avoir 196

degrés

de liberté

(sans trop

déformer le

champ)

et de pou- voir traiter des matrices de covariance et d’autorcorrélation par des moyens infor-

matiques simples (mémoire

centrale du CYBER

175,

ordinateur CDC de la Météo-

rologie Nationale).

On montre que la résolution du

problème

est

équivalente

en

points

de

grille

et en coefficients

spectraux.

Nous avons d’abord étudié

l’hiver,

ou

plus

exactement les mois de Janvier et de Février

(600 jours).

Les résultats sont montrés en

projection stéréographique polaire

sur

l’hémisphère

Nord -

figure

1 et

figure

2.

L’analyse

en

Composantes Principales

fournit une

première composante

de variance

expliquée 8,6

%

qui correspond

à un noyau de baisse

(quand

elle est

positive)

sur le Groenland. Son autocorrélation est. 96 à 1

jour

et .56 à 10

jours.

La deuxième

composante

a une variance

expliquée

de 6.1 %

et

correspond

à trois noyaux de baisse sur la baie de

l’Hudson,

la mer

Caspienne

et le

Pacifique

Nord et un fort noyau de hausse sur l’Alaska. Son autocorrélation est .94 à 1

jour

et .25 à 10

jours.

Elle est donc moins

persistante.

Nous avons fait

ensuite une

Analyse

en

Composantes

Persistantes avec k = 1 sur les 60

premières Composantes Principales (variance expliquée

89

%)

de manière à filtrer les

phéno-

mènes non

significatifs

mais

qui peuvent

être

persistants.

On obtient des résultats différents. La

première composante

a une variance

expliquée

de 6

%,

son auto-

corrélation à 1

jour

est de .989 et à 10

jours

de .920. Elle

correspond

grosso modo

à la

première Composante Principale (noyau

de baisse sur le

Groenland).

La seconde

composante

a une variance

expliquée

de 3.6

%,

son autocorrélation est .978 à 1

jour

et .710 à 10

jours.

Son

aspect

est sensiblement différent de celui de la deuxième

Composante Principale.

Nous avons testé la sensibilité des deux

premières Compo-

santes Persistantes.

Lorsqu’on

cherche à maximiser l’autocorrélation à 2

jours

au

lieu de 1

jour,

on obtient

pratiquement

les mêmes

résultats ;

il en va de même

lorsqu’on

traite les données désaisonnalisées

(en

retirant à

chaque

valeur du

jour j

la valeur de l’année moyenne

correspondant

à ce

jour).

Toutefois si on ne retient que les 20

premières Composantes Principales

au

lieu des 60

(variance expliquée

59

%)

la deuxième Direction Persistante est

plus

zonale. Il y a donc suffisamment de

persistance

dans les

Composantes Principales

21 à 60 pour modifier

l’aspect

de la deuxième Direction Persistante.

b)

10 années

globales

Lorsqu’on

traite les 10 ans dans leur

intégralité,

il

apparaît

une

Composante

Persistante très autocorrélée et dont la variance

expliquée

est 60

%,

c’est le

cycle

saisonnier

(l’année

moyenne se situe à 92

%

sur une Direction

Principale

et la

composante correspondante

suit une

sinusoïde).

On enlève donc le

cycle

annuel

par soustraction.

Lorsqu’on

fait une

Analyse

en

Composantes Principales

sur ces

données

(cf. IV),

il

apparaît

deux

composantes (Fig. 7)

de 4 % de variance

expli-

(6)

Figure 1. -

1re

et

2e

Directions Principales des 10 hivers.

(7)

Figure 2. -

1 re

et

2e

Directions Persistantes des 10 hivers.

(8)

Figure

3. -lr’e

Direction Persistante des 10 ans désaisonnalisés.

quée

dont l’une se situe dans

l’hémisphère Nord,

l’autre dans

l’hémisphère

Sud. La

première Composante

Persistante

(Fig. 3) après filtrage

par les 20

premières Compo-

santes

Principales (variance expliquée

46

%)

rétablit le

couplage

entre les deux

pôles.

Elle a une autocorrélation

plus importante

que les

Composantes Principales (Fig. 4a) ;

à 40

jours

elle vaut .55 alors

qu’elle

est

négligeable « .02)

pour les

premières Composantes Principales,

mais sa variance

expliquée

n’est que de 2.7

%.

Il est

remarquable

d’obtenir une

persistance

aussi

importante

à 40

jours (l’auto-

corrélation demeure

supérieure

à .55 de 1 à 40

jours)

alors que c’est l’autocorré- lation à 1

jour

que l’on maximise. La carte de la Direction Persistante montre

un

antagonisme

entre le

pôle

Nord et les

anticyclones

de

l’hémisphère Sud,

d’une

part

et le

pôle

Sud d’autre

part.

On observe en effet sur le modèle de circulation

générale

de l’Etablissement d’Etudes et de Recherches

Météorologiques (EERM) (voir

ROYER et al.

1981, DEQUE

et al.

1982)

des mois de Janvier où la

pression moyenne

au niveau de la mer est

plus

faible

(que

sa valeur moyenne pour tous les mois de Janvier

produits

par le

modèle)

au

pôle

Sud et

plus

forte au

pôle

Nord

et des mois de

janvier

où l’inverse se

produit.

Plus

précisément chaque

fois

qu’un

déficit de masse

apparaît

à un

pôle,

un excédent

apparaît

à l’autre. Il

s’agit

donc

d’un accident suffisamment

persistant

pour

qu’il apparaisse

au niveau des moyennes mensuelles. Il est difficile de

dire,

dans l’état actuel des données si ce

phénomène

se retrouve dans

l’atmosphère

réelle.

c)

20 années sur un domaine réduit

Un fichier établi par la subdivision

prévision

à

longue

échéance de la Météo-

rologie

Nationale nous fournit 20 ans de données réelles sur un domaine de 89

points

limité à

l’Europe

et

l’Atlantique

Nord. Une étude similaire à celle de

b)

a

été effectuée. La

première Composante Principale (Fig. 5) représente

le

phéno-

mène de "Greenland Seesaw"

(bascule

du

Groenland). Quand

la

composante

est

positive

le flux d’Ouest s’infléchit et suit une

trajectoire

Sud-Ouest - Nord-Est

sur

l’Europe

du Nord.

Quand

la

composante

est

négative,

l’orientation du flux

est Nord-Ouest - Sud-Est. La variance

expliquée

est 16.3 % et son autocorrélation .91 à un

jour,

.3 5 à 5

jours.

(9)

Figure 4. - Diagrammes d’autocorrélation à 10 jours de la

première

Composante

Principale (-) et de la Composante

Persistance (- - -) à partir des données désaisonnalisées a) sur le domaine global,

b) sur le domaine Europe-Atlantique.

Après filtrage

par les 28

premières Composantes Principales (variance expli- quée

94

%),

on obtient une

première Composante

Persistante

qui

ne

représente

pas le même

phénomène.

Si on schématise le

profil

Nord-Sud du

géopotentiel

en

portant

A et B les deux centres d’action

(Fig. 5) :

0=0 C &#x3E; 0 C 0

On voit que

lorsque

la

composante

est

positive,

le

gradient (et

donc la circu-

lation)

est maximum vers

50°

N : il y a accélération du

jet. Lorsque

la

composante

est

négative

le

gradient

est faible vers

50°

N mais il est fort à

30°

N et à

70°

N : il y a

séparation

du

jet

en deux

branches,

une branche Nord et une branche Sud.

C’est le

phénomène

du

blocage.

La

première composante persistante correspond

au

blocage

sur

l’Atlantique

Nord. La variance

expliquée

est de 12.8

%

et son auto- -

(10)

Figure 5. - Première Direction Principale (a) et première Direction Persistante (b) des 20 ans désaisonnalisés.

corrélation est .94 à un

jour

et .48 à 5

jours.

La

figure

4b montre que

jusqu’à

10

jours (et

en fait

au-delà)

la

première Composante

Persistante est

plus

auto-

corrélée que la

première Composante Principale.

(11)

IV. LEVEE DE LA DEGENERESCENCE DANS UNE ANALYSE EN COMPO- SANTES PRINCIPALES

Considérons deux

Composantes Principales

z 1

(t)

et z2

(t) dégénérées (c’est-

à-dire associées à la même valeur propre

À).

Elles sont

décorrélées,

mais toute combinaison :

r 1

= Z1

(t)

cos 0 - Z2

(t)

sin 0

03B62

= Z1

(t)

sin 0 + Z2

(t)

cos 0

donne un

couple (03B61 , 03B62) qui

satisfait aux mêmes conditions

(décorrélation

et

maximum de

variance).

Mais si nous supposons

que

z 1 et z2 sont

indépendantes,

il n’en vas pas de même

pour 03B61

et

e2.

En effet

r- k 12

=

cor (r 1 (t) , 1 e2 (t

+

k)) = (03C11 - P2)

cos 0 sin 0 où

p,

et

P2

sont les autocorrélations

temporelles

à k

jours

de

z 1

et

z2 .

L’autocorrélation

de 03B61

vaut

PI cos 2 0

+

P2 sin 2 0

et celle

de e2

vaut

p 1 sin2

0 +

P2 coS2 0 .

Elles sont

comprises

entre

Pl

et

p2 quelque

soit 0. Donc

dans un sous espace propre de dimension 2 les

Composantes Principales qui

ont un

sens

physique (c’est-à-dire

celles

qui

sont

indépendantes)

sont les

Composantes

Persistantes. Ce résultat se

généralise

aisément en dimensions

quelconque.

Un pro- blème de cette nature s’est

posé

lors de

l’Analyse

en

Composantes Principales

des données désaisonnalisées de

l’expérience

de 10 ans

(Fig.

6 et

7).

Les deux

premières Composantes Principales expliquent

4.48

%

et 4.14

%

de la variance.

Disposant

de 10 ans, cela

représente

environ 1000 données

indépendantes.

Si

l’on

applique

le test d’Anderson

(MORISSON 1967),

on voit que ces deux valeurs

ne sont pas

significativement

différentes

(alors qu’on

montre que la troisième

l’est).

Si l’on considère les deux Directions

Principales

on voit

qu’elles représentent

un

couplage

entre les deux

hémisphères (ce qui

est étonnant

puisque

les données sont

désaisonnalisées)

et que dans

l’hémisphère

Nord elles ont la même structure et dans

l’hémisphère

Sud elles ont des structures de

signe

contraire. On a bien envie de

prendre

leur somme et leur différence

(normées

par

1/2)

mais cela

peut

sembler artificiel. Considérons les

Composantes Principales 03B61

et

e2

que nous

donne

l’algorithme

de

diagnonalisation.

Les coefficients de corrélation croisés

ri2

sont

peut

différents des

rk 1, augmentent

avec k et valent .10 à 10

jours.

Nous

ne sommes donc pas en

présence

de variables

indépendantes.

On va donc chercher 03B8 pour que

z 1 = 03B61

cos 0

+ 03B62

sin 0 et

z2 = - 03B61

sin 0

+ 03B62

cos 0 aient des

coefficients de corrélation croisés d’ordre k

nuls,

ou pour maximiser l’autocorré- lation de z1 il vient :

puisqu’on

a vu que

rk12 ~ rk21 .

Or il se trouve

qu’à

toutes les échéances le coeffi- cient d’autocorrélation

03C11 de ç 1

est le même que celui

de ç 2 ’ P2 .

On obtient donc

cos2 8 = sin2

0 =

1/2

et on

peut prendre

(12)

Figure 6. -Directions Principales des données désaisonnalisées

C 1 et C2

V. APPLICATION A L’ETUDE DES CYCLES

Nous nous sommes intéressés

jusqu’à présent

à la maximisation de

pl

dont

nous avons vérifié

qu’elle

fournissait des résultats

analogues

à celle de Pk pour les

petites

valeurs de k. Intéressons-nous maintenant au cas où k devient

plus grand (tout

en restant

petit

devant la taille du

fichier).

Un cas

particulier

est celui où k

vaut une année et on cherche à mettre en évidence le

cycle

annuel. Dans le

cas de

l’expérience

de circulation

générale

de 10 ans

(filtrée

par les 20

premières Composantes Principales qui expliquent

80 % de la variance

totale,

on considère

ici l’année entière non

désaisonnalisée),

on trouve une

première Composante

Per-

sistante

(Fig. 8)

d’auto corrélation .998

un

an)

et de variance

expliquée

60 %.

C’est la direction

qui porte

l’onde annuelle sinusoïdale et que l’on trouve

égale-

ment pour les faibles valeurs de k. La deuxième

Composante

Persistante

possède

une autocorrélation de .755

puis

on trouve des

composantes

dont les autocorréla- tions sont

positives

et inférieures au seuil de

signification

estimé

plus

loin. Le

cycle

annuel est donc

porté

par deux directions et les autres

composantes

sont décor- rélées avec celui-ci. Le

procédé classique

de désaisonnalisation

(utilisé

au

III)

se

fait en retranchant à une série de valeurs la valeur de l’année moyenne au

jour

(13)

Figure 7. -

Directions

Principales des données désaisonnalisées

correspondant x(jour, an)

= x

(jour, an) - x(jour).

S’il

n’y

a

plus

de

cycle

dans

les moyennes de la

série,

il en reste dans les vriances

(les

variances d’hiver sont

plus

fortes que celles

d’été).

Dans le cas d’une variable

unidimensionnelle,

on

peut

diviser par l’écart

type

au

jour correspondant,

mais dans le cas d’une variable

multi-dimensionnelle,

c’est

plus

délicat. De toutes

façons

il restera un

cycle

dans les

autocorrélations

temporelles (ce cycle

a été mis en évidence par J.P.

LABARTHE).

Nous venons de mettre en évidence une

procédure

pour filtrer le

cycle

annuel :

on

décompose

le

champ

en

Composantes Persistantes,

on annule les deux

premières composantes, puis

on recompose le

champ. Géométriquement

cela revient à faire

une

projection

du

champ

au lieu de faire des translations variables suivant la date.

Ce

procédé, qui

n’a pas encore été

testé,

nécessite que le

cycle

annuel d’une variable soit dans une variété de faible dimension.

On

peut également regarder

ce

qui

se passe

quand

k varie de 1 à 100

jours

sur les 20

premières Composantes Principales

de

l’expérience

de 10 ans

(Fig. 9).

Regardons

ce que deviennent l’autocorrélation à k

jours

et la variance

expliquée

de la

première composante

Persistante à k

jours

pour les données brutes et les données désaisonnalisées

(par

la méthode

traditionnelle) ;

comme on fait une

(14)

Figure 8. -

1re

et

2e

Directions Persistantes du cycle annuel.

Analyse

en

Composantes

Persistantes à

chaque

échéance la courbe

qui joint

les

autocorrélations est

l’enveloppe

de tous les

diagrammes

d’autocorrélation des combinaisons linéaires des 20

Composantes Principales.

On observe une décrois-

sance de l’autocorrélation

puis

une stabilisation a un seuil est de .40 pour les

données

brutes et .70 pour les données désaisonnalisées

(bien

que dans les deux

cas on ait un fichier 20 x

3 660).

La variance

expliquée

décroît

également jusqu’à

un seuil

légèrement supérieur

à la variance

expliquée

par la 20e

Composantes

Prin-

cipale (par

construction il ne

peut

lui être

inférieur).

Il

n’y

a donc pas dans les données de

géopotentiel

à 500 mb du modèle du CEPMMT de durée de retour

privilégiée correspondant

à une variance non

négligeable (onde

à 5

jours,

onde à

18

jours,

onde à 28

jours (la

lune n’est pas

prise

en

compte

dans le

modèle !) etc.).

La méthode que nous venons de décrire

peut

donc servir pour

analyser

le

spectre temporel

d’une série de

champs (pour

une série de variables unidimensionnelles

on

dispose

de la méthode des coefficients de

Fourier).

La série des variances

expli- quées permet

de contrôler si l’onde à

k jours qui

se manifesterait par un

pic

d’auto-

corrélation n’est pas de variance

négligeable

et donc

probablement

un artefact

numérique.

(15)

Figure 9. - Autocorrélation (-) et variance

expliquée

(- - -) de la Première Composante Persistante

a) données brutes, b) données désaisonnalisées.

VI. COMPOSANTES MIXTES PRINCIPALES PERSISTANTES

Revenons à

l’Analyse

en

Composantes Principales

linéaire mais au lieu de

considérer les valeurs

quotidiennes

du

géopotentiel

à 500

mb,

prenons un fichier

typiquement

peu

persistant :

les moyennes mensuelles

départementales

de la

pluie

en France. Une

première Composante Principale (Fig. 10a) porte

52

%

de la variance totale et

correspond

à la côte

atlantique

et aux reliefs

exposés

aux per- turbations d’ouest. Les

Composantes Principales

suivantes

expliquent

16

%,

6

%,

5 % mais les autocorrélations sont faibles

.02, .15, ;

11 et .11. Il

n’y

a pas de cor-

respondance

entre l’échelle

spatiale

du

département

et l’échelle

temporelle

du mois.

Nous sommes donc conduits à chercher les

Composantes

Persistantes de ce fichier.

On trouve 36

Composantes

sur 90 dont l’auto corrélation est

supérieure

à

.50,

la

première

étant

.84,

mais les variances

expliquées

sont inférieures à 2 %. On aime- rait

pourtant

bien trouver une

projection

du

champ

bien autocorrélée et cepen- dant

significative.

Une

première

méthode consiste à ne retenir que les

plus grandes

Composantes Principales,

mais on

risque

de

perdre

de l’information car contrai- rement au

géopotentiel

la

persistance

n’est pas concentrée dans les

premières

Composantes Principales. Reprenons

le passage de la variable réelle au vecteur.

(16)

Figure

10. - Précipitations

mensuelles

départementales,

a)

1re

Direction Principale,

b)

1re

Direction Mixte Principale Persistante.

(17)

Dans le

premier

cas, on

dispose

d’une mesure de la

persistance :

l’autocorrélation.

Dans le

second,

on a p coefficients d’autocorrélation dont on

peut

faire la somme

pondérée.

Le

plus logique

est de choisir comme

pondération

la variance

expliquée

par

chaque

coordonnée.

Reprenons

les notations de II.

L’autocorrélation de la

ie

coordonnée

z

est

p (zi) =

Wii

(nous

omettrons

le coefficient k fixé une fois pour

toutes). Vii

La variance

expliquée

par

zi

est

Un coefficient

global p(Z)

est

Cette

opération

est commode car elle est invariante par rotation des axes.

Mais ce coefficient

global peut

être nul soit parce

qu’aucune

des coordonnées n’est

persitante,

soit parce que certaines autocorrélations sont

proches

de 1 alors

que d’autres sont

négatives.

Nous

prendrons

donc comme coefficient d’autocorré- lation totale

Alors

aucune

persistance

dans le

champ.

On

peut

chercher une rotation A maximisant

p(AZ).

On trouve alors Max colonne de la matrice A.

Soient

Di

les vecteurs propres de

W (matrice symétrique)

associés aux valeurs

propres wi. En

décomposant

la base orthonormée

(Ai)

dans la base des

(Di)

Donc

p (DZ)

est solution de la maximisation.

Si on ordonne les

|Wi|

par ordre décroissant on définit une série de

composantes

avec

la

première maximise |03C1(xi)|.

- alors que

l’analyse

en

Composantes

Prin-

cipales

maximise

var(xi) TrV

et que

l’Analyse

en

Composantes

Persistantes maximise

p(xi).

La seconde n’est pas décorrélée à la

première

mais on a seulement

(18)

Si

x;

est assez

persistante,

on

peut

considérer que

x;

et

x*

sont décorrélés.

Chaque

composante x*i

que nous

appellerons

Mixte

Principale-Persistante

maximise

l’autocorrélation

pondérée (sous

la contrainte

d’orthogonalité) |03C1(x*i|. var(x*i) TrV

et la somme de ces autocôrrélations

pondérées qui

constitue l’autocorrélation

totale est maximale et vaut

03C1(x*)

=

03A3|Wi|

.

Tr V

Avec la méthode que nous venons de décrire les

premières Composantes

Mixtes ne

peuvent

avoir ni une variance

expliquée trop

faible ni une autocorréla- tion

trop

faible et sont sensiblement décorrélées. On

dispose

donc d’un

palliatif lorsque

les

Composantes

Persistantes sont très peu

significatives

ainsi que d’un coefficient pour mesurer la

persistance globale

d’un

champ.

Dans le cas

qui

nous

intéresse

(moyennes

mensuelles

départementales

de

pluie),

l’autocorrélation totale est de .16. On

pouvait

a

priori

se douter de la faible

persistance

de ce

champ.

La

première Composante

Mixte

(Fig. lOb) possède

une autocorrélation

pondérée

de .05 soit une autocorrélation de .20 et une variance

expliquée

de 27 %. Elle

correspond

aux domaines d’influence maritime.

VII. CONCLUSION

La

persistance

d’un

champ peut

donc s’étudier en

décomposant

ce

champ

suivant des directions

privilégiées

solutions d’un

problème d’optimisation analogue

à celui de

l’Analyse

en

Composantes Principales.

Les

composantes obtenues, baptisées persistantes,

sont

centrées,

décorrélées entre elles et d’autocorrélation

temporelle

décroissante

(la

méthode fournit des fonctions linéaires très

persis-

tantes mais elle

peut

se

généraliser

à des fonctions

polynomiales

en

augmentant

la taille du

champ

par

l’adjonction

de

monômes).

Sur une série de 10 années de

champs

de

géopotentiel

à 500 mb on cons-

tate que les Directions Persistantes ne coincident pas avec les Directions

Principales.

Cette

décomposition permet

de lever la

dégénérescence

dans une

Analyse

en

Composantes Principales.

Elle

permet

de chercher les

cycles

ou les durées de retour ainsi que de désaisonnaliser une série de

champs

de manière différente de la mé- thode de soustraction de la moyenne. Son

application permet

d’afirmer

qu’il n’y

a pas de

cycle

de variance

significative

dans la série considérée. Toutefois cette méthode ne donne pas des résultats satisfaisants

lorsqu’on

traite des

champs

peu

persistants.

On

développe

alors la notion de

Composante

Mixte

Principale-

Persistante

qui permet

d’obtenir des

composantes

autocorrélées et de variance

non

négligeable.

En outre cette méthode fournit un indicateur

global

de la

persis-

tance, l’autocorrélation totale.

(19)

REMERCIEMENTS

Je tiens

particulièrement

à remercier M.

Guy

DER MEGREDITCHIAN pour son soutien constant et pour ses nombreux conseils.

J’adresse

également

de vifs remerciements à MM. Jean Pierre

VOLMER,

Michel JARRAUD et ULRICH CUBASCH

qui

ont mis en oeuvre

l’expérience

de circulation

générale

et ont mis les résultats à ma

disposition.

Je remercie en outre Jean Pierre

LABARTHE,

Jean

François

ROYER et

Daniel ROUSSELET pour l’aide occasionnelle

qu’ils

m’ont

apportée.

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